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  • 12/05/2025
Lundi 12 mai 2025, retrouvez Abdel Boussala (Directeur général, Tilkeo), Isabelle Gasquet (Responsable des projets Efficacité Energétique, réseau Cler), Bastien Carretier (fondateur, Gimmic Design) et Jean-Luc Caquineau (Cofondateur, Les casiers fermiers) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.

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Transcription
00:00Générique
00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est Smart Impact, l'émission des entreprises à impact positif.
00:12Voici notre sommaire.
00:14Mon invité c'est Jean-Luc Cacchino, cofondateur des casiers fermiers, distributeurs automatiques de produits frais locaux et de saison.
00:22Dans notre débat on parlera de l'accès à la rénovation énergétique pour les particuliers.
00:26Comment s'y retrouver dans le maquis administratif, rendre les aides plus efficaces ? Répondre tout à l'heure.
00:33Et puis dans notre rubrique Startup et Innovation, vous découvrirez le mobilier éco-responsable, durable et consigné de gimmick design.
00:44Agriculture, énergie, mobilier, trois secteurs, 30 minutes pour les explorer. C'est parti.
00:48L'invité de Smart Impact c'est Jean-Luc Cacchino, bonjour.
00:59Bonjour.
00:59Bienvenue, vous êtes agriculteur dans le Marais-Poix-de-Vin et cofondateur des casiers fermiers que vous avez créés avec votre épouse.
01:07Régine, comment est née l'idée ? Racontez-moi.
01:09Alors nous sommes déjà agriculteurs et donc on a 250 hectares en agriculture biologique.
01:18Donc on fait des légumes, on fait bien sûr du blé, des autres céréales.
01:24On est aussi éleveurs, parce qu'on a 150 hectares de prairies, on est aussi éleveurs d'Aberdin Angus, une viande plutôt premium.
01:35Et on est aussi apiculteurs. Et donc on s'est dit, il y a eu, vous savez, la période du Covid, ça a été l'envolée des produits locaux.
01:46Oui, on s'est tous tournés vers les produits locaux, les circuits courts.
01:49Voilà. Et puis nous on s'est dit, fin 2021, on s'est dit, on va créer, on est parti de nous consommateurs.
02:05C'est-à-dire, on souhaite tous, les uns les autres, acheter des produits locaux.
02:10Seulement la disponibilité lorsqu'on est en milieu rural ou périurbain est plus compliquée, parce que grosso modo à 19h30 les magasins sont fermés.
02:21Si vous allez dans des magasins de producteurs, il faut avoir un agenda pour choisir le jour et l'heure.
02:28Oui, c'est compliqué.
02:28Et donc pour nous qui travaillons beaucoup, on s'est dit, il faut essayer de rendre ça le plus disponible possible.
02:38Et donc est venue l'idée de créer des magasins, un magasin d'abord, qui s'appelle Les Casiers Fermiers Mangez Vrai.
02:47Je vous expliquerai pourquoi cette signature, pour mettre à disposition des consommateurs de notre environnement.
02:59On a à peu près 12 000 consommateurs qui sont à 10 km à 10 minutes du magasin.
03:10Et puis aussi tous les gens, les touristes, les gens de passage, tout ça.
03:13Mais donc c'est ouvert 24h sur 24, 7 jours sur 7 et on vient, on ouvre un casier, on prend le produit.
03:20Comment ça marche en fait ?
03:21Donc en fait, le premier magasin, il y a 216 casiers.
03:27Et l'objectif, c'est principalement de répondre à chaque besoin.
03:32C'est-à-dire que vous trouvez des fruits et légumes.
03:34On a été voir le maraîcher du coin et qui a dit, ben banco, nous on avait le miel, les légumes secs, la viande.
03:47Et on a été voir un producteur de yaourts, de yaourts bio.
03:56Et après, des producteurs de fromage, de chèvres, de brebis.
03:59Et pour qu'il y ait une réponse à chaque besoin.
04:03D'accord.
04:04Et donc, dans un casier, vous allez trouver trois sortes de fromage.
04:13Avec un prix, vous allez à la borne, vous sélectionnez vos casiers, vos nombres de casiers.
04:19Si vous voulez, des tomates, des radis, des loups.
04:21On fait aussi des associations, style un radis et un concombre.
04:27On fait aussi des paniers de légumes.
04:30Et puis, les gens sélectionnent sur la borne.
04:35Et après, ils payent.
04:37Et les casiers sourds.
04:38Les casiers sourds.
04:39Et on peut prendre le produit.
04:40Voilà.
04:40Superbe idée.
