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00:00On continue donc ce débat sur l'Europe, l'accord sur les droits de douane.
00:05Donald Trump a-t-il humilié l'Europe ?
00:07Et vous, chers auditeurs, est-ce que vous avez la désagréable impression en tant que français
00:11de vous être tout simplement fait avoir au détriment de Washington ?
00:15Il y a des airs de gueule de bois, en tous les cas, 24 heures après cette annonce
00:19de l'instauration de 15% de droits de douane.
00:22Quelles conséquences sur l'économie et les entreprises ?
00:26Nous sommes avec Franck Chouane, vice-président en charge de la Commission internationale des CPME.
00:32Bonjour Franck Chouane.
00:35Bonjour, comment allez-vous ?
00:36Très bien, et vous-même ? C'est à vous qu'il faut poser la question.
00:39Ça pourrait aller mieux, on est bien d'accord sur le constat.
00:44Ça pourrait aller mieux.
00:46Puisqu'en fait, en effet, ce sont un accord, alors on pourrait être d'un côté positif,
00:51parce qu'enfin on est un accord et nous, PME, ne pas avoir de visibilité à plus de trois mois,
00:55c'est très contraignant et ça bloque tout investissement et beaucoup d'autres fonctionnements
01:00dans l'entreprise, mais en effet, 15%, ça devient élevé, voire très élevé
01:06pour nos entreprises françaises qui souhaitent exporter aux Etats-Unis.
01:11Alors, on va essayer de prendre les choses dans l'ordre.
01:14Les petites et moyennes entreprises, c'est quoi ?
01:16Ça concerne combien de petites et moyennes entreprises, cet accord sur les Etats-Unis ?
01:21Je voyais, je crois hier dans le Figaro, les Echos, que c'était 1500 entreprises.
01:25Est-ce que vous confirmez ce chiffre ?
01:28Oui, absolument, c'est à peu près ça, tout à fait.
01:30On n'a pas le chiffre exact parce qu'on n'a pas l'investissement exhaustif
01:37de toutes les entreprises qui exportent, mais il faut savoir que la grande majorité
01:42des exports sont réalisés par des PME et non pas que par des grands groupes.
01:47Et la vitalité de nos exports dépend de beaucoup de PME.
01:54Donc, 1500, c'est tout à fait un chiffre.
01:55Quels sont les secteurs qui sont le plus touchés ?
01:59Vous savez, c'est tous les secteurs.
02:01Là, on est à 15% sur tous les secteurs.
02:03Il y a néanmoins des secteurs qui restent dans un flou, puisqu'en fait, aujourd'hui,
02:09on ne sait pas si, en dehors de l'aéronautique, qui est un secteur stratégique et qui serait
02:16à 0%, et qui est à 0%, on ne sait pas si d'autres secteurs qui étaient dits stratégiques
02:21seraient également à 0%, puisqu'ils n'ont pas été évoqués lors de la rencontre
02:24entre Donald Trump et Ursula von der Leyen, notamment les spiritueux, notamment le bois
02:31et bien d'autres secteurs.
02:33Également, les produits pharmaceutiques, on est toujours un peu dans la certitude par
02:37rapport au taux exact qui va être appliqué.
02:40Les produits pharmaceutiques, on n'était pas à 15% justement ?
02:45Ce n'est pas encore certain ça, François ?
02:47Si, si, c'est 15%, mais ça n'a pas été abordé de vive voix.
02:52Donc, c'est pour ça que des fois, il peut y avoir un peu un flou, mais en effet, ça devrait
02:55être 15%.
02:56Alors, c'est vrai qu'on sent dans votre voix qu'il y a de l'incertitude, ça c'est
03:00pour la mauvaise nouvelle, mais quand même un petit peu d'espoir, puisque c'est l'incertitude.
03:04Est-ce que vous espérez encore que la France puisse un petit peu enfléchir cet accord ?
03:11On l'espère bien, puisqu'on est quand même là sur un taux qui est très élevé.
03:17N'oublions pas qu'on part de zéro et que 15% en chiffres, ça représente quoi ?
03:24Ça représente sur 50 milliards d'euros d'export, c'est donc 1,8 milliard d'euros de taxes.
03:30Et c'est d'autant, je dirais quelque part, pas forcément d'autant, mais en grande
03:35partie d'autant de marge en moins, donc de compétitivité en point pour nos entreprises,
03:41c'est au final un partage peut-être en partie des taxes entre l'importateur et l'exportateur
03:49qui lui-même va être affaibli.
03:52Ça va être de toute façon à terme, et on va le voir que dans 3 ou 6 mois, une augmentation
03:57sur des produits apportés aux Etats-Unis pour le consommateur final, les Américains,
04:03donc on risque d'avoir une spirale négative qui va tendre vers moins de consommation.
04:11Donc de toute façon, on sait qu'il va falloir se préparer, nos PME, à réagir à un moment
04:19qui s'annonce quand même compliqué.
04:21La bonne nouvelle, c'est qu'on sait que c'est a priori 15%, donc au moins on peut
04:26commencer à se préparer parce qu'il n'y a rien de tel que l'incertitude et l'instabilité.
04:31François, il faut pour nos auditeurs qu'on comprenne pourquoi c'est compliqué, particulièrement
04:37pour les petites et moyennes entreprises.
04:39Il y a des marges plus réduites peut-être, moindre absorption au coût, des coûts fixes
04:45justement et peut-être moins de capacité de négociation que les très gros groupes, n'est-ce pas ?
04:51Oui, en effet, parce que les très grands groupes, eux, peuvent négocier un prix minimum.
04:55Ils ont d'autres moyens de pression que nous n'avons pas, nous, PME.
05:00Et puis je dirais que là, on parle des taxes.
05:02C'est un élément, mais n'oublions pas qu'en plus de cela, il y a un élément négatif, c'est la parité au dollar.
05:13Oui, oui, l'appréciation du dollar par rapport à l'autre.
05:16Voilà, qui est aujourd'hui de 12 voire 13% et qui va donc augmenter d'autant le prix final du prenais apporté par les Américains.
05:27Donc en fin de compte, on est à 15 plus 12, donc on est à 27%.
05:30Et là, on frôle les 30%. On sait qu'au-delà de 30%, on arrive dans une zone critique
05:34où on a clairement une perte importante de compétitivité et un fort risque de régression de nos ventes.
