- 23/05/2025
Vendredi 23 mai 2025, retrouvez Lise Moret (Directrice Finance Durable et Investissement à Impact, Banque Hottinguer), Charles Pénaud (Directeur, La recyclerie sportive), Henri Specht (Directeur des opérations d’aménagement, SOLIDEO), Daniel Baal (Président, Crédit Mutuel) et Florent Mallet (PDG et cofondateur, Fruggies) dans SMART IMPACT, une émission présentée par Thomas Hugues.
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00:00Bonjour à toutes et à tous, bienvenue, c'est un long format de Smart Impact que je vous
00:12propose aujourd'hui, une heure pour creuser les enjeux de transformation environnementale
00:16et sociétale avec un grand entretien, 26 minutes et 7 questions.
00:21Êtes-vous prêts pour l'impact ? Je la pose chaque semaine à une personnalité
00:24qui compte dans notre économie aujourd'hui, c'est Daniel Bahl, le président de Crédit
00:28Mutuel Alliance Fédérale.
00:29Il viendra nous présenter sa vision d'une société plus mutuelle.
00:33Pour commencer, je reçois dans une minute Lise Moret, la directrice finance durable
00:37et investissement de la banque au Tinguay.
00:39On fera le point sur les engagements de la banque et le contexte de backlash aux Etats-Unis
00:43et en Europe.
00:44Dans notre débat, on se demandera ce que deviennent les infrastructures construites
00:47pour les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.
00:50On va notamment plonger dans la piscine olympique pour y recycler des vélos.
00:54Si, si, c'est possible.
00:55Et puis dans notre rubrique consacrée aux start-up éco-responsables, je vous présenterai
00:59les fruits et légumes en poudre de Fruggies.
01:02Voilà pour les titres.
01:04C'est parti pour ce Smart Impact en format XXL.
01:13L'invité de Smart Impact, c'est Lise Moret.
01:16Bonjour.
01:17Bonjour.
01:18Bienvenue.
01:19Vous êtes la directrice finance durable et investissement de la banque au Tingres,
01:22banque française depuis 1786.
01:25Fondée en 1786, c'est assez vertigineux, je l'avoue.
01:29Pouvez-vous nous la présenter en quelques mots ?
01:30Oui, absolument.
01:31Donc, effectivement, la banque au Tingres, c'est une vieille institution, mais c'est
01:35surtout une institution indépendante qui a comme actionnaire majoritaire la famille
01:42au Tingres, qui évolue autour de différents métiers, dont les fusions acquisitions, donc
01:49la banque d'affaires, la banque privée, bien sûr, et aussi l'asset management.
01:53Donc, c'est effectivement une structure qui est une assise très longue et qui existe
02:00depuis très longtemps, mais qui est aussi très moderne et qui s'inscrit complètement
02:03dans son temps.
02:04Alors, c'était évidemment la question que j'allais vous poser.
02:07Une banque qui existe depuis bientôt 240 ans.
02:11Je crois que c'est un des premiers ou le premier établissement bancaire fondé à Paris.
02:17Comment ce virage de la RSE, de l'ESG, comment il a été pris et depuis quand ?
02:21Alors, en fait, il est déjà inscrit dans l'ADN et le mode de fonctionnement de la
02:29banque au Tingres, qui est à cœur de servir ses clients, ses différentes parties prenantes
02:34de façon très responsable.
02:36Il y a déjà plus d'une dizaine d'années, on avait lancé un premier mandat qui adressait
02:44les sujets de transition écologique, qui s'est transformé avec le temps en un fonds
02:49ouvert.
02:50Et puis, effectivement, il y a quatre ans, on a décidé d'accélérer sur ces questions-là.
02:53On a monté une équipe.
02:56Donc, je suis arrivé à la banque au Tingres, on a formalisé des politiques d'investissement,
03:01on s'est fixé des objectifs de transformation à l'asset management, et puis on a lancé
03:06des produits.
03:07On a transformé des stratégies pour aller vers plus d'impact et vers plus d'intégration
03:12des sujets de durabilité de notre époque.
