- il y a 6 jours
Jeudi 10 juillet 2025, retrouvez Didier ROCHE (Fondateur, Restaurants Dans le noir ?) dans MANAGER L'ODYSSÉE, une émission présentée par Alix Nguyen.
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00:00Bienvenue dans Manager l'Odyssée, votre rendez-vous hebdomadaire sur BeSmart for Change,
00:13un tête-à-tête de 28 minutes en immersion dans le quotidien d'un manager.
00:18Devenir un bon manager ne s'improvise pas.
00:21Aujourd'hui, je reçois Didier Roche.
00:23Mon invité a perdu la vue à l'âge de 6 ans.
00:26Très tôt, il a dû affronter les préjugés et tracer sa propre voie.
00:30Entrepreneur, conférencier, cofondateur de H-Up Entrepreneur et des restaurants et spas dans le noir,
00:36il a fait de son handicap un moteur d'innovation.
00:38Son parcours est marqué par les refus, refus d'être recruté, d'être financé, d'être assuré.
00:43Alors, il crée ses propres règles.
00:46Aujourd'hui, il accompagne des entrepreneurs en situation de handicap
00:49et continue de défendre une vision exigeante du management, humaine, accessible et performante.
00:55Alors, comment construit-on sa posture de manager lorsqu'on grandit dans un monde qui n'est pas pensé pour soi ?
01:02Et comment mobiliser son vécu pour faire avancer les autres ?
01:06Didier nous raconte.
01:07Bonjour Didier.
01:12Bonjour.
01:13Bienvenue.
01:14Merci.
01:14Merci d'avoir répondu présent.
01:17Didier Roche, comment est née votre envie d'agir ?
01:21Moi, je pense que par nature, certains me définissent comme quelqu'un qui est un peu un leader dans l'âme.
01:28Je suis surtout un grand rêveur et j'aime donner vie à mes rêves.
01:31Donc, une des solutions a été d'être un entrepreneur dans différents secteurs d'activité,
01:40puisque ce n'est pas tant le statut juridique qui m'intéresse que le projet.
01:43Une fois qu'on a une idée, un projet, un rêve,
01:46eh bien, on regarde quelle est la meilleure forme juridique pour lui donner vie et puis on fonce.
01:51Didier, je le disais en introduction, vous dites que vous avez entrepris par rejet.
01:57À quel événement est-ce que vous faites référence ?
02:00Alors, je ne dirais pas que j'ai entrepris par rejet,
02:03mais disons que le fait de ne pas avoir été accepté comme salarié
02:06a été un élément de motivation supplémentaire.
02:12Mais j'avais toujours envie d'être indépendant et de pouvoir mener mes projets.
02:16Alors, lorsque je suis sorti de la faculté,
02:19j'ai comme tous mes copains postulé,
02:22mais je ne voulais quand même pas qu'on me recrute.
02:24Donc, sur mon CV, j'avais mis en gros « aveugle ».
02:27Ça m'a amusé des copains à l'époque qui m'ont dit « mais enfin, on ne voit que ça,
02:31je suis au-delà, mais c'est stratégique ».
02:33Et puis, c'est pour ne pas qu'on me réponde.
02:35Effectivement, personne ne m'a répondu.
02:36On était dans les années 93-94.
02:38Et donc, je me suis dit « bon, voilà, tu as un rêve,
02:41tu n'as personne qui veut de toi, a priori,
02:43même si tu as mis toutes les choses de ton côté pour ne pas qu'on te prenne.
02:46Ben, vas-y, lance-toi ».
02:47Et c'est comme ça que j'ai créé ma première boîte à l'âge de 23 ans.
02:49Et quelle était cette boîte ?
02:50Elle s'appelait Ithac, qui était le nom de l'île depuis laquelle Ulysse est partie
02:58pour faire son voyage et auquel il est revenu.
03:00Ça a duré 10 ans.
03:01D'ailleurs, ma boîte a duré 10 ans aussi.
03:03Et donc, je l'ai écrit ITACK parce qu'il y avait d'autres marques qui étaient déposées.
03:09Et donc, je suis parti avec cette idée de créer une société qui faisait à l'époque
03:13de la vente de prestations de services et surtout de produits à destination des personnes aveugles
03:19et malvoyantes en France.
03:21Dans le champ du produit, j'avais deux gammes.
03:22Une gamme qui était une gamme informatique, où il y avait pas mal de concurrents privés.
03:27Et puis la gamme, ce qu'on appelle des produits de vie quotidienne,
03:29tout ce qui est horlogerie, braille, vocale, tout ce qui peut être appareil tel que des pèses personnes, etc., des jeux.
03:35Et là, je m'attaquais à un monopole qui était un monopole associatif.
03:38Donc déjà, à l'époque, j'avais le goût du défi.
03:40On m'avait prédit de pouvoir tenir un an, puisque le monopole associatif était très puissant.
03:46Et puis voilà, au bout de 10 ans, j'ai vendu cette société.
03:48— Et comment vous expliquez que vous avez tenu si bon ? Vous êtes bien entouré ou ça passe juste...
03:54— Alors la détermination, le fait d'avoir toujours de l'espoir.
03:59Parce que dès lors que l'espoir disparaît, eh bien les gens changent d'avis.
04:04Donc l'idée, c'était vraiment de pas changer d'avis.
04:05Et puis c'était une belle aventure dans laquelle j'ai appris l'entrepreneuriat et tout ce que cela recouvre dans sa réalité, le fait de devoir tout gérer, d'apprendre tout un tas de choses, le droit français, la comptabilité, etc.