05:41Vous avez peur de la casse, tout simplement ?
05:45Oui, mais la casse, elle est déjà un petit peu là.
05:49Il ne faut pas se leurer.
05:50Ça veut dire quoi ?
05:51Ça veut dire que déjà depuis le mois d'avril, les entreprises ont stoppé leur programme d'investissement.
05:56Ils commencent déjà à regarder en interne comment s'adapter.
06:04Et déjà, les ventes ont été...
06:06À cause, pardonnez-moi, Franck Chouane, à cause de ces droits de douane ou parce qu'il y a aussi l'affaire du budget
06:11qui a créé beaucoup d'instabilisés, le budget français, le plan Bayrou que beaucoup d'entreprises attendaient aussi.
06:17Alors là, je parle du côté international, puisque le mot suivant en particulier est la commission internationale.
06:23Au sein de la CPME, on parle de l'export, on parle des tarifs.
06:27Il y a dans le monde actuel où l'on vit de grandes tensions géopolitiques
06:32qui vont faire que, notamment on l'a vu entre la Russie et l'Ukraine, dans un premier temps,
06:39mais encore aujourd'hui, très récemment entre l'Israël et l'Iran,
06:42une forte pression sur les matières premières, notamment l'énergie.
06:49Et donc, ce qu'on a connu au moment de l'Ukraine, au tout début du conflit,
06:53c'était une forte hausse de l'énergie et des matières premières agricoles.
06:56Là, on le revoit déjà avec le conflit d'Israël-Iran, où déjà l'énergie a augmenté de 20%.
07:02Donc, c'est d'autant de facteurs qui affaiblissent nos entreprises et donc leur compétitivité.
07:11En plus de cela, nous avons ces taxes qui viennent nous impacter, mais pas qu'avec les Etats-Unis.
07:18N'oublions pas que la Chine, également, a eu une forte attaque sur l'Europe,
07:23et en particulier sur les brandies l'an dernier, et qui a mis en forte difficulté tout le cognacé.
07:30Et oui, c'est ça aussi le deuxième effet, si j'ose dire, la crainte de se faire envahir par les produits chinois.
07:38Merci Franck Schwan, je rappelle que vous êtes vice-président en charge de la Commission internationale de la CPME,
07:44et qu'aujourd'hui, les petites et moyennes entreprises que vous représentez sont extrêmement inquiètes,
07:51après cette annonce d'accord, si on peut appeler ça un accord, entre Ursula von der Leyen et les Etats-Unis.
07:57Merci à vous.
07:59Si ça me permet de rajouter une phrase, c'est qu'en fait, on parle d'accord, mais en fait, il n'est pas encore fini, c'est d'accord ?
08:04Donc, on doit être prudent.
08:05Et la deuxième chose, c'est que là, on voit court terme, mais à long terme, il faut en tirer peut-être une leçon très simple,
08:12c'est que désormais, l'Europe ne doit plus tergiverser et se donner les moyens de reconstruire sa souveraineté économique,
08:18agricole, énergétique, technologique, militaire et numérique même.
08:21Et cela commence peut-être maintenant à réfléchir comment l'Europe peut-elle être, l'Union européenne peut-elle être plus forte
08:29face à ce genre de conflits et d'accords commerciaux qui ne sont pas forcément des bonnes nouvelles pour nous, en effet.
08:40Évidemment, et puis surtout être unis, ce qui ne semble pas être le cas.
08:43Merci Franck Chouane.
08:45Et justement, vous me donnez la transition toute trouvée, puisque c'est précisément de cela qu'on va parler avec Patrick,
08:51Martin Jeunier, enseignant en Sciences Po, spécialiste des questions européennes et internationales,
08:56auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ? »
08:58Plus que jamais, cette question est d'actualité aux éditions Studi Rama.
09:02Bonjour Patrick, Martin Jeunier.
09:04Bonjour.
09:05Merci d'être avec nous.
09:06Une petite question avant de marquer une pause et de vous retrouver après.
09:10Vous l'avez entendu, Franck Chouane, qui s'interrogeait sur cette souveraineté,
09:14parce que c'est vrai que Patrick, Martin Jeunier, cet accord est économiquement extrêmement discutable,
09:19pour la plupart des Français, même si certains secteurs sont épargnés,
09:23mais surtout politiquement désastreux pour l'Europe.
09:28Oui, politiquement, c'est une bérésina, effectivement,
09:30parce que l'Europe a montré qu'elle s'était considérablement affaiblie.
09:34Et d'ailleurs, sans vouloir accuser Mme von der Leyen,
09:36la presse britannique est très dure vis-à-vis d'elle,
09:39parce qu'on l'appelle Ursula Sander « lying down »,
09:42c'est-à-dire la personne qui s'est couchée.
09:44Et donc, voilà, ça c'est très grave.
09:47Elle n'a pas été capable de montrer les capacités de rétorsion de l'Union Européenne,
09:52et donc, politiquement, c'est un véritable désastre.
09:54Eh bien, écoutez, on en parle avec vous dans quelques instants,
09:57Patrick Martin Jeunier, en direct sur Europe 1,
10:00et vous, évidemment, auditeur, n'hésitez pas à venir réagir.
10:03Ah oui, vous avez l'opportunité de nous proposer votre réaction,
10:07auditeur d'Europe 1, le numéro de téléphone du standard européen,
10:10facile à retenir, mais je vous le rappelle quand même,
10:1201-80-20-39-21, c'est un appel non surtaxé.
10:17A tout de suite sur Europe 1.
10:18Stéphanie Demuru, et vous ?
10:20Et jusqu'à 13h, des débats concernant l'actualité
10:24et vos réactions en direct sur Europe 1.
10:27Vous faites le 01-80-20-39-21, appel non surtaxé pour réagir.
10:33Et nous sommes toujours avec notre invité, Patrick Martin Jeunier,
10:38enseignant à Sciences Po, spécialiste des questions européennes et internationales,
10:42auteur de « L'Europe a-t-elle un avenir ? »
10:43Je le disais, cette question, Patrick Martin Jeunier,
10:46elle est plus que jamais d'actualité.
10:49Vous parliez, justement, de la réaction de la presse anglaise
10:53sur cet accord, Ursula von der Leyen, qui se serait couchée,
10:57mais enfin bon, Patrick Martin Jeunier,
10:59les Anglais s'en sortent mieux que nous, 10%.