04:41Depuis, ça a essaimé.
04:43Depuis le premier magasin, vous êtes présent dans d'autres régions ?
04:46Non, non, non.
04:48Parce qu'on a fait un deuxième magasin.
04:53Oui.
04:54Où là, il y a 400 casiers.
04:56D'accord.
04:57Parce que, bon, la réussite fait que, je dis toujours, c'est automatique à vider, mais pas automatique à remplir.
05:04Il y a un peu de boulot.
05:05Il y a un peu de logistique.
05:06Voilà, de logistique.
05:07Et puis, ça nous a permis aussi de créer deux emplois.
05:11Donc, des gens qui...
05:14Des collaborateurs qui réceptionnent, qui passent des commandes, qui réceptionnent et qui mettent en casier tout le long de la journée.
05:25Vous faites attention, évidemment, aux emballages.
05:27C'est-à-dire qu'il y a le moins d'emballages possibles dans ces casiers ?
05:30Alors, c'est vrai que la spécificité, ce qu'on a voulu au travers de ça, c'est pas seulement distribuer des produits.
05:38Parce que je dirais que n'importe qui est capable de le faire.
05:42Mais c'est avoir...
05:44C'est touché à trois volets.
05:47Notamment le volet sociétal, la réduction des déchets.
05:51C'est-à-dire que, lorsque vous allez dans des magasins traditionnels,
05:54quand vous allez voir les fruits et légumes en fin de journée, c'est pas toujours beau.
05:58Parce que tout le monde y touche.
06:00Tandis que là, c'est nous qui mettons les salades en casier, les produits.
06:04Et il n'y a personne d'autre qui y touche que nous.
06:08Donc, ça, forcément, ça réduit les invendus.
06:14Il y a ça.
06:15Et puis, je prends toujours l'exemple des yaourts.
06:19Lorsque vous allez au supermarché, avant de mettre les yaourts dans votre frigo, vous enlevez le carton.
06:29Et ça, moi, personnellement, j'en avais un peu marre.
06:32Oui, c'est un peu absurde, oui.
06:33Voilà.
06:34Et donc, à notre producteur de yaourts, on lui a dit,
06:40tu nous donnes des plaques de nature, de fruits.
06:44Et c'est nous qui composons les paniers.
06:46Et à ce moment-là, le client, il ramène le panier.
06:51Et il n'y a pas besoin de l'emballage supplémentaire.
06:54Exactement.
06:54Donc, il ne nourrit pas la poubelle jaune.
06:56En tout cas, c'est jaune chez nous.
06:58Chez moi aussi.
06:59Pourquoi manger vrai ?
07:01Manger vrai, c'est dire manger de saison.
07:05Oui.
07:05Voilà.
07:06Déjà, c'est manger de saison.
07:08Et puis, on fait aussi, lorsque c'est la saison, c'est le cas de le dire,
07:15la clémentine de Corse.
07:16D'accord.
07:17On ne va pas faire de clémentine d'Espagne, du Maroc.
07:21Aujourd'hui, en ce moment, on vend du pomolos de Corse.
07:26On vend de l'avocat de Corse.
07:28Mais on n'ira pas chercher de l'avocat d'Israël.
07:31Non.
07:32Ça n'a pas de sens.
07:33Notre sens de distribution, c'est de développer une économie de territoire.
07:40C'est de parler aux citoyens.
07:43C'est-à-dire de lui expliquer aussi toutes nos méthodes de production.
07:47Nous allons démystifier un peu certaines choses qui peuvent être traduites par les uns et par les autres.
07:57Notamment qu'il faut de l'eau pour faire pousser des légumes.
08:00Il faut un peu d'irrigation.
08:01Ça, c'est basique.
08:03Mais bon.
08:04Donc, nous, on a cette légitimité-là.
08:07Et c'est ce qui nous amène aussi une crédibilité.
08:10Il y a aussi l'enjeu de la rémunération des producteurs.
08:12On a bien compris que vous allez chercher des partenaires autour de vous.
08:16Vous éliminez un certain nombre d'intermédiaires.
08:20Donc, ça veut dire qu'ils sont mieux rémunérés par rapport à d'autres circuits de distribution ?
08:26Alors, il y a une règle de base.
08:30C'est-à-dire que lorsqu'on s'est mis à faire ça, pour les produits qui ne sont pas de notre production,
08:35nos produits, les produits qui sont comparables ne sont pas plus chers que chez M. Leclerc, que chez M. Carrefour ou Auchan.
08:48Ça, c'était la règle de base.
08:50Et dans cette règle de base, c'est de dire, lorsque j'achète au producteur, lorsque j'achète à mon voisin, je lui paye.