04:19Et puis surtout d'apprendre à manager des équipes en ayant cette particularité qui était qu'étant handicapé visuel, je devais adapter des choses.
04:32Je devais comprendre des choses pour bien manager mes projets et bien manager mes équipes.
04:37Alors pendant 5 ans, j'ai voulu tout faire.
04:40Et puis ça marchait pas très bien.
04:41Et un jour, quelqu'un m'a dit « Mais Didier, pourquoi tu fais tout ? Fais ce pour quoi tu es bon.
04:46Fais ce que tu aimes faire et laisse aux soins des autres le fait de faire ce qui est compliqué pour toi. »
04:52Et donc à partir de là, j'ai restructuré ma manière de fonctionner et je me suis mis à gagner un peu d'argent.
04:57— Et c'est donc après ces 10 années que le projet Dans le Noir émerge ?
05:02— Alors en fait, en parallèle de ma carrière d'entrepreneur, j'avais une carrière associative.
05:06Et donc dans le champ associatif, en 1999, j'étais vice-président d'une association qui s'appelle l'association Paul Guinault,
05:13est arrivé l'idée de créer des dîners dans le noir.
05:15Et donc on l'a développé dans un champ associatif sous format de pop-up.
05:19Donc on faisait 2 jours par-ci, 3 semaines par-là, 2 mois par-ci, avec un monsieur qui s'appelle Michel Riac à l'époque.
05:25Et puis en 2003-2004, deux choses sont arrivées.
05:30Un entrepreneur qui avait gagné un peu d'argent dans les nouvelles technos, qui est venu me voir en me disant,
05:37« Ben voilà, nous, on a vécu ça, ce dîner dans le noir, on a envie d'en faire un lieu permanent. »
05:41Donc c'est comme ça que le premier restaurant est né.
05:43Et puis il y a aussi le parc du Futuroscope qui m'a contacté, qui m'a dit,
05:47« Voilà, on voudrait créer une attraction dans le noir absolu. Est-ce que vous ne pouvez pas nous aider ? »
05:51Et c'est comme ça que j'ai travaillé dans le monde de la restauration de manière fixe, avec un lieu à Paris.
05:59Maintenant, on est dans 18-19 pays.
06:01Combien de restaurants aujourd'hui ?
06:02Il y en a, je ne sais plus, 16 ou 17.
06:05Et puis après, il y en a deux.
06:07Puisqu'en 2011, on s'est mis à développer également le noir dans le domaine du bien-être, avec les spas dans le noir.
06:13Et donc ce n'est pas juste un restaurant, c'est une expérience.
06:16Qu'est-ce que vous avez voulu faire vivre à ceux qui y entrent ?
06:21Alors dans le noir, il y a un point d'interrogation au bout.
06:25Et donc l'idée, c'est les questions qu'on se pose.
06:26Alors la première question, c'est celle de la relation à l'assiette, puisque vous mangez d'abord avec vos yeux, et vos yeux vont conditionner un peu la perception que vous allez avoir derrière du repas.
06:37Et là, on vous prive de la vue.
06:38Donc ça vous ramène déjà au sens, au goût et à l'odorin, parfois au toucher.
06:42Donc le toucher, il est manuel, il peut être aussi tactile.
06:44Dans la bouche, on sent les textures.
06:46Donc cet premier questionnement, c'est la relation au sens.
06:51Ensuite, il y a un deuxième questionnement, c'est que vous êtes installé sur des tables d'hôtes,
06:54et donc vous ne voyez pas vos voisins, et vous avez besoin de recréer votre environnement.
06:57Et donc vous discutez avec votre voisin.
06:59Et là, vous vous affranchissez de toutes les barrières que viennent poser le regard, notamment.
07:03Et donc vous discutez avec des gens, et après, vous les voyez souvent en pleine lumière.
07:07Alors, il se passe deux phénomènes.
07:08Le premier, c'est que les voyants en pleine lumière, parce qu'à l'extérieur, quand vous sortez,
07:14la première chose que vous faites, c'est que vous leur dites bonsoir.
07:15Ça fait une heure et demie que vous bouffez avec eux.
07:17Mais le contexte visuel fait que vous leur dites bonsoir.
07:19Et là, on voit que les codes reviennent.
07:20Et puis, souvent, les gens se disent, j'aurais jamais passé un dîner avec ce genre de personne.
07:26Quand je vois à quoi il ressemble, il n'est pas du tout dans mes codes.
07:28Et pourtant, j'ai passé vraiment un moment magnifique.
07:31C'est un mixeur social.
07:33Et puis enfin, le troisième élément du point d'interrogation, c'est dans la rue.
07:37C'est vous qui allez me guider pour traverser une rue, pour me rendre quelque part.
07:40Et là, à l'entrée de la salle noire, pour faire un truc aussi simple que de vous emmener à votre table et manger,
07:45c'est un aveugle qui va vous guider.
07:46Et donc, on montre que souvent, le handicap naît de l'inaccessibilité de l'environnement ou des gens.
07:53Et voilà, donc, c'est pour l'interrogation.
07:54On ne prétend pas apporter des réponses.
07:57Voilà, des gens se posent une, deux, trois questions, parfois pas du tout.
07:59Ils viennent pour s'amuser.
08:00Et ce n'est pas grave.
08:01Et ce n'est pas grave.
08:02Et justement, s'agissant de votre façon de manager, à vous, quand on ne voit pas, on perçoit autrement.
