- 13/04/2025
Amélie de Montchalin, ministre chargée des Comptes publics, est l'invitée de Questions politiques ce dimanche. Une émission présentée par Élodie Forêt, avec Claire Gatinois du journal "Le Monde" et Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions. Plus d'info : https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/questions-politiques/questions-politiques-du-dimanche-13-avril-2025-6257301
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00:00Générique
00:00Bonjour, ravie d'être avec vous ce dimanche dans Question politique, l'émission de politique du dimanche sur France Inter,
00:15diffusée sur France Info, la télé et en partenariat avec le journal Le Monde.
00:20L'économie mondiale soumise à des montagnes russes, montagnes américaines plutôt depuis le 2 avril.
00:27Et cette image surréaliste, Donald Trump et son tableau imposant des surtaxes douanières disproportionnées à plus de 60 pays,
00:37provoquant une véritable tempête sur les marchés.
00:41Et puis jeudi, finalement, la volte-face, hormis la Chine, une trêve de 90 jours décrétée par le président américain.
00:49Une pause, qualifiée de fragile par Emmanuel Macron, ne surtout pas baisser la garde quand l'imprévisible est devenu la norme.
00:59Alors en France, quand le contexte mondial enraie la croissance et impacte la trajectoire, comment réagir ?
01:06Faut-il tenir les objectifs, quoi qu'il arrive et quoi qu'il en coûte aux Français ?
01:11Pour nous répondre, Amélie de Montchalin, ministre des Comptes Publics, est notre invitée dans Questions Politiques, en direct et jusqu'à 13h.
01:18Questions Politiques
01:19Élodie Forêt sur France Inter
01:24Bonjour Amélie de Montchalin.
01:27Bonjour.
01:28Merci beaucoup d'être avec nous.
01:29Et bonjour Nathalie Saint-Cricq de France Télévisions et Claire Gatinois du Monde.
01:33Bonjour.
01:34Alors d'abord, les images, les photos qui vous ont marqué cette semaine.
01:38On commence avec vous, Amélie de Montchalin.
01:39Vous avez choisi les photos de Robert Badinter et de Marc Bloch.
01:44On connaît depuis cette semaine les dates où ils seront panthéonisés.
01:47Oui, j'ai choisi ces photos parce que c'est passé un peu peut-être un peu à côté de l'actualité qui a été, vous l'avez rappelé, très mouvementée.
01:56Mais vous savez, on a souvent des débats sur au fond, qu'est-ce qu'être français ?
02:00C'est quoi notre identité ?
02:02Et je pense que regarder des hommes qui, par leur engagement, par leur appel au sursaut collectif,
02:10Robert Badinter, c'est à la fois l'homme qui a mis fin à la peine de mort dans notre loi,
02:14c'est aussi l'homme qui a dépénalisé l'homosexualité,
02:18c'est un homme qui a eu des combats pour l'humanisme qui est au cœur de notre République.
02:21Et Marc Bloch, c'est quelqu'un aussi, vous le savez, qui à la fois était un très grand historien,
02:25qui a changé le regard des historiens sur l'histoire avec l'école des annales,
02:29mais c'est surtout quelqu'un qui a rappelé que dans les moments de doute,
02:32si on perdait notre lucidité, si on perdait notre courage,
02:35parfois l'esprit de défaite, l'étrange défaite, comme il dit, est au coin de la rue.
02:39Et donc, je trouve que c'est dans ces moments où parfois on se sent très secoué,
02:43se dire qu'en regardant notre histoire, en regardant ces hommes inspirants,
02:46on peut aussi trouver du souffle et des repères pour l'avenir.
02:50Je crois que c'est des choses qui sont à l'honneur de notre pays.
02:52Et donc, c'est précieux qu'ils rejoignent, comme on dit,
02:55ces hommes dont la patrie est reconnaissante au Panthéon,
02:59à la fin de l'année 2025 pour Robert Badinter et à l'été 26 pour Marc Bloch.
03:03C'est ça, 9 octobre, je crois, pour Robert Badinter.
03:06Claire Gatinois, à vous, c'était en début de semaine,
03:09que cette photo, Emmanuel Macron dans un hôpital à la frontière de Gaza, à Alariche, en Égypte.
03:14On voit donc Emmanuel Macron au chevet d'un petit garçon palestinien blessé.
03:19Et cette photo a été prise quelques heures avant que le président français ne fasse part,
03:23le 9 avril, de son objectif, ce sont ses mots,
03:26de reconnaître en juin l'État palestinien lors d'une conférence internationale
03:31organisée avec l'Arabie saoudite qui doit se tenir à New York.
03:35Emmanuel Macron veut que cette reconnaissance de l'État palestinien
03:38pousse des pays arabes à reconnaître en retour Israël.
03:41Mais comme le dit Gérard Haro, l'ancien ambassadeur de France à Washington,
03:45ce geste très symbolique est aussi un acte désespéré.
03:48Emmanuel Macron envoie un signal de mécontentement à Israël
03:51pour dire que la France n'est pas d'accord avec la façon dont le Premier ministre israélien
03:55mène la guerre à Gaza.
03:57Il faut essayer de dire à Beniaïm Netanyahou
03:59qu'à un moment donné, ce que vous faites n'est pas conforme aux droits internationaux.
04:03Ce que vous faites est un crime, a signalé Emmanuel Macron
04:05dans l'avion qu'il ramenait d'Egypte,
04:07rappelant que la France devait se tenir aux côtés de l'humanité.
04:11Des considérations humanitaires qui déplacent visiblement
04:13à Laurent Wauquiez et à Jordan Bardella
04:15qui se sont empressés de critiquer cette annonce
04:18à des fins de politique intérieure.
04:19Allez Laurent Wauquiez, on en parle avec vous aussi Nathalie.
04:22Oui, je vais descendre un peu de...
04:23Comment dire ?
04:24Ce n'est pas exactement le conflit Proche-Orient.
04:26Moi, ce qui m'a frappée, c'est l'image et les déclarations,
04:29surtout l'interview de Laurent Wauquiez.
04:31Enfermons les OQTF,
04:33obligation de quitter le territoire français,
04:35c'est-à-dire les gens que l'on veut renvoyer dans leur pays d'origine,
04:38à Saint-Pierre-et-Miquelon.
04:39Alors, tout ça, c'est dans la perspective de la préparation du Congrès des LR.
04:43Il paraît qu'aux dernières nouvelles,
04:44il y aurait 100 000 personnes qui auraient pris leur carte,
04:47alors qu'il y en avait à peu près 45 000 il y a quelque temps.
04:49On a le droit de les prendre pour ceux qui nous écoutent encore quelques jours avant le vote du 17 mai.
04:55Ce qui est un peu étonnant, c'est qu'on entend du côté de Laurent Wauquiez s'appeler aux militants,
04:59comme s'il fallait faire forcément des choses extrêmement, comment dire, simplistes.
05:03Ce qui est toujours étonnant venant de Laurent Wauquiez,
05:05qui est connu de temps en temps pour faire quelques phrases considérées comme des dérapages,
05:09mais pas de simplifier à ce point-là la politique.
05:12C'est désobligeant pour les 5 500 habitants de Saint-Pierre-et-Miquelon.
05:15Et d'ailleurs, Manuel Valls s'est empressé de dire tout de suite qu'il ne voyait pas très bien,
05:19comme si c'était une espèce d'endroit un peu précisant qui faisait très mauvais,
05:24qui faisait en moyenne un degré et qui pleuvait 148 jours par an.
05:28Donc, c'est indésagréable pour ce territoire d'outre-mer.
05:33Deuxièmement, ce n'est pas jouable.
05:35Et ensuite, ce n'est pas juridiquement logique, enfin faisable.
05:39Et à ce moment-là, on peut aller loin.
05:41C'est-à-dire que si c'est des gens qui ont l'habitude d'être au chaud,
05:43on peut les envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon.
05:44Et des gens qui ont l'habitude d'être au franc, on peut les envoyer aussi, je pars, en Afrique.
05:47Bon, bref, on peut se dire quand même que dans les moments politiques
05:49où il y a autant de difficultés, autant de complexités à expliquer,
05:53que ce n'est pas qu'il n'y a qu'à augmenter les droits de douane, il n'y a qu'à faire ci,
05:57il n'y a qu'à, on pourrait s'attendre de quelqu'un qui veut être président de la République
06:00à un tout petit peu plus, comment dire, non pas d'élévation, mais pas en arriver là.
06:06Alors, on verra si ça plaît aux militants.
06:08Je pense que c'est plutôt parce que les militants vont plutôt vers Bruno Retailleau
06:12qu'il faut en rajouter pour essayer de leur plaire.
06:14Et on n'est pas sûr que dans ce cas-là, ce soit hôtesse et tellement gros
06:17que ça réussisse à passer.
06:19Mais on sera bientôt fixé, c'est mi-mai.
06:22Cette proposition qui a été faite dans le JD News, Amélie Monchalin, c'est pas très sérieux ?
06:27Qu'on ait un engagement sur l'immigration, le contrôle de nos frontières,
06:33que les règles soient respectées, que l'on fasse des accords diplomatiques
06:37pour que les laissés-passés consulaires puissent être donnés.
06:40Je crois que tout le gouvernement, et je crois que tous les Français,
06:43considèrent que quand les lois existent, elles doivent être respectées.
06:46Qu'on en arrive à, dans la même phrase, à la fois, au fond, s'attaquer, mépriser
06:51un territoire ultramarin tout en proposant des choses qui ne fonctionnent pas,
06:55je pense qu'il y a là, pour moi, quelque chose qui dévie, au fond,
06:58de ce qu'est la responsabilité politique.
07:00Je pense que le débat se poursuit.
07:02Oui, nous voulons être d'accord sur l'essentiel avec un certain nombre de partenaires
07:06qui, d'ailleurs, sont représentés dans le gouvernement de François Bayrou.
07:10Et moi, j'en suis très contente qu'on puisse, voyez, nous mettre d'accord sur l'essentiel,
07:14peut-être avoir des désaccords sur quelques éléments,
07:16mais il y a quand même une boussole, c'est l'esprit de responsabilité
07:19et surtout de dire des choses qui fonctionnent.
07:21Et en l'occurrence, je crois qu'on n'y est pas là.
07:23Vous diriez déroutant ou un peu plus, comme a dit Bruno Retailleau ?
07:25Bruno Retailleau a dit déroutant avec une façon très, comment dire,
07:29très euphémisante de déclarer les choses.
07:32Vous, vous considérez qu'ils sont quand même dans votre majorité, normalement ?
07:34C'est au moins déroutant, c'est inutile,
07:35et c'est inutilement rappeler le bagne.
07:40Qui a été supprimé en 36-37.
07:41Exactement, et je crois que, voyez, tout comme parfois Donald Trump,
07:46parce qu'il veut soi-disant être efficace,
07:48dit des choses qui sont éloignées et de nos valeurs,
07:50et même de la principe, même d'humanité.
07:53Je pense que là, on s'est éloigné dans ce genre de débat.
07:56Et donc, je crois que l'honneur de la politique,
07:58c'est de dire des choses qui soient responsables, applicables,
08:01justes, mesurées, pondérées.
08:03Et je crois que c'est plutôt comme ça, d'ailleurs,
08:04qu'au gouvernement, on essaie collectivement de travailler.
08:06C'est une trumpisation, vous diriez, de la vie politique française qui se passe ?
08:10Vous voyez, tous les pays occidentaux, aujourd'hui,
08:13font face à un danger qui s'appelle la polarisation.
08:16C'est-à-dire que, sous prétexte de vouloir être radical pour être entendu,
08:19on en perd, au fond, les boussoles, le droit,
08:23et surtout l'état de droit, et du coup, in fine, l'applicabilité des mesures.
08:28Donc, être actif, c'est pas monter sur des estrades
08:30et donner à entendre des choses qui ont l'air de faire sens,
08:33mais qui, en fait, n'en font aucun.
