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Jeudi 10 juillet 2025, retrouvez Arthur Charle (Cofondateur, Cocorico), Olivier Wajnsztok (Directeur Associé, AgileBuyer) et Marion Derycke (Cofondatrice, la Cidrerie HIC) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Bonjour, bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:13Et voici notre sommaire du jour.
00:15Mon invité, c'est Arthur Charles, le cofondateur de Cocorico, marque de vêtements fabriquée en France,
00:20qui se veut une alternative à la fast fashion.
00:22Dans notre débat, on se demandera comment développer la culture de l'achat responsable en entreprise et dans le service public.
00:30Et puis dans notre rubrique consacrée aux startups éco-responsables, je vous présenterai la cidrerie Ick,
00:35histoire de deux normands basés en Gironde.
00:39Trois thèmes, 30 minutes pour les développer, c'est parti.
00:47L'invité de Smart Impact, c'est Arthur Charles, bonjour.
00:51Bonjour.
00:51Bienvenue, vous êtes le cofondateur de Cocorico.
00:54Alors, c'est d'abord l'histoire d'une famille, d'une fratrie, puisque vous l'avez créée avec votre frère Tom et votre sœur Colline, c'est ça ?
01:02Avec quelle idée ? Pourquoi vous l'avez créée, Cocorico ?
01:03Oui, tout à fait.
01:04On avait envie d'entreprendre ensemble, en famille.
01:08On avait aussi vu un souci à l'époque.
01:10On voulait créer une marque de mode.
01:12On voulait avoir un impact aussi.
01:13Et c'est vrai que produire localement, faire du Made in France, nous semblait intéressant.
01:18Mais on voulait lever une barrière, qui était celle du prix.
01:21Le Made in France, on se rendait compte que c'était super écologiquement, super socialement.
01:25On pouvait recréer de l'emploi, on pouvait avoir un vrai impact.
01:27Mais si personne n'a les moyens de le consommer, c'était compliqué.
01:32Donc, on s'est lancé une mission dès 2017, qui était de rendre enfin accessible la production française,
01:38et notamment la mode Made in France.
01:40Et on va voir comment vous y arrivez depuis 8 ans.
01:43Vous en êtes où aujourd'hui, 8 ans après la création de Cocorico ?
01:46Oui, écoutez, on a bien grandi.
01:47Aujourd'hui, on a une marque de mode généraliste.
01:49Donc, on habille hommes et femmes des pieds à la tête.
01:51100% Made in France.
01:53On a plus de 7000 références sur notre site Cocorico.store.
01:57Et en 2024, on a passé un milestone assez important.
01:59On est devenu le premier fabricant textile français,
02:02avec plus de 700 000 pièces vendues sur notre site,
02:05et plus de 600 000 clients actifs en ligne.
02:08Oui. Et donc, avec cet objectif de rester accessible en prix,
02:13et donc forcément une sorte d'alternative ou de concurrence face à ce qu'on appelle l'ultra-fast fashion.
02:20Vous en pensez quoi de cette loi qui a été votée,
02:23et même de l'amende qui vient d'être décidée contre Chine, notamment ?
02:28Oui, bien sûr. Nous, on trouve que dès que le gouvernement, nos députés,
02:31prennent en main ce genre de sujet, de distorsion de concurrence,
02:35nous, on est bien sûr favorables.
02:37Après, je pense qu'ils peuvent sûrement aller plus loin,
02:40notamment au niveau européen.
02:41Je pense que c'est ce qui aura sûrement le plus d'impact.
02:43Après, nous, on a pris le problème un peu à l'envers chez Cocorico.
02:45C'est-à-dire qu'on avait plutôt essayé de comprendre pourquoi des géants comme ça fonctionnaient aussi bien,
02:49parce que ça reste un succès phénoménal.
02:51Ça veut dire qu'il y a une demande et qu'il y a des acheteurs et des acheteuses.
02:53Bien sûr. Et en fait, ça révèle deux choses pour nous.
02:56La première, c'est que le prix reste le premier vecteur d'achat, notamment dans la mode.
02:59Et donc, nous, on a essayé de lever cette barrière tout en produisant en France.
03:03Et deux, c'est qu'acheter de la fringue, ça reste un élément de joie pour les gens.
03:10C'est un passe-temps, en fait.
03:11Et donc, il faut respecter ça, je pense.
03:13Et donc, continuer à proposer ce qui peut faire plaisir aux gens.
03:17Et alors, ce défi, comment vous le revelez ?
03:19Des prix abordables.
03:20Déjà, ça veut dire quoi pour vous, un prix abordable ?
03:22Nous, on s'est lancé historiquement sur le boxer, la culotte, tous les sous-vêtements.
03:25Et on a lancé le premier boxer 100% fabriqué en France à 9,90 euros.
03:30Donc, moins de 10 euros, vous êtes au prix d'un boxer du made in ailleurs,
03:33qui est fabriqué en Turquie ou ailleurs.
03:36Nos t-shirts, c'est moins de 20 euros.
03:38Nos sweats, moins de 40 euros.
03:40Et donc, à ces prix-là, vous êtes compétitifs par rapport à des marques qui produisent ailleurs.
03:43Et alors, comment vous faites ?
03:45Eh bien, déjà, je voudrais juste dire que nous, le made in France, c'est 100% français.
03:48Donc, la matière est faite en France.
03:50Tous les éléments, on ne peut pas faire plus français que nos produits.
03:53D'accord.
03:54Et pour y arriver, on a fait deux choses.
03:56La première, c'est un choix.
03:57C'est de dire, on va baisser nos marges.
03:59On va parier sur les volumes pour aller chercher des gains d'échelle.
04:02Et donc, progressivement, rendre cette marge au début à nos consommateurs
04:06et puis faire monter la sauce, c'est quelque chose qui a plutôt bien marché.
