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Ce lundi 21 juillet, Mathias Burghardt, directeur général délégué d'Ardian, était l'invité dans Le monde qui bouge - L'Interview, de l'émission Good Morning Business, présentée par Sandra Gandoin. Ils sont revenus sur le renforcement de son rôle de premier actionnaire de l'aéroport d'Heathrow à Londres. Retrouvez l'émission du lundi au vendredi et réécoutez la en podcast.

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Transcription
00:00Avec Mathias Burckhardt, directeur général délégué d'Ardian, société d'investissement au cœur de tout un tas de transitions et de mouvements en ce moment.
00:08Bonjour, merci d'être avec nous ce matin dans la matinale de l'économie, soyez bienvenus.
00:13Beaucoup d'actualités, on va essayer de tout passer en revue.
00:17Ardian renforce déjà son rôle de premier actionnaire de l'aéroport d'Israo à Londres.
00:24Votre fonds d'investissement vient de prendre 10% supplémentaire, ce qui montre la participation à plus de 32%.
00:29En fait, l'aéroport va être largement modernisé dans les prochaines années, c'est le projet.
00:34Quel va être votre rôle dans cette transformation ?
00:38Bonjour Sandra, merci de m'accueillir.
00:40Oui, effectivement, c'est une grande fierté d'être le premier actionnaire du premier aéroport européen, c'est le quatrième au monde également.
00:48Nous avons un projet ambitieux de croissance pour Israo, c'est un aéroport qui est clé pour l'économie britannique,
00:54puisque non seulement c'est le premier, disons, aéroport européen et le premier, bien sûr, en Grande-Bretagne,
01:00mais c'est aussi le premier port, c'est-à-dire que c'est par là que transitent la plus grande partie des marchandises,
01:05en valeur en tout cas, de l'économie britannique.
01:08Aujourd'hui, cet aéroport n'a que deux pistes, à comparer avec Roissy qui en a quatre,
01:13et Skipol qui en a six, donc il est aujourd'hui une contrainte pour la croissance de l'économie.
01:18Donc notre ambition, c'est d'abord avec l'existence, c'est-à-dire avec les terminaux existants
01:23et avec les pistes existantes d'aller plus loin,
01:27et ensuite peut-être, si c'est le souhait des autorités britanniques et des citoyens britanniques,
01:33de croître en créant, en construisant une troisième piste
01:36et permettant ainsi de débloquer la capacité économique pour cet aéroport.
01:42Il y a toute une modernisation à tous les niveaux, évidemment,
01:45mais cette troisième piste, elle est intéressante, parce que comment on fait aujourd'hui
01:48pour développer un point comme celui-là, extrêmement important économiquement pour le pays,
01:53tout en gardant l'œil sur la responsabilité écologique ?
01:57On ne peut pas faire sans.
01:59Absolument. C'est vraiment notre conviction en général,
02:02quand nous investissons dans les entreprises et dans les infrastructures,
02:06c'est qu'il faut qu'on rende nos sociétés plus performantes du point de vue environnemental,
02:10parce qu'en faisant cela, nous créons plus de valeur.
02:12Les entreprises qui n'auront pas cette capacité, effectivement,
02:15à être plus sobre et plus efficaces d'un point de vue environnemental,
02:18en termes d'émissions, en termes de consommation d'eau,
02:21elles seront amenées à perdre de la valeur,
02:24à être moins intéressantes pour les investisseurs ultérieurs.
02:28Et du coup, c'est vraiment notre rôle,
02:30tant en tant que citoyens, mais aussi en tant qu'investisseurs,
02:32de rendre ces sociétés plus performantes.
02:34C'est encore plus vrai pour l'aéronautique,
02:36dont justement beaucoup de personnes, beaucoup de jeunes,
02:40contestent justement les émissions qu'ils provoquent.
02:45Et donc, c'est quasiment un débat existentiel pour l'aéronautique
02:47d'être capable de croître tout en réduisant
02:50et en respectant cette trajectoire net zéro.
02:53Et d'ailleurs, une des raisons pour lesquelles nous avons,
02:55je crois, une très grande convergence avec les autorités britanniques,
02:58c'est que pour nous, cette troisième piste doit être faite
03:01de manière cohérente avec les objectifs de la Grande-Bretagne
03:05de trajectoire en net zéro.
