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00:00Si on poursuit avec Nathan Devers et avec Sarah Sandman, avec moi dans ce studio,
00:04j'aimerais vous faire réagir par rapport à l'une des annonces majeures de notre chef de l'État, Emmanuel Macron,
00:09le président qui s'exprimait vers 19h ce soir par rapport à ce défilé du 14 juillet,
00:14des menaces qui pèsent sur notre pays.
00:16On est dans un moment de bascule.
00:18Nous vivons un moment de bascule.
00:21Nous en apercevons depuis longtemps l'imminence et ces bascules sont aujourd'hui effectives.
00:25Et sans doute jamais, depuis 1945, la liberté n'avait été si menacée.
00:32Et jamais à ce point, la paix sur notre continent n'avait dépendu de nos décisions présentes.
00:39Oui, nous replongeons dans des années où l'histoire se fait.
00:45C'était donc le chef de l'État, l'une de ses interventions.
00:48Ce soir, l'hôtel de Brienne, c'est le ministère des Armées.
00:50Nathan Devers, ça vous avait certainement suivi ou entendu des échos du chef de l'État.
00:55Ces différentes annonces, comme ce moment de bascule, c'est un état de fait dans notre État de droit ?
01:00Oui, alors deux choses m'ont marqué.
01:01La première, c'est le diagnostic sur lequel repose cette annonce.
01:04Emmanuel Macron a parlé de l'heure des prédateurs.
01:07Il a parlé, nous l'avons entendu, du fait que la liberté n'avait jamais été autant menacée
01:11qu'aujourd'hui depuis la Seconde Guerre mondiale.
01:14Et en fait, ce doublement du budget de la défense,
01:17l'intensification de cette hausse du budget,
01:20il l'a justifié, et c'est ça ce que j'ai trouvé intéressant,
01:22non seulement par des questions de souveraineté militaire,
01:27mais surtout au nom d'un idéal.
01:30C'est-à-dire, il s'est placé sous l'égide, implicitement,
01:32de ce concept qui s'appelle le patriotisme constitutionnel,
01:35pensé notamment par Habermas,
01:37c'est-à-dire que quand on défend sa patrie,
01:39par notamment la hausse du budget,
01:40ce n'est pas seulement son drapeau qu'on défend,
01:42mais c'est l'idéal qui est associé à ce drapeau.
01:44Ça, c'est la première chose.
01:45La deuxième chose qui m'a marqué,
01:47c'est qu'il y avait des accents
01:48qui faisaient penser un peu au premier discours sur le Covid.
01:51Et c'est quand même frappant
01:52de voir la manière dont notre époque a pu passer,
01:57si vous voulez,
01:58complètement à côté de l'importance historique des événements.
02:01C'est-à-dire que là,
02:02Emmanuel Macron, pour le coup, à juste titre,
02:04parle d'une menace qui est énorme.
02:06Il demande aux citoyens de s'engager,
02:09de prendre la mesure de la gravité de cette situation.
02:11On peut faire la comparaison avec le fait
02:13que les dirigeants politiques d'ailleurs du monde entier,
02:15pas seulement Emmanuel Macron,
02:16il y a cinq ans, au moment du coronavirus,
02:18ont eu exactement les mêmes accents,
02:20mais pour une situation qui n'était pas comparable
02:23en matière de gravité historique,
02:26même s'il y avait une épidémie
02:26qui était très dangereuse médicalement,
02:28scientifiquement, et qu'il y avait des morts.
02:30Et donc, c'est ça qui m'a heurté.
02:32C'est le retour du tragique.
02:33On a cru pendant longtemps...
02:35C'est ça qui fait vendre aussi ?
02:36Oui, mais c'est une réalité.
02:38C'est-à-dire qu'on a cru pendant longtemps
02:39à la suite de la chute du mur,
02:41que nous étions dans la fin de l'histoire,
02:43dans le grand dimanche de la vie
02:44dont parle Hegel,
02:45que nous étions dans un moment
02:48où il n'y aurait plus du tout d'idéologie,
02:50où il n'y aurait plus d'autres horizons indépensables
02:52que celui de la démocratie libérale.
02:53On est en train de découvrir,
02:55et Emmanuel Macron, je trouve,
02:56l'a dit extrêmement clairement ce soir,
02:58on est en train de découvrir que non,
03:00que, comme l'avait dit André Glucksmann,
03:01près la chute du mur,
03:02c'est le début de l'histoire.
