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  • 29/05/2023
Les Vraies Voix avec Philippe Bilger, le magistrat, Elisabeth Lévy, directrice de la rédaction de Causeur, Tom Connan, artiste et essayiste, auteur de Pollution publié chez Albin Michel et Christophe Carrière, grand reporter cinéma à Paris Match.


Retrouvez Les Vraies Voix avec Cécile de Ménibus et Philippe David du lundi au vendredi de 17h à 20h sur #SudRadio.
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##LE_GRAND_DEBAT_DES_VRAIES_VOIX-2023-05-29##

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News
Transcription
00:00 Les vraies voix Sud Radio, 17h20, Philippe David, Cécile de Ménibus.
00:05 Et avec nous, et avec vous surtout, Philippe Bilger est avec nous, Elisabeth Lévy, Tom Conan et vos appels au 0826 300 300.
00:13 On est ravis d'être avec vous jusqu'à 19h avec ce premier débat, le grand débat du jour.
00:18 Les vraies voix Sud Radio, le grand débat du jour.
00:22 Dans le discours de Justine Trillet, il y a clairement un fond idéologique d'extrême gauche.
00:27 La marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend est en train de casser l'exception culturelle française.
00:33 Une espèce de rébellion de salon.
00:35 Une grande palme d'or de la démagogie.
00:36 J'ai trouvé ça très bien que des artistes, y compris, s'engagent et disent ces quatre vérités au gouvernement.
00:41 Se battre pour la culture, c'est se battre pour un modèle de société.
00:44 Nous c'est vrai, nous assumons l'orientation très claire de notre politique culturelle en direction des festivals.
00:49 Quand on touche à la culture en l'idéologisant, en la censurant, on touche à quelque chose de très profond dans une société.
00:56 Et donc après le discours très engagé de Justine Trillet au festival de Cannes samedi
01:00 contre la politique du gouvernement et la marchandisation de la culture,
01:03 c'est le président LR de la région Auvergne, Ronald Laurent Wauquiez,
01:07 qui a dénoncé dimanche dans le JDD les indignations à géométrie variable
01:11 et l'idéologie, je cite, "wauquies", qui met la pression aux artistes.
01:15 Une politique qui semble avoir une nouvelle fois pris place dans la culture, Philippe.
01:18 Oui, mais est-ce le rôle de l'artiste de prendre parti politiquement ?
01:22 Écoutez ce que Justine Trillet a dit à ce sujet.
01:25 Je ne peux pas ne pas venir ici en recevant un prix sans être aussi le témoin,
01:29 le reflet de ce qui se passe profondément dans la société.
01:31 On vit quelque chose d'exceptionnel cette année, elle en est vraiment exceptionnelle.
01:34 La révolte en fait qui s'est passée dans les rues a été vraiment quelque chose qui m'a...
01:38 même si j'étais en travail et pas dans l'action, c'est quelque chose qui m'a énormément touchée.
01:44 Je ne peux pas être, comment dire, séparée de ça.
01:47 Et il me semblait en tout cas qu'en recevant ce prix, je ne pouvais pas ne pas témoigner de ça.
01:50 C'est la moindre chose que je puisse faire. C'est tout petit, c'est minuscule et c'est très important.
01:54 Ingrat et injuste, un fond idéologique d'extrême gauche, la ministre de la Culture se défend et affirme
01:59 que le modèle français de financement du cinéma permet, je cite, "une diversité unique au monde".
02:04 Alors, est-ce que la culture est politisée ? Est-ce qu'elle est trop politisée ?
02:08 Ou est-ce que pas assez ? Est-ce que pour vous le cinéma a quasi tout le temps été de gauche ?
02:12 Est-ce que après tout, c'est leur précaré, ils le gardent ?
02:15 Ou est-ce que ça devrait changer, qu'il y ait plus de diversité ?
02:17 Venez nous le dire au 0826 300 300.