04:09Je vous le disais, 600 000 clients aujourd'hui actifs.
04:11On commence à être une communauté assez importante.
04:14Puis, le deuxième élément, c'est le circuit court lui-même, en fait.
04:16Quand vous produisez à 250, 300 kilomètres de vos clients,
04:19eh bien, vous créez des économies énormes.
04:21La plus importante étant celle de ne pas avoir d'invendu.
04:24Aujourd'hui, au Couricourt, on s'approvisionne en circuit court.
04:27Donc, tous les mois, on reçoit…
04:29Vous n'avez pas de stock ou très peu de stock ?
04:30Très, très peu de stock.
04:31D'accord.
04:31Aujourd'hui, on estime que pas de stock et pas d'invendu.
04:34Donc, on est capable de s'adapter à la demande, de s'adapter à la météo d'un mois sur l'autre.
04:39Et ça, les grandes marques internationales ne sont pas capables de le faire.
04:42Et on estime que l'invendu, les grandes marques vous le font porter dans le prix final.
04:46Ça représente 30% du prix d'un vêtement aujourd'hui.
04:49Donc, c'est une économie qui est substantielle.
04:50Est-ce que vous courez après cette logique qu'on trouve chez Shintemou,
04:56mais qui existait avant chez d'autres ?
04:58C'était moins important, mais quand même de créer de nouveaux modèles en permanence.
05:02C'est-à-dire que là, l'ultra-fast fashion, c'est du délire.
05:04C'est des dizaines, des centaines de nouveaux modèles par jour.
05:08Et encore, je suis en dessous de la réalité.
05:09Oui, bien sûr.
05:10Non, nous, c'est exactement l'inverse.
05:11C'est qu'on fait les bons basiques du quotidien qu'on fait toute l'année.
05:15On n'a pas de logique de collection chez nous.
05:17D'accord.
05:18Donc, un produit qui…
05:19Notre t-shirt, on en a vendu des centaines de milliers.
05:22C'est toujours le même depuis 2018.
05:24Alors, toujours le même.
05:25Ça nous permet aussi de s'améliorer, d'avoir une amélioration.
05:27C'est ce que j'avais vous demandé.
05:28Vous le faites évoluer quand même.
05:29Bien sûr.
05:30Et c'est pour ça qu'aussi un chine n'est pas viable économiquement dans le temps.
05:33Parce que quand vous lancez une robe ou un t-shirt que vous le vendez pendant 4 jours
05:37et que vous l'arrêtez, vous avez des surstocks.
05:39C'est forcé.
05:41Vous n'avez pas pu améliorer le produit.
05:42Donc, il ne peut pas être qualitatif.
05:44Vous n'avez pas appris avec vos clients.
05:46C'est ce qui fait qu'aujourd'hui, un modèle comme Cocorico est plus sain économiquement
05:49et plus résilient.
05:50Mais comment on améliore un t-shirt ?
05:53Eh bien, vous le produisez sur des chaînes.
05:55C'est plus facile quand votre producteur parle français et il est à 200 km de chez vous.
05:59Vous pouvez aller le voir.
06:00Vous vendez.
06:01Vous prenez des retours clients.
06:03On parle avec nos clients.
06:04Nos clients nous font des retours.
06:05Telle couture, tel sujet sur la maille.
06:08Et donc, on améliore la chaîne.
06:10C'est aussi l'énorme force de produire en France.
06:12C'est que vous parlez en direct avec toute la chaîne de fabrication.
06:15Et vous pouvez avoir un impact immédiat sur tous les éléments qui constituent votre t-shirt.
06:19Donc, vous dialoguez avec vos clients.
06:21L'impact du fabriqué en France, j'ai bien compris que le prix, on est tous pareils,
06:26c'est certainement le premier levier.
06:28Mais l'impact du fabriqué en France, ça vient juste après ?
06:32Ou alors, c'est anecdotique ?
06:35Quelle part ça prend dans l'acte d'achat ?
06:36Nous, on croit que c'est important.
06:37Mais c'est la cerise sur le gâteau.
06:40Nous, le pari qu'on a fait dès le départ et qui a plutôt bien fonctionné,
06:42c'est de dire à qualité égale, à prix égale,
06:46si vous êtes made in France, vous remportez la timbale à chaque fois.
06:49Et c'est comme ça qu'on arrivera à massifier le made in France.
06:51C'est en levant d'abord les deux premières barrières importantes,
06:54la qualité et le prix, ça nous, on l'a fait.
06:56Et si en plus, vous êtes français, là, vous remportez la vente.
06:59Alors, est-ce que ça veut dire, et je reviens à l'action du gouvernement en France
07:04ou de l'Union européenne,
07:06qu'il ne faut pas forcément sanctionner les concurrents,
07:09mais faciliter l'industrialisation ou la réindustrialisation du vêtement ?
07:15Oui, tout à fait, nous, on croit beaucoup à ça.
07:17Et comment alors ?
07:18Nous, typiquement, une des solutions pour produire en France
07:22à des coûts de revient qui soient corrects,
07:23qui permettent d'avoir des prix compétitifs,
07:25c'est la technologie, c'est l'innovation dans les machines.
07:28Nous, on a par exemple acheté des machines qui sont,
07:30on est les seuls en Europe à les avoir,
07:31on les a mis chez certains de nos fabricants,
07:33qui sont des machines automatiques,
07:34donc qui permettent de gagner du temps.
07:36Ce qui coûte cher en France, c'est le temps passé sur le produit.
07:38Si vous réduisez ce temps, vous gagnez en coûts.
07:41Et ça, il faut que le gouvernement puisse nous aider.
07:43Il faut qu'on puisse aussi également pouvoir ouvrir des usines plus facilement.
07:47Aujourd'hui, il y a une demande d'entrepreneurs
07:49qui souhaitent se lancer dans l'industrie.
