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  • il y a 3 jours
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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jean-Baptiste Marteau revient sur les questions qui font l’actualité avec Sophie Primas, Porte-Parole du gouvernement.

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Transcription
00:00Bonjour Sophie Primard. Bonjour Jean-Baptiste Martin. Soyez la bienvenue. Vous êtes porte-parole du gouvernement et ce matin on parle notamment de cette pétition
00:08contre la loi Duplon qui a dépassé le million de signatures. C'est inédit. On rappelle que cette loi Duplon prévoit entre autres la réintroduction d'un pesticide interdit en France
00:16mais autorisé en Europe. Est-ce que le gouvernement peut rester sourd à cette mobilisation ?
00:20Le gouvernement écoute bien sûr les mouvements démocratiques comme celui qui s'exprime aujourd'hui.
00:26Donc la présidente de l'Assemblée nationale va réunir à la rentrée probablement son bureau, peut-être avant, et elle décidera effectivement
00:34quelle suite elle donnera à cette pétition qu'il faut écouter. Peut-être n'avons-nous pas assez expliqué, peut-être n'avons-nous pas assez rassuré,
00:44peut-être n'avons-nous pas expliqué à quel point cette loi en fait est une loi qui a pour objectif de remettre les agriculteurs français
00:51dans le même cadre d'exercice de leur profession que leurs collègues européens.
00:56Mais malgré le temps, beaucoup de Français veulent aller plus loin que les autres pays européens, interdire ces pesticides.
01:02C'était le cas avant, il est réintroduit. Est-ce qu'il ne faut pas aller plus loin qu'un simple débat à l'Assemblée nationale
01:06et peut-être, je ne sais pas, geler les décrets, suspendre la promulgation de cette loi ?
01:11Ça, ça sera la prérogative du Président de la République, puisque c'est bien entendu lui qui va promulguer cette loi.
01:17Pour l'instant, nous en sommes à l'étape du Conseil constitutionnel, puisque cette loi a été portée à connaissance du Conseil constitutionnel
01:24sur différents points. Et puis nous verrons ce que fera le Président de la République.
01:28Mais je veux insister sur le fait qu'encore une fois, il y a beaucoup, beaucoup de non-dits dans cette loi,
01:33qui n'est pas uniquement la réintroduction d'un néonicotinoïde qui est autorisé par les autorités sanitaires européennes
01:40jusqu'en 2033 et qui présentera, si nos agriculteurs français ne peuvent pas l'utiliser,
01:47des éléments de concurrence déloyale vis-à-vis de nos partenaires européens.
01:53Et donc, je crois qu'il faut regarder tous les éléments. Il ne faut pas non plus affoler les populations.
01:59Il y a autour de la réintroduction de ce produit beaucoup de précautions qui sont prises,
02:05beaucoup de dérogations qui sont prises. Il faut regarder son texte en l'ensemble.
02:08Et si un débat vient clarifier tout cela, eh bien tant mieux.
02:11Un dernier mot, cette pétition est lancée par une étudiante de 23 ans.
02:14Qu'est-ce que vous auriez envie de lui dire ce matin ? Qu'elle se trompe ?
02:17Non, je ne dis pas qu'elle se trompe. Je dis qu'il faut qu'elle regarde l'ensemble du texte,
02:21d'abord parce qu'il n'y a pas que cette réintroduction de néonicotinoïde.
02:24Et puis je pense qu'il faut qu'elle prenne langue aussi avec le milieu scientifique,
02:29qui, contrairement à ce qu'on pense d'ailleurs, n'est pas uniquement contre.
02:32Il y a des voix scientifiques qui expliquent que ce n'est pas bien.
02:35Il y a des voix scientifiques qui valident les processus d'homologation,
02:38notamment au niveau européen, et qui ne font pas n'importe quoi avec la santé des Européens.
02:42Sophie Prima, le budget, comment ? Et comme on pouvait s'y attendre,
02:45il n'y a pas beaucoup d'opposition très enthousiaste pour l'opposition faite par François Bayrou,
02:50le Premier ministre, la semaine dernière pour les grandes orientations du budget.
02:52La ministre des Comptes publics se donne trois mois pour débattre.
02:55Est-ce que vous pensez vraiment qu'il existe une micro-chance d'éviter la censure à l'automne ?
02:59Écoutez, jamais un budget n'a été présenté si tôt,
03:03notamment dans son architecture et ses grandes orientations.
03:06Et la raison pour laquelle le Premier ministre a présenté cette architecture de budget très tôt,
03:10c'est justement pour permettre le dialogue parlementaire,
03:13le dialogue entre tous les Français, entre toutes les autorités,
03:16entre toutes les organisations,
03:17pour justement essayer de trouver la voie de passage sur le budget.
03:21Et elle est où cette voie de passage ?
03:22Nous savons que, vous savez, nous sommes dans une situation qui est une situation très difficile budgétairement.
