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DB - 21-07-2025
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00:30Comme ils étaient inconscients et heureux, Anselme le galoubet et Mionnette la fille du manchot,
00:41lorsqu'il y a quinze ans, ils émergeaient de cette meule de foie, témoins impavides de leurs amours.
00:47Certes, ils n'imaginaient pas qu'une guerre les séparerait, et qu'un traître, le lieutenant Marcelin,
00:52croyant avoir assassiné le galoubet, réussirait à épouser Mionnette et à s'emparer de l'enfant qu'Anselme lui avait fait.
01:00Aujourd'hui, le galoubet, devenu héros de Napoléon, bien connu sous le régime actuel,
01:06et Mionnette, devenu baronne de Bertraud, pleure sans retenue devant le portrait du général Marie de Mionnette.
01:16Comment se fait-il que le lieutenant Marcelin, fils de l'ancien intendant d'Edbertraud,
01:23porte maintenant le nom de son ancien maître ?
01:26Le roi lui a conféré ce titre en récompense de ses services.
01:30Ah, ça ne peut pas.
01:33Ça ne peut pas être !
01:35Je ne connais pas ce roi dont tu parles,
01:38mais il est impossible qu'il récompense les lâches, les traîtres et les assassins.
01:41Pardonne-moi.
01:43Et c'est cet homme que tu as épousé ?
01:46Cet homme dont tu avais horreur autrefois ?
01:47Ah, si tu savais !
01:49Ah oui, bien sûr.
01:50En ta contrainte, ton père t'a forcé.
01:54Par ordre de mon père,
02:03je vivais cloîtrée dans ma chambre.
02:07Le vrai drame commença le jour de la mort de ma pauvre maman.
02:11Ma fille, je viens de recevoir deux lettres.
02:18La première m'apprend que l'homme qui t'a déshonoré est probablement mort.
02:23On a trouvé dans la neige un cadavre que les loups avaient défiguré
02:26et qui ne pouvait être que le sien.
02:28Mais vous pouviez lui annoncer cela avec plus de ménagement, mon oncle !
02:31Moi, je suis un vieux soldat,
02:32dure à la douleur physique ou morale.
02:34Ma fille doit me ressembler.
02:35Le jour de l'enterrement de votre femme, mon oncle !
02:37Dieu est son âme.
02:38Elle, c'était une sainte.
02:41Sors Mettel, j'ai autre chose à lui annoncer.
02:44Même genre que ce que vous venez de lui apprendre ?
02:47Non.
02:49Agréable.
02:50Beaucoup plus agréable.
02:51Alors, sors Mettel ?
02:53Ce ne sera peut-être pas si simple, mon oncle.
02:56C'est bon.
02:58J'attendrai.
03:01Ce ne fut pas si simple.
03:05En effet, pendant plusieurs jours, je fus entre la vie et la mort.
03:10Enfin, je pus me relever et j'entrais en convalescence.
03:25Alors, ma fille ?
03:26Ça va mieux ?
03:32Envoie-le des histoires pour ceux misérables.
03:36Mon oncle, je vous en prie.
03:37Laisse, laisse, mon père est comme ça.
03:39Bien, bien.
03:41Je dois revenir à de meilleurs sentiments.
03:45Je vais maintenant t'apprendre la nouvelle que je voulais te dire le jour où tu es tombé malade.
03:49Je vous écoute, mon père.
03:52Voilà.
03:53Soyez prudent, mon oncle, je vous en supplie.
03:54Votre fille est encore si fragile.
03:57Ce que je vais lui dire ne sera que baume pour elle.
04:01Ma fille, tu vas te marier.
04:06Tu vas te marier ?
04:08Eh oui.
04:10Eh, que veux-tu, le secret de ta faute n'est plus un secret pour personne.
04:14On a beau dire que cette petite est une pauvre enfant que nous avons recueillie, tout le monde sait que c'est ta fille.
04:19Or, je lui ai trouvé un père.