03:15Vous avez adhéré aux PRI, les principes pour l'investissement durable définis par les
03:20Nations Unies.
03:21Pourquoi ce choix ? Et puis peut-être la question qui est plus importante, c'est simplement
03:26un engagement, c'est contraignant, qu'est-ce que ça signifie ?
03:29En fait, c'est une question intéressante parce qu'aujourd'hui, il y a beaucoup d'investisseurs
03:35qui se sont déclarés comme étant engagés, responsables et qui sont signataires de cette
03:39belle initiative.
03:40Après, il faut savoir qu'être signataire des PRI, c'est quelque chose de déclaratif.
03:44Ça veut dire que vous allez vous engager en quelque sorte vis-à-vis du public à intégrer
03:50des sujets de durabilité dans vos activités, dans vos investissements, et vous allez reporter
03:54là-dessus.
03:55Vous allez démontrer que d'année en année, vous avez à cœur de prendre en compte les
04:00sujets environnementaux, sociaux ou de bonne gouvernance dans votre façon de gérer.
04:04Donc, c'est le jugement ou le regard du public, des associations ou des investisseurs
04:12vers lesquels vous vous confrontez en signant cet engagement ?
04:14Absolument.
04:15C'est un sujet de transparence, beaucoup.
04:17Et puis, c'est aussi un sujet d'engagement, c'est-à-dire qu'à partir du moment où
04:22on dit qu'on fait quelque chose, on va le réaliser, on va faire notre meilleur effort
04:28pour matérialiser cet engagement, cette déclaration d'intention.
04:33Quand on parle d'investissement durable, ça veut dire quoi ? Ils sont plus contraignants
04:37que d'autres ? Ça suppose une grille d'analyse, une grille presque des métriques qu'il faut
04:42maîtriser aussi ?
04:43En fait, il faut savoir qu'il n'y a pas de standard tout à fait précis de ce que
04:49c'est que la durabilité dans l'investissement.
04:51Par contre, ce qu'on peut dire, c'est qu'en Europe, les opérateurs se sont organisés
04:58pour réfléchir à comment est-ce qu'on pourrait écrire une espèce de cahier des
05:02charges.
05:03Il y a le règlement qui existe en Europe qui s'appelle SFDR et qui classifie les
05:09fonds en différentes catégories.
05:10Il y a des fonds qui intègrent les questions environnementales et sociales, qui vont promouvoir
05:16des bonnes pratiques.
05:17Ça peut être des fonds, des mandats très diversifiés avec tous les secteurs.
05:20On appelle ça les fonds et mandats article 8.
05:23Donc à minima, ils vont faire ça, ils vont aller chercher les entreprises avec une bonne
05:27politique environnementale, un bon processus RH.
05:29Puis après, il y a des fonds un peu plus profilés.
05:31Article 9 ?
05:33On monte d'une marche.
05:34Ils vont plutôt avoir comme objectif l'impact sociétal, environnemental ou social.
05:40Ce sont donc effectivement les fonds article 9.
05:42En marge de tout ça, on a d'autres types de stratégies qui ne sont pas encore très
05:47bien cadrées par le règlementaire, qu'on appelle les fonds à impact, qui sont encore
05:52plus avancés dans cette idée d'aller contribuer à des objectifs de développement durable
05:58avec tout un tas de critères qu'il va falloir pouvoir démontrer.
06:01On a un petit peu pour tous les goûts dans cette notion de finance durable et on peut
06:07à chaque fois monter d'un cran dans la manière dont on va contribuer à des objectifs de
06:11durabilité et ce, vers plusieurs directions.
06:14Avec cette demande, selon l'IFOP, plus de 60% des Français estiment que les établissements
06:21financiers ont un rôle à jouer pour engager les entreprises sur ces enjeux ESG, environnementaux,
06:29sociétaux et de gouvernance.
06:30Ces produits bancaires durables que vous allez proposer ou ces investissements sur lesquels
06:36vous allez vous concentrer, qui les demande ? Et est-ce que c'est vraiment une demande
06:43?
