- 16/07/2025
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics.
Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics.
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00:00Bonjour Améline Monchalin, bienvenue dans les 4V, on va essayer d'être le plus clair possible pour nos téléspectateurs au lendemain de cette présentation du budget par François Bayrou.
00:09Juste une question d'ensemble avant de rentrer dans le détail, quand on dit 43,8 milliards d'euros à économiser, est-ce que c'est bien un budget d'austérité vu le contexte budgétaire et économique ?
00:19Le mot a un sens ?
00:20Non, je crois que c'est un budget de souveraineté et c'est un budget de liberté pour nous Français face à une situation où le risque c'est que nous ne choisissions pas nous-mêmes comment nous reprenons en main notre destin, comment nous reprenons en main nos finances publiques.
00:35Il n'est pas question d'austérité ?
00:36Je pense que le Premier ministre a très bien montré hier le risque. Le risque c'est que nous soyons écrasés par notre dette et le risque c'est que nous ne soyons plus capables d'avoir les marges de manœuvre pour financer les priorités.
00:46Et dans les priorités des Français, il y a la sécurité, il y a nos armées, il y a ce qui se passe dans nos gendarmeries, il y a aussi des priorités sur la transition écologique.
00:54On voit des cyclones, des inondations partout, comment on se protège ? Il y a aussi l'avenir de nos enfants, comment on forme mieux nos professeurs ?
01:00Il y a aussi évidemment le financement du modèle social. Les Français veulent être rassurés sur le fait qu'aujourd'hui et demain, ils pourront être bien soignés.
01:06Mais ce que nous voyons, c'est que le modèle qui est le nôtre aujourd'hui, il n'est pas soutenable, il nous met en danger.
01:12Et donc c'est d'abord un budget, comme je dis, de souveraineté. Comment on choisit par nous-mêmes et comment on ne se laisse pas aller à un risque
01:19qui soit celui où, parce qu'on n'ose pas dire les choses, parce qu'on n'ose pas dire les choses avec authenticité, sincérité aux Français,
01:26nous laissions filer ce déficit, nous laissions filer cette dette et un jour, ce soit d'autres que nous qui décidions pour nous-mêmes.
01:32Alors, on rentre dans le détail. 3000 suppressions de postes d'abord pour l'État en 2026, non remplacement d'un fonctionnaire sur trois à partir de 2027.
01:39Quels métiers seront touchés très concrètement ? On touche à l'enseignement, aux soignants ?
01:43Alors, il y a plusieurs choses. D'abord, ce n'est pas un « nous-case », ce n'est pas une décision arbitraire.
01:48C'est le fruit de huit ans de modernisation de nos services publics. Je vous donne un exemple.
01:53Les services des impôts, dont je suis la ministre, évidemment, quand on fait le prélèvement à la source, ça permet de nous réorganiser.
01:59Et encore la semaine dernière, vous voyez, j'ai relocalisé des agents publics partout en France pour qu'ils soient plus proches des Français.
02:05Donc, on peut supprimer des postes quand on réforme certaines administrations.
02:08Exactement. Et donc, on va le faire dans toutes les administrations.
02:10Elles sont toutes touchées ?
02:11Toutes les administrations, évidemment, se réorganisent, se modernisent, se mettent plus proches des Français.
02:17Et donc, vous avez dans tous les ministères des réorganisations.
02:19Après, vous avez des ministères qui recrutent plus de militaires, plus de policiers, plus de surveillants dans les prisons,
02:26mais aussi plus d'enseignants parce que vous savez qu'on va les former plus tôt.
02:29C'est une grande réforme pour que les enfants de notre pays soient face à des enseignants, qu'ils soient mieux formés.
02:34Vous nous confirmez qu'il n'y aura pas de revalorisation salariale en 2026, même justement pour ces enseignants, pour ces soignants, pour ces policiers ?
02:39C'est ce qu'on appelle une année de stabilité.
02:41Donc, on n'a pas de nouvelles hausses de salaires.