11:02On rappelle qu'il y a eu le Brexit.
11:04C'est vrai qu'il n'y a pas de quoi pavoiser en Europe.
11:09Ça veut dire quoi ?
11:10Ça dit quoi que le Royaume-Uni s'en soit mieux sorti que nous, finalement ?
11:14Vous savez, on a toujours dit que le Royaume-Uni était un État presque américain,
11:19c'est-à-dire qu'au final, rappelez-vous la phrase de Churchill,
11:22lorsqu'il faudra choisir entre l'Europe ou le Grand Ouest,
11:25on choisira toujours le Grand Ouest, à savoir les États-Unis.
11:28Le Royaume-Uni s'est complètement couché également.
11:31Le Premier ministre, Pierre Starmer, de surcroît Premier ministre,
11:34travailliste, a été reçu dans son Golfe.
11:37Ça fait plusieurs semaines qu'il négocie avec les États-Unis.
11:41Et bien évidemment qu'il y aura des tarifs qui pourraient être même inférieurs à 10%.
11:45Oui, le Premier ministre britannique a joué uniquement son intérêt national.
11:49Il a défendu son industrie.
11:51Il a défendu son pays.
11:52Il n'y est pas revenu.
11:54Et par conséquent, oui, il n'y a pas de quoi pavoiser.
11:55Mais c'est surtout qu'il ne fait plus partie de l'Europe, surtout.
11:58Voilà.
11:58Non, mais ce qui est parfaitement humiliant en plus pour Ursula von der Leyen,
12:02c'est d'être reçu dans un pays qui n'est plus dans l'Union européenne,
12:06dans le Golfe de Donald Trump, dans une salle de balle,
12:10où Mme Ursula von der Leyen a dû patienter dans une salle de balle
12:14que M. Trump ait fini sa partie de Golfe.
12:16Donc c'est vraiment très, très humiliant.
12:18Et de surcroît, vous savez qu'on avait dit qu'au final,
12:21elle espérait obtenir un tarif de 10%.
12:23Et ce n'est même pas 10%, c'est 15%.
12:26Donc c'est quelque chose d'extrêmement,
12:28qui va avoir un impact considérable pour les industries européennes.
12:31Certains parlent de 0,5% de produits nationaux bruits pour chacun des pays.
12:36La moitié d'un point de croissance que vont nous coûter ces droits de douane aux Etats-Unis.
12:40Patrick Martin-Jeunier, ce qui attire l'attention aussi,
12:43c'est que non seulement personne ou presque n'est content de cet accord global,
12:48mais Ursula von der Leyen a défendu des intérêts un petit peu divers.
12:52L'Allemagne, notamment l'automobile, s'en sort un peu mieux que la France.
12:56Ça, ça interroge aussi sur l'unité de l'Europe.
12:59Et c'est en ce sens-là que je pensais qu'il était intéressant de faire ce débat avec vous
13:02sur l'affaiblissement de l'Union européenne, quand même.
13:05Ça dit beaucoup.
13:07Oui, ça dit beaucoup, parce qu'à la décharge de Mme Ursula von der Leyen,
13:11de la Commission, qui a reçu un mandat pour négocier,
13:13en réalité, elle savait très bien que l'Union européenne n'est pas unie.
13:16Et Donald Trump le sait très bien.
13:18Il sait très bien que Mme Belloni, la présidente du Conseil italien,
13:21ne tient pas à entrer dans une guerre commerciale avec les Etats-Unis.
13:25Mme Belloni est proche de l'idéologie de Donald Trump.
13:28C'est une médiatrice, c'est une interlocutrice privilégiée.
13:32Donald Trump le sait.
13:33Par ailleurs, le chancelier allemand, Friedrich Merch,
13:36dont on dit qu'il voulait relancer la coopération avec la France,
13:39finalement, trouve que cet accord, c'est le moindre mal.
13:43J'ai regardé l'interview préalable,
13:45l'entretien entre Ursula von der Leyen et le président Trump avant.
13:49Et lui, Trump est une obsession sur les automobiles.
13:52Mais il a dit, qu'est-ce que je vois aux Etats-Unis ?
13:54Je vois des BMW, des Mercedes, des Volkswagen.
13:57Aucune voiture française.
13:58Et donc, on sait très bien que le chancelier allemand,
14:01finalement, s'en sort plutôt bien,
14:02car l'industrie automobile allemande va pouvoir continuer à exporter,
14:05même moyennant 15% du droit de douane.
14:07C'est vrai aussi que des marques comme BMW ont leurs usines déjà aux Etats-Unis.
14:12Fort heureusement pour eux, c'est plutôt une bonne nouvelle.
14:14Alors, j'entendais, je lisais des observateurs, des experts ce matin,
14:18estimer que l'Europe avait été aussi affaiblie par le dossier ukrainien.
14:23Parce que finalement, il ne fallait pas être trop méchant avec les Etats-Unis,
14:27de peur qu'ils ne se désengagent en Ukraine.
14:31Quel est votre regard sur ce diagnostic ?
14:35Tout ce que je sais, c'est que lors du sommet de l'OTAN,
14:38les Etats européens également ont cédé aux injonctions de Donald Trump
14:42de consacrer plus de 5% de leurs produits nationals bruts
14:45à leur défense nationale, ce qui est tout à fait considérable,
14:48pas très important.
14:50Mais l'Europe a le tort de suivre Donald Trump
14:52dans ses positions qui sont parfois contradictoires,
14:56qui changent extrêmement rapidement.
14:57On a vu, par exemple, dans un premier temps,
14:59il souhaitait abandonner l'Ukraine,
15:02avant de dire que finalement,
15:03Vladimir Poutine était quelqu'un de très méchant
15:06et qu'il fallait continuer à soutenir l'Ukraine.
15:08Et enfin, il vient, après avoir donné un ultimatum de 50 jours,
15:11il donne maintenant un ultimatum de 10 à 12 jours
15:13pour que la Russie arrête ce bombardement sur l'Ukraine.
15:17De toute façon, une chose est certaine,
15:19c'est que l'Europe ne pourra pas se substituer à l'Amérique
15:21pour continuer à aider l'Ukraine.
15:23Donc, oui, il y a ce dossier ukrainien qui empoisonne
15:26les relations entre les deux blocs.