06:44Oui, alors effectivement, c'est intéressant de comprendre la pression de la demande sur
06:50ces sujets-là.
06:51Il faut savoir qu'en France, la demande pour l'investissement durable, elle a été
06:54et elle est toujours largement dominée par ce qu'on appelle les investisseurs institutionnels,
06:59les assureurs, les mutuels, les grands assets honneurs.
07:05Pour autant, et cette enquête le révèle bien, on sait qu'il y a un intérêt fort,
07:11très très stable, donc les 60% dont vous parliez, au travers des investisseurs dits
07:18individuels pour plus d'impact et plus de sens dans leur placement, dans leur épargne.
07:23Donc c'est vrai pour les épargnants au sens large, c'est encore plus vrai pour
07:27les grandes fortunes, les high net worth individuels qui sont pour le coup un type d'investisseurs
07:33qui s'adressent beaucoup aux banques privées comme la banque Ottingue.
07:36On sait qu'il y a une forte attente, il y a une autre enquête qui est menée par Capgemini
07:41et qui récemment démontrait qu'on avait plus de 50% de ces grandes fortunes qui avaient
07:46à cœur de donner du sens à leur patrimoine, à leur richesse et qui n'ont qu'à accepter
07:51en fait de rentrer dans éventuellement les compromis, si toutefois il y en a, de la
07:56finance durable pour générer plus d'impact.
07:59Donc la demande elle est non seulement sur l'institutionnel mais aussi sur les investisseurs
08:04plus individuels qu'on appelle le retail.
08:05C'est une question qu'on doit vous poser à peu près tous les jours, est-ce qu'on
08:09est durable et rentable ? C'est-à-dire qu'est-ce qu'on doit sacrifier un peu de rentabilité
08:15pour placer son argent dans ces fonds Article 9 par exemple ?
08:21Oui, alors c'est vrai que le fait qu'on ait à disposition différents types de stratégies,
08:30il faut avoir en tête que comme je vous l'ai expliqué, il y a des stratégies qui peuvent
08:32être très diversifiées, tous les secteurs sont représentés, les fonds Article 8 sont
08:36massivement représentés par ça et puis des fonds plus profilés où on va investir
08:40que dans quelques secteurs.
08:41Pour autant, si éventuellement il y a une perte en diversification liée au fait qu'on
08:46va aller vers plus d'impact, il faut avoir en tête que sous tous ces sujets de durabilité
08:50et je pense notamment au climat mais il y en a d'autres, le capital humain, les questions
08:55de chaînes de l'offre, ce sont des sujets qui sont très matériels d'un point de vue
08:58financier.
08:59C'est-à-dire que si vous n'intégrez pas ces sujets éventuellement de perte de valeur
09:05dès lors qu'on ne fait pas bien sa transition quand on est dans un secteur à fort enjeu
09:09sur l'énergie ou sur le climat, il va y avoir un impact réel sur la valeur d'actifs
09:15de votre portefeuille et en tant que banque puisque c'est aussi le périmètre qui nous
09:19intéresse, vous avez un devoir financier vis-à-vis de vos clients et vous devez intégrer
09:23tous les risques, toutes les opportunités qui sont censés avoir un impact sur la valeur.
09:27Donc pour répondre à votre question, oui il y a un lien entre la durabilité et la
09:32rentabilité probablement sur un temps long mais ce lien il est là et c'est ce qu'on
09:36cherche aussi à capturer.
09:37Avec une demande qui est peut-être, alors j'espère que vous allez me répondre non,
09:43qui est peut-être moins forte avec ce climat de bâclage, de retour en arrière à la fois
09:48aux Etats-Unis, à la fois en Europe avec les dernières élections européennes.
09:52Est-ce que finalement, moi j'entends pas mal d'invités ici qui disent nous on a des
09:57clients, on a des chefs d'entreprise, la mode est passée, on fait autre chose, est-ce
10:01que vous entendez ça vous aussi ?