03:03Et que ce que nous vivons aujourd'hui,
03:05c'est le retour du tragique
03:07et c'est le retour des impérialismes prédateurs
03:10qui ont été mentionnés ce soir.
03:11Un défilé de nos armées qui aura une coloration
03:14bien particulière cette année,
03:15donc avec cette menace qui pèse,
03:17c'est important d'être présent chaque année
03:19pour ce défilé, pour nos armées,
03:20de remobiliser l'opinion publique.
03:22Oui, c'est très important.
03:23Après, le discours d'Emmanuel Macron,
03:25il avait sensiblement le même l'an dernier,
03:27et ça veut dire que c'est effectivement
03:28un discours alarmiste.
03:30Et si vous êtes alarmiste sur tous les sujets
03:32et tout le temps,
03:32la conséquence, c'est que les Français ne réagissent plus.
03:35Donc il y a une gradation dans la sémantique
03:38où il essaie toujours de nous alerter,
03:40de nous alarmer.
03:41Vous mentionnez le Covid à juste titre.
03:43Et là, il fait la même chose
03:44sur le volet international.
03:46Alors après, est-ce que c'est important ?
03:47Oui, c'est important.
03:48Et moi, je pense qu'il est aussi essentiel
03:49de voir l'événement en lui-même
03:51plutôt que de parler uniquement
03:52des éventuels casseurs.
03:54Parce que oui, il y en aura.
03:55Il y en a souvent, tout le temps.
03:56Mais c'est aussi la beauté de l'événement,
03:58la dimension nationale.
03:59Et je pense que les casseurs éventuels
04:01ne doivent pas occulter cette dimension.
04:02Sarah Salman, avec également Nathan Devers.
04:05Merci d'écouter Europe 1 sur le week-end,
04:0720h29.
04:08Vous restez avec moi en studio
04:09pour cette dernière demi-heure.
04:11On va parler ensemble
04:11des annonces du chef de l'État.
04:12Bien sûr, de la nouvelle promotion
04:13de la Légion d'honneur.
04:14Là, je suis sûr qu'il y a beaucoup de choses à dire.
04:16Qui va faire pas mal réagir
04:19puisqu'on a des personnalités
04:20qui ont été récompensées.
04:21Vous allez le voir,
04:22comme par exemple Jean-Louis Aubert et d'autres.
04:24Mais aussi de ce nouveau bateau
04:26qui va naviguer vers Gaza
04:27avec, après Greta Thunberg et Rima Hassan,
04:30deux députés LFI
04:31qui vont sortir la grand voile.
04:33On en parle dans quelques instants.
04:34A tout de suite sur Europe 1.
04:36Europe 1 soir week-end.
04:3719h, 21h, Guillaume Lariche.
04:40Toujours en compagnie de Sarah Salman
04:41et de Nathan Devers.
04:43Avec moi dans ce studio
04:44à la gardère d'Europe 1.
04:45Et donc, ce soir,
04:46on vient d'avoir le général Trinquant
04:48qui était à l'hôtel de Brienne
04:49pour suivre le discours d'Emmanuel Macron.
04:52Les voeux aux armées
04:53en cette veille de défilé du 14 juillet.
04:57Le chef de l'État
04:58qui a rappelé que la défense nucléaire
05:00était vraiment une obligation
05:02pour notre pays.
05:03On l'écoute.
05:03Dans notre monde dangereux et incertain,
05:06il est un pilier de notre sécurité
05:07qui ne vacillera pas,
05:09c'est notre dissuasion nucléaire.
05:11Totalement et invariablement souveraine,
05:13elle garantit notre liberté.
05:15Elle a également un rôle
05:16dans la sécurité de l'Europe,
05:18notre pays.
05:18le seul de l'Union Européenne,
05:20le seul de l'Union Européenne doté
05:22de la dissuasion nucléaire,
05:24fort de ce partenariat renouvelé
05:26avec le Royaume-Uni,
05:28a aussi une responsabilité majeure
05:30pour que le réarmement conventionnel
05:32de notre Europe soit efficace,
05:34crédible et cohérent.
05:36Partout en Europe,
05:37la force de la France est attendue
05:39et partout dans le monde,
05:41la liberté est menacée.