03:27Et que ce soit notre gouvernement, que ce soit d'autres gouvernements,
03:30cette situation, elle perdurera, et notamment notre surendettement.
03:34Nous sommes le pays le plus endetté de l'Union européenne.
03:37Et il est donc très, très important que nous reprenions la maîtrise de cette dette.
03:42Concrètement, avec qui vous allez négocier ?
03:43Le PS ? Le RN ?
03:44Nous négocions avec tous les parlementaires qui veulent travailler
03:48et qui nous font des propositions qui vont dans le sens,
03:51un, de la réduction des dépenses,
03:53deux, de plus de travail pour générer plus de croissance.
03:57C'est ça qui nous importe aujourd'hui,
03:59et d'apporter une forme de justice dans l'ensemble de ces dispositions.
04:04Et vous pensez par exemple que le PS pourrait ne pas censurer,
04:06que vous pouvez négocier avec le Parti Socialiste ?
04:08Nous ne nous mettons pas dans cette optique de censure.
04:12Bien sûr, nous savons, c'est un budget qui est un budget courageux,
04:15qui prend des décisions qui sont courageuses,
04:17mais c'est un budget qui n'est pas un budget qui est dans le sens de l'austérité.
04:22Et donc, nous pensons que nous pouvons négocier avec les parlementaires,
04:25avec tous les parlementaires, et nous écouterons tous les parlementaires.
04:29C'est pour ça que nous pensons que le présenté trois mois avant
04:31nous permet à la fois d'être critiqué, mais aussi d'obtenir des propositions.
04:36Le gouvernement qui a également un petit peu énervé les syndicats
04:38en jetant cette idée comme ça dans le débat
04:40de discuter d'une possible monétisation de la cinquième semaine de congés payés.
04:44En gros, de pouvoir se faire payer une semaine de vacances.
04:47Est-ce que c'est une éventualité qui est sur la table ?
04:49Ça a été mis dans le débat par la ministre du Travail, Astrid de Panos-Sionbouvé,
04:54et c'est une idée de liberté en réalité.
04:57Personne ne sera obligé, ni l'employeur, ni le salarié,
05:00ne sera obligé, ne serait obligé si les discussions allaient au bout.
05:04L'idée pour nous, c'est de mettre de l'essence et du carburant
05:08dans le moteur de la croissance.
05:09Et donc pour les salariés qui seraient volontaires,
05:12parce qu'ils auraient envie de gagner plus,
05:15eh bien l'idée, ça serait de monétiser cette cinquième.
05:19Surtout, on ne la fait pas disparaître.
05:20J'entends ici et là des frayeurs en disant
05:23« on nous enlève notre cinquième semaine de congés payés ».
05:26Ce n'est pas du tout ça, c'est une question sur la liberté,
05:28la liberté de travailler ou d'être mieux payé.
05:31Peut-être que certaines entreprises pousseraient leurs salariés
05:33à ne pas prendre cette semaine de vacances et être payés au plus.
05:35On s'assurera naturellement que tout ça se fasse
05:37dans le cadre du volontariat des salariés.
05:40Ça existe déjà pour les RTT,
05:41vous pouvez monétiser une partie de vos RTT.
05:44Et donc l'idée, c'est de faire cela pour les congés payés.
05:46Mais en tout cas, vous voulez mettre cette idée sur la table dans le débat public ?
05:49Astrid Panossian-Bouvet mettra cette idée sur la table.
05:53C'est la rejetée par les partenaires sociaux.
05:56Elle n'ira pas jusqu'au bout,
05:57mais elle apporte de la flexibilité et de la liberté.
05:59J'aurais un mot sur le budget.
06:01Quoi qu'il arrive, de toute façon, vu la situation politique,
06:03il sera voté par 49-3.
06:04Il n'y a pas d'autre possibilité à la fin.
06:06C'est beaucoup trop tôt pour dire cela.
06:07Comment vous trouvez une majorité sur le budget ?
06:09Eh bien, nous respectons le travail parlementaire.
06:12Encore une fois, nous sommes à l'écoute
06:13des différentes formations parlementaires
06:15qui constituent l'Assemblée nationale.
06:17Et nous essayons de travailler avec elles
06:19pour trouver ce chemin qui est très étroit.
06:22Évidemment, qui est très étroit, qui est compliqué.
06:24C'est le temps de la responsabilité.
06:26Vous voyez, notre pays est devant un mur,
06:28qui est le mur de l'endettement.
06:29Encore une fois, nous sommes le pays
06:30le plus endetté de l'Union européenne.
06:32Il faut qu'ensemble, nous prenions des décisions
06:34qui remettent la France dans le chemin de l'investissement
06:37et de l'espoir pour les générations qui viennent.
06:39Sophie Prima, un mot maintenant sur les propositions
06:41de Bruno Retailleau, notamment sur l'Algérie,
06:42sur l'AM, sur les aides sociales.
06:44Une nouvelle fois, le ministre de l'Intérieur,
06:45qui est président de notre parti LR,
06:47fait parler de lui.