15:29Oui, et qui nous bloque,
15:30qui n'est pas dans notre intérêt
15:32et qui nous met un petit peu à la merci quand même des Etats-Unis.
15:35Patrick, Martin Genier, vous restez avec nous,
15:38si vous le voulez bien.
15:39Les auditeurs nous appellent.
15:40On a un auditeur qui nous appelle de Bordeaux, Lancelot.
15:43Bonjour, Lancelot.
15:45Bonjour, madame.
15:46Bonjour, merci.
15:46Bonjour à votre intervenant.
15:48Oui, bonjour.
15:49Merci d'intervenir sur l'antenne d'Europe 1.
15:51Qu'est-ce que vous faites dans la vie, Lancelot ?
15:53Moi, je suis ouvrier artisanal.
15:57Est-ce que vous vous sentez précisément concerné par cet accord,
16:02qui n'en est pas un ?
16:03On commence à comprendre que ça a été quelque chose
16:05plutôt d'imposé par le président américain.
16:08Enfin, quel est votre regard ?
16:10Alors, oui, déjà, je suis tout à fait d'accord
16:12avec ce que vous voulez dire.
16:13C'était l'un des points que je voulais mentionner.
16:14C'est que pour moi, on parle d'accord,
16:16ce n'est pas un accord,
16:16puisque là, on subit complètement une décision des Etats-Unis
16:20avec Mme van der Leyen qui part là-bas
16:23et qui se met à genoux devant et qui dit oui, d'accord, ok.
16:26Donc déjà, pour moi, ce n'est pas un accord.
16:28Le mot accord, déjà, ce n'est pas bon.
16:30Ensuite, je ne me sens concerné pas en tant qu'entreprise ou autre,
16:33je me sens concerné en tant que Français
16:34et en tant qu'Européen,
16:36mais d'abord en tant que Français,
16:38parce qu'évidemment que ça va affecter
16:40nos entreprises françaises, les PME, entre autres.
16:43Et ensuite, on parle de guerre économique,
16:47mais pour moi, pendant une guerre économique,
16:48on est censé se battre, du coup, économiquement
16:51et défendre nos intérêts.
16:53Je ne vois pas à quel moment
16:54la Vendé Leyen a défendu nos intérêts.
16:56Elle défend depuis le début,
16:57depuis qu'elle est à la tête de la Commission européenne,
16:59elle défend les intérêts des Allemands.
17:01Pour l'automobile, ça a commencé par le Mercosur
17:03où elle a signé des accords dans notre dos
17:05où Emmanuel Macron a dit,
17:08enfin voilà, s'est réveillé en se disant
17:09tiens, qu'est-ce qui s'est passé ?
17:10Nous, on avait une crise en France
17:11parce qu'il avait décidé de faire la dissolution.
17:14Donc, on ne s'est pas souciés plus tard.
17:15Mais est-ce que ce n'est pas un affaiblissement
17:16d'Emmanuel Macron, aussi ?
17:19Ah ben si, mais complètement.
17:20Mais lui, à la limite,
17:21aujourd'hui, il n'a plus de poids,
17:22mais il ne cherche pas à avoir du poids en France.
17:24Il cherche à viser la tête de l'Europe.
17:26Donc, lui, à la limite,
17:27c'est tout son problème.
17:29Je pense qu'il s'en fiche aujourd'hui
17:30parce que lui, il n'a pas d'intérêt particulier.
17:33En tout cas, ce n'est pas ce qu'il a montré
17:34depuis huit ans
17:35à ce que la France s'en sorte
17:36quand on voit la situation actuelle.
17:39La dernière chose que je voulais dire,
17:41et j'étais un peu surpris,
17:41aucun média n'a parlé
17:42de la motion de censure
17:44contre cela, Van Der Leyen.
17:46J'en ai entendu parler que ce matin
17:47par votre collègue sur Europe 1
17:51et j'étais très surpris.
17:52Mais qui date un petit peu.
17:54Il y a deux semaines.
17:55Qui est passé.
17:57Personne n'en a parlé.
17:58Si, on l'avait évoqué,
17:59mais il se trouve qu'elle n'a pas été votée.
18:01Juste sur Europe 1 et CNews,
18:02et ce qui m'a encore plus surpris,
18:04c'est qu'aujourd'hui,
18:05on entend Bayrou,
18:06on entend les LR et tout ça
18:07dire oui, l'accord avec les Etats-Unis,
18:09c'est n'importe quoi,
18:10l'Europe est faible, etc.
18:11Ils avaient la possibilité,
18:12il y a deux semaines,
18:13de la mettre dehors,
18:13Ursula von der Leyen.
18:15Et ils n'ont pas voté pour.
18:16Vous avez raison de souligner ça.
18:19Non mais c'est dingue.
18:20Aucun média,
18:22les France Inter
18:23et les médias publics,
18:24c'est leur boulot aussi
18:25de parler de tout ça.
18:26Et il n'y en a pas un
18:26qui a parlé de la motion de censure
18:29alors qu'on ne parle que
18:29des motions de censure
18:30contre Bayrou
18:30qui ne sont jamais votées là.
18:32Enfin, juste,
18:33en fait, ça fait des années
18:34qu'elle est à la tête de l'Europe.
18:37de la Leyen et qu'elle fait n'importe quoi.
18:39Et la France, là-dedans,
18:40elle y teste.
18:41Donc en fait, si on veut...
18:42Enfin, voilà.
18:43On va peut-être poser la question
18:44à notre spécialiste
18:46des questions européennes,
18:47Patrick Martin-Jeunier.
18:49Notre auditeur fait bien
18:50de souligner ce point.
18:52C'est vrai qu'on a quand même
18:53des réactions un petit peu
18:55courroussées des ministres.
18:56On les a entendues hier,
18:57Benjamin Haddad,
18:58Laurent Saint-Martin,
19:00François Bayrou
19:00qui parle carrément
19:01de soumission de jours sombres,
19:03Éric Lombard ce matin
19:04qui parle d'un accord
19:05perdant-perdant.
19:06On a l'impression
19:07qu'on subit,
19:08alors qu'on n'est pas européen,
19:10qu'on n'a pas voix au chapitre.
19:11Et pourtant,
19:12Ursula von der Leyen
19:13se maintient
19:14à la tête de l'Europe.
19:17Comment vous expliquez cela ?
19:19Écoutez,
19:21votre interlocuteur
19:22a tout à fait raison.