07:51Il y a des marques comme nous qui sommes prêts à leur apporter,
07:53remplir les bons de commande,
07:54mais c'est très long.
07:56Quand vous mettez plus de deux ans à avoir des permis de construire
07:58aujourd'hui en France, c'est très compliqué de se projeter.
08:01Donc, simplification des processus de construction des usines.
08:06Et alors, sur la réduction des durées de fabrication dont vous parliez,
08:08il y a effectivement l'automatisation.
08:11Mais est-ce que là aussi, on est dans un dialogue avec le client ?
08:14Est-ce que vous avez réussi à gagner du temps sur certains de vos produits,
08:18sur certains de vos basiques, en discutant avec les clients ?
08:22Bien sûr.
08:23Le t-shirt, pour reprendre cet exemple,
08:24on a divisé par deux le temps de confection d'un t-shirt.
08:26Par deux ?
08:27Par deux.
08:28Ce qui est permis par un, la technologie, les machines automatiques,
08:31et deux, en discutant avec le client sur ce qui est essentiel dans votre t-shirt.
08:35Parce qu'en fait, on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de choses…
08:37Il y a un t-shirt ? Qu'est-ce qu'on peut retirer à un t-shirt ?
08:39Eh bien, je vous donne un exemple très concret.
08:41Dans tous les t-shirts que vous trouvez dans le commerce,
08:44vous avez ce qu'on appelle une bande de propreté.
08:45C'est un petit bout de tissu qui va cacher une couture dans le col.
08:49Son seul intérêt, c'est de cacher la couture.
08:52En fait, on s'en fiche de voir la couture.
08:53Je crois, oui.
08:54Ça n'a pas d'intérêt de résistance, ça n'a pas d'intérêt de qualité.
08:56Le seul intérêt, c'était une tradition.
08:58Traditionnellement, on mettait ça.
09:00Maintenant, on a dit, on va l'enlever.
09:02Ça, c'est des gains de plusieurs minutes sur chaque produit.
09:04Et donc, c'est en avançant comme ça, en parlant avec nos clients,
09:07en essayant de comprendre ce qui est essentiel dans un produit et qu'on gagne du temps.
09:10Vous avez combien de sites de production aujourd'hui ?
09:12Aujourd'hui, on a 38 sites de production.
09:14Donc, qui sont un peu partout en France ?
09:16Aujourd'hui, vous avez encore les grands bassins textiles historiques,
09:19le Nord pour la confection, le Jura, vous avez l'Espadry dans le Sud-Ouest.
09:25Donc, nous, on profite encore de ce bassin existant.
09:26Donc, ça veut dire que la filière n'avait pas totalement disparu ?
09:30Ou alors, est-ce que le fait de créer une marque comme la vôtre,
09:33de la faire grandir, de la voir grandir,
09:35ça a réinsu du business aussi pour la filière ?
09:40Est-ce qu'il y a des usines qui n'étaient pas loin de la fin
09:45et qui retrouvent une forme d'activité ?
09:47Avec vous ou d'autres, d'ailleurs ?
09:48Oui, bien sûr.
09:49Nous, en fait, on a trouvé, dans les années 80-90,
09:52ils ont beaucoup souffert.
09:52Il y en a beaucoup qui, finalement, ont réussi à tenir,
09:56à se passer les entreprises entre générations,
09:58à trouver des marchés publics ou des marchés très ciblés
10:01et qui étaient ravis de nous voir revenir.
10:03Mais aujourd'hui, on a encore des capacités de production
10:05qui sont très importantes.
10:06Vos 38 usines avec Cocorico, aujourd'hui,
10:09c'est plus de 2,5 millions de pièces de capa,
10:11de capacités de production.
10:13Donc, c'est très important.
10:14Avec des...
10:16Alors, effectivement, on n'est un peu plus dans un circuit court,
10:18donc ça simplifie les choix logistiques.
10:20Mais quel choix de logistique vous avez fait, par exemple ?
10:21Pour l'approvisionnement, on est...
10:24Nous, aujourd'hui, on va chercher le meilleur fournisseur
10:27au meilleur endroit.
10:29C'est souvent des sujets d'automatisation.
10:31Est-ce que vous êtes bien équipé sur vos chaînes ?
10:32On vient également monter des chaînes dédiées à Cocorico
10:36chez nos fabricants.
10:37Et ça, c'est très important.
10:38Ça nous permet d'avoir une chaîne qui ne s'arrête jamais,
10:40qui produit en permanence le même produit.
10:43Et on a également internalisé la logistique dès le départ.
10:46Donc, on a, nous, notre propre entrepôt logistique
10:48qui est également dans le lot.
10:50Vous êtes basé dans le Sud-Ouest, c'est ça ?
10:52C'est ça. Nous, on est pur Sud-Ouest.
10:54Et on expédie nous-mêmes l'intégralité de nos commandes.
10:56On gère nos stocks.
10:57Et donc, ça, c'est assez important aussi pour l'expérience client.
11:00Avec, pour l'instant, un mode de distribution,
11:02je crois, qui est 100% numérique, c'est ça ?
11:03Et uniquement avec le site, ça peut changer, ça ?
11:05Tout à fait. Oui, oui, bien sûr.
11:07Aujourd'hui, on a fait une quinzaine de millions d'euros de cheat-affaires
11:09sur notre site e-commerce l'année dernière.
11:12Je vous disais, premier fabricant, on passe une étape cette année
11:14et on s'ouvre au wholesale.
11:16Donc, on va très bientôt annoncer plusieurs centaines de magasins
11:21qui vont nous distribuer à horizon fin d'année.
11:24Donc, ça veut dire que vous ne créez pas vos magasins,
11:26mais il y aura les produits Cocorico dans des magasins ?
11:31Tout à fait.
