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  • 30/01/2024
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##GUY_CARLIER-2024-01-30##

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News
Transcription
00:00 Il est 7h54, Carlier Libre, l'heure de la chronique de Guy Carlier.
00:04 Laurie, quel est le thème aujourd'hui ?
00:06 Eh bien, Guy nous raconte aujourd'hui une belle histoire d'amour qui finit mal,
00:11 comme en général malheureusement. Bonjour Guy !
00:13 Bonjour Guy !
00:14 Bonjour Laurie, bonjour Patrick, bonjour à tous !
00:17 Vous savez, dans ma chronique hier, je vous ai parlé de ce monstrueux paquebot
00:21 dans lequel j'imaginais des croisiéristes américains
00:23 ignorés les sublimes eaux turquoises larges de Bora Bora
00:26 et le cul sur leur transat passer leur journée à se coller
00:29 sur leur smartphone les cours de Wall Street en sirotant un Pepsi
00:33 dont ils balancent négligeablement la canette vide par-dessus-bord.
00:37 Si je vous ai rappelé, cette séquence, c'est pas pour tirer à la ligne,
00:40 c'est simplement parce que la chronique d'aujourd'hui a un lien direct avec celle d'hier
00:44 car on vient d'apprendre, je vous jure que c'est vrai,
00:47 que des pêcheurs américains viennent de ramener dans leur filet
00:50 un homard dont la carapace était incrustée dans une canette de Pepsi-Cola.
00:56 Évidemment, j'ai pensé d'abord que cette canette avait été balancée
01:00 par-dessus-bord d'un de ces paquebots dont je parlais hier
01:04 par un juriste du New Jersey, une veuve du Connecticut ou un vendeur de voitures de Dallas
01:08 et puis soudain, une idée terrible m'a traversé l'esprit.
01:12 J'ai repensé, vous vous souvenez de cette campagne de Coca-Cola cynique
01:16 qui souhaitait se donner une image écolo et qui avait créé aux Etats-Unis
01:20 des canettes de Coca blanches en hommage aux ours blancs en voie de disparition.
01:25 Tu parles, s'ils étaient flattés les ours, ils étaient contents, c'est sûr.
01:28 Ils ont dû danser sur leur 3 mètres carrés de glace au milieu d'une banquise qui fondait.
01:33 Du coup, ça a fissuré la couche, ce que restait de son loyer à tout jamais
01:37 dans les eaux glacées de l'Arctique et de l'Antarctique.
01:40 Alors, pour revenir à cette histoire de homard,
01:43 je me suis demandé si finalement, dans ce monde gouverné par les World Companies,
01:47 l'une d'entre elles n'aurait pas eu l'idée machiavélique
01:50 d'une nouvelle forme de marketing consistant à élever des homards
01:54 dans des canettes de Pepsi, puis à les lâcher dans l'eau,
01:57 une fois maturité, avec la canette soudée sur la chair en guise de carapace.
02:02 Je pensais à ça hier soir, en arrivant dans mon restaurant préféré de la place Perrer,
02:09 lorsque l'écaillé m'accueillit en me disant
02:12 « Ah, aujourd'hui nous avons de beaux homards, je sais que vous aimez ça. »
02:15 Et il me guida vers l'immense aquarium du restaurant
02:18 pour me faire choisir le crustacé qu'il comptait me cuisiner à l'armorikène.
02:24 Et là, il s'est passé quelque chose d'étonnant,
02:26 tandis qu'il le tenait dans ses mains, j'ai croisé le regard du homard.
02:31 Je ne dirais pas vraiment qu'une histoire d'amour aîné,
02:33 mais j'ai senti cette douce brûlure au creux de mon ventre,
02:37 tandis que l'écaillé s'écria « Ah, bah tiens, c'est une femelle,
02:41 elle est bien pleine, vous allez vous régaler. »
02:43 La confirmation de mon hétérosexualité que me donnait le cuisinier
02:47 ne parvint pas à calmer ma culpabilité, et quand il me lança
02:51 « Suivez-moi en cuisine, je vais vous montrer comment ça se prépare. »
02:54 J'ai failli dire « Non, j'ai failli hurler arrêtez, c'est un malentendu. »
02:58 Et trop tard, j'ai vu dans les yeux du homard, de la homarde,
03:02 devrais-je dire, qu'elle me demandait « Ne me quitte pas,
03:05 il faut oublier, tout peut s'oublier, qui s'en fuit déjà,
03:08 oublier le temps des malentendus, oublier plouf, plouf, plouf,
03:11 c'est pas dans la chanson, c'est le bruit qu'elle a fait
03:14 quand le cuisinier l'a balancé dans le grand faitout rempli d'eau bouillante
03:18 où elle a souffert pendant un quart d'heure,
03:20 car contrairement à ce qu'on croit, il ne meurt pas instantanément.
03:23 Décidément, l'érita Mitsouko avait raison,
03:26 les histoires d'amour finissent mal, en général.
03:30 *Musique*

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