08:57Ce n'est pas du dépôt-vente. C'est-à-dire que c'est nous qui prenons le risque.
09:00D'accord.
09:01Parce qu'aujourd'hui, beaucoup de producteurs qui font de la vente directe et qui transforment,
09:09bon, produire, transformer, vendre, c'est énormément de travail.
09:12Et donc, nous, le but, c'était deux actions. C'était lui garantir la rémunération du produit qu'il nous vend.
09:23Ça, c'était une chose. Et puis aussi, dans le même temps, c'était de faire aussi sa promotion, de faire sa communication.
09:34Parce que c'est un autre aspect. Et donc, on a développé des réseaux sociaux, que ce soit sur Instagram ou Facebook,
09:40que tient mon fils et qui...
09:43Histoire familiale, décidément.
09:45Histoire familiale, voilà.
09:46C'est bien. Un dernier mot, parce que vous faites du bio.
09:49Oui.
09:50Et on voit que, voilà, ce n'est pas forcément simple.
09:53Il y a des collègues agriculteurs qui ont décidé de revenir en arrière vers l'agriculture traditionnelle.
09:58Vous les comprenez ? C'est des contraintes supplémentaires, quand même ?
10:01Alors, c'est des contraintes supplémentaires.
10:05Mais c'est toujours le même débat.
10:10C'est-à-dire, est-ce que celui qui a le pouvoir, c'est le consommateur ?
10:16C'est celui qui a la carte bleue ?
10:17Oui.
10:17Donc, et ce qu'il faut réussir à faire, c'est à produire à ce que le consommateur puisse accepter de payer un peu plus cher,
10:33parce que c'est plus de travail, pour avoir un meilleur impact sur son environnement.
10:40Et sur sa santé.
10:41Et sur sa santé.
10:42Et moi, vous voyez, dans le business qu'on a développé et qu'on développe avec les casiers fermiers,
10:52parce qu'on a dans l'idée d'ouvrir d'autres magasins,
10:56c'est de voir des gens qui n'ont pas forcément, on va dire, les moyens, les CSP+, ou plus-plus,
11:05qui viennent acheter du bio, parce que lorsqu'il y a une cliente, l'autre jour, il y a une cliente qui me dit,
11:14je viens chez vous parce que je fais des économies.
11:18Parce que tout simplement, dans notre modèle, on répond à un besoin.
11:22Et on n'est pas là pour vendre ce qu'elle n'aurait pas prévu, par exemple.
11:26Oui, d'accord. Merci beaucoup, Jean-Luc Caquineau. Bon vent à vos casiers fermiers.
11:32On passe à notre débat. On va parler des aides à la rénovation énergétique.
11:42Le débat de ce Smart Impact. On parle rénovation énergétique avec Abdel Boussala. Bonjour.
11:48Bonjour Thomas.
11:49Bienvenue. Vous êtes directeur général de Tilkeo Rénovation. Isabelle Gasquet, bonjour.
11:53Bienvenue à vous aussi, responsable des projets efficacité énergétique du réseau Claire.
11:57Allez, quelques minutes de présentation. Tilkeo Rénovation, c'est quoi votre spécialité ? Racontez-moi.
12:03Alors Thomas, je vais vous parler de Tilkeo Rénovation, mais avant de parler de Tilkeo, je voudrais juste vous donner un chiffre.
12:08Ce qu'il faut avoir en tête, c'est qu'aujourd'hui, vous avez 6 millions de Français qui renoncent à se chauffer tous les jours.
12:13Alors 6 millions, c'est un chiffre qui peut paraître abstrait, mais c'est 10% de la population.
12:17Et c'est l'équivalent d'un pays comme le Danemark ou la Nouvelle-Zélande.
12:21Et donc nous, notre rôle chez Tilkeo, donc on est artisans à la base, on a démarré par l'isolation thermique par l'extérieur.
12:26On est dans un bassin qui est le bassin minier, Mont-Solémine, qui a connu une industrialisation forte avec les mines
12:33et qui malheureusement a vu les mines quitter le bassin il y a une trentaine d'années.
12:37Et nous, notre volonté, c'est justement contribuer à lutter contre cette précarité énergétique.
12:42Donc vous accompagnez les particuliers dans un processus de travaux énergétique.
12:48On est artisans et aujourd'hui, on intervient sur l'ensemble du parcours client.
12:52On va accompagner le client pour l'emmener vers la rénovation énergétique globale.
12:55Et alors le Réseau Clair, Isabelle Gasquet, de quoi il s'agit ?
