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Terres de Mission reçoit Philippe Maxence, directeur du périodique catholique "L'Homme nouveau", qui vient d'éditer un livre passionnant de Gilbert K. Chesterton, le grand écrivain britannique : "Plaidoyer pour une propriété anti-capitaliste" (Ed. de L'Homme nouveau) – excellente occasion de parler de la doctrine sociale de l'Eglise et du distributisme, cette "troisième voie" entre le libéralisme et le socialisme.
Puis, Guillaume de Thieulloy évoque quelques livres : "Mon livre de prières" de l'abbé Laurent Goy (Via Romana), "Le scapulaire" du Fr Cyril de la Compassion de Marie ocd (Ed. du Carmel), "La Rencontre - Saint Benoît et sainte Scholastique" de Henri Ghéon (St Léger) et "Saint Jérôme" d'Anne Bernet (Clovis).

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Transcription
00:00Le compte à rebours est lancé. La mobilisation massive doit se poursuivre d'ici le 20 juillet.
00:07Mettez TVL hors de danger.
01:00Bonjour chers amis téléspectateurs.
01:04Très heureux de vous retrouver pour une nouvelle édition de Terre de Mission, l'émission religieuse de TV Liberté.
01:09La dernière émission de l'année scolaire ou universitaire, comme vous voudrez.
01:14La semaine prochaine, en tout cas, je quitte Paris.
01:19Mais au programme de cette dernière émission, deux séquences.
01:22La première avec Philippe Maxence, le directeur de L'Homme Nouveau,
01:25qui nous présentera l'une des dernières éditions de L'Homme Nouveau.
01:30Un plaidoyer pour une propriété anticapitaliste du grand écrivain britannique Chesterton.
01:35Et puis ensuite, je vous proposerai moi-même quelques pistes de lecture, là aussi pour l'été.
01:41J'ai quelques livres à vous conseiller.
01:43Et bien, bienvenue sur le plateau d'Auteur de Mission.
01:59J'ai le plaisir d'accueillir Philippe Maxence. Bonjour Philippe.
02:01Bonjour Guillaume de Toulouin.
02:02Vous êtes le patron de L'Homme Nouveau, la revue, et des éditions de L'Homme Nouveau.
02:08Et c'était ce dernier titre que je vous reçois aujourd'hui, puisque vous venez de publier un livre de Chesterton.
02:15Vous êtes un grand Chestertonien.
02:19Un livre de Chesterton qui s'intitule « Plaidoyer pour une propriété anticapitaliste ».
02:25Alors, d'abord, est-ce que vous pourriez nous présenter un peu Chesterton, parce que tous les téléspectateurs ne le connaissent pas ?
02:31Oui, Chesterton, c'est un écrivain anglais qui est né en 1874 et qui est mort en 1936,
02:38donc pour déjà le situer dans le temps, qui est un écrivain assez flamboyant,
02:45qui s'est fait remarquer très rapidement au début de sa carrière comme journaliste chroniqueur
02:53et comme écrivain à la fois de romans et d'essais, notamment deux essais,
03:01l'un paru en 1905 qui s'appelle « Hérétique » et l'autre paru en 1908 qui s'appelle « Orthodoxie »
03:06qui se répond de l'un l'autre.
03:09Ce qui est intéressant dans cette histoire, c'est qu'en fait, à travers « Hérétique »,
03:14qui s'en prenait aux grands intellectuels de son époque, en disant, voilà,
03:20tous leurs discours sont tout à fait cohérents, parfaitement logiques, etc.
03:24Sauf que la base de départ est complètement fausse.
03:29Et donc, il préconisait de repartir sur la philosophie classique qui est héritée du Moyen-Âge.
03:37Et dans cette Angleterre du début du XXe siècle,
03:43il a été identifié très vite comme un catholique romain,
03:46c'est-à-dire comme un papiste,
03:48qui en faisait un double, quasiment un traître,
03:51un traître à l'Empire britannique,
03:55puisqu'il était, se disant, soumis à une puissance étrangère qui est Rome.
03:59En fait, il n'était pas catholique encore.
04:01Il se convertira au catholicisme en 1922.
04:05Donc, il avait quand même un âme de temps assez important.