11:31En fait, nous, l'idée, c'est d'aller au bout de la démarche
11:33qui était de donner accès.
11:35Nous, c'est l'accessibilité, notre mantra.
11:37Et donc, on voulait donner accès par le prix, bien sûr.
11:39Mais le canal de distribution est aussi un moyen d'accès.
11:42Il y a des gens qui n'achètent pas de vêtements en ligne.
11:4480% d'ailleurs des Français achètent plutôt en magasin.
11:47Et donc, on voulait aller à leur rencontre
11:48et ouvrir plusieurs centaines de magasins d'un coup
11:50pour qu'ils puissent profiter de Cocorico au meilleur prix.
11:53Vous n'allez pas me dire avec qui,
11:54mais c'est un partenaire ou plusieurs ?
11:56C'est plusieurs partenaires et donc quelques très gros.
11:59Bon, OK.
12:00On attend ça avec impatience.
12:01Merci beaucoup, Arthur Charles et bon vent à Cocorico.
12:04On passe à notre Zoom.
12:06On va parler des directions des achats
12:09au cœur de ces enjeux de RSE,
12:11de responsabilité sociale et sociétale des entreprises.
12:20Les directions des achats au cœur des enjeux
12:23de responsabilité sociale, sociétale et environnementale
12:26des entreprises.
12:27On est en duplex avec Olivier Vanstock.
12:29Bonjour.
12:29Vous êtes directeur associé chez Agile Bayer
12:33et vous avez publié deux livres sur ces enjeux,
12:37stratégie achat et achat aux éditions Erol.
12:41D'une manière générale,
12:42est-ce que c'est une...
12:44la prise de conscience que c'est un levier,
12:48les achats, est-ce qu'elle est réelle
12:49ou est-ce qu'il y a encore besoin d'évangéliser
12:52en quelque sorte les entreprises là-dessus ?
12:55Bonjour Thomas Hugues.
12:56Alors, les achats, si on reste que sur les achats,
13:00c'est une fonction qui n'a pas arrêté d'évoluer,
13:02de grandir.
13:03Elle a commencé au niveau des années 90
13:05par les entreprises industrielles
13:08et puis ça a évolué progressivement.
13:10Pourquoi ça évolue ?
13:11Pourquoi est-ce que c'est là ?
13:13Pour un chiffre qui est très simple.
13:14Quand une entreprise vend pour 100 millions d'euros,
13:17en général, elle achète pour 60
13:19et elle a une masse salariale qui va être de 30.
13:21Donc, on est en train de dire que les achats,
13:24les fournisseurs, les ressources externes
13:26représentent deux fois plus en poids que l'interne.
13:30Et donc, c'est vrai pour les achats
13:31comme c'est vrai pour l'implication RSE,
13:33eh bien, c'est un poids qui est important.
13:34Donc, dès qu'on parle de réduire les coûts,
13:37dès qu'on parle d'avoir un impact RSE,
13:40dès qu'on parle d'être innovant.
13:41Parce qu'aujourd'hui, l'innovation
13:42vient souvent des fournisseurs.
13:44Donc, on ne peut pas se passer des fournisseurs
13:46quel que soit le sujet,
13:48qu'on veuille être innovant,
13:49qu'on veuille être moins cher,
13:50qu'on veuille être plus réactif.
13:52Il y a un vrai sujet de travailler
13:54avec sa chaîne de fournisseurs.
13:56C'est indispensable.
13:57Oui, indispensable.
13:58Et donc, la prise de conscience,
14:00elle est récente ou elle n'est pas récente ?
14:03Alors, elle s'est progressivement.
14:05D'abord dans les industries,
14:06puis dans les services.
14:08Aujourd'hui, on se rend compte
14:09qu'il y a de plus en plus de directeurs achats
14:11qui sont membres du comité de direction.
14:13On va dire que le gros moment
14:18où il y a eu beaucoup de gens
14:19dans les comités de direction,
14:20c'était à partir de 2010 environ.
14:22Alors, évidemment,
14:22la place est toujours challengée.
14:24Mais effectivement,
14:25aujourd'hui,
14:26beaucoup de comités de direction
14:27ont une direction achat dans leur sein.
14:30et Agile Bayer publie chaque année
14:33une étude justement
14:33sur les achats des entreprises.
14:35Peut-être en quelques mois,
14:36Agile Bayer, c'est quoi ?
14:38Agile Bayer,
14:39donc on est une société de conseil en achat.
14:41On existe depuis 19 ans.
14:43On est pionnier
14:44dans le domaine du conseil en achat.
14:46On a quatre activités.
14:47En cours,
14:48on propose ce qu'on appelle
14:49des équipes d'achat.
14:50Donc, quand il manque des acheteurs
14:51sur des familles d'achat
14:52ou des projets d'achat
14:53à des clients,
14:54eh bien, on leur propose ce service.
14:56C'est à la fois de l'expertise
14:57et de la flexibilité,
14:58on fait du conseil stratégique
14:59et on fait de la formation.
15:01On fait beaucoup de formations en achat,
15:02en achat à l'RSE
15:03ou en achat tout court.
15:05Il y a une demande
15:05qui est extrêmement forte.
15:06Il y a une demande
15:06de professionnalisation
15:08qu'on retrouve aussi bien
15:09dans le secteur privé
15:11que dans le secteur public.
15:12Et ça,
15:13pour compléter
15:13ma précédente réponse,
15:14effectivement,
15:15aujourd'hui,
15:15il y a une demande
15:16de plus en plus forte
15:16de professionnaliser
15:18cette fonction
15:18dans le secteur public
15:19qui est, lui, d'ailleurs,
15:21très demandeur
15:21de bonnes pratiques,
15:24de pratiques vertueuses
15:25en termes
15:26d'éco-responsabilité.
