- 13/07/2025
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00:00On va parler ensemble maintenant des premières annonces qu'Emmanuel Macron a pu faire ce soir à l'hôtel de Brienne.
00:07Et justement, on parlait du tourisme avec cette menace terroriste qui, a priori, continue de s'amplifier en France.
00:13La menace particulière que représente le terrorisme, et singulièrement le terrorisme islamiste,
00:19est dix ans après les attentats de Paris.
00:21Si en une décennie nous avons beaucoup fait, le risque est là, toujours.
00:25Une remise en question des solidarités et un effacement des cadres qui ont été définis après la Seconde Guerre mondiale.
00:32L'hybridité croissante des conflits, ce qui brouille tous les effets de seuil.
00:37Paul Melun.
00:39C'est un panorama que dresse le Président qui me paraît malheureusement très juste.
00:44C'est-à-dire que notre pays est exposé à des menaces très multiples, très dangereuses,
00:49des menaces cyber, avec des cyberguerres, une pression, des tentatives d'ingérence d'un certain nombre de nos ennemis.
00:55La menace du terrorisme islamiste qui évidemment se poursuit avec nos services de renseignement qui sont excellents
01:01et qui déjouent un certain nombre d'attentats.
01:03Pour autant, il continue d'y avoir des attentats qui se préparent
01:06et qui peuvent être perpétrés avec des complicités ennemies, des complicités étrangères
01:11et pour lesquelles la déstabilisation de la France est un objectif.
01:15Donc il y a ces menaces-là.
01:16Et puis il y a des menaces, disons, plus conventionnelles.
01:19Il y a la complexité dans le Moyen-Orient, bien sûr, avec l'Iran dans la zone,
01:24on l'a vu il y a très peu de temps avec les bombardements américains sur les infrastructures du nucléaire.
01:28Il y a évidemment le conflit russo-ukrainien.
01:30Il y a nos intérêts et nos possessions qui peuvent être menacés demain en mer de Chine.
01:34En fait, ce n'est pas un ennemi, c'est des...
01:36C'est plurifactoriel.
01:37Et le président de la République a une phrase que j'ai trouvée assez juste.
01:40Il a dit que pour être libre, il fallait être craint.
01:42Et que pour être craint, il fallait être puissant.
01:45Et bien oui, c'est ça tout l'enjeu du réarmement.
01:47C'est-à-dire que lorsque Donald Trump dit au pays de l'OTAN
01:50vous devez payer, vous devez monter à 5 points de PIB pour votre défense,
01:53quelque part, on n'aurait pas besoin de Donald Trump pour le savoir.
01:56Mais il le faut.
01:58Nous avons vécu sur nos lauriers pendant des années.
02:00C'était agréable de vivre sous le parapluie américain aussi.
02:03Oui, c'était agréable, mais c'était une douceur très dangereuse finalement.
02:07Parce qu'on s'est dit, vous savez, c'est la fameuse phrase de Fabius,
02:10les dividendes de la paix.
02:11On s'est dit pendant très longtemps qu'on allait bénéficier des dividendes de la paix,
02:14que notre génération ne connaîtrait pas la guerre.
02:16Et maintenant que la guerre est un peu partout dans le monde,
02:19on se réveille, passez-moi l'expression avec la gueule de bois,
02:23et on se dit maintenant il faut agir, il faut investir, il faut se défendre.
02:27Et en ces temps de 14 juillet où on va rendre hommage à nos soldats,
02:30je crois que le sujet du réarmement, le sujet de l'investissement dans le secteur militaire est fondamental.
02:36Il faut rendre à César ce qui est à César.
02:37Depuis 2018, le président de la République a quand même réinvesti assez massivement dans notre armée,
02:42là où ses prédécesseurs ne l'avaient pas forcément fait.
02:45Vincent Roy, on est toujours au niveau urgence attentat en France.
02:48Le président le rappelle constamment, effectivement, cette menace terroriste qui pèse sur notre pays.
02:53Il ne faut pas alarmer, mais il faut quand même rappeler au peuple français
02:56que tout peut basculer d'un moment à l'autre.