19:23Le seul problème,
19:24c'est que historiquement,
19:25il n'y a jamais eu,
19:26jamais,
19:27de motion de censure
19:28contre une commission européenne.
19:30Il y a une trentaine d'années,
19:31il y avait une menace
19:32lorsque Mme Cresson
19:33était d'ailleurs
19:34commissaire européenne,
19:36mais une motion de censure
19:37n'a jamais été votée.
19:38On ne sait pas
19:39ce que ça donnerait
19:39et à supposer même
19:40qu'une motion de censure
19:41serait votée,
19:42rien n'empêcherait
19:43les chefs d'État
19:44et de gouvernement
19:44de renommer
19:45Mme Ursula von der Leyen.
19:47Donc,
19:47c'est quelque chose
19:47d'intéressant.
19:48Peut-être faudrait-il
19:49aller jusqu'au bout,
19:50mais pour l'instant,
19:50c'est tout à fait incertain.
19:51Par rapport à ce que dit
19:53votre interlocuteur
19:53de Bordeaux,
19:55et moi,
19:55j'aime beaucoup Bordeaux
19:56parce que j'y suis allé
19:57il n'y a pas longtemps,
19:58il y a autre chose
19:59qui m'inquiète,
20:00c'est pour la filière viticole
20:02bordelaise,
20:03pour le Bordelais,
20:04parce que rien n'assure
20:05que le vin,
20:06les viticulteurs
20:07n'auront pas de nouveau
20:08à payer 15%,
20:09voire plus,
20:11de frais de douane
20:12aux États-Unis.
20:14C'est vrai que c'est incertain
20:15concernant la viticulture.
20:17Il a tout à fait raison
20:17et tout le monde
20:18a raison de souligner
20:19que cet accord
20:20n'en est pas un.
20:20Tout peut changer
20:21tout le jour au lendemain.
20:22On parle de l'acier,
20:23de l'aluminium
20:24qui continueraient
20:25à être imposé à 50%.
20:27Les produits pharmaceutiques,
20:28on ne sait même pas.
20:29On nous parle de 50%
20:30alors que normalement
20:31ça devrait être 15%.
20:32Bref,
20:33cet accord n'en est pas un.
20:34C'était très mal ficelé.
20:35Et quant en effet
20:37à la France,
20:38malheureusement,
20:38j'ai bien peur
20:39que la France
20:40n'ait pas voise au chapitre
20:40dans la mesure
20:41où l'Allemagne
20:42s'est résignée
20:43à cet accord.
20:43L'Allemagne également.
20:45La Hongrie,
20:45M. Orban également,
20:46a dit que Mme Ursula
20:47de la Reine
20:48avait été mangé
20:49au petit déjeuner.
20:50Et malgré...
20:51Oui,
20:51il était...
20:52Mais Patrick Martin Genier,
20:53j'insiste,
20:53mais notre auditeur
20:55Lancelot a raison.
20:56C'est vrai que c'est
20:57un petit peu frustrant
20:58d'être représenté
21:01par cette dame
21:02qui manifestement
21:03ne va pas
21:04dans les intérêts
21:04des différents pays
21:06et n'a pas
21:07le poids nécessaire.
21:08Est-ce qu'elle avait
21:09quand même des choses,
21:11si vous voulez,
21:11des arguments,
21:12notamment sur la question
21:13des services ?
21:14Pourquoi elle ne les a pas
21:15mis en avant
21:16et pourquoi elle est
21:17toujours là ?
21:18Parce que d'abord,
21:20elle s'est complètement
21:21couché.
21:22Vous savez,
21:22on avait des mesures
21:23de rétorsion.
21:24On pouvait activer
21:25au mois d'avril
21:2720 milliards de rétorsions
21:28contre les Etats-Unis.
21:29On ne l'a pas fait.
21:30On pouvait activer
21:30entre 93 et 100 milliards
21:32d'euros
21:32de mesures anticoercitives
21:34et de mesures
21:35contre les Etats-Unis.
21:36Elle a décidé
21:36de ne pas le faire.
21:38Donc c'est vrai
21:38qu'elle n'a pas écouté
21:39la France.
21:40Pourquoi est-elle là ?
21:41Parce qu'on ne peut pas
21:41la forcer à démissionner.
21:43Si,
21:43une solution,
21:44une solution existe,
21:45clairement,
21:45c'est que la France
21:47mette son veto
21:48à cet accord
21:49qui doit être ratifié
21:50par l'ensemble des Etats
21:51au niveau du Conseil des ministres.
21:54Mais la France,
21:54comme vous savez,
21:55est affaiblie.
21:56François Bayrou a dit
21:56que c'était un jour sombre.
21:58On ne connaît toujours pas
21:59la position du président
22:00de la République.
22:00C'est un aveu
22:01effectivement d'échec.
22:03C'est un aveu d'échec.
22:04Donc si la France veut montrer
22:06comme le général de Gaulle
22:06l'avait fait en son temps
22:08qu'elle s'oppose à cela,
22:10eh bien,
22:10soit c'est une politique
22:11de la chasse libre,
22:12soit c'est un veto
22:13que la France peut mettre
22:14pour forcer précisément
22:16la Commission européenne
22:17à rééquilibrer cet accord
22:18comme l'a dit
22:19M. Lombard,
22:19le ministre de l'Economie.
22:20Donc la France a encore
22:21la possibilité
22:22de mettre un veto ?
22:24Vous nous dites...
22:24Oui,
22:24la France peut mettre
22:25son veto à cet accord
22:26qui est complètement déséquilibré.
22:28C'est la seule chance
22:28qui nous reste
22:29dans la mesure où on voit bien
22:30que l'ensemble
22:31des autres pays européens
22:32vont se rallier à cet accord
22:33même s'il est parfaitement néfaste
22:35pour l'économie européenne.
22:37Oui,
22:37merci Patrick Martin-Jeunier
22:38d'avoir été avec nous.
22:39On poursuit peut-être
22:40un petit peu sur ce sujet
22:41avec des auditeurs
22:42qui veulent réagir
22:43sur Europe 1
22:44et qui ne sont pas contents
22:45manifestement.
22:45Absolument,
22:46Stéphanie.
22:46Stéphanie Demuru
22:47et vous,
22:48c'est jusqu'à 13h
22:49et vous avez la possibilité
22:50de donner,
22:51de réagir,
22:52de donner votre avis
22:53en direct
22:53sur l'antenne d'Europe 1
22:5501 80 20 39 21.