15:27Alors,
15:27cette étude,
15:28vous la faites chaque année,
15:29je crois que c'est auprès
15:30de 900 directions achats.
15:33Déjà,
15:34quelle leçon générale,
15:35quel bilan général
15:35vous en tirez ?
15:37Effectivement,
15:38c'est la 16e étude,
15:40c'est la 16e édition
15:41de l'étude Agile Bayer
15:42qu'on fait avec le CNA,
15:44le Conseil national des achats
15:46qui est l'association de référence.
15:48Alors,
15:48en fait,
15:48on retrouve trois grands piliers
15:50dans les achats.
15:51La réduction des coûts,
15:53elle est particulièrement forte
15:54parce que les environnements
15:55seront challengés.
15:57Il faut avoir
15:58un équilibre financier
15:59dans toutes les entreprises,
16:00sinon elle meurt.
16:01Et donc,
16:01effectivement,
16:01il y a des objectifs
16:02de réduction de coûts
16:03qui sont là,
16:04qui sont forts
16:05et avec lesquels
16:06on va trouver
16:07tout un tas de leviers
16:08pour réduire les coûts
16:09et de plus en plus
16:09des leviers intelligents
16:11d'ailleurs.
16:12Le deuxième sujet,
16:13c'est les risques.
16:14Alors,
16:14la gestion des risques
16:15en ce moment,
16:15c'est le sujet phare
16:17parce que les flux
16:18peuvent changer,
16:20parce que les droits
16:21de droite changent.
16:22Et donc,
16:22comment est-ce qu'on peut
16:23s'adapter à ça ?
16:24Comment est-ce qu'on peut
16:24être agile par rapport à ça ?
16:26C'est une grosse demande
16:27qu'ont les directions achats
16:28et évidemment,
16:29les sujets de RSE
16:31qui sont évidemment
16:32les sujets importants
16:34aujourd'hui
16:34pour lesquels
16:35il faut s'adapter.
16:36Je reprends la main
16:38sur ces questions
16:39de RSE
16:40et notamment
16:40de critères carbone,
16:43le critère CO2
16:43parce que dans cette étude,
16:45il y a 51%
16:46des directions achats
16:47des entreprises
16:48que vous avez interrogées
16:49qui annoncent
16:49que ce critère CO2
16:51va entrer
16:52dans le choix
16:52de leurs fournisseurs
16:53cette année.
16:55Va entrer,
16:56ça veut dire
16:56que tout le monde
16:57ne l'a pas intégré déjà.
16:59Alors,
16:59c'est vrai
17:00et ça,
17:00il va progressivement.
17:02C'est-à-dire que
17:02quand on mesure
17:03sur les trois dernières années,
17:04on a pris 10%
17:05d'année en année
17:06donc ça avance.
17:07Alors après ça,
17:08effectivement,
17:09il faut faire la part
17:10des choses.
17:11C'est-à-dire que
17:11si vous avez
17:11un fournisseur
17:12de transport,
17:13évidemment qu'il faut
17:15mesurer son impact carbone.
17:16Si vous avez
17:17un fournisseur d'intérim,
17:18ce ne sera pas la priorité.
17:20Naturellement,
17:20on comprend
17:20qu'il le fait moins.
17:22Donc effectivement,
17:23je vais vous dire,
17:24nous on sort d'études
17:24depuis 16 ans
17:25et jusqu'à il y a
17:273 ou 4 ans,
17:28on disait que
17:29la RSE dans les achats,
17:30c'était du pipeau.
17:31D'accord ?
17:31C'était du window dressing.
17:33Aujourd'hui,
17:33on voit des vrais changements.
17:34On a quand même
17:3579% des entreprises
17:36qui sont engagées
17:37dans la réduction
17:37de leur empreinte carbone.
17:39Effectivement,
17:39on en a environ
17:40une sur deux
17:41qui mesure l'impact carbone
17:42de leurs fournisseurs.
17:44Donc ça peut aller plus loin
17:45mais ça avance bien
17:48d'une année sur l'autre.
17:49Mais on va se le dire,
17:51mesurer le carbone,
17:53mesurer l'impact carbone,
17:54ce n'est pas facile.
17:55Il y a des méthodologies
17:56qui sont extrêmement différentes.
17:57Il n'y a pas une méthode
17:58et les entreprises
18:00ont du mal à le faire.
18:01Donc elles arrivent
18:02progressivement
18:03suivant la taille
18:04de l'entreprise
18:04mais ce n'est pas évident.
18:06Ce n'est pas un claquement
18:07de doigts
18:07et c'est un sujet
18:09où la volonté
18:10ne suffit pas.
18:11Il faut y mettre
18:11les moyens,
18:12il faut avancer
18:12dans ce domaine-là.
18:13Mais clairement,
18:14vous avez raison,
18:15le sujet carbone
18:16et on le voit
18:17dans l'étude
18:17Agile Bayer-CNA,
18:18c'est le sujet phare
18:19dans la RSE.
18:22Avec,
18:23si on emploie
18:24le terme
18:25d'achat responsable
18:26qui est un petit peu flou
18:27mais enfin bon,
18:27on comprend bien
18:28ce qu'on veut dire.
18:29Donc il progresse
18:31mais il progresse comment ?
18:32Il progresse notamment
18:33grâce à la réglementation ?
18:35Il progresse
18:35parce qu'il y a
18:37une pression
18:37de l'environnement,
18:40des clients eux-mêmes ?
18:42Comment vous l'évaluez ?
18:43Tiens,
18:43d'abord la réglementation,
18:44quelle part elle prend ?
18:47La réglementation,
18:48c'est la première raison
18:51et à un moment
18:52où il n'y a pas le choix.
18:53Donc il n'y a pas le choix,
18:54il faut y aller.