12:59Alors le Réseau Clair, c'est une association nationale qui rassemble près de 300 structures en France
13:06qui sont pionnières dans la transition énergétique au niveau territorial, vraiment acteurs de la transition.
13:14Donc il y a des associations, des collectivités territoriales et des entreprises.
13:18D'accord.
13:18Et le Réseau Clair est donc une association qui promeut à la fois l'efficacité énergétique, la sobriété, le déploiement des énergies renouvelables.
13:28Ça c'est votre triptyque en quelque sorte.
13:30C'est ça, c'est le triptyque vers lequel il faut se mettre en mouvement.
13:35Mais également la lutte contre la précarité énergétique et la mobilité durable et inclusive.
13:40Donc il y a encore beaucoup de passoires thermiques en France, Abdel Moussala ?
13:44Alors c'est quasiment 50% aujourd'hui du parc.
13:46Parce qu'on est sur un parc qui est post-30 Glorieuse, globalement.
13:50Et en fait ce qui est assez frustrant, c'est qu'on a un marché qui est ultra éduqué.
13:52Aujourd'hui 80% des Français veulent réaliser des travaux de rénovation énergétique.
13:57Vous avez un dispositif gouvernemental, on l'a vu avec un volontarisme gouvernemental qui est très fort.
14:00Et on le voit notamment avec Valérie Létard, ministre du Logement, qui fait beaucoup d'efforts sur le terrain.
14:06Et on a un marché qui est complètement sclérosé.
14:10Puisque alors même si la rénovation énergétique d'ampleur va un petit peu mieux sur 2025 et fin 2024,
14:16on est très très loin des ambitions et des objectifs fixés par le gouvernement.
14:19Alors vous sortez, vous avez mené une étude sur les Français et la rénovation énergétique.
14:23Les résultats complets seront publiés le 14 mai, donc on ne va pas les dévoiler en avance.
14:27Mais vous avez quand même confié deux chiffres qui sont intéressants.
14:31Un Français sur deux ayant déjà réalisé des travaux de rénovation énergétique affirme avoir bénéficié d'aides.
14:37Et puis 32% des Français ayant eu recours aux aides à la rénovation ont fait appel à MaPrimeRénov',
14:42ce qui en fait le dispositif le plus utilisé.
14:45Évidemment, on va parler de MaPrimeRénov' dans ce débat.
14:48Mais pourquoi cette étude ? C'est quoi l'objectif ?
14:50C'est de mieux comprendre les besoins, de mieux comprendre l'état d'esprit des Français ?
14:53Oui. En fait, cette étude, elle a été réalisée notamment pour le réseau clair,
14:59justement pour mettre en lumière à la fois les motivations, les freins, les enjeux liés à la rénovation énergétique
15:07et mieux comprendre comment les Français se positionnent par rapport aux questions de rénovation énergétique.
15:14C'est intéressant. En tout cas, ce que je peux vous dire, c'est que pour se mettre dans la bonne direction,
15:22les objectifs, comme je le disais Abdel, ils sont très ambitieux.
15:30C'est 700 000 rénovations performantes à réaliser par an.
15:36C'est à horizon 2050, avoir rénové le parc, l'ensemble du parc en France au niveau BBC,
15:44donc baisse consommation en moyenne.
15:47Donc voilà, c'est des objectifs importants.
15:49Il faut mettre les moyens à côté et on va dire qu'il y a trois piliers qui sont assez essentiels
15:54pour favoriser et encourager la rénovation énergétique.
15:58Il y a les aides financières, évidemment, qui sont une incitation première
16:02parce qu'un des freins principaux, c'est bien sûr le coût d'un projet de rénovation.
16:07Donc je pense qu'on va en parler peut-être un petit peu après.
16:09Il y a l'accompagnement, donc l'accompagnement humain, technique et social des ménages
16:15qui souhaitent s'engager dans un projet de rénovation.
16:18Et d'ailleurs, à ce propos, ce que je n'ai pas dit tout à l'heure, c'est qu'au sein du réseau clair,
16:21il y a 110 espaces Conseil France Rénov'
16:24qui incarnent le service public de la rénovation de l'habitat France Rénov'
16:28et qui sont justement ces structures qui vont accompagner au quotidien les ménages
16:34qui souhaitent s'engager dans un projet de rénovation
16:36et qui vont avoir besoin de conseils, d'orientation, d'accompagnement
16:41pour mûrir leur projet, pour qu'il soit le plus ambitieux possible
16:44et voilà aussi avoir des informations sur les aides, comment réaliser leur projet.
