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Le Pr Amine Benyamina, figure majeure de l’addictologie en France, alerte : les addictions évoluent, se diversifient, mais restent trop peu prises en compte dans les politiques de santé publique.

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Transcription
00:00J'ai une très grosse addiction au téléphone portable et j'ai du mal à m'en défaire.
00:04Je suis très mal passé puisque j'ai remis un rapport au présent de la publique sur les écrans.
00:14Il aborde l'ensemble des produits, des comportements addictifs avec un parti pris
00:18de s'adresser aux personnes en difficulté et leur entourage.
00:21C'est un manuel de premier secours, facile à lire, assez direct et assez pratique.
00:26Il aborde également des questions de santé publique, des questions politiques, de politique des drogues.
00:33On a pris pour vecteur ou pour tuteur entretien motivationnel, c'est-à-dire la manière avec laquelle on amène les personnes à changer.
00:40On essaye d'amarrer un certain nombre de pratiques, de techniques, notamment des pratiques, des techniques de communication, de prise en charge.
00:47On a aussi des capsules de cas cliniques qui permettent aux personnes qui le lisent de s'identifier à la personne
00:53et voir comment elle a cheminé dans sa maladie et comment elle a été aidée.
00:56On donne aussi des clés sur les thérapies efficaces.
01:03Dès qu'une personne se pose des questions sur sa quantité ou sa récurrence ou sa fréquence de consommation,
01:09dès qu'on sent que le fait de consommer un produit ou avoir un comportement répétitif
01:14commence à générer des difficultés dans son environnement,
01:18on peut raisonnablement demander un avis ou bien se repérer par rapport à la littérature qui nous entoure.
01:23Il n'y a pas de plus en plus d'addicts.
01:27Il y a des profils, il y a des tableaux qui diffèrent.
01:31Depuis que l'homme est l'homme, on a des pratiques addictives.
01:33La manière de consommer et la manière de se le procurer changent.
01:37La légalité ou l'illégalité des produits changent.
01:39On est tenté de penser que le quotidien est difficile,
01:43la politique internationale est angoissante,
01:45on a vécu le Covid, ça va augmenter le nombre de consommateurs.
01:49Mais globalement, ça reste assez stable.
01:53On a été pendant des siècles, des années et des années,
01:57et même jusqu'à dans les années 90,
01:59aux prises avec des drogues illégales,
02:01comme les opiacés, la cocaïne, tout ça.
02:03Et maintenant, on a quand même une prise de pouvoir,
02:06une tendance qui est marquée essentiellement par le mésusage des médicaments,
02:10qui deviennent de véritables drogues,
02:11ou bien des addictions comportementales,
02:13comme les écrans, comme le jeu,
02:15ou alors le détournement d'un produit industriel,
02:17comme le protoxyde d'azote.
02:18Ce sont des tendances doux sur lesquelles, évidemment,
02:20il faut qu'on ait une réponse à la fois sur la compréhension,
02:24mais aussi sur la prise en charge.
02:27Les femmes ont plus tendance à consommer des médicaments,
02:30détourner de leur usage, des hypnotiques, des benzodiazepines.
02:33Les hommes, un peu moins,
02:34plus sur les psychosimulants ou bien des produits interdits.
02:37Et puis, il y a l'alcool.
02:39Alors, l'alcool concerne plus les hommes,
02:40mais les femmes sont de plus en plus concernées,
02:42notamment par le fait du marketing,
02:44des alcools sucrés, colorés, des cocktails.
02:46Donc, on a tendance à effacer les différences de sexe.
02:52Ils sont touchés par les produits détournés,
02:54notamment tout ce qui est médicaments,
02:55psychodome, fentanyl, tout ça.
02:57Il y a l'utilisation du protoxyde d'azote
02:59qui est sorti au départ, évidemment,
03:01par l'aide des étudiants en pharmacie et en médecine.
03:03Et puis, il y a le métier de médecin,
03:04qui est un métier qui vulnérabilise et qui fragilise.
03:07Donc, oui, clairement, oui.
03:11Alors, ce qui me plaît, c'est que je ne m'ennuie pas.
03:13Comme addictologue,
03:14on a évidemment des tableaux très différents.
03:15Toute la médecine est représentée.
03:17Et en même temps, il y a quelque chose de particulier dans l'addicto.
03:19On a une fenêtre sur la société dans laquelle on vit.
03:21Le côté social est très présent.
03:23L'environnement doit être appréhendé,
03:25doit être compris pour pouvoir aider nos patients.
03:28C'est cette richesse qui fait qu'on ne s'ennuie pas
03:29quand on fait des addictions.
03:33Je suis pour la légalisation du cannabis,
03:35mais pas pour faire consommer.
03:36C'est un dispositif de réduction des risques
03:38par les risques liés à ce que proposent les trafiquants,
03:41qui est un cannabis de mauvaise qualité, hyperdosé,
03:44coupé avec des produits qui ciblent une population vulnérable,
03:46notamment les jeunes.
03:47C'est une pratique pragmatique
03:49qui permet de maîtriser ce qu'ils consomment
03:50pour pouvoir maîtriser les patients qu'ils consomment.
03:52J'ai une très grosse addiction au téléphone portable
03:57et j'ai du mal à m'en défaire.
04:00Je suis très mal passé
04:00puisque j'ai remis un rapport au président de la publique
04:02sur les écrans.
04:03Je me suis bien mis à l'intérieur
04:04de ce corpus des personnes dépendant de ce produit.
04:10On parle de l'année 2025, l'année de santé mentale.
04:13Le mot d'addiction n'existe pas.
04:15Deuxièmement, tirer la sonnette d'alarme
04:16sur la prévention de l'alcool
04:18et faire des vraies campagnes
04:19et ne pas donner le sentiment qu'on passe à côté.
04:21On a 42 000 morts
04:22alors qu'on n'est pas trop mauvais en matière de tabac.
04:25Et dernier point,
04:26faire de cette discipline,
04:27la même que les disciplines médicales,
04:29à l'hôpital et à l'extérieur de l'hôpital,
04:31l'addiction, l'addictologie,
04:32une vraie discipline, une vraie maladie.
04:34Et les Français l'ont compris,
04:35les politiques un peu moins.
04:40Il y a un désintérêt pour la santé mentale.
04:42L'addiction en fait partie.
04:43Il faut inverser très très vite la tendance.
04:45On a besoin des pouvoirs publics
04:46et les Français doivent savoir
04:47que chacun dans son entourage
04:49a quelqu'un qui a un problème,
04:50qui a des difficultés
04:51en matière psychiatrique, psychique
04:52ou de santé mentale
04:53sans parler des addictions.
04:55Donc rapprochant la réalité
04:57avec les solutions
04:59qui sont portées par le monde
05:00du soin, de l'addictologie.

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liik
il y a 6 jours