08:08Comment cette sensibilité influence-t-elle votre façon de manager ?
08:13Je crois que j'ai développé quelques compétences de compensation, notamment la mémoire,
08:26notamment le fait d'écouter et de voir ce que la voix transmet dans sa musicalité, dans ses émotions.
08:34Parce qu'il n'y a pas de filtre entre les émotions et la voix.
08:37Et donc, j'ai cette attention que souvent, les gens n'ont pas.
08:42Je n'ai pas la vue, donc je me concentre autrement et j'écoute davantage.
08:45Donc ça, j'ai envie de dire, c'est le premier élément.
08:47Et ce qui fait de moi quelqu'un qui, notamment dans des négociations, mais pas que, dans des problématiques,
08:52lorsque je suis face à des gens qui sont en difficulté, par exemple,
08:54eh bien, la voix me donne beaucoup d'éléments.
08:57Donc ça, c'est un premier point.
08:58Et puis ensuite, ayant des difficultés pour accéder à l'information, notamment l'information écrite,
09:04eh bien, je vais vite la mémoriser.
09:06Et donc, je suis assez efficace dans le fait d'avoir une bonne mémoire
09:11et donc de faire des switches entre différents projets, différents textes,
09:15ce qui me permet, voilà, d'être parfois plus rapide dans la résolution d'un problème
09:19puisque je n'ai pas tout à fait le problème en totalité en tête.
09:23Mais j'en stocke davantage là où les gens vont se reporter plutôt sur leur papier,
09:27leur fichier Internet, etc.
09:28Donc, voilà, ce sont deux facultés.
09:30Alors, qu'est-ce que ça traduit dans mon management ?
09:33J'ai expérimenté en tant que personne handicapée plusieurs situations.
09:38La situation du pauvre, parce que c'était confortable.
09:40On faisait tout pour moi, on pensait pour moi, etc.
09:43Ce n'était pas valorisant et puis ce n'est pas ce que je voulais donner.
09:45Donc, j'ai préféré aller vers d'autres chemins,
09:48qui est de donner envie, de faire envie, de montrer que c'était possible.
09:52Et donc, je peux identifier assez facilement ces deux registres
09:55lorsque je fasse une situation de manager
09:58qui pourrait avoir un moment, manager ou salarié,
10:01à leur tendance à jouer dans un des deux registres,
10:04et notamment le registre du pauvre et du défensif.
10:06Et donc, à partir de là, j'ai un regard particulier
10:09sur la manière dont les gens se comportaient avec moi.
10:12Ce qui, je pense, me donne une forme de maturité.
10:17Alors, moi, aujourd'hui, parce que j'ai une cinquantaine d'années passées,
10:20mais qui tôt m'a donné une forme de maturité managériale.
10:25Comment est-ce qu'on embarque une équipe dans un projet,
10:28justement, que personne ne peut encore se représenter ?
10:31Moi, je crois à un triptyque qui est action, émotion et sentiment.
10:38Et ce triptyque est sous-tendu par quelque chose
10:43que je définis comme le besoin.
10:44Donc, on a des besoins vitaux, dormir, manger, voilà.
10:48Et puis, on a des besoins d'ordre sociétaux
10:50ou d'épanouissement personnel.
10:53Et donc, quand je monte un projet,
10:54je regarde à quoi il va répondre
10:57auprès des personnes qui vont le mener avec moi,
11:00que ce soit des managers, des associés ou autres.
11:03Et puis ensuite, je me mets dans une action.
11:06Donc, l'action, elle crée,
11:08lorsqu'on est sur une action positive,
11:10elle va créer des émotions positives.
11:13Et ces émotions positives vont créer des sentiments.
11:15Le sentiment d'appartenance,
11:17le sentiment de vouloir en être,
11:18le sentiment de s'aimer,
11:20d'aimer le projet que l'on fait, du partage.
11:22Et donc, j'essaie de conserver cette boucle vertueuse,
11:25même dans les moments difficiles
11:27ou les situations complexes.
11:28J'essaie de regarder ce qu'il y a de positif
11:30pour garder ce mouvement en route.
11:33Et puis, l'espoir.
11:35L'espoir, le rêve aussi,
11:36c'est quelque chose d'important.
11:37Dès lors que l'espoir disparaît,
11:38les gens changent rapidement d'avis.
11:40Les systèmes changent rapidement d'avis.
11:42Donc, entretenir l'espoir
11:43avec cette aussi particularité
11:46que je ne prévois pas l'avenir,
11:49je le permets.
11:50Alors, la petite nuance,
11:51c'est que lorsqu'on prévoit trop,
11:53on s'interdit les chemins de traverse.
11:56Ça conditionne.
11:57Oui, ça conditionne.
11:58Et on s'interdit surtout
11:59d'être influencé par son environnement,
12:02persuadé que le chemin, c'est celui-ci.
12:04Donc, j'aime à dire
12:04que je ne prévois pas l'avenir,
12:05mais je le permets.
12:07Et puis, j'essaie de faire en sorte,
12:08comme vous l'avez compris,
12:09que chaque moment qui passe
12:11puisse constituer le bon souvenir
12:13du moment qui va suivre.
12:15Et ça, c'est important pour moi,
12:17que ce soit dans ma vie professionnelle
12:18que dans ma vie privée.
12:20Vous managez des équipes mixtes,
12:22avec ou sans handicap.
12:25Qu'est-ce que ça change
12:26dans votre manière de déléguer,
12:28de faire confiance ?
12:30Moi, je m'en fous
12:30que la personne soit handicapée.