03:07Donc, c'est quelque chose que nous avons en partage
03:08et on va travailler avec le management de la société
03:12et les autorités britanniques pour cet objectif.
03:15Pour avoir toujours ça en tête, je reste sur ce sujet-là.
03:17Vous investissez dans la transition écologique par ailleurs.
03:20Vous avez racheté à Clos, producteur français d'énergie renouvelable,
03:23spécialisé dans l'éolien, le photovoltaïque, le stockage.
03:25Avec ce rachat, sur quoi vous allez accélérer dans les mois qui viennent ?
03:30Je veux dire, quelle est la priorité de ça ?
03:33Alors, c'est une très très belle entreprise,
03:35une des pionnières en France, justement, de l'énergie renouvelable.
03:38L'énergie renouvelable est clé, justement,
03:41pour non seulement faire face aux besoins d'énergie en France,
03:44c'est une énergie qui peut être déployée rapidement,
03:47c'est une énergie qui est devenue pas chère
03:50en termes de coût d'investissement.
03:52Et donc, c'est pour nous, on considère que c'est vraiment
03:55une énergie qui est totalement essentielle
03:59pour justement pouvoir atteindre nos objectifs d'électrification.
04:04On parle beaucoup d'intelligence artificielle, de data center,
04:06et on en a besoin maintenant.
04:08Et donc, on va continuer à améliorer la performance de Dacuio,
04:12et puis surtout, continuer à investir dans toutes les technologies,
04:15le solaire, les batteries stockage, l'éolien,
04:18pour que justement, répondre à ce besoin d'énergie,
04:20d'énergie propre surtout.
04:21C'est intéressant ce que vous dites, parce que le rôle des fonds
04:24est absolument essentiel dans une période où les politiques reculent,
04:28très clairement sur ce sujet.
04:30Il y a une question de prix de l'électricité, évidemment,
04:32de mix énergétique, d'investissement et de coûts,
04:35surtout en ce moment, on parle énormément des coûts.
04:37C'est important pour vous de maintenir ce cap-là sur la transition ?
04:41C'est absolument essentiel, parce que, vous savez,
04:45malheureusement, la situation est claire,
04:49c'est-à-dire que plus on émet de CO2,
04:50plus l'impact sur le climat est important,
04:54et les catastrophes ne vont pas s'arrêter d'un coup,
04:57en fonction des échéances électorales,
04:59elles vont continuer.
05:00Ce coût à la fois humain et financier va continuer à croître,
05:04jusqu'au moment où, effectivement, on espère finalement
05:07l'ensemble, non seulement des citoyens,
05:09mais des politiques vont réagir,
05:11parce qu'effectivement, c'est malheureusement,
05:14on le voit chaque année, on l'a vu récemment au Texas,
05:16on l'a vu en Espagne,
05:18ces catastrophes naturelles sont de plus en plus violentes,
05:21et donc, on n'a pas le choix,
05:23il faut absolument continuer à investir,
05:26et pour la transition énergétique,
05:28c'est vraiment une conviction, à la fois comme citoyen,
05:31mais parce que, comme quelque chose qui s'imposera
05:34de toute façon, c'est une question de temps,
05:36il faut préparer nos entreprises.
05:37Il faut préparer aussi nos entreprises à la défense aujourd'hui,
05:40c'est l'un des grands sujets où les fonds doivent aller,
05:44également, en 2025-2026.
05:46Vous investissez dans la défense,
05:47la direction générale de l'armement a donné le coup d'envoi
05:49récemment à ce nouveau club des investisseurs dans la défense,
05:53pour attirer des capitaux vers les start-up,
05:55les PME, les ETI du pays, dans ce secteur.
06:00Jusqu'ici, il y avait des freins à l'investissement
06:01du private equity dans la défense,
06:02est-ce que cette fois, toutes les barrières sont suffisamment levées ?
06:06Alors, cette charte est très intéressante,
06:08parce qu'elle établit finalement des obligations,
06:11des objectifs communs, à la fois de respect,
06:14bien sûr, des objectifs de souveraineté de la DGA,
06:18de la défense de notre pays,
06:21et en même temps, il y a aussi les obligations
06:24que nous avons vis-à-vis de nos investisseurs.
06:26Donc, c'est en ça que je trouve qu'elle est moderne.