02:59Oui, alors, je souscris absolument à tout ce qu'a dit Paul.
03:06Malgré tout, moi j'ai beaucoup de mal de plus en plus à écouter Emmanuel Macron,
03:11je vous avoue que vraiment ça me pose un certain nombre de problèmes,
03:13mais je ne le trouve jamais meilleur qu'en chef de guerre.
03:16Il a là un terrain pour se refaire la fraise, il a un terrain formidable.
03:20Et j'ai le sentiment qu'il en profite.
03:22Si vous voulez, lorsqu'il a fait parler avant lui, ce qui n'existe pas habituellement,
03:26un général, il y a deux jours, il a teasé considérablement son moment,
03:33et là, c'est son moment à lui.
03:36Donc, voilà, j'entends ce qu'il dit, c'est plutôt pertinent, et Paul a raison.
03:41C'est vrai que depuis 2018, il a fait en partie ce qu'il fallait,
03:46mais encore que Trump a parlé, et a parlé fort, ce qui a redynamité, si j'ose dire,
03:53la volonté de nous réarmer.
03:56Surtout au niveau de la Commission européenne et de Mme von der Leyen,
03:59qui ne voulait pas en entendre parler jusque-là.
04:00Absolument, tu as raison, absolument.
04:03Donc, voilà, je trouve que c'est parfait,
04:07et je trouve que, mais après tout, après tout, c'est de bonne guerre,
04:10je trouve qu'Emmanuel Macron profite de la situation pour se refaire la fraise,
04:16et bon, c'est de bonne guerre.
04:17Oui, et puis c'est un peu le rôle aussi dans la Ve République du Président,
04:20c'est l'esprit du domaine réservé, c'est l'esprit un peu gaullien du pouvoir,
04:23et effectivement, surtout dans un contexte où à l'Assemblée nationale,
04:26le Président n'a plus vraiment la main,
04:28et où François Bayrou n'a plus vraiment la main,
04:30et pas grand monde n'a la main,
04:31en fait, sur les sujets internationaux,
04:33c'est là qu'il y a un rôle à jouer pour la France, accessoirement,
04:35que ce soit avec Israël face à l'Iran,
04:38que ce soit avec Zelensky face à Poutine,
04:41que ce soit en Afrique,
04:42où quand même on se fait chasser depuis un certain nombre d'années
04:44par les Russes, par les Chinois,
04:46qui utilisent un certain nombre de pays,
04:48donc à un moment donné, il y a aussi un rôle croissant de la France,
04:51et c'est important, je pense,
04:52qu'en ce jour particulier, demain, le 14 juillet,
04:54on l'ait en tête.
04:55Europe 1 sur le week-end 19h40,
04:56vous le disiez, la Russie,
04:58et forcément, le Président est revenu sur la Russie,
05:00on l'écoute.
05:01La permanence d'une menace russe aux frontières de l'Europe,
05:05du Caucase à l'Arctique.
05:08Une menace préparée, organisée, durable,
05:11et à laquelle nous devrons être capables de faire face.
05:15Notre avenir européen est déterminé par cela,
05:19et la nécessité de nous organiser pour répondre à cette menace
05:22est la dissuader pour maintenir la paix.
05:26La dissuasion, c'est le maître mot.
05:29La dissuasion, et ce n'est pas que la dissuasion nucléaire,
05:32c'est aussi dissuader nos ennemis de nous attaquer.
05:34Et comment est-ce qu'on dissuade un ennemi de vous attaquer ?
05:36C'est comme dans la vie,
05:37si vous avez quelqu'un qui menace de vous attaquer,
05:40si vous êtes très fort et que vous faites 2 mètres et 100 kilos,
05:42il va plus réfléchir que si vous faites 1 mètre 60 et 50 kilos.
05:45C'est comme ça.
05:46Mais c'est pareil en diplomatie.