12:31Ce qui m'intéresse,
12:32c'est sa performance.
12:34Charge moi, manager,
12:35de trouver les ressources
12:35en interne ou en externe,
12:37dans ma société ou à l'extérieur,
12:39pour faire en sorte
12:39que tout individu, handicapé ou non,
12:42puisse avoir l'environnement favorable
12:43pour qu'il puisse travailler.
12:44Alors, vous parlez de confiance.
12:51La confiance, pour moi,
12:53ne vaut que si elle est contrôlée.
12:55Non pas contrôlée au sens
12:56ce flicage du terme,
12:58mais contrôlée dans
12:59permettre à la personne
13:00d'avoir des points d'évaluation,
13:04des retours,
13:06pour qu'elle puisse croire en elle.
13:08Et donc, je dis à mes managers,
13:12n'ayez pas confiance.
13:14Croyez.
13:15La confiance est là
13:16pour contrôler le fait
13:17que vous avez raison
13:18ou pas d'aller dans ce sens.
13:20Vous avez raison
13:20de confier telle ou telle chose
13:22à la personne.
13:24C'est en cela que, pour moi,
13:25la confiance est un mauvais capteur,
13:31une mauvaise orientation
13:32de management,
13:33parce que c'est une forme
13:34de soumission.
13:35J'ai eu raison ou pas
13:36de te faire confiance.
13:37J'ai eu raison
13:38de me faire confiance ou pas.
13:39Et quand vous êtes avec des gens
13:40qui manquent de confiance en eux,
13:42eh bien, ils vont prendre
13:43la moindre chose
13:44pour dire,
13:45ben voilà,
13:45tu vois, j'avais raison,
13:47je ne veux pas faire confiance,
13:47je suis un gros nul.
13:48Non.
13:49La confiance, c'est un point de contrôle.
13:50C'est quoi la bonne posture ?
13:51C'est croire en soi.
13:53Avoir la foi dans un projet,
13:54croire en quelque chose,
13:56ça soulève des cœurs,
13:57ça soulève des foules,
13:59ça soulève des sociétés entières.
14:02Donc, il faut croire en soi.
14:03La confiance n'est qu'un moyen de contrôle.
14:05C'est comme ça que moi,
14:05je vis les choses.
14:06Et donc, on reboucle avec l'idée
14:08de tout à l'heure,
14:08comment est-ce qu'on fait
14:09pour motiver ?
14:10Eh bien, croire.
14:11Croire dans les gens,
14:12croire dans les projets.
14:13Ça ne veut pas dire
14:13qu'il faut être naïf
14:14et il faut poser
14:15les bons points de contrôle.
14:17Mais la confiance n'est plus
14:18un outil de gouvernance.
14:19Ça devient un moyen
14:20d'accompagner et d'avancer.
14:22Et dans un environnement
14:23atypique comme dans le noir,
14:25comment est-ce que
14:26vous vous assurez justement
14:27que chacun,
14:27quel que soit son profil,
14:29trouve sa juste place ?
14:32Eh bien,
14:33dans le noir
14:34ou d'autres sociétés,
14:35puisque j'ai d'autres structures,
14:38il va trouver sa place
14:39si on travaille
14:40dans l'intérêt bien compris
14:41de tous.
14:42Qu'est-ce que tu veux
14:43dans ta vie ?
14:43Qu'est-ce que tu veux faire ?
14:45Vers quoi tu veux aller ?
14:46Comment est-ce que je peux
14:47t'accompagner pour le faire ?
14:48Et voilà,
14:49la société est une personne morale.
14:51Voilà à quoi elle aspire.
14:52Voilà son cadre.
14:53Est-ce qu'on peut faire
14:54un bout de chemin ensemble ?
14:55C'est vraiment
14:56métrailler dans l'intérêt
14:58bien compris de tout le monde.
15:00C'est-à-dire qu'on ne peut pas
15:01avoir une personne
15:02qui veut mettre en avant
15:03ses seuls intérêts,
15:05sa seule orientation,
15:09parce qu'à ce moment-là,
15:09elle va venir en percussion
15:11avec les intérêts des autres.
15:12Oui, il faut penser collectif.
15:13C'est collectif,
15:14mais que chacun trouve sa place
15:17dans le collectif.
15:17Ça, c'est important.
15:19Vous avez cofondé
15:20H-Up Entrepreneur,
15:22un réseau pour soutenir
15:23les entrepreneurs
15:24en situation de handicap.
15:26Quel était le point de départ ?
15:28Lorsque j'ai créé
15:29ma première entreprise,
15:30Ithac,
15:30on en a parlé tout à l'heure,
15:31j'avais 23-24 ans,
15:33et j'ai mis six mois
15:35à trouver une banque.
15:36Et puis, on m'a accepté
15:38en signant des décharges.
15:40Et puis, après,
15:40j'ai cherché une assurance
15:41pour couvrir notamment
15:43ma prévoyance
15:44si je tombais malade.
15:45Et là, j'ai galéré.
15:47Et puis, j'ai une société
15:48qui a fini par m'accepter
15:49trop gentille,
15:51déjà la position à l'époque,
15:53en me disant que
15:54j'allais payer 30%
15:55de plus.
15:56Bon, parce que j'étais
15:57handicapé,
15:57donc je représentais
15:58à leurs yeux un risque.
15:59Et qu'ensuite,
16:00j'allais avoir des choses
16:02qui allaient être exclues,
16:03notamment les choses
16:04liées à mon handicap.