16:50Donc c'est vraiment un acteur clé, un acteur tiers de confiance pour ces ménages
16:54qui peut les accompagner du début jusqu'à la fin de leur projet.
16:59En préparant l'émission, alors moi je connaissais évidemment MaPrimeRénov',
17:02mais je suis un peu tombé de la chaise, le maquis des aides, MaPrimeAdapt.
17:08Déjà, il y a trois versions de MaPrimeRénov'.
17:10MaPrimeAdapt, l'éco prêt PTZ, prêt A2O, le prêt avance rénovation,
17:15je prends ma liste, le coût de pouce chauffage, les certificats d'économie d'énergie,
17:19le taux de TVA réduit, le chèque énergie pour les ménages les plus modestes,
17:23le dispositif de Normandie, l'exonération de la tâche foncière dans certaines communes.
17:26Pardon, c'est super, on peut dire génial, vive la France, mais enfin comment s'y retrouver ?
17:31Vous avez très très bien préparé Thomas et c'est ça.
17:33Et nous, notre rôle c'est de rendre lisibles ces dispositifs et c'est ce que je vous dis,
17:37on a des Français qui veulent rénover, on a 50% du parc qui est en passeur thermique
17:41et on a 4 milliards d'euros de dispositifs et aujourd'hui il ne se passe pas grand chose.
17:45Pourquoi ? Parce qu'effectivement on a des dispositifs qui sont très peu lisibles
17:47et très difficiles à mobiliser.
17:49En sachant que, et je pense qu'on va en parler tout à l'heure,
17:52mais ce qui se passe aujourd'hui aussi c'est que la plupart des passoires thermiques
17:57sont occupés par des ménages modestes, très modestes,
18:00et qui ont aussi des difficultés à mobiliser ce type d'aide
18:03et qui ont besoin d'être accompagnés.
18:05Oui, qui connaissent peut-être encore moins les différents et si nombreux dispositifs existants.
18:13Mais pardon, il faudrait simplifier quand même, non ?
18:15On ne pourrait pas regrouper tout ça en deux ou trois aides ?
18:18Alors, il y a déjà une simplification.
18:21Alors, nous on parle de rénovation d'ampleur, on peut parler de rénovation performante.
18:24Aujourd'hui, les deux dispositifs ont été regroupés et traités par l'ANA.
18:29Donc il y a une volonté du gouvernement de simplifier et d'aller vers la simplification.
18:32Mais ça prend un petit peu de temps et on a une volonté de massification,
18:35donc forcément ça prend un petit peu de temps.
18:36Ça veut dire qu'on peut passer à côté de certains dispositifs, tout simplement ?
18:41Alors justement, d'où le point d'entrée France Rénov', service public de la rénovation de l'habitat,
18:47qui est vraiment l'acteur premier pour permettre aux ménages de s'y retrouver.
18:52Donc à la fois dans le maquis des aides, comme vous le mentionniez,
18:58et aussi pour comprendre, en fait, faire un diagnostic de l'état du logement
19:03et comprendre quels travaux sont le plus adaptés.
19:06Parce que justement, ce que disait Abdel, c'est que nous, on promeut la rénovation dite performante,
19:11c'est-à-dire une rénovation qui va traiter l'ensemble des postes d'un logement.
19:18Donc à la fois l'isolation des murs, l'isolation de la toiture, c'est une maison,
19:23la ventilation, le système de chauffage.
19:26Et non pas une rénovation geste par geste qui ne va pas être efficace à terme,
19:31qui ne va pas permettre de baisser les consommations d'énergie.
19:34Et en ces temps de pression sur le pouvoir d'achat,
19:37la rénovation énergétique finalement, elle est quand même porteuse d'espoir
19:39parce que c'est la solution la plus...
19:40Oui, mais sauf qu'on n'a pas toujours les moyens de tout faire en même temps.
19:43Pardon de nous interrompre, mais c'est pour ça que le geste par geste,
19:45c'est peut-être pas si mal non plus.
19:47C'est-à-dire que...
19:48Alors, tout dépend de l'état.
19:48Peut-être qu'il faut avoir une vision un peu globale
19:51pour ne pas faire n'importe quoi et se dire, ah ben j'ai fait une erreur.
19:53Mais quand même, on ne peut pas tout payer d'un coup,
19:56notamment pour les ménages modestes.
19:57Non, mais alors ce qui se passe, c'est que l'année dernière,
19:59on avait marché qui était essentiellement monogeste
20:01et suranimé par les fabricants de pompes à chaleur.