04:08Et là, il va se faire connaître comme un grand apologiste.
04:13– Du catholicisme.
04:13– Et du catholicisme, avec des engagements très divers.
04:18Donc, à la fois son œuvre journalistique, son œuvre romanesque.
04:21C'est notamment lui qui, en 1910, met au monde un personnage de roman
04:27qui est le Father Brown, donc un prêtre catholique qui est un enquêteur
04:31et qui résout un certain nombre d'énigmes grâce à sa connaissance de l'âme humaine.
04:38Ce n'est pas du tout l'enquêteur moderne que l'on connaît aujourd'hui
04:40qui fait appel à tout un appareil scientifique.
04:44C'est au contraire un homme qui connaît l'homme, au fond.
04:48Voilà.
04:49Donc, Chesterton va se faire connaître comme un grand défenseur du catholicisme.
04:56et également, pour en revenir peut-être à un autre sujet,
05:01comme une voie politique et économique
05:05qui défend une sorte de troisième voie entre le capitalisme libéral,
05:12le grand capitalisme, le grand monopole,
05:14et le socialisme étatique, en gros, entre New York et Moscou.
05:21– Et alors, évidemment, c'est de ça surtout qu'on va parler.
05:24« Plédoyer pour une propriété anticapitaliste ».
05:27Le titre est un peu flash, choquant.
05:32– Provoquant.
05:33– Provoquant.
05:33– Je ne sais pas comment il faut dire.
05:35– Qu'est-ce que ça veut dire exactement que Chesterton
05:38est opposé au capitalisme ?
05:41Parce que si on est opposé au socialisme,
05:43c'est qu'on défend le capital, non ?
05:44– Oui, c'est ça, tout à fait.
05:46C'est en tout cas ce qu'on croit généralement.
05:50Alors d'abord sur le titre, puisque vous m'interrogez dessus,
05:52ce n'est pas le titre d'origine de l'œuvre.
05:55En anglais, ça s'appelle « Outline of sanity ».
05:57On a estimé que c'était difficilement traducible,
06:01en tous les cas audible tout à fait pour les oreilles françaises
06:06par rapport au sujet même.
06:08Donc c'est un plaidoyer, parce que Chesterton défend une vision
06:12très précise de l'organisation sociale et économique.
06:16elle est anticapitaliste parce que sa grande idée,
06:19c'est qu'en fait le capitalisme tel qu'il s'est institué,
06:27et notamment dans les pays anglo-saxons, conduit au monopole.
06:31C'est-à-dire qu'il y a effectivement des propriétaires
06:33qui détiennent le capital, mais ils sont en nombre réduit.
06:37– Et de plus en plus réduit.
06:38– Et de plus en plus réduit.
06:39Lui, son idée, c'est de dire, le problème,
06:42ce n'est pas qu'il y ait des propriétaires.
06:45Le problème, c'est qu'il n'y ait pas assez de propriétaires
06:48et que tout le monde ne soit pas propriétaire.
06:50Et quand il dit propriétaire, ce n'est pas simplement propriétaire
06:53au sens où on est propriétaire de son appartement,
06:56de sa maison, de sa voiture, ce qui est déjà une très bonne chose.
07:00C'est de dire propriétaire de ses moyens de production.
07:04Et il met en parallèle, de ce point de vue-là,
07:06le capitalisme que moi, je vais appeler monopoliistique ou libéral,
07:10en fait, il le met en parallèle avec le socialisme
07:12en disant que c'est deux erreurs voisines, jumelles, en fait,
07:17qui conduisent au monopole.
07:19Le monopole d'un petit nombre de gros capitalistes, en fait,
07:24et le monopole de l'État qui détient tous les pouvoirs
07:28et tous les moyens de production.
07:29– Oui, le style de Chessarton est très agréable à lire
07:33et il a un talent pour le paradoxe qui est assez fascinant.
07:37Mais ce que je trouve très frappant dans sa façon de présenter les choses,
07:40c'est…
07:41Donc, vous nous dites que le communisme serait vraiment une horreur
07:45parce que l'État possèderait tout.
07:46Mais dans la pratique, ce que vous nous proposez,
07:48c'est quelque chose où cinq familles ou cinq trusts possèdent tout
07:53et la différence n'est pas suffisamment importante
07:56pour qu'on se batte pour votre système.