05:47Si la France, elle a une armée solide,
05:49si on a une armée technologique,
05:50si on a notre parapluie nucléaire qui fonctionne bien,
05:53et bien peut-être qu'on réfléchira,
05:55avant d'attaquer, bien sûr, pas forcément la métropole,
05:57pas forcément, mais aussi nos territoires ultramarins,
06:00mais aussi nos intérêts stratégiques,
06:01parce qu'on sait très bien qu'aujourd'hui les intérêts de la France
06:03ne se résument pas à ses frontières terrestres ou maritimes
06:05et va au-delà.
06:06Par exemple, le Groenland,
06:08qui fait partie de l'Union Européenne,
06:09par définition, grâce au Danemark,
06:11va être aujourd'hui une terre de conquête
06:13pour plusieurs empires,
06:15comme d'ailleurs tout l'Arctique,
06:17tout l'Antarctique aussi,
06:18avec une volonté des Russes
06:19de prendre possession d'un certain nombre de zones
06:22jusqu'alors un peu abandonnées,
06:24que l'on croyait abandonnées,
06:25qui à la faveur du réchauffement climatique ne le seront plus.
06:27Les impérialismes de Trump aussi au Groenland
06:30ou au Quenal de Panama,
06:32tout cela appelle aux Européens en général
06:34à une forme de vigilance renforcée
06:37et à arrêter de penser que seulement avec le commerce,
06:40seulement avec le marché commun,
06:41seulement avec nos idéaux
06:42et avec nos belles valeurs que j'aime beaucoup,
06:44humanistes et de paix,
06:45nous allons pouvoir nous en sortir que grâce à cela.
06:48Malheureusement, dans ce monde incertain,
06:50il y a aussi les avions, les chars,
06:52les bateaux pour se protéger.
06:54Un conte de fées, c'est fini en fait, Vincent Roy ?
06:56Oui, c'est fini, mais il n'y avait pas grand monde non plus pour y croire.
07:00Ça, c'est une idée qu'on nous avait vendue,
07:01un monde sans guerre, un monde...
07:03Francis Fukuyama !
07:03Oui, mais tout ça était un peu naïf.
07:07Oui, ce n'est pas le conte de fées qui se termine d'une certaine façon,
07:12c'est le retour au réel.
07:13Et le réel, comme disait Lacan, c'est quand on se cogne.
07:15Et bien là, on est en train de se cogner,
07:17alors on se cogne effectivement en Russie,
07:19on se cogne en Moyen-Orient,
07:20on se cogne en Iran,
07:21on se cogne un peu partout.
07:22On voit bien que, d'ailleurs le Président l'a dit en préambule,
07:25qu'on était à un moment de bascule,
07:26et c'est vrai qu'on est à un moment de bascule,
07:28c'est vrai qu'on voit un islamisme débondant,
07:32on voit des gens qui veulent installer des califats un peu partout,
07:34on voit M. Poutine qui veut revenir aux frontières de la vieille Russie,
07:40on voit s'éloigner l'espérance d'une solution à deux États
07:44entre Israël et Gaza et la Palestine.
07:49Donc voilà, tout cela fait qu'on doit se montrer effectivement fort,
07:56qu'en Europe, sauf peut-être M. Macron depuis 2018,
08:01mais enfin c'est vrai qu'en Europe,
08:02on s'est dit mais non, mais de toute façon,
08:04nous on n'a pas besoin,
08:05le militaire ne nous servira à rien.
08:08On voit maintenant qu'il faut en revenir à des positions,
08:11alors pour le coup très gaulliennes,
08:12de souveraineté, souveraineté de notre armée,
08:15donc vous voyez, moi j'ai l'impression quand même
08:18que l'Europe s'assied-filoche drôlement.
08:2119h43, Europe 1 soir week-end avec Vincent Rouen,
08:24l'instant qu'on a entendu,
08:25et également Paul Melun,
08:26on se retrouve dans un petit instant,
08:28les informations de 19h45,
08:29et puis après on continue de détricoter les annonces d'Emmanuel Macron.
08:33Bonne soirée avec nous sur Europe 1.