18:55Maintenant,
18:56on ne va pas se mentir,
18:56on voit bien que la réglementation
18:57sur différents sujets,
18:59elle passe son temps à reculer.
19:00Il y a différents sujets
19:01sur lesquels ça devait être fait
19:02l'année dernière,
19:03puis cette année,
19:03puis l'année d'après.
19:05Et on sait que sur ce sujet-là,
19:07l'impact des États-Unis
19:09aujourd'hui est fort.
19:09C'est-à-dire qu'il y avait
19:10une tendance extrêmement forte
19:12à, même ceux qui ne le faisaient pas,
19:14ils pouvaient dire
19:15qu'il faut y aller
19:15vers le développement durable
19:17et la RSE.
19:18Maintenant,
19:19il y en a qui disent
19:19qu'il ne faut pas y aller.
19:20Donc effectivement,
19:21ça ralentit un petit peu
19:22et on a quelques freins
19:25aujourd'hui sur le sujet
19:28qui se sont clairement observés.
19:30Alors,
19:30il y a effectivement
19:31le contexte géopolitique,
19:33le contexte international,
19:35il y a la réglementation
19:36qui évolue,
19:37on a consacré ici
19:38beaucoup de débats,
19:39notamment à la CSRD,
19:41le bilan extra-financier,
19:42on voit que l'Europe
19:42est en train de reculer.
19:44Le backlash,
19:45le retour d'arrière,
19:46il ne vient pas seulement
19:47des États-Unis,
19:48mais si vous deviez
19:49lister ou identifier
19:52des contraintes
19:53à lever côté entreprise
19:55pour développer
19:56cet achat responsable,
19:57vous diriez quoi ?
20:00La maturité à avoir,
20:02il y a des outils
20:02qu'on n'a pas encore
20:03qui sont en train
20:04d'être créés.
20:05Je lisais récemment
20:06le philosophe Bachelard
20:08et le philosophe Bachelard
20:09disait
20:09« Toute science
20:10a l'âge
20:11de ses instruments de mesure. »
20:13Et en fait,
20:13tous les instruments
20:14de mesure
20:14et tous les instruments
20:15des achats responsables
20:17ne sont pas encore là.
20:18Il y en a qui sont là,
20:20on a des références,
20:21on a des indices références,
20:22mais pas que.
20:23Je l'évoquais sur le carbone,
20:25mais c'est fait
20:25pour d'autres pratiques.
20:27Donc,
20:28nous on le voit,
20:29je vous l'évoquais,
20:29on vend de la formation,
20:30on voit que la demande
20:31en formation
20:32sur les achats
20:33et la RSE
20:34ou le carbone,
20:35elle explose.
20:36On nous le demande
20:36de plus en plus
20:37et là,
20:38il y a des investissements
20:39qui sont faits.
20:40Maintenant,
20:41on le sait,
20:44il y a des injonctions
20:44contradictoires
20:45entre
20:46on va développer
20:47la RSE
20:47et on va réduire
20:49les coûts.
20:50Donc,
20:50ce sujet-là,
20:51c'est le plus gros frein
20:51et il faut se trouver,
20:53il faut trouver
20:54des prétextes
20:54qui vont bien
20:55pour se dire
20:56on n'a pas le choix,
20:57il faut y aller.
20:58Mais les freins,
20:59ils existent,
21:00cela dit,
21:01on va quand même
21:01dans le bon sens.
21:02Ces outils
21:03dont vous parlez,
21:05alors,
21:05en vous écoutant,
21:06je me disais,
21:06bon,
21:07ok,
21:07on va parler numérique,
21:08on va parler
21:08d'intelligence artificielle,
21:09ça en fait partie ?
21:11Par exemple,
21:14vous avez reçu
21:14sur votre plateau
21:15des gens
21:16des Covadis,
21:17la notation
21:18des Covadis
21:18est devenue
21:19une référence.
21:20Maintenant,
21:22en carbone,
21:23est-ce qu'on a
21:23une façon unifiée
21:24de le faire ?
21:25Pas encore vraiment,
21:27il y a différentes
21:27façons de pouvoir
21:28le traiter.
21:30Donc,
21:31se dire,
21:31tiens,
21:31on a ces références,
21:32on a ces outils références,
21:34c'est en train
21:34de se construire,
21:35je ne vais pas donner
21:36d'autres noms
21:36de marques,
21:38c'est en train
21:38de se construire,
21:39mais ça prend du temps
21:40et ça prend du temps
21:41pour que ce soit créé
21:42et que ce soit adopté,
21:44sachant qu'évidemment,
21:45il y a une différence
21:45d'adoption
21:46suivant la taille
21:47de l'entreprise.
21:48Si vous êtes
21:48une entreprise
21:49du CAC 40,
21:49vous avez des moyens
21:50absolument extraordinaires
21:52pour traiter le sujet,
21:53si vous êtes une ETI,
21:54c'est moins le cas.
21:55Cela dit,
21:56j'ai vu dans la presse
21:56économique du jour
21:58que les ETI
21:59étaient 9 sur 10
22:01à avoir fait
22:02leur bilan carbone,
22:02ce qui est un très bon chiffre.
22:04Effectivement,
22:04il y a du progrès
22:05et quand on parle
22:06d'achat responsable,
22:06est-ce que ça veut dire
22:07que les directions d'achat
22:08se tournent par exemple
22:10de plus en plus
22:10vers des fournisseurs
22:11qui peuvent faire partie
22:13de l'économie sociale
22:14et solidaire ?
22:16Est-ce que ça rentre
22:16dans la grille d'analyse ?
22:19Alors,
22:19c'est un très bon point.
22:20D'abord,
22:21on a deux types de fournisseurs.
22:22On a les fournisseurs
22:22avec qui on travaille aujourd'hui
22:23et puis on a les fournisseurs
22:25avec qui on ne travaille pas encore
22:26sur lesquels
22:27on va faire des appels d'offres.