08:34Et oui, il y a un risque, d'ailleurs, il y a beaucoup d'observateurs qui le voient.
08:38Il y a un risque de désinformation, il y a un risque de polarisation,
08:41il y a un risque de fragmentation.
08:42Et moi, j'ai une boussole, vous voyez, dans ces moments-là.
08:44Je pense que c'est d'ailleurs pour ça que je me suis engagée en 2017.
08:46C'est le dépassement politique, de dire qu'on a le droit d'avoir des histoires différentes,
08:51mais on doit avoir des points communs, c'est nous mettre d'accord sur l'essentiel,
08:53proposer des choses qui fonctionnent,
08:56être capable de guider nos pays dans des moments d'extrême complexité.
09:00Le monde entier est en train de perdre une forme de repère,
09:03de repère économique, de repère stratégique, de où sont nos alliances.
09:06Et donc, je pense que gravité, responsabilité, nuance,
09:09accepter la complexité, travailler à l'unité du pays,
09:12c'est bien ça, à mon avis, qui doit être une boussole pour nous tous aujourd'hui.
09:18Il faut être flexible.
09:21Il y a des entreprises qui se trouvent dans un secteur ou une industrie
09:24qui est plus affectée par ce genre de choses que d'autres.
09:28Et il faut pouvoir montrer de la flexibilité.
09:33Il y aura un contrat avec la Chine.
09:35Nous nous faisons avoir avec la Chine depuis des années.
09:38Ils ne peuvent pas continuer.
09:39Allez, vous avez sûrement reconnu la voix de Donald Trump,
09:44son revirement cette semaine sur les droits de douane.
09:47Hier, il a aussi exempté les smartphones et les ordinateurs.
09:51C'est donc dans un contexte économique mondial très imprévisible
09:54qu'en France, le Premier ministre va animer mardi
09:57une conférence sur les finances publiques.
10:00Avant d'y venir, une première question peut-être,
10:01Amélie de Montchalin.
10:02Comment on travaille ?
10:04Comment on fait des projections avec un président américain
10:07qui est capable quotidiennement de changer d'avis ?
10:09Alors, vous l'avez dit, le mot-clé de la période économique,
10:14c'est du fait de décisions qui, parfois,
10:16on a du mal à complètement comprendre les raisons,
10:19la rationalité d'un certain nombre de décisions
10:21et surtout la raison pour les Américains.
10:23Il n'est pas certain qu'aujourd'hui,
10:24les décisions de Donald Trump profitent aux Américains.
10:26On n'est même à peu près sûrs du contraire.
10:29Le mot-clé, c'est l'incertitude.
10:31Et vous le savez, je l'ai dit plusieurs fois,
10:33à Bercy, autour du Premier ministre,
10:35notre doctrine, ce qu'on appelle le « quoi qu'il arrive ».
10:37C'est de dire qu'on doit être prêt aux événements.
10:39On doit être prêt à ce que, quoi qu'il arrive,
10:41la France puisse faire face à ses priorités.
10:43Ses priorités, c'est financer la santé.
10:45Ses priorités, c'est financer l'éducation.
10:47C'est aussi faire face à nos besoins de défense.
10:50Et ce « quoi qu'il arrive »,
10:51il nous amène très concrètement
10:52à nous dire que nous devons être, bien sûr,
10:56très concentrés sur nos priorités,
10:57mais nous devons nous redonner des marges de manœuvre
10:59pour tenir nos objectifs,
11:01pour ne pas être dans l'impuissance,
11:03pour ne pas perdre notre puissance aussi,
11:05notre capacité à honorer nos engagements
11:07européens et internationaux.
11:09Et donc ce « quoi qu'il arrive »,
11:11il se traduit très concrètement
11:12par le fait que quand on a commencé
11:14à mettre ce budget en route,
11:16avec tous mes collègues ministres,
11:17nous avons décidé de ne pas engager
11:19toutes les dépenses prévues au budget,
11:21d'en mettre une partie un peu de côté
11:23et de nous dire que ces dépenses-là,
11:24on les engagera si les temps le permettent.
11:26Et là, on voit les temps le permettent un peu moins.
11:29Et donc c'est comme ça qu'on essaie de travailler.
11:31Et je pense que c'est important
11:31que les Français comprennent,
11:33ce n'est pas de la gestion à la petite semaine,
11:35c'est tout l'inverse.
11:36C'est comment, en responsabilité,
11:38comment, en étant ancré dans le monde
11:40qui change beaucoup,
11:41nous sommes capables de rester une puissance,
11:43de rester un pays uni,
11:44de financer nos priorités,
11:45de nous redonner des marges de manœuvre
11:47et de tenir notre objectif premier
11:48qui est de réduire la dette.
11:50Parce que la dette,
11:51elle nous fait perdre la souveraineté.
11:52On va vraiment y venir.
11:52Je voudrais commencer quand même.
11:53Vous avez vu les entreprises françaises cette semaine.
11:56Qu'est-ce que vous leur dites, en fait ?
11:57Vous continuez à leur dire
11:59qu'il faut arrêter de placer des billes aux Etats-Unis,
12:02qu'il faut jouer français, européen ?
12:04Quel est le message cette semaine,
12:06malgré ces changements de pieds
12:07qu'on a pu constater ?
12:08Quel est le message ?
12:09Le premier message, c'est de nous dire
12:11qu'il ne faut pas qu'on comprenne mal
12:13ce qu'a dit Donald Trump.
12:14Il y a eu une forme de soulagement.
12:16Mais si on regarde en réalité,
12:17il y a 25% de droits de douane sur l'acier,
12:19il y a 25% de droits de douane sur l'aluminium,
12:21il y a 25% de droits de douane sur les voitures,
12:24et il y a 10% sur tout le reste.
12:26Là où, avant ces mesures,
12:28sur certains produits,
12:29on était entre 0 et 6%.
12:30Donc, il n'y a pas de soulagement.
12:32Il y a un engagement.
12:34Un engagement du gouvernement
12:35et des Européens
12:36à ce que nous ne cherchions pas l'escalade.
12:39Mais notre objectif,
12:40c'est que ces droits de douane
12:41reviennent à un niveau
12:42qui est celui de deux partenaires commerciaux
12:44de très grande taille.
12:46Le marché américain, d'une part,
12:47350 millions de consommateurs.
12:48Le marché européen, d'autre part,
12:50450 millions de consommateurs
12:52qui peuvent commercer
12:53de manière organisée,
12:55fiable et stable.
12:56Deuxième élément
12:57de ce que nous leur disons,
12:58c'est qu'en ne cherchant pas l'escalade,
13:00on va regarder aussi tous nos leviers.
13:02Vous savez,
13:02les États-Unis nous exportent
13:04beaucoup de services.
13:05Donald Trump est obsédé
13:06par les biens,
13:07les marchandises.
13:08Au fond, le commerce du monde d'hier.
13:09Les voitures, l'acier, l'aluminium.
13:11Le monde d'aujourd'hui,
13:12c'est aussi un monde numérique.
13:13C'est aussi un monde financier.
13:15Et ce qu'on a dit aux entreprises,
13:16surtout,
13:16c'est qu'on était là
13:16pour leur donner le soutien.
13:19Alors, on n'a pas aujourd'hui
13:20de plan de quoi qu'il en coûte.
13:22On ne parle pas de milliards.
13:24Mais vous savez,
13:24moi, je suis la ministre des douanes.
13:25Nous avons 40 points de contact
13:28partout sur le territoire
13:29qui aident des toutes petites PME
13:31qui exportent des biens
13:32très spécialisés
13:33jusqu'aux très grands groupes
13:34pour leur donner des informations
13:35en temps réel
13:36pour les aider à s'ouvrir
13:37sur d'autres marchés
13:38pour les accompagner.
13:39Quand Rodolphe Saadé
13:40est avec Donald Trump
13:41dans le bureau Oval
13:42en train de promettre
13:43d'investir des milliards
13:44et des milliards,
13:45qu'est-ce qu'on va dire
13:46aux autres entreprises finalement
13:47qu'il faut montrer l'exemple
13:49quand les grands groupes
13:49sont là-bas ?
13:50Ce que le président de la République
13:51a dit à tous,
13:53à toutes les entreprises
13:54et je crois à tous les Français.
13:56Nous ne cherchons pas l'escalade.
13:57Notre but est effectivement
13:58qu'on puisse,
13:59assez vite on espère,
14:00pouvoir commercer,
14:01échanger,
14:02faire croître nos entreprises
14:03de part et d'autre.
14:04Aujourd'hui,
14:04il y a un enjeu d'unité,
14:06il y a un enjeu de crédibilité
14:07et oui de se dire
14:08qu'on met peut-être en pause
14:09des investissements
14:10dans un pays
14:10où je dois dire
14:11les investisseurs
14:12ne savent même pas
14:13ce que vont être
14:14la rentabilité
14:15de ces investissements.
14:16Tout change tous les jours.
14:17Change pour eux,
14:18change pour nous
14:18et donc il y a un effet
14:19de patriotisme
14:21qui n'est pas
14:21ni défensif
14:23ni offensif.
14:23C'est un effet de dire
14:24bon, puisque tout change,
14:25on met en pause
14:26les éléments,
14:27on négocie
14:28et on espère repartir
14:29sur une dynamique
14:30qui soit positive
14:31collectivement.
14:32Je le rappelle
14:32pour ceux qui nous écoutent.
14:33Aujourd'hui,
14:34les décisions de Donald Trump
14:35dans les modèles économiques,
14:37elles vont peser
14:38deux points de PIB
14:39aux Américains.
14:41Elles vont a priori,
14:42quand c'était
14:43les premières annonces,
14:44on disait 0,5 points de PIB
14:45aux Européens.
14:46Peut-être qu'avec
14:46les annonces récentes,
14:47c'est peut-être plus
14:47que 0,25 points de PIB.
14:49L'effet,
14:49il est donc dix fois plus grand,
14:51dix fois plus grand
14:52sur les consommateurs américains
14:53que sur les consommateurs européens.
14:56Donc nous,
14:56on joue pour nous
14:57mais on joue aussi
14:57juste pour le monde.
14:58Ça n'a pas de sens.
14:59C'est une crise
15:00qui serait provoquée
15:01sinon de manière
15:02contre-intuitive
15:03contre les Américains.
15:04Est-ce que vous ne trouvez pas
15:05qu'il y a un paradoxe ?
15:05On est dans un système libéral,
15:07les entreprises font ce qu'elles veulent,
15:08on ne peut pas leur donner
15:09des ordres de patriotisme.
15:11Il y en a certains
15:11qui ont trouvé
15:11que c'était un peu ridicule
15:13et malvenu
15:14qu'Emmanuel Macron
15:15leur donne ce genre de...
15:16Les entreprises,
15:17évidemment,
15:17on soutient leur emploi,
15:18on soutient leurs investissements
15:19et effectivement,
15:20elles sont libres.
15:21Mais les entreprises,
15:22elles ont aussi besoin
15:23de notre protection.
15:24Elles ont besoin
15:24qu'on puisse faire
15:25de la rétorsion si besoin.
15:27Elles ont besoin
15:27d'être protégées
15:28et elles nous ont...
15:28Globalement,
15:29ça s'est bien passé avec elles.
15:31L'échange a été très constructif
15:32d'abord sur
15:33qu'est-ce qu'on sait,
15:34qu'est-ce qu'on entend,
15:34où on en est.
15:35Deux,
15:35on vous accompagnera
15:36et on va vous aider aussi
15:37à aller sur d'autres marchés.
15:38Les douaniers français,
15:40non seulement,
15:40ils vont bien contrôler
15:41les conteneurs américains
15:43pour nous assurer
15:43que les règles sont respectées,
15:44mais d'autre part,
15:45ils aident aussi les entreprises
15:46à se tourner vers d'autres marchés
15:47et on est à vos côtés.
15:49Mais pour qu'on soit à vos côtés,
15:50au fond,
15:50on joue en équipe.