08:3419h46 et avec Vincent Rouen et Paul Melun,
08:44on s'intéresse bien évidemment aux annonces d'Emmanuel Macron,
08:46ce soir depuis l'hôtel de Brienne,
08:48dans le 7e arrondissement de Paris.
08:50Vincent Rouen, Paul Melun,
08:52ce soir Emmanuel Macron est très ferme dans ses propos,
08:56pour lui la liberté est menacée,
08:59et ce depuis 1945,
09:01un vrai moment de bascule,
09:02on écoute tout de suite le chef de l'État.
09:04Nous vivons un moment de bascule,
09:06nous en apercevons depuis longtemps l'imminence,
09:08et ces bascules sont aujourd'hui effectives,
09:11et sans doute jamais,
09:13depuis 1945,
09:15la liberté n'avait été si menacée,
09:18et jamais à ce point,
09:20la paix sur notre continent
09:21n'avait dépendu de nos décisions présentes.
09:24Oui,
09:25nous replongeons dans des années
09:27où l'histoire se fait.
09:30Europe 1 soir week-end,
09:3119h47,
09:32c'est le chef de l'État,
09:33donc pour qui la liberté n'a jamais été si menacée
09:36depuis 1945.
09:39Le président Emmanuel Macron,
09:41qui pour lui,
09:42a fait le point,
09:44et vraiment cherche à mobiliser les Français,
09:46Paul Melun.
09:47Oui,
09:47et puis sur la menace contre les libertés,
09:49il est vrai que
09:50les démocraties libérales,
09:52telles que l'on les a pensées
09:54après 1945,
09:56c'est-à-dire en opposition à deux modèles,
09:59l'Union soviétique,
09:59et puis à l'époque,
10:00le nazisme qui s'est effondré en disant
10:01on va créer les démocraties libérales
10:04et on va octroyer des droits,
10:06on va mettre en place des progrès,
10:07etc.
10:08On va mettre en place une économie de marché.
10:10Tout cela a été un modèle ultra-dominant
10:13sur la planète pendant des décennies
10:14et on a l'impression qu'on s'imaginait
10:17qu'après 1989
10:18et après la chute du mur,
10:19il allait y avoir une uniformisation
10:21autour de la démocratie.
10:22C'était du reste la thèse de Francis Fukuyama
10:24sur la fin de l'histoire.
10:25Et finalement,
10:26ça ne s'est pas passé comme ça.
10:27Finalement,
10:28si Jinping n'a pas embrassé la démocratie,
10:30ça se saurait.
10:31Monsieur Modi en Inde,
10:32moyennement.
10:34Les Russes et Poutine,
10:35évidemment pas.
10:36Trump reprend des accents quand même
10:38nationalistes, isolationnistes
10:40qui sont bien différents
10:41de l'Amérique démocrate
10:42ou même républicaine
10:43du reste d'il y a quelques décennies.
10:44Donc, on est véritablement
10:46sur un retour
10:47à tout autre chose
10:48que les démocraties libérales.
10:49Et donc,
10:50évidemment que la liberté
10:51est menacée
10:53et que pour affirmer
10:54ce rôle de démocratie libérale,
10:56encore faut-il en avoir les moyens.
10:57Et que si nous n'avons que nos valeurs,
10:59mais que nous n'avons pas
11:00derrière des moyens économiques,
11:02des moyens sociaux,
11:03des moyens civilisationnels et culturels,
11:05et bien sûr des moyens militaires,
11:07eh bien,
11:07on prêchera dans le désert
11:09notre liberté,
11:10notre démocratie,
11:11nos valeurs voltériennes,
11:13rousseauistes,
11:13je ne parle pas de Sandrine Rousseau
11:14mais de Jean-Jacques,
11:15mais de toutes nos valeurs
11:16qui font notre fierté.
11:17Il faut pouvoir les porter,
11:19les affirmer.
11:20C'est aussi comme ça
11:20que s'est construite
11:21toute l'histoire de France
11:22depuis Napoléon
11:23jusqu'à aujourd'hui.
11:24Donc,
11:25je pense que là-dessus aussi,
11:26c'est vrai que la grande menace
11:27aujourd'hui,
11:28elle est pour les démocraties libérales.