10:03Alors en fait nous en tant que banque et investisseurs, on parle à nos clients bien sûr mais on
10:09parle aussi à des entreprises dans lesquelles on investit, qu'on va souscrire à des
10:14actions, des obligations.
10:15Ces entreprises-là, ce que je peux vous dire, c'est qu'elles ne ralentissent pas du
10:18tout.
10:19Pourquoi ? Parce que les sujets de transition…
10:21Même quand elles travaillent beaucoup avec les Etats-Unis ?
10:23Alors bien sûr, il va y avoir un sujet on va dire de questionnement mais bien souvent
10:29ce qu'il faut savoir c'est que ces entreprises-là, elles se sont inscrites dans un mouvement
10:35global, je pense beaucoup au climat, vers la transition énergétique.
10:39Pour ce qui est des Etats-Unis, il y a le budget fédéral, ça c'est une chose, mais
10:43il y a les Etats et les Etats eux, pour le coup, ils sont toujours très actifs, y compris
10:47les Etats républicains du reste, toujours très actifs sur la notion d'infrastructure
10:52en faveur de la transition.
10:53Donc du côté des entreprises, on ne peut pas dire qu'il y a un arrêt de ce point
10:56de vue-là.
10:57C'est enclenché, elles sont dessus, elles comprennent bien qu'elles ont tout intérêt
11:01à faire cette transition parce que tout simplement ça va leur apporter des opportunités
11:05et potentiellement aussi leur permettre de mitiger certains risques.
11:09Donc si ça se fait du côté des entreprises, à un moment donné, ça se fait du côté
11:14des investissements et finalement, cette tendance, elle est forte, c'est une tendance
11:20de fond qui peut être perturbée par des aspects géopolitiques du moment mais qui
11:24est quand même une force de rappel assez importante.
11:27Il nous reste un peu moins d'une minute, dernière question, est-ce qu'il y a encore
11:30besoin de former les cadres, de former le personnel d'une banque pour intégrer ces
11:35enjeux de durabilité ?
11:36Absolument, je vous ai parlé du fait que les investisseurs individuels des retails
11:41sont en demande, on sait que c'est latent et que c'est là, la première barrière
11:45en fait à ce qu'on intègre l'EAG et qu'on vente davantage de produits financiers
11:50EAG ou à impact, on les distribue davantage et donc qu'on route les investissements
11:55vers ça, la première barrière c'est le conseiller financier.
11:58Donc, il faut qu'il soit formé, il faut qu'il connaisse ces sujets-là, qu'il
12:01sache ce que c'est qu'un label ISR ou pas ISR, qu'il soit capable d'en parler
12:05avec son client et le cas échéant de relever ses préférences.
12:08Donc, bien sûr, la formation est un enjeu absolument clé, chez la Banque Cotin on l'a
12:13très bien compris, c'est pourquoi tous les ans, on a à cœur de déployer un cycle
12:19de formation de manière à ce que tous nos banquiers et tous nos conseillers financiers
12:24soient complètement à jour sur ces sujets-là.
12:26Merci beaucoup, Lise Moret, à bientôt sur Bsmart for Change.
12:29On passe tout de suite à notre débat, le destin des infrastructures des Jeux olympiques
12:33et paralympiques.
12:40C'est le débat de ce Smart Impact, on parle du destin des infrastructures des Jeux olympiques
12:44et paralympiques de Paris 2020, t'as l'air d'être avec Henri Specht, bonjour.
12:47Bonjour.
12:48Bienvenue, vous êtes le directeur des opérations d'aménagement de la Solidéo et Charles
12:52Benou, bonjour.
12:53Bonjour.
12:54Le directeur de la recyclerie sportive, la Solidéo, société de livraison des ouvrages
12:59olympiques.
13:00La livraison, elle a eu lieu déjà, elle a eu lieu il y a longtemps, pourquoi vous êtes
13:03encore au boulot ? Expliquez-nous.