07:59Et franchement, je trouve ça extrêmement puissant comme…
08:03Alors, évidemment, c'est un peu caricatural,
08:05il y a plein de choses qu'on peut critiquer là-dedans,
08:07mais c'est assez puissant quand même comme critique du libéralisme.
08:12Je pense d'ailleurs que ce serait plus logique d'appeler ça libéralisme
08:15au sens idéologique du mot.
08:16– Oui, oui, c'est plutôt ça, effectivement.
08:19C'est plutôt le libéralisme économique qu'il vise,
08:23mais avec la concentration, en tous les cas…
08:24– Du capital entre…
08:26– Du capital.
08:26Et effectivement, il essaye de s'adresser dans ce livre
08:34à ceux qui sont…
08:36Il faut se replacer dans l'époque.
08:37On est avant la Seconde Guerre mondiale.
08:401917, prise du pouvoir par les bolcheviques en Russie,
08:45qui va devenir l'URSS, en s'étendant d'ailleurs,
08:49et on a l'image véhiculée par la propagande anticommuniste,
08:53du communiste avec le couteau dans les dents.
08:56Donc, c'est la grande peur, le communisme.
08:57– Bien sûr.
08:58– Et l'Angleterre, qui est une nation de commerçants,
09:04évidemment de…
09:06– A pas tenter par le communisme, mais à peur du communisme.
09:09– Et donc, lui, il dit, je ne vais pas tellement m'attaquer au communisme,
09:12parce que c'est évident, on est tous contre, en somme.
09:14Il y a une infime partie et de gens qui sont communistes.
09:19Mais en revanche, ce que vous dénoncez chez le communisme,
09:22comme vous l'avez très bien dit, Guillaume,
09:23eh bien, on l'a à travers le capitalisme.
09:25Donc, il y a un vrai problème auquel on est confronté en Angleterre.
09:29Il faut le résoudre.
09:31Et pour le résoudre, ce n'est pas en…
09:33Contrairement à ce que dit un autre écrivain,
09:35qui est un de ses amis, Georges Bernard Shaw,
09:38ce n'est pas en supprimant la propriété privée.
09:39C'est au contraire en la diffusant le plus largement possible,
09:44le plus possible à tous les niveaux de la société.
09:49Il le dit autrement, parce qu'il s'en prend beaucoup à l'aristocratie anglaise,
09:53donc qui est propriétaire, faisant allusion aux arbres généalogiques
09:58et de chaque famille.
09:59Il dit, chaque famille a son arbre généalogique.
10:01Ce qu'il faudrait, c'est planter une forêt.
10:03– Oui, c'est ça.
10:03– Pour qu'une forêt d'arbres généalogiques,
10:05donc pour qu'il y ait une forêt et de propriétaires.
10:09– Alors, peut-être qu'on peut d'ailleurs faire une petite remarque
10:13sur cet aspect aristocratie.
10:16L'aristocratie anglaise a profité de la réforme anglicane,
10:20enfin d'Henri VIII, pour se polier tous les biens d'église.
10:23Et donc, en fait, ce que nous, en France,
10:25on appelait les dynasties bourgeoises ou orléanistes,
10:29en fait, ça existe depuis quatre siècles précédents en Angleterre.
10:33– En Angleterre, oui.
10:34– Et Chesterton dit, et je trouve que c'est assez bien vu,
10:36que l'une des raisons pour lesquelles ce type de capitalisme
10:40s'est si bien diffusé en Angleterre,
10:42c'est qu'il y avait déjà un terrain propice,
10:44il y avait déjà une classe de possédants
10:46et une classe d'opprimés, d'esclaves, en quelque sorte.
10:48Et donc, cette lutte des classes, elle existait, en fait,
10:51j'allais dire, avant la modernité, avant la révolution industrielle.
10:54– Et avant Marx.
10:54– Oui, mais tout à fait.
10:57Et l'aristocratie anglaise, d'ailleurs,
11:01n'a pas simplement spolié les biens de l'Église,
11:04elle a aussi contrôlé la monarchie.
11:07– Oui, absolument.
11:08– Contrairement à la monarchie française,
11:10qui a fait le processus inverse.