02:20 - Et on a des messages sur notre compte Twitter où vous dites "oui, à 78% elle est trop politisée".
02:26 Et DCA, ADC nous dit "oui, quand elle s'exprime uniquement à travers la gauche".
02:32 Pour en parler, Christophe Carrière est avec nous, grand reporter cinéma à Paris Match.
02:35 Bonsoir Christophe Carrière. - Bonsoir.
02:37 - Merci d'être avec nous en direct sur Sud Radio.
02:40 D'abord, Philippe Bilger, à cette question qui est large, laquelle est la culture,
02:45 est-elle trop politisée en France ? Est-ce que vous, vous estimez ces prises de position,
02:51 qu'elles ont quelque chose à faire au Festival de Cannes ou pas ?
02:54 - Moi, déjà, je trouvais les interventions politiques au César insupportables,
03:00 mais à la rigueur, elles ne créaient pas de dégâts irréversibles.
03:06 Là, on est au Festival de Cannes, c'est un festival international,
03:10 et je pense qu'un certain nombre de pays se moquaient, comme de leur première chemise,
03:17 du fait que Justine Trier éprouvait le besoin de témoigner sur une crise des retraites
03:24 qui est apparemment terminée, enfin, sur un certain plan.
03:28 Mais pour le reste, et je trouve son propos détestable dans la seconde partie,
03:34 alors qu'elle a touché des subventions et l'audiovisuel public de Laurent Wauquiez et, bien sûr, de Vincent Bolloré.
03:46 Mais sur le plan de la politisation, j'aurais tendance à dire que depuis longtemps,
03:53 je trouve que la gauche s'est appropriée la culture, et qu'au fond, il y a une politisation,
03:59 tout simplement, elle a fait une appropriation abusive d'une culture qui devrait demeurer indivise.
04:08 Et malheureusement, il faut que je reconnaisse que la gauche a toujours et toujours parvenu à faire croire
04:15 qu'elle était plus passionnée par la culture que la droite,
04:19 qui la prend parfois trop à la légère, quand malheureusement, elle ne l'ignore pas en certaines circonstances.
04:26 - Moi, je dirais que le problème, ce n'est pas que la culture soit de droite ou de gauche,
04:30 et qu'elle soit médiocre, très souvent, qu'elle ait remplacé l'art, si vous voulez, et qu'elle soit édifiante.
04:36 C'est-à-dire, d'une certaine façon, il pouvait y avoir des grandes œuvres de gauche
04:40 quand la gauche battait le dos au mur contre les puissants de ce monde.
04:45 Aujourd'hui, comme l'a très bien remarqué Philippe, la gauche se jouit d'une espèce de bénéfice d'hégémonie culturelle,
04:52 c'est elle qui donne le las, c'est elle qui distribue les événements, si vous voulez,
04:56 et donc il y a quelque chose de ridicule dans cette posture résistante.
04:59 C'est-à-dire qu'il y a surtout insignifiance, propos complètement stupides,
05:04 si encore, à la limite, ce serait marrant que quelqu'un arrive au César et défende l'idée du grand remplacement.
05:09 Ça, au moins, on rigolerait, on aurait un peu de surprise.
05:12 Mais moi, je peux vous les écrire, les discours des 15 prochains,
05:16 on aura droit à une espèce d'envolée, "ouh là là, qu'est-ce que c'est courageux de dire des choses contre la réforme des retraites, vraiment, là, ça..."
05:26 Et puis, comme l'a dit Philippe, très bien, c'est vraiment notre provincialisme.
05:30 Et je sais pas, peut-être on reviendra après sur le financement.
05:33 - Oui, c'est ça, justement, c'est pour ça que Christophe Carrière était avec nous, pour nous expliquer le financement.
05:37 - Oui, moi je pense que la culture, elle est forcément politique.
05:39 Vous avez pas un roman, un film, une musique, peut-être, s'il n'y a pas de parole éventuellement,
05:44 ça pourrait être non-politique, mais dès que vous mettez des paroles, c'est politique, dans le sens où c'est engagé.