13:04Alors, il y a eu une première livraison pour l'été 2024, pour les Jeux olympiques et
13:08paralympiques et notre livraison du moment, c'est celle pour les habitants, celle pour
13:12la phase de l'héritage et donc à partir de la fin de l'année 2025, les habitants
13:17vont investir le village olympique et paralympique et ceux du cluster des médias sont déjà
13:21rentrés dans les murs en début d'année 2025.
13:23Et donc, ça veut dire que tout sera fini, même si l'histoire va continuer dans ces
13:28lieux, mais tout sera fini pour vous fin 2025, c'est ça ?
13:31À quelques ouvrages près, oui, on avait 69 ouvrages à livrer, il nous en restera
13:374 à la fin de l'année à parachever d'ici 2026-2027.
13:41Ça veut dire qu'il y a des transformations à faire, évidemment, ce qui était prévu
13:44pour les athlètes, il y a du boulot encore pour en faire un usage pour nous, pour des
13:49entreprises, etc.
13:50Exactement, par exemple, si je prends l'exemple du village olympique et paralympique, les
13:56athlètes ont investi des appartements qui étaient dans une première configuration
13:59pour les Jeux et puis qui sont transformés pour la phase d'héritage, même si on avait
14:04dès le départ imaginé l'organisation des bâtiments et des appartements pour la
14:08phase d'héritage.
14:09Vous l'aviez pensé, évidemment, de cette façon, Charles Pénoud, je veux bien que
14:13vous nous présentiez la recyclerie sportive en quelques mots.
14:16On reconnaît une, moi, à Boulogne-Billancourt, près de Paris, c'est un super lieu, expliquez-nous
14:22en quoi, quel est le principe ?
14:24Le principe, c'est qu'on a fait le constat en 2015 qu'il manquait des acteurs spécialisés
14:30dans le réemploi des articles de sport.
14:32Il faut savoir qu'en France, on met sur le marché 140 000 tonnes d'articles de sport
14:36par an.
14:37Donc, ça fait beaucoup d'articles qui finissent à la poubelle ou qui sont inutilisés dans
14:42les placards, tout à chacun.
14:43Je pense que tout le monde a des articles de sport inutilisés chez soi.
14:48Et l'idée, c'était de donner une deuxième vie à ces articles et donc c'est comme ça
14:52qu'est née la recyclerie sportive, à la rencontre entre le monde du sport et le monde
14:56du déchet.
14:57On existe depuis 2015, on est présent aujourd'hui sur huit territoires en France, bientôt deux
15:02nouveaux territoires, d'où un dont on va parler avec vous ce matin.
15:05Et l'idée, c'est de collecter des matériels inutilisés, raquettes de tennis, maillots
15:13de bain, tout objet de sport, et nous, on va le revaloriser, on va le trier, voir ce
15:21qui est réutilisable en état, on va le remettre en vente à des prix solidaires pour favoriser
15:25l'accès au sport pour tous.
15:26Évidemment, il y a cette idée-là qui est très importante, c'est-à-dire que c'est
15:31des prix d'achat qui sont faibles et qui permettent à des familles qui ne pourraient
15:34pas éventuellement se payer l'équipement d'y aller.
15:37Exactement, donc c'est favoriser l'accès au sport aussi d'un point de vue de l'équipement.
15:41C'est évidemment plus complexe que ça, l'accès au sport, ça dépend aussi des
15:45infrastructures dont on va parler aussi, mais il y a aussi cette question de l'équipement
15:49qui peut parfois être un peu onéreux à l'achat initial, surtout pour se lancer dans
15:54une activité qu'on ne va peut-être pas pratiquer pendant longtemps et qu'on veut
15:58tester.
15:59Et donc, venir à la recyclerie sportive ou dans d'autres recycleries du sport, c'est
16:04pouvoir accéder à ces équipements pas trop chers.
16:06Alors, et le nouvel espace dont vous parlez, c'est au sein du centre aquatique olympique,
16:11vous allez nous l'expliquer dans un instant, mais Henri Spess, ce site, déjà c'est
16:18l'un des seuls qui a été construit de manière pérenne pour ces Jeux ?