05:43Alors défendons-la.
05:44Nathan Devers,
05:45ce parapluie nucléaire,
05:46c'est vraiment notre solution à nous
05:48pour pouvoir nous protéger ?
05:49Oui,
05:50et au-delà de ça,
05:50je pense qu'il a une fonction,
05:52il a une fonction stratégique
05:53qui est évidente,
05:54inutile de la répéter
05:55pour nos auditeurs
05:56qui la connaissent,
05:58mais il a une fonction symbolique.
06:00C'est-à-dire que dans l'Union Européenne,
06:02surtout depuis le Brexit,
06:03j'ai l'impression que ces derniers temps,
06:05c'est vraiment la France
06:06qui est en train de prendre le lead,
06:08qui est en train de l'historien Raphaël Dohan,
06:10a dit qu'on revenait à un moment consulaire
06:11où c'était la France
06:12qui devenait entre guillemets
06:13la puissance impériale de l'Europe.
06:15Pourquoi ?
06:15Pour trois raisons.
06:16D'abord parce que nous avons,
06:18grâce au général De Gaulle,
06:19la dissuasion nucléaire
06:20et que c'est un atout majeur
06:22qui nous place à égalité
06:23des très très grandes puissances
06:25et surtout des impérialismes
06:26qui peuvent éventuellement nous attaquer.
06:28La deuxième raison,
06:28et ça va ensemble,
06:29nous avons une énergie
06:30qui, contrairement à nos voisins allemands,
06:32ne s'est pas vendue
06:34à la dépendance vis-à-vis des Russes.
06:37Et la troisième raison,
06:39je crois,
06:39c'est que depuis en tout cas
06:40une dizaine d'années,
06:41une quinzaine d'années,
06:42les constats géopolitiques de la France
06:44ont toujours été extrêmement clairs
06:46et extrêmement constants
06:47sur la menace russe.
06:49Et pour ces trois raisons,
06:50par rapport au moment que nous vivons,
06:52à l'exception du Royaume-Uni
06:53où c'est un peu différent
06:54et notamment depuis le Brexit,
06:55mais le pays aujourd'hui
06:56qui est vraiment à même
06:57de donner le la de la politique européenne,
07:00d'une politique peut-être
07:01demain unifiée de la défense,
07:03c'est véritablement la France.
07:04La question de l'élargissement
07:05du parapluie nucléaire
07:06pourrait contribuer,
07:08qu'on soit pour ou contre,
07:09le sujet n'est même pas là,
07:11mais si c'était acté,
07:12ce serait dans le cadre
07:13de cet élargissement
07:14de l'influence française
07:16au sein de l'Europe.
07:17À noter,
07:18il faut quand même être lucide,
07:19que parallèlement,
07:20l'influence française
07:21peut baisser
07:21dans d'autres continents
07:22et notamment dans certains pays d'Afrique
07:24où elle a été remplacée
07:25par une influence russe,
07:26mais en Europe,
07:27et c'est une bonne nouvelle,
07:28nous sommes, je crois,
07:29auréolés,
07:29non seulement de succès,
07:31mais de succès
07:31qui sont mérités.
07:33C'est tout le souci,
07:33c'est justement que la menace,
07:35elle est mondiale,
07:35elle ne vient pas que de la Russie
07:37et donc il faut pouvoir
07:38répondre à toutes ces menaces.
07:40Ah oui, oui,
07:40vous avez tout à fait raison.
07:42En fait,
07:43c'est très simple,
07:44même les pacifistes
07:45doivent à un moment
07:47reconnaître que quand des puissances
07:49nous déclarent comme ennemis,
07:50ces puissances deviennent
07:51automatiquement nos ennemis.
07:54En l'occurrence,
07:55quelles sont les puissances
07:55qui nous déclarent comme ennemis ?
07:57C'est la Russie,
07:58premièrement.
07:59Deuxièmement,
07:59c'est l'islamisme.
08:00Troisièmement,
08:01alors pas à nous directement,
08:03mais en tout cas
08:03au camp occidental
08:04dans le cadre d'une guerre économique
08:06en tout cas
08:06qui peut s'intensifier,
08:08c'est éventuellement la Chine,
08:10c'est éventuellement
08:10d'autres impérialismes
08:11et puis plus généralement,
08:13depuis que l'impérialisme américain
08:14est un petit peu en déclin,
08:16nous voyons revenir
08:17sur le devant
08:19de la scène internationale
08:20toutes sortes d'impérialismes
08:21qui sont aujourd'hui
08:23ascendants
08:24et qui sont revanchards
08:25et qui veulent reprendre la place
08:27de l'impérialisme américain.
