Mettez vous d'accord avec Florence Berthout, maire du 5ème arrondissement, Alex Darmon, journaliste politique, Youtubeur (chaîne Les indécis), Eric Revel, journaliste - éditorialiste Sud Radio (Tout compte fait - 7h20 - Grand Matin Sud Radio), Benjamin Cauchy, chef d'entreprise
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NewsTranscription
00:00 (Générique)
00:06 - Avec vous sur Sud Radio pour les débats, avec aujourd'hui pour commenter l'actualité Florence Bertoux, bonjour.
00:13 - Bonjour.
00:13 - Mère du 5ème arrondissement de Paris, Alex Darmon, journaliste politique.
00:18 - Bonjour.
00:18 - On vous retrouve sur votre chaîne YouTube "Les Indécis", chaîne de débats politiques.
00:23 Eric Revelle, journaliste, éditorialiste sur Sud Radio.
00:25 - Cher Valérie.
00:25 - Cher Eric, tout compte fait, 7h20, grand matin, Sud Radio.
00:30 - Oui, oui.
00:30 - Et Benjamin Cochiche, chef d'entreprise, bonjour à vous.
00:33 - Bonjour Valérie, bonjour à tous.
00:36 - Allez, on va parler évidemment du sujet du jour, la constitutionnalisation de l'IVG.
00:41 C'est aujourd'hui que le Parlement vote pour l'inscription dans la Constitution.
00:47 Qu'en pensez-vous ?
00:48 - Quoi ?
00:49 - Le RN lance sa campagne des européennes.
00:51 L'agression antisémite dont on a parlé tout à l'heure dans l'émission "Médias à Paris"
00:56 et la multiplication de ses actes.
00:58 Et puis comment lutter contre l'antrisme dans le sport ?
01:00 On commence avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
01:04 Commençons peut-être avec Alex Darmon qui revient d'Israël.
01:11 On avait envie d'entendre votre témoignage sur ce que vous avez vu et vécu, pu vivre là-bas.
01:17 - Je suis parti parce que je prépare un documentaire sur ce qui s'est passé le 7 octobre pour le 7 octobre prochain.
01:23 Notamment ce qui s'est passé dans les kibbutz, raconter l'histoire d'Israël à travers les kibbutz.
01:28 Il se trouve que j'ai par ce voyage aussi pu me rendre dans des endroits où il est compliqué de se rendre habituellement.
01:34 Notamment à la frontière de Gaza, Herez Gaza, où j'ai pu voir le terminal où tout a commencé le 7 octobre.
01:42 Je suis le seul à avoir pu filmer ça.
01:44 Vous pouvez voir malheureusement les impacts de balles, les baraquements complètement cramés,
01:50 où les militaires ont brûlé vif à l'intérieur le 7 octobre.
01:54 Et puis dans un deuxième temps, j'ai pu me rendre aux kibbutz de Kfar Aza.
01:58 Vous savez, c'est ce kibbutz à la frontière de Gaza, collé à l'endroit où il y a eu le festival Nova,
02:03 qui est collé à ce terminal de Herez Gaza, et où il y a eu 50 morts le 7 octobre.
02:10 On m'a fait visiter et on m'a laissé, on m'a autorisé à filmer et à prendre des images de ces endroits
02:16 qui vous font prendre conscience de malheureusement, et il faut bien le dire, pourquoi on en est là aujourd'hui.
02:22 Pourquoi aujourd'hui à Gaza c'est un enfer pour les palestiniens, il faut le dire.
02:27 C'est un enfer et on espère tous qu'un ceci le feu va arriver.
02:30 Mais quand vous visitez cet endroit de Kfar Aza où vous avez eu 50 morts le 7 octobre,
02:35 vous comprenez aussi pourquoi les Israéliens ont déclenché cette guerre.
02:41 Ils ont répondu à cette attaque et pourquoi on est dans cette guerre aujourd'hui.
02:44 Et je vous raconte juste une anecdote que j'ai pu écouter, que j'ai pu entendre la semaine dernière en visitant.
02:51 C'est une militaire qui a 25 ans qui s'appelle Ron, qui m'a accueilli, qui fait des études normalement,
02:56 et qui a arrêté ses études pour retourner dans le kibbutz d'où elle vient, et où elle a perdu 8 amis à elle.
03:01 Elle m'a demandé, à un moment donné, elle m'a dit "écoute je vais t'amener quelque part maintenant,
03:05 mais je te demande s'il te plaît de t'en rappeler toute ta vie, et de le raconter derrière."
03:09 Vous comprenez ce qu'elle veut vous dire, et là elle vous amène à ce moment là dans une allée,
03:15 ce qui s'appelle le quartier des jeunes du kibbutz, et on arrive au bout de l'allée, en l'occurrence de ce kibbutz,
03:21 de ce quartier des jeunes, et là elle me montre une maison de deux jeunes qui s'appellent Nahor et Sivan,
03:25 qui sont des amis à elle, qui avaient 23 ans, qui se sont rencontrés à 16 ans,
03:28 et qui se sont installés dans ce kibbutz parce que les parents de Sivan étaient dans ce kibbutz
03:32 et qui voulaient se rapprocher de ses parents, et qui ont perdu la vie le 7 octobre.
03:36 Elle m'a raconté comment j'ai pu rentrer dans la maison, et je vous raconte ça parce que dans cette maison,
03:42 la maman de Sivan a visité cette maison un mois seulement après l'horreur du 7 octobre,
03:48 et elle a décidé d'en faire un mémorial de cette maison, où elle a projeté les derniers messages
03:52 que Sivan a envoyés à son papa et à son copain, en l'occurrence Nahor, des photos d'eux,
03:58 elle a laissé en l'état la chambre du fond, et je vous avoue que ça m'a un peu bouleversé,
04:04 je savais à quoi m'attendre, mais quand vous voyez, c'est toujours plus différent,
04:08 à côté, leur amie Irani qui était la star de foot du kibbutz aussi a été assassinée
04:11 parce qu'il a voulu protéger sa copine en se jetant sur une grenade,
04:15 des histoires comme ça, il y en a des dizaines, il y en a des milliers,
04:18 et ce qui m'a beaucoup marqué, vraiment beaucoup marqué, c'est qu'en sortant,
04:21 j'étais pas bien, je suis humain, comme tout le monde, j'étais pas bien,
04:24 et Ron m'a pris à part et m'a dit "écoute Manon, est-ce que tu vas le raconter ça ?
04:27 Est-ce que tu vas raconter ce que t'as vu ?"
04:29 Je lui ai dit que je racontais ça depuis longtemps, sans l'avoir vu,
04:31 mais que je le racontais depuis longtemps et que je raconterais avec encore plus de force aujourd'hui,
04:35 et elle m'a demandé, elle m'a dit "alors s'il te plaît, raconte quelque chose d'autre,
04:37 c'est que dans deux ans tu reviendras ici, et nos enfants, nous courrons encore dans cet endroit,
04:42 qui est un kibbutz qui est magnifique, un kibbutz c'est comme le paradis,
04:44 ils courront ici parce que notre place est ici."
04:46 Et quand elle m'a dit ça, ça a fait beaucoup écho, parce que ces gens des kibbutz,
04:49 il faut le savoir, ce sont les gens de paix, ce sont ceux qui veulent travailler, vivre,
04:54 respirer avec les gens de Gaza, et ce sont eux qu'on a tués et qu'on a assassinés le 7 octobre,
05:00 et on a tendance à l'oublier et à ne pas le rappeler.
05:02 Ce sont eux les gens de paix qui aujourd'hui, eux les premiers demandent,
05:05 et non, parce que j'ai rencontré des parents d'otages et tout,
05:08 qui eux-mêmes les premiers demandent le départ de Benjamin Netanyahou,
05:10 mais on oublie de dire que ce sont des Israéliens qui aiment leur pays,
05:13 mais qui veulent vivre, simplement respirer.
05:16 Et vous racontez aussi qu'à Tel Aviv, la haine contre Netanyahou est très...
05:21 La haine, je sais pas si c'est de la haine, en tout cas c'est une démocratie,
05:24 et quand vous vous baladez dans la rue de Tel Aviv,
05:25 vous voyez des 4x3 de Benjamin Netanyahou avec sa tête en gros,
05:28 où il y a écrit "tu es le responsable" en hébreu, "tu es le responsable",
05:31 "c'est toi qui dois partir".
05:33 Tout le monde demande des élections en Israël aujourd'hui,
05:35 et je pense que la pression du peuple va s'accentuer encore plus dans les jours qui viennent,
05:40 pour qu'il y ait des élections.
05:41 - Oui, c'est un témoignage très fort, on en a parlé tous les deux,
05:45 parce que vous ne racontez pas tout, mais...
05:47 - Non, je le raconterai dans le film.
05:49 - De voir ce que vous avez pu vivre, je sais pas ce que ça vous inspire, Éric ?