06:48Il n'hésite pas à contredire aussi la ligne
06:50fixée par l'exécutif.
06:52Est-ce que ça peut durer longtemps ?
06:53Est-ce que le chef de votre parti
06:54peut comme ça faire des propositions
06:56et rester l'un des ministres les plus importants du gouvernement ?
06:58Comme vous l'avez dit, Bruno Retailleau,
07:00il est à la fois ministre de l'Intérieur de ce gouvernement.
07:02Et vous savez pourquoi les LR ont décidé
07:04de participer à ce gouvernement.
07:06C'est pour donner, dans la période
07:08qui est entre maintenant et 2027,
07:10la possibilité à notre pays de continuer d'avancer.
07:12Et d'autre part, effectivement,
07:15Bruno Retailleau est président
07:16de notre formation politique des Républicains.
07:18Et donc, à ce titre,
07:21il a toujours été clair auprès du Premier ministre
07:23que chacun pouvait s'exprimer.
07:24J'ai qualifié ça de polyphonie du gouvernement.
07:28Chacun a le droit de donner son avis.
07:30Donc il a une liberté totale, Bruno Retailleau ?
07:31Il a une liberté, qui est la sienne,
07:33qui est cette liberté d'un patron de parti.
07:36Et en même temps, une fois que,
07:38pour le gouvernement, le Premier ministre a tranché,
07:40nous sommes dans le gouvernement
07:42et nous suivons ses recommandations.
07:44Mais comme vous, vous n'hésitez pas également
07:45parfois à user de votre liberté.
07:46On peut avoir sa liberté personnelle,
07:48la liberté et la fidélité au gouvernement.
07:50Les deux sont compatibles.
07:51Les deux sont compatibles.
07:53Nous discutons ensemble.
07:54Une fois que le Premier ministre a tranché
07:55en ce qui concerne le gouvernement
07:57et les 18 mois qui viennent,
07:59nous suivons le gouvernement.
08:00Comme vous également, Sophie Prima,
08:01quand vous n'hésitez pas à dire
08:02que vous êtes favorable à la suppression des 35 heures,
08:04c'est une position personnelle.
08:06Là aussi, ce n'est pas celle du gouvernement ?
08:07C'est possible.
08:08C'est une position personnelle.
08:10Vous savez, dans mon parti,
08:12nous avons la trace du gagner plus,
08:15travaillé plus pour gagner plus de 2007
08:18pour Nicolas Sarkozy.
08:20Et nous pensons que ça,
08:22c'est un moteur de la croissance
08:23et donc des recettes et un moteur.
08:25Mais ce n'est pas du tout à l'heure du jour.
08:26Et vous comprenez bien que la situation
08:28de l'Assemblée nationale
08:30et le manque de majorité totale
08:32fait que ce n'est pas un dossier
08:33qui est possiblement poussable d'ici 2027.
08:37Mais vous êtes prêt à droite à dire qu'aux Français,
08:39qu'on va peut-être revenir sur cet acquis social
08:41qui date maintenant d'il y a 25 ans ?
08:42On verra ça dans le programme de 2027.
08:45Et nous proposerons probablement
08:47des solutions aux Français,
08:49des solutions surtout de liberté.
08:50Je crois que c'est ça.
08:51Vous savez, il y a déjà 40% des Français
08:53qui ne font pas les 35 heures,
08:54qui font beaucoup plus par convention,
08:57par forfait, etc.
08:59Donc on verra dans quelle mesure
09:00on retrouve ça.
09:02Mais permettre aux Français
09:03de travailler plus pour gagner plus,
09:05ça reste une idée extrêmement moderne.
09:06Plus largement, justement, Sophie Prima,
09:07il faut travailler plus.
09:09Vous dites aux Français,
09:09il faut travailler plus
09:10pour préserver notre modèle social ?
09:11Il faut être plus nombreux
09:12pour travailler,
09:13pour préserver en effet
09:14notre modèle social
09:15parce que vous avez raison.
09:16Ce qui est au cœur de tout ça,
09:17c'est la préservation
09:18de notre modèle social.
09:19Et donc, on doit être plus nombreux,
09:21c'est-à-dire être plus nombreux
09:23parmi les plus jeunes,
09:24vous savez,
09:24qui sont le plus éloignés
09:25de l'entrée dans l'emploi
09:27et plus nombreux aussi
09:28parmi les seniors
09:28à travailler
09:29puisqu'on a un déficit
09:30à ce niveau-là
09:31et peut-être travailler
09:33un petit peu plus chacun.
09:35C'est la proposition
09:35qui est faite,
09:36en tout cas,
09:37dans ce budget.
09:38Sophie Prima,
09:39porte-parole du gouvernement
09:40et membre également
09:41du parti de Bruno Retailleau,
09:42DLR, on l'a bien compris,
09:43invité des 4h-mai ce matin.
09:44Sous-titrage Société Radio-Canada

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