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00:00On va se poser cette question, y aurait-il enfin une prise de conscience de certains maires de gauche ?
00:05Alors je vous rassure, on n'est pas deux heures pour répondre à cette question,
00:08en tout état de cause, en plein débat sur le désarmement des polices municipales,
00:11lancé entre autres, vous le savez, par Mathilde Panot, qui a dit,
00:14de toute façon, si demain on est au pouvoir, il n'y aura plus d'armes, ni quoi que ce soit.
00:17Je pense que ça va vous faire réagir, mon cher Guilherme Joron.
00:21Mais une chose est sûre, c'est que dans certaines communes, les choses sont en train de changer.
00:24Et certains élus socialistes, enfin on va dire de gauche, sont en train de changer.
00:30Par exemple, Anonnet, en Ardèche.
00:32Corentin Alonzo nous raconte et puis on ouvre le débat ensemble.
00:38Équipés jusqu'à présent d'un bâton de défense et de gaz lacrymogène,
00:41les douze policiers municipaux d'Anonnet patrouilleront dans quelques mois avec un revolver.
00:46Une décision prise par le maire socialiste Simon Plenet.
00:50Si on a vraiment le souci de la protection des agents, il faut qu'ils soient armés.
00:53C'est juste un choix pragmatique et de raison.
00:56Il y a ce sentiment d'insécurité, il y a malgré tout quand même des phénomènes violents.
01:00Et aujourd'hui, il y a énormément de police municipale qui sont armées,
01:04quelle que soit la sensibilité politique.
01:06Et là aussi, je pense que les maires qui ont pris ces décisions-là, c'était par pragmatisme.
01:09Comme lui, d'autres maires de gauche ont déjà franchi le pas.
01:13Comme à Andaille, Saint-Nazaire ou Saint-Ouen.
01:16Les écologistes, en revanche, y sont fermement opposés.
01:19Pourtant, Pierre Urmic, maire de Bordeaux, avait assumé son volte-face en novembre
01:24en acceptant finalement d'armer une brigade spécialisée.
01:27La sécurité dans une ville, c'est d'abord la police nationale,
01:30c'est-à-dire c'est la sécurité publique et la compétence de l'État.
01:33Mais le maire n'a pas à se dérober, je ne pense pas l'avoir fait.
01:36Moi, je suis très attaché à une coproduction de la sécurité en ville.
01:40Selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur,
01:4358% des policiers municipaux étaient armés en 2022.
01:48Gorgoriz Joron, je suppose que vous êtes en train de vous dire, il était temps.
01:51Alors attendez, on ne va pas s'enflammer non plus ce soir,
01:57mais c'est déjà un signe, ça bouge.
02:00Oui, je trouve le discours du maire d'Anonais, pour le coup, très juste.
02:05Enfin, ceux qui prétendent à vouloir déjà les désarmer ou à ne pas les armer,
02:11je pense que vraisemblablement, on ne vit pas dans le même monde.
02:15Depuis 2015, un uniforme sur la voie publique,
02:20on sait que le terroriste ne va pas prendre le temps de savoir
02:24si c'est la police municipale ou la police nationale.
02:26À partir de là, on arme les agents, ça me semble être une évidence.
02:31Et je vais même plus loin, on les arme aussi de moyens intermédiaires,
02:33parce que là, on voit un bâton de défense, une gazeuse,
02:36il y a plein d'autres moyens intermédiaires qui seront utiles.
02:39Il n'y a pas de débat pour où il faut.
02:41Aujourd'hui, vu les faits que nous commentons régulièrement sur nos émissions,
02:44il est urgent d'agir.
02:46Les polices municipales se renforcent aussi.
02:47C'est un sujet, mais globalement, il y a 25 000 agents de police municipales.
02:51C'est potentiellement des forces primo-intervenantes.
02:56On le sait à Nice, sur la Basilique et l'Intenta.
03:01Heureusement qu'il y a les deux polices municipaux armés.
03:03Vous avez raison de le rappeler.
03:04Donc, c'est des vrais sujets de fond.
03:06Et je pense qu'aujourd'hui, d'une manière très pragmatique, il n'y a pas de débat.
03:10Oui, de Ragnel, pourquoi cette prise de conscience ?
03:12Ça sent les municipales ou pas ?
03:14Non, mais je pense qu'il y a les municipales.
03:15Non, mais vous voyez quand même qu'il y a...
03:17Je fais référence au vert de Bordeaux.
03:19Non, mais il y a beaucoup de villes de gauche qui arment leur police municipale,
03:22parce qu'eux, c'est par pragmatisme,
03:24et ils voient bien qu'il n'y a plus tellement de débat idéologique.