15:52On joue en équipe
15:52à la fois française et européenne
15:54et c'est ça qu'on veut promouvoir
15:55et je pense que les Français
15:56qui nous écoutent
15:56le comprennent très bien.
15:58Je pense que c'est une bonne boussole
15:58de dire,
15:59effectivement,
16:00on croit à la libre entreprise,
16:02mais ces entreprises
16:02sont dans un espace économique
16:04qui les protège,
16:06qui s'appelle
16:06le marché antérieur,
16:07qui s'appelle le marché européen
16:08et donc on joue ensemble.
16:10Alors,
16:10effectivement,
16:11comment est-ce que vous pouvez
16:12convaincre les entreprises
16:13le quoi qu'il arrive ?
16:15C'est quoi ce plan d'aide
16:16pour les entreprises ?
16:17Comment est-ce que vous pouvez
16:17leur expliquer que pour elles
16:18ce sera plus rentable
16:19de rester en France
16:21plutôt que par exemple,
16:22justement pour contourner
16:23les doigts de douane,
16:25s'installer aux Etats-Unis
16:26pour se relocaliser là-bas ?
16:28Le quoi qu'il arrive,
16:29je le dis,
16:30ce n'est pas un plan
16:30d'aide budgétaire.
16:31Le quoi qu'il arrive,
16:32c'est une éthique,
16:33c'est une pratique,
16:36notamment de la gestion publique,
16:38qui nous permet,
16:39nous, France,
16:40de rester une puissance
16:41et de ne pas acter
16:43notre impuissance
16:43face aux crises.
16:44Les crises du monde extérieur
16:45ne peuvent pas être
16:46un prétexte
16:47à ce que nous perdions
16:48nous-mêmes nos priorités.
16:49Il y a une priorité
16:50en ce moment
16:50qui s'appelle le désendettement,
16:52qui est de nous assurer
16:52que nous ayons des marges
16:53de manœuvre.
16:54Le quoi qu'il arrive,
16:55c'est de nous assurer
16:55qu'on puisse financer
16:56ce qui est essentiel.
16:58Je l'ai dit,
16:58la défense,
16:59l'éducation,
17:00la santé.
17:01Les entreprises,
17:01aujourd'hui,
17:02ce que nous leur disons,
17:03c'est que,
17:04beaucoup d'entre elles,
17:05d'ailleurs,
17:05nous le disent aussi,
17:06en retour de l'échange
17:07que nous avons eu,
17:08rapprocher la production
17:09de la consommation
17:10dans un monde
17:10où certains veulent
17:11remettre des droits
17:12de douane partout,
17:12c'est aussi une bonne idée.
17:13Je vous le rappelle,
17:14nous avons 450 millions
17:15d'Européens
17:16au sein de ce marché unique.
17:18Comment nous donnons
17:18collectivement
17:19tous les outils
17:20aux entreprises
17:20pour qu'elles produisent
17:21chez nous ?
17:22Et nous avons,
17:23vous savez,
17:24des mécanismes
17:24d'ajustement carbone
17:25aux frontières
17:25pour dire,
17:26nous, on croit
17:27qu'une politique
17:29de transition énergétique
17:30dans l'industrie,
17:31c'est une bonne mesure.
17:31Et d'ailleurs,
17:32on protège celles
17:32qui font cela en Europe
17:34pour qu'elles n'aient pas
17:35de concurrence déloyale
17:36du reste du monde.
17:37Nous, on va accompagner
17:37les entreprises aussi
17:38à regarder d'autres marchés.
17:39Et je pense que c'est
17:40un discours de pragmatisme
17:41et de responsabilité
17:42qu'elles valorisent
17:43tout à fait.
17:43et qu'elles comprennent
17:44très bien
17:45qu'il faut,
17:45dans un moment
17:46où on est quand même
17:47face à des décisions
17:49qui sont assez hostiles
17:50vis-à-vis de nous.
17:50Oui, on ne cherche pas
17:51l'escalade,
17:52mais non,
17:52on ne se laisse pas faire
17:53et donc on joue aussi
17:54en équipe européenne
17:56et française.
17:56Venons-en à l'actualité
17:57de la semaine qui vient.
17:58Mardi,
17:58une grande conférence
17:59sur les finances publiques
18:00menée par le Premier ministre.
18:02Une conférence pour faire quoi ?
18:04On va nous préparer au pire.
18:05On annonce des milliards
18:07d'économies en plus
18:07qu'il va falloir faire
18:08en 2026,
18:09c'est ça ?
18:11Première chose,
18:11vous savez que ce budget
18:13a été promulgué
18:15le 14 février dernier,
18:17donc il y a moins de deux mois
18:18et ce budget,
18:19il est inédit.
18:20Il a été inédit
18:21parce que ce n'est pas
18:22le budget d'un gouvernement,
18:23c'est le budget
18:24qui est né
18:24d'un compromis parlementaire.
18:26On ne s'en souvient plus tous
18:27les uns les autres
18:28mais il y a moins de deux mois,
18:29nous n'avions pas de budget
18:30et on nous promettait
18:32une année chaotique
18:33parce que nous n'arrivions pas
18:34à nous mettre d'accord.
18:35Il y a eu un accord,
18:36le gouvernement l'a facilité
18:38et aujourd'hui,
18:38nous sommes garants de ce budget.
18:40Ce n'est pas le budget du gouvernement,
18:41nous en sommes garants.
18:42Mais le vrai, ça commence maintenant.
18:44Et parce que nous sommes garants
18:45de ce budget,
18:46parce qu'il est inédit
18:47dans sa construction,
18:48nous avons dès le départ dit
18:49qu'il serait aussi inédit
18:50dans la manière
18:52dont nous allons acter
18:52la transparence.
18:54Transparence avec les parlementaires,
18:56avec les collectivités locales,
18:57avec les acteurs
18:58de la sécurité sociale.
18:59Quels sont les risques
19:00devant nous ?
19:01Comment nous gérons ces risques
19:02et donc comment nous prenons
19:04des décisions pour que
19:05ce que les parlementaires ont acté
19:06puisse être respecté ?
19:08Cette transparence,
19:09pour moi,
19:09j'y ai vraiment beaucoup travaillé,
19:10vous le verrez mardi,
19:11c'est un changement
19:12de méthode.
19:14Moi, je voudrais
19:14qu'on sorte,
19:15vous voyez,
19:15de l'idée qu'il y a
19:16une boîte noire à Bercy,
19:17de l'air du soupçon.
19:19Il faut qu'on parle concrètement,
19:19là, Éric Lombard dit
19:20au moment où nous parlons
19:22qu'il va falloir faire
19:2340 milliards d'économies
19:25en plus l'année prochaine.
19:26Il y a deux éléments.
19:27Combien à ça ?
19:27Parce que c'est quand même
19:28un chiffre qui est énorme.
19:29Est-ce que vous nous le confirmez déjà ?
19:31Je vous confirme
19:31que nous avons bien pour objectif
19:33de nous mettre résolument
19:34sur le chemin du désendettement,
19:35résolument sur la baisse du déficit.
19:37Et donc, ça veut dire
19:38d'abord pour 2025,
19:39transparence sur les chiffres,
19:40transparence sur les décisions.
19:42On sort de l'air du soupçon
19:44en disant au fond
19:45le déficit,
19:45il a été caché aux Français,
19:47caché aux parlementaires.
19:48Donc ça, c'est la première chose,
19:49c'est la transparence.
19:50Mais le soupçon,
19:50c'est surtout qu'on ne sait toujours
19:51pas ce qu'on va faire
19:52et ce qui va se passer.
19:53Première chose pour 2025,
19:54on vous l'a dit en 2025,
19:58il y a moins de croissance,
19:59il y a plus d'incertitudes.
20:00Quand vous êtes dans une famille
20:01et que vous avez moins de revenus,
20:03vous baissez vos dépenses.
20:05Chez qui on paye ?
20:06Comment on a fait ?
20:07Depuis le début de l'année,
20:08tous les ministères ont dit
20:09voilà, il y a des dépenses
20:10que je peux potentiellement repousser,
20:12il y a des dépenses que je ne ferai
20:13que si les temps sont favorables,
20:15il y a des dépenses que peut-être
20:16je me mets en capacité de réduire
20:18parce que nous devons être responsables.
20:20Vous savez, il n'y a pas d'argent public,
20:22il n'y a pas d'argent au Nétat,
20:23il n'y a que l'argent des Français,
20:24c'est-à-dire le nôtre à tous
20:26que nous mettons dans le pot commun.
20:26C'est quand même vous
20:27qui allez choisir les priorités
20:29avec l'argent des Français,
20:31augmenter les impôts,
20:32parce que tout le monde dit
20:32il ne faut pas le faire,
20:33mais au bout d'un moment...
20:33En 2025, il n'y a pas de stratégie
20:36qui augmente les impôts.
20:37En 2026, il n'y a pas de stratégie
20:38qui augmente les impôts des Français,
20:40des classes populaires,
20:41des classes moyennes.
20:41C'est la première chose que j'ai dite
20:42quand je suis arrivée dans mon bureau
20:43en 23 décembre.
20:43Les classes populaires,
20:44pas d'augmentation d'impôts.
20:45Pourquoi ?
20:46Parce qu'aujourd'hui,
20:47le sujet de notre pays,
20:48pour que nous arrivions
20:49à résoudre notre équation budgétaire
20:50et notre équation démocratique,
20:53c'est qu'il faut que le travail paye.
20:54Vous savez, moi,
20:55je me suis engagée en 2017
20:56pour une chose,
20:57c'est que le travail paye.
20:58On ne va pas, aujourd'hui,
20:59dans un monde complexe,
21:00prendre pour prétexte
21:01les crises étrangères
21:02pour dire aux Français
21:02« Ah, vous savez,
21:04le travail ne paye pas assez,
21:05on va porter des impôts. »
21:05Il faut qu'on reprenne les choses
21:06les unes après les autres
21:07parce que là,
21:07on comprend un petit peu mal
21:08ce qui va se passer.
21:08Prenons avec méthode.
21:09Première chose,
21:10transparence sur les chiffres.
21:12Deuxième chose,
21:12transparence sur les décisions,
21:13ce que nous faisons en 2025,
21:15dans un monde incertain,
21:16pour que nous tenions
21:17notre objectif de déficit
21:18de 5,4%.
21:20D'accord.
21:20Ensuite, transparence
21:21sur la gravité
21:22du moment que nous vivons.
21:24Notre souveraineté industrielle,
21:26notre souveraineté de défense,
21:28notre souveraineté technologique
21:30sont mises en danger,
21:32mises en cause,
21:32on le voit,
21:32par la première puissance mondiale.
21:34Ça veut dire quoi pour notre pays ?
21:35Quelles conséquences
21:36on en tire sur nos décisions collectives
21:38qui, effectivement,
21:40se traduisent dans le budget ?
21:41Et le budget,
21:42ce n'est pas le point de départ.
21:44Mais si vous n'avez pas,
21:45aujourd'hui,
21:46une équation budgétaire
21:47qui vous permet
21:47de vous désendetter,
21:48alors vous n'avez plus
21:49de marge de manœuvre.
21:50Alors vous payez d'abord
21:51des charges d'intérêt.
21:52Mais quelle philosophie
21:52dans ce budget ?
21:53C'est ça qu'on a envie
21:54de savoir
21:54que tout ne peut pas être prioritaire.
21:56On nous dit
21:57que les impôts
21:57ne peuvent pas augmenter.
21:58Alors c'est classe moyenne,
21:59classe populaire.
22:00C'est aussi pas d'impôt
22:01sur les entreprises.
22:02Au moment où, justement,
22:03elles sont...
22:04Et donc,
22:04exclusion tout celle de l'idée
22:06de faire payer
22:06ceux qui gagneraient plus.
22:07Il y a deux choses.
22:08La contribution exceptionnelle
22:09ne peut pas être pérennisée.
22:11Notre boussole
22:11avec Éric Lombard,
22:13le Premier ministre,
22:13avec le Président de la République
22:14depuis 2017,
22:15c'est quoi ?
