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Avec Jean-Baptiste Nouailhac, Co-fondateur et délégué général d’Excellence Ruralités

Rendez-vous tous les samedis à 7h39.
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##LES_LEVE_TOT_DU_WEEK_END-2025-07-12##

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Voyages
Transcription
00:00Non.
00:04Bonjour Jean-Baptiste Noyac.
00:06Bonsoir.
00:07Bonsoir, vous êtes bonsoir vous à 7h03 du matin.
00:10Bonjour, je suis moi.
00:12Merci d'être avec nous, vous êtes cofondateur et délégué général d'Excellence Ruralité,
00:17un réseau d'écoles en zone rurale.
00:19Alors avec vous, on va commenter ces derniers résultats du brevet
00:22qui sont tombés donc en fin de semaine,
00:25qui illustrent vraiment une vraie fracture territoriale et scolaire.
00:29Parlons justement des différences de niveau par zone avec vous.
00:33Oui, tout à fait.
00:34Aujourd'hui, on est vraiment confronté à une véritable fracture territoriale éducative.
00:38Aujourd'hui, dans les zones rurales et les petites villes,
00:41on a un fort décrochage scolaire qui se manifeste notamment dès les évaluations nationales.
00:47À l'entrée en 6e, vous avez vraiment 12%, notamment en français,
00:53de difficultés scolaires en plus dans les petites villes.
00:55Et ça se retrouve aussi au brevet, puisque vous avez un très net décrochage
00:59de ces territoires et de petites villes dans les résultats au brevet,
01:03ce qui caractérise véritablement une fracture,
01:05parce que de manière générale, depuis plusieurs dizaines d'années,
01:09on a beaucoup concentré les moyens, notamment de l'éducation prioritaire,
01:13dans les grandes métropoles.
01:14Et on a un peu laissé à l'abandon tout un tas de territoires ruraux et périurbains
01:19qui aujourd'hui sont frappés par des mots qui sont très similaires
01:23à ceux des grandes métropoles, mais qui ne sont très peu pris en compte en réalité.
01:28En quelle matière en particulier ?
01:29D'ailleurs, on peut voir qu'il y a un décrochage dans le brevet
01:33ou des résultats vraiment en dessous des moyennes nationales ?
01:36Alors, oui, en français, on voit qu'il y a vraiment 12% d'élèves en difficulté en plus
01:41aux évaluations nationales d'entrée en sixième dans les petites villes
01:45que dans les grandes métropoles et dans la moyenne nationale.
01:50Et puis, ensuite, le décrochage, il est palpable.
01:55Par exemple, au brevet, on voit que vous avez un point de moyenne en moins,
02:00de général, sur les petites villes par rapport à l'ensemble des autres communes,
02:04en maths et en français.
02:06Math français.
02:07Est-ce qu'il y a, Jean-Baptiste Noyac, des exemples, quand même, malgré tout,
02:10qui ne confirment pas cette règle et cette fracture ?
02:15Oui, tout à fait, Jean-Baptiste.
02:17Oui, il faut en parler aussi.
02:19Pardon ?
02:19Il faut en parler aussi.
02:21Il faut en parler, bien sûr.
02:22Avec un certain nombre d'outils, on peut trouver des solutions.
02:25On peut, à force de patience, à force d'outils pédagogiques adaptés,
02:32faire mentir le déterminisme sociologique qui peut régner dans un certain nombre de territoires.
02:37On a développé un réseau d'établissements scolaires qui s'appelle Excellence Ruralité,
02:40dans lequel on essaie d'offrir aux enfants des territoires ruraux et des petites villes
02:44les meilleurs outils pédagogiques,
02:46ceux qui sont généralement réservés à des enfants plutôt dans les grandes métropoles,
02:50dont les parents peuvent payer des écoles assez chères.
02:54Là, ces petits effectifs, ce suivi personnalisé,
02:57des professeurs qui sont aussi éducateurs,
02:59tout ça, on va essayer de le mettre à disposition d'enfants de milieux très modestes
03:03dans les territoires ruraux.
03:05Et ce qu'on voit, c'est que grâce à ça, on peut permettre à ces enfants
03:08de s'arracher au destin scolaire qui leur était normalement prévu.
03:15Très concrètement, dans nos écoles, depuis plus de 4 ans maintenant,
03:19les enfants qui sont dans les 10% les plus défavorisés
03:22obtiennent aux épreuves écrites du brevet
03:26les mêmes notes que les 10% les plus favorisés.
03:29Donc, on arrive vraiment à inverser la tendance.
03:32Là, très concrètement, on a même un établissement
03:34dans lesquels des enfants sont vraiment dans les 10% les plus défavorisés,
03:38ils obtiennent les mêmes notes que les 3% les plus favorisés.