16:05Et donc, je leur ai dit,
16:06mais si je traverse la rue
16:07et je me fais renverser,
16:08est-ce que vous allez me couvrir ?
16:09Et là, non,
16:10parce qu'on estimera
16:11que vous ne voyez pas.
16:12Bon, si je me fais
16:13bousculer dans l'escalier,
16:14est-ce que je tombe ?
16:15Et là, même réponse.
16:16Ben non, on va considérer
16:16que c'est parce que
16:17on ne voit pas vous couvrir.
16:19Et là, je leur dis,
16:19écoutez, si j'attrape
16:20un virus,
16:22vous ne me couvrirez pas
16:23non plus parce que
16:24vous direz que
16:24je ne l'ai pas vu venir.
16:26Et là, il me se rend,
16:26je vous exagérais,
16:27je dis, écoutez,
16:28c'est vous qui exagérez,
16:29vous me prenez pour un con.
16:30Je vais signer,
16:31je n'ai pas le choix.
16:32Mais je vous fais une promesse,
16:33c'est qu'aujourd'hui,
16:34je suis seul.
16:35Un jour, je serai nombreux.
16:36Vous voyez,
16:37déjà très prétentieux à l'époque.
16:39Et donc, en 2007,
16:39je découvre qu'on est
16:4035 000 chefs d'entreprise
16:41en situation de handicap.
16:42Et là, je me mets
16:43au fond de mon siège comme ça,
16:43je fais, mais 35 000
16:45à avoir valé,
16:46non pas des couloves,
16:47mais des baobabs parfois.
16:49Et d'humiliation,
16:49Didier, il est temps
16:50d'être nombreux.
16:50Et là, j'ai appelé trois potes,
16:51j'ai dit, écoutez,
16:52qu'est-ce que ça vous dit
16:53qu'on monte une association
16:54et qu'on aille faire valoir
16:56en fait nos droits
16:57et qu'on arrête
16:57de se faire rouler
16:58dans la farine
16:59et humilier.
17:00Et voilà,
17:01et qu'on existe.
17:02Et les trois potes,
17:02on écoute,
17:03on va t'aider
17:04à monter l'association.
17:05Par contre,
17:06on ne pilote rien,
17:06tu t'occupes de tout.
17:07Et c'est comme ça
17:08qu'H-Up est né en 2007-2008.
17:11Donc, je l'ai présidé
17:12pendant 12 ans.
17:14Et au bout de 12 ans,
17:15j'ai cédé la présidence.
17:16Et vous avez contribué
17:18à faire reconnaître
17:19le statut de travailleur
17:19en épreuve handicapé.
17:21Et pourtant,
17:21vous n'êtes ni élu,
17:22ni lobbyiste.
17:23Comment est-ce qu'on mène
17:25un tel combat de l'intérieur ?
17:26Où est-ce que vous trouvez
17:27l'énergie ?
17:29Action,
17:31émotion,
17:32sentiment.
17:33Ça vient répondre
17:33à un besoin,
17:34le besoin de vivre
17:36dans des projets,
17:38le besoin d'exister,
17:39le besoin de partager surtout.
17:41Donc, c'est la joie de faire.
17:43Vous voyez,
17:44on me dit,
17:46Didier,
17:46tu fais parce que
17:47probablement,
17:48tu es un hyperactif.
17:50Bon,
17:51pourquoi pas ?
17:52Mais je fais surtout
17:53parce que j'aime faire.
17:55Et c'est la joie
17:55et le plaisir de faire
17:56et de mener des projets
17:57avec des gens.
17:58Oui, c'est satisfaisant.
17:59Mais c'est hyper satisfaisant.
18:00C'est génial.
18:02Et puis,
18:02une fois que vous arrivez
18:02à faire quelques petits succès,
18:04eh bien,
18:05on vient vous voir
18:05pour en mener d'autres.
18:07Donc,
18:08c'est le plaisir de faire.
18:09C'est un plaisir de vivre.
18:10Et aujourd'hui,
18:11quelles sont,
18:12sur ces sujets-là,
18:13donc,
18:14les résistances
18:14les plus tenaces
18:15à faire tomber ?
18:18Encore ?
18:18Il y a deux...
18:20Il y a une résistance
18:22et une vision.
18:25Les résistances,
18:26elles sont...
18:27Alors,
18:27de moins en moins le cas
18:28puisque,
18:29voilà,
18:29la charte de l'assurance,
18:31le fait que l'association
18:33a mis en avant
18:34les entrepreneurs
18:34en situation de handicap,
18:35notamment en créant
18:36les trophées
18:36qu'on a créés en 2018
18:38des entrepreneurs
18:39en situation de handicap,
18:40qui, cette année,
18:42se rendront le 3 décembre.
18:43donc,
18:45une forte visibilité
18:46médiatique.
18:49Voilà,
18:50peut-être une...
18:51Certaines grandes entreprises,
18:53voilà,
18:54pourraient douter
18:54du fait de sous-traiter
18:56à quelqu'un
18:57qui est en situation
18:58de travail en dépendant
18:59handicapé.
19:00Et puis,
19:01il y a une...
19:01une croyance
19:03que ont les travailleurs
19:05indépendants handicapés
19:06parfois,
19:08qui est de dire
19:09on ne m'aide pas,
19:13on ne soutient pas,
19:13financièrement,
19:14je n'ai pas d'emprunt
19:15autorisé
19:16parce que je suis handicapé.
19:19Et ça,
19:20je pense qu'aujourd'hui,
19:22si ça pouvait encore
19:23être le cas,
19:24c'est extrêmement rare.
