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00:00Stéphanie Demuru est votre invitée.
00:02Créer des ponts entre les mondes, c'est le titre d'un livre.
00:07Le livre est signé Gabriel Alperne aux éditions Fayard.
00:11Nous sommes avec l'autrice de ce livre, Gabriel Alperne.
00:14Bonjour, merci d'être avec nous sur Europe 1.
00:17Bonjour madame, merci beaucoup pour votre invitation.
00:19Alors, créer des ponts entre les mondes, une philosophie sur le terrain.
00:23Parce qu'il faut préciser, Gabriel Alperne, que vous, avant toute chose, vous êtes philosophe, c'est bien ça ?
00:29Oui, exactement, mais je t'ai tout de suite à nuancer cela,
00:33parce que malheureusement, quand on pense philosophe,
00:35on se dit tout de suite, ça va être un discours incompréhensible,
00:40c'est un vieux monsieur avec une barbe qui se balade dans le monde des idées.
00:43Et moi, justement, j'ai voulu montrer que la philosophie,
00:46et surtout si la philosophie va avoir un sens,
00:48elle doit être sur le terrain, elle doit être compréhensible, accessible à tous.
00:52Et encore une fois, au plus près de nos concitoyens.
00:55Donc vous, Gabriel Alperne, ce que vous avez fait,
00:57c'est que vous avez décidé de partir dans un grand tour de France,
01:00pas à vélo, mais un tour de France quand même,
01:03à la rencontre des artisans qui perpétuent des traditions,
01:08et dont on parle finalement assez peu.
01:11Oui, exactement.
01:12Alors, à la rencontre d'artisans,
01:14à la rencontre de directeurs de maisons de retraite,
01:17à la rencontre de professeurs,
01:18enfin voilà, en tout cas, de plein de métiers différents.
01:21S'agissant de l'artisanat, c'est vrai que je trouve que c'est un peu triste,
01:24en France, c'est un peu un angle mort, je trouve.
01:25On ne parle pas assez des artisans,
01:27on ne valorise pas assez ces métiers.
01:29On a un peu cette dichotomie métiers manuels, métiers intellectuels,
01:33et on valorise toujours les métiers intellectuels.
01:35Et je trouve que c'est dommage,
01:36parce que surtout à l'ère de l'intelligence artificielle,
01:38on se rend compte que ces métiers de la main ont beaucoup de sens.
01:41Qu'ils sont un des premiers secteurs du pays,
01:43il faut bien le dire, parce qu'on l'ignore,
01:45mais ils sont extrêmement représentés en France, ces artisans.
01:49Exactement, et puis ça fait partie de toute la culture française,
01:53les savoir-faire, l'alimentation, la cuisine, le mobilier,
02:00enfin voilà, effectivement,
02:01donc ça fait vraiment, ils font partie effectivement de toutes nos valeurs,
02:04et donc on ferait bien effectivement de pouvoir les mettre en avant
02:07et de les réintroduire finalement dans plein de mondes
02:11où on pourrait penser qu'ils n'ont pas de place,
02:12mais si, si, ils ont de la place.
02:13C'était l'objectif justement de ce voyage, de ces rencontres,
02:19créer des ponts, vous dites, justement,
02:21entre ces artisans par exemple,
02:23et quoi est le monde de l'entreprise,
02:27peut-être plus traditionnelle comme on l'imagine ?
02:29Expliquez-nous un petit peu votre démarche.
02:31Alors, en fait, l'idée de ce tour, c'était plutôt de se dire,
02:34bon, ça fait depuis des années et des années
02:36que l'on parle des divisions de notre pays,
02:39les divisions, les fractures, l'archipélisation,
02:42voilà, pour reprendre un mot devenu célèbre,
02:45et en fait, je me suis dit, bon, oui, bien sûr,
02:47c'est vrai que ça existe, oui, bien sûr,
02:48notre pays va mal, il y a beaucoup de divisions,
02:50mais il y a quand même peut-être des choses,
02:52des initiatives, des projets,
02:53qui au contraire sont plutôt des projets de réparation,
02:57des projets justement de réconciliation,
02:59moi ce que j'appelle des projets d'hybridation,
03:01c'est-à-dire, encore une fois,
03:03comment est-ce qu'on recrée des ponts entre les générations,
03:05entre les métiers,
03:07et en fait, je suis donc partie dans ce grand tour de France
03:09à la rencontre de plein de Français
03:11qui justement font des liens entre différents mondes.