22:16C'est de dire,
22:16un,
22:17notre pays a besoin
22:17d'entreprises
22:18qui puissent créer des emplois
22:19et continuer à créer des emplois.
22:21C'est pas en taxant les entreprises
22:22qu'on va résoudre
22:23ni le chômage des jeunes,
22:24ni le chômage des seniors,
22:26ni d'ailleurs l'équation budgétaire.
22:27Deuxième boussole,
22:28le travail qui paye.
22:30Nous avons,
22:30et je dois le dire,
22:32c'est moi,
22:32c'est ma colonne vertébrale
22:33d'engagement politique
22:34depuis 2017,
22:35c'est de dire,
22:36dans notre pays,
22:37c'est une injustice totale
22:38que ceux qui se lèvent le matin,
22:40que ceux qui créent des entreprises,
22:42que ceux qui travaillent,
22:43avec le système des aides
22:44que nous avons parfois,
22:46quand ils travaillent plus,
22:47ça fait pas de différence
22:48à la fin du mois.
22:49Moi, je veux que le travail qui paye
22:51fasse de la différence
22:51à la fin du mois.
22:52On a engagé une très grande réforme,
22:53ça s'appelle la solidarité à la source.
22:55C'est l'équivalent du prélèvement
22:56à la source.
22:56Ça veut dire que les aides,
22:57aujourd'hui,
22:58on les verse en temps réel,
22:59elles s'ajustent à votre situation,
23:01on baisse le non-recours,
23:02on baisse la fraude.
23:02Maintenant,
23:03on doit aller plus loin.
23:04Ça, c'est une boussole politique.
23:05Comment on a un système d'aide
23:07qui garantit
23:08qu'en toutes circonstances,
23:10quand on travaille plus,
23:12ça fait une différence
23:12à la fin du mois
23:13parce que ce que vous gagnez
23:14par le travail n'est pas annulé.
23:15On touche au modèle social,
23:16vous êtes d'accord ?
23:17Il y a bien un moment
23:18où il faut qu'on touche quelque chose
23:20parce que vous nous dites
23:21pas de rabot,
23:22pas d'impôt.
23:23Qu'est-ce qu'on va...
23:24Je ne sais pas si...
23:25Je ne suis pas en train
23:26de vous annoncer ce qu'on touche.
23:27Je suis en train de vous dire
23:27quelles sont les boussoles.
23:28Et le Premier ministre
23:28sera très clair mardi
23:29sur les stratégies
23:32qui sont les nôtres,
23:33la gravité de la situation
23:34et les solutions
23:35qui ont du sens
23:35et les solutions
23:36qui ne sont pas des solutions.
23:37Ce n'est pas une solution
23:38de dire aujourd'hui aux Français
23:39vous savez,
23:39il y a un déficit,
23:40on veut se désendetter.
23:41Vous savez quoi la solution ?
23:42C'est l'impôt.
23:43Ce n'est pas une solution.
23:44Même pour ceux
23:44qui sont les plus fortunés.
23:45Je vais y revenir.
23:46Ce n'est pas une question de fortune.
23:47S'il y a une chose en revanche
23:48qu'on doit résoudre,
23:49c'est les abus,
23:50les contournements,
23:51la suroptimisation
23:52et ceux qui aujourd'hui
23:53dans ce moment de gravité,
23:55au fond,
23:56rompent le lien républicain,
23:57rompent le pacte social
23:59et s'épargnent de la paix.
24:00Mais là l'effort
24:00il est massif.
24:01Est-ce qu'on arrive
24:01à combler un trou aussi massif
24:05avec uniquement
24:06la chasse aux fraudes ?
24:09Massif.
24:10Est-ce que vous pouvez
24:10déjà nous confirmer
24:11les 40 milliards ?
24:12Je vous confirme
24:13que nous avons bien besoin
24:15d'avoir un déficit
24:16qui continue d'être réduit
24:17jusqu'à 3% en 2029,
24:19que pour 2026,
24:21la cible que nous nous fixons
24:22c'est 4,6% de déficit,
24:24ce qui reste,
24:24vous voyez encore,
24:25assez loin du 3%.
24:26Et que pour passer
24:27de la situation d'aujourd'hui
24:28à ce que nous voulons faire
24:29en 2026,
24:29c'est effectivement
24:30un effort
24:31de 40 milliards
24:32par rapport à
24:34ce qui se passerait
24:35si nous nous disions
24:36que nous ne pouvons rien faire.
24:38Et aujourd'hui,
24:39ce que va montrer
24:39le Premier ministre,
24:41c'est qu'il y a aussi
24:41un risque à ne rien faire.
24:43Si on se dit collectivement,
24:44vous voyez,
24:44on a ces défis,
24:45on a ce monté qui change,
24:46on a ces refaits...
24:47Ça fait 15 ans
24:47qu'il parle de la dette
24:48et du déficit.
24:49On va faire 15 et une
24:50unième conférence de presse.
24:52Si ça fait 15 ans
24:52qu'il en parle,
24:53qu'est-ce qu'il a dit
24:54depuis 15 ans aussi ?
24:55Il a dit que ce n'était pas bien.
24:56Maintenant, on veut savoir
24:56comment on fait.
24:56Il a dit aussi que,
24:57et je pense qu'on peut tous,
24:59nous Français,
24:59le constater,
25:01nous avons aujourd'hui
25:02un modèle social
25:04qui aujourd'hui pèse
25:05massivement sur les actifs,
25:07qui pèse massivement
25:08sur cette capacité
25:09à faire que le travail paye.
25:10Comment potentiellement
25:11on répartit mieux l'effort ?
25:12Comment aussi
25:13on recrée du travail ?
25:14Parce qu'au fond,
25:15la première chose
25:15qui va permettre
25:16de résoudre le déficit,
25:18c'est qu'on travaille
25:18plus nombreux,
25:19c'est qu'on travaille mieux,
25:21c'est qu'on travaille davantage.
25:23Qui est-ce qui aujourd'hui
25:24manque de travail en France ?
25:25Les jeunes ?
25:26Les seniors ?
25:27Les moins qualifiés ?
25:29Si on arrivait
25:29à remettre
25:30ces jeunes,
25:31ces seniors...
25:32Ça ferait moins
25:32d'administration
25:33de chômage,
25:33plus de contributions
25:34retraites ?
25:34Depuis 2007,
25:35le Président de la République,
25:36avec l'action
25:36que nous avons menée
25:37collectivement,
25:38quand on crée
25:382 millions d'emplois
25:39dans notre pays,
25:40vous avez remarqué,
25:41le chômage est arrivé
25:42à un niveau
25:42dont on pensait collectivement,
25:44je vous rappelle
25:44qu'il y a quelques années,
25:45on avait tout essayé.
25:46Il y avait dit
25:46François Mitterrand,
25:47d'accord.
25:47Moi, je pense qu'on n'a pas
25:48tout essayé
25:48pour remettre
25:49les jeunes qui cherchent
25:56dans notre pays,
25:57quand on a 57, 58 ans,
25:59on est beaucoup plus mis
25:59dans des situations
26:01très précaires,
26:02là où, dans les autres pays,
26:02on arrive à maintenir
26:03les seniors dans l'emploi.
26:04Donc, qu'est-ce qui se passe
26:05mardi ?
26:061. Transparence.
26:07D'accord, on a compris.
26:082. Exposition très lucide
26:11à tous les Français
26:11de la gravité
26:12de la situation stratégique,
26:14de la situation commerciale,
26:15de la situation industrielle
26:17de notre pays.
26:183. Une fois qu'on a posé ça,
26:19on est dans l'action.
26:21La première action,
26:21c'est qu'en 2025,
26:22on tient nos objectifs
26:23et qu'ensuite,
26:24on organise notre pays
26:25pour que nous trouvions
26:26des compromis
26:27pour que nous trouvions
26:28des compromis
26:29sur un certain nombre
26:29de chantiers
26:30que le Premier ministre
26:30va annoncer
26:32avec le calendrier
26:32qui va bien.
26:33Nous sommes aujourd'hui
26:34le 15 avril.
26:35Nous avons un budget
26:35depuis deux mois.
26:37Les choix que nous devons faire,
26:38certains seront des choix
26:39qui seront dans le budget
26:40de 2026
26:40et donc présentés
26:41au mois d'octobre.
26:42D'autres seront des choix
26:43qui ne concernent pas
26:44le budget directement.
26:45Quand je vous parle,
26:45vous voyez,
26:46d'emploi des jeunes,
26:46d'emploi des seniors,
26:47ce n'est pas une question budgétaire.
26:48C'est une question
26:48qui passe par potentiellement
26:49d'autres outils.
26:50Et notre objectif
26:51fait avec le Premier ministre,
26:53c'est que nous ne décidions
26:54pas en chambre,
26:55que nous n'ayons pas
26:56une méthode
26:57qui consiste à dire
26:57on a raison
26:58et au fond,
26:59vous tous,
27:00vous allez devoir
27:01accepter les décisions
27:02qui tombent d'en haut.
27:03La méthode de François Bayrou,
27:04c'est trois choses.
27:05Diagnostic partagé,
27:07corps intermerdière
27:08et société qui s'engage
27:09pour trouver des solutions.
27:10Ce n'est pas le gouvernement
27:11qui a raison
27:11et tous les autres compteurs.
27:13Et trois, compromis.
27:14Compromis.
27:15Parce que ce pays
27:15aujourd'hui est fragmenté
27:16et donc on doit avancer.
27:17On a compris la méthode.
27:18Vous avez évoqué
27:19un chiffre cette semaine,
27:205 milliards d'euros
27:21qui devraient aider
27:23justement à rectifier
27:24cette trajectoire.
27:25Ce qu'on n'a pas
27:26très bien compris,
27:26c'était quoi ces 5 milliards d'euros ?
27:28C'était des crédits
27:29qui étaient déjà alloués
27:30à des ministères
27:31et que vous reprenez ?
27:32Qu'est-ce que c'est ?
27:33Alors, je vais expliquer
27:34aux Français
27:35comment gèrent leur argent.
27:36C'est 2025.
27:38Pour 2025.
27:40L'État prélève des impôts,
27:42les parlementaires définissent
27:44à quoi doivent aller ces impôts
27:46et nous, gouvernement,
27:47ma mission à moi,
27:48ministre des Comptes publics,
27:48c'est de m'assurer
27:49que ça se passe bien
27:50comme on l'a dit
27:50parce que ça s'appelle
27:51la démocratie.
27:52Ce n'est pas moi dans mon bureau
27:52qui décide si je fais
27:53plus ci ou plus ça.
27:55Au début d'année,
27:56vu l'incertitude
27:58du monde
27:58dans lequel nous sommes,
27:59nous avons,
28:00avec tous mes collègues ministres,
28:02pris une décision
28:03qui était de dire
28:04qu'il y avait,
28:04par exemple,
28:055% des dépenses
28:07qui ne sont pas
28:07des salaires de fonctionnaires,
28:09que nous allions mettre
28:10en réserve
28:11et que cet argent,
28:12nous ne le dépenserions
28:14que si, au fond,
28:15les circonstances
28:16le permettaient.
28:17On a fait
28:188 milliards de réserves
28:19dans l'État,
28:201 milliard de réserves
28:21à la Sécurité sociale
28:22pour dire,
28:22voilà,
28:23cet argent,
28:24on ne l'engage pas,
28:25on ne commence pas
28:25à financer des projets maintenant,
28:27on ne le dépensera
28:27que si le temps le permet.
28:29Et bien,
28:29je vous dis aujourd'hui
28:30qu'il y a des dépenses
28:31qu'on avait mis
28:32dans cette poche-là
28:34que nous n'allons donc
28:36pas faire en 2025.
28:37Il y a des choses
28:37qu'on va repousser,
28:38il y a des choses
28:38qu'on va réduire.
28:40Et donc,
28:40aujourd'hui,
28:40on est en train
28:40de le construire
28:41et on vous le présentera
28:42évidemment,
28:43là aussi,
28:43de manière totalement transparente.