11:14Alors, on peut tirer le bilan,
11:16mais l'aristocratie anglaise était toute puissante.
11:20Alors, il va y avoir la montée de la classe bourgeoise,
11:24évidemment, qui va aussi détruire un peu cet équilibre,
11:28mais, en tous les cas, il y a des très gros possédants,
11:31c'est institué depuis longtemps, depuis des siècles,
11:34et de ce fait-là, comme vous le dites très bien,
11:36il y a une masse de gens qui n'ont rien, en fait,
11:40qui ne peuvent pas utiliser les bois,
11:42qui ne peuvent pas…
11:43Enfin, même la nature,
11:45qui est normalement à disposition de tout le monde,
11:46ils ne peuvent pas en avoir l'usage.
11:49Donc, il y a un vrai problème, et de ce côté-là.
11:52Et c'est vrai que Chesterton,
11:54qui est lui-même issu de la classe bourgeoise très moyenne,
11:57est un critique féroce,
12:00très féroce de l'aristocratie.
12:03Dans un autre de ses livres,
12:08qui est un roman,
12:12il met en scène, justement, l'accord
12:15entre la grande aristocratie libérale
12:19et le monde musulman, enfin, turc,
12:22pour en serrer, justement, l'Angleterre traditionnelle,
12:27un peu mythique et un peu rêvée chez Chesterton,
12:29Mary England, mais voilà, c'est cette idée-là qui le défend.
12:33– Mais ce monde mythique et rêvé du Moyen-Âge,
12:38pour faire simple,
12:38c'est aussi ce qui a permis l'élaboration
12:41d'une doctrine sociale de l'Église,
12:42parce qu'on a la même chose en France,
12:44les catholiques sociaux rêvent aussi à un monde de corporations
12:48où tout se serait bien passé.
12:50Au XVIIIe siècle, les corporations,
12:51ça ne se passait pas si bien que ça.
12:52Mais il n'empêche que c'est quand même plus sain
12:56d'avoir un accord entre les patrons et les ouvriers
13:00et qu'ensemble, ils possèdent leur outil de production,
13:03plutôt que d'avoir cette espèce de guerre de tous contre tous
13:06qui est le prof de la modernité,
13:08qui est au cœur même du message politique de la modernité.
13:11– Absolument.
13:12– Ça, tout à fait.
13:13Sur la doctrine sociale de l'Église,
13:16dans un autre livre qu'on a édité de Chesterton,
13:19L'Église catholique et la conversion,
13:20il a ce mot où il dit que dans sa jeunesse,
13:24il a été tenté par le socialisme.
13:27Et puis, ils ont entendu un vieux monsieur lointain
13:30qui émettait des idées,
13:33qui les a un peu interrogés, lui et ses amis.
13:39Et ce vieux monsieur, c'était Léon XIII,
13:41qui est de publier l'encyclique sociale Rerum et Novarum.
13:45Ils se sont dit, mais ce vieux monsieur, en fait,
13:48a l'air d'être complètement déconnecté de la réalité
13:53parce qu'il est sur le trône à Rome,
13:57il dirige une vieille institution…
14:00– Réactionnaire et poussiéreuse.
14:01– Réactionnaire et poussiéreuse.
14:03Et pourtant, ce qu'il exprime, mieux que ce que nous exprimons,
14:06c'est le problème qu'il faut régler.
14:08Il en donne les…
14:09– Il donne les clés.
14:10– Il en donne les clés et les moyens d'en sortir.
14:13Et c'était l'analyse, effectivement, Rerum Novarum,
14:16c'est l'analyse assez bien vue des ravages de révolutions industrielles,
14:22mais mise en rapport, ce qu'on oublie un peu trop souvent,
14:25avec les ravages précédents de la révolution de 1789,
14:29révolution politique, celui de la révolution économique,
14:32et le deux faisant le monde dans lequel nous sommes.
14:35– La doctrine sociale de l'Église doit s'intégrer dans une doctrine morale tout court
14:40qui est… enfin, il y a un ordre, en fait.
14:44– Il y a un ordre, tout à fait.
14:45– Et donc, on fête cette année le centenaire de l'encyclique sur les Christerois.