05:48 Après politique, on emploie un peu à toutes les sauces.
05:50 - Exactement.
05:51 - Non mais le fait de défendre une vision de l'homme, de la femme...
05:54 - Même le fait de tourner les serviettes, c'est engagé.
05:56 - Non mais oui, c'est politique d'une certaine façon, ça défend une sorte de convivialisme,
06:01 tourner les serviettes, pourquoi pas, dans certaines soirées, ça peut se pratiquer.
06:04 Mais donc, fondamentalement, en réalité, défendre une vision de l'homme, de la femme, de la société, de ce que vous voulez,
06:12 c'est forcément politique, dans un sens fort, ou dans un sens large, on pourrait dire.
06:16 Après, quand c'est évidemment politicien, quand c'est vraiment engagé, quand il y a de la moraline,
06:22 évidemment, là, ça peut donner des œuvres qui sont insupportables.
06:24 D'ailleurs, je me rappelle, le Julien Clerc, qui un jour, je crois, disait ça, il disait qu'il ne fallait pas recouvrir,
06:29 on pourrait dire, l'art, justement, de politique, de moraline, il faut d'abord qu'il y ait de l'art.
06:34 Je suis bien d'accord, si on met l'art après, dans un second temps, ça devient de la propagande.
06:38 D'ailleurs, l'art de propagande, ça existe, mais c'est un genre qui est évidemment insupportable.
06:42 Donc, à partir du moment où ça reste une œuvre de l'esprit intéressante, et après qu'il y a des idées politiques à l'intérieur,
06:48 ça ne me dérange pas.
06:49 Et ensuite, je voudrais quand même dire que le roman, la littérature, on pourrait dire, ou les films,
06:53 ont quand même ceci d'intéressant, que contrairement, par exemple, à l'essai, ce n'est pas manichéen, généralement.
06:57 En tout cas, que si c'est bien fait, si le réalisateur...
06:59 Pourquoi ce n'est pas manichéen ? Parce que, justement, il y a des personnages,
07:02 et une œuvre de fiction, à l'écran ou sur papier, défend non pas une idée, mais des parcours.
07:09 Des parcours de vie, qui généralement sont multiples.
07:12 Et généralement, il n'y a pas une vision qui est unique.
07:15 Elle est toujours plurielle.
07:17 Elle est toujours plurielle. Honnêtement, elle est plurielle.
07:19 Dans le grand roman, Thomas Béry.
07:21 Je parle des bons films et des bons romans, bien entendu.
07:23 Dans le cinéma français, excusez-moi, il y a beaucoup de caricatures.
07:26 Ça n'empêche pas qu'il puisse y en avoir. Ça n'empêche absolument pas.
07:29 - On va finir avec Christophe Carrière sur ce mot, "merchandisation de la culture".
07:34 Aujourd'hui, la culture, forcément, ne peut vivre que par les subventions
07:38 et les aides de grands groupes privés.
07:41 - Mais les aides, c'est des investissements.
07:43 Quand des gens investissent dans la production...
07:45 - On dit par contraire. On explique comment ça fonctionne.
07:48 Christophe Carrière fait le mot "aide".
07:50 - Et c'est plutôt tant mieux.
07:52 Moi, j'ai une question à poser, Elisabeth Lévy.
07:54 C'est quoi les derniers films que vous avez vus qui sont caricaturaux dans le cinéma français ?
07:59 - Alors, attendez...
08:01 Je ne retiens même pas les titres parce qu'honnêtement, ce ne sont pas des films que je vois au cinéma.
08:05 - Ça, c'est facile comme réponse. Dites-moi exactement...
08:08 - Je vais réfléchir, mais d'abord, vous avez un ton assez désagréable.
08:11 - Non, non, non, Elisabeth, non !
08:13 - Prenons un exemple.
08:15 - Attendez, attendez, attendez. Christophe.