08:28C'était la thèse
08:29notamment défendue
08:29par Bernard-Henri Lévy
08:30dans L'Empire et les Saints-Croix.
08:31Et pour toutes ces raisons,
08:33la France aujourd'hui
08:34est dans une situation
08:35au cœur de toutes ces tensions
08:37avec toutes sortes d'impérialismes
08:39qui nous détestent,
08:40mais sans doute celui
08:40qui nous détest
08:41de la façon la plus radicale,
08:43c'est-à-dire qui nous détest
08:44non seulement pour des questions d'intérêt,
08:46mais qui nous détest
08:46parce qu'il veut vraiment
08:47de l'intérieur
08:48décomposer,
08:49destituer
08:50la démocratie représentative
08:51qui est la nôtre
08:52et l'état de droit
08:53qui est le nôtre.
08:54C'est sans doute,
08:54et qui le fait
08:55de la façon la plus intelligente
08:56entre guillemets,
08:56c'est sans doute
08:57l'impérialisme russe,
08:58en tout cas à mes yeux.
08:58Vous écoutez
08:59Europe 1 sur le week-end
09:0020h36,
09:01Sarah Salman,
09:02donner à la jeunesse
09:03un cap pour servir,
09:05ce sont l'un des propos
09:06du chef de l'État ce soir.
09:08C'est essentiel
09:08d'arriver à embarquer
09:10la jeunesse ?
09:11C'est essentiel,
09:12oui, après il faut voir
09:12comment c'est fait
09:13parce qu'on avait eu
09:14la création du service
09:15national universel en 2019
09:16et on ne peut pas dire
09:21on a aussi
09:22la réserve opérationnelle
09:24donc là ça repose
09:24sur le volontariat
09:25pour les personnes âgées
09:26de 17 à 35 ans.
09:28Alors ça, ça existe déjà.
09:30Voilà, on a déjà
09:31deux choses qui existent.
09:33En revanche,
09:33concernant la...
09:35Est-ce qu'il faut restaurer
09:36ou pas le service militaire
09:37qui a été non pas abrogé
09:38mais suspendu en 2001
09:40par une loi de 97 ?
09:41J'en suis pas certaine
09:42parce que financièrement
09:43ça va être un coût exorbitant
09:45de remettre tout le dispositif
09:47et en plus,
09:48beaucoup de jeunes
09:48n'ont pas envie
09:49de faire le service militaire
09:50et puis on n'a pas exactement
09:51le même contexte.
09:52Comment on fait alors ?
09:53Comment on fait ?
09:54On a vu que le service
09:55national universel
09:56ça ne marchait pas.
09:57C'était que de la com'
09:57parce que si la guerre arrive
09:58et la guerre est là
09:59on n'aura pas envie
09:59de s'embarquer dedans.
10:00Si la guerre arrive
10:01il faut s'embarquer,
10:02il faut des hommes,
10:03il faut des moyens.
10:03Oui, bien sûr,
10:03il faut qu'il y ait une formation
10:05mais est-ce que c'est nécessaire
10:06de remettre le service militaire
10:08obligatoire pour tous ?
10:09Je n'en suis pas certaine.
10:10Pas de trois mois
10:10pour former opérationnellement.
10:11Mais trois mois
10:11est-ce que c'est vraiment suffisant
10:13parce que dans la réserve opérationnelle
10:15c'est à peu près 30 jours par an.
10:18C'est très très insuffisant quand même.
10:19Donc il y a peut-être une marge
10:20entre 30 jours par an,
10:21ça peut aller jusqu'à 210
10:22et 10 à 12 mois
10:24c'était le service national
10:25le service militaire
10:27qui existait auparavant.
10:28Donc il y a peut-être
10:28des choses à faire.
10:29Et pour les jeunes
10:30qui sont on va dire
10:31désœuvrés
10:31ou plutôt délinquants
10:32je pense que six mois
10:33de service militaire
10:34ça pourrait être pas mal
10:35pour les remettre
10:35dans le droit chemin.