20:05Et aujourd'hui, ce qu'on se rend compte,
20:07c'est que si vous ne travaillez pas le manteau
20:09et finalement l'isolation ou l'isolation thermique par rapport à l'extérieur,
20:13aucun intérêt à changer de mode de chauffage.
20:16Et alors effectivement, je comprends ce que vous dites,
20:18mais c'est la raison pour laquelle on a aussi des dispositifs
20:20qui sont relativement généreux pour les ménages très modestes
20:23puisqu'on peut prendre en charge jusqu'à 90% des travaux.
20:28Même jusqu'à 100% avec les aides locales.
20:30Exactement, avec les aides locales.
20:32À condition de les connaître.
20:33Ma prime rénov', il nous reste trois minutes.
20:36Alors, c'est quand même, ça a été un dispositif
20:37qui a eu du retard à l'allumage, qui a été trop compliqué.
20:40On en est où aujourd'hui ?
20:41Vous donniez le chiffre, là, un tiers des Français
20:43qui ont fait de la rénovation ont utilisé ma prime rénov'.
20:46Donc, ça veut dire que ça commence à être un peu connu ?
20:49Qu'est-ce qu'on peut en dire ?
20:49Alors oui, c'est quand même le dispositif
20:52qui est le plus connu des Français.
20:54Même si, effectivement, il y a encore besoin
20:55d'une communication assez forte
20:57pour permettre de connaître ce dispositif.
21:01Mais c'est assez intéressant, en fait,
21:02ce qui s'est passé sur ce dispositif.
21:04C'est-à-dire qu'il a été transformé petit à petit
21:06pour soutenir davantage les réservations
21:08justement d'ampleur performante
21:11et pour cibler principalement les ménages modestes
21:15et très modestes, en fait, les ménages
21:17les plus en précarité.
21:18Et ça a réussi son pari parce que ces ménages-là
21:21sont ciblés à près de 70% par ce dispositif.
21:25Et ce dispositif, il cible aussi à 75%
21:28les passoires thermiques.
21:29Donc il y a vraiment une réussite par rapport à ça.
21:33Et grâce à cette réforme,
21:34on est passé d'une rénovation performante
21:36sur 4 en 2024
21:38par rapport à une rénovation performante
21:40sur 10 en 2024.
21:41Donc ça progresse.
21:42Vous voyez cette progression ?
21:44Ou ça reste trop compliqué ?
21:45Non, non, on le voit et les chiffres l'attestent.
21:47Et après, ce que je vois, moi,
21:48depuis le début de l'année aussi,
21:49c'est qu'il y a aussi une volonté
21:50des partenaires bancaires
21:51d'aller vers la rénovation d'ampleur.
21:53Parce qu'on parle des dispositifs
21:54étatiques-gouvernementaux,
21:55mais vous avez aussi l'éco
21:57prêt à taux zéro,
21:59alors qu'il est aussi étatique.
22:00Mais vous avez aussi beaucoup de banques
22:01aujourd'hui qui mettent à disposition
22:02de leurs clients des prêts verts,
22:03des prêts avance-travaux, etc.
22:05Donc il y a une vraie volonté,
22:06mais on a besoin d'acteurs
22:07qui animent le marché,
22:08qui accompagnent les Français
22:09vers la rénovation d'ampleur.
22:10Il y a un dernier thème
22:12quand même, on ne peut pas passer à côté,
22:13c'est le manque d'artisans labellisés
22:15RGE reconnus garant de l'environnement.
22:18C'est trop compliqué
22:19de se labelliser aujourd'hui ?
22:22C'est pour ça qu'il en manque des artisans ?
22:24Alors ça, c'est l'une des causes
22:26qui fait qu'on a du mal
22:27à atteindre l'objectif.
22:28On a 10% aujourd'hui d'artisans
22:29qui sont reconnus garant de l'environnement.
22:31Parce que c'est la croix et la bannière.
22:32C'est effectivement un petit peu complexe.
22:33Ils n'ont pas de ça à faire.
22:34Et alors nous, on fait un travail aussi
22:35d'accompagnement de nos artisans
22:37puisqu'on a aussi un centre de formation
22:38Calliopi.
22:39Et on amène nos artisans
22:40vers la labellisation RGE
22:42reconnus garant de l'environnement.
22:43Mais c'est un vrai sujet, effectivement.
22:44C'est un levier d'amélioration ?
22:49Simplifier le label ?
22:51Ou l'accès au label ?
22:52En tout cas, simplifier l'accès au label
22:55et surtout de vraiment miser
22:57sur la formation
22:58pour les futurs artisans.
23:00Parce qu'en fait, il y a quand même
23:01l'âge moyen des artisans
23:03est autour de 50 ans.