14:50Si on n'a pas d'abord ça, on ne peut pas avoir de défense de la monarchie qui tienne,
14:53on ne peut pas avoir derrière une défense de la corporation,
14:55on ne peut pas… tout le reste s'effondre, en fait.
14:57Alors, on peut, mais c'est aussi poussiéreux que pour le coup,
15:00que le fascisme, ça ne supporte pas très bien la modernité, pour le coup.
15:05– Oui, tout à fait.
15:06– Ça se démode très vite.
15:07– Ça se démode extrêmement vite.
15:10Et ce n'est pas forcément en phase avec les problèmes qui se posent au fil du temps,
15:17si on n'a pas des principes qui donnent une armature…
15:22– Une anthropologie et une théologie qui tiennent un peu la route, quoi.
15:25– Absolument.
15:26– Là, c'est d'ailleurs assez frappant,
15:27dans ce plaidoyer pour une propriété anticapitaliste,
15:29à plusieurs reprises, on sent que la critique,
15:32alors qu'il n'aborde jamais comme ça,
15:34mais que la critique principale, qui porte contre Ford en particulier,
15:38qui est une de ses têtes de Turc manifestement,
15:40c'est qu'il ne comprend rien aux gens qu'il emploie.
15:43Il pense que ces gens sont nés pour être tournevis
15:45et mettre une roue sur une voiture.
15:48– Alors, il y a Ford, évidemment, qui est le grand homme de l'époque,
15:53mais on pourrait trouver des exemples beaucoup plus récents, en fait.
15:59En fait, dans nos vies professionnelles, même plus largement,
16:04on nous demande de laisser notre personnalité, ce que nous sommes…
16:08Alors, je sais bien que le management fait beaucoup de progrès,
16:11qu'on n'est plus au XIXe siècle, ça se choubille d'accord,
16:14mais globalement, j'entendais encore,
16:17au moment où nous enregistrons cette émission hier,
16:20donc un de mes amis qui était directeur financier dans un grand groupe,
16:27me dire qu'il avait eu des problèmes quand il avait parlé avec un…
16:31comment dire, avec un de ses employés, comme ça,
16:35de questions religieuses,
16:37ça avait été entendu par une autre personne qui l'avait dénoncée,
16:40et on lui avait dit, tu penses ce que tu veux,
16:43ce n'est pas un problème, on ne va pas faire la chasse,
16:44mais ça, tu le laisses au vestiaire, ce que tu fais le dimanche,
16:47on s'en fiche, mais…
16:49– À condition que ça ne vienne pas ici.
16:50– Voilà, tu laisses ça, voilà, tu te coupes en deux.
16:53– Sauf que c'est de la schizophrénie pure et simple.
16:55– C'est de la schizophrénie pure et simple,
16:56et je ne suis pas sûr même que ce soit très efficace,
16:58en termes de…
16:59– Absolument, de management tout court.
17:01– De management, d'efficacité professionnelle, etc.
17:04– Merci beaucoup, cher Philippe.
17:06Donc Gilbert Chesterton,
17:07plaidoyer pour une propriété anticapitaliste,
17:09chers amis téléspectateurs,
17:12franchement, ça vaut la peine,
17:14c'est donc paru aux éditions de l'Âme Nouveau,
17:16ça coûte 14,50 euros,
17:18et ça fait 338 pages,
17:20et franchement, c'est 338 pages de bonheur.
17:22– Merci Philippe.
17:23– Merci beaucoup.
17:24– Nous revenons sur le plateau Terre de Mission,
17:38et comme je vous l'ai annoncé tout à l'heure,
17:39je vous propose quelques pistes de lecture pour l'été,
17:43voire pour plus longtemps,
17:44puisque je vais commencer par un livre de prières de l'abbé Goua,
17:49enfin, c'est des prières qui ont été réunies par l'abbé Laurent Goua,
17:52préfacées par Don Courot, qui est le père abbé de Triore.
17:56C'est un petit livre de prières qui est paru chez Via Romana,
18:00qui coûte 13 euros et qui fait 240 pages.
18:02Vous avez toutes les prières « classiques » de l'Église catholique en France,
18:09les litanies, des prières de grands saints français en particulier.
18:15Voilà, un très beau petit recueil que nous devrions tous avoir dans nos poches ou sur nous.