02:44On a eu des très fortes hausses en 2024.
02:47Cette année, en 2025 et en 2026, c'est une année de stabilité des salaires.
02:50En revanche, les salaires vont quand même augmenter un peu à l'ancienneté,
02:54parce qu'il est important que la fidélisation de notre fonction publique se poursuive.
02:58J'ai été, vous savez, ministre de la fonction publique.
03:00Et ce que je veux dire aujourd'hui à tous les Français et à tous les agents publics,
03:03c'est ce que nous voulons, c'est que les services publics marchent mieux,
03:06qu'ils soient bien financés,
03:07que les agents publics aient des outils modernes pour accompagner les Français.
03:11Donc, c'est ce qu'on prévoit.
03:12On parle des niches fiscales également sociales qui seront supprimées.
03:14Est-ce qu'on peut citer ce matin quelques niches fiscales qui seront concrètement supprimées ?
03:18Par exemple, les aides à domicile, elles seront touchées ou pas ?
03:21J'ai toujours dit, et je le redis aussi là,
03:23le sujet des niches fiscales, c'est que ça a été créé, parfois il y a très longtemps,
03:27pour soutenir un secteur, soutenir une activité, accompagner des entreprises.
03:32La question qu'on doit en permanence se poser,
03:34il y en a 474 quand même aujourd'hui dans notre pays,
03:36ça représente plus de 85 milliards d'euros,
03:39c'est est-ce que c'est toujours utile ?
03:40Est-ce que c'est toujours adapté ?
03:41Vous l'avez fait cette évaluation déjà ?
03:42Et donc, les parlementaires, la Cour des comptes, nous-mêmes,
03:45allons évidemment travailler très en détail pour n'avoir qu'à des gestes justes.
03:49J'ai toujours dit, par exemple, que sur les services à la personne,
03:52ce qui fonctionne et donc qui n'a pas besoin d'être réformé, par définition,
03:56c'est ce qui concerne les gardes d'enfants,
03:58le soutien aux personnes âgées et dépendantes,
03:59le soutien aux personnes handicapées.
04:01Sur ce sujet-là, nous ne changerons pas.
04:03En revanche, il est utile qu'avec les parlementaires,
04:05on puisse travailler là aussi de manière précise.
04:08C'est de l'argent public, il faut qu'il soit bien utilisé.
04:10Les retraités, l'abattement de 10% sur la retraite
04:12qui va devenir forfaitaire avec un plafond de 2000 euros,
04:15en fait, c'est un tabou qui est en train de tomber tout de même.
04:17Les retraités qui étaient jusque-là relativement épargnés
04:19vont également être mis à contribution ?
04:21Vous savez, on est dans un effort de la nation.
04:23Il n'y a pas de catégorie qui soit ni un bouc émissaire,
04:26ni inversement protégée de ce que toute la nation doit faire pour elle-même.
04:32Et donc, j'avais lancé ce débat il y a quelques semaines
04:34de voir comment nous pouvions avoir là aussi
04:36une répartition juste de l'effort.
04:38Ce que nous proposons, c'est que les retraités les plus aisés
04:41fassent effectivement, au fond, une forme de solidarité
04:44envers les retraités de la classe moyenne et plus modeste
04:47et que donc l'abattement, qui était de 10% jusqu'à 4 400 euros,
04:52devienne un abattement de 2 000 euros par personne.
04:54Quand vous êtes un couple, ça veut dire 4 000 euros comparé à 4 400 euros,
04:57vous voyez que c'est une réforme de justice et de simplicité
04:59et qui bénéficiera aux retraités de la classe moyenne et modeste.
05:03Une contribution également sur les plus hauts revenus,
05:05ça veut dire quoi ? C'est une nouvelle tranche d'impôt
05:07pour ceux qui sont très favorisés ?
05:08Comment ça va se concrétiser ?
05:10En fait, ce n'est pas une nouvelle tranche d'impôt,
05:12ce n'est pas ce qu'on cherche à faire.