19:26C'est-à-dire qu'il faut
19:26être réaliste.
19:28Moi,
19:28j'ai des gens
19:28qui sont venus me voir,
19:29qui sont venus voir
19:29le président de l'association
19:30à l'époque,
19:31que j'étais,
19:33et qui me disaient
19:33voilà,
19:33j'ai un problème,
19:34il faut que l'association
19:34m'aide,
19:35les banques ne veulent pas
19:36me soutenir,
19:36et ainsi de suite.
19:37Et quand je voyais le projet,
19:38je me disais,
19:38mais moi,
19:38je ne mettrais pas
19:39un euro sur ton projet.
19:40Vu comment il est bâti,
19:41comment tu te présentes,
19:42personne ne va te soutenir.
19:44Je disais,
19:44donc ton problème,
19:45ce n'est pas les banques.
19:46Les banques,
19:46elles ne vont pas te prêter
19:47ou d'autres ne vont pas
19:48te soutenir
19:48parce que tu es handicapé.
19:49C'est le projet.
19:50C'est le projet
19:51qu'on soutient
19:52quand on est financier.
19:53Et là,
19:53il ne tient pas la route,
19:54ton projet.
19:54J'ai pris la parole
19:55une fois en public
19:56parce qu'un travailleur
19:58indépendant handicapé
19:58attaquait les banques,
20:00les assureurs,
20:00et ainsi de suite.
20:01Et à la fin,
20:02les gens qui étaient présents,
20:04notamment du monde de finances,
20:05m'ont dit,
20:05écoutez,
20:05merci d'avoir pris la parole.
20:07On fait trop souvent face
20:08à cette façon de voir
20:09et on doit nous aider
20:11ces pauvres handicapés
20:11alors qu'ils n'ont pas
20:13de projet qui tienne la route.
20:14Il dit,
20:14nous,
20:15on n'a pas pu le dire,
20:15mais vous,
20:16vous l'avez pu le dire.
20:16Et franchement,
20:17merci de votre franchise,
20:17de votre honnêteté intellectuelle.
20:19Et s'agissant
20:20de l'inclusion réelle
20:24dans les entreprises,
20:25quel regard est-ce que vous portez ?
20:27J'aime pas le mot de l'inclusion.
20:29Pourquoi ?
20:30Lorsque j'étais à l'école
20:31et que j'étais
20:32en institut spécialisé,
20:35on parlait d'intégration.
20:37Et donc l'intégration,
20:38c'est dit,
20:38je te donne tous les outils nécessaires
20:40pour que tu puisses
20:41t'intégrer,
20:42donc rentrer dans la vie
20:43de la société
20:45et dans la vie professionnelle.
20:48Donc c'était à moi
20:48de m'adapter.
20:50Ensuite,
20:50il y a eu la notion
20:50de l'inclusion.
20:51Donc l'inclusion,
20:51c'est dit,
20:52ne t'inquiète plus,
20:53la société,
20:54les boîtes
20:55vont faire le nécessaire
20:56pour que,
20:56ben,
20:57t'as rien à faire
20:57et que ça marche tout seul,
20:58elles vont s'adapter.
20:59J'aime pas ça non plus.
21:01Par contre,
21:02je prétends que
21:03la personne handicapée,
21:07avec ce qu'elle sait,
21:08ce qu'elle doit apprendre aussi,
21:10la société,
21:11les entreprises,
21:12les employeurs,
21:13mais la société en général,
21:14avec ce qu'elle sait
21:15et ce qu'elle doit apprendre,
21:16eh bien,
21:17ont une histoire à écrire.
21:18Donc je préfère la participation
21:20à la notion de l'inclusion
21:22parce que je prétends
21:23que non,
21:24la société n'a pas
21:25à s'adapter à 100%.
21:26Ce serait bien triste pour moi,
21:28mais que la main dans la main,
21:29on peut construire une histoire
21:30et un avenir meilleur.
21:32Donc je crois plus
21:33à cette notion de participation.
21:35Alors,
21:35où est-ce qu'on en est aujourd'hui
21:36de l'emploi des personnes
21:38en situation de handicap
21:39dans le monde professionnel,
21:41qu'on soit dans le public
21:42ou dans le privé ?
21:43Ça a sérieusement évolué.
21:45Il y a encore plein de choses
21:46à faire,
21:46très certainement,
21:48mais ça a sérieusement évolué.
21:49Donc c'est un chemin
21:50qui a été pris
21:51dans les années 90,
21:52avec la loi de 87
21:55qui a créé la Géphi
21:56puis l'obligation d'emploi.
21:57On a dû passer
21:58par l'obligation d'emploi
21:59et elle est encore nécessaire
22:00aujourd'hui.
22:01Mais on est bien loin
22:02de ce que nous étions à l'époque.
22:03Donc ça évolue.
22:05Bon,
22:06on peut toujours faire mieux,
22:07mais le chemin est en route
22:08et je pense qu'il n'est pas
22:09prêt de s'arrêter.
22:10En tout cas,
22:10vous sentez une vraie...
22:11Ah bah oui,
22:12clairement.
22:12Oui.
22:13Didier,
22:14question un peu plus philosophique.
22:16Peut-on, selon vous,
22:17être un bon manager
22:19tout en restant neutre
22:20ou est-ce que l'engagement
22:22fait partie de la posture managériale ?
22:26Je ne sais pas ce que ça veut dire
22:28être neutre.
22:29Ça voudrait être insipide,
22:31pas de vision.
