00:00Bienvenue François Durvy, vous dirigez, on a besoin de vous dans cette émission patron en question,
00:06un fonds de capital pour aider les entreprises et qui s'appelle Autium Capital.
00:12Tout à fait, donc Autium Capital c'est le family office de Pierre-Edouard Sterrain, fondateur de Smartbox,
00:17dont on gère l'actif professionnel, on gère 1 milliard et demi d'euros,
00:21on est une structure basée en Belgique mais qui investit notamment en France,
00:25on gère donc 1 milliard et demi qui proviennent tous des 5 000 euros de capital social de Smartbox le 30 avril 2003.
00:33Donc voilà, ces 5 000 euros sont devenus 1 milliard et demi en 22 ans.
00:37Formidable, c'est une boîte qui elle-même a créé un fonds finalement qui permet de développer d'autres entreprises.
00:45Et ce fonds lui-même est un créateur puisqu'on se distingue en étant non seulement un investisseur mais aussi un entrepreneur.
00:53On accompagne les entrepreneurs dans la création et le lancement de leurs projets.
00:57Donc vous n'êtes pas justement ce qu'on appelle les silent partners, c'est-à-dire les partenaires silencieux.
01:01Parce qu'il y a beaucoup d'entreprises qui ont besoin ou des banques ou de financements et de gens qui...
01:07Il y en a qui sont très contents d'ailleurs d'avoir des gens qui ne se mêlent pas de leur gestion.
01:12Mais il y en a beaucoup au contraire qui ont besoin de conseils.
01:15Tout à fait, donc on est précisément l'inverse d'un silent partner.
01:17On est un partenaire très intrusif, on aime le dire de toute manière-là, parce qu'on aime accompagner les entrepreneurs en leur apportant ce qu'on a su faire dans un très grand nombre de projets qu'on a pu lancer.
01:26Aujourd'hui, on a une centaine de participations.
01:28Toute participation qu'on a accompagnée dès leur création ou très tôt dans leur développement.
01:33Mais comment est-ce que vous pensez, pardon, mais vous les accompagnez c'est très bien, et vous pensez que vous êtes aussi bons que tous les patrons que vous allez conseiller ?
01:40Alors nous, on espère trouver des patrons bien meilleurs.
01:42On cherche toujours les gens les meilleurs possibles.
01:43En revanche, le fait qu'on ait accompagné la création de ces dizaines de boîtes au cours de ces années nous apporte une expérience qu'ils n'ont pas forcément.
01:51Donc au-delà du capital qu'on leur apporte, on leur apporte le réseau, cette expérience, cet écosystème qui peut leur permettre d'aller plus vite, plus fort dans le lancement et le développement de leurs projets.
02:00Alors quoi concrètement ?
02:01Alors on a trois types d'actions.
02:03On crée des boîtes.
02:04Alors là, c'est vraiment créer une boîte à partir de quelques slides, d'une idée parfois.
02:06On crée ça avec des entrepreneurs, souvent jeunes.
02:08Mais alors il faut surtout trouver l'homme.
02:10Il faut surtout trouver l'homme, exactement.
02:12Trouver l'idée c'est une chose.
02:12Le plus dur c'est de trouver l'homme.
02:14C'est toujours la ressource rare.
02:16Donc on crée des boîtes, on en crée une dizaine par an.
02:18Toutes ne marchent pas, mais beaucoup marchent.
02:19Et on va continuer à en créer à ce rythme-là dans les années qui viennent.
02:22Deuxième mode d'action.
02:24Et vous créez des boîtes où vous trouvez l'idée, à partir de quoi, dans quel domaine, industrie ?
02:30Vous êtes polytechnicien, vous avez une expérience dans l'industrie.
02:33Donc c'est votre domaine de prédilection ?
02:35Oui, en fait tout l'écosystème y contribue.
02:37Donc tous les gens qui travaillent chez Autium sont invités par exemple à présenter une idée de nouveau business par mois.
02:42Alors évidemment, toutes ne sont pas bonnes.
02:44Mais on a une équipe qui trie ses idées et qui essaie de trouver parmi ses idées lesquelles sont les plus pertinentes.
02:48Et après on cherche le meilleur entrepreneur possible, le meilleur profil d'entrepreneur possible pour développer sa idée.
02:54Mais aussi, là vous êtes chasseur de tête.
02:56Exactement.
02:56C'est ce qu'on fait, c'est ce qui est le plus chronophage de trouver les meilleurs profils pour développer les boîtes.
03:00Tout à fait.
03:01Et puis il faut le patron, puis après il faut l'équipe.
03:03Bien sûr, bien sûr.
03:04Il faut que le patron lui-même puisse recruter.
03:06Mais vous avez une idée, ça y est, il y a un type qui est formidable, il a un profil d'entrepreneur.
03:12Il va lancer sa boîte, il va recruter et après vous intervenez comment ?
03:18On intervient en étant dans la gouvernance de la boîte, donc le bord de la boîte.
03:22Mais aussi parce que beaucoup de ces entrepreneurs restent dans nos bureaux pendant très longtemps après la création de leur boîte.
03:26Et donc ils bénéficient de cet écosystème.