08:18 - Je mets juste un exemple sur la table comme film.
08:20 Par exemple, "Les Misérables", qui était un film qui était assez polémique,
08:22 qui, je pense, peut être un exemple que peut-être tout le monde a vu.
08:25 - Oui, mais...
08:27 - Les Misérables, le film avait été perdu.
08:30 - Non, mais justement...
08:32 - Ok, vous remontez là à 2018 avec "Les Misérables".
08:35 Moi, je vais vous dire les films de cette année.
08:38 Je vais vous donner dans l'ordre du box-office.
08:40 Vous avez "Astérix et Obélix", vous avez "Alibi.com 2",
08:43 vous avez "Les trois mousquetaires", "Simon", avec Elsa Zinbergstein, "Novembre".
08:47 Alors, qui est ailleurs ?
08:49 - D'ailleurs, effectivement, on peut dire qu'il y a peut-être, si c'est assez politique,
08:52 "Dutaubut président", "Mon crime" de François Ozon,
08:55 "Je verrai toujours vos visages" de Jean-Éric,
08:58 qui est un film d'auteur pas politique,
09:00 "Sur les chemins noirs" avec Jean Dujardin.
09:03 On ne peut pas dire que ce soit un film politique, mais c'est un film d'auteur.
09:06 Vous avez "Les petites victoires", vous avez...
09:09 Enfin, vous en avez 13 à la douzaine, comme ça.
09:11 Vous avez "L'innocent" de Louis Garrel.
09:13 On ne peut pas dire que c'est un film politique, c'est un film d'auteur,
09:15 qui a cartonné et qui a eu des subventions, heureusement.
09:18 Donc voilà, il faut arrêter de caricaturer le cinéma français,
09:22 parce qu'il y a effectivement quelques films d'auteurs,
09:25 effectivement de gauche, on peut le dire, oui, clairement de gauche.
09:28 - Alors, ça décale un tout petit peu le sujet, Christophe Carrière,
09:31 parce que nous... - Non, non, non, mais c'était juste pour vous répondre à ce qu'elle a dit.
09:33 - Non, mais nous, ce qui nous intéressait, c'est les prises de position dans les grands festivals.
09:37 Vous vouliez réagir, Philippe Ilgeffre, avant de prendre la parole.
09:40 - C'est intéressant ce que dit Christophe Carrière,
09:42 mais là où je souhaiterais des précisions de sa part,
09:47 vous avez cité, Christophe, certains films, en les qualifiant de films d'auteurs,
09:53 et c'est vrai, mais la nuance avec le film politique, pour certains d'entre eux,
09:59 est relativement infinitésimale.
10:02 Quelle est votre définition du film politique ?
10:06 - Le film politique, c'est à partir du moment où il y a une idéologie
10:10 qui va être véhiculée dans le film.
10:12 Alors, effectivement, il y a des films, je ne m'en cache pas d'ailleurs, je l'ai écrit,
10:16 il y a des films qui me mettent effectivement les nerfs.
10:19 Quand on voit un film comme "Rodeo", là, effectivement, il y a de quoi s'énerver.
10:23 Parce qu'effectivement, ça fait l'apologie des "Rodeo urbains",
10:26 et là, effectivement, ça m'énerve.
10:28 Mais c'est ce cas-là qui est infinitésimal.
10:32 C'est-à-dire qu'évidemment, s'il y avait 13 films comme ça tous les ans,
10:35 effectivement, on le remarquerait.
10:37 - Excusez-moi, c'est peut-être des téléfilms,
10:39 mais il me semble qu'il y a beaucoup de productions françaises
10:42 qui nous présentent, si vous voulez, toujours la même histoire des migrants
10:45 pour nous arracher des larmes.
10:47 - Mais non, ça, c'est un cliché !
10:49 - Est-ce que je peux ajouter un point, justement ?
10:52 Moi, je trouve, effectivement, qu'il y a pas mal de clichés.