11:29Vincent Roy,
11:30vous partagez cette idée.
11:31Oui, totalement.
11:31Je pense que nous sommes
11:32depuis très longtemps
11:33enrubanés dans nos valeurs
11:35et que l'on a pensé
11:37à tort
11:38que ces valeurs
11:39pouvaient constituer
11:40une arme.
11:41C'est vrai en Europe
11:42et c'est particulièrement vrai
11:44pour nous.
11:45C'est-à-dire qu'on a pensé
11:47que les lumières
11:48pouvaient nous servir
11:50d'armes.
11:52Eh bien non,
11:53on se rend compte aujourd'hui
11:54que cela n'a jamais suffi
11:56et que cela ne suffisait plus.
11:58On a besoin maintenant
11:59d'exister,
12:01d'être reconnus
12:01sur la chaîne mondiale
12:03maintenant
12:03comme un État
12:04ou comme des États
12:05en Europe,
12:06comme des États
12:06forts,
12:07puissants,
12:08avec,
12:09comme on le disait tout à l'heure,
12:10des armées puissantes,
12:11un nucléaire puissant,
12:13avec, voilà.
12:14Et les seules valeurs
12:17qui étaient les nôtres
12:17et qui sont constitutives
12:19de notre tissu
12:20et en France
12:21tout particulièrement.
12:23Paul parlait de Voltaire
12:24et c'est vrai que ça
12:24a irrigué
12:25toutes les lumières,
12:27vraiment.
12:28La révolution française,
12:30ce n'est pas rien.
12:30les droits de l'homme
12:32qu'on a voulu d'ailleurs
12:33à tort
12:33souvent exporter
12:35en disant
12:35mais il n'y a que notre modèle
12:37qui vaille
12:37et celui des autres
12:39ne vaut pas grand chose.
12:40On a toujours essayé
12:41d'installer ces valeurs
12:42comme garante
12:43de la paix d'ailleurs.
12:44Eh bien,
12:44on voit que
12:45dans ce monde moderne
12:46dans lequel nous baignons,
12:48eh bien,
12:48ça ne suffit plus
12:49et surtout,
12:50ça ne marche pas.
12:51C'est certainement ça
12:52le problème,
12:52c'est de penser que
12:53le monde doit penser
12:55comme les Français
12:55ou comme l'Occident.
12:56C'est notre défaut fondamental
12:57de l'universalisme.
12:59C'est sa limite.
13:00C'est la limite de l'universalisme.
13:01Déjà, peut-être
13:02que nos pays voisins,
13:03à commencer peut-être
13:04par l'Allemagne
13:04qui a une lecture
13:05très économique du monde,
13:06qu'un certain nombre
13:07de pays comme l'Espagne aussi
13:08puissent moderniser
13:10leurs armées,
13:11dépenser de l'argent
13:11dans leur défense
13:12parce que nous les Français,
13:13la France est la première armée
13:14du continent européen.
13:16Voilà.
13:17Donc, à un moment donné,
13:17si vous voulez,
13:18l'Allemagne pour des raisons historiques
13:19bien sûr,
13:20a un peu traîné
13:20dans son rare moment
13:21mais même les autres pays européens,
13:23on a fait de la France
13:26beaucoup, moi qui suis plutôt
13:28pour la souveraineté nationale,
13:29m'intéresse.
13:29On peut faire de la France
13:31une France non pas impériale
13:33mais en tout cas,
13:34une France qui guide
13:35les nations européennes
13:36autour de leur souveraineté
13:37et de leur défense.
13:38Mais pour cela,
13:38encore faut-il que nos amis allemands
13:40arrêtent d'acheter
13:40des avions américains
13:41et achètent peut-être français.
13:43On a avec Dassault
13:44des avions formidables
13:45comme le Rafale.