04:22C'est-à-dire un mari pour toi.
04:24Un mari ?
04:26Oui.
04:26Qui ?
04:27Devine.
04:31Là, c'est l'homme qui m'a écrit la deuxième lettre que j'ai reçue le jour de l'enterrement de ta mère.
04:35C'est dans les bras de cet homme que ton galoubet est mort.
04:38C'est lui qui l'a chargé de ses dernières volontés.
04:41C'est à lui qui t'a confié.
04:43Et aussi votre enfant.
04:45Car en mourant, il lui a avoué le secret de votre faute commune.
04:50Or, cet homme t'aime.
04:52Il est encore prisonnier des Russes, mais me dit qu'il ne tendra pas à revenir.
04:57Qui est-ce ?
04:59Le lieutenant Marcellin.
05:04Jamais, mon père.
05:05Mais ?
05:07Vous m'entendez ?
05:08Jamais !
05:10Mais ?
05:10Jamais !
05:11Mais il sera colonel !
05:12Jamais !
05:13Il sera colonel, comprends-tu ?
05:15Colonel !
05:16Colonel.
05:19Colonel.
05:22Quelques mois s'écoulèrent.
05:24Mon père était sombre et ne m'adressait jamais la parole.
05:27Un jour.
05:37Marcellin !
05:38Eh oui, revenons.
05:41Bonjour, Mionnette.
05:43Monsieur.
05:44Le commandant, appelle le commandant.
05:46Vois-tu pas qu'il est commandant ?
05:47Le roi l'a fait commandant.
05:48Le roi ?
05:49Eh oui, le roi qui gouverne en France, le roi.
05:51Je pensais que vous aimiez l'empereur, mon père.
05:54Oui, j'aimais bien l'empereur.
05:56Mon empereur.
05:57Anselme était mon ami.
06:12Il est mort entre mes bras.
06:15Il m'a chargé de veiller sur vous et votre enfant.
06:17Le roi dur.
06:25Continue.
06:27Mademoiselle, Mionnette, cela fait déjà plusieurs jours que je vous ai fait ma demande.
06:31Vous ne m'avez toujours pas répondu.
06:33Avez-vous bien réfléchi ?
06:35C'est toujours non.
06:37Tonnerre !
06:38Plus calme, maître François.
06:41Mademoiselle, Mionnette, se laissera bien fléchir quand elle sera la surprise que je vous réserve.
06:46Le jour de non-nonce.
06:47Oui, non.
06:48Je vais vous faire nommer maire de Prégilbert.
06:51Ça, ça, tu te moques de moi, commandant ?
06:52Absolument pas.
06:55J'attends l'autorisation du roi.
06:57Et Louis XVIII !
06:58Mon père.
06:59Mon oncle.
06:59Quoi, mon père, quoi, mon oncle ?
07:01Qu'est-ce que vous avez, Perruche ?
07:03Maire de Prégilbert.
07:04Moi, tu sais ce qu'il te reste à faire, hein ?
07:06Sinon...
07:06Du calme, maître François.
07:08Je n'épouserai pas, Marcella.
07:09Je ne m'épouserai jamais.
07:11Cela ne sera pas !
07:12Tu...
07:12Tu...
07:14Tu...
07:15Hélas, je ne savais pas jusqu'où irait l'obstination de ces deux hommes.
07:21Mon Dieu, mon Dieu !
07:22Qu'y a-t-il ?
07:23Votre fille !
07:24Oui, votre père et l'officier, ils l'ont emmenée.
07:26Où ? Où sont-ils partis ?
07:27Ils ont bien accès.
07:30Mon père fut inflexible.
07:34Il me dit qu'il ne voulait pas de bâtard dans la famille.
07:37Et puisque ma fille n'avait pas de père,
07:41et que je ne voulais pas lui en donner un,
07:44il l'avait emmenée à l'hospice des enfants trouvés.
07:46Alors, je m'en suis allée à Auxerre,
07:58en compagnie de Suzanne.