05:53 - Le témoignage, on l'écoute avec beaucoup d'attention,
05:57 mais c'est vrai que ces kibouts représentent la paix,
06:00 et d'une certaine manière, je pense que le Hamas et certains Gazaouis
06:04 qui ont pris part à ce pogrom ne s'attaquaient pas par hasard aux kibouts,
06:08 justement ils voulaient tuer la paix, je pense.
06:10 Ils voulaient tuer la paix.
06:12 Et puis, l'autre chose aussi qui me frappe, par rapport à Netanyahou,
06:16 c'est qu'on peut se poser la question.
06:18 Ce qui se passe aujourd'hui à Gaza est quand même terrifiant aussi.
06:21 Est-ce que Netanyahou n'a pas intérêt à ce que ce conflit armé
06:26 se prolonge le plus longtemps possible
06:28 pour que lui ait une sorte d'assurance vie politique ?
06:31 Et puis il y a des tas de questions que la commission d'enquête
06:33 je crois qu'est sur pied mettre un jour prochainement,
06:36 c'est pourquoi est-ce que les services secrets israéliens et américains
06:39 ont été mis à ce point-là à défaut ?
06:42 Comment est-ce que ça a été possible ?
06:44 Les entraînements du Hamas ?
06:46 Il y a plein de questions quand même qui se posent autour de ce pogrom.
06:49 Il y a un début de réponse que nous apporte d'ailleurs,
06:52 que m'a apporté Ron quand je l'ai visité,
06:54 c'est qu'en fait les Gazaouis travaillaient dans ces kibouts et qu'ils connaissaient tout.
06:58 Donc quand ils arrivent ce 7 octobre à Kfar Aza,
07:01 ils savent qu'il y a 7 gardes du corps à l'entrée,
07:03 ils savent qu'ils doivent d'abord les tuer eux pour pouvoir ensuite rentrer,
07:06 ils savent qu'ils peuvent aussi rentrer par l'arrière du kibout
07:08 parce que vous êtes vraiment collés à Gaza dans ces kibouts,
07:10 vous entendez la guerre, moi j'ai entendu la guerre,
07:12 j'ai eu l'occasion de me rendre à cette frontière-là,
07:15 j'entendais les bombes, les échanges de mitraille,
07:18 donc ils connaissaient, ils avaient les éléments de réponse.
07:21 - Je ne sais pas, Florence ?
07:23 - Oui, c'est tellement bouleversant, moi je n'ai pas de mots,
07:28 d'abord vous avez tout dit, à la fois le savoir et le voir,
07:34 et voir cette détresse,
07:36 et évidemment, moi je mets ça aussi en perspective avec la remontée de l'antisémitisme,
07:45 on se dit comment une telle horreur, parce que c'est un pogrom,
07:48 comment une telle horreur peut-elle paradoxalement se traduire
07:56 par une remontée tout à fait inédégalée de l'antisémitisme,
08:00 puisque vous savez qu'en un mois après le pogrom du 7 octobre,
08:06 on a eu plus d'actes antisémites en France que durant 3 ans,
08:10 et ça se poursuit, comme nous le montre, hélas, strictement, quasi quotidiennement,
08:15 notre actualité.
08:18 Il faut faire très attention à une plaie qui s'appelle le relativisme.
08:23 - Oui, absolument.
08:24 On va en reparler dans un instant,
08:26 je ne sais pas, Benjamin Cochy, si vous voulez intervenir sur le sujet,
08:30 c'est l'heure du journal, bientôt 11h sur Sud Radio, à tout de suite.
08:33 - Sud Radio, parlons vrai, est aussi à Lyon et Le Grand Lyon,
08:37 sur 105.8 FM, le DAB+ et l'application Sud Radio.
08:40 - Sud Radio, parlons vrai.
08:42 - Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
08:49 - On se retrouve évidemment pour commenter l'actualité avec Florence Berthoud,
08:54 maire du 5e arrondissement, et bravo d'avoir tenu pour les bouquinistes sur les quais.
09:00 - Vous avez vu, on est très fiers d'avoir gagné,
09:03 parce qu'au début on n'était pas très nombreux,
09:05 et évidemment tout le monde trouve que c'est formidable,
09:08 mais certains qui trouvent aujourd'hui que c'est formidable et qui s'en félicitent,
09:12 n'étaient pas tout à fait au rendez-vous,
09:14 je ne citerai pas de nom, mais pour soutenir les amis bouquinistes,
09:17 depuis la première heure du premier jour.
09:20 - Madame la maire, vous me regardez, ce n'est pas mon cas.
09:23 - Non, je regarde la salle, vous êtes d'accord ?
09:26 - Oui. - Tant mieux.
09:28 - Et leur première réunion, je peux vous dire,
09:30 parce que tout le monde a oublié qu'au début,
09:31 il n'y avait pas d'association qui marchait, etc.
09:35 et je puis vous dire que j'ai vu le président et je lui ai dit,
09:37 il faut vraiment, vraiment, bien avant l'affaire des JO,
09:40 il faut, vous êtes une force incroyable, vous ne vous en rendez pas compte,
09:43 et j'ai mis à disposition ma salle du conseil municipal
09:45 pour qu'ils puissent se voir très régulièrement.
09:49 J'ai vraiment en souvenir la première photo de ces bouquinistes.
09:52 - Bah écoutez, en tout cas j'en profite,
09:54 et puis j'en profite également pour réclamer le retour de la statue de Voltaire.
09:57 Alors c'est dans le sixième arrondissement de Paris
10:00 qui avait été tagué il y a quatre ans,
10:02 quatre ans, pour remettre une statue en place.
10:06 Alors elle est, paraît-il, trop fragile pour être remise à sa place,
10:09 donc il y a une copie qui a été faite,
10:10 elle devait être inaugurée. - Et puis ça va rester dans un musée comme d'habitude.
10:13 - Voilà, mais je trouve ça, enfin, c'est Voltaire,
10:15 Voltaire, donc ça dit aussi beaucoup de choses,
10:17 esprit des Lumières, elle avait été taguée parce qu'il était considéré
10:21 comme favorable à l'exploitation des esclaves,
10:25 mais où on est ? - Mais bien sûr,
10:27 et vous voulez que je vous dise quelque chose, Valérie Exper ?
10:31 - Dites-moi. - Je pense que cette statue
10:36 va atterrir au musée Carnavalet de la ville,
10:40 parce que je pense qu'elle peut effectivement un peu déranger,
10:45 et qu'on a une lecture de l'histoire
10:49 qui est une lecture, maintenant, quand même, tellement woke.
10:53 Vous verrez qu'elle va arriver au musée Carnavalet.
10:56 - Mais est-ce qu'ils mettront la copie à sa place,
11:00 c'est-à-dire devant, pas très loin de l'Académie française ?
11:04 - Moi, je peux vous raconter une histoire, rapidement,
11:07 non mais c'est le Nègre Joyeux, le Nègre Joyeux,
11:09 évidemment, ça vous choque quand vous entendez le Nègre Joyeux,
11:11 c'était une grande place de la Contresca,
11:16 elle témoignait d'une histoire, évidemment,
11:19 une histoire qui n'est pas une histoire à notre gloire,
11:24 mais elle était là.
11:25 Et moi, j'avais milité pour qu'on la laisse,
11:27 et pour qu'on la laisse avec les explications
11:29 qui vont bien dans l'espace public.
11:30 Expliquer ce qu'a été l'esclavage, honteux,
11:35 eh bien, il y a un budget participatif
11:38 qui a été voté par les Parisiennes et les Parisiens,
11:40 vous voyez, ça c'est censé être démocratique,
11:43 qui demandait à ce qu'on restaure ce tableau,
11:51 donc qui demandait à ce qu'on le restaure,
11:54 l'argent a été là,
11:57 et la ville de Paris a vraiment littéralement spolié ça,
12:00 n'a jamais mis la copie,
12:02 c'est pour ça que je ne vous attendais pas forcément
12:05 à ce qu'on remette la copie,
12:06 et a mis l'original au fond d'un musée.
12:09 Est-ce que les racistes, les xénophobes,
12:12 ils vont faire leur tournée au musée,
12:15 qui va condamner l'esclavage ?
12:19 Non.
12:20 Je trouvais que c'était plus intelligent de laisser place à la confiscation.
12:22 - Mais en plus, c'est d'une bêtise et d'une incohérence intellectuelle farouche,
12:25 parce que si vous êtes woke,
12:27 et que vous voulez qu'on n'oublie pas des faits
12:32 qui sont plutôt l'ombre que la lumière de l'histoire française,
12:34 au contraire, pour les commenter, il ne faut pas les effacer.
12:37 Et si vous retirez des sculptures,
12:39 ou si vous retirez des tableaux qui témoignent de faits historiques
12:44 plus que condamnables,
12:45 précisément, vous retirez de la mémoire les preuves...
12:48 - Vous ne pouvez plus en parler.
12:49 - Non mais c'est délirant.
12:51 - Je continue à vous présenter,
12:52 Alex Zarr, mon journaliste politique,
12:54 votre chaîne est sur Youtube,
12:55 chaîne de débats politiques Les Indécis,
12:57 Eric Revelle, journaliste, éditorialiste sur Sud Radio,
12:59 tout compte fait à 7h20, tous les matins,
13:02 dans le Grand Matin Sud Radio,
13:03 et Benjamin Cochy, chef d'entreprise.