10:36Je pense que ça pourrait être une idée.
10:37Donc une nouvelle version
10:39des travaux d'intérêt général ?
10:40Le travail d'intérêt général
10:42ça repose sur le volontariat.
10:43Le travail forcé n'existe pas en France
10:45mais ça pourrait être une possibilité.
10:47Ne pas l'imposer
10:47mais dire à des jeunes
10:48qui sont délinquants
10:49Oui que ça soit quand même
10:50pensé comme une punition
10:51parce que...
10:52Non mais de toute façon
10:52le travail forcé
10:53vous n'avez pas le droit
10:53de le travail forcé en France
10:55mais que ce soit une possibilité
10:56qu'il y ait une rigueur
10:57qu'il puisse avoir la chance
10:59de se réinsérer
11:00puisqu'un des principaux problèmes
11:02du milieu carcéral
11:02c'est la récidive
11:03et l'absence de réinsertion derrière.
11:05Le service militaire pour vous
11:07Nathan Devers ?
11:08Moi je suis contre
11:09pour plusieurs raisons.
11:11La première
11:11une raison entre guillemets militaire
11:13le temps des armées de conscription
11:15même si ça existe toujours
11:16dans certains pays
11:17me semble passer à côté
11:19de la réalité
11:19de ce que deviennent les guerres.
11:22Regardez la manière dont
11:23alors en Ukraine
11:24toute l'utilisation des drones
11:26et le fait que la guerre en Ukraine
11:28on en parle peu
11:29mais c'est une guerre de tranchées
11:30c'est aussi une cyberguerre.
11:32Mais le meilleur exemple
11:32ce serait la guerre
11:33qui a eu lieu
11:33la guerre de 12 jours en Iran.
11:35Vous n'avez pas besoin là
11:36d'une armée de services militaires
11:37de recrutement universel
11:38puisque tout se joue
11:39avec des renseignements
11:40avec des choses extrêmement ciblées
11:41etc.
11:42Je crois
11:42qu'on peut avoir
11:44une excellente armée
11:44tout en ayant
11:46une armée de métiers
11:46et une armée de spécialisation.
11:48Et la deuxième raison
11:49c'est une raison éducative.
11:50Qu'il y ait des gens
11:51aujourd'hui
11:51qui puissent avoir
11:52entre guillemets
11:53une carence éducative
11:54soit dans des cadres
11:54de parcours de délinquants
11:55soit même des gens
11:56qui sont jeunes
11:57qui sont un peu paumés
11:58etc.
11:58Alors le volontariat
11:59ça existe
12:00et ça c'est vraiment
12:01formidable
12:02mais je crois
12:03que le vrai combat
12:03si on veut
12:04restaurer l'éducation
12:05c'est avant tout
12:06de reconstruire
12:07une éducation nationale
12:08digne de ce nom
12:09à l'école
12:09et je ne suis pas sûr
12:10que ce soit
12:11à d'autres institutions
12:12à l'armée
12:13ou à je ne sais qui
12:14de se substituer
12:15à l'éducation nationale.
12:17Il y a aujourd'hui
12:18une baisse des niveaux
12:18il y a aujourd'hui
12:19une école
12:20qui est dans une situation
12:22vraiment extrêmement difficile
12:23je trouve qu'on n'en parle
12:24pas assez d'ailleurs
12:25dans le débat public
12:26et je m'agace un peu
12:28de toutes ces mesures
12:29qui sont proposées
12:30par certains
12:30à des fins éducatives
12:33mais qui ne sont pas
12:34des mesures éducatives.
12:35Il faut rétablir
12:36une instruction de qualité
12:37méritocratique
12:38républicaine en France
12:39et elle est vraiment affaiblie.
12:41C'était ce que proposait Sarah
12:42mais ça peut aussi avoir
12:43ce service militaire
12:44revu
12:44et pas forcément corrigé
12:45et ce n'est pas forcément
12:46pour répondre
12:47à un problème sociétal.
12:49Ça peut être aussi
12:49un engagement personnel
12:50de personnes
12:51qui ont envie
12:51de participer.
12:52De toute façon
12:53il faut que ça repose
12:53sur le volontariat
12:54si on veut que ça marche.
12:55Oui mais pas en contrepartie
12:56d'un problème
12:57qu'on aurait pu causer.