08:00Nous allions me frapper à la porte de l'hospice.
08:03On me regarda avec étonnement et on me prouva,
08:05enregistrant maître,
08:06qu'aucun enfant de l'âge et du signalement de ma fille
08:10n'y avait été confié.
08:11Alors, je retournais voir mon père.
08:19Rends-moi, mon enfant !
08:20Rends-le-moi !
08:21Jamais !
08:22Ou alors tu obéiras !
08:23Où est-il, je t'en supplie !
08:24Moi seul le sais !
08:26Épouse-moi cela ou je ne te le rendrai jamais !
08:28Mon enfant !
08:29Mon enfant !
08:30Non !
08:33Alors ?
08:36Alors, j'ai fini par céder.
08:38Mais tu le hais toujours, n'est-ce pas ?
08:55Oh, mon galoubaine !
08:59Ne me demande pas cela !
09:02Ne me demande pas cela !
09:03Mais pourquoi ?
09:05J'ai le droit de savoir !
09:06Soit.
09:10Alors ne m'en veuillez pas si ce qui va suivre est encore plus cruel
09:13que ce que je viens de vous dire.
09:18Vous êtes bien amusée, mon ange.
09:20Ah oui, tout le monde était bien charmant.
09:23Tout le monde n'avait dieu que pour vous, ma femme.
09:25Vous exagérez.
09:27Vous souriez.
09:28Vous m'en voulez toujours ?
09:30Je ne sais plus.
09:31Regrettez-vous vos codes de paysanne alors qu'aujourd'hui toutes vos robes vous viennent de Paris.
09:37Je suis coquette, j'aime être belle et vous savez flatter ma coquetterie.
09:41Parlons d'autre chose.
09:43Avez-vous beaucoup appris aujourd'hui ?
09:45Oui, beaucoup.
09:47Ce que c'est intéressant l'instruction.
09:49Trois professeurs se sont succédés dans mon boudoir.
09:53Ils ne vous ont pas fait la cour, au moins.
09:54Le plus séduisant portait Bézicle et sa barbe n'était guère avenante.
10:01Mais que voulez-vous ? Les savants ne sont point faits pour plaire.
10:04Ne plairais-je plus quand je serai savant ?
10:08Mon adoré, vous me plairez toujours.
10:13Et ce soir, j'ai un cadeau à vous faire.
10:15Ne m'en faites-vous pas déjà beaucoup.
10:18Les toilettes, l'instruction.
10:19Et surtout ma fille que vous élevez comme la vôtre.
10:24Et que vous gâtez de temps.
10:26Justement, mon cadeau l'intéresse aussi.
10:28Je vous annonce que le roi m'a autorisé à changer mon nom de Marcelin
10:31en celui de Bertrand.
10:34Oui, il me fait baron.
10:38Je vous salue, madame la baronne.
10:41Il m'a promis de doter notre fille.
10:44Oh, mon ami.
10:49Alors, tu ne le hais plus.
10:53Non.
10:54Je ne le hais plus.
11:01Donc, tu as cessé de m'aimer.
11:04Il me semble que je t'aime toujours.
11:08Et que puis-je ?
11:13Eh bien, reste avec lui.
11:17Mais je veux mon enfant.
11:19Ton enfant ?
11:21Mais elle n'est plus à toi.
11:23À qui donc est-elle ?
11:24À celui qui lui a donné toute sa fortune.
11:27Et qui lui réserve une dot princière.
11:29De l'argent russe.
11:31De l'argent volé.
11:32Je briserai cet homme.
11:36Je vois.
11:40Tu rapportes l'épreuve de sa trahison.
11:43Oui.
11:44Je les ai là.
11:45Et tu le feras passer devant un conseil de guerre.
11:51Oui.
11:52Et quand tu l'auras fait fusiller, alors tu pourras réclamer ta femme et ta fille.
11:58Seulement, toutes les deux seront déshonorées.