13:05 Vous vouliez juste peut-être faire une remarque
13:07 avant de passer à votre coup de gueule,
13:09 Benjamin, sur ce que disait,
13:11 sur le témoignage d'Alex Zarr,
13:13 qui donc était en Israël la semaine dernière.
13:15 - Oui, un témoignage très poignant,
13:19 et j'ai écouté avec attention,
13:20 et on a véritablement senti l'émotion
13:23 que Alex a dû vivre sur place,
13:28 même si cette émotion ne pourra jamais dépeindre
13:32 l'horreur qui a pu être là-bas.
13:34 Ce que je voulais signaler,
13:35 au-delà du conflit israélo-palestinien,
13:38 c'est l'importance de la constitution de ces mémorials.
13:40 Nous vivons, nous en France,
13:41 dans un pays jonché de monuments aux morts
13:43 partout sur notre territoire,
13:45 qui nous rappelle sans cesse l'importance
13:48 de la paix, de la recherche de la voie diplomatique,
13:50 parce que nous-mêmes, sur notre sol,
13:53 nous avons vécu des drames,
13:56 nous avons vécu des guerres,
13:57 nous avons vécu le sang.
13:58 Et je crois que le fait que dès maintenant,
14:01 dès quelques mois après ce 7 octobre,
14:03 il puisse déjà y avoir un mémorial,
14:05 pour que les gens n'oublient pas.
14:06 Et je crois que c'est le message important
14:08 pour les générations à venir.
14:09 Je ne sais pas ce qu'il adviendra de ce conflit
14:11 dans les semaines et dans les mois qui viennent,
14:13 on verra bien qui sera capable de le dire.
14:16 Quoi qu'il en soit, travailler dès maintenant à l'avenir
14:18 et laisser une trace de cette histoire dramatique
14:22 du 7 octobre me semble importante
14:24 dans la construction de la paix
14:26 et dans la perception, pour les générations à venir,
14:28 de ce que doit être la paix.
14:30 Voilà ce que je voulais dire.
14:31 Très bien. Alors Florence, votre coup de gueule,
14:34 c'est sur la précarité, c'est sur la précarité
14:37 studentine qui ne cesse d'augmenter.
14:39 Je rappelle qu'il y a 5 ans,
14:41 il y avait ce qui était déjà énorme,
14:42 20% des étudiants qui étaient en dessous
14:44 du seuil de pauvreté.
14:46 Aujourd'hui, ils sont plus de 25%.
14:49 Donc c'est énorme.
14:50 En France, on est autour de 15%.
14:53 C'est déjà beaucoup, beaucoup trop.
14:55 Et il y a une étude qui a été réalisée
14:58 auprès de 30 000 à peu près
15:01 des 18-24 ans,
15:03 qui a été largement commentée d'ailleurs
15:06 la semaine dernière
15:07 dans une partie de la presse écrite,
15:10 assez étonnamment,
15:11 pas à ma connaissance radio et télé,
15:13 sur aussi un des aspects un peu plus commentés,
15:17 un peu plus méconnus, pardonnez-moi,
15:19 qui est celui de la précarité psychologique
15:23 de ces étudiants.
15:26 Les dépressions augmentent de matière vertigineuse,
15:30 les suicides également,
15:32 et ce qui prouve qu'il y a un mal-être additionné,
15:37 évidemment, à cette pauvreté.
15:40 Et alors, moi, je vous ai juste amené un livre
15:42 parce que je trouve ça incroyable,
15:44 qui m'a bouleversée.
15:46 "La Manche", ça vient de sortir chez Gallimard.
15:49 C'est un étudiant, écoutez bien,
15:51 qui a fait la Manche à deux pas de la mairie
15:53 du 5e arrondissement, c'est-à-dire chez moi.
15:55 Je ne vois pas qui c'est,
15:57 pourtant je peux vous dire que je suis très investie
15:59 sur les questions de solidarité,
16:00 puisque j'ai créé une épicerie solidaire,
16:02 un foyer pour les femmes à la rue,
16:04 au sein de ma mairie,
16:04 je crois être la seule mairie qui ait fait ça.
16:07 Il faisait la Manche à deux pas,
16:08 il est étudiant,
16:09 il avait 20 ans, étudiant en philosophie,
16:12 il termine ses études,
16:13 je ne l'ai jamais vu,
16:14 il termine ses études en philosophie
16:16 et en sciences sociales,
16:20 et il parle d'ailleurs de personnes que j'ai vues,
16:23 dont un que je connaissais bien,
16:25 dont une personne à la rue qui s'appelle Philippe,
16:27 qui était toujours Place du Panthéon,
16:28 qui est aujourd'hui décédé.
16:30 Donc cette misère, elle est là,
16:32 elle est à nos portes et on la voit à peine.
16:34 Alors c'est remarquablement écrit chez Gallimard,
16:39 c'est vraiment un fléau,
16:41 ça s'appelle "La Manche",
16:42 Max de Paz, c'est vraiment très bien écrit,
16:44 c'est très violent,
16:45 et on comprend un peu pourquoi c'est violent évidemment.
16:51 Alors souvent vous avez des drames familiaux
16:54 qui accompagnent ça,
16:56 bon là en l'espèce, sa mère, son frère,
16:59 mais tout ça n'explique pas cela.
17:01 - Vous avez le mérite effectivement de mettre cela en lumière,
17:04 et on en parle assez peu.
17:06 Eric vous, vous aviez un coup de cœur ?
17:07 - Ça rejoint un peu la précarité,
17:09 ça va dépendre comment on prend le sujet,
17:12 vous avez vu, Gabriel Attal a annoncé la veille du week-end
17:16 qu'on allait étendre l'expérimentation du RSA,
17:20 vous savez que le RSA maintenant est assujetti
17:22 à un minimum d'heures travaillées par semaine,
17:23 15 heures, alors ça n'a pas du travail,
17:25 de la formation, etc.
17:26 Mais, et du coup, cette expérimentation
17:32 va être élargie à 47 départements,
17:34 alors il a cité un chiffre qui m'a frappé,
17:36 pour justifier évidemment que l'expérimentation marchait
17:40 et qu'il fallait l'étendre,
17:41 il a dit que 49% des gens qui ont pris,
17:45 subi, ont décidé d'accompagner cette nouveauté du RSA,
17:50 15 heures de travail par semaine,
17:52 auraient retrouvé un travail.
17:53 49%, c'est le chiffre qu'il a cité.
17:55 Alors, le RSA, évidemment, c'est peu de choses,
18:00 j'ai pu le monter en tête, mais c'est peu de choses,
18:02 on ne peut pas vivre décemment avec le RSA,
18:04 mais tout de même, le travail...
18:08 - C'est incitatif.
18:09 - Oui, mais le travail, c'est pas seulement,
18:11 à mon sens, la perception d'un salaire ou d'une aide,
18:13 c'est aussi un lien social.
18:15 Et le fait de percevoir une aide,
18:18 on peut en discuter,
18:19 et de donner des heures de travail,
18:22 c'est aussi une façon, me semble-t-il,
18:23 de se réinsérer, de réapprendre quelque chose
18:26 pour des gens qui sont en marge de la société,
18:29 qui sont en difficulté.
18:30 Et puis, dans le même temps...
18:32 - Tout le monde n'a pas forcément envie non plus de retravailler,
18:35 c'est une truc qui est un peu pessimiste.
18:37 - Dans le même temps, puisqu'il y a 300 000 emplois vacants en France,
18:40 dans le même temps, ce gouvernement va durcir considérablement
18:44 la perception des allocations au chômage,
18:48 ce sera la troisième loi en 6 ans,
18:52 avec des contrôles accrus sur les chômeurs,
18:55 Atal en veut 1,5 million en 2027,
18:58 avec une double entrée, une entrée politique d'Atal,
19:02 qui dit qu'il faut qu'on aide le président
19:04 à tenir son objectif de plein emploi en 2027,
19:07 donc c'est une façon, évidemment,
19:09 de sortir des chômeurs des statistiques,
19:11 et puis aussi, parce que le modèle social
19:13 est en grande difficulté en France,
19:15 on n'a plus les moyens de ce modèle social,
19:17 c'est une façon aussi de mieux contrôler les allocations au chômage.
19:20 Donc tout ça, RSA+, allocations au chômage,
19:24 c'est aussi la triste et cruelle réalité
19:28 d'un pays comme le nôtre, qui n'a plus les moyens
19:30 de financer son modèle social.
19:32 On en est là quand même.
19:34 - Non mais c'est Benjamin Akochi.
19:36 - Oui, je partage avec Eric,
19:38 pour moi ça va dans le bon sens,
19:40 et j'ai envie de dire que, subi ou choisi,
19:42 le choc libéral devient inéluctable.