12:58C'est ça aussi.
12:58Ça peut être comme les réservistes
12:59parce qu'on a
13:00toujours la partie.
13:01Réserve opérationnelle
13:01vous avez quand même
13:02un salaire qui est bien
13:03plus conséquent
13:04que dans le service national
13:05où c'était le service militaire
13:07qui existait auparavant.
13:08C'est à peu près
13:08entre 50 et 120 euros par jour.
13:10Alors je sais
13:10qu'il ne faut pas forcément
13:11comparer par rapport
13:13aux autres pays
13:13mais quand on regarde
13:14en Europe
13:15depuis l'invasion en Ukraine
13:16par la Russie
13:17plusieurs pays de l'Union
13:18ont déjà sauté le pas
13:19l'Etonie, Serbie
13:20encore la Croatie
13:21ont introduit le service militaire
13:22le Danemark
13:23l'a même rallongé
13:24de 4 mois
13:24d'autres nations
13:25comme la Belgique, l'Allemagne
13:26ou les Pays-Bas
13:26ont ouvert le débat.
13:28La France
13:28on l'ouvre aussi
13:30à votre avis.
13:31Est-ce que les autres pays
13:33est-ce que les autres pays
13:35de l'Europe
13:35ont eu raison de le faire ?
13:37Après je ne connais pas
13:39particulièrement
13:40les autres pays
13:41mais ce n'est pas
13:43parce que tout le monde
13:43le fait qu'il faut le faire aussi
13:44on peut s'interroger
13:45et voir
13:46est-ce qu'on en a besoin
13:47est-ce que c'est utile
13:48et qu'est-ce que ça va nous coûter aussi
13:49parce que financièrement
13:50je le rappelle
13:50On a quand même
13:51quasiment 9 Français sur 10
13:52qui sont pour
13:53Oui mais c'est nous
13:55qui payons aussi
13:56donc il faut aussi
13:57prendre ça en compte
13:57c'est-à-dire que
13:58si on remet le service militaire
14:00ça va coûter extrêmement cher
14:01voilà on a vu
14:02avec le service national
14:03universel
14:04ce que ça coûtait
14:04c'est un gouffre financier
14:05pour des résultats
14:06qui sont médiocres
14:07donc c'était que de la com
14:08Que de la com
14:09pour vous aussi
14:10Nathan Devers ?
14:11Je pense qu'il y a
14:12une question aussi
14:13de niveau de menace
14:14les pays qui sont
14:15limitrophes de la Russie
14:17peuvent avoir
14:18enfin pas peuvent avoir
14:19ont la crainte
14:20qui est rationnelle
14:21qui est étayée
14:23sur des menaces
14:24qui sont tout à fait probables
14:25la crainte d'être envahie demain
14:27et de subir demain
14:28ce qu'a subi l'Ukraine
14:29en 2022
14:30donc eux
14:31qui le songent
14:31à faire
14:32à rétablir le service national
14:34bien sûr
14:35alors que d'autres pays européens
14:36je crois que vous citiez
14:37les Pays-Bas
14:37ou la Belgique
14:38puissent aussi avoir
14:39cette réflexion
14:42pourquoi pas
14:42je me trompe peut-être
14:44je me trompe peut-être
14:46mais de mémoire
14:46en Suisse
14:47il y a un service
14:47national
14:49obligatoire
14:50alors que c'est précisément
14:51un pays
14:52qui est neutre
14:53et qui n'a pas
14:54d'histoire militaire
14:55extérieure
14:56mais encore une fois
14:57je crois que ce n'est pas
14:58la priorité
14:58la priorité c'est d'avoir
14:59une armée
15:00de grande qualité
15:01une armée qui investit
15:03sur sa souveraineté militaire
15:05pour pouvoir résister
15:06à des guerres d'influence
15:07à des guerres lointaines
15:08etc.
15:09la perspective
15:09on n'est pas exactement
15:11dans la même situation
15:12que les pays
15:13qui se trouvent vraiment
15:14à côté des frontières russes
15:16oui pour la Suisse
15:16il y a eu plusieurs votations
15:17justement pour abolir
15:18le service militaire
15:20et à chaque fois
15:20ça a été refusé
15:21et les Suisses ont voté
15:22pour le maintien
15:23justement du service militaire

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