03:27Mais je trouve, et donc moi, je suis entièrement d'accord avec ce que vous avez dit,
03:30et les armes, en fait, protègent d'abord et avant tout les policiers,
03:34qui sont des cibles et qui ont tous, en fait, un point rouge sur le front,
03:37parce que, justement, de plus en plus, les policiers, municipaux ou pas,
03:42sont pris pour cibles par, d'ailleurs, les terroristes, mais pas qu'eux.
03:46Ensuite, je trouve que ça ne doit pas exclure une vraie réflexion.
03:50Je trouve, aujourd'hui, il y a quand même un idéal qui n'est plus du tout satisfait en France,
03:58c'est-à-dire que selon l'endroit où vous vous trouvez, selon la sensibilité du maire,
04:01eh bien, votre sécurité est assurée ou pas, de manière très, très inégale,
04:06parce qu'il y a un maire qui a mis le paquet, puis vous traversez une rue,
04:09et un maire pour qui ce n'est absolument pas un sujet,
04:11et donc, il y a moins de policiers municipaux, ou alors il n'y en a pas du tout,
04:14ou alors ils ne se font pas armés.
04:14Vous ne pensez pas à certaines villes, là, quand vous exprimez ?
04:17Non, mais il y a les sujets, ville de Grenoble, ville de Nantes.
04:22Arrêtez de parler de Nantes, s'il vous plaît.
04:24Non, et en fait, je trouve quand même que ça pose un vrai problème,
04:29c'est que, du coup, la police nationale, il y a beaucoup de préfets qui, par exemple,
04:34disent aux maires, allez-y, vous avez un problème de sécurité,
04:37il faut recruter beaucoup plus de policiers municipaux,
04:40et je trouve qu'il faudrait recruter, en fait, réellement beaucoup plus de policiers nationaux,
04:44parce qu'on voit bien que les missions de la police municipale, maintenant,
04:47sont en train de glisser vers les...
04:48On a un petit problème de budget.
04:50Oui, mais en fait, le coût pris en charge par les communes,
04:54les communes pourraient tout à fait participer à l'effort de sécurité,
04:59et que l'État, en fait, la puissance de l'État, soit mieux répartie,
05:03et soit plus importante en matière de sécurité.
05:06François Puponi.
05:06Moi, j'ai été maire socialiste de Sarcelles, et j'ai armé la police municipale.
05:10C'est en 2015, après les attentats.
05:13Vous n'avez même pas posé la question.
05:15Alors, vous savez, les agents de la police municipale sont venus me voir,
05:17en disant, vous êtes bien sympathique,
05:19vous nous demandez d'aller protéger les lieux de culte, les synagogues, etc.
05:23On est avec l'opération Sentinelle, les militaires qui sont là,
05:27et nous, on est les mains dans les poches.
05:28Donc, ils sont venus avec un gilet pare-balles municipal,
05:32qu'on leur avait payé,
05:34et ils avaient été dans un stand de tir,
05:35ils avaient tiré avec l'arme longue.
05:36Quand ils m'ont amené le gilet pare-balles coupé en deux,
05:39ils m'ont dit, et voilà comment on est protégé.
05:41Donc, j'ai compris que ce n'était pas possible.
05:42Mais comme on ne l'avait pas mis dans le programme,
05:44j'ai fait faire un référendum local.
05:46Et c'est dans les quartiers les plus...
05:47Alors, le oui a été majoritaire, largement.
05:50Et c'est dans les quartiers populaires de Sarcelles
05:51que le oui a été le plus majoritaire.
05:53C'est-à-dire que là où les gens étaient le plus confrontés à la sécurité.
05:56Et donc, on les a armés, dotés de gilets pare-balles dignes de ce nom.
05:59Et sincèrement, il y a une nouvelle génération d'élus aux Suèces qui arrivent,
06:02ils commencent à comprendre qu'on a perdu un peu de temps.
06:04Mais si vous voulez protéger vos agents et votre population,
06:08il n'y a même pas de débat.
06:09Tu viendrais ?
06:10Il n'y a plus de débat à avoir aujourd'hui.
06:12Non, c'est-à-dire, du point de vue du Parti Sériste,
06:14mes camarades en témoignent,
06:15la question a été largement réglée depuis longtemps,
06:17pour nous, à l'époque, dans le Parti Sériste de l'époque.
06:20L'armement des polices municipales découlé,
06:22la dégradation de la situation,
06:24la participation des collectivités locales
06:26pour aider à la coproduction de sécurité,
06:28puisque c'est le terme.
06:29Par exemple, la région de l'Ile-de-France
06:30était la première à financer des commissariats de police
06:33pour permettre justement
06:34qu'il y ait des policiers nationaux
06:36qui viennent dans un certain nombre de villes.
06:37Cette question-là, normalement, ne faisait plus débat.
06:40Alors, c'est vrai qu'elle ressurgit
06:41à partir des prédicts de position idéologique,
06:44d'une partie de la gauche radicale,
06:46autour de la France insoumise et des verts.