22:35Non, je pense que le manager,
22:37il doit être fort de son expérience,
22:40de son vécu.
22:41et il doit être neutre,
22:45non pas être neutre,
22:46mais à l'écoute,
22:47non pas considérer
22:49qu'il sait
22:50donc que les autres
22:51doivent faire,
22:53mais s'autoriser
22:55le fait
22:57d'être influencé,
23:00mais d'avoir le cap.
23:01parce que parfois,
23:03on a face à nous des gens
23:04qui sont des messieurs
23:05ou des madames
23:06ou ils m'aient,
23:06et puis on n'avance pas.
23:08C'est-à-dire que,
23:09oui mais, d'accord,
23:09on écoute,
23:10on explique,
23:10on échange,
23:11et puis un moment,
23:11quelqu'un doit prendre une décision.
23:13Il faut être capable
23:14de prendre cette décision
23:15en étant d'une part éclairé
23:17de ce que les autres
23:18ont à vous dire
23:19et surtout en éclairant
23:20les autres
23:21de pourquoi vous avez
23:22pris cette décision-là.
23:24C'est ne pas s'arroger
23:26la gloriole
23:27de quelques idées
23:29que ce soit.
23:31Il est plus intelligent,
23:32selon moi,
23:32de travailler
23:33par le jeu
23:34de la rhétorique,
23:35du discours,
23:36de l'encadrement,
23:37dans le fait
23:38de faire naître
23:39son idée
23:39dans la tête des autres.
23:42Parce qu'une fois
23:42dans la tête des autres,
23:43non seulement
23:44ils vont s'en emparer,
23:44ils vont en faire la leur,
23:46mais en faisant la leur,
23:47ils vont la modifier.
23:47Ils vont venir embellir
23:50et mettre de la lumière
23:50sur l'idée
23:51que vous aviez au départ.
23:52Vous voyez,
23:53c'est complètement
23:54du donnant-donnant,
23:55c'est de l'échange.
23:56Donc être neutre,
23:57certainement pas.
23:58Et en tout cas,
23:58ne pas être totalitaire
23:59ou autoritaire
24:00ou despote
24:00parce que c'est n'importe quoi.
24:03Vous travaillez
24:04principalement à l'oral.
24:06Quels sont vos repères
24:08pour suivre un projet,
24:10piloter une équipe ?
24:11Alors,
24:11je travaille beaucoup
24:12par l'oral,
24:14mais je suis informatisé.
24:15Je travaille beaucoup
24:16avec l'ordinateur
24:17dans Excel
24:18et pas que.
24:19J'utilise
24:20l'intelligence artificielle,
24:21ChatGPT,
24:23Gemini,
24:23etc.
24:24Ça,
24:25ça a été un changement
24:26énorme pour vous ?
24:27Oui, on en parlera.
24:28Alors,
24:28comment je travaille
24:29à l'oral ?
24:30C'est-à-dire que
24:30dans mes réunions,
24:31j'essaie de tout avoir
24:33en tête
24:33et donc,
24:34je n'ai pas de support.
24:36Donc,
24:36comment on fait ?
24:37C'est de la mémoire.
24:38c'est accepter aussi
24:42que les autres
24:43n'aient pas la rapidité
24:45que vous pouvez avoir
24:46puisque la mémoire,
24:47elle a quelque chose
24:47d'instantané.
24:49Une fois,
24:50on était en réunion,
24:51il y a une autre personne
24:52aveugle qui était avec moi
24:52et puis il y avait
24:53des collaborateurs voyants
24:54et puis on parle d'un dossier
24:56et on dit
24:56« Ah, mais ça me rappelle
24:57le dossier. »
24:58Et puis là,
25:00je sens un blanc
25:00et puis les gens se disaient
25:01« Mais attendez,
25:02on ne l'a pas avec nous,
25:02on va le chercher,
25:03on revient. »
25:04Et là,
25:05je mets sous la table
25:05un petit coup de pied
25:06à la personne
25:07qui ne voyait pas.
25:08Je penche ma tête
25:08sur le côté de chez eux
25:08comme ça.
25:10On ne va pas leur en vouloir,
25:11ils n'ont pas de mémoire,
25:11chacun son handicap.
25:12Et donc,
25:13on en fait de l'humour.
25:14Donc voilà,
25:14il faut accepter aussi
25:15que parfois,
25:16vous puissiez aller plus vite
25:17parce que là,
25:19vous avez développé
25:20cette compétence de compensation
25:22que tout le monde peut refaire
25:23mais pourquoi vous vous embêtez
25:24à le faire
25:24parce que vous avez
25:24le support papier ?
25:25Donc voilà comment est-ce qu'on fait.
25:27Alors,
25:28pour l'intelligence artificielle,
25:30moi,
25:31j'ai fait une formation
25:32d'informaticien
25:33et donc j'ai développé
25:35de l'IA à l'époque
25:35pendant mes études
25:36et c'est marrant
25:37parce qu'en 1993,
25:38le prof arrivait
25:38et la première chose
25:40qu'il faisait,
25:40il disait,
25:40écoutez,
25:40voilà,
25:41vous êtes inscrit
25:41en maîtrise
25:42d'intelligence artificielle.
25:45Probablement
25:45que vous ne vous en servirez jamais
25:47mais vous verrez,
25:47l'exercice intellectuel
25:48est intéressant.
25:50Quand je pense que c'est devenu
25:51presque 30 ans après,
25:52c'est amusant.