03:28Ils bénéficient aussi des échanges entre boîtes.
03:31Il y a un effet ruche, si vous voulez, qui fait que tous ces entrepreneurs qui bien coopérant dans un domaine très différent...
03:35Et bien qu'étant dans des domaines très différents, ils peuvent être exposés aux mêmes problématiques.
03:43Et donc par conséquent, cette capacité à être tous ensemble leur permet d'être meilleurs collectivement.
03:46Il y a beaucoup d'entreprises comme la vôtre ?
03:49Je ne pense pas qu'il y en ait beaucoup.
03:50Je pense qu'il n'y en a pas beaucoup qui combinent ce goût du risque, parce que pour créer une boîte, il faut aimer le risque,
03:56qui combinent aussi cette liberté, l'avantage d'avoir un seul actionnaire qui est Pierre-Edouard
04:00et que le fait que lui-même soit très entreprenant fait qu'on a une grande liberté d'action
04:04qui, je pense, nous distingue de beaucoup d'investisseurs.
04:07Et puis c'est l'esprit entrepreneurial, tout le temps d'être entrepreneur.
04:09Et pourquoi est-ce que c'est mal vu ? Parce que, pardonnez-moi, c'est mal vu d'investir de l'argent,
04:24Est-ce que c'est particulier à la France ? Comment vous jugez ça ?
04:29Je ne sais pas, parce qu'en vérité, dans les gens qu'on rencontre, les entrepreneurs qu'on attire,
04:33les partenaires qu'on rencontre, on rencontre essentiellement des gens qui saluent l'effet de cette création.
04:38Il y a une journaliste qui nous a qualifiés récemment de Villa Médicis des entrepreneurs.
04:41Vous voyez, ce n'est pas si mal vu.
04:42Et c'est ce qu'on veut être. On veut être un lieu de création de valeur, bien sûr,
04:45parce que c'est ce qu'on cherche. Un autre seul objectif, c'est la création de valeur.
04:47Un autre seul KPI, c'est la création de valeur.
04:50Mais aussi de création d'entreprises qui bénéficient à tous.
04:52Création de valeur, mais quand vous avez trouvé une idée, il y a un patron, comment se répartit le capital ?
04:56Ça dépend. Ça dépend des besoins en capital. Ça dépend de qui a originé l'idée.
05:00Nous, on aime bien être majoritaires, parce que c'est comme ça qu'on arrive à accompagner de la façon la plus pertinente les boîtes.
05:05Mais il y a plein de cas de figure. Et donc, effectivement, le capital se répartit entre nous.
05:07Et ils peuvent se racheter s'ils veulent ?
05:08Tout à fait. Il y a plein de mécanismes qui permettent aux entrepreneurs d'être justement exposés à la boîte qu'ils contribuent à créer.
05:14Et le but, c'est bien évidemment que l'entrepreneur bénéficie pleinement de la création de valeur.
05:18Tous les types d'entreprises ?
05:19Tous les types d'entreprises.
05:21Il n'y a pas d'exception ?
05:22Non, il n'y a pas d'exception. On est toujours à côté du management.
05:24On pense qu'il est nécessaire que le management soit exposé au capital de l'entreprise pour justement bénéficier de la création de valeur.
05:31Donc, ça, c'est très important. Et vous avez des concurrents en France ?
05:37Pas véritablement. On en a sur d'autres activités, parce qu'une autre grosse activité chez nous, c'est de créer des leaders sectoriels
05:43en consolidant des petites boîtes. Donc, on choisit un secteur très fragmenté, en croissance, et dans lequel il n'y a pas de leader naturel.
05:49Et nous, on va construire un leader naturel en réunissant plein de petites boîtes.
05:53C'est ce qu'on fait, par exemple, avec une très belle boîte qui s'appelle Alfeor, qu'on a cofondée avec notre ami Arnaud Montebourg, qui la préside,
05:58et qui consolide des sous-traitants de la filière nucléaire.
06:01Tout à fait. Et on consolide des sous-traitants de la filière nucléaire pour créer un leader de la sous-traitance nucléaire
06:08qui soit capable d'aller attirer les plus belles boîtes qui ont les pièces les plus importantes pour cette filière,
06:13qui est évidemment souveraine et critique pour notre débat énergétique, et les accompagner dans leur investissement.
06:19Et en conclusion, juste un mot, est-ce que... Parce que moi, je connais des entreprises qui ont à leur capital des partenaires,
06:28qui ne sont pas silencieux, effectivement, et qui les embêtent beaucoup.
06:31Parce qu'on n'a pas toujours les financiers, entre guillemets, qui sont majoritaires.
06:38J'ai connu des entreprises qui étaient plutôt freinées par ça.
06:41Et justement, je pense que nous, on essaie de maintenir cet état d'esprit entrepreneurial,
06:44encore une fois, vraiment sous l'impulsion de Pierre-Edouard, dont c'est l'ADN très fort.
06:48Et donc, par conséquent, on comprend les problématiques de l'entrepreneur.
06:51Donc, on n'est pas un partenaire financier, on est un partenaire, évidemment, financeur,
06:56mais on est aussi un partenaire entrepreneur.