06:51Alors, les verts, en termes de sécurité,
06:52c'est un principe de bas.
06:54Ils sont contre tout au départ.
06:55Moi, j'ai passé des heures à la région Ile-de-France
06:58à leur faire admettre que la vidéosurveillance
06:59était intéressante.
07:01Au bout d'un mandat,
07:02ils ont commencé à pouvoir accepter
07:04que finalement...
07:05Évidemment, ce n'était pas l'alpha et l'oméga,
07:06la vidéosurveillance.
07:07Mais ça a aidé.
07:08Ça n'a aidé pas pour prévenir, d'ailleurs, souvent.
07:10Ça a aidé pour, après,
07:11pouvoir mener des enquêtes.
07:12Évidemment.
07:12On l'a vu assez nombre de fois.
07:14Mais bon, alors...
07:15Et c'est vrai que vous avez une minorité
07:17qui est complètement décalée
07:19parce qu'elle ne vit pas dans ces quartiers-là.
07:21Elle ne vit pas,
07:21elle ne connaît pas l'insécurité.
07:23Et le témoignage est clair.
07:25C'est-à-dire, dans les quartiers populaires,
07:26les gens, eux, ils la vivent, l'insécurité.
07:28Et de manière extrêmement violente.
07:29Et donc, ils ont besoin d'être protégés.
07:31Et ils ont besoin d'avoir une police municipale
07:33qui n'a pas peur,
07:33quand elle rentre dans un quartier,
07:35d'être pris en cible,
07:36comme c'était souvent le cas auparavant.
07:38Voilà.
07:39Noémie.
07:39Oui, on va parler de là d'une gauche...
07:41Moi, j'appelle la gauche digicode.
07:43C'est-à-dire que ce sont certains élus
07:45qui sont censés défendre les classes populaires,
07:48mais qui, au fond,
07:49n'ont pas grand-chose à voir avec elles,
07:51qui vivent dans des quartiers retranchés,
07:53qui vivent dans des endroits très sécurisés,
07:56et qui, au fond,
07:56ne sont pas en lien direct
07:58avec l'insécurité du Québec.
07:59Je viens de comprendre la gauche digicode.
08:00Oui, parce qu'ils ont l'idée
08:02qu'il y a mille digicodes
08:03et qu'au fond,
08:03ils vivent dans des tours d'ivoire
08:05qui sont très protégés
08:06et qui leur permettent d'avoir cette idée
08:08déconnectée du réel,
08:10qui est de dire qu'au fond,
08:11la sécurité,
08:12c'est un petit peu un truc d'extrême droite
08:13et on pourrait régler tous les problèmes
08:15simplement avec des questions sociales
08:17en donnant de l'argent aux associations.
08:19Or, non,
08:20la question de la sécurité,
08:21au contraire,
08:22c'est un problème d'abord
08:23pour les quartiers défavorisés,
08:24d'abord pour les classes populaires,
08:26d'abord pour les quartiers difficiles,
08:28comme on dit.
08:28Ce sont eux, en priorité,
08:30qui sont en lien avec ça,
08:31qui souffrent de cette délinquance
08:32et qui demandent souvent
08:34une part de la sécurité.
08:36Au fond,
08:36ce qu'on voit avec ce maire-là,
08:37c'est la prise du conscience du réel.
08:40C'est un maire,
08:41comme d'autres,
08:42qui prend le mur du réel,
08:44tout simplement.
08:44L'idéologie ne peut pas tenir
08:46dans ces situations-là
08:47parce que vous avez tout simplement
08:49une population qui vient vous voir
08:50et qui réclame de la sécurité,
08:52peu importe la population,
08:53qu'elle soit de gauche,
08:54de droite, de centre.
08:55C'est un besoin fondamental
08:58qu'on soit de gauche ou de droite.
08:59Julien Drache.
09:00Le débat, pour une fois,
09:02Louis va être étonné,
09:03je suis d'accord avec lui.
09:04Il y a un débat derrière
09:05sur la complémentarité
09:06entre la police nationale
09:08et la police municipale.
09:09C'est un énorme sujet.
09:11Et le danger,
09:12c'est qu'effectivement,
09:12l'État se serve
09:13de l'armement des polices municipales
09:15pour se désengager
09:16et moins recruter de fonctionnaires
09:19de police nationale.
09:19Donc, il faudra trouver
09:21un équilibre réel
09:22parce que les municipalités,
09:24elles les payent,
09:24les polices.
09:24Oui, et ça se passera
09:26dans une ville riche
09:27qui est capable d'investir,
09:28d'embaucher,
09:29dans les villes les plus défavorisées
09:30qui ne pourra pas.
09:31Là, il y aura une différence.
09:32Il y aura une différence.

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