10:55 Et par exemple, même si on prend les films polémiques,
10:58 je prends l'exemple des "Miséra", parce que c'est à la fois un très bon film
11:00 et un film qui a fait beaucoup de polémiques.
11:02 C'est pour ça que je trouve que c'est un très bon exemple.
11:04 Moi, je l'ai vu, honnêtement, je ne l'avais pas vu il y a quelques années,
11:06 j'étais passé à travers, je l'ai regardé.
11:08 C'est absolument pas manichéen, justement !
11:11 Et là même, à la fin du film, je me suis dit "mais attends,
11:13 est-ce que ce film défend vraiment, bec et ongles,
11:16 les intérêts de ceux qui sont victimes de la police ?
11:18 Ou est-ce qu'il défend la police ?
11:20 En fait, il ne défend pas vraiment un camp, particulièrement.
11:22 Prenez même "Bac Nord", par exemple.
11:24 "Bac Nord", certains considèrent que c'est plutôt
11:26 quelque chose qui fait de l'apologie de la police.
11:28 C'est pas vrai non plus, quand vous regardez précisément.
11:30 - Et d'autres pensent que c'est un orge.
11:32 - En réalité, il y a beaucoup de débats,
11:34 il y a beaucoup de simplifications sur ces oeuvres de l'esprit.
11:37 Et pareil pour les romans.
11:38 Donc à un moment donné, effectivement, je pense que si les films sont bien faits
11:40 et proposent différentes options, on pourrait dire de parcours,
11:43 encore une fois, à travers des personnages, c'est tant mieux.
11:46 Après, que les gens aient leurs pattes et leurs opinions, c'est très bien aussi.
11:49 - Allez-y Philippe.
11:51 On revient sur Christophe Carrière.
11:53 Christophe, expliquez-nous, pour ceux qui ne connaissent pas,
11:56 le financement aujourd'hui du cinéma.
11:59 - Bah écoutez, c'est simple.
12:01 Alors d'abord, vous trouvez un producteur
12:03 qui va payer le développement du scénario.
12:06 Là, c'est assez frais.
12:08 Ensuite, avec ce scénario, ils vont aller évidemment à l'avance sur E7,
12:11 au CNC, pour avoir une aide.
12:13 Et puis après, ils vont le présenter à une région,
12:16 pour avoir une aide d'une région, que ce soit l'Île-de-France,
12:18 que ce soit Auvergne, que ce soit... voilà.
12:20 Et puis, ils vont surtout chercher un distributeur, très important.
12:24 Si vous n'avez pas le distributeur, ce n'est pas possible.
12:27 - Et une télé pour le diffuser.
12:29 - Et évidemment, alors vous avez d'abord Canal ou Orange,
12:33 mais généralement, c'est Canal qui va rentrer dans la danse.
12:37 Et une aire tienne, c'est-à-dire M6, TF1, France Télé,
12:40 puisqu'ils ont, chacune de ces chaînes, ont des obligations
12:43 de reverser évidemment une partie de leurs bénéfices dans le cinéma.
12:48 Voilà, donc c'est aussi simple que ça.
12:50 Une fois qu'ils ont fait le tour de table,
12:52 et ben bon, bah alors après, je ne vais pas rentrer dans le détail,
12:55 parce que c'est trop compliqué.
12:57 - C'est pour rebondir sur le mot "marchandisation de la culture".
13:00 On est forcément un peu obligé.
13:02 - Ben oui, alors c'est là où je ne suis pas d'accord
13:06 avec ce que dit Justine Trier et pas mal d'auteurs d'ailleurs.
13:10 C'est quand ils sont offusqués par quand on pense "rentabilité".
13:15 Ben si, il faut forcément penser rentabilité.
13:19 Et à un moment donné, personne ne travaille pour perdre de l'argent.
13:23 Alors il y a la culture, mais comme a dit Malraux, très justement,
13:27 c'est un art, mais c'est aussi une industrie, le cinéma.