03:13Alors, je vous donne un exemple très concret,
03:16par exemple, ça fait depuis des décennies
03:18qu'on fait faire des dictées aux enfants
03:19pour leur apprendre la grammaire et l'orthographe
03:21dans les écoles,
03:22et puis à la fin de l'année,
03:23ces bouts de papier finissent à la poubelle,
03:25alors qu'on pourrait très bien enseigner
03:27la grammaire et l'orthographe aux enfants
03:29en leur proposant d'écrire des lettres,
03:30par exemple, pour les personnes âgées
03:32qui sont dans la maison de retraite
03:33à côté de l'école,
03:35ça permet aux enfants de comprendre
03:36que finalement, la grammaire et l'orthographe
03:38en tant que telles,
03:38ça n'a pas de valeur en soi,
03:39mais ça prend de la valeur
03:41quand l'enfant comprend
03:41qu'il faut qu'il l'écrisse bien
03:43pour pouvoir être bien compris.
03:45Donc c'est ça, cette idée,
03:46comment est-ce qu'on recrée des ponts
03:47entre l'école et la maison de retraite,
03:49entre le grand groupe et la jeune start-up,
03:52entre les agriculteurs et les consommateurs,
03:54enfin voilà,
03:55comment est-ce qu'on recrée des liens
03:56là où finalement,
03:57on a tellement divisé les choses,
03:59séparé les choses,
04:00parce qu'on n'était pas capable finalement
04:01de les penser ensemble.
04:03Oui, et puis donner d'ailleurs du sens à chacun,
04:05parce que quand un enfant,
04:06peut-être qu'on voulait expliquer
04:07que sa grammaire et son orthographe,
04:10eh bien c'est peut-être par respect
04:11pour la personne âgée qui va le lire,
04:14ça prend un autre sens,
04:16une autre dimension ?
04:17Oui, c'est ça.
04:18Et puis cette question en fait
04:20de l'enseignement
04:21et de redonner du sens à l'enseignement,
04:23à la grammaire,
04:24à l'orthographe,
04:25à toutes ces matières,
04:26en fait est une question
04:27qui est vraiment d'actualité,
04:28parce qu'avec l'intelligence artificielle,
04:30finalement,
04:31si demain,
04:32tchats, gpt, c'est tout,
04:33qu'est-ce qu'on va apprendre
04:34aux enfants à l'école ?
04:34Et finalement,
04:36cette question est assez ancienne.
04:37Le philosophe Rousseau,
04:38déjà,
04:39donc 18e siècle,
04:40de son temps disait finalement
04:41on a transformé les enfants
04:43en singes savants,
04:44en perroquets
04:45qui récitent par cas,
04:46dans le son,
04:47mais à quel moment
04:47est-ce qu'on leur apprend
04:48la gentillesse,
04:49la bienveillance,
04:50l'humilité,
04:51le sens de l'autre ?
04:52Voilà,
04:52toutes ces valeurs.
04:53Et finalement,
04:54peut-être que l'intelligence artificielle
04:55va finalement nous obliger
04:56à redonner du sens
04:58à toutes ces matières,
04:59à toutes ces disciplines,
05:00encore une fois,
05:01pour pouvoir,
05:01redonner du sens
05:04à tous ces savoirs
05:05parce que sinon,
05:06apprendre pour apprendre,
05:07connaître par cœur
05:08son orthographe,
05:09si on n'en fait rien,
05:10finalement,
05:11on passe à côté
05:11de cet enseignement.
05:12Vous donniez d'autres exemples,
05:15les start-up,
05:16avec les incisants notamment,
05:19on a compris que vous défendez
05:20cette philosophie
05:21de l'hybridation,
05:22comme vous l'appelez,
05:23ces ponts entre les gens,
05:25mais est-ce que clairement
05:26et concrètement,
05:27vous les avez constatés,
05:29vous,
05:29sur le terrain
05:30ou il faut vraiment forcer
05:32les choses
05:32parce que ça ne tombe pas
05:34sous le sens ?