23:05Il y en a beaucoup qui vont partir
23:06à la retraite.
23:06Et là, il y a vraiment un enjeu
23:07d'aller former la jeune génération
23:10pour venir sur le marché.
23:12Et un sujet de phobie administratif
23:14chez nos artisans aussi.
23:15Oui, aussi, aussi, aussi.
23:18Merci beaucoup.
23:19Merci à tous les deux.
23:20et à bientôt sur Bsmart for Change.
23:21C'est l'ordre de notre rubrique
23:23Smart Ideas.
23:30Smart Ideas avec Bastien Carrethier.
23:32Bonjour.
23:32Bonjour.
23:33Bienvenue.
23:33Vous êtes le cofondateur
23:34de Gimic Design.
23:36Vous l'avez créé en 2022
23:37avec Nathalie Giraud.
23:38Et avec quelle idée ?
23:39C'est quoi le point de départ ?
23:41Eh bien, alors, le point de départ,
23:43c'est à la fois une rencontre.
23:45Nathalie, architecte HMO-NP,
23:48architecte bâtiment public
23:50et moi qui étais designer scénographe.
23:52Donc, forcément, deux secteurs
23:54très générateurs de déchets.
23:55Et en fait, on s'est rencontrés
23:56sur la scénographie.
23:58Donc, on a commencé à faire
23:58nos premiers aménagements ensemble.
24:01Et très vite, on a eu l'opportunité
24:03d'avoir un sourcing de bois de réemploi
24:05qui nous a amenés à intégrer ce bois
24:07dans la scénographie.
24:09On pouvait se resservir
24:10d'un même bois de réemploi
24:11sur plusieurs scénographies.
24:12Poison, Satur, Décor et tout ça.
24:15Et puis, on a commencé à faire
24:17un premier instant d'animation
24:18avec ce bois de réemploi
24:19jusqu'à se dire
24:20est-ce qu'on n'irait pas
24:20un peu plus loin
24:21en se positionnant vraiment
24:23sur un cycle de vie produit
24:24du sourcing à la fabrication
24:26jusqu'à la fin de vie
24:26en se disant
24:27est-ce qu'on ne ferait pas
24:28une nouvelle manière
24:29de fabriquer et consommer
24:30une mobile entreprise ?
24:31Et donc, vous créez
24:32du mobilier d'entreprise
24:34à partir de quels matériaux
24:36aujourd'hui ?
24:37C'est quoi votre sourcing de matériaux ?
24:40Alors, aujourd'hui,
24:41on va parler de nos trois best-sellers
24:42donc, on va être sur
24:44la virole cartonnée
24:45gros tube en carton
24:4753 cm
24:48issu de l'industrie
24:49de l'aluminium
24:50qui sont là où sont entourées
24:52les feuilles d'aluminium
24:53avant de partir en formage
24:54pour faire de la descente d'eau
24:55les tubes de papeterie
24:57et les chutes d'aluminium
24:58pour le moment,
24:59on se concentre sur ces
25:00trois matériaux
25:00Donc ça, c'est les trois matériaux
25:01et vous faites quoi
25:02à partir de ça ?
25:03À partir de ça,
25:04ça va du pouf
25:06assise
25:07fauteuil
25:08piétement de table
25:09jusqu'à Clostra
25:11aménagement un petit peu plus
25:11sur mesure
25:12D'accord
25:12Et vos clients,
25:13ce sont uniquement des entreprises
25:14ou vous vous adressez aussi
25:15aux particuliers ?
25:16Alors, le particulier
25:17reste anecdotique
25:18c'est avant tout
25:19les grandes entreprises
25:20on travaille surtout
25:21avec des grands comptes
25:22donc ça va être
25:23par exemple,
25:24on refait les espaces lounge
25:26pour Unicalo
25:27marque de peinture
25:28on a refait du mobilier
25:30un peu pièce unique
25:30pour la cité du Véan
25:31justement
25:32à Bordeaux
25:32qui est un peu
25:33pièce unique
25:34pour l'expo permanente
25:35donc voilà
25:36ça va être un peu
25:36la typologie de client
25:37qu'on va avoir
25:37Donc l'idée
25:39c'est de changer
25:40le modèle
25:41on va dire jetable
25:41du mobilier
25:43c'est pas une colle
25:44mais ça représente
25:45j'imagine
25:45des tonnes
25:47des milliers
25:47de tonnes
25:48de déchets
25:49produits chaque année
25:50en France ?