03:40Donc, il y a vraiment une possibilité, il y a un espoir, je crois,
03:43une possibilité de faire mentir la sociologie,
03:45et c'est le rôle de l'école en réalité,
03:47c'est de s'attacher à faire en sorte que les destins individuels
03:52puissent ne pas être les mêmes
03:54selon qu'on vient nécessairement de milieux modestes.
03:59Il n'y a pas de fatalisme et il est encore heureux.
04:02Parlons d'ailleurs de vos collèges excellents en ruralité,
04:06d'ailleurs, j'aime beaucoup forcément ce concept.
04:08Comment vous choisissez d'ailleurs les lieux où vous implantez vos écoles ?
04:12On s'installe dans des territoires où il y a au moins 25% de jeunes
04:16en décrochage scolaire,
04:17et dans lesquels vous avez un niveau social dans les 20% les plus modestes.
04:21C'est mesuré par l'ITVS, l'indice de positionnement social
04:24qui est élaboré par l'éducation nationale.
04:26Et dans ces territoires-là, on est contacté par un certain nombre de bénévoles
04:30qui disent qu'on veut monter une école sur le même modèle
04:32que celle que vous montez dans votre territoire,
04:35et on les accompagne à monter ces établissements,
04:37et on va mobiliser un certain nombre de professeurs expérimentés
04:41dans ces territoires,
04:43et puis des professeurs avec d'autres profils.
04:46Les professeurs, par exemple, sont des jeunes qui ont fait 5-6 ans dans le privé
04:52et qui sont en reconversion.
04:53Et on va accompagner ces deux types de profils de professeurs
04:57pour qu'ils puissent former une équipe cohérente au service des enfants,
05:01et on va les aider à développer notamment,
05:04pas uniquement la dimension académique de leur métier,
05:07mais aussi la dimension éducative.
05:08Parce que la question de l'estime de soi dans la lutte
05:10contre le décrochage scolaire est centrale,
05:12et donc ça suppose un vrai travail,
05:14une vraie connexion avec l'adulte
05:16pour pouvoir rebâtir cette estime de soi-même
05:19et puis cette confiance dans l'adulte,
05:20cette confiance dans l'autorité.
05:22Et c'est comme ça que se forgent ces réussites scolaires,
05:26et on voit bien qu'encore une fois,
05:28il n'y a vraiment aucun déterminisme.
05:30On ne peut faire mentir ce déterminisme-là.
05:32On a une élève là, dans cet établissement,
05:36qui aurait dû, si on s'en tenait uniquement à la sociologie,
05:38avoir 8 de moyenne,
05:40elle a eu 14,5 si vous voulez.
05:41Et donc c'est possible individuellement
05:43de faire advenir des résultats positifs
05:47auprès de publics qui, normalement,
05:50sont très éloignés de ces...
05:52Oui, c'est ça.
05:53Jean-Baptiste Noyek,
05:54souvent on parle de crise de vocation chez les enseignants,
05:56enfin souvent,
05:57et qui a du mal notamment à recruter.
06:00Ce n'est pas du tout le cas chez vous,
06:01dans votre réseau d'école,
06:04du côté d'excellence ruralité ?
06:07Alors, ce n'est jamais évident de recruter
06:09dans les territoires ruraux.
06:09On a parfois des difficultés,
06:11mais je crois qu'on arrive à toucher une population de professeurs
06:15qui n'auraient pas passé les concours de l'éducation nationale
06:19et qui, en fait, aspirent à un métier de professeur,
06:24un peu comme une forme d'entrepreneur social, si vous voulez,
06:26qui sont prêts à s'engager beaucoup dans ce métier,
06:29mais qui n'ont pas envie de passer un concours
06:31pour s'engager pendant 40 ans,
06:33qui ont envie de pouvoir avoir une relation
06:35qui ne soit pas uniquement une relation académique avec leurs élèves,
06:41qui vont pouvoir s'investir aussi dans la dimension éducative,
06:45être en contact avec les familles,
06:46en fait, faire tomber un certain nombre de barrières.
06:48Je crois que notre système éducatif est beaucoup miné
06:52par un certain nombre de silos administratifs
06:56qui nous empêchent, en fait, d'entrer en relation
06:58et qui nous empêchent, à un moment,
07:00de connecter des personnes à des personnes.
07:03Et donc, c'est vraiment ça qu'on essaye de faire,
07:04d'avoir des petites structures
07:05avec une véritable communauté éducative organique
07:10qui se bâtit entre les parents, les enfants et les professeurs.
07:14Et c'est, je crois, cela l'ingrédient principal du succès de groupe.
07:19Et ça s'appelle Excellence Ruralité.
07:22Merci beaucoup d'avoir été avec nous, Jean-Baptiste Noyac.
07:25Excellente journée, cofondateur de ce réseau d'écoles en zone rurale.

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