05:35Alors,
05:36je dirais qu'il y a plein
05:37de signaux faibles,
05:38vraiment,
05:38il y a plein de signaux faibles
05:39d'incubateurs,
05:41de start-up
05:42dans lesquels on va retrouver
05:42des résidences d'artistes
05:43et ce n'est pas une simple
05:45juxtaposition entre les artistes
05:47et les start-upers,
05:48mais il y a vraiment
05:49des liens qui se nouent,
05:50notamment,
05:51par exemple,
05:51pour pouvoir imaginer
05:53des matériaux nouveaux,
05:55donc ça,
05:55c'est des choses
05:55qui sont en train
05:56de se créer.
05:57Donc,
05:57il y a effectivement
05:58plein de signaux faibles.
05:59La seule chose,
06:00c'est que,
06:00un,
06:01ces signaux faibles
06:01ne sont malheureusement
06:02pas toujours regardés
06:05et valorisés
06:05à leur juste valeur.
06:07Deuxièmement,
06:08malheureusement,
06:09il y a tellement de choses
06:10qui, finalement,
06:11ne les aident
06:12pas,
06:12par exemple,
06:12quand on veut créer
06:13un tiers-lieu
06:14où il y a un incubateur
06:16de start-up,
06:17une résidence d'artistes,
06:18une crèche,
06:18une épicerie solidaire,
06:20ça ne rentre pas
06:20dans les cases.
06:21Donc,
06:21ce n'est jamais le bon bichet.
06:22Quand vous dites
06:23ça ne rentre pas
06:23dans les cases,
06:24c'est quoi ?
06:25Ça ne rentre pas
06:26dans les cases,
06:26par exemple,
06:27de l'administration.
06:28C'est vrai que,
06:28malheureusement,
06:29on a une manière
06:30qui est très catégorielle
06:31de voir les choses,
06:33de voir le monde.
06:34Et donc,
06:35tous ces projets-là,
06:36si on ne les accompagne pas,
06:38en fait,
06:38ce sont ces éternelles choses
06:41qui ne rentrent pas
06:42dans les cases.
06:43Donc,
06:43oui,
06:44elles existent,
06:45mais si on veut
06:45qu'elles puissent
06:46vraiment prendre
06:46leur essor,
06:48il va falloir collectivement
06:49qu'on apprenne
06:50à penser autrement
06:51notre pays
06:51que d'une manière
06:52catégorielle.
06:54Encore une fois,
06:54moi,
06:54ce que je trouve fou,
06:55c'est que,
06:56c'est profondément humain,
06:57on pense les choses,
06:58on pense la vie,
06:59encore une fois,
07:00d'une manière catégorielle.
07:01Il y a les jeunes,
07:02il y a ceux
07:02que l'on appelle pudiquement
07:03et un peu hypocriquement
07:04les seniors,
07:06il y a les métiers manuels,
07:08les métiers intellectuels,
07:09il y a les agriculteurs,
07:10il y a les start-upers,
07:12voilà,
07:12comme si,
07:12en fait,
07:13on avait découpé
07:14le corps citoyen
07:15en morceaux
07:15et que l'on crée
07:16des frontières absurdes
07:18et artificielles
07:18entre les mondes
07:19et les métiers
07:20et les citoyens
07:20qui, finalement,
07:21en fait,
07:21à terme,
07:22viennent renforcer
07:22les fractures.
07:22Oui,
07:23mais vous le voyez,
07:24si vous...
07:24Pardonnez-moi,
07:26je perds ma voix,
07:27mais vous le voyez aussi,
07:28ça commence à l'école,
07:30Gabriel Alperne,
07:31clairement,
07:32on choisit
07:32entre un bac pro
07:33qui est d'ailleurs
07:33définitivement,
07:35toujours et désespérément
07:38pas toujours valorisé
07:39alors que ça devrait
07:40être le contraire
07:41puisqu'on manque
07:41d'artisans,
07:42de métiers manuels
07:44et la filière générale,
07:46donc déjà,
07:47ça se fait à ce moment-là,
07:48ça se cristallise.