13:29 Donc il faut, ça génère quand même, c'est 0,8% du PIB français,
13:34 c'est 330 000 emplois par an,
13:36 donc oui, effectivement, il faut que ça génère de l'argent.
13:39 - Mais Christophe Carrière, est-ce qu'il n'y a pas quand même une notion de copinage ?
13:41 Parce que je vois BHL, tous ses films sont débiles,
13:44 le dernier a fait 1024 entrées alors qu'il a fait tous les médias,
13:47 et il a toujours les aides.
13:49 On peut poser des questions, non ?
13:50 - Alors, il y a belle durée que je ne me prononce plus maintenant sur les...
13:54 Est-ce que c'est bien, est-ce que c'est mauvais, est-ce que c'est nul, est-ce que voilà.
13:58 Parce que, comme disait Jean-Luc Trintignant,
14:00 celui qui aime, c'est celui qui a raison.
14:02 - C'est ça. - C'est celui qui paye qui a raison.
14:04 - Vous n'aimez pas les films de BHL, ok,
14:07 bon, on a été en argent. - C'est pas beau, c'est le public.
14:09 - Il y en a peut-être...
14:10 Oui, enfin, sinon, vous en trouverez toujours 500,
14:12 alors c'est pas beaucoup, mais vous aimeront.
14:14 - Oui, 1024 sur 60 millions, c'est pas mal.
14:17 - Philippe, on les embrasse, les 500.
14:19 Elisabeth Rivière.
14:20 - Moi, je suis frappée qu'on fasse pas la différence,
14:22 parce que d'un côté, il y a des boîtes privées,
14:24 Bolloré, Canal, Orange, je sais pas, TF1,
14:28 qui mettent de l'argent dans des films.
14:30 Il me semble que ça, c'est un investissement,
14:32 on peut pas parler d'aide, si vous voulez.
14:34 - Oui, mais ils ne récupèrent pas toujours cet argent,
14:38 parce que parfois, ils sont nés fous.
14:40 - C'est à la fois un investissement et une obligation.
14:43 Alors, parce qu'ils sont obligés de reverser,
14:45 ça, c'est la loi,
14:47 ils sont obligés de reverser une partie des bénéfices.
14:49 Alors, je sais plus à combien de pourcentages
14:51 ça s'élève pour Canal ni pour France Télé,
14:53 mais en tout cas, chaque année, ils sont obligés.
14:55 Donc après, libre à eux,
14:57 c'est à leur libre choix de savoir
14:59 combien ils vont mettre dans tel film
15:01 et sur quel film, surtout.
15:03 - Oui, mais alors, moi, ma question est simple,
15:05 est-ce qu'il n'est pas malsain,
15:07 d'une certaine façon, que des films soient
15:09 complètement financés indépendamment
15:11 de leur succès public ?
15:14 - Alors, aucun film, aucun film
15:16 n'est entièrement financé par des aides.
15:18 Ça, c'est pas vrai.
15:20 Alors, il faut arrêter avec ça, c'est faux.
15:22 - Je ne comprends pas ce que tu dis.
15:24 - Non, mais même par des producteurs.
15:26 - Laissez-le finir.
15:28 - Non, mais après, vous savez qu'il y a des producteurs,
15:30 et je sais, j'ai un exemple tout frais,
15:32 les producteurs à l'ancienne,
15:34 il faut entendre que les producteurs à l'ancienne,
15:36 ça n'existe plus. C'est-à-dire qu'avant,
15:38 effectivement, il y a une quarantaine d'années,
15:40 les Claude Berry, Jean-Pierre Rassam,
15:42 d'ailleurs, il y a un très bon documentaire sur eux,
15:44 mais en ce moment, tous ces gens-là,
15:46 je veux dire, ils sortaient leur chétier.
15:48 Maintenant, ça fonctionne par mandat.
15:50 Maintenant, on peut considérer que,
15:52 alors, ils ne prennent pas de risques ou quoi.