22:58L'appel est non surtaxé.
23:00Dans quelques instants,
23:01le journal permanent
23:02sur Europe 1.
23:03Europe 1,
23:04Stéphanie Demuru
23:05et vous.
23:06Jusqu'à 13h,
23:08vous réagissez
23:09au débat d'actualité
23:10proposé par Stéphanie Demuru
23:12en direct
23:13sur l'antenne d'Europe 1
23:1501 80 20 39 21.
23:18L'appel est non surtaxé.
23:19Pour l'instant,
23:20vous vous exprimez
23:21sur l'accord
23:22sur les droits de douane.
23:23Donald Trump
23:24a-t-il humilié la France ?
23:26Appelez-nous
23:2601 80 20 39 21.
23:28Appel non surtaxé.
23:29Et c'est oui
23:30pour beaucoup d'auditeurs
23:31qui se bousculent
23:32au standard,
23:32qui veulent exprimer
23:33leur colère
23:34après cet accord
23:35qui n'en est pas un.
23:37On était avec
23:37Lancelot de Bordeaux.
23:38On va lui dire au revoir
23:39et on va peut-être
23:40le faire réagir quand même
23:41à ce que lui a répondu
23:43Patrick Martin-Jeunier.
23:45Lancelot,
23:46c'est vrai
23:46qu'il n'y a pas grand monde
23:48qui se réjouit
23:49aujourd'hui en France
23:50de cet accord.
23:51On parle beaucoup
23:52de soumission,
23:53d'humiliation.
23:54Vous avez le patron
23:55du MEDEF ce matin,
23:57c'est aussi votre tonalité.
23:59Oui, c'est une vraie
24:00humiliation
24:01pour l'Europe
24:02et pour la France
24:03encore une fois.
24:05Je pense qu'il va falloir
24:07bien réfléchir
24:07pour nos prochaines élections
24:08européennes
24:09et aussi nationales
24:12de savoir
24:12ce qu'on veut donner
24:13comme chemin
24:14et comme trajet
24:15pour notre pays
24:15pour trouver
24:16une certaine indépendance
24:17et une certaine force
24:19et une place
24:21en fait
24:21sur le marché mondial.
24:24La France était puissante,
24:25il faudrait qu'on retrouve
24:26cette puissance,
24:27ça serait bien,
24:27mais du coup,
24:28je ne pense pas
24:28que ce soit
24:29avec la Macronie.
24:30Merci en tout cas,
24:31Lancelot,
24:31de nous avoir apporté
24:32votre point de vue.
24:33Vous nous appelez
24:34de Bordeaux,
24:35on va prendre
24:35un autre auditeur,
24:38Richard,
24:38qui nous appelle
24:39de Seine-et-Marne.
24:41Bonjour, Richard.
24:42Oui, bonjour.
24:44Je suis d'un bon fan.
24:45Bonjour,
24:46merci de me recevoir,
24:48c'est très gentil.
24:48Merci à vous
24:49de nous appeler
24:50sur Europe 1.
24:52J'ai la double nationalité
24:53française et américaine.
24:57Intéressant aujourd'hui.
24:59Oui, oui, exactement.
25:00Donc, d'un côté,
25:00je pleure,
25:01de l'autre côté,
25:01je ris.
25:02Écoutez,
25:03je ne vous demande pas
25:04de quel côté
25:05vous pleurez.
25:06Voilà, exactement,
25:07exactement.
25:08Mais dans tout ça,
25:09il est où
25:09notre cher président Macron ?
25:11Je crois qu'il ne s'est
25:12toujours pas exprimé.
25:14Oui, ça fait quelques jours
25:16qu'il ne s'est pas exprimé,
25:17mais c'est quand même incroyable.
25:18Moi, je vois aux Etats-Unis,
25:21c'est la fête.
25:22Et aux Etats-Unis,
25:23vous savez,
25:23il y a un programme
25:24sur HBO,
25:26ça s'appelle Bill Maher,
25:28c'est un comique américain,
25:29je ne sais pas si vous connaissez,
25:31qui était contre Donald Trump.
25:33Et là, hier,
25:34il vient de dire
25:35que peut-être
25:36que sa politique de tarif
25:37n'est pas si mal que ça.
25:38Tout le monde
25:38disait que ça va être
25:42une catastrophe
25:42pour les Etats-Unis,
25:44blablabla.
25:44et pour l'instant,
25:45peut-être dans le futur,
25:47mais pour l'instant,
25:48tout va bien aux Etats-Unis.
25:49Ils font la fête.
25:50Moi, j'ai parlé
25:51avec des amis
25:52et nous,
25:53on se fait humilier.
25:55Les Français
25:55se font humilier.
25:57Pour qui
25:59Van der Leyen
26:00se prend,
26:01qu'elle décide
26:02pour nous ?
26:02C'est quand même incroyable
26:03et on se laisse faire.
26:05Il faudrait un petit peu
26:06se réveiller.
26:06Alors,
26:06on a tous nos politiciens
26:07qui sont tous
26:09des bons petits européanistes
26:10qu'aujourd'hui,
26:11ils ne sont pas contents.
26:13Il fallait se réveiller avant.
26:14Alors,
26:14ou on sort de l'Union européenne
26:16ou on la refait
26:17de fond en comble
26:18et on dit au revoir
26:19à Mme Van der Leyen.
26:20Voilà,
26:20c'est ce que je voulais dire.
26:22Vous avez tout à fait raison
26:23d'exprimer votre colère
26:24et de vous étonner
26:25sur le silence
26:26d'Emmanuel Macron.
26:27Patrick Martin-Jeunier,
26:29notre spécialiste
26:30des questions européennes,
26:31nous disait
26:31à quel point
26:31c'était manifestement compliqué.
26:33On se demande
26:34comment,
26:35effectivement,
26:36Ursula Van der Leyen
26:37est toujours à ce poste
26:38avec autant de mécontentement
26:39et pourtant.
26:40Et vous avez aussi raison,
26:43mon cher Richard,
26:43de nous dire
26:44que c'est assez déséquilibré.
26:45On rappelle quand même
26:46et on comprend
26:48pourquoi ils se réjouissent
26:49que parmi cet pseudo-accord,
26:52il y a l'achat
26:52de 750 milliards de gaz
26:54aux Etats-Unis.