07:50Oui,
07:50exactement,
07:50et donc là,
07:51il y a un vrai enjeu
07:51pour l'école,
07:53clairement,
07:53oui,
07:54qui va devoir se réinventer,
07:55c'est-à-dire,
07:55dès le plus jeune âge,
07:56apprendre à créer ses ponts
07:58et finalement,
07:58effectivement,
07:58on a l'impression
07:59que les professeurs
07:59se juxtaposent
08:00les uns à côté des autres,
08:01donc il y a le professeur de maths
08:02qui fait son cours,
08:03après le prof de français,
08:04le prof d'histoire,
08:05le prof de sport,
08:06comme s'il n'y avait pas de lien
08:07entre ces différentes disciplines
08:08alors que finalement,
08:09on pourrait très bien
08:10apprendre aux enfants
08:11à compter en sport,
08:14par exemple,
08:14en leur apprenant
08:14à compter des ponts,
08:15voilà,
08:16etc.,
08:17etc.,
08:17les cours de musique
08:19et les cours d'histoire,
08:19par exemple,
08:20quand on apprend l'histoire
08:21à la Marseillaise,
08:21pour le coup,
08:22oui,
08:22faire un petit partenariat
08:24entre le professeur de musique
08:25et le professeur de sport,
08:26ça aurait du sens,
08:27voilà,
08:27c'est dès le plus jeune âge
08:29qu'il faut créer
08:29ce réflexe,
08:30finalement,
08:31de l'autre discipline,
08:33de l'autre,
08:34en fait,
08:35derrière tous ces mots,
08:35c'est la curiosité,
08:36voilà,
08:37et pour moi,
08:38c'est la mère de toutes les valeurs,
08:39c'est la première valeur
08:40que des parents devraient
08:42transmettre à leurs enfants
08:43et que des professeurs
08:43devraient cultiver
08:44auprès de leurs élèves.
08:46Et vous,
08:46qui les avez rencontrés,
08:48tous ces gens
08:49de différents secteurs,
08:51est-ce que vous,
08:52vous sentez
08:52cette appétence
08:54pour ce que vous appelez,
08:56effectivement,
08:57l'hybridation,
08:57d'aller vers les autres,
08:59la curiosité,
09:00ou au contraire,
09:01c'est un monde
09:02un peu sclérosé
09:03où chacun,
09:03finalement,
09:04est dans son couloir ?
09:05Alors,
09:06effectivement,
09:07c'était vraiment
09:07le but de ce Tour de France,
09:08c'était vraiment
09:09aller à la rencontre,
09:10effectivement,
09:10de tous ces Français
09:11qui mènent
09:11toutes ces initiatives
09:12d'hybridation,
09:13de création de pont
09:14entre les mondes,
09:15et non,
09:16au contraire,
09:16ils sont extrêmement enthousiastes,
09:18c'est juste qu'ils aimeraient
09:19être,
09:19effectivement,
09:19parfois,
09:20un peu plus épaulés,
09:22et par exemple,
09:22moi,
09:22je vous donne un exemple,
09:24en fait,
09:24s'ils sont aussi enthousiastes,
09:25c'est parce qu'en fait,
09:26ils sentent que ça apporte
09:27de vraies réponses
09:29à des problématiques
09:30de notre société.
09:31Exemple concret,
09:32moi,
09:32c'est les maisons de retraite.
09:33Moi,
09:33c'est quelque chose
09:33sur lequel je travaille
09:34depuis des années
09:35parce que ça me choque
09:37horriblement.
09:38Enfin,
09:38voilà,
09:39la vieillesse,
09:39la place de la vieillesse
09:41dans notre société,
09:42c'est-à-dire qu'on a
09:42imaginé des lieux
09:43dans lesquels on a rangé
09:44toutes les personnes âgées
09:45ensemble,
09:46et qui sont des lieux,
09:47finalement,
09:47qui sont séparés
09:49du reste du monde,
09:50qui sont pensés un peu
09:51comme des îlots
09:52isolés au milieu de l'océan
09:53dans le quartier,
09:55ou autrement dit,
09:55en gros,
09:56si vous n'avez pas
09:57votre grand-mère
09:57dans la maison de retraite
09:58à côté de chez vous,
09:59vous n'avez aucune raison
10:00de y aller.
10:01Vous avez raison.
10:01Et moi,
10:01je me dis,
10:02finalement,
10:02et si on y bridait
10:03les maisons de retraite ?
10:04Et donc,
10:04par exemple,
10:04j'ai des exemples
10:05très concrets.