15:54 Si, si, les producteurs continuent de prendre des risques,
15:56 alors, à leur échelle, chacun à leur échelle.
15:58 Mais là, par exemple, je peux vous dire que
16:00 j'ai co-écrit un scénario qui est en tournage
16:02 depuis une semaine, un film avec Pierre Richard.
16:04 Le producteur,
16:06 Isaac Sharif, on ne va pas le nommer,
16:08 a mis 400 000 euros de sa poche.
16:10 - Oui. - Donc, vous imaginez,
16:12 il les met sur la table. Ça ne se fait plus,
16:14 ce genre de choses. Mais pour que le film existe,
16:16 il y a eu une aide ici,
16:18 une aide là, de la région, tout ça.
16:20 Mais il manquait au bout.
16:22 Le producteur met au bout. Donc, il faut arrêter de croire
16:24 que tout le cinéma français
16:26 est financé par les aides. - Profite, oui, c'est ça.
16:28 - Il y a un cliché et il faut vraiment...
16:30 - Il faut qu'on fasse réagir. Christophe.
16:32 0826-300-300, Alain qui veut réagir.
16:34 Alain, bonsoir. Re-bonsoir.
16:36 - Re-bonsoir.
16:38 Moi, je pense, par rapport à la...
16:40 Pour revenir à l'histoire du Festival de Cannes,
16:42 il y a le fond et la forme.
16:44 La personne sur le fond,
16:46 elle est une citoyenne comme tout le monde.
16:48 Elle peut s'exprimer, elle peut avoir ses idées.
16:50 Par contre, c'est la forme. Est-ce que c'est vraiment
16:52 le meilleur endroit de le faire ?
16:54 Elle aurait peut-être pu mettre un peu plus de bémol.
16:56 Elle pourrait mettre un peu d'eau dans son vin.
16:58 Elle pourrait exprimer des idées aussi dures soient-elles.
17:00 Mais en tenant compte quand même qu'elle veut...
17:02 Elle-même, elle a eu
17:04 une démarche capitalistique pour son film.
17:06 Elle a bien fallu qu'elle trouve des fonds,
17:08 comme vous venez d'en parler pendant 10 minutes.
17:10 Et à ce moment-là, elle est quand même tenue
17:12 à une certaine réserve, à une certaine façon
17:14 de présenter le problème.
17:16 C'est surtout dans sa manière de s'exprimer
17:18 où elle a montré
17:20 un discours qui s'apparentait plus
17:22 à une diatribe politique
17:24 qu'à une opinion personnelle.
17:26 C'est là où je lui donne compte.
17:28 Par contre, elle a le droit de complètement avoir une opinion
17:30 sur le fond. Elle peut dire ce qu'elle veut.
17:32 Et si elle pense que c'est un endroit pour
17:34 exprimer une idée qui dénonce
17:36 une opposition
17:38 à quoi que ce soit en France,
17:40 elle a le droit de le faire. Par contre, c'est la forme.
17:42 Elle aurait pu être plus modérée,
17:44 plus pondérée dans ses propos.
17:46 - Merci beaucoup Alain. Merci beaucoup Christophe Carrière.
17:48 Malheureusement, ça va vite.
17:50 En tout cas, merci d'avoir été avec nous.
17:52 - Ça va vite ! - Très vite ! 12 minutes,
17:54 quand on est plusieurs à parler, ça va vite. Merci mille fois
17:56 Christophe Carrière d'avoir été avec nous.
17:58 Grand reporter cinéma à Paris Match.
18:00 Merci en tout cas de nous avoir
18:02 appelés et d'avoir voté.
18:04 Vous avez plus de 78% à trouver
18:06 que oui, c'est trop politisé.
18:08 Vous restez avec nous dans un instant. On va jouer
18:10 Oui ! Au Qui sait qui qui l'a dit !
18:12 A tout de suite !

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À suivre