13:46Donc, à un moment donné,
13:47il faut aussi qu'il y ait
13:47des mécaniques de souveraineté
13:49et de préférence,
13:50si ce n'est nationale,
13:51en tout cas européenne,
13:52en matière d'achat d'armes,
13:53en matière de solidarité,
13:54en matière aussi de paiement
13:55parce que la France
13:56n'a pas vocation
13:57à porter toute seule
13:58sur ses épaules
13:58la défense du continent européen
14:00et donc, il y a là vraiment
14:02une Europe des nations
14:02de la défense
14:03qui reste à constituer.
14:05On ne peut plus tellement
14:06compter sur le grand frère américain
14:07puisque Donald Trump
14:08n'a plus vraiment envie
14:09de se soucier de ce qui se passe
14:10de l'oural à Brest
14:11et donc, c'est à nous maintenant
14:13désormais qu'il incombe le rôle
14:14de nous défendre.
14:15D'ailleurs, Donald Trump
14:16ne s'y est pas trompé,
14:17il est allé tirer les oreilles
14:18de M. Sanchez en Espagne.
14:20Absolument.
14:21Vous avez remarqué
14:22qu'il ne dépensait pas assez
14:24pour ce qui est d'Emmanuel Macron
14:26ce soir, il a aussi
14:27à appeler à durcir
14:29notre capacité
14:30pour être craint.
14:31On l'écoute.
14:32Parce que la nation
14:32est confrontée
14:33à toutes ces menaces hybrides,
14:34à cette accélération
14:35de l'histoire,
14:37il n'y a plus d'arrière
14:38et il n'y a plus de front.
14:40Les conflits
14:40sont multiformes,
14:42multichamps
14:43et supposent de la densité,
14:45ils supposent de durcir
14:46nos capacités,
14:48nos forces
14:48et la nation
14:50dans son entier.
14:52Et je le dis ici
14:53devant vous,
14:53nous y arriverons.
14:55Nous y arriverons pas seulement
14:56parce que nous serons mieux armés,
14:58mais parce que nous sommes lucides
15:00et unis,
15:01comme nous le sommes
15:02depuis neuf ans.
15:03Parce que nous avons anticipé
15:05ces transformations du monde,
15:07anticipé
15:08les investissements indispensables.
15:11Et à cet égard,
15:11il ne suffit pas d'abord
15:12de viser des pourcentages
15:14de budget,
15:15mais de viser
15:16ce qui nous élève
15:17et nous unit,
15:18une force d'âme,
15:20une détermination.
15:20détermination.
15:21Et au fond,
15:21soyons simples,
15:23pour être libres
15:23dans ce monde,
15:25il faut être craint.
15:27Europe 1 soir,
15:27week-end,
15:2819h53,
15:29il faut être craint,
15:30Paul Melun,
15:31comme l'annonce
15:31le président de la République.
15:32Oui, et je crois que la France
15:34a les moyens,
15:34je vais peut-être vous paraître
15:35un peu optimiste,
15:36mais la France a les moyens
15:37d'être craint
15:38sur la scène mondiale.
15:40Nous avons des atouts
15:41formidables.
15:42On a une industrie
15:42militaire et de défense
15:44qui nous permet
15:44d'avoir les capacités
15:45d'assurer notre défense,
15:47ce que beaucoup de pays
15:48dans le monde
15:48aimeraient bien avoir
15:49et qu'ils n'ont pas.
15:50Nous avons Safran,
15:51nous avons Thalès,
15:52nous avons Dassault,
15:53nous avons plein de florons
15:54français qui sont prêts
15:55à relever le défi
15:57de notre réarmement.
15:58On a 4 000 industriels
15:58en France qui travaillent
15:59dans l'armement.
16:00Avec des bassins d'activité,
16:02des bassins industriels
16:03qui existent depuis des décennies
16:04et qui ne demandent
16:05qu'à être ravivés,
16:05ça créera aussi de l'emploi
16:06et ça peut aussi être bon
16:07pour l'économie.
16:08Ensuite, on a aussi
16:09des capacités de recherche
16:11sur les sujets
16:11d'intelligence artificielle,
16:12sur les sujets d'innovation.