06:29L'idée, c'est non seulement d'investir dans des entreprises dans la défense
06:34ou qui opèrent uniquement dans la défense,
06:36ce qui n'est pas le cas d'Ardian,
06:37mais aussi dans tout l'écosystème de la défense,
06:39c'est-à-dire inciter nos entreprises à travailler plus avec le secteur de la défense.
06:43On sait que l'objectif de l'OTAN et des pays qui en font partie,
06:48c'est d'investir jusqu'à 5% de son PIB dans la défense,
06:52ce qui veut dire qu'en fait, le poids de la défense
06:54va augmenter pour l'ensemble de l'économie.
06:56Donc, inciter et aider nos entreprises
06:57à mieux travailler avec le secteur de la défense,
06:59même si elles ne sont pas des entreprises
07:01à strictement parler du secteur de la défense.
07:03Et puis, la vision d'Ardian,
07:04c'est une vision toujours très liée à la technologie,
07:07et donc, au travers de notre fonds semi-conducteurs,
07:09finalement, aussi, contribuer à cette brique essentielle
07:13de la souveraineté que sont les semi-conducteurs,
07:15y compris dans le domaine de la défense.
07:16Est-ce que les investisseurs sont prêts à mettre l'argent
07:18dans la défense aujourd'hui ?
07:19Est-ce qu'ils ont compris l'urgence de cette situation ?
07:23Je pense que oui, il y a une demande,
07:25y compris notamment des particuliers.
07:27Vous savez qu'une grande partie,
07:29et c'est ce qui ressort du rapport Drahi,
07:31une grande partie, justement, des enjeux de financement
07:34de l'économie et de l'innovation
07:36est liée à notre capacité à mobiliser l'épargne des particuliers.
07:39C'est très important.
07:40Absolument, c'est clé.
07:42C'est-à-dire qu'on sait aujourd'hui
07:43que le capital détenu par les institutionnels
07:47ne va plus croître au rythme précédent,
07:50puisqu'il n'y a plus cette politique des banques centrales
07:53d'alimenter fortement les économies en liquidité.
07:57Donc, c'est l'épargne des particuliers
08:00qui aujourd'hui, essentiellement,
08:02ou plus largement investit,
08:04surtout dans des épargnes sans risque,
08:06de la mobiliser dans, justement, ce qui est productif.
08:09Et c'est notre rôle, et notamment dans le secteur de la défense,
08:11mais pas seulement de l'innovation.
08:13Il faut changer, effectivement, de logiciel par rapport à ce risque.
08:16Dernier thème, parce qu'il nous reste une minute.
08:18Vous avez aussi mis le souhait de vendre vos parts dans Grands Frais.
08:21Où en est l'opération aujourd'hui, à juillet 2025 ?
08:25Alors, nous sommes rentrés il y a 8 ans.
08:28Nous sommes très fiers d'abord du bilan.
08:31Nous avons travaillé avec le fondateur Denis Dumont
08:34en tant que co-actionnaire.
08:35Nous avons travaillé, et nous travaillons avec Jean-Paul Moschet,
08:39qui est un dirigeant formidable.
08:41L'idée, c'est donc de continuer à travailler
08:43et à accompagner cette entreprise.
08:45Nous avons, je crois, depuis notre entrée,
08:47multiplié par 4, le chiffre d'affaires par 2,5 les magasins.
08:50Pourquoi vous sortez alors ?
08:51Alors, pour l'instant, nous n'avons pas pris cette décision de sortir.
08:54Mais, de toute façon, chaque fois que nous investissons dans une entreprise,
08:58toute l'addition d'entrée et de sortir
09:00se fait toujours en concertation avec les dirigeants et nos co-actionnaires.
09:04Lorsque, finalement, on considère que notre contrat a été rempli,
09:07que le projet pour lequel nous sommes rentrés est fini,
09:09à ce moment-là, nous sortons.
09:10Pour l'instant, nous n'avons pas pris de décision.
09:12Et ça permettra de mettre de l'argent, peut-être, ailleurs, effectivement.
09:14Vous reviendrez sur ce plateau pour nous en parler dans les détails.
09:17Merci beaucoup, Sandra.
09:18Merci, Mathias Birgarde, d'être venu directeur général d'Arzion,
09:20Société d'investissement française.
09:23Merci d'être venu.

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