05:13On cherche d'abord à faire en sorte que les montages,
05:16parfois avec des holdings, parfois des montages complexes,
05:20n'évitent pas l'impôt, ne contournent pas l'impôt.
05:23Et donc il y a eu, l'année dernière, le gouvernement de Michel Barnier
05:26avait proposé une mesure, une contribution sur les hauts revenus.
05:28Le Premier ministre souhaite la maintenir, c'est un arbitrage de sa part.
05:31Donc elle est reconduite, la même que l'année dernière.
05:32Et il a annoncé aussi que nous allons continuer à travailler
05:35sur toute la suroptimisation, notamment des holdings,
05:39parce que c'est ça qu'on veut,
05:41s'assurer que les Français payent l'impôt qui existe.
05:43Une partie de la gauche demande également que vous touchiez,
05:45pourquoi pas, aux dividendes, aux stock options,
05:46c'est une option qui est sur la table ?
05:47Tous les débats vont être sur la table, par définition.
05:50On est le 15 juillet et vous savez que le budget n'est présenté qu'en octobre.
05:53Rien n'est figé.
05:53Mais j'ai plusieurs boussoles à dire.
05:55Un, on ne va pas toucher au livret A, à l'assurance-vie, à l'épargne,
05:58des Français qui nous regardent,
05:59qui, pour l'immense majorité d'entre eux,
06:01ils ne sont pas, à mon avis,
06:03ceux sur lesquels nous devrions faire poser des efforts.
06:06Ils vont en faire, par ailleurs, beaucoup d'autres.
06:08Deuxième chose, c'est que nous devons rester un pays attractif.
06:11Nous devons continuer à ce que nos entreprises puissent investir.
06:14Je le répète,
06:15un pays avec une croissance plus forte,
06:18c'est aussi un pays qui finance mieux ses services publics,
06:20qui finance mieux sa protection sociale.
06:22Donc s'il y a des ajustements, on peut les regarder.
06:24Par définition, le débat parlementaire,
06:26il va commencer au mois de septembre.
06:27Mais là aussi, ils ont les choses claires devant nous.
06:30Soutenir les entreprises, soutenir l'attractivité,
06:32et ne pas toucher à l'épargne des Français.
06:34Améline Manchalin, venons-en à ce jour de séjour férié
06:36qui propose d'être supprimé lundi de Pâques-8 mai,
06:38a dit le Premier ministre,
06:39tollé dans toutes les oppositions.
06:40Est-ce que c'est une mesure définitive
06:41qui peut encore être bougée ?
06:43Peut-être un jour et pas les deux ?
06:45Déjà, il faut aussi dire la vérité.
06:47C'était l'objectif du Premier ministre hier.
06:49Nous travaillons 1 607 heures par an dans notre pays.
06:53C'est ça qui est la loi, la règle.
06:55Et à la fin, quand on regarde le nombre d'heures travaillées par habitant,
06:59c'est 100 heures de moins par an en France par rapport à l'Allemagne.
07:02Donc on a quand même devant nous, on voit bien,
07:04un enjeu de travailler plus nombreux et travailler tous un peu plus.
07:07Pourquoi ?
07:08Pas parce que, vous voyez, on veut donner des leçons,
07:10mais parce que précisément, un pays qui produit plus de richesses,
07:14un pays plus prospère,
07:16c'est aussi un pays qui finance mieux ses services publics
07:18et qui finance donc mieux ce que les Français attendent de lui.
07:21Mais cette histoire de jour férié, on a l'impression que c'est,
07:23pardon, l'impression presque un hochet pour occuper un peu les oppositions,
07:26le débat public, les journalistes, pour ne pas parler du reste.
07:28C'est une vraie question qui est sur la table, c'est essentiel ?
07:31Ce que le Premier ministre a dit hier, avec beaucoup de sincérité,
07:34c'est qu'on doit faire d'abord des économies.
07:3630 milliards d'euros d'économies.
07:38C'est qu'on doit avoir un système fiscal plus juste, plus lisible, plus efficace.