26:55C'est quatre fois plus
26:56qu'aujourd'hui.
26:56On se demande presque
26:57comment on va y arriver.
26:58Et surtout,
26:59ce qui attire l'attention,
27:01ce sont ces 600 milliards
27:02d'investissements
27:03aux Etats-Unis
27:04alors qu'on a tellement
27:06besoin d'investissement.
27:07Il faut lire le rapport
27:09de Draghi
27:09sur la compétitivité.
27:11On en aurait besoin,
27:12nous,
27:12de ces milliards,
27:13n'est-ce pas ?
27:15Bien sûr,
27:16c'est incroyable.
27:18Mais qu'est-ce que vous voulez dire
27:20quand vous avez un président
27:22qui n'est pas le président
27:23de la France ?
27:23Il n'en a rien à faire
27:24des Français.
27:25Et ça fait des années
27:26que c'est comme ça.
27:27Lui,
27:28de sa bouche,
27:28c'est toujours l'Europe,
27:29l'Europe, l'Europe.
27:30Et on voit
27:31où on en est aujourd'hui.
27:32C'est quand même...
27:33Ils ont fêté
27:34ce week-end,
27:35encore une fois,
27:36les un an
27:36des Jeux Olympiques.
27:38Mais moi,
27:38ça me fait rire tout ça
27:40parce qu'on en est où
27:41un an après ?
27:42Et tout l'argent
27:43qu'on a dépensé,
27:44les un milliard et demi
27:45qu'on a dépensé
27:46pour nettoyer
27:47entre guillemets
27:47la chaîne sociale.
27:49C'est ridicule tout ça.
27:50Vous n'êtes pas
27:51les vous baigner ?
27:52Non, pas encore.
27:53Pas encore.
27:55Pas encore.
27:56Richard,
27:57il y a quelque chose
27:57d'intéressant
27:58que vous nous disiez
27:59tout à l'heure.
27:59Vous avez eu vos amis
28:01américains,
28:01puisque je le rappelle
28:03aux auditeurs,
28:04vous l'avez dit,
28:04vous avez la double nationalité.
28:06Là-bas,
28:07clairement,
28:07on se réjouit
28:08d'un accord.
28:10Et c'est vrai
28:10que même
28:11les critiques
28:12de Donald Trump
28:13baissent un petit peu
28:14le ton aujourd'hui,
28:15c'est ça ?
28:16Oui, exactement.
28:17Et puis les impôts
28:18vont baisser.
28:19Moi,
28:19j'ai des amis
28:20qui ont des entreprises
28:21aux Etats-Unis
28:21qu'en ce moment
28:22étaient 23%.
28:24Et ils parlent
28:25aux Etats-Unis
28:26que ça va peut-être
28:26baisser les impôts
28:28pour les grosses entreprises
28:29ou les entreprises
28:30en général.
28:31Oui, parce que ces taxes
28:32vont renflouer les caisses.
28:34Voilà,
28:34de 15%.
28:35Vous vous rendez compte ?
28:36De 15%.
28:37De 23% à 15%,
28:38vous dites ?
28:39Voilà.
28:40Bon,
28:40ce n'est pas 100% sûr,
28:41mais il y a beaucoup
28:42de politiciens
28:43qui parlent
28:43d'abaisser les impôts,
28:47les taxes
28:47de 23% à 15%.
28:49C'est extraordinaire.
28:50Et nous,
28:51on cherche 40 milliards,
28:53on ne les trouve pas,
28:54mais on va nous taxer
28:54encore plus.
28:55Donc,
28:56on marche sur la tête
28:58comme disait quelqu'un
28:58avant vous.
29:00Merci en tout cas,
29:01Richard,
29:02de nous avoir apporté
29:03votre avis
29:04de franco-américain.
29:06Écoutez,
29:07en tout cas,
29:07la bonne nouvelle,
29:08c'est qu'il vous reste
29:08l'autre moitié aujourd'hui
29:09pour vous réjouir.
29:10Oui, exactement.
29:11Vous venez d'où
29:12aux Etats-Unis,
29:13votre autre moitié ?
29:15C'est au Texas.
29:16Je suis un cow-boy français.
29:18Je rigole.
29:19Texas qui est très républicain.
29:23Oui,
29:24et voilà,
29:25moi,
29:25je n'ai pas honte de le dire,
29:26j'ai voté Donald Trump.
29:28J'avais voté aussi
29:29deux fois pour Obama,
29:30mais il m'avait déçu
29:31sur beaucoup de choses.
29:32Mais là,
29:33je ne pouvais pas voter
29:34pour quelqu'un d'autre
29:35que...
29:35Je ne suis ni raciste,
29:37ni fasciste,
29:38ni rien du tout,
29:39mais il avait le bon sens.
29:40Le mouvement walk,
29:43c'est fini.
29:44C'est fini,
29:45c'est-à-dire,
29:45c'est en perdition,
29:47la cancel culture,
29:49certaines causes de LGBT,
29:51c'est fini.
29:52Donc, voilà,
29:52il y a beaucoup de positifs.
29:56Des fois,
29:56il devrait se taire,
29:57des fois,
29:57il parle un peu trop
29:58pour dire des bêtises,
30:00mais c'est le personnage,
30:01c'est Donald Trump.
30:02Oui,
30:02vous avez le sentiment
30:04qu'aujourd'hui,
30:06la population,
30:07c'est difficile
30:08parce qu'il y a
30:09beaucoup de clivages
30:09aussi aux Etats-Unis,
30:10c'est un immense pays,
30:12mais que finalement,
30:14il y a des choses
30:15qui sont faites
30:16qui semblent satisfaire
30:18les Etats-Unis.
30:19Vous nous dites ça ?
30:21Oui,
30:21pour l'instant,
30:22oui,
30:22si vous allez au Texas,
30:23maintenant,
30:24je ne connais pas
30:24tous les Etats,
30:26mais vous savez,
30:27les Etats,
30:28après le Covid,
30:29les Etats en faillite,
30:30c'était la plupart
30:31des Etats démocrates
30:32parce qu'ils ont tout fermé.
30:34Le Texas,
30:35moi,
30:35quand je suis parti
30:36voir ma fille,
30:36elle habite,
30:37elle est née,
30:37elle habite au Texas.