19:44 Aujourd'hui, dans notre pays,
19:46 on a une dette abyssale,
19:48 et j'en parlerai juste après, peut-être,
19:50 on va avoir des dépenses de guerre
19:52 à honorer bien plus que les 2% du PIB,
19:54 donc il va falloir trouver des coupes franches
19:56 dans notre budget,
19:58 une croissance qui ralentit,
20:00 il ne faut pas se cacher les choses,
20:02 avec des pertes d'emplois qui sont assez conséquentes
20:04 aujourd'hui sur pas mal de secteurs d'activité,
20:06 je pense aux bâtiments, je pense à l'immobilier,
20:08 donc je crois qu'évidemment,
20:10 avec des droits de mutation qui disparaissent
20:12 pour les collectivités locales qui en bénéficient,
20:14 donc des finances locales moins importantes,
20:16 donc tout est une spirale,
20:18 et je crois effectivement que la réduction
20:20 des dépenses sociales doit être bien plus
20:22 que ce qu'Emmanuel Macron est en train de proposer
20:24 avec la réforme du chômage,
20:26 malheureusement, notre État est asphyxié,
20:28 et si l'État est asphyxié,
20:30 c'est parce que les citoyens sont asphyxiés.
20:32 Donc je crois qu'il faut vraiment partir
20:34 sur ce virage libéral,
20:36 c'est un point de vue, en tout cas, je le défends.
20:38 On marche une pause et on se retrouve dans un instant.
20:40 Sud Radio, votre attention est notre plus belle récompense.
20:44 C'est un grand plaisir maintenant qu'on a la Sud Radio sur Lyon,
20:48 et la famille grandit, c'est une super nouvelle.
20:50 Sud Radio, parlons vrai.
20:52 Sud Radio, le 10h midi,
20:56 mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
20:58 Et on est ensemble pour commenter l'actualité,
21:02 tour de table avec vos coups de cœur et vos coups de gueule.
21:06 Benjamin, on ne vous a pas entendu,
21:08 vous aviez un coup de gueule contre Emmanuel Macron.
21:12 Oui, alors, contre Emmanuel Macron,
21:15 ou ses stratèges, j'ai envie de dire.
21:18 Vous vous souvenez que le 24 février 2022,
21:21 l'entrée de la guerre entre l'Ukraine et la Russie
21:26 avait créé un effet de sidération,
21:28 et que la campagne des élections présidentielles
21:30 avait été complètement euthanasiée
21:32 par le sujet de la guerre en Ukraine,
21:34 et que finalement, le président de la République,
21:36 ça lui avait permis d'éviter de faire campagne
21:39 à la fois sur un bilan qui était,
21:41 somme toute, mi-figue, mi-raisin,
21:43 et surtout d'éviter de se projeter extrêmement loin
21:46 dans ses promesses, puisqu'évidemment,
21:48 il incarnait le commander-in-chief,
21:50 et donc cet effet de sidération a, entre guillemets,
21:53 éclipsé tous les grands sujets
21:55 qui auraient dû être sur la table
21:57 des élections présidentielles.
21:59 J'ai le sentiment, et c'est là mon coup de gueule,
22:01 qu'on assiste à un bis repetita de la stratégie macronienne,
22:04 à savoir d'utiliser le conflit ukrainien
22:07 pour de nouveau euthanasier une campagne
22:09 des élections qui arrive, celle des élections européennes,
22:12 avec cette fâcheuse tendance
22:14 d'étiqueter de poutinien tout ce qui ne serait pas d'accord
22:17 avec la pensée éliséenne,
22:19 ce qui est extrêmement caricatural,
22:21 qui prouve la faiblesse des arguments,
22:23 et puis dans un second temps,
22:25 cette capacité, du coup, en incarnant
22:27 de nouveau le commander-in-chief,
22:29 en faisant peur à tout le monde,
22:31 en utilisant des phrases un peu à l'emporte-pièce
22:34 pour nous dire qu'on pourrait peut-être envoyer des troupes au sol,
22:36 mais pas officiellement, mais pas maintenant,
22:38 parce qu'il n'y a pas consensus.
22:39 Quoi qu'il en soit, la sidération dans l'opinion publique
22:41 a été telle que le conflit ukrainien
22:44 est revenu au centre des sujets d'attention,
22:47 en tout cas de la macronie,
22:49 faisant passer derrière le sujet de l'énergie,
22:51 qui pourtant est un sujet qui devrait être maîtrisé
22:53 à l'échelle européenne,
22:54 le sujet de l'immigration,
22:56 qui pourtant pourrait être maîtrisé à l'échelle européenne,
22:59 je pense au pouvoir d'achat, je pense à l'inflation,
23:01 Mme Berthoud vient justement de parler
23:03 de cette augmentation incroyable de la précarité,
23:06 et l'ouvrage dont elle parle est un témoignage bouleversant à ce sujet,
23:10 donc il y a énormément de sujets qui, pour le coup,
23:12 ont besoin d'Europe,
23:14 et là, Emmanuel Macron nous ressort la vieille artillerie,
23:16 la vieille communication,
23:17 "Attention, nous sommes en guerre, je suis le commander-in-chief,
23:20 nous, nous sommes l'Europe, nous sommes la paix,
23:22 même si on veut aller faire la guerre,
23:23 et les autres, évidemment, ils ne veulent pas aller faire la guerre,
23:25 donc ce sont les méchants."
23:27 On arrive dans des caricatures
23:29 qui se trouvent mises à la qualité du débat politique.
23:32 - Oui, mais je ne suis pas sûre que ça lui profite réellement,
23:35 cette sortie d'Alex Armand.
23:37 - Non, mais c'est surtout qu'en fait,
23:38 c'est des élections européennes,
23:39 c'est logique qu'on parle,
23:41 et on va de plus en plus en parler,
23:42 de la guerre entre l'Ukraine et la Russie,
23:43 et effectivement, je trouve que ça se retourne contre lui,
23:46 ses propos sur le fait de savoir s'il faut envoyer des troupes au sol,
23:48 on sent qu'il improvise complètement en plus
23:50 quand il déclare cela,
23:52 il est démenti par ses conseillers derrière,
23:54 par ses ministres,
23:55 ou par des parlementaires,
23:56 donc moi je pense qu'on va de plus en plus en parler.
23:59 - Les ministres, non.
24:00 - Ah non, on ne peut pas dire les ministres,
24:01 les ministres par les conseillers.
24:03 - Il y a même une interview du ministre des Armées
24:05 dans le JDD de ce week-end
24:07 pour reconfirmer que c'est un vrai sujet.
24:09 - Mais vous avez raison,
24:10 mais ce que je veux dire,
24:11 c'est que par les parlementaires,
24:12 la Macronie,
24:13 qui sont pour le coup assez mal à l'aise
24:14 avec cette déclaration,
24:16 donc je ne suis pas sûr que ça joue pour lui,
24:18 et en vérité, je pense qu'il ne sait pas
24:20 comment déclencher l'attrait
24:22 pour l'élection européenne du président de la République.
24:24 - Non mais il a essayé de manier un concept
24:26 que les militaires connaissent bien,
24:28 qu'on appelle l'ambiguïté stratégique,
24:29 c'est-à-dire qu'en réalité,
24:30 comme l'Ukraine est en train de perdre,
24:32 faute d'hommes et faute d'armement,
24:35 la guerre sur le terrain,
24:36 il y a une panique quand même
24:37 dans les capitales européennes,
24:39 donc le chef de l'État s'est dit,
24:40 bon, il faut semer le doute dans la tête de Poutine
24:43 en disant, il n'y a pas consensus,
24:45 mais il se pourrait qu'à un moment donné,
24:46 on envoie les troupes.
24:47 Le problème, c'est que comme il n'a concerté personne,
24:49 visiblement, lors de ce sommet des 21,
24:52 en fait, il s'est fait claquer la porte au nez
24:55 dès le lendemain par Olaf Scholz,
24:56 le chancelier allemand.
24:57 Donc le minimum, quand on veut,
24:59 me disait un spécialiste,
25:00 que je ne suis pas manié le concept
25:02 d'ambiguïté stratégique,
25:03 il faut s'assurer quand même
25:04 d'un minimum de neutralité
25:05 des gens à qui ça s'adresse.
25:07 Or, comme il n'y a pas une neutralité,
25:09 résultat des courses,
25:10 grâce à son discours de la Nation
25:12 le jeudi 29 février,
25:13 Poutine a repris le lead
25:15 de l'ambiguïté stratégique
25:16 puisque lui, derrière, il dit,
25:17 écoutez, si vous faites ça,
25:19 moi je balance une bombe nucléaire
25:20 tactique en Ukraine
25:21 et là, c'est une nouvelle ambiguïté stratégique.
25:24 C'est-à-dire qu'il sème le doute
25:25 dans la tête du camp en face.
25:27 Et puis, dernier point, pardon,
25:29 quand même,
25:30 pourquoi l'Ukraine est en train de perdre la guerre ?
25:32 Parce qu'en fait,
25:33 on n'a livré que 30% des armements
25:35 qu'on lui avait promis au niveau européen.
25:36 Et aussi parce que le Congrès républicain,
25:38 en attendant l'élection américaine de novembre,
25:40 bloque les 60 milliards de crédit à l'Ukraine.