12:03Moi, je serai la veuve d'un homme livré aux supplices.
12:07Et quant à ta fille, il faudra bien que tu dises que c'est une enfant de l'amour.
12:11Si tu veux établir qu'elle n'est pas l'enfant de cet homme.
12:18Et dans le monde où elle vivra, crois-le, tous les déshonneurs se valent.
12:26Tu as raison.
12:29Je ne le dénoncerai pas.
12:33Je vais m'en aller, tu n'entendras plus parler de moi.
12:38Adieu.
12:38Adieu.
12:41Sois heureuse.
12:46Oh mon Dieu, que se passe-t-il ?
12:48Non, ce n'est rien, mademoiselle.
12:51Simplement, nous parlions, votre mère et moi, d'un pauvre soldat que nous avons connu tous les deux.
12:55Et qui est mort.
12:59Oui.
13:02Vous avez été très bonne pour moi, madame.
13:06Mademoiselle, le ciel vous en récompensera.
13:17Adieu.
13:19Je prierai pour vous.
13:22Comment vous partez ?
13:25Mais il faut que vous voyiez mon père.
13:26Ah non, c'est inutile, je vais aller à Paris, je me débrouillerai tout seul.
13:29Mais la recommandation de mon père, vous aurez ouvert toutes les portes.
13:33Mon enfant, tu sais très bien que ton père n'aime pas les soldats de Napoléon.
13:36Mais il l'aimera, lui, j'en suis sûre.
13:39Vous êtes un ange, mademoiselle.
13:43Mais il faut que je parte.
13:46Monsieur,
13:47le général ne rentre que demain soir.
13:53Si vous ne voulez pas le voir, ce que je comprends,
13:56car je ne partage pas les illusions de ma fille,
14:00vous pouvez du moins accepter l'hospitalité que nous vous offrons jusqu'à demain matin.
14:06J'accepte.
14:08Madame,
14:09mademoiselle,
14:11les quelques heures que je passerai en vos compagnies me seront douces.
14:17Si Dieu était bon,
14:23il me laisserait mourir dans ce lit.
14:30Au moins, ce serait elle
14:31qui m'ensevelirait.
14:47Ma mère m'a tout avoué.
15:07Je sais que vous êtes mon père.
15:15Que celui que je respectais
15:16est un prêtre.
15:22Que ma mère est une malheureuse.
15:27Ma petite fille.
15:28Je vous appartiens, mon père.
15:34C'est vous qui avez été le plus malheureux de tous.
15:39Je veux par mon amour
15:40vous apporter l'apaisement.
15:44Partons ensemble.
15:47Tu veux ?
15:48Oui.
15:50Pardon.
15:53Est-ce que tu ne dois pas suivre son père ?
15:58Mon enfant.
16:01Mon enfant.
16:01Mon enfant.
16:18I Jeris.
16:19Non.
16:19Moniec.
16:20Je ningunaUST.
16:22Ma mère.
16:22Mon enfant.
16:23Mon enfant.
16:24On enfant.
16:25Aujourd'hui nous avons peur.
16:28Sous-titrage.
16:29Pourquoi il yitera un bah sour.
16:36Oui.
16:40Moi.
16:45Sous-titrage MFP.
17:15L'histoire pourrait s'arrêter là puisqu'Anselme a retrouvé sa fille et sa fille, n'est-ce point le bonheur ?
17:27Surtout quand au bout de la route il y a la bonne terre de Lyon qui berça l'adolescence du galoubet.
17:33L'histoire pourrait s'arrêter là.
17:35Mais non. Pourquoi ? Parce qu'il reste les bons à récompenser et les méchants à punir.
17:40Afin de permettre à l'auteur de choisir ses châtiments et ses bienfaits,
17:46c'est demain que vous verrez se terminer les aventures du trompette de la Bérezina
17:50avec Dominique Paturel, Christiane Minaggioli, André Oumanski, Sylvie Vanek et Olivier Husneau.
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