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Transcription
00:00Pendant les vacances, êtes-vous capable de couper votre téléphone portable ?
00:04C'est votre débat du jour, Jean-Pierre, avec les auditeurs d'Europe 1.
00:08Vous nous appelez, hein, toujours au standard Europe 1, 01, 80, 20, 39, 21, appels non surtaxés.
00:13Alors avant de prendre les appels, j'aimerais saluer Alexis Péchard qui est avec nous en ligne.
00:17Vous êtes addictologue, président de GAE Conseil.
00:20C'est une structure, en quelque sorte, qui fait de la prévention.
00:23Vous avez publié un livre « Tous accros aux écrans » chez Mardaga.
00:26Alors, nous sommes une émission sérieuse, on l'a dit, qui ne se prend pas au sérieux.
00:30Notre question de débat sur la capacité de couper notre téléphone,
00:33il y a de vraies questions de santé qui se posent.
00:35Alors, racontez-nous comment se définit, en quelque sorte, l'addiction au téléphone, Alexis.
00:41Bonjour Jean-Pierre, merci pour cette invitation.
00:45Effectivement, on a ce qu'on appelle d'une part la dépendance aux écrans,
00:49et d'autre part, la dépendance aux activités que l'on peut avoir en ligne.
00:53Donc déjà, il faut faire un petit peu la part des choses.
00:56On va avoir des personnes qui vont développer une dépendance, une technodépendance à l'outil,
01:00qui vont se sentir mal si leur téléphone portable ne marche plus,
01:04s'ils l'ont égaré, s'ils l'ont perdu, s'ils l'ont oublié chez eux avant de partir à un rendez-vous ou que sais-je.
01:11Et puis, il y a toutes ces activités, bien évidemment, en ligne, les réseaux sociaux,
01:14les sites d'information en continu, les jeux d'argent, etc.
01:17Il y a un certain nombre d'activités qui sont, là encore, à caractère addictif ou addictogène.
01:22Ça se caractérise par un besoin irrépressible de pratiquer ces activités en ligne,
01:26de se connecter jusqu'au point d'anticiper parfois ce qui pourrait se passer si on ne se connecte pas,
01:32ce qui va être générateur d'anxiété.
01:34Cette addiction porte un nom, c'est l'homophobie,
01:38c'est-à-dire lorsqu'une personne ne quitte jamais, jamais son téléphone des yeux.
01:41C'est grave docteur, non ?
01:42Alors, effectivement, ça se caractérise comme ça.
01:46Ça prend encore même d'autres formes, avec l'anticipation de rater un moment numérique.
01:51On parle du syndrome FOMO également, quand on parle de ça.
01:54Ça se caractérise également dans nos comportements sociaux.
01:58Vous avez peut-être déjà vu ces personnes dans la rue ou dans le métro à Paris
02:01qui vous heurtent légèrement parce qu'ils sont tête penchée et qu'ils marchent sur leur téléphone portable.
02:07On parle du phénomène SMOMBI, cette contraction entre zombies et smartphones.
02:10On peut parler des phénomènes de Feubing également,
02:12qui sont cette contraction entre l'utilisation du téléphone et le fait de snobber quelqu'un.
02:17Donc, vous êtes sur une réunion, vous êtes au restaurant, au café, etc. avec un proche.
02:20Et puis finalement, votre écran vous hape avec une notification ou un strict avec une application
02:26qui vient vous dire maintenant il faut continuer ta série, ne l'oublie pas, tu continues.
02:31Et où à ce moment-là, vous snobber, vous ratez à un moment dit réel
02:35parce que vous êtes pris par cet intent digital.
02:38Philippe Candeloro, accro au téléphone ou pas ?
02:40Alors, je ne suis plus dans le premier cas de figure.
02:42Moi, c'est le travail qui m'oblige à être souvent sur l'écran.
02:46Mais je ne suis pas très réseau sociaux parce que justement, ça prend du temps.
02:49Tu passerais ta journée à faire que ça et ça, c'est compliqué.
02:52Après, c'est un outil extraordinaire, le téléphone.
02:54Je regarde avant pour filmer un triple accès, il fallait le gros machin VHS,
02:58il fallait sortir la cassette, le mettre dans un petit combo.
03:00Regardez, donc tu pernais un quart d'heure.
03:02Là, avec un téléphone, tu filmes tout et tu repasses tout.
03:04C'est pour ça que le sport progresse aussi.
03:06Alors, avant de prendre Ethan qui est ton téléphone,
03:09expliquez-nous quels sont les problèmes et les pathologies
03:11qui peuvent se déclencher avec une trop grande utilisation de son téléphone, Alexis.
03:15Alors, vous avez les conséquences, elles vont être aussi bien
03:18pour les personnes qui sont dites hyper connectées,
03:20qui passent un nombre d'heures importants sur les écrans,
03:23que pour les personnes qui vont être cyber dépendantes
03:25et qui sont vraiment dans la maladie, dans l'addiction.
03:28Là, on est dans une maladie chronique,
03:30avec un usage continu, une perte de contrôle, etc.
03:32Les conséquences, elles vont être aussi bien pour la santé physique,
03:36avec une augmentation de tous les risques qui vont être liées à la sédentarité,
03:39augmentation des risques cardiovasculaires,
03:42et puis également un impact sur le sommeil,
03:44sur notre hygiène de vie, notre alimentation,
03:46et puis sur la santé mentale, bien évidemment,
03:49en matière d'anxiété, en matière de dépression,
03:51évidemment, de troubles de l'humeur,
03:53voilà, tout ce genre de choses.
03:54Et puis, tout ce temps passé qui vient d'être décrit également,
03:57que l'on passe sur les écrans,
03:58ça se fait au détriment d'autres choses,
04:00et peut-être également d'activités sociales,
04:03au détriment d'une activité sportive,
04:04ce genre de choses.
04:05Il y en a autour de la table qui n'ont aucun de ces symptômes,
04:08c'est toi Jean-Pierre,
04:09parce que tu ne portes pas de lunettes,
04:10tu ne regardes pas les écrans, ce n'est pas possible.
04:12Moi, maintenant, je suis obligé de mettre des loupes
04:13pour regarder ce téléphone-là.
04:15Sous-titrage Société Radio-Canada

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