22:28Donc,
22:28il y a deux types de travail
22:29qui sont faits avec les fournisseurs.
22:30Comment est-ce qu'on fait progresser
22:32nos fournisseurs actuels ?
22:34Et donc,
22:34ça reprend ce que vous évoquez
22:35sur la façon de travailler
22:37et puis,
22:38il y a les fournisseurs futurs.
22:40Aujourd'hui,
22:41le fait qu'il y ait des critères
22:42dans les appels d'offres privés
22:43ou publics,
22:44c'est une certitude.
22:45On demande d'avoir des labels,
22:47on demande d'avoir des notations.
22:49Donc,
22:49ça,
22:49on l'a absolument systématiquement
22:51et ceux qui ne le font pas maintenant
22:53sont une minorité.
22:55On a cette demande.
22:55Maintenant,
22:56quand vous avez des fournisseurs
22:57actuels,
22:58il faut les faire évoluer.
22:59Demander aux futurs fournisseurs
23:01de cocher déjà les cases,
23:02c'est beaucoup plus facile
23:03mais par définition,
23:04on ne change pas
23:05à tous les fournisseurs
23:06tous les jours
23:06et on continue à travailler
23:07d'une façon intelligente
23:09pour les faire évoluer.
23:10Donc,
23:10il y a un travail d'éducation
23:11qui est fait par les directions achats
23:13envers leurs fournisseurs.
23:15Merci beaucoup,
23:16Olivier Vanstock
23:17et à bientôt
23:18sur Be Smart for Change.
23:19On passe à notre rubrique
23:20Startup tout de suite.
23:21Smart Ideas,
23:28Smart Ideas,
23:29notre rubrique Startup
23:30avec Marion Deric.
23:31Bonjour.
23:32Bonjour.
23:32Bienvenue.
23:33Vous êtes la cofondatrice
23:34de la cidrerie Ic.
23:36Vous l'avez créée en 2021
23:37avec Jérémy Rouxel
23:38qui est votre compagnon.
23:40Ce n'est pas un secret.
23:42Alors,
23:42c'est une histoire de normands
23:43installés à Bordeaux.
23:44Racontez-moi.
23:45Oui,
23:45tout à fait.
23:46On est tous les deux normands
23:47arrivés à Bordeaux en 2011
23:49pour d'autres vies professionnelles.
23:52Et en fait,
23:53on s'est rendu compte
23:53qu'à Bordeaux,
23:54il n'y avait pas de cidre.
23:55Et donc ça,
23:55pour deux normands,
23:56ce n'était pas possible.
23:58Et surtout pour Jérémy
24:00qui n'aime pas la bière.
24:01Du coup,
24:02au fur et à mesure,
24:02on avait 20 ans à l'époque.
24:03Donc,
24:04aller dans un bar
24:05quand il n'y a pas de bière,
24:06enfin,
24:06quand il y a de la bière
24:07uniquement,
24:08il n'y avait pas de cidre.
24:09Il y avait du vin,
24:10mais bon,
24:10l'image du vin,
24:11ce n'était pas forcément
24:12toujours très fun.
24:14Et donc,
24:15au fur et à mesure,
24:15on a demandé
24:19pas de cidre local
24:20à Bordeaux.
24:21C'est ça.
24:21Donc,
24:21vous avez dit
24:22qu'on allait créer
24:22un cidre aquitain,
24:23ce qui est quand même
24:24un sacré défi
24:25au pays du vin
24:25de se dire
24:26qu'on allait créer du cidre.
24:27C'est ça.
24:27Cette espièglerie
24:28nous caractérise bien.
24:30Donc voilà,
24:30et puis il faut être
24:31un petit peu fou
24:31pour se lancer
24:32dans ce projet.
24:33Mais c'est aussi ça.
24:34Finalement,
24:35la cidrerie X
24:35est vraiment portée
24:36par le territoire.
24:37Donc à la base,
24:38ça vient d'un besoin du territoire.
24:39Pas de cidre à Bordeaux,
24:40OK,
24:40on va y aller.
24:41Et finalement,
24:42on a été très bien accueillis
24:44sur le territoire
24:44par les viticulteurs,
24:46par les brasseries
24:47qui existaient déjà.
24:49Parce qu'une cidrerie,
24:50c'est fun,
24:51c'est rigolo,
24:52ça apporte quelque chose
24:52de nouveau.
24:53Et du coup,
24:54en fait,
24:54on s'entend très bien
24:55avec tout le monde.
24:55Mais il faut produire
24:56des pommes déjà.
24:57Alors oui,
24:57ça c'est...
24:58Ça existait à Bordeaux,
24:59c'est une région
24:59de production de pommes ?
25:01Alors la Nouvelle-Aquitaine
25:02est vraiment
25:03le verger de la France.
25:04Mais c'est encore
25:05un point qui pose problème
25:06et un point sur lequel
25:06on est en train de travailler.
25:08On n'a que 4 ans.
25:10Aujourd'hui,
25:10on a 50% de notre production
25:11de pommes qui vient
25:12du Lot-et-Garonne,
25:1350% qui vient encore
25:14de Normandie.
25:15L'idée,
25:15c'est quand on aura
25:16stabilisé nos recettes,
25:17nos assemblages,
25:18on pourra replanter
25:19en Nouvelle-Aquitaine.
25:20Bon, alors évidemment,
25:21c'est à consommer
25:22avec modération.
25:23Il faut toujours le rappeler
25:23quand on parle d'alcool.
25:26Ça veut dire que
25:26vous signez des partenariats
25:29avec des producteurs.
25:30C'est à quel point
25:31vous vous intégrez
25:31dans le tissu local ?
25:33Oui.
25:33Alors,
25:34en fait,
25:34on a monté l'acidrerie
25:35déjà pour avoir
25:36un impact sur notre territoire.