16:14Il ne faut pas oublier
16:14que les nouvelles guerres
16:15vont aussi se placer
16:15sur ce terrain-là, je crois.
16:17C'est-à-dire sur la robotique,
16:19sur les drones.
16:20Regardez ce qui se passe
16:21par exemple sur le front
16:22russo-ukrainien
16:22avec l'usage des drones
16:23qui devient aujourd'hui
16:24un outil incontournable.
16:26C'est la même chose
16:27avec Tsaal.
16:28Regardez la façon
16:29dont Tsaal a organisé
16:30ou le Mossad.
16:31Les opérations
16:32qui ont été faites à Téhéran,
16:33elles sont spectaculaires
16:34par aussi leur portée technologique.
16:35Donc, si la France
16:36veut être alignée,
16:37il ne s'agit pas
16:38d'avoir seulement
16:38des bataillons
16:39de centaines de milliers d'hommes
16:40et de concurrencer
16:41en termes de nombre
16:42l'armée par exemple russe
16:44ou l'armée indienne
16:44qui est extrêmement nombreuse,
16:46mais de concurrencer
16:47sur le terrain
16:48de la technologie.
16:49Et là, on a des atouts.
16:49Donc, technologie,
16:51industrie,
16:52des personnels
16:52de très haut niveau.
16:53Il faut quand même
16:56des militaires exceptionnels,
16:57exceptionnels dans les trois armées
16:59d'ailleurs.
16:59Donc, il faut leur rendre hommage
17:00et je pense que
17:01un peu d'optimisme,
17:03ça ne fait pas de mal.
17:03On a en France ce qu'il faut.
17:04Après, il faut mettre du budget.
17:06Je crois que le président de la République
17:06veut doubler le budget
17:07d'ici à 2027.
17:08Donc, c'est ça aussi
17:09l'enjeu pour nous.
17:10Et il faut qu'on soit
17:11également aidé
17:13par nos petits camarades
17:15puisqu'on appelle ça l'Europe.
17:17Et effectivement,
17:18Paul le signalait tout à l'heure,
17:19il ne faut quand même pas
17:21que les Allemands
17:22aillent acheter leurs avions
17:24aux Etats-Unis.
17:25Ça ne fait pas bien
17:26dans le tableau
17:27au moment où l'Europe
17:28doit se rassembler.
17:29Alors, on veut bien
17:29en être d'une certaine manière
17:31et en termes de défense
17:32le chef de file,
17:32le fer de lance,
17:33si l'on veut,
17:34mais il faut que tout le monde
17:35joue le jeu quand même.
17:36Emmanuel Macron
17:37qui vient de terminer d'ailleurs.
17:39On a actuellement
17:39la Marseillaise
17:41qui est un retentit
17:42à l'hôtel de Brienne.
17:43Emmanuel Macron
17:44qui dans son discours
17:44a expliqué que
17:45nul ne peut demeurer immobile.
17:47Nous avons une avance
17:48mais deux mains
17:49au même rythme,
17:49je cite,
17:50nous serons dépassés.
17:51C'est ce qu'a affirmé
17:51le président,
17:52chef de l'État
17:53qui a appelé
17:53les parlementaires
17:54à voter le budget
17:55pour l'année 2026
17:56quand il arrivera
17:57à l'Assemblée
17:57car, selon lui,
17:59les sanctions de fin d'année
17:59ont une conséquence simple.
18:01Elles décalent bien sûr
18:01le budget des armées.
18:03Vincent Roy,
18:03Paul Melun.
18:04Oui, de toute façon,
18:05évidemment,
18:06le président veut faire
18:07voter le budget.
18:08Ça paraît évident.
18:09Vous imaginez un président
18:10qui dirait
18:11non, écoutez...
18:11Et le Premier ministre
18:12tout autant d'ailleurs.
18:12Et le Premier ministre
18:13encore davantage
18:14si j'ose dire
18:15puisque du vote du budget
18:19dépend sa survie
18:20au gouvernement.
18:21donc évidemment
18:22tout le monde a intérêt
18:23à faire voter le budget.