25:43 Mais pardon, Monsieur le Président,
25:44 si on envoyait des troupes européennes
25:47 en Ukraine,
25:48 avec quels armements se battraient-elles
25:50 puisqu'on n'en a pas suffisamment
25:51 pour donner à l'Ukraine
25:52 pour qu'elle se défende seule ?
25:53 Ils iraient avec des pistolets à eau ?
25:55 Donc si vous voulez,
25:56 on était dans une impasse.
25:58 - C'est vrai, on est dans une impasse,
26:00 mais il faut bien bouger
26:02 et l'OTAN aujourd'hui joue objectivement
26:05 pour Poutine.
26:06 La menace de Poutine,
26:08 fort heureusement,
26:09 on ne va pas faire de la fiction stratégique,
26:13 mais la menace de Poutine
26:17 est une menace qui,
26:20 accordez-moi, ne tient pas la route.
26:23 Tout le monde sait comment fonctionne
26:25 la dissuasion nucléaire.
26:28 C'est un jeu à somme nulle.
26:31 Parce que s'il le faisait,
26:33 par définition,
26:34 il y a riposte.
26:35 Le sujet, c'est ce que vous avez dit,
26:37 c'est-à-dire il y a 30%
26:39 des armes qui n'ont pas été votées.
26:41 Est-ce qu'ils continuent,
26:42 nos chefs d'État européens,
26:44 à se voir, à se réunir ?
26:46 Est-ce qu'on attend encore des mois
26:48 pendant que les Ukrainiens meurent de faim, de froid
26:51 et tombent sous l'armement russe ?
26:55 Ou est-ce qu'on secoue,
26:57 pardonnez-moi cette expression,
26:58 un peu le cocotier ?
26:59 Maintenant, oui,
27:00 là où il y a effectivement un manque,
27:03 c'est l'absence de consultation du Parlement.
27:07 D'ailleurs, le chef de l'État
27:09 réunit cette semaine
27:11 tous les chefs des partis politiques
27:14 parce que ça, c'est le minimum,
27:16 le minimum homme,
27:18 mais on ne peut pas rester comme ça.
27:20 Et est-ce qu'on continue à se reunir ?
27:22 Un débat au Parlement,
27:24 on est capable de rassembler le Congrès
27:28 dans sa plénitude,
27:30 et on va en parler après
27:32 par rapport à l'institution du VG.
27:34 Il y a des sujets qui méritent,
27:35 justement, quand on a un risque de co-belligérance,
27:37 peut-être de prendre ces responsabilités
27:39 et de parler à l'ensemble du Congrès.
27:41 Je pense que ce débat
27:42 ne fera pas le compte de l'État.
27:43 Il y a deux lignes qui s'installent,
27:44 Emmanuel Macron, président de la République,
27:46 veut installer sa ligne qui est pro-Ukraine
27:48 face à une ligne qui définit lui,
27:50 en tout cas celle du RN,
27:51 qui est pro-russe.
27:52 Donc c'est de la politique,
27:53 qu'on soit d'accord ou pas d'accord.
27:54 Le 29 février dernier,
27:55 Jordan Bardella a voté une motion de rejet
27:57 sur le soutien total de l'Europe à l'Ukraine.
27:59 Voilà, c'est deux lignes qui s'installent.
28:01 Il y a une chose qui est sûre,
28:03 c'est que...
28:04 Il y a des travails de commission
28:05 qui ont prouvé qu'il y avait énormément de corruption.
28:06 Il l'a expliqué.
28:07 Non, non, d'accord, mais moi je suis pas en train de vous dire qu'il a tort ou raison.
28:10 J'en sais rien.
28:11 En tout cas, ce qu'il essaie de faire et d'installer,
28:13 c'est effectivement cette ligne où, lui,
28:15 les macronistes à Renaissance veulent soutenir l'Ukraine
28:17 et où, pour lui et Renaissance,
28:19 le Rassemblement national,
28:20 qui sont les deux forces, quand même,
28:21 selon un sondage hier matin,
28:22 qui dépassent à peine les 20%,
28:23 derrière vous avez pas de force au-dessus des 10%.
28:25 C'est quand même énorme.
28:26 C'est un truc qu'on n'a jamais vu avant.
28:28 Il essaie d'installer ce combat-là
28:29 et de faire une élection à deux têtes.
28:31 On pourra en parler.
28:32 On marque une pause.
28:33 On se retrouve dans un instant sur Sud Radio.
28:37 Sud Radio.
28:38 Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
28:40 Valéry Expert.
28:42 Ça, c'est passé sur Sud Radio.
28:44 Est-ce qu'on ne marche pas sur la tête
28:46 avec la dernière trouvaille sur les médecins ?
28:48 Ce que l'on propose aujourd'hui,
28:49 c'est de faire des gardes obligatoires.
28:51 Oui, mais encore faudrait-il songer
28:53 à les rémunérer un peu plus.
28:55 Tout le monde pleure pour avoir des médecins généralistes
28:58 à côté de chez soi,
28:59 mais personne n'est prêt à dépenser
29:01 quelques euros supplémentaires
29:03 le prix d'un demi-paquet de cigarettes
29:06 pour rémunérer ses médecins.
29:08 Sud Radio, parlons vrai.
29:10 Sud Radio.
29:13 Le 10h midi, mettez-vous d'accord.
29:15 Valéry Expert.
29:17 Allez, on continue nos débats.
29:19 Un petit mot sur Ayana Kamoura
29:21 avant de parler de l'IVG.
29:22 On en parlait pendant la pub.
29:23 C'est qui ?
29:24 Joker.
29:25 Écoutez, c'est ça.
29:32 C'est en quelle langue, là ?
29:33 C'est en français.
29:34 Je ne suis pas ta catin, Dja Dja.
29:36 Ça veut dire quoi ?
29:37 Je ne suis pas ta pute.
29:41 Disons-le comme c'est.
29:43 C'est vrai que les paroles...
29:44 On va toucher des droits assassins grâce à vous.
29:46 Oui, je ne sais pas.
29:47 Et donc, elle va chanter...
29:48 Et donc, le président...
29:49 La question, au-delà du choix de madame Ayana Kamoura,
29:54 c'est de savoir en quoi le président de la République,
29:56 s'il n'a quand même rien d'autre à faire
29:58 que de se préoccuper
29:59 de qui va chanter aux Jeux Olympiques.
30:02 C'est la seule.
30:03 Me dit-on ?
30:04 Parce que moi, je suis, je l'avoue,
30:08 ce que je vais dire est très politiquement incorrect,
30:10 mais les paroles que j'ai eues entre les mains
30:13 me rendent sans voix.
30:16 Voilà.
30:17 Mais on me dit que c'est une des chanteuses
30:22 qui est le plus...
30:23 Plébiscitée, oui.
30:24 ... les plus écoutée,
30:25 plébiscitée sur les réseaux.
30:28 Et donc, je trouve peut-être un petit peu triste
30:31 que ces réseaux fassent aussi...
30:34 Je vous lis le tweet d'un...
30:36 Le texte ?
30:37 Non, pas tout à fait.
30:38 Le texte d'un chroniqueur de BFM qui est journaliste,
30:41 Pablo Pio Vivien,
30:43 qui a dit "Il y a vraiment une polémique
30:44 autour de Queen Ayana Kamoura
30:46 qui va chanter aux JO
30:47 ou juste trois vieux réacs
30:48 qui ne bitent rien à la musique,
30:49 qui essayent de faire chier ce monde."
30:51 Après, on est accusé effectivement de racisme,
30:54 puisqu'elle est noire.
30:56 Françoise de Goy a très bien répondu en disant
30:58 "Eh oh l'ami, on a quand même le droit de dire
31:00 que ses textes sont nuls,
31:01 sa musique répétitive,
31:02 son rythme si loin de Beyoncé,
31:03 sans être éraque et éringard.
31:05 Je ne comprends pas son succès",
31:07 dit Françoise de Goy.
31:08 Et tout le monde ne peut pas être Stromae,
31:10 Jay-Z ou Eminem.
31:12 Donc voilà.
31:13 Mais c'est vrai qu'il y a un vrai phénomène
31:15 autour de cette chanteuse.
31:16 Simplement parce que...
31:17 Alors, je suis le plus jeune de ce plateau,
31:19 ça ne veut rien dire du tout.
31:20 Ah bah bravo, bien sûr.
31:21 Je vais suivre.
31:22 Merci, merci.
31:23 C'est qu'il y a quelques années,
31:25 je travaillais sur l'émission "Au Tableau",
31:27 sur C8,
31:28 et je me rappelle qu'effectivement,
31:29 les jeunes ne chantaient que du Aya Nakamura.
31:31 Il faut savoir que cette chanteuse,
31:33 dont je ne suis pas du tout fan,
31:35 que les choses soient claires,
31:36 a quand même gagné des Victoires de la Musique.
31:38 Je me demande même si elle n'a pas reçu...
31:39 Les quoi ?
31:40 Les quoi ?
31:41 Non mais est-ce que vous êtes capable de me citer
31:43 un seul chanteur qui a gagné des Victoires ?
31:45 Justement, c'est pour vous dire qu'elle est dans un système.
31:47 Je me demande même si elle n'a pas reçu
31:48 une Victoire de la Musique d'honneur
31:49 ou je ne sais pas quoi.
31:50 C'est pour vous dire qu'elle est dans un système
31:51 et que ça fait longtemps qu'elle est dans ce système,
31:53 entre guillemets,
31:54 et que ça ne m'étonne pas qu'on lui ait demandé
31:56 de chanter pour la cérémonie d'ouverture.
31:59 Même si je le regrette.
32:00 Vraiment, parce que je trouve qu'on a beaucoup
32:01 de chanteuses de talent,
32:02 de chanteurs de talent en France,
32:03 qui méritaient de chanter lors de cette cérémonie.
32:04 Ce qui est marrant, si vous voulez, quand même,
32:06 c'est que...
32:07 Bon, que le Président de la République s'occupe de tout
32:10 et du reste, ça ne surprend personne
32:12 puisqu'il est ministre de tout,
32:13 il s'occupe de tout,
32:14 et il décide de tout.
32:16 Mais,
32:17 vous vous souvenez que Jean Dujardin
32:18 avait été accusé de mettre en avant une France,
32:21 France, etc.
32:23 Bon, et là, les médias s'en étaient donnés
32:26 à cœur joie pour critiquer le choix.
32:27 Là, je n'ai pas entendu beaucoup de médias,
32:29 dits progressistes, dire
32:31 "Mais enfin, quand même, ce choix,
32:32 est-ce qu'il est censé ou pas ?"
32:33 Moi, je ne la connais pas.
32:34 Je n'ai jamais écouté de texte.
32:36 J'ai découvert...
32:38 - Vous voulez que je vous lise ?
32:39 - Non, mais les textes !
32:40 - Les textes, oui.
32:41 - Les textes, oui.
32:42 - Tu penses à moi, je pense à faire de l'argent,
32:45 je ne suis pas ta daronne,
32:46 je ne te ferai pas la morale,
32:47 tu cherches sur moi, il y a R,
32:48 crache encore, il y a R.
32:49 Tu sais ce que ça veut dire ?
32:50 - Il y a R, ça veut dire "il n'y a rien".
32:52 - Ah d'accord.
32:53 Tu voulais m'avoir, tu ne sais pas comment faire,
32:55 tu jouais un rôle, tu finiras aux enfers,
32:57 de toute façon, on a qu'amour,
32:58 je l'ai couché, le jour où on se croise,
32:59 il ne faut pas te chauffer.
33:00 Bref, bref.
33:02 - C'est la chanson la plus téléchargée au monde
33:03 au moment où elle sort.
33:04 - Putain, mais tu déconnes !
33:05 Mais ce n'est pas comme ça qu'on fait les choses,
33:06 en fait, c'est le refrain qui est...
33:08 - On peut reconnaître aussi que peut-être qu'on est...
33:10 - Des vieux cons ?
33:11 - Oui, on est débordés,
33:13 on ne comprend plus l'évolution de la société, etc.
33:15 - C'est ça.
33:16 - Mais pardonnez-moi, on parle des Jeux Olympiques.
33:19 - Et elle aurait tweeté "Edith Piaf qui ?"
33:23 - Ah oui, parce qu'elle est censée chanter
33:27 pour l'ouverture des Jeux,
33:29 et elle ne sait pas qui est Edith Piaf dans ses blagues.
33:31 - Elle a dit "c'est qui Edith Piaf ?"
33:35 Très curieusement, c'est ce que...
33:37 - C'est peut-être pour qu'on en parle,
33:38 sinon on la provoque et il y a du marketing.
33:40 - Le responsable, c'est Emmanuel Macron,
33:42 quand même, dans cette affaire.
33:43 - C'est un produit par McFly et Carlito,
33:45 et c'est ça, c'est quand même une dérive,
33:48 on a quand même une dérive très marketée,
33:51 très instagrammable, finalement,
33:53 de la vie politique, qui est vraiment regrettable.
33:56 Et donc on peut s'amuser de savoir
33:58 quel chanteur on va...
34:00 Je trouve ça assez pathétique, finalement.
34:02 - Oui, elle avait effectivement,
34:03 à la Fashion Week, tweeté "Edith Biaf qui ?"
34:08 et puis elle a modifié la légende
34:10 en mettant "Edith Piaf".
34:12 Bon, bref, c'est ça que ça nous a animé
34:14 pendant la pub, mais on va parler
34:16 donc, évidemment, du sujet du jour,
34:18 qui est l'acception de l'IVG dans la Constitution,
34:21 donc le Parlement à Versailles
34:23 pour un vote historique.
34:25 Florence Berthoud, pour vous, c'est important ?
34:29 C'était...
34:31 - Oui, c'est important, parce qu'il faut voir
34:33 dans quel contexte ça intervient,
34:35 c'est-à-dire, mettre dans la Constitution
34:38 le droit d'accéder à l'IVG,
34:42 parce que c'est de cela qu'il s'agit.
34:44 Il y a 10 ans, je n'aurais pas eu du tout
34:46 la même position, mais entre-temps,
34:48 il y a eu cette décision de la Cour suprême
34:51 aux Etats-Unis,
34:53 qui autorise, en fait, pour faire court,
34:57 qui autorise des Etats membres des Etats-Unis,
35:02 des Etats à ne pas interdire l'IVG.
35:06 Je rappelle qu'en Europe,
35:08 on a 2 de nos 27 pays
35:11 dans lesquels l'accès est très, très, très,
35:14 plus que très encadré,
35:17 la Pologne et Malte,
35:19 et il y a aux portes de la France,
35:21 vous avez des pays où on voit bien
35:23 qu'on est en train de remettre
35:25 petit à petit en question
35:28 l'accès à ce droit.
35:30 Le Portugal, l'Espagne,
35:33 alors il y a la Pologne, la Hongrie,
35:35 bon, etc.
35:37 Et donc, je pense que c'est,
35:40 oui, c'est un moment important.
35:42 D'ailleurs, je note que beaucoup de parlementaires
35:44 ont évolué,
35:46 en considérant là que, pour le coup,
35:48 ça n'était pas,
35:50 ils n'allaient pas voter pour faire du politiquement correct,
35:53 mais parce qu'effectivement,
35:55 il y avait un droit
35:57 chèrement acquis,
36:00 qui était aujourd'hui, objectivement,
36:02 menacé. Alors, c'est, je crois,
36:04 la quatrième réforme constitutionnelle
36:07 de nature sociétale.
36:10 Bon, la première grande réforme,
36:12 évidemment, c'est l'interdiction de la peine de mort,
36:14 et je crois que c'est vraiment important,
36:18 d'autant qu'en parallèle,
36:20 évidemment, est préservée
36:22 la liberté de conscience, qui fait que
36:24 un médecin ou une sage-femme,
36:26 parce que je rappelle que les sages-femmes,
36:28 depuis pas très longtemps d'ailleurs,
36:30 quelques années, peuvent
36:32 procéder à certaines formes d'IVG,
36:35 je rappelle donc que
36:39 ce droit-là
36:42 est un droit
36:44 qui est un droit, aujourd'hui,
36:46 très menacé de par le monde.
36:48 Il y a des endroits où, par exemple,
36:50 qui fait une grossesse extra-utérine,
36:53 elle ne peut pas avoir recours à un IVG,
36:55 ça veut dire qu'elle va mourir.
36:58 Vous avez des viols,
37:01 25% aujourd'hui des IVG en France
37:05 le sont à la suite de violences sexuelles.
37:10 Bon, pour ne pas dire de viols,
37:12 puisque il y a les deux.
37:14 Donc, voilà la situation.
37:16 Je pense qu'il y ait une animété,
37:19 que les débats étaient des débats respectueux,
37:23 ça va dans le bon sens aussi.
37:25 - Alex ou Eric Traval ?
37:28 - Je suis un peu plus tempéré,
37:30 mais c'est peut-être parce que je suis un homme et pas une femme.
37:32 Bon, évidemment, il est hors de question de remettre en cause
37:34 le droit, la loi Simone Weil, 1974,
37:37 on se souvient de ces débats,
37:39 pendant lesquels, d'ailleurs, elle se faisait même insulter
37:41 par son propre camp pour faire passer cette loi,
37:43 donc ce n'est pas le sujet.
37:45 Le sujet, à mon sens, il est triple.
37:48 D'abord, je partage assez l'avis de Gérard Larcher,
37:50 président du Sénat,
37:52 même s'il a laissé la liberté de vote au Sénat, au OLR,
37:56 qui a dit, bon,
37:58 est-ce que ce n'est pas la porte ouverte à l'inscription...
38:00 - Ça ne peut pas être un catalogue ?
38:02 - Voilà, un catalogue de droits sociaux,
38:04 c'est un sujet qu'on peut se poser.
38:05 Deuxième chose, quand même,
38:07 c'est que la possibilité pour une femme
38:10 de disposer de son corps et d'avorter jusqu'à 14 semaines
38:13 peut quand même aussi nous interroger.
38:15 14 semaines, on n'est plus dans un foetus,
38:19 on est face à un enfant.
38:22 Est-ce que plus tard,
38:25 au nom de cette loi constitutionnelle,
38:28 on ne sera pas tenté d'allonger un peu plus ces durées ?
38:32 Puis troisième point, quand même,
38:34 troisième point, quand même, qui me chagrine un peu,
38:37 c'est que ça devient un droit opposable, en fait,
38:40 maintenant que cette loi est inscrite dans la Constitution.
38:42 C'est-à-dire que vous avez des médecins,
38:45 qui participent peut-être d'ailleurs parfois aux difficultés
38:47 que les femmes ont à se faire avorter,
38:50 qui disent "mais en fait, moi, ma liberté de médecin,
38:53 c'est de dire que je ne veux pas pratiquer l'IVG,
38:55 et bien là, non, non, non, non,
38:58 dès l'instant où c'est dans la Constitution,
39:00 ça devient un droit opposable,
39:01 et en fait le médecin ne pourra plus jouir de sa liberté de médecin.
39:05 - Mais on ne peut pas dire quelque chose comme ça !
39:07 Alors, je suis extrêmement choquée,
39:08 c'est totalement faux ce que vous venez de dire.
39:10 Mais totalement faux d'ailleurs !
39:12 Le ministre de la Justice l'a bien rappelé.
39:13 Encore heureux qu'il y a cette liberté de conscience.
39:16 Et d'ailleurs, si vous regardez, chers voisins...
39:18 - On verra, on verra.
39:20 - Non, non, mais il ne faut pas tout mélanger.
39:21 - On verra, on verra.
39:22 - Attendez, attendez, attendez.
39:23 Il ne faut pas tout mélanger.
39:24 Non, non, il ne faut pas tout mélanger.
39:25 Il ne faut pas expliquer que parce qu'on met un droit dans la Constitution,
39:29 ça, ça va jouer sur le délai qui est donné pour pouvoir faire une IVG.
39:36 Ça n'a rigoureusement rien à voir.
39:38 - On peut garantir que ce délai ne sera jamais augmenté.
39:41 - C'est un autre sujet.
39:42 - Ah bah oui, mais...
39:43 - Non, non, mais c'est un autre sujet qui est très, très important.
39:45 - Et la liberté du médecin, vous pouvez m'en parler ?
39:47 - Et quand la liberté du médecin...
39:48 Moi, je voudrais vous dire une chose.
39:50 En Italie, ou alors là, pour le coup,
39:54 ce n'est pas inscrit dans la Constitution comme chacun le sait.
39:57 Et en Italie, le droit est beaucoup moins remis en question
40:02 que par exemple dans des pays où on voit bien des coups de butoir
40:05 comme au Portugal ou en Espagne.
40:07 Eh bien, c'est là où il y a le plus de liberté de conscience qui fonctionne.
40:10 Je crois qu'il y a plus de 60% des docteurs qui ne le font pas.
40:16 Donc, il ne faut pas expliquer que parce qu'on a mis ça dans l'IVG,
40:20 les soignants n'auront plus de liberté de conscience.
40:23 Ça, c'est quand on est hostile à l'inscription dans la Constitution de l'IVG.
40:30 Et vu ce qui s'est passé aux États-Unis,
40:33 encore une fois, ça veut bien dire qu'il y a quand même une menace qui est...
40:36 - Je trouve que c'est un faux argument de parler de ces médecins
40:39 parce que ce que dit très justement un auditeur,
40:42 c'est que c'est pratiqué dans des centres d'IVG.
40:44 - En plus, bien sûr.
40:45 - Ce sont des médecins qui...
40:47 - Mais bien sûr.
40:48 - Vous n'allez pas voir votre généraliste pour faire une IVG.
40:53 - Par exemple, pour qu'il vous indique un endroit où préciser...
40:57 - Mais vous avez sur votre téléphone et vous savez partout où il y en a.
41:01 - Non, juste pour répondre à Eric, je suis aussi un homme.
41:04 Et moi, je me réjouis de cette inscription aujourd'hui dans la Constitution
41:09 parce que c'est juste une protection de la loi, en fait.
41:12 Une protection d'une liberté, même pas de la loi,
41:14 d'une liberté pour les femmes.
41:15 Ce n'est pas une extension comme vous essayez de nous le dire là.
41:18 - Surtout pas.
41:19 - Absolument pas, aujourd'hui.
41:20 - Pardonnez-moi, mais l'argument, je trouve...
41:23 - Je vous écoute.
41:24 - Ça a été attaqué aux États-Unis, ça le sera en France.
41:26 - Non, c'est un argument aussi...
41:27 - C'est pas que c'est pas sacré, que ça a été interdit.
41:29 - Au port de la France, on parlait tout à l'heure.
41:31 - On parlait de la France, pourquoi on n'allait pas...
41:32 - On parlait de la Hongrie, on parlait de la Pologne.
41:34 C'est quand même un droit et une liberté fondamentale...
41:36 - On parlait de France Insoumise.
41:37 - On parlait de France Insoumise.
41:38 - Alors, attendez, Benjamin, puis après vous répondrez, Eric.
41:42 Benjamin Cochy.
41:43 - Pas du tout.
41:44 - Oui, qui remet en cause le droit à l'avortement
41:48 sur le spectre politique en France ?
41:50 Personne.
41:52 - C'est pas vrai.
41:53 - Personne.
41:54 - C'est pas vrai.
41:55 - Qui ?
41:56 - C'est pas vrai.
41:57 - Qui ?
41:58 Qui, qui est représenté à l'Assemblée nationale ?
41:59 Allez-y.
42:00 Qui remet en cause l'avortement ?
42:01 Les États-Unis.
42:02 Quels sont les hommes politiques de première importance,
42:05 candidats à une élection, par exemple, présidentielle,
42:08 qui remettaient en question ce droit-là ?
42:11 - Peut-être une partie des Républicains aussi, oui, aux États-Unis, oui, peut-être.
42:15 - Pardonnez-moi, mais nous vivons en France.
42:17 - Mais regardez ce qui se passe en Hongrie, en Pologne, en Espagne, au Portugal, en Slovaquie.
42:22 - Ça a pris un an à traiter en France.
42:25 - Alors, attendez, laissez terminer Benjamin Cochy.
42:28 - Personne ne remet en cause le droit à l'avortement dans notre pays.
42:31 - Aujourd'hui ?
42:32 - Personne ne le remet en cause.
42:33 - Alors quel est le problème à ce moment-là de le mettre dans la Constitution ?
42:35 - Ce qui va être inscrit dans la Constitution peut être défait de la Constitution.
42:38 Donc on est dans du gadget, symbole pour certains,
42:42 gadget comme pourrait le dire le président du Sénat, et je me retransfère derrière ses mots.
42:46 - Non, il n'a jamais dit gadget.
42:47 - Il a dit qu'il ne faudrait pas que la Constitution devienne un catalogue de droits sociaux et sociétaux.
42:53 Exactement.
42:54 Mais ça revient exactement à la même chose,
42:56 c'est-à-dire qu'on va inscrire dans la Constitution des choses qui ne sont pas remises en cause dans notre pays.
43:01 - Mais qui pourraient l'être, ces principes ?
43:04 - Mais attendez, mais le principe, c'est ça dans la Constitution ?
43:08 Quand vous mettez dans le point bulle de la Constitution une référence à la déclaration des droits de l'homme et du citoyen,
43:16 vous pouvez dire, mais qui remet aujourd'hui en question le principe d'équité, le principe d'égalité et de fraternité ?
43:23 Parce qu'à ce moment-là, le principe de la Constitution, c'est aussi de prévenir des risques.
43:31 Sinon, à quoi sert notre Constitution ? C'est aussi ça, ne l'oublions pas.
43:37 - Je vais aller plus loin, Madame Berthoud.
43:40 Si personne ne remet en cause le droit à l'avortement, mais qu'il est inscrit dans la Constitution,
43:45 pourquoi le président de la République, je vais diverger un petit peu Valérie, mais vous allez comprendre,
43:50 le président de la République ne peut-il pas réunir en congrès l'ensemble des parlementaires
43:56 pour mettre en place la proportionnelle dont il avait lui-même parlé ?
43:59 - Mais attendez, c'est une oie, ça n'a rien à voir.
44:02 - Ou alors pour mettre en place une politique migratoire plus ferme ?
44:06 Ce que je suis en train de vous dire, c'est que sur des sujets qui ne sont absolument pas remis en cause
44:15 par l'entièreté de la classe politique, le président de la République est capable de venir en congrès
44:20 pour inscrire dans la Constitution, sur des sujets comme une demande référendaire
44:25 sur les lois de l'immigration ou une réforme constitutionnelle pour donner plus de démocratie dans notre pays,
44:30 qui sont des sujets qui sont réclamés par 70% des Français, le président de la République n'est pas capable de prendre le relais.
44:36 - Mais l'immense majorité des Français sont favorables à l'inscription dans la Constitution.
44:50 - Mais au même titre qu'agir sur l'immigration, au même titre qu'en réformer les modes de scrutin, madame Gershwin.
44:57 - C'est moins casse-gueule pour le président de la République d'avoir envie de ces politiques.
45:02 - L'immense majorité des Françaises et des Français est favorable à cette inscription dans la Constitution.
45:11 - Et quand vous dites "pourquoi ne réunit-il pas en congrès" et vous évoquez la proportionnelle,
45:16 je peux tout à fait comprendre votre point de vue qui est éminemment respectable, mais ça ne relève pas de la Constitution.
45:21 - Donc il ne faut pas quand même qu'on mélange tout.
45:23 - Allez, petite pause, à tout de suite sur Sud Radio.
45:26 Sud Radio, le 10h midi, mettez-vous d'accord, Valérie Exper.
45:39 - Et on est ensemble jusqu'à midi, je verrais qu'on parle de la montée de l'antisémitisme
45:43 et cet acte particulièrement odieux d'un homme qui sortait d'une synagogue frappé, insulté.
45:51 Écoutez son témoignage, c'était sur BFM hier.
45:54 - J'ai vu passer une personne qui m'a regardé fixement, qui avait l'air un peu excité.
45:59 Et puis il est passé, il est repassé trois minutes après, il a glissé vers moi, il m'a dit "c'est toi qui tue les gens à Gaza ?"
46:07 Je dis "non, je ne tue personne, moi, je ne tue personne, je ne tue jamais personne."
46:14 Et là, il m'a frappé. Il m'a mis des coups de poing, des coups de tête, et après, j'ai perdu connaissance.
46:23 - Il a l'image très choquante. On voit effectivement depuis le 7 octobre une montée des actes antisémites.
46:36 Je vais citer Marine Cabrette qui est la présidente du Printemps Républicain qui dit "l'agresseur antisémite à la victime lui dit 'c'est toi qui tue les gens à Gaza'".
46:45 C'est le discours LFI depuis des mois.
46:47 La France a une responsabilité directe dans ce qui se passe à Gaza, des propos incendiaires.
46:52 Je lui laisse la responsabilité de ses propos, mais c'est tout de même ce qu'on entend beaucoup dans la bouche de la France Insoumise, de Thomas Porte et autres.
47:03 Aymeric Caron.
47:04 - Oui, bien oui, bien sûr. C'est un terreau politique pour la France Insoumise qui a d'abord ciblé électoralement plutôt le vote musulman.
47:15 Tout le monde le sait, donc si vous ciblez le vote musulman pour faire des voix, en face vous êtes obligés d'avoir une position extrêmement dure, voire caricaturale sur Israël, forcément.
47:25 Donc tout cela amène sans doute au comportement auquel on assiste.
47:29 Mais l'explosion de l'antisémitisme en France depuis le pogrom du 7 octobre, c'est aussi, pardonnez-moi, mais l'explosion d'un antisémitisme relativement latent quand même.
47:38 C'est-à-dire que l'antisémitisme en France, il n'est pas à partir du 7 octobre. Il est réveillé dans la tête de certains depuis le 7 octobre, mais en fait il existe, il a toujours été sous-jacent et c'est ça qui est quand même assez terrifiant.
47:53 Après, ce qui se passe à Gaza, moi je le dis toujours parce que je le pense, on voit des images, on voit ce peuple affamé qui est au silotage des terroristes du Hamas, mais c'est absolument insupportable.
48:05 C'est-à-dire qu'on se demande comment tout cela va se terminer. En tout cas, le peuple gazaoui, lui, il est pris entre le marteau de Tsaïl et l'enclume des terroristes du Hamas.
48:17 Il est aussi la victime de ce conflit, le peuple de Gaza.
48:20 - Florence Berthoud ?
48:22 - Oui, je suis tout à fait d'accord.
48:24 Alors, LFI a une part de responsabilité comme d'autres politiques, mais une part de responsabilité très importante.
48:35 En fait, ils ont mis de l'huile sur le feu, voilà. Pour être tout à fait honnête intellectuellement, ils ont mis de l'huile sur le feu, une petite braise qui est sous-jacente, c'est ce qu'on appelle un antisémitisme d'atmosphère.
48:48 Parce qu'il y a un antisémitisme d'atmosphère en France, et cet antisémitisme, il touche, hélas, tous les milieux.
48:58 On assiste à des phénomènes de peur collective. Je vous racontais tout à l'heure, hors antenne, l'espèce de psychose qui s'est emparée de parents au moment où...
49:09 Je propose d'attribuer le nom d'un rescapé d'Auschwitz-Birkenau, décision qui a été validée à l'unanimité par mon conseil municipal et par le conseil de Paris, dans toutes ses composantes.
49:24 Et cette psychose, elle est aussi alimentée, pas que, mais il y a la peur, la peur qui est parfois véhiculée aussi par les médias, et puis par cet antisémitisme d'atmosphère qui se révèle à chaque fois qu'il y a une crise.
49:43 - Juste, le tweet de Thomas Porte hier, "Quelle honte de s'en prendre à une personne âgée. Cette agression antisémite est inqualifiable. Soutien total à cette personne. N'en doutez pas, votre place est en France, et la République se tient à vos côtés."
50:00 "Votre place est en France."
50:02 - Est-ce qu'on dira à un catholique votre place est en France ?
50:05 - Oui, c'est ça, en gros, c'est malgré...
50:07 - Oui, mais c'est en plus une méconnaissance, vous voyez, c'est quand même aussi une méconnaissance.
50:10 - C'est sous-entendu malgré vos origines un peu douteuses.
50:14 - C'est de l'antisémitisme.
50:16 - C'est de l'antisémitisme, votre place, pourquoi la place, est-ce qu'on dit à un catholique, est-ce qu'on dit à un protestant, votre place est en France ?
50:22 - Alors, peut-être une réaction, Benjamin Cochier ?
50:25 - Oui, bah écoutez, effectivement, la France insoumise, elle porte une responsabilité, je crois qu'autour de cette table, on partage ce sentiment, ce point de vue.
50:34 Moi, je pourrais parler aussi de la responsabilité des 40 dernières années, finalement.
50:38 Aujourd'hui, la France insoumise récolte ce que les gouvernements des 40 dernières années n'ont pas su faire,
50:44 à savoir l'assimilation, le développement des communautarismes, une immigration qui n'a pas été maîtrisée,
50:51 dans le sens où elle n'a pas été le fruit d'une assimilation.
50:55 Je ne mets pas tout le monde dans le même panier, bien évidemment,
50:57 mais quoi qu'il en soit, cette absence d'assimilation, cette absence de faire France,
51:02 aujourd'hui, est utilisée électoralement par la France insoumise, pour capitaliser et tenter de gagner le pouvoir.
51:10 C'est extrêmement dangereux, mais je crois que la responsabilité, malheureusement, elle est partagée.
51:14 On peut accabler, aujourd'hui, la France insoumise d'utiliser cette arme,
51:18 en attendant, les munitions ont été rentrées par les gouvernements des 40 dernières années.
51:22 Tout a été dit, au-delà de la France insoumise, je pense à ce monsieur, qui allait simplement prier, vendredi soir,
51:29 et qui, en sortant, se fait tabasser.
51:32 On dit, effectivement, que pour parler du conflit, les Gazaouis vivent une situation atroce en ce moment.
51:38 Il faut quand même aussi penser aux otages, dont on parle très peu.
51:41 Il faut vraiment penser aux otages, à l'ensemble des otages, aux trois franco-israéliens qui sont détenus,
51:47 et dont on parle très peu.
51:49 Et malheureusement, il faut mettre tout le monde sur le même pied d'égalité, ce qu'on a tendance à ne pas faire.
51:54 - Il y a une négociation en cours, qui se déroule en Égypte, et au Qatar,
51:58 et qui donne l'impression de pouvoir, peut-être, aboutir à la libération d'un certain nombre d'otages.
52:03 - Effectivement, toute la France insoumise a tweeté hier,
52:08 et en fait, effectivement, l'homme agressé a dit "je ne me sens pas en France".
52:13 Il n'a pas dit "je ne me sens pas bien en France", il a dit "je ne me sens pas en France".
52:17 Il se sent dépossédé, effectivement, de ce qu'est la France.
52:21 - Mais ça fait longtemps qu'on parlait des militaires, des soldats, des policiers,
52:25 devant les synagogues, les lieux de culte et les établissements scolaires juifs.
52:29 Ça fait longtemps que ça existe, vraiment, ça doit faire au moins 20-30 ans,
52:33 que malheureusement, vous avez devant les lieux de culte juifs, des moyens de protection.
52:37 Et c'est terrible pour les enfants qui vont dans ces écoles-là, d'ailleurs.
52:39 - Merci à tous les quatre. Dans un instant, André Bercoff. Très bonne journée sur Sud Radio.
52:43 - Sud Radio. - Parlons vrai. - Parlons vrai.
52:47 Parlons vrai.