25:38C'était vraiment
25:39le prérequis dans l'acidrerie.
25:41Et d'ailleurs,
25:41on est SAS
25:41de l'économie sociale
25:42et solidaire.
25:43Donc,
25:43c'est vraiment
25:43dans nos statuts.
25:45On a un impact,
25:46parce qu'en effet,
25:47on a des partenariats
25:48avec des agriculteurs locaux
25:50pour les pommes.
25:51Mais ça va même plus loin.
25:52On travaille vraiment
25:52en circuit court
25:53pour tout ce qui est
25:54approvisionnement aussi.
25:56Approvisionnement,
25:56communication, etc.
25:57Tout est fait en local.
25:59Et aussi pour les ventes,
26:00puisque 90%
26:01de notre production
26:02est vendue
26:02sur le territoire
26:03de Nouvelle-Aquitaine.
26:04Donc ça,
26:04c'est chouette.
26:05Et ensuite,
26:06on vient de se développer.
26:08Donc on vient
26:08d'investir 150 000 euros
26:09pour pouvoir encore plus
26:11avoir d'impact
26:11sur le territoire
26:12et proposer.
26:13Là aussi,
26:14c'est une demande
26:14qui vient du territoire.
26:15On avait des viticulteurs
26:16et des arboriculteurs
26:17qui nous appelaient,
26:18parce que nous,
26:19on a toute la machinerie
26:20de production
26:20pour produire des jus,
26:21des jus pétillants
26:22ou d'autres boissons.
26:23eux ne l'ont pas.
26:25Et dans leur frigo,
26:27dans leur champ,
26:28dans leur verger,
26:29ils avaient de la production
26:30qui se perdait.
26:31Et en fait,
26:31du coup,
26:32l'idée aujourd'hui,
26:33c'est d'aller les accompagner
26:34pour qu'on puisse faire
26:36des jus pour eux,
26:36des boissons pétillantes.
26:37D'accord,
26:37vous allez créer
26:38des jus de fruits pour eux.
26:39Exactement.
26:39Et ça évite vraiment
26:40le gâchis,
26:41puisque ça évite
26:43du gâchis alimentaire.
26:43En France,
26:44on a, je crois,
26:445 millions de tonnes
26:46par an de fruits
26:47et légumes
26:47qui sont jetés.
26:48Nous,
26:49à notre petite échelle,
26:50on va permettre
26:50à nos voisins
26:51de pouvoir les transformer
26:52en jus et les vendre.
26:53D'accord.
26:53Et à ce moment-là,
26:54vous êtes en marque blanche.
26:54Ce n'est pas sous la marque X,
26:56c'est ça ?
26:56Tout à fait.
26:57À ce moment-là,
26:57on fait en marque blanche
26:58et toute la prestation
26:59est sur mesure
27:00en fonction des besoins
27:00des clients.
27:01Et alors,
27:01les consommateurs,
27:02comment ils réagissent ?
27:03Les Girondins,
27:04les Aquitains,
27:05ils tiquent un peu
27:05à avoir du cidre local
27:07ou au contraire,
27:08ça les amuse ?
27:09Au contraire,
27:09il y a vraiment
27:10une prise de conscience
27:10à Bordeaux
27:12sur tout ce qui est local
27:13et circuit court.
27:16Non, vraiment,
27:16on a un très bon accueil
27:17des Girondins.
27:18Ils trouvent ça marrant,
27:19en fait,
27:19un petit peu comme vous
27:20au début de notre discussion.
27:22Voilà,
27:23ça interpelle,
27:23ça fait sourire
27:24et notre démarche
27:25plaît beaucoup.
27:26On est 100%,
27:26enfin,
27:26on ne fait que du bio.
27:27Enfin,
27:28voilà,
27:28on a vraiment essayé de...
27:29Il y a une logique
27:29d'économie circulaire aussi
27:30dans ce que vous faites ?
27:32Une grosse logique
27:33d'économie circulaire
27:34puisque du coup,
27:34l'anti-gâchis
27:35fait partie de nos valeurs
27:37et on travaille aussi
27:38tout ce qui est coproduit,
27:39donc c'est-à-dire
27:40que le déchet de l'un
27:42devient la matière
27:43première de l'autre,
27:44donc évidemment,
27:45on consigne des bouteilles.
27:46On a aussi trouvé
27:46un partenaire
27:47qui s'appelle Soprema
27:48qui vient récupérer
27:49la glacine,
27:50donc c'est le papier
27:50sur lequel les étiquettes
27:51sont collées.
27:52Donc nous,
27:53on colle l'étiquette
27:53sur la bouteille
27:54et la glacine
27:55va devenir du matériel
27:58pour construire
27:59des maisons,
28:00de l'isolant.
28:01Et puis,
28:02on va travailler,
28:04nous,
28:04à partir de nos propres déchets
28:05et en particulier,
28:07on a créé
28:08une farine de pomme.
28:10Donc,
28:10farine de pomme
28:11à partir du mard de pomme
28:12qui est la matière
28:13qu'on ressorte
28:14de notre pressoir
28:14qui va être desséché
28:15en local,
28:16bien sûr,
28:17et transformé en farine
28:18pour faire une alternative
28:20aux farines de noisettes,
28:20de châtaignes
28:21ou tout ça.
28:22Voilà,
28:22merci beaucoup
28:23d'être venu nous présenter
28:25la cidrerie
28:25HIC
28:26et à bientôt
28:27sur BeSmart4Change.
28:29Voilà,
28:29c'est la fin
28:29de ce Smart Impact.
28:31Merci à toutes et à tous
28:32de votre fidélité
28:33à BeSmart4Change.
28:34Je vous dis à demain.
28:35Salut !
28:35Sous-titrage Société Radio-Canada
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