28:45On le présentera
28:45aux parlementaires.
28:46C'est l'une des raisons
28:47pour lesquelles
28:47nous nous réunissons
28:48avec les parlementaires,
28:49les collectivités
28:50et la Sécurité sociale.
28:51Mais vous comprenez
28:51que ce soit compliqué
28:52pour les gens.
28:52On leur dit
28:53au moment de Gabriel Attal
28:54la priorité,
28:55c'est l'école.
28:55Après,
28:56on leur dit
28:56la priorité,
28:57c'est la santé.
28:57On a l'impression
28:58qu'il n'y a que
28:58des priorités prioritaires.
29:00Alors,
29:00qu'est-ce qui n'est pas prioritaire ?
29:01Est-ce qu'il n'est pas le temps
29:02de nous dire ?
29:03Je vous donne un exemple
29:03sur la santé.
29:03de nous dire,
29:04par exemple,
29:05sur l'assurance chômage,
29:07on va serrer la vis.
29:08Sur les dépenses maladie,
29:09on va serrer la vis.
29:10Je vais vous parler de la santé
29:11parce que c'est un sujet...
29:12On va s'y mettre des crédits d'impôt,
29:13c'est une piste qui est évoquée.
29:13Voilà.
29:14Les niches fiscales,
29:15ça c'est un très bon sujet.
29:16D'accord,
29:16parce que la fraude,
29:16tout le monde est d'accord.
29:17La fraude,
29:18tout le monde est d'accord.
29:18L'année dernière,
29:19juste quand même pour vous dire,
29:19on a encaissé 13 milliards d'euros
29:21de lutte contre la fraude.
29:22C'est plus que le budget
29:23du ministère de la Justice.
29:24Mon objectif,
29:25c'est qu'il y ait zéro fraude.
29:26Mais pour l'instant,
29:26tant qu'il y en a...
29:26Mais ça,
29:27on est tous d'accord.
29:27Simplement,
29:28vous nous parlez de la santé.
29:28Sur les prestations sociales,
29:29sur le choix.
29:30Avec Catherine Vautrin
29:30et Yannick Noderre,
29:32les ministres en charge du sujet,
29:33sur la santé,
29:33qu'est-ce qu'on voit ?
29:34Les Français,
29:35ils voient deux choses.
29:36Ils voient d'une part
29:36des déserts médicaux
29:37et ils voient d'autres pas
29:39et ils le voient,
29:39et on le voit tous,
29:40parfois des gaspillages.
29:41Ils le voient,
29:42et vous voyez,
29:43Catherine Vautrin
29:43a pris une décision,
29:43par exemple,
29:44sur les pansements.
29:45On voit tous que parfois,
29:46on va à la pharmacie,
29:47on nous donne des boîtes
29:48et des boîtes
29:48qui finissent en fuie
29:49dans nos armes à pharmacie.
29:50Ça a été fait de façon
29:50individualisée,
29:51de manière à ce qu'il n'y ait pas
29:52de gaspillage.
29:53Vous allez me dire,
29:53oui, mais ça c'est une petite mesure.
29:54Non, mais je ne vais pas vous le dire,
29:55ça a déjà été fait
29:55pour les antibiotiques
29:56pour éviter d'en avoir 24
29:57quand on en prend 6.
29:58C'est des dizaines et des dizaines
29:58de millions d'euros
29:59qui sont gaspillés.
30:01Je vous donne un autre exemple,
30:02les médicaments.
30:03Aujourd'hui,
30:03vous avez,
30:04dans notre pays,
30:05des médecins qui prescrivent
30:06des médicaments
30:07qui parfois ne sont pas
30:08les plus efficaces
30:08mais qui coûtent cher,
30:10voire qui prescrivent
30:11un médicament
30:11qui est le plus cher
30:13de ceux qui font la même chose.
30:15Ça,
30:16ça ne remet pas en cause
30:17la santé des Français
30:18et néanmoins,
30:20ça permet de faire des économies.
30:22Ce que je veux dire ici derrière,
30:23c'est si vous êtes dans une approche
30:24ligne à ligne,
30:26précise,
30:27d'efficience,
30:27vous pouvez très bien
30:28continuer à très bien
30:29soigner les Français
30:30tout en vous disant
30:31que certains gaspillages
30:33sur les médicaments,
30:34certains gaspillages
30:34sur les dispositifs médicaux,
30:36certains gaspillages
30:37sur les transports sanitaires.
30:39C'est-à-dire les ambulances
30:39et les taxis versus les taxis.
30:41Aujourd'hui,
30:41vous avez des situations
30:42où ça coûte plus cher
30:43d'être déplacé en taxi
30:44pour aller à l'hôpital
30:45que d'être déplacé en ambulance.
30:47Vous voyez,
30:47Catherine Vautrin
30:48et les partenaires
30:49du monde médical
30:50sont en train de regarder
30:51comment on remet ça
30:52un peu au carré.
30:53Et donc,
30:54moi,
30:54ce que je veux dire aux Français,
30:55le but,
30:55c'est justement pas
30:56le coup de rabot indéterminé
30:58où on va faire des coupes
30:59comme on dirait
31:00M. Ciotti
31:01qui est partisan
31:02de la tronçonneuse
31:03de M. Trump,
31:04c'est pas ça notre approche.
31:05Mais vous voyez
31:05les services publics
31:06un à un
31:07et le Premier ministre
31:07a lancé une mission
31:08le lendemain du vote du budget.
31:11Quelles sont nos priorités ?
31:12Comment l'État fonctionne ?
31:13Vous savez,
31:14l'État,
31:14parfois,
31:14il a des habitudes.
31:15Il est parfois très désorganisé.
31:17Il a une multitude de gens
31:19qui parfois se sont retrouvés
31:19avec le temps
31:20à faire des choses
31:21tout à fait utiles
31:21mais parfois la même chose
31:22en même temps.
31:23Les fameuses agences et opérateurs.
31:25Retrouver un État
31:26qui est bien organisé,
31:26qui fonctionne bien,
31:27je pense que c'est
31:28et dans l'intérêt des entreprises
31:29et dans l'intérêt des Français
31:30et dans l'intérêt
31:31de notre argent à tous.
31:32Je le redis,
31:33il n'y a pas d'argent public.
31:34C'est notre argent
31:35et je vous dois,
31:36moi,
31:36ministre des Comptes Publics,
31:37à nous tous Français,
31:39une gestion parcimonieuse,
31:41efficace
31:42et qui réponde aux besoins du pays.
31:43Est-ce que la parcimonie,
31:44par exemple,
31:44je reprends ma question,
31:45c'est de toucher
31:46aux crédits d'impôt,
31:47par exemple,
31:47sur les frais de garde d'enfants ?
31:48Ça concerne beaucoup de Français.
31:50Est-ce que ça,
31:50par exemple,
31:51c'est une piste,
31:51on réduit les crédits d'impôt
31:58très importante
31:59que les Français connaissent bien ?
32:00Il y en a 467.
32:02Vous avez aujourd'hui
32:03des niches fiscales
32:03qui bénéficient
32:04à moins de 10 contribuables.
32:06Vous avez des niches fiscales
32:07qui ont moins de 500 000 euros,
32:10au fond,
32:11qui réduisent l'impôt
32:12de certains Français,
32:13tous ensemble,
32:13de 500 000 euros.
32:15Il faudra en trouver beaucoup
32:16pour que ça serve
32:16à quel point de vous soit.
32:16Est-ce que c'est quoi
32:17vous dire lesquels seront concernés ?
32:19C'est un travail
32:20que nous faisons là aussi
32:21avec méthode.
32:22Moi, je ne viens pas
32:23sur les plateaux de la radio
32:24pour vous annoncer
32:24le 15 avril,
32:25voilà, à la serpette
32:27ou la tronçonneuse
32:27que je coupe.
32:28Non, non, non,
32:28mais entre la tronçonneuse
32:29et toujours pas savoir
32:31si les arrêts maladie,
32:32par exemple,
32:33ils vont être un peu plus vissés,
32:34un peu plus surveillés.
32:35Les arrêts maladie ont été réduits,
32:36vous le savez,
32:36au 1er avril.
32:37Le remboursement
32:38des arrêts maladie
32:39est passé de au maximum
32:401,8 SMIC
32:41à 1,4 SMIC
32:43parce qu'il y a
32:44un enjeu aujourd'hui
32:45de très forte hausse
32:46de ces arrêts maladie.
32:47Il y a des classes d'âge,
32:48notamment chez les jeunes,
32:50où il y a beaucoup plus
32:51d'arrêts maladie aujourd'hui
32:52qu'avant le Covid.
32:53Donc, ça veut dire
32:53que ça pose des questions
32:54sur les conditions de travail,
32:55ça pose des questions
32:56sur l'accompagnement
32:57dans les entreprises
32:58de ces jeunes
32:59qui, parfois, d'ailleurs,
33:00ont l'air déboussolés,
33:01manifestement,
33:01puisqu'ils sont parfois
33:03en mal-être
33:03et en situation difficile,
33:05mais ça pose aussi
33:06la question des abus
33:06et des contrôles.
33:08Mais je reprends
33:08les niches fiscales.
33:10Notre but, c'est quoi ?
33:11C'est qu'on redonne
33:11de l'efficacité au système.
33:13Quand vous avez des agents,
33:14vous voyez,
33:15de la Direction Générale
33:16des Finances Publiques
33:17et des Impôts
33:17qui doivent s'occuper
33:19d'une niche fiscale
33:19qui bénéficie
33:21à 5 ou 10 personnes,
33:22c'est un travail
33:23que j'avais mené
33:24quand j'étais députée
33:24en 2018-2019.
33:25Vous pensez à quoi ?
33:26Parce que là,
33:26c'est vrai qu'on était parti
33:27sur les crédits d'impôt,
33:27frais de garde d'enfants.
33:28Celui-là, il est massif,
33:30utilisé par des millions
33:30de Français
33:31et tout le monde le connaît.
33:32Ce n'est pas ça qu'on vise.
33:33Un exemple peut-être
33:33d'une petite niche
33:34qui vise...
33:34Vous avez des niches
33:35et je ne vais pas faire
33:36la liste ici
33:36parce que sinon,
33:37ça va sortir.
33:37Vous savez,
33:38comme on dit,
33:38d'ailleurs,
33:38chaque niche,
33:38il y a un chien.
33:39Donc, on va faire
33:39les choses avec méthode
33:40et j'ai appelé...
33:41Ça aide à comprendre aussi
33:42d'avoir des exemples.
33:43Vous avez des niches,
33:43par exemple,
33:44qui ont été inventées
33:44il y a 20 ans
33:45pour accompagner
33:45un secteur industriel.
33:47Entre-temps,
33:47le secteur industriel a changé,
33:49les besoins ont changé,
33:49mais la niche,
33:50elle est toujours là.
33:51Et donc,
33:51vous en avez 467
33:53qui font baisser
33:54la facture des impôts
33:55de 85 milliards d'euros.
33:58Je pense que nous pouvons
33:59collectivement nous dire,
34:01vous voyez,
34:01que sur 85 milliards d'euros,
34:03si on supprime des niches,
34:04on en réduit
34:05certaines autres,
34:06on donnera de l'équité,
34:07on donnera de la lisibilité,
34:09on donnera de la justice.
34:10Et les Français
34:11comprendront très bien
34:11que quand le monde change,
34:13on a aussi le droit
34:13de changer les règles
34:14pour les rendre plus adaptées
34:15à nos besoins.
34:16Et donc,
34:16les gardes en France,
34:17c'est pas là-dessus
34:18qu'on va évidemment couper.
34:19Très bien.
34:19Les retraités,
34:20c'est tabou ou pas ?
34:21Par exemple,
34:21la suppression de l'abattement fiscal ?
34:23Ce sujet,
34:24vous savez qu'on a un conclave
34:25sur les retraites.