16:22Alors effectivement, le concept de la candidature de Paris 2024, c'était de réduire au maximum
16:28le nombre d'infrastructures à produire.
16:30Les quelques grands sites, ce sont les deux villages, le village olympique et le Paralympique,
16:34le cluster des médias au Bourget, la Courneuve et Duny, le centre aquatique olympique dont
16:38on parle ce matin, l'aréna de la Porte de la Chapelle qui a été livré en 2024 par
16:46la Ville de Paris, et puis on a procédé par exemple au réaménagement de la colline
16:51de l'Ancourt pour accueillir les épreuves de VTT qui vient d'ouvrir au public.
16:56Et alors ce centre aquatique, il ouvre au public aussi dans quelques jours ?
17:00Oui, il ouvre au public dans quelques jours, tout début juin, sous la maîtrise d'ouvrage
17:04de la métropole du Grand Paris, et c'est un programme qui se veut à la fois divers,
17:09à la fois le programme aquatique avec notamment l'ouverture au grand public mais aussi l'accueil
17:15d'un certain nombre de structures de haut niveau, je pense notamment aux plongeons et
17:19puis les nageurs de l'équipe de France qui y seront fréquemment avec un événement
17:23qui a déjà eu lieu récemment dans ce centre aquatique, et puis des programmes d'accompagnement,
17:28je pense notamment à du paddle, à la recyclerie dont on se parle pour en faire un vrai lieu
17:32de vie au contact du stade de France.
17:34C'est le paddle en raquette, c'est pas le paddle en...
17:37C'est le paddle en...
17:38Parce que même sur une piscine olympique de 50 mètres, on a vite fait le tour en paddle
17:42à rame, et donc on va y retrouver un espace de la recyclerie sportive, c'est un petit
17:47espace, c'est 80 mètres carrés, alors c'est quoi ? Pour vous c'est un peu une vitrine
17:51de ce que vous faites, comment vous l'avez pensé ?
17:52C'est deux aspects différents en fait, pour nous c'est effectivement une vitrine parce
17:56qu'on est dans un encrain majestueux, symbolique, très en lien avec l'activité sportive, ce
18:03que nous n'avons pas sur nos autres sites, nous on est souvent basé en centre-ville
18:09ou en tout cas dans des zones commerciales classiques, là on va se retrouver pour la
18:13première fois intégrés dans un équipement sportif, donc déjà c'est un peu symbolique
18:17pour nous, par ailleurs on va essayer de toucher une population peut-être un peu différente
18:21de celle qu'on touche avec nos boutiques classiques, on va avoir sur ce centre aquatique une fréquence
18:26de fréquentation d'un public très vaste, très large, très divers, on est sur un emplacement
18:31en Seine-Saint-Denis avec évidemment une population de Seine-Saint-Denis parfois un
18:36peu défavorisée, mais aussi dans un quartier plus spécifiquement de la Plaine où là
18:41on est sur des sièges de grandes entreprises, donc il va y avoir une grande mixité.
18:45Et puis tout près du Stade de France, il y a la passerelle qui fait le lien entre les deux équipements.
18:50Et donc l'idée c'est aussi de toucher un public plus large que celui qu'on a l'habitude
18:54de toucher.
18:55On estime des fréquentations, en tout cas les exploitants récréants en particulier
19:00estiment des fréquentations très importantes de ce site, donc on a bon espoir qu'on arrivera
19:05à sensibiliser beaucoup de personnes.
19:06Et on va pouvoir venir avec son vélo, j'ai lu ça en préparant l'émission, ça m'a
19:10fait marrer parce que faire réparer son vélo en venant à la piscine avec son vélo
19:13pour le faire réparer, ça c'est un principe aussi de la recyclerie ?
19:16Ça c'est l'idée, en fait nous on a développé, quand on collecte du matériel inutilisé
19:21pour le remettre en vente, qu'on s'assure que ce objet puisse être en bon état et
19:26sécurisé.