07:42À peu près 10 milliards.
07:43Et c'est aussi qu'on doit travailler plus,
07:46parce qu'au fond, c'est ce contrat-là qu'on veut faire avec les Français.
07:49On réduit nos déficits, on travaille tous un peu plus et plus nombreux,
07:53et avec ça, on se redonne des marges de manœuvre pour financer nos priorités.
07:56Et donc, ces jours, ces heures de travail en plus,
07:59moi, je voudrais qu'on ait ce débat-là.
08:01Est-ce que, vous savez, pendant des années,
08:03et je crois que beaucoup d'hommes et femmes politiques, de droite et de gauche,
08:05considéraient qu'il y avait une fierté dans le travail,
08:08que c'était une manière de s'émanciper,
08:09et que c'était une manière aussi de contribuer
08:11à la production de richesses, à l'activité,
08:14et donc derrière, depuis 1945, à notre système social.
08:17C'est ça qu'on veut poser comme débat.
08:19Je pense que c'est un débat que les Français comprennent.
08:21Après, vous voyez, quand les impositions en sont à savoir
08:23si c'est le 8 mai ou le 15 août,
08:25je pense que le débat qui est derrière, c'est
08:26est-ce qu'on accepte de contribuer tous un peu plus par le travail
08:30à ce qu'est notre modèle social ?
08:31Vous savez, au fond, c'est travailler plus pour protéger plus.
08:33Deux courtes questions.
08:34C'est pour ça que je résumerai la proposition qui est la nôtre.
08:36Deux courtes questions pour terminer.
08:38À l'instant, l'agence France-Presse,
08:39il a consulté un document,
08:40annonce 29 milliards d'euros d'augmentation des dépenses publiques.
08:4329 milliards d'euros, c'est un chiffre que vous confirmez ?
08:46Alors, ce que je confirme, c'est qu'effectivement,
08:48et c'est pour ça que vous me posez la question
08:49de savoir, au fond, ce qu'était ce budget.
08:51Ce budget, c'est un budget, au fond,
08:53de ralentissement de nos dépenses
08:54pour qu'on se remette en face de notre croissance et de nos recettes.
08:57Les dépenses publiques, elles auraient dû augmenter de 60 milliards.
09:00Ce qu'on propose aux Français, c'est qu'elles n'augmentent que de 30 milliards.
09:04Ce qui montre bien qu'on fait des choix,
09:06qu'on finance la défense, qu'on finance des nouvelles priorités.
09:08On finance malheureusement aussi beaucoup plus la charge de la dette
09:11qui va augmenter de près de 8 milliards d'euros l'année prochaine.
09:14C'est très important qu'on comprenne bien que c'est ça notre défi
09:16parce que, voyez-moi, je ne veux pas que mon pays,
09:19dans quelques années, dépense le plus d'argent de son budget
09:22pour payer les intérêts de la dette.
09:23Dernière question, vous parliez du livret A.
09:25Son taux de rémunération devrait baisser à 1,7% au 1er août
09:28contre 2,4% actuellement.
09:30Vous le confirmez, ce sera annoncé quand ?
09:32Ce n'est pas à moi de le confirmer.
09:35Et en revanche, ce qu'on peut dire aux Français,
09:36c'est que l'inflation, elle est aujourd'hui de moins de 1%.
09:39Donc le taux du livret A, il est là pour préserver le pouvoir d'achat des Français.
09:43Il va baisser.
09:44Même avec le taux dont vous parlez, on est au-dessus de l'inflation.
09:47Là aussi, ça permet à ce que l'épargne des Français
09:49continue de générer des revenus dans un monde où l'inflation,
09:52qui a été un grand risque, qui a été source de beaucoup d'incertitudes,
09:55elle a beaucoup reculé.
09:57Certains prix ont baissé, pas tous,
09:58mais c'est ça qu'on cherche à faire protéger les Français.
10:00Amélie de Moncholin, ministre chargée des Comptes publics,
10:02invitée des 4V. Bonne journée, merci beaucoup.
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