25:53Alors,
25:53moi,
25:53quand je faisais une recherche
25:54sur Internet,
25:55ça m'affichait tous les sites
25:57et tous les sites
25:58que je devais passer
25:58page par page
25:59les uns après les autres
26:00pour trouver l'information.
26:01Autant vous dire
26:01que je ne m'en occupais pas
26:02puisque ça me prenait
26:03un temps de dingue
26:04donc je n'y allais pas.
26:05Par contre,
26:06prompté,
26:07moi,
26:07j'ai su faire
26:07puisque c'était
26:08dans les années 90,
26:09on promptait beaucoup
26:10et donc là,
26:12je retrouve naturellement
26:13ce que j'ai fait
26:13pendant longtemps
26:14et donc je pose mes questions
26:16dans l'intelligence artificielle
26:18et là,
26:18par magie,
26:19il me condense 50 000 sites
26:21et donc j'ai ma réponse
26:22tout de suite,
26:22voire j'affine mon prompt.
26:24Donc c'est...
26:24C'est un changement,
26:25c'est déterminant.
26:25C'est extraordinaire.
26:25C'est un gain d'autonomie
26:27formidable pour moi.
26:30Formidable.
26:31On se rapproche déjà
26:32de la fin de cet entretien,
26:33c'est passé très vite.
26:36Vous avez dit
26:36je n'ai jamais voulu inspirer,
26:38j'ai voulu agir.
26:39Aujourd'hui,
26:40c'est quoi agir pour vous,
26:41Didier ?
26:42C'est montrer aux gens
26:43que d'où que l'on vienne,
26:46qui que l'on soit,
26:47dès lors qu'on s'en met
26:48dans cette spirale,
26:50dans ce triptyque
26:51dont je vous ai parlé
26:51tout à l'heure,
26:52émotion,
26:53action, émotion,
26:54sentiment,
26:55eh bien,
26:55on crée des choses
26:55formidables pour soi,
26:58mais pour les autres aussi.
26:59Et ce triptyque
27:00marche à l'envers aussi.
27:01C'est-à-dire que si on crée
27:02des actions
27:03qui produisent
27:05de l'émotion négative,
27:06eh bien,
27:07on crée de la destruction
27:08de soi,
27:09la destruction d'autrui,
27:11de ses projets.
27:12Évidemment,
27:13des sentiments négatifs,
27:14les gens vont se mettre
27:14à vous détester.
27:16Et vous allez rentrer
27:16dans un mode de communication
27:17qui va être néfaste pour vous.
27:19Donc,
27:19quoi qu'il arrive,
27:21faire de la seconde
27:22qui passe
27:22le bon souvenir
27:23de la seconde
27:25de la seconde
27:26que l'on vit aujourd'hui,
27:27c'est quelque chose
27:28qu'il faut avoir,
27:31je pense,
27:31ancré en soi.
27:33Donc,
27:34même si on se plante,
27:38ce n'est pas grave.
27:39L'échec comme la réussite
27:40ne sont que des expériences
27:42de vie.
27:43L'important,
27:44il faut comprendre
27:45pourquoi on se plante.
27:46c'est vraiment l'importance
27:47du sujet
27:47pour ne pas refaire
27:48de la même chose
27:49parce que quand on fait
27:51de la même chose,
27:52il y a de fortes chances
27:53qu'on obtienne
27:53du même résultat.
27:54Donc,
27:54c'est hyper enrichissant
27:56de se planter.
27:56Puis,
27:57quelqu'un qui se plante
27:57et qui rebondit,
28:00c'est quelqu'un
28:01qui est intéressant
28:02parce qu'il a la capacité
28:03de ne pas s'arrêter.
28:05Et enfin,
28:06il faut être dans la croyance
28:07plus que dans la confiance
28:08parce que moi,
28:11quand on a une difficulté,
28:14la croyance,
28:15la foi,
28:15c'est ce qui va vous donner
28:15le coup de rein pour réussir.
28:16Lorsque j'ai un manager
28:17qui me demande
28:17des coups de Didier,
28:18voilà,
28:19fais-moi confiance.
28:21Ça, ça, ça,
28:22A plus B,
28:23ça donne C, etc.
28:24C'est la preuve,
28:25on y va.
28:26S'il n'a pas de doute,
28:28ça m'ennuie.
28:30Parce que,
28:31agir dans le doute,
28:33c'est quelque chose
28:34qui moi me porte.
28:36Quand on décide
28:37dans le doute,
28:37ça veut dire
28:38qu'on agit
28:38dans la foi.
28:39Et la foi,
28:40on revient dans le phénomène
28:41de la croyance.
28:42Et il y a moins,
28:42on va avoir besoin
28:43de la foi
28:43pour avancer
28:44dans vos projets
28:44ou dans vos projets
28:45de vie professionnelle
28:46ou personnelle.
28:47Et ça,
28:47c'est important pour moi.
28:49Donc,
28:50garder ce triptyque
28:51en tête
28:52et tout se passera bien,
28:55en fait.
28:56Pourquoi ça se passerait mal ?
28:57On se tente,
28:58c'est pas grave,
28:58on continue.
28:59Vous voyez,
29:00la vie est un perpétuel
29:01recommencement.
29:03Il faut accepter
29:04que l'apprentissage,
29:05c'est aussi parfois
29:06des moments compliqués.
29:07et on en sort.
29:09Merci beaucoup Didier.
29:10Didier Roche,
29:11cofondateur
29:12de Dans le Noir
29:14et de H-Up Entrepreneur.
29:15Sous-titrage Société Radio-Canada
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