19:27Et en particulier on a collecté beaucoup de vélos et on en a fait une spécialité,
19:31on n'est pas les seuls mais on a développé des compétences de réparation de vélos.
19:34Donc nous on répare les vélos qu'on collecte pour les remettre en vente.
19:37Mais du coup on propose aussi, je peux me dire faire réparer mon vélo et repartir
19:41avec.
19:42Faire réparer votre vélo, vous venez réparer votre vélo, vous-même, sous les consignes
19:47de notre responsable d'atelier et en utilisant nos outils, nos pièces détachées.
19:52Ce qui permet de rendre autonome le public sur l'utilisation du vélo.
19:57Parce qu'on sait aussi que les réparations peuvent être un frein, ça peut aussi être
20:00un coût.
20:01De faire réparer son vélo, ça peut représenter une certaine somme et donc l'être autonome
20:07dans la réparation, c'est quelque chose qui va favoriser, on le croit, l'utilisation
20:12du vélo et le développement des volabilités actives.
20:14Qu'est-ce qui vous intéresse dans le fait d'intégrer un espace comme celui-là,
20:19la recyclerie sportive, dans un écrin, je reprends votre mot, comme la piscine olympique,
20:24le centre aquatique ?
20:25Alors en fait j'étendrai même le scope, c'est finalement qu'est-ce qu'on peut
20:28attendre dans le contenu des ouvrages olympiques pour trouver une dimension à l'héritage.
20:34Si je prends l'exemple du village olympique et paralympique, déjà c'est qu'on a
20:40mis beaucoup d'efforts sur ce qu'on appelle le design actif, c'est-à-dire finalement
20:43rendre la ville active, c'est-à-dire pouvoir faire du sport dans les espaces publics,
20:47pouvoir ouvrir les espaces publics mais aussi les bâtiments à tous les publics.
20:51On a profité des Jeux olympiques et paralympiques pour insister sur la dimension paralympique
20:55et l'accessibilité pour tous.
20:56Donc finalement ce qu'on peut tirer de l'expérience des Jeux olympiques et paralympiques
21:00et puis du prolongement qui est en cours, c'est finalement de s'adresser à des
21:04publics beaucoup plus larges, beaucoup plus nombreux, en âge, en capacité de mobilité.
21:10Et donc je trouve qu'il y a un vrai écho entre le travail sur la recyclerie et l'intégration
21:15de la recyclerie dans ces quartiers, une forme de prolongement sur le plan économique
21:19de ce travail.
21:20C'est sûrement trop tôt pour le dire mais est-ce que vous avez le sentiment que la pratique
21:23du sport est en progression en France dans la foulée de l'effervescence, du succès
21:28et du plaisir procurés par les JO ?
21:30Alors ce serait plutôt une question à poser à l'écosystème sportif en tant que tel.
21:34Ce que je sais c'est que l'énergie et les moyens qui ont été mis sur la rénovation
21:39d'un centre de site sportif, la création d'espaces publics qui favorisent ces pratiques
21:45quotidiennes ne sont que des bonnes choses pour cette pratique au quotidien.
21:49Et puis il y a la dimension économie circulaire qui est quand même aussi au cœur des projets
21:54parce que si on prend le village olympique dont vous parliez, 75% des matériaux utilisés
21:59pour les chambres des athlètes, c'était démontable et recyclable, ça a été fait.
22:05Et qu'est-ce que c'est devenu d'ailleurs ?
22:07Alors effectivement les cloisons par exemple qui étaient installées de façon provisoire
22:13dans les appartements pour créer une chambre de plus pour accueillir des athlètes en plus
22:17par rapport à des familles à l'héritage, ces cloisons ont été imaginées pour être
22:21démontables et donc aujourd'hui sont dans de nouveaux bâtiments avec un système de
22:25remontage facile dans ces nouveaux bâtiments.
22:28Ça a aussi été durant la préparation du village des athlètes, le réemploi ou le
22:32recyclage de près de 95% des structures de bâtiments qui existaient auparavant sur
22:37le site.
22:38