25:51Oui
25:51et alors ce qui est intéressant
25:53c'est que oui
25:53le mobilier peut être
25:55générateur de déchets
25:56mais ce qui est très intéressant
25:57nous
25:57c'est l'approche qu'on a eue
25:58c'est de se dire
25:59qu'il y a 309 millions
26:00de tonnes de déchets
26:01en France
26:02Et que c'est de la matière
26:03première pour vous
26:04c'est ça ?
26:04Est-ce que faire du mobilier
26:05on n'irait pas puiser là-dedans
26:07pour trouver une solution
26:07sachant que quand nous
26:09on va chercher un déchet
26:10donc déjà
26:11on a une meilleure solution
26:12de recyclage
26:13puisque nous
26:13on ne va pas travailler
26:14on ne va pas broyer
26:15ni chauffer le matériau
26:17on va le récupérer
26:17le détourner
26:18pour en faire du mobilier
26:19mais en plus de ça
26:20on va s'éviter
26:21l'achat des matières premières
26:22qu'on aurait dû
26:23pour faire ce mobilier
26:24Alors vous parlez
26:25d'un mobilier
26:26qui est aussi
26:28réparable
26:29et consigné
26:30alors ça ça m'a surpris
26:31c'est quoi l'idée
26:32d'un mobilier consigné ?
26:34Alors ça c'est l'idée
26:34qu'on développe en local
26:35c'est sur tout le mobilier
26:37en collection
26:37dans le catalogue
26:38l'idée c'est de se dire
26:39avec un préavis de 6 mois
26:40on vient récupérer
26:41chez quelqu'un le mobilier
26:42pour le reconditionner
26:43Donc vous continuez
26:45de rallonger encore une fois
26:47son cycle de vie
26:47c'est un peu l'idée
26:48C'était un peu le but
26:49l'idée c'était de se dire
26:50alors nous évidemment
26:51on poursuit toujours
26:52un peu des utopies
26:53mais l'idée c'est de se dire
26:54mais des matériaux recyclés
26:56ok
26:57mais on va repousser
26:58un problème de Caxan
26:58donc comment
26:59on agrandit encore
27:00cette fin de vie
27:02en récupérant aussi
27:03ce matériau
27:03et en le reconditionnant
27:04Est-ce qu'il y a d'autres matériaux
27:06sur lesquels vous commencez
27:06à travailler ?
27:07Je pense au plastique par exemple
27:08Alors le plastique non
27:10parce qu'il y a déjà
27:10beaucoup de gens qui le font
27:11et nous on a une idée
27:12c'est de se dire
27:13dis qu'à quelqu'un
27:13qu'il le fait
27:14on va s'associer avec lui
27:15plutôt que d'essayer
27:17de le concurrencer
27:18donc on va s'appuyer
27:19par contre sur des gens
27:19qui travaillent du plastique recyclé
27:20donc il y en a comme
27:21par exemple Plastou
27:22qui est vers Mérignac
27:24vous connaissez un petit peu
27:25Bordeaux
27:25Oui je connais pas mal
27:26la région de Bordeaux
27:26donc ça c'est une entreprise
27:27locale aussi
27:28On va s'appuyer sur eux
27:29Nous dans les matériaux
27:31qu'on va avoir
27:31alors là ce matin
27:32livraison de billons d'Iroco
27:34C'est quoi ça ?
27:35Iroco
27:36c'est un bois exotique
27:38sauf que quand il est travaillé
27:40ici en région
27:40il est pelé
27:41et à la fin
27:42il jette le coeur de l'arbre
27:43donc là on nous a envoyé
27:45ces matières
27:45pour essayer de faire des tests
27:46parce qu'il y a plein
27:47très très localement
27:49autour de chez nous
27:50on reçoit des coeurs d'arbres
27:52de 30 cm de diamètre
27:53dont personne ne sait quoi faire
27:54et qui vont être jetés
27:55donc on se dit
27:56nous on va essayer
27:56de les récupérer
27:58et de les associer
27:58ça c'est le top du top
27:59avec un autre déchet
28:00Superbe idée
28:02merci beaucoup Bastien Carotier
28:03Bonvent à Gimic Design
28:05on l'a compris
28:05basé dans la région de Bordeaux
28:07voilà c'est la fin
28:08de ce Smart Impact
28:09je voudrais remercier
28:10Marie Biya
28:11Alexis Mathieu
28:12et Juliette Miliarina
28:12qui sont en charge
28:14de la programmation
28:14et de la production
28:15Romain Luc
28:16le réalisateur
28:17Saïd Mamou
28:18l'ingénieur du son
28:18belle fin de journée
28:20sur Bsmart4Change
28:21salut