18:24Non, plus sérieusement,
18:25sur le budget militaire,
18:27je crois que là,
18:28pour une fois,
18:28je peux être d'accord
18:29avec Emmanuel Macron.
18:30En tout cas,
18:31je vois que les propos
18:31du chef de l'État
18:32vous font bien sourire.
18:33Non !
18:34C'est un garçon
18:35souriant de nature,
18:36Vincent,
18:36ne lui en voulez pas.
18:37Je suis souriant de nature.
18:38Non, mais cette posture
18:40me fait sourire
18:40parce que cette posture
18:42de chef de guerre,
18:43c'est grande formule,
18:45ça dure très longtemps,
18:46c'est très anxiogène,
18:47etc.
18:47Bon, il a l'impression
18:48qu'après tout,
18:50c'est son domaine réservé
18:51comme on le disait tout à l'heure,
18:53qu'avec cela,
18:53il va retrouver une stature
18:55et il va repeser,
18:57recompter dans le débat.
18:59Bon, il a peu de temps
19:00pour bien faire
19:01puisqu'il a jusqu'à 2027,
19:03il faut qu'il se dépêche
19:04s'il veut continuer d'exister
19:05parce que pour l'instant,
19:06il est un peu effacé
19:06à la fois sur la carte de France
19:08mais également
19:09sur la carte du monde
19:10à mon avis.
19:10Vincent Roy,
19:11justement,
19:11à l'heure où on cherche
19:12des milliards et des milliards,
19:13le budget annuel pour nos armées,
19:1450 milliards d'euros en 2025,
19:16l'Allemagne est à plus de 90 milliards,
19:18l'objectif c'est d'atteindre
19:19les 90 à 100 milliards,
19:21c'est possible
19:22ou c'est impossible ?
19:23C'est une question de priorité,
19:24c'est capital,
19:26c'est fondamental
19:26et après c'est
19:27comment est-ce qu'on met en place
19:29une feuille de route budgétaire
19:30où on fait des économies
19:31là où il faut en faire
19:32et je crois qu'il y a encore
19:33des éléments
19:34où on peut faire des économies,
19:35peut-être par exemple,
19:36je donne une proposition là
19:37à la volée,
19:38sur le millefeuille administratif
19:40et territorial de notre pays,
19:41il y a peut-être des fusions,
19:43des rationalisations,
19:43des simplifications
19:44qui nous feraient du bien
19:45et qui nous permettraient
19:46de dégager de l'argent.
19:47Vous voyez,
19:48il faut peut-être aussi revoir
19:49l'ordre de nos priorités
19:50sachant que l'industrie de défense
19:52c'est bon pour le PIB,
19:53que ça fait de l'emploi,
19:54que ça fait de la commande publique,
19:55que ça fait de l'industrie,
19:56que nos armes évidemment
19:57on les vend aussi
19:58à un certain nombre de pays
19:59dans le monde,
20:00ce n'est pas un scoop.
20:00Donc il y a véritablement
20:02un cercle vertueux
20:03au plan économique à actionner,
20:05ça nécessite peut-être
20:05quelques libertés
20:06avec les carcans budgétaires
20:08de Bruxelles,
20:09mais je ne doute pas
20:09que si Mme von der Leyen
20:10a un peu de bonne volonté
20:11et qu'elle n'a pas
20:13la calculatrice entre les dents
20:14et ses règles de budget
20:16qui nous paralysent
20:17depuis des années
20:18et qui d'ailleurs
20:18n'empêchent pas
20:19l'endettement de filet,
20:20peut-être qu'on aura
20:21quelques feux verts aussi
20:22pour lancer ces grandes dépenses
20:24qui sont, je crois,
20:25plus que fondamentales
20:26puisqu'il en va
20:27de notre sécurité à tous.
20:29Paul Melin,
20:30Vincent Roy,
20:30merci d'avoir co-animé
20:32Europe 1 sur le week-end
20:32avec moi ce dimanche soir.
20:33Je vous souhaite
20:33une très bonne soirée
20:35et un bon défilé demain.
20:37Merci à vous.