30:38Moi,
30:39je suis parti la voir
30:40fin 2021
30:41quand on commençait
30:42à rouvrir tout.
30:44Au Texas,
30:44au magasin,
30:45c'était votre décision
30:47si vous vouliez
30:47mettre un masque ou pas
30:48et tout le monde travaillait.
30:50Même chose en Floride,
30:51mais c'est des Etats républicains.
30:54Voilà,
30:54et aujourd'hui,
30:55ils ne sont pas en faillite
30:56tandis que vous avez
30:57New York
30:57et la Californie
30:58qui sont en faillite.
31:00Oui,
31:00et d'ailleurs,
31:01ça se voit dans les rues.
31:02quand on voyage
31:03un petit peu aux Etats-Unis,
31:04on voit à quel point
31:05c'est un pays
31:06qui a changé,
31:07malheureusement.
31:08Oui,
31:09exactement,
31:10exactement,
31:10exactement.
31:11Mais voilà,
31:12c'est...
31:13Mais le Texas,
31:14c'est...
31:15Au Texas,
31:16ça va bien.
31:17Le Texas,
31:17c'est...
31:19Voilà,
31:19en Floride aussi,
31:20je vais pouvoir en Floride
31:21pour mon métier,
31:22mais voilà.
31:24J'étais à New York récemment,
31:26c'est très beau New York,
31:27mais qu'est-ce que c'est cher
31:28et puis il y a beaucoup
31:29d'entreprises qui ferment
31:30parce qu'il y a une grande faillite.
31:32Eh oui.
31:33Vous nous parliez aussi,
31:35Richard,
31:36de la fin du wokisme.
31:38C'est vrai que
31:39de plus en plus,
31:40on en parle.
31:41Est-ce que vous disiez
31:42que c'est un petit peu
31:43insoufflé
31:43par le président américain,
31:45mais c'est aussi
31:46maintenant dans les mentalités,
31:47on en est revenu
31:49de ce wokisme,
31:51de ce mouvement,
31:51selon vous,
31:52d'après ce que vous constatez
31:54avec vos amis sur place ?
31:57Depuis 30,
31:58depuis qu'il a été élu,
31:59il y a eu une explosion.
32:00Une explosion même
32:01de certaines célébrités
32:03qui sont sorties
32:03on ne sait pas d'où,
32:04qui apparemment,
32:06ils étaient tout le temps
32:06contre ce wokisme,
32:08mais que maintenant,
32:09ils n'ont plus peur
32:10de le dire.
32:11Il y en a beaucoup.
32:12Il y a Kid Rock,
32:13c'est un chanteur de rock.
32:17Il y a James Wood,
32:19un autre acteur américain
32:20que pendant des années,
32:21il ne pouvait pas travailler
32:22parce qu'il avait osé dire
32:23qu'il était républicain
32:25et il était contre le wokisme,
32:27certaines causes de LGBT,
32:29la cancel culture.
32:30Vous savez qui c'est James Wood ?
32:32C'est un grand acteur américain.
32:33Oui, bien sûr.
32:35Il était une fois l'Amérique.
32:37Voilà, exactement.
32:39Immense, James Wood.
32:41Oui, voilà.
32:42Et c'est lui,
32:43un des producteurs
32:44de Oppenheimer.
32:46Vous savez le film ?
32:46Oui, tout à fait.
32:47Il a ressuscité
32:48et maintenant,
32:49il recommence à travailler.
32:51Mais j'ai vu une interview
32:52de lui il n'y a pas longtemps
32:54sur Fox News
32:55et il disait que pendant des années,
32:56il ne pouvait plus travailler
32:57parce qu'il était républicain.
32:59Il ne pouvait plus travailler
33:00parce que républicain.
33:01C'est assez différent
33:03ce que vous nous dites.
33:04Oui, mais même
33:05les comiques américains.
33:06Vous savez,
33:06il y en a beaucoup
33:07des comiques américains
33:08qui étaient républicains
33:09et qui ne pouvaient plus travailler
33:11dans les communiques clubs.
33:12Ils n'étaient plus invités
33:13ou à la télévision.
33:15Et il y avait une forme
33:15de censure ?
33:17Exactement, exactement.
33:19Et maintenant,
33:21il y en a certains
33:21qui pleurent,
33:22les démocrates
33:22parce qu'ils ne sont pas contents.
33:24Mais bon,
33:24moi je trouve que tout le monde
33:25devrait travailler.
33:26Mais ils viennent d'annuler
33:28un programme aux Etats-Unis,
33:29CBS,
33:30Stephen Colbert,
33:31je ne sais pas si vous connaissez.
33:32C'est un comique américain
33:34qui avait un talk show
33:35et ils viennent d'annuler son show
33:37parce que ça coûtait
33:39à CBS 40 milliards
33:41et lui,
33:42il gagnait...
33:42Non, il perdait 40 milliards par an
33:45et lui,
33:45il gagnait pratiquement 20 milliards.
33:47Mais tous les députés
33:49les démocrates aujourd'hui pleurent
33:50et disent
33:50non, non, c'est Trump
33:51qui a annulé le spectacle,
33:52blablabla,
33:53mais ce n'est pas ça.
33:53C'est une question de finances
33:55aux Etats-Unis.
33:56C'est la finance.
33:58Et oui.
33:58Et on vient de le voir encore
34:00avec cet art du deal
34:01de Donald Trump
34:03avec ce qu'on appelle
34:05un accord,
34:05mais enfin,
34:06qui n'en est pas un.
34:07On s'en rend compte
34:08de plus en plus
34:08au fil du temps,
34:11depuis 24 heures
34:12qu'est révélé cet accord.
34:13Merci en tout cas, Richard.
34:14C'était passionnant
34:15d'échanger avec vous
34:16puisque vous êtes franco-américain.
34:17C'était extrêmement intéressant
34:19d'avoir ces deux points de vue
34:20du côté de l'Atlantique.
34:22Excellente vacances
34:23à vous,
34:24mon cher Richard.
34:26Et on continue.
34:27Merci.
34:27Et puis continuez votre travail,
34:29c'est super.
34:30Merci.
34:31J'adore Europe 1
34:32et j'écoute souvent.
34:33Et merci.
34:34Continuez à nous écouter, Richard.
34:35Merci d'être un fidèle auditeur
34:38et on poursuit nos discussions,
34:39Stéphanie.
34:40Oui, oui.
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