10:06À Nogent-sur-Marne,
10:07la maison des artistes,
10:08par exemple,
10:09qui est une maison de retraite
10:10qui accueille des personnes âgées
10:11qui ont été artistes,
10:12qui sont artistes,
10:13et tout est fait
10:14pour qu'elles puissent
10:14continuer à œuvrer,
10:15donc la peinture,
10:17la sculpture,
10:17la musique.
10:18Il y a des partenariats
10:19avec toutes les écoles
10:20du département.
10:22Donc,
10:22il y a des projets artistiques
10:23entre les résidents de l'EHPAD
10:24et les jeunes enfants.
10:27Et puis,
10:27surtout,
10:27quand vous entrez dans ce lieu,
10:29ce n'est plus du tout
10:29une maison de retraite.
10:30En fait,
10:30c'est devenu un centre d'art
10:31et de culture à part entière
10:33de Nogent-sur-Marne.
10:34Voilà.
10:35C'est ça,
10:35l'hybridation.
10:36Ce n'est pas une idée abstraite
10:37ou alors un truc
10:38complètement utopique.
10:40Oui,
10:40c'est finalement...
10:41Moi,
10:41je ne vous cache pas
10:42quand j'ai vu votre livre.
10:43Au début,
10:43je me suis dit
10:44tiens,
10:44c'est assez abstrait,
10:45je ne comprenais pas bien.
10:46Mais là,
10:46en fait,
10:47c'est extrêmement concret,
10:48justement.
10:49C'est extrêmement concret,
10:50exactement.
10:50Donc,
10:50c'est comment est-ce
10:51qu'on réinvente
10:51la maison de retraite ?
10:52Comment est-ce
10:52qu'on réinvente
10:53l'école ?
10:53Comment est-ce
10:54qu'on réinvente
10:54l'incubateur de start-up
10:55pour que ce ne soit pas
10:56que les start-upers
10:57dans leur coin ?
10:57Mais non,
10:58les start-upers
10:58avec les artisans.
11:00Voilà,
11:00parce que si on pense
11:01que le métier de la main
11:01et la technologie
11:03de l'autre côté,
11:04finalement,
11:04on va aboutir
11:05à une sorte de divorce
11:06entre les humanités
11:07et la technologie.
11:08Et Gabriel Alpern,
11:09ça reste,
11:10pardonnez-moi,
11:10ça reste des vœux pieux
11:11ou vous essayez justement
11:13de faire appliquer ça ?
11:15Pourquoi pas ?
11:16Je ne sais pas,
11:16vous avez rencontré
11:17des élus,
11:18pourquoi pas des membres
11:19du gouvernement ?
11:20Oui,
11:21alors effectivement,
11:22non,
11:22ce ne sont pas du tout
11:23des vœux pieux.
11:24Ce qui est intéressant,
11:24c'est qu'on voit
11:24que la société civile
11:25est vraiment dans cette dynamique
11:28d'hybridation.
11:29Ce n'est pas gagné,
11:30mais le mouvement
11:31est enclenché.
11:32Et effectivement,
11:33là,
11:33il y a un rôle
11:34de la part des élus
11:35à jouer.
11:36D'ailleurs,
11:37soit dit en passant,
11:38Aristote disait
11:39que le rôle du politique,
11:40c'est de créer l'amitié
11:41entre les membres
11:41de la cité.
11:43Cette amitié,
11:43c'est bien ça,
11:44c'est cette fraternité,
11:45le troisième mot
11:46de notre devise nationale,
11:48c'est bien cette idée
11:49de créer des ponts
11:49entre les mondes.
11:50Et en tout cas,
11:51ce que je trouve intéressant,
11:51c'est qu'il y a
11:52de plus en plus d'élus,
11:53effectivement,
11:53oui,
11:54des élus locaux
11:55qui m'appellent,
11:56aussi d'ailleurs
11:57des ministres,
11:57qui sont interpellés.
11:58Vous voyez que la philosophie,
12:00ça peut aider.
12:01Merci.
12:02À condition que ce soit
12:03une philosophie pratique
12:04et appliquée
12:04sur le terrain.
12:05Et c'est votre cas,
12:06créer des ponts
12:08entre les mondes
12:09aux éditions
12:09Fayard.
12:10Gabrielle Alperd,
12:11merci d'avoir été
12:12mon invité
12:13sur Europe 1.
12:14Merci.
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