34:25Et moi,
34:26je crois fondamentalement
34:27que ces partenaires sociaux
34:29ont une immense mission
34:30et c'est très précieux
34:31qu'ils soient engagés
34:32dans cette discussion.
34:33Dans le moment de gravité
34:37la manière dont nous voulons
34:38financer les retraites,
34:40la manière dont nous voulons
34:41partager,
34:42vous voyez,
34:43certains disent
34:43il y a des niches fiscales,
34:45il y a des enjeux d'indexation,
34:47c'est leur sujet.
34:48Donc,
34:48on va les laisser travailler,
34:50on ne va pas faire les choses
34:50de manière précipitée.
34:53Ils ont mis sur la table
34:53un certain nombre de propositions,
34:54ils ont un objectif
34:55qui leur a été fixé.
34:56Comment le système des retraites
34:58retrouve l'équilibre en 2030 ?
35:00Je vous rappelle que cette année,
35:01c'est 6 milliards d'euros
35:01de déficit pour les retraites,
35:04c'est 16 milliards d'euros
35:05de déficit pour la santé.
35:06Vous leur donnez jusqu'à quand ?
35:07Le point de rendez-vous,
35:08vous savez,
35:08a été fixé courant mai,
35:10ou d'ici la fin du mois de mai.
35:12Ils travaillent méthodiquement
35:13et moi,
35:13je remercie ceux qui,
35:15dans l'intérêt général,
35:16se disent
35:16on va faire les choses
35:17de manière sérieuse,
35:19on va faire les choses
35:20de manière concertée,
35:22on va le faire
35:22pour créer du compromis,
35:24non pas pour accuser
35:24tel ou tel
35:25et à nouveau sortir
35:26des propositions
35:27à l'emporte-pièce.
35:27Mais que oui,
35:28on puisse se dire
35:29que les partenaires sociaux
35:30regardent tous les sujets
35:31de financement,
35:33de répartition de l'effort.
35:34Parce qu'à la fin,
35:35c'est quoi le problème
35:35de notre pays ?
35:36C'est que nous avons
35:37aujourd'hui un système
35:38qui a été créé
35:39il y a 80 ans
35:40qui s'appelle
35:40la sécurité sociale.
35:42A l'époque,
35:42on avait une population
35:43jeune, salariée,
35:45dans un monde stable.
35:4680 ans plus tard,
35:48on est moins jeune
35:48collectivement,
35:50on est moins salarié
35:51qu'avant
35:51et le monde
35:52est moins stable.
35:53Quand on se pose
35:53des questions,
35:54vous avez vu,
35:54Catherine Vautrin l'a dit,
35:55au moment donné,
35:56il y a une question
35:56de stop ou encore.
35:57Je pense que les Français
35:58sont attachés à la sécurité sociale.
36:00La question,
36:00c'est comment on le finance
36:01dans le monde d'aujourd'hui ?
36:01Comment ça ne pèse pas ?
36:04Claire Gatinois.
36:05Vous avez parlé tout à l'heure
36:06de la méthode Bayrou
36:08qui est consensuelle,
36:10qui vise à embarquer
36:11avec lui le Parlement
36:12où vous n'avez pas
36:13de majorité.
36:14Est-ce que vous pouvez
36:15vous permettre
36:16d'avoir des dogmes ?
36:18Pas de hausse d'impôt,
36:19on ne touche pas
36:20aux plus riches.
36:21Est-ce que c'est encore possible
36:22ça,
36:22si vous voulez faire adopter
36:23vos mesures ?
36:24Vous savez,
36:24moi j'ai été nommée
36:25le 23 décembre
36:26dans une mission
36:27que beaucoup de gens
36:28ont considérée
36:29comme impossible,
36:30nous ont donné 15 jours
36:31de survie et nous ont dit
36:32vous n'arriverez jamais
36:32à vous mettre d'accord
36:33parce que vous comprenez
36:34les uns et les autres
36:35ont des vues trop différentes.
36:37La méthode que je vous expose,
36:39c'est celle qui déjà
36:40a permis qu'on sorte
36:41de notre pays
36:41de la censure
36:42et de ce manque de budget.
36:46D'abord,
36:46diagnostique.
36:48Est-ce qu'on peut se dire
36:48dans notre pays par exemple
36:49qu'aujourd'hui,
36:50le financement
36:50de la protection sociale
36:51repose beaucoup,
36:52beaucoup sur les actifs ?
36:54Vous savez,
36:54moi je vais vous faire
36:55une confidence
36:55dans quelques semaines,
36:56je vais avoir 40 ans.
36:57Si vous regardez aujourd'hui,
36:58c'est quoi la vie
36:59des Français de 40 ans ?
37:01C'est des gens
37:01qui doivent penser
37:02à leurs projets,
37:04souvent les projets
37:04de leurs enfants,
37:06c'est des gens
37:06qui payent beaucoup d'impôts,
37:07c'est de l'âge de la vie
37:08d'ailleurs où on en paye
37:08quasiment le plus
37:09et ensuite,
37:10c'est des gens qui,
37:11à ma génération,
37:11commencent à avoir
37:12des questions
37:12sur leurs propres parents,
37:14parfois avec déjà
37:14des enjeux d'anxiété
37:16sur comment opéra
37:17la dépendance.
37:19Cette génération
37:19des actifs
37:20qui est au cœur du pays,
37:22reconnaître collectivement
37:24qu'elle ne pourra pas
37:25à elle toute seule
37:26financer tout le coût
37:28du vieillissement
37:29qui est devant nous,
37:30toute la dignité
37:31qu'on doit
37:31à nos personnes âgées,
37:32c'est un constat
37:33qu'on doit pouvoir
37:33faire ensemble
37:34et vous imaginez bien
37:35que c'est un constat,
37:36ce n'est pas une question
37:37de dogme.
37:37Vous imaginez
37:38si on ne pose pas
37:38cette question ?
37:39Alors ça voudrait dire
37:40qu'on s'empêche
37:41de réfléchir
37:41à des choses importantes.
37:42Ensuite,
37:43ce n'est pas un dogme
37:43de dire qu'on ne veut pas
37:44augmenter les impôts.
37:45Si un peu ?
37:46Non.
37:47De dire qu'aujourd'hui,
37:48augmenter l'impôt
37:48sur le revenu,
37:49ce n'était pas une bonne idée
37:50dans le contexte
37:51qui était le nôtre
37:52et qu'on ne l'a pas fait d'ailleurs
37:53et qu'on tient cette ligne,
37:55c'est essentiel.
37:56De dire qu'on ne va pas
37:57augmenter l'impôt
37:57sur les PME
37:58et sur les entreprises
37:59au moment où elles se font
38:00heurter de plein fouet
38:01par notamment
38:02les règles commerciales,
38:03ce n'est pas un dogme,
38:04ça s'appelle
38:04de l'équité
38:06vis-à-vis de ceux
38:07qui proposent
38:08et permettent
38:09à notre pays
38:09d'avoir des emplois
38:10de la sécurité.
38:10Mais si c'est pas vraiment
38:11qui vous l'impose,
38:11qu'est-ce que vous faites ?
38:12Le Premier ministre
38:13a pris un engagement
38:14très fort
38:14qui sera tenu
38:15qu'on l'use
38:16contre la suroptimisation
38:17fiscale
38:18de ceux qui,
38:19d'ailleurs,
38:19ne sont pas toujours
38:20les plus fortunés
38:21mais de ceux qui ont décidé
38:22qu'ils s'excluent
38:24du pacte national
38:25dans un moment
38:25où nous avons besoin
38:26d'unité.
38:27Il sera tenu
38:27cet engagement.
38:28Et vous voyez,
38:29moi je n'ai pas de dogme,
38:30j'ai des convictions
38:31et si on en reste
38:33au ligne rouge,
38:34on connaît la musique
38:34à la fin,
38:35ça s'appelle la censure,
38:36l'instabilité
38:36et donc un pays
38:37qui devient
38:38un pays impuissant.
38:40Il est impuissant aussi
38:41si on ne prend jamais
38:41de décision.
38:41Qu'est-ce qu'il y a
38:42derrière l'impuissance ?
38:43Les extrêmes.
38:44Et je ne veux pas
38:45vous laisser dire
38:46qu'on ne prend jamais
38:46de décision.
38:47Si vous regardez
38:47depuis trois mois
38:48que nous sommes
38:49dans nos responsabilités,
38:52nous avons un budget.
38:53Nous avons remis
38:54sur les rails
38:55tout le projet
38:56de soutien
38:57aux agriculteurs
38:58qui était encalminé
38:59depuis un an.
39:00Nous avons mis
39:01sur les rails
39:01un projet très fort,
39:02vous savez,
39:03vis-à-vis du narcotrafic
39:04qui gangrène
39:05tout notre pays,
39:06nos finances publiques
39:07et la fraude.
39:08Nous avons remis en marche
39:09un projet
39:09de simplification.
39:11Donc on n'est pas
39:12dans l'inaction.
39:12Je comprends
39:13que vous dites
39:14qu'on n'est pas
39:14dans l'impuissance,
39:15on n'est pas dans l'inaction.
39:16Quand vous voyez
39:16par exemple
39:17l'usine Vancorex
39:18filière chimie
39:19dans l'Isère
39:20qui est vendue
39:21à des Chinois,
39:22est-ce que vous ne vous dites pas
39:22oui, là,
39:23c'est un peu révélateur
39:24d'une impuissance française ?
39:26Il y a deux choses.
39:27Il y a une partie
39:27de ce que fait
39:27cette entreprise
39:28qui est essentielle
39:28à notre dissuasion
39:29qu'on va évidemment garder
39:31dans le giron français
39:31et il n'est pas question
39:33que nous appauvrissions
39:34sur des éléments clés
39:35de notre souveraineté.
39:36Après,
39:37des usines aujourd'hui
39:38qui,
39:39sur le marché
39:39dont on parle,
39:40sont en surcapacité.
39:41Il y a trop d'usines
39:42en Europe
39:42qui produisent
39:43les produits
39:44que produit Vancorex.
39:45Donc,
39:45on a cherché
39:46toutes les solutions.
39:47Moi,
39:47mon engagement,
39:48c'est surtout comment...
39:48Nationaliser,
39:49non,
39:49ce n'était pas une option.
39:50Aujourd'hui,
39:51nationaliser des entreprises
39:52qui n'ont pas de clients,
39:53je pense que
39:54sur ce marché-là précis,
39:55c'est difficile.
39:56En revanche,
39:56ce qu'on doit aux salariés,
39:58ce qu'on doit aux travailleurs,
39:59c'est un accompagnement
40:00individuel
40:00pour que nous trouvions
40:02là aussi
40:03une histoire industrielle
40:04et collective
40:05qui permette
40:05quand certains salariés
40:07dans un bassin
40:07qui, par ailleurs,
40:08est très dynamique
40:08puissent retrouver un emploi.
40:10Mais vous voyez,
40:10notre boussole,
40:11c'est quoi ?
40:12C'est que le dépassement politique,
40:13moi,
40:14c'est la chose
40:14en quoi je crois le plus.
40:15Nous sommes un pays fragmenté.
40:17On ne va pas ajouter
40:18de la division politique
40:19dans un moment
40:20de très grande gravité.
40:21On doit nous réunir
40:23sur l'essentiel.
40:24C'est l'équipe assez unique
40:25qu'a réuni François Bayrou.
40:26Et non,
40:27je ne laisserai pas dire
40:27que nous sommes dans l'inaction.
40:29Si l'action,
40:30c'est monter sur des estrades
40:31et faire des grandes annonces
40:31qu'on est incapable
40:32de mettre en oeuvre après,
40:33je pense que ce n'est pas
40:34une bonne boussole.
