Médecins en ligne, mais pas hors-sol. Dans cette vidéo, plusieurs soignants créateurs de contenus racontent pourquoi ils ont décidé de prendre la parole sur les réseaux – et comment ils composent avec leur pratique, leur éthique et leur audience. Entre vocation, pédagogie et lignes rouges personnelles, une plongée dans les coulisses de l’influence médicale.
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00:00On ne dit surtout pas influenceur parce que l'influenceur c'est plutôt la télé-réalité.
00:05Vulgarisateur c'est bien créateur de contenu, c'est un vrai mot je trouve parce qu'on crée du contenu, c'est vraiment un travail.
00:17Au départ c'était pour partager des fiches.
00:20Ensuite, j'avais envie de partager vraiment exclusivement des dessins, des illustrations, de l'anatomie.
00:25Quand j'ai fini mes études, je voulais faire des fiches pour les patients, pour leur expliquer un peu notre langage médical.
00:31Et puis les fiches c'est sympa mais c'est pas hyper sexy.
00:34Du coup j'ai fait des vidéos, ça a bien marché, les retours étaient excellents, du coup j'ai continué à faire ça.
00:38C'est un bon moyen de toucher les aidants, des aidants parfois d'un âge un peu différent.
00:42Et donc voilà, j'ai adopté TikTok.
00:44Mon compte c'est vraiment une immersion dans la vie d'une jeune radiologue.
00:49Je me suis plus tourné vers la vulgarisation puisque je me suis dit, mais tu passes tes journées à répéter la même chose aux parents.
00:57Comment faire pour que ce message, il passe les murs de la consultation et il puisse toucher le plus de personnes possible.
01:04On ne parle pas des personnes âgées, on ne parle pas de la médecine des personnes âgées.
01:07Et il y a pas mal de fake news qui circulent.
01:11Donc pourquoi ne pas parler de la gériatrie ?
01:15C'est le prolongement naturel de mon activité au quotidien.
01:18Au quotidien je suis en consultation avec des patientes, je réponds à leurs questions, je leur explique plein de trucs.
01:23Et j'avais envie que cette information médicale soit délivrée à beaucoup plus de monde, de manière simple, précise, percutante et juste.
01:30On est médecin, ça c'est sûr, puisqu'on garde tous notre activité médicale.
01:41Mais j'ai envie de dire, on vit avec notre temps en fait.
01:44Et notre temps passe par les réseaux sociaux.
01:46Puisque la majorité des gens maintenant, dans le métro, dans le bus, en salle d'attente, ils sont sur leur téléphone.
01:51Et du coup, le fait de nous divulguer des informations que tout le monde puisse voir, ça quitte un petit peu ce domaine secret qu'est la médecine.
02:00Et que ça puisse ouvrir au monde un petit peu ce qu'on fait, notre pratique.
02:04Ça donne une ouverture qu'on n'a pas forcément quand on est seulement sur deux cliniques.
02:08Un contact avec le public qui est aussi très différent de ce qu'on peut voir au quotidien dans un hôpital par exemple.
02:13Les réseaux sociaux et la médecine, on ne va pas se mentir, c'est deux mondes qui sont encore à l'opposé.
02:22C'est très dur aux gens d'accepter ceux qui sont médecins, qui ont fait 10-12 ans d'études, qui voient un mec qui a fait 10 ans d'études faire des vidéos un petit peu comme ça.
02:30Je pense qu'au début, ils peuvent se dire, mais qu'est-ce qu'il fout celui-là ?
02:33Les retours sont toujours très bons, parce que moi j'ai voulu faire un truc où c'est ludique et en même temps sérieux.
02:40Et je mets toujours une bibliographie pour montrer sur quoi je m'appuie.
02:42Moi j'ai mes collègues qui ont mon âge ou un peu plus, qui me soutiennent, qui me poussent à continuer, qui m'aident parfois à trouver des idées de contenu.
02:51Et puis après, il y a la génération peut-être un peu au-dessus, la génération d'avant nous qui ne travaillait pas avec ces outils-là, qui peut-être se posent un peu plus de questions.
03:06J'arrive à peu près à faire la différence entre le médecin et le youtubeur, même si en consultation je me sers de mes vidéos.
03:11Par exemple, je mets des QR codes pour quand il y a un enfant qui a un rhume, pour le lavage de nez.
03:15Il y a des patients qui sont déjà venus consulter en ayant vu des vidéos de vulgarisation sur les réseaux, en s'interrogeant, je ne sais pas, sur leur peau, sur un problème quelconque qu'ils auraient vu sur Internet.
03:25Mais il y a aussi, de mon côté, des fois, je sais que j'ai des vidéos toutes faites avec des explications bien claires que le patient peut voir et revoir.
03:33Donc ça m'arrive de parler d'une vidéo que j'aurais pu réaliser.
03:35Tous les jours, je vois des nouvelles patientes qui viennent me voir parce qu'elles m'ont vu sur les réseaux.
03:39Ça les rassure de me connaître un petit peu déjà.
03:45Le bloc opératoire, sans hésiter, franchement, moi j'ai fait 10 ans d'études, je vais en faire 12-13.
03:51La médecine prendra toujours le dessus sur toutes les autres pratiques que je peux avoir.
03:55Parce que c'est vraiment le centre de ce que je fais, c'est le cœur de ce que je fais et c'est ce que je suis au quotidien, je suis médecin au quotidien.