18:21C'est une très belle façon de rester unis à l'esprit de prière de l'Église,
18:26puisque je vous rappelle quand même qu'au-delà des diverses polémiques
18:31qui émaillent de plus en plus souvent la vie de l'Église en France,
18:37et évidemment le cœur du métier, entre guillemets, du catholique
18:42n'est pas vraiment de polémiquer, mais de prier et de préparer son salut.
18:46Voilà, fin de la petite parenthèse vaguement pieuzarde.
18:51Donc en tout cas un très beau petit livre de prières
18:54que je ne saurais trop vous conseiller, qui est vraiment très agréable à utiliser.
18:57Deuxième livre que je vous conseille,
19:01un livre d'un carme, Cyril de la compassion de Marie,
19:05sur le scapulaire.
19:06Alors vous savez que les carmes ont en particulier cette caractéristique
19:10d'être dévouées au Mont Carmel, la Notre-Dame du Mont Carmel,
19:14et ils ont un scapulaire que les fidèles peuvent recevoir aussi,
19:19c'est très encouragé d'ailleurs,
19:21de porter le scapulaire du Mont Carmel,
19:24y compris quand vous n'êtes pas religieux.
19:26Et donc Cyril de la compassion de Marie
19:28vous propose une petite méditation,
19:31une petite explication de ce que c'est que le scapulaire,
19:33voilà, idéalement pour vous préparer à le recevoir.
19:37Donc ça s'appelle Le scapulaire,
19:39privilège offert par Notre-Dame du Mont Carmel.
19:41C'est paru aux éditions du Carmel, c'est assez logique.
19:44C'est un livre qui coûte 19 euros et qui fait 170 pages,
19:49très facile d'accès, même si c'est très profond.
19:52L'avantage des carmes, c'est que vous savez peut-être
19:57que c'est une congrégation qui est très consacrée à la prière,
20:01c'est des fils de Saint Jean de la Croix et de Sainte Thérèse d'Avila,
20:04donc ils passent beaucoup de temps en oraison,
20:08et par ailleurs ils ont la réputation d'être des très grands homistes,
20:11ce qui pour votre serviteur est une excellente garantie de qualité
20:15pour une congrégation.
20:17Mais voilà, c'est un livre qui est à la fois solide spirituellement
20:20et théologiquement, donc je ne saurais trop vous le conseiller.
20:25Troisième livre d'Henri Guéon,
20:28je ne sais pas si vous connaissez Henri Guéon,
20:30pas Guénon, j'ai bien dit Guéon, G-H-E-O-N,
20:34qui est un dramaturge français du début du XXe siècle,
20:38qui s'est converti au catholicisme en 1915
20:42et qui a écrit un certain nombre de pièces de théâtre.
20:47Là, les éditions Saint-Léger viennent de republier,
20:52je crois que ça avait déjà été publié,
20:54mais viennent de republier la rencontre Saint-Benoît-Sainte-Scolastique,
20:58donc Saint-Benoît le père du monachisme en Occident
21:00et Saint-Scolastique qui est un peu la mère démoniale d'Occident,
21:06même si c'est un peu moins connu que Saint-Benoît.
21:11Voilà, là aussi très profond, c'est une langue sublime,
21:14c'est un grand auteur, bien avant de se convertir,
21:17c'était un grand auteur, c'était un familier,
21:19vous savez, de la NRF, la grande revue de Gallimard,
21:22donc il était très lancé dans le milieu littéraire avant sa conversion
21:26et il est resté, après sa conversion, un très grand littérateur
21:30et d'ailleurs je crois qu'il est rentré en religion après sa conversion.
21:36Voilà, la rencontre Saint-Benoît-Sainte-Scolastique,
21:38une très belle pièce, oui, c'est pas très facile à jouer
21:44mais c'est une pièce de théâtre, là aussi très profonde
21:50et très joliment écrite.
21:52Pardon, je dis joliment écrite, ça donne un côté un peu condescendant
21:55mais c'est pas du tout ça, je suis très admiratif de la langue de Guéon
21:58mais voilà, je voulais simplement dire que c'était vraiment une grande langue,
22:03une belle œuvre littéraire.
22:05Et puis dernier ouvrage que je voulais vous conseiller,
22:09Dan Bernay, qu'on ne présente plus ici, j'imagine,
22:13qui vient de faire une impressionnante biographie de Saint-Jérôme.
22:17Vous connaissez sûrement au moins de nom Saint-Jérôme,
22:19vous savez que c'est un grand lettré de l'Antiquité latine
22:24qui a traduit la Bible du grec au latin,
22:29c'est l'auteur de la Vulgate, enfin c'est pas l'auteur,
22:31c'est le traducteur de la Vulgate
22:32qui est la Bible qu'on utilise, enfin qui est encore une des grandes traductions disponibles pour nous.
22:41Vous savez qu'en gros, la version grecque c'est les Septantes,
22:45la version hébraïque c'est les Massorètes
22:47et la version latine c'est celle de Saint-Jérôme
22:49qui s'appelle la Vulgate,
22:50qui a remplacé une traduction beaucoup moins bien traduite
22:53qui s'appelait la Vetus Latina mais donc la Vulgate est très solide du point de vue des…
23:01donc il a fait beaucoup d'efforts sur les manuscrits et tout ça,
23:03donc il a vraiment travaillé la traduction.
23:05Et par ailleurs, là aussi c'est une langue sublime,
23:08alors évidemment on est probablement moins bon en latin qu'en français,
23:12mais si vous avez déjà écouté de la psalmodie dans les monastères,
23:17la psalmodie latine,
23:18c'est des psaumes qui sont traduits par Saint-Jérôme
23:21et qui sont extraordinairement mélodieux.
23:24Maurras parlait, quand il n'était pas encore catholique,
23:26il parlait de la poésie du Brévière,
23:29c'est à Saint-Jérôme en particulier qu'on doit cette poésie du Brévière.
23:32Donc voilà, Saint-Jérôme est un immense saint,
23:34un des grands pères de l'Église latine,
23:36on parle souvent des quatre pères de l'Église latine,
23:39des docteurs de l'Église latine,
23:40il y a Saint-Jérôme, il y a Saint-Augustin qui est probablement le plus grand,
23:43Saint-Ambroise,
23:43et le quatrième, ça doit être Saint-Léon ou Saint-Grégoire,
23:47je ne sais plus, mais donc un pape.
23:49Voilà, en tout cas,
23:50Anne Bernay vient de nous proposer,
23:52de nous offrir une magnifique
23:53biographie de Saint-Jérôme.
23:57Vous savez que Saint-Jérôme disait
23:58« Ignorer les Écritures, c'est ignorer le Christ ».
24:02J'allais, c'est peut-être un peu gonflé quand même,
24:04j'allais ajouter qu'ignorer
24:05la biographie d'Anne Bernay de Saint-Jérôme,
24:07c'est ignorer tout Saint-Jérôme,
24:09ce n'est pas tout à fait vrai,
24:10mais ça vaut vraiment la peine de la lire.
24:12En tout cas, j'ai appris plein de choses
24:13dans cette biographie.
24:16Alors, je ne prétends pas du tout
24:16être un grand spécialiste de l'Antiquité latine,
24:18mais je pense que vous apprendrez,
24:21chers amis, beaucoup de choses
24:22en lisant cette biographie.
24:24Donc, il fait 414 pages
24:25et coûte 27 euros
24:27et qui est paru aux éditions Clovis.
24:30Voilà, pour résumer,
24:32mon livre de prière chez Via Romana,
24:34« Le scapulaire » du frère Cyril de la Compassion
24:37de Marie aux éditions du Carmel,
24:39Henri Guéon, « La rencontre Saint-Benoît-Sainte-Scolastique »
24:41aux éditions Saint-Léger
24:42et Anne Bernay, « Saint-Jérôme »
24:45aux éditions Clovis.
24:47Ainsi s'achève notre émission.
24:50Donc, comme je vous disais,
24:51moi, je prends quelques semaines hors de Paris
24:54à partir de la semaine prochaine.
24:58Donc, la semaine prochaine,
24:59je ne sais plus si Jean-Pierre Mojand
25:01fera une émission,
25:02mais en tout cas,
25:02nous, nous nous retrouvons à la rentrée.
25:05Très bon été à tous
25:06et d'ici là,
25:06que Dieu nous garde.

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