40:35Si l'action,
40:36c'est de faire
40:36ce que va faire le Premier ministre,
40:38le diagnostic,
40:39le calendrier,
40:40les priorités,
40:41et vous dire que
40:41d'ici au mois de juin,
40:42on y voit clair
40:43sur comment on réduit
40:44effectivement notre déficit
40:45de l'année prochaine,
40:46on y voit clair
40:46sur comment on construit
40:47un compromis,
40:48eh bien je pense
40:49qu'il y a un chemin
40:49pour notre pays aujourd'hui
40:51pour que les deux ans
40:52qui viennent
40:52ne soient pas deux années
40:54où on attend
40:57collectivités locales,
40:58qu'est-ce que vous leur dites ?
40:59Parce qu'il y a une inquiétude
41:00dans les territoires
41:00qui est de se dire
41:01on attend le dernier moment,
41:04donc il y a un certain nombre
41:04de choses
41:04qu'on devrait pouvoir faire,
41:06mais on ne sait pas
41:06si on va être en mesure
41:07de le faire,
41:07qu'est-ce qu'on répond aux gens ?
41:08Qu'est-ce que vous pouvez vous dire ?
41:09Je sais que les collectivités locales,
41:11c'est large.
41:12En un mot,
41:12ce que j'ai à dire
41:13aux élus locaux,
41:14d'abord ce ne sont pas
41:15des filiales de l'État,
41:16ce sont tous des hommes
41:17et des femmes responsables
41:18et on leur doit une chose,
41:19nous, État,
41:20de la prévisibilité.
41:22C'est ça.
41:22Quand on est un élu municipal
41:23qui va se présenter
41:25aux élections municipales,
41:26là, vous voyez,
41:26en mars 2026,
41:28vous êtes élu pour 6 ans.
41:29Le moindre de ce que doit faire
41:30l'État pour les élus,
41:31c'est leur donner un cadre
41:32qui, au moins,
41:33leur permet de se projeter
41:34sur un mandat
41:35qui, lui, dure 6 ans,
41:36alors que nous, l'État,
41:36on gère, vous savez,
41:37le déficit année après année.
41:39Donc on veut,
41:39avec le Premier ministre
41:40François Rebsamen
41:41et Éric Lombard,
41:42créer un cadre
41:43de prévisibilité,
41:44au moins sur 3 ou 4 ans,
41:46qui leur dit,
41:46voilà, évidemment,
41:47comment la situation
41:48n'est pas mirobolante,
41:49n'est pas mirifique,
41:50on ne va pas vous faire
41:50des promesses de gaz.
41:51Vous leur dites aussi,
41:52vous devrez faire un effort.
41:53Mais comment, vous savez,
41:54les élus locaux
41:55sont des gens très responsables.
41:56Si on leur dit où on va,
41:57comment on y va ensemble,
41:58comment on permet
41:59aux départements
42:00de continuer d'avoir
42:00une politique sociale,
42:02aux communes
42:02de continuer à travailler
42:03sur l'adaptation
42:04au changement climatique
42:05et la création de logements,
42:07aux régions de pouvoir
42:07continuer à travailler
42:08sur les grands enjeux
42:08de mobilité,
42:10là, vous avez un cadre
42:11démocratique,
42:12responsable,
42:13et qui fait que chacun
42:14sait où il va.
42:15L'État sait aussi
42:16comment tout ça s'organise
42:17et comment, du coup,
42:18on fait les plus et les moins
42:19et comment surtout la fin.
42:21Je le rappelle,
42:21le désendettement,
42:22ce n'est pas un dogme.
42:23Si notre pays paye
42:24plus de charges d'intérêt
42:25demain
42:26que de budget de la défense,
42:27ce qui va bientôt arriver,
42:29où sont nos marges
42:29de manœuvre de souveraineté ?
42:31Où sont nos marges
42:31de manœuvre de choix
42:32face à ce que les autres puissances
42:35nous mettent en face de nous
42:36comme des grands défis ?
42:37La souveraineté,
42:38elle est évidemment stratégique,
42:39elle doit aussi être
42:40évidemment économique,
42:41elle doit être agricole,
42:43mais elle doit aussi
42:43être financière.
42:44Vous imaginez bien
42:45que si on dépend
42:46d'acteurs financiers
42:47qui à tout moment,
42:48regardez ce qui s'est passé
42:49aux États-Unis
42:49dans les derniers jours,
42:50quand d'un seul coup
42:51le taux de financement
42:52de l'économie américaine
42:53augmente,
42:54c'est une économie
42:55qui devient dépendant
42:55visuellement du reste du monde.
42:57Nous, on veut rester souverains
42:58et la souveraineté financière,
43:00c'est une des conditions
43:01de nous donner
43:02des marges de manœuvre
43:03face aux autres crises
43:04et je pense que notre pays,
43:06on doit être capable
43:06de réunir notre projet
43:08de nation
43:08avec nos finances publiques
43:10et je le redis,
43:11nos finances publiques
43:12sont le fruit du travail
43:13de tous les Français.
43:15Tous les Français contribuent
43:16et à nouveau,
43:17je leur dois,
43:17moi, ministre des Comptes Publics,
43:19de la transparence,
43:20de la clarté,
43:21de la méthode.
43:22De la méthode.
43:23On ne gère pas
43:24l'argent des Français
43:24à la petite semaine
43:25avec une tronçonneuse
43:26ou une serpette.
43:27Donc on va faire ça
43:28de manière organisée.
43:29Et on verra ça certainement
43:30mardi pour cette conférence
43:32des finances publiques.
43:32Merci beaucoup Amélie de Montchalin.
43:34On accueille maintenant
43:35notre deuxième invité
43:36pour le livre de la semaine.
43:38France Inter
43:39Question politique
43:43Élodie Forêt
43:46Et nous accueillons
43:47Frédéric Ancel,
43:49géopolitologue.
43:50Vous écrivez
43:50La guerre mondiale
43:51n'aura pas lieu
43:52aux éditions Odile Jacob.
43:54Bonjour.
43:55Bonjour, bonjour.
43:55Merci d'être avec nous.
43:57Alors un mot peut-être
43:58sur ce qu'a dit
43:58Emmanuel Macron
43:59cette semaine.
44:00On a commencé l'émission
44:01avec ça,
44:02ce pas vers la reconnaissance
44:03d'un État palestinien.
44:06Quelle est votre réaction
44:07de ce geste hautement symbolique
44:09quand même ?
44:10Justement, le problème
44:11c'est qu'il risque
44:11de n'être qu'hautement symbolique.
44:13C'est-à-dire sur le fond
44:13il a raison.
44:14D'abord Emmanuel Macron
44:15me semble-t-il
44:16on peut lui reprocher
44:16beaucoup de choses
44:16en matière d'affaires étrangères
44:18mais pas sa constance
44:19d'abord sur les questions européennes
44:20et pas non plus sa constance
44:21sur l'absence de tabou.
44:23Je reprends son propre terme.
44:25Depuis 8 ans
44:25il dit qu'il n'y a pas de tabou
44:26à la reconnaissance à terme
44:27d'un État palestinien.
44:28Par ailleurs j'ai toujours dit
44:29et écrit que c'était la solution
44:30la moins mauvaise
44:31et la plus juste
44:32pour régler ce conflit.
44:34Maintenant le timing
44:35c'est bien le problème
44:36parce que pour une puissance
44:37considérable comme la France
44:38si en mai ou en juin
44:40parce que je crois
44:40qu'on a parlé de juin
44:41en juin 2025
44:42il n'y a pas substantiellement
44:44quelque chose
44:45de différent
44:46de favorable
44:47soit sur le terrain
44:48c'est le moins qu'on puisse dire
44:49soit de manière
44:50dans les sénacles internationaux
44:52pour que cette nouvelle posture
44:54renforce la crédibilité
44:56de la France
44:56c'est un problème.
44:57Et donc pour l'instant
44:58je me demande
44:59dans quelle mesure
45:00le timing est le bon
45:01sauf à imaginer
45:02qu'Emmanuel Macron
45:03réussirait à entraîner
45:04l'Arabie Saoudite
45:06dans la reconnaissance
45:07de l'État d'Israël.
45:08Alors là
45:09ce serait un coup de force magistral
45:11pour l'instant
45:12j'en doute un peu
45:12parce que l'Arabie Saoudite
45:13ça vous semble compliqué ?
45:14Ah mais non
45:14mais l'Arabie Saoudite
45:14depuis 1945
45:15et l'accord du Quincy
45:16s'inscrit systématiquement
45:18dans le giron américain.
45:20Retour à votre livre
45:21Frédéric Ancel
45:22alors ce n'est pas tant
45:23une bouffée d'optimisme
45:24qu'un ouvrage
45:25qui essaie de remettre
45:25j'allais dire
45:26les choses à leur place
45:27et vous commencez
45:29avec un souhait
45:30qui m'a un peu amusée
45:30c'est que les politiques
45:31les médias
45:32les experts
45:32enfin nous tous quoi
45:33emploient un peu
45:34les bons mots
45:35qu'on arrête de parler
45:36par exemple sans cesse
45:37de guerre
45:38de crise
45:38alors est-ce que ça vous agace
45:39un peu par exemple
45:40quand on parle tout le temps
45:41de guerre commerciale ?
45:42Oui c'est assez irritant
45:43parce qu'à la guerre
45:45le sang coule
45:45et la guerre en général
45:46le sang coule abondamment
45:47et les enfants ne récupèrent pas
45:49leur père
45:49et les mamans pleurent leur fils
45:50donc si vous voulez
45:51moi le galvaudage des termes
45:53me semble-t-il
45:53n'a aucune espèce
45:55de valeur analytique
45:55d'une part
45:56et d'autre part
45:57il nous plonge
45:57dans une angoisse permanente
45:59de la même manière
45:59que un cessez-le-feu
46:01n'est malheureusement
46:01pas un traité de paix
46:02il y aura un cessez-le-feu
46:03en Ukraine
46:04je ne sais pas quand
46:05il y en aura un
46:05ce ne sera pas
46:06un traité de paix
46:07donc je pense que
46:07l'absence d'une part
46:08de hiérarchisation
46:10des faits
46:11parfois considérés à tort
46:12comme des événements
46:13d'une part
46:13d'autre part
46:14le galvaudage
46:14d'un certain nombre de termes
46:16donc la paix
46:16la guerre etc
46:17me semble-t-il
46:18entrave effectivement
46:19une véritable analyse
46:20Alors vous dites
46:21attention aux termes
46:22et attention aussi
46:23aux fantasmes
46:24oui il y aura bien sûr
46:25toujours des conflits
46:26dites-vous
46:26mais vous jugez
46:27improbable
46:28qu'une guerre généralisée
46:30ait lieu
46:31pourquoi vous en êtes si sûr ?
46:33Alors pour cette raison
46:34qui constitue autant
46:35de chapitres
46:36de cet ouvrage
46:37mais je ne vais pas
46:37tout vous les dire
46:38d'abord la guerre
46:39des civilisations
46:40dont j'entends parler
46:41de manière constante
46:42depuis pratiquement
46:43ma thèse de doctorat
46:45soutenue en 97
46:46pardon ça ne me rajeunit pas
46:47je le dis systématiquement
46:49notamment mes étudiants
46:49à Sciences Po
46:50ça n'a aucune espèce
46:51d'incidence et de réalité
46:53On entend beaucoup
46:54dans la bouche
46:54de l'extrême droite
46:55que ça soit
46:55France ou ailleurs
46:57Vous avez raison
46:58mais que ce soit instrumentalisé
46:59dans le registre
47:00sémantique et rhétorique
47:01ça j'en dise combien pas
47:02d'ailleurs monsieur Poutine
47:03le fait systématiquement
47:04en nous stigmatisant
47:05nous autres européens
47:06pour être une civilisation
47:07décadente
47:07mais c'est pas pour ça
47:08qu'on fait la guerre
47:09pour des sur un clivage
47:11civilisationnel
47:11par ailleurs
47:12deuxième point
47:13il n'y a pas
47:14de syndrome de l'été 14
47:16en France ça renvoie
47:17à quelque chose
47:17d'extrêmement dur
47:18l'été 14
47:19c'est-à-dire
47:19cet effondrement
47:21dans la guerre mondiale
47:22du fait d'un entrelac
47:23un enchevêtrement
47:24très très strict
47:26d'alliances militaires
47:28aujourd'hui il n'y en a pas
47:28vous faites tourner
47:29le globe terrestre
47:30et à part l'OTAN
47:32dont je ne vais pas
47:33vous rappeler
47:33à quel point
47:34elle est dans une situation
47:36un peu compliquée
47:37il n'y a pas d'autres
47:38alliances militaires
47:39sérieuses
47:40alors ça c'est très intéressant
47:41parce qu'on a plutôt
47:42affaire à un monde
47:43qui s'organise
47:44stratégiquement
47:45dans du bilatéral
47:46une troisième raison
47:49ces dernières années
47:50c'est bien ça
47:50c'est bien parce qu'il n'y a pas
47:52d'automaticité
47:52comme il a pu y avoir en 14
47:53mais ça veut dire aussi
47:55que si n'importe quel
47:56territoire est envahi
47:57on n'a absolument
47:59aucune réponse
48:00de solidarité
48:01vis-à-vis de ces pays-là
48:01vous avez d'autant plus raison
48:03que c'est ce qui se passe
48:04avec l'Ukraine
48:05c'est pour ça que je vous le dis
48:06mais moi je traite
48:07de la possibilité
48:08ou pas d'une guerre mondiale
48:09mais malheureusement
48:10je crois pouvoir savoir
48:12sur des temps longs
48:13brodéliens
48:14que la guerre
48:15a sans doute
48:16toujours existé
48:17depuis les premières
48:17cités sumériennes
48:18peut-être même encore avant
48:19et elle perdurera
48:21sans doute malheureusement
48:22mais les conflits
48:23sont de plus en plus
48:24localisés
48:25même l'Ukraine au fond
48:26c'est un conflit
48:27c'est triste pour l'Ukraine
48:28je vous rejoins
48:29mais qui aura été localisé
48:30alors ce que disait
48:31Emmanuel Macron
48:32pourtant c'était le contraire
48:32il disait en mars
48:33je reprends sa phrase
48:34la Russie a fait du conflit ukrainien
48:36un conflit mondial
48:37il a tort selon vous du coup ?
48:39sur le plan militaire
48:39il a totalement tort
48:40parce que
48:40en tout cas citer son propos
48:41parce que
48:42à part 20 000 soldats
48:44nord-coréens
48:45qui d'ailleurs
48:46se comportent très mal
48:47au front
48:47qui ne savent pas se battre
48:49des mercenaires népalais
48:50et des islamistes tchétchènes
48:54ainsi qu'un certain nombre
48:54de prisonniers
48:55sortis des prisons
48:55enfin non
48:56personne n'est venu
48:58au secours de la Russie
48:59mais c'est vrai aussi d'ailleurs
49:00de l'Ukraine
49:01et pour cause
49:02puisqu'on le saura
49:02l'Ukraine n'était pas dans l'OTAN
49:04Est-ce que
49:04finalement
49:05à vous entendre
49:06on a l'impression
49:06que ce qu'on vit
49:07est presque
49:09l'écume
49:10des temps
49:13des temps modernes
49:14en fait
49:14est-ce que
49:14quand même
49:16ce qu'on vit en ce moment
49:16n'est pas beaucoup plus grave
49:18que ce qu'on a vécu
49:19depuis
49:20le début du 19ème siècle
49:23est-ce que ce n'est pas un moment
49:24quand même assez historique
49:25un moment
49:25un tournant de l'histoire ?
49:27On vit en ce moment
49:28une période
49:29beaucoup moins grave
49:30que les temps
49:31que vous venez d'évoquer
49:32aujourd'hui il y a
49:34on reflite de tourner le globe terrestre
49:35s'il vous plaît
49:36il y a deux conflits
49:37un conflit de haute intensité
49:40celui qui prévaut
49:41sur le sol ukrainien
49:42depuis l'agression russe
49:43il y a un conflit
49:44alors qu'on peut qualifier
49:45de différentes manières
49:46aujourd'hui
49:47entre le Hamas
49:48et Israël
49:49une guerre civile
49:50au Soudan
49:51dont on ne parle
49:51entre parenthèses
49:52jamais
49:53ce qui est un véritable scandale
49:55je ferme la parenthèse
49:55et faute de combattants
49:58dans l'Afrique des Grands Lacs
49:58aujourd'hui
49:59à l'est du Congo
49:59et dans une moindre mesure
50:01en Birmanie
50:01pardon chère madame
50:02mais vous revenez
50:04quelques décennies auparavant
50:05et c'était en Europe
50:07en Afrique
50:08et dans plusieurs coins d'Asie
50:09beaucoup plus violent
50:10je vous passe bien évidemment
50:11les guerres mondiales du XXème
50:12et puisque vous évoquez
50:13le XIXème
50:14qui d'ailleurs a été globalement
50:15un peu plus calme
50:16sauf les guerres coloniales
50:17les XVII et XVIIIème siècles
50:19ont été d'une violence
50:21extrême
50:22donc aujourd'hui
50:23tendanciellement
50:24non seulement il y a moins de conflits
50:26mais ils sont globalement
50:27je dis bien
50:28globalement
50:29moins mortifères
50:31Amélie de Montchalin
50:31je voudrais peut-être vous faire
50:32réagir
50:34peut-être déjà
50:35en tant que dirigeante politique
50:36est-ce que vous partagez
50:37cette analyse
50:38qu'il faut être prudent
50:38et d'oser
50:40peut-être
50:40c'est peut-être ça le bon mot
50:41sur les termes
50:42qu'on emploie
50:43je crois qu'on a commencé
50:44l'émission
50:45en rendant hommage
50:47à Robert Badinter
50:48d'une part
50:48et à Marc Bloch
50:49de l'autre
50:49Marc Bloch c'est un historien
50:50qui vous savez
50:51justement a essayé
50:52de regarder l'histoire
50:53au-delà des dates
50:54des guerres
50:55et des rois
50:55et en disant
50:56l'histoire est aussi façonnée
50:57par l'économie
50:58les sociétés
50:59et qui je crois aussi
51:01a appelé
51:01à ce que nous ayons
51:03un regard complet
51:04sur les épisodes historiques
51:06et je crois ensuite
51:07avoir dit
51:08que la pondération
51:09le sens des responsabilités
51:11et de bien nommer les choses
51:12me semblait essentiel
51:13quand on est
51:14un responsable
51:15politique
51:16ou au moins
51:16qu'on se veut responsable
51:17là où j'ai
51:19et je trouve
51:19votre description
51:20intéressante aussi
51:21pour nous tous
51:22c'est que ce qui est remis
51:24en question aujourd'hui
51:25c'est au fond
51:26peut-être la certitude
51:28la conviction
51:28ou l'espoir
51:29que les règles
51:30qui avaient été fixées
51:31après 1945
51:32de respect intangible
51:34des frontières
51:35d'alliances
51:36au fond
51:37qui cherchaient
51:38à faire la paix
51:38sur des espaces
51:39de plus en plus grands
51:40que les ennemis d'hier
51:42allaient devenir
51:42des potentiels partenaires
51:44c'était le plan
51:45Schumann-Money
51:46en disant
51:46si on rapproche
51:47nos intérêts
51:48on se fera moins la guerre
51:48c'est ça qui est heurté
51:50aujourd'hui
51:50et c'est pour ça
51:51que j'en reviens
51:52aux hommes et aux femmes
51:53de ma génération
51:54moi je suis née
51:55en 1985
51:56la guerre froide
51:58je l'ai jamais
51:59je l'ai connue
52:00factuellement
52:01mais je ne m'en souviens pas
52:02j'ai des enfants
52:03qui ont envoyé
52:04une dizaine d'années
52:04qui ont dans ma tête
52:06été promis
52:07projetés dans un monde
52:08où l'espace de vie
52:10qui est le nôtre
52:11en Europe en particulier
52:12mais aussi
52:13avec les Etats-Unis
52:14mais aussi avec
52:15l'Amérique latine
52:16mais aussi
52:16était un espace
52:17de stabilité
52:19et effectivement
52:20où les hommes
52:21et les femmes
52:22mais surtout les hommes
52:23n'allaient pas mourir
52:23dans les tranchées
52:24c'est ça qui est remis
52:25en question aujourd'hui
52:26et vous savez
52:26j'ai été ministre
52:27d'affaires européennes
52:28et le plus grand engagement
52:30je pense qu'il nous faut
52:31avoir aujourd'hui
52:32c'est comment l'Europe
52:33un reste unie
52:34entre nous-mêmes
52:35deux
52:36comment nous avons aussi
52:37un projet
52:38qui soit le nôtre
52:38indépendant
52:39et qui ne soit pas
52:40un projet
52:41belliciste
52:42belliqueux
52:42ou un projet
52:43de confrontation
52:44là où on entend
52:45certaines grandes puissances
52:46des américains notamment
52:47dire depuis quelques semaines
52:49qu'on va aller
52:50envahir tel ou tel endroit
52:52qu'on va remettre en cause
52:53tel ou tel principe
52:53je crois que c'est ça
52:54qui est remis en question
52:55et donc je pense
52:56qu'il est effectivement
52:56très important
52:57que nous ayons les bons mots
52:58que nous ayons les bons diagnostics
53:00et que nous responsables politiques
53:01on soit aussi capable
53:03de donner aux populations
53:04qui nous confient
53:05des responsabilités
53:05une boussole
53:07qu'il soit une boussole
53:07où on peut se projeter
53:08parce que sinon effectivement
53:09c'est l'anxiété qui prévaut
53:10vous comprenez
53:11que cette génération
53:12j'en fais partie aussi
53:13soit peut-être heurtée
53:14il y a un changement
53:15de paradigme
53:16c'est exact
53:18peut-être pas depuis 45
53:19depuis au fond
53:2089, 90, 91
53:21avec la chute du mur
53:22parce que jusqu'à présent
53:23les européens
53:24vivaient en paix
53:26et en sécurité
53:26mais grâce à qui ?
53:28grâce à une puissance extérieure
53:30les Etats-Unis
53:31je suis toujours
53:31j'ai toujours été atlantiste
53:32et je ne suis absolument
53:33pas défavorable aux Etats-Unis
53:34mais aujourd'hui
53:35ils ne le veulent plus
53:36et au-delà de Trump
53:37ils risquent de prévaloir
53:38quelque chose pendant très longtemps
53:39qu'on va appeler le Trumpisme
53:40c'est-à-dire qu'aujourd'hui
53:41il faut que les européens
53:42me semble-t-il
53:43et tout à l'heure
53:43vous avez parlé
53:44juste avant que j'arrive
53:45de souveraineté à plusieurs reprises
53:46ce qui est un mot très important
53:47la souveraineté
53:48et au-delà de ça
53:49je l'affirme
53:51avec force et dégueu
53:51au-delà de ça
53:52la paix
53:53les plus grandes chances
53:55de se maintenir en paix
53:57passent par la puissance
53:59c'est-à-dire par la dissuasion
54:01on ne sera
54:02nous autres européens
54:03encore
54:04nous vivrons encore
54:05en paix
54:05et en prospérité
54:06pendant longtemps
54:06à condition bien sûr
54:08que nous soyons unis
54:08mais autour d'un projet
54:10de puissance
54:11d'autonomie stratégique
54:12et c'est celui
54:12que nous portons
54:13avec le président de la République
54:15depuis le discours de la Sorbonne
54:16l'autonomie stratégique
54:17on n'était pas compris
54:18je pense qu'aujourd'hui
54:19on se réunit là-dessus
54:20on va devoir en finir
54:21merci beaucoup nos invités
54:22Frédéric Ancel
54:23votre dernier livre
54:24La guerre mondiale
54:25n'aura pas lieu
54:26merci à toute l'équipe
54:27de questions politiques
54:28Amoury Bauchet
54:29et Fabienne Lemoyle
54:30la semaine prochaine
54:30Karine Bécard
54:31de retour aux manettes
54:32d'ici là
54:33très bon dimanche
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