Pour une journaliste, connaître Mayotte c'est avoir lu un essai littéraire...

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00:00 judicieuse et peut-être pérentoire.

00:03 Écoutez.

00:05 Sud Radio Bercov dans tous ses états,

00:08 les perles du...

00:09 C'est une scène assez lunaire, mais assez exemplaire,

00:12 qui s'est passée sur le plateau de C ce soir, sur France 5.

00:16 Alors voilà, une très bonne écrivaine,

00:19 une journaliste de talent, Laura Adler.

00:21 Laura Adler, on la connaît, elle était à France Culture, un peu partout, etc.

00:25 Et on parlait de la situation à Mayotte,

00:27 avec Estelle Youssoupha, que vous connaissez,

00:30 on l'a reçue plusieurs fois et avec plaisir ici, à Sud Radio,

00:33 la députée Lyotte de Mayotte.

00:35 Donc, Laura Adler, on parlait de problèmes de Mayotte,

00:38 et Laura Adler tint à peu près ce langage.

00:41 Écoutez.

00:42 - Je ne connais pas votre île, hélas,

00:44 mais j'ai lu un livre que vous avez dû lire il y a quelques années,

00:48 qui a d'ailleurs obtenu un grand succès en France,

00:50 de Natacha Apana, qui s'intitule "Tropiques de la violence",

00:54 et qui mettait en scène de manière absolument magistrale

00:57 toute cette jeunesse dans cette île,

01:00 cette jeunesse en proie au manque d'avenir,

01:03 en proie au manque de moyens,

01:05 en proie au manque d'éducation.

01:07 Et je voulais savoir si aujourd'hui,

01:10 ce n'était pas ce problème-là qui était le plus important,

01:14 c'est-à-dire pas distinguer, est-ce que dans cette jeunesse désorientée

01:18 que met en scène magistralement Natacha Apana,

01:21 ce qui a donné lieu d'ailleurs à un film qui s'intitule aussi

01:24 "Tropiques de la violence", de Manuel Shapira,

01:27 est-ce que cette jeunesse sans avenir,

01:29 ce n'est pas ça le sujet le plus important ?

01:33 - Alors voilà, pendant cinq minutes,

01:36 donc, Laura Tleyre parle de Mayotte parce qu'elle a lu

01:39 l'excellent roman qui parle de tropie, etc.,

01:44 enfin tropie, tragie, tragédie, etc.

01:46 et voilà, ça raconte le désarroi de la jeunesse et tout ça.

01:50 Et elle parle pendant cinq minutes, pratiquement.

01:53 Et voilà ce que répond une partie,

01:55 parce qu'elle répond évidemment plus longuement,

01:58 Estelle Youssoupha, je rappelle, députée de Mayotte.

02:03 Écoutez.

02:04 - Le livre comme le film "Tropiques de la violence"

02:07 font l'objet d'un immense rejet à Mayotte.

02:09 Pour y relire le livre, il n'y a pas un seul personnage maorais dedans.

02:13 - Voilà, et encore je vous ai mis que quelques secondes.

02:17 Il n'y a pas un seul personnage maorais dedans.

02:21 D'ailleurs, ce livre raconte effectivement une ONG,

02:26 enfin une membre d'une ONG française

02:28 qui secoue un Comorien qui est délinquant, et c'est ça, voilà.

02:32 Pas un seul maorais, c'est entre des Français,

02:35 une Française et un Comorien.

02:38 Voilà, donc, ce qui est intéressant là-dedans,

02:41 c'est qu'effectivement, en toute bonne foi,

02:43 nous, les personnes qui viennent parler de quelque chose

02:48 et qui disent "Ah, mais j'ai lu un livre,

02:50 donc je peux en parler puisque j'ai lu le livre, c'est magnifique."

02:53 C'est vrai, moi j'ai lu effectivement "Tristes tropiques" de Claude Lévi-Strauss

02:57 et je connais tout sur l'Amazonie, les Nambicoiras.

03:00 Et voilà, voilà ce qui se passe quand quelqu'un dit quelque chose

03:06 alors qu'elle n'a rien à dire.

03:08 Et vous savez, c'est vrai que ce que disait Raymond Devos,

03:11 c'est pas parce qu'on a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule,

03:15 en même temps, de temps en temps, un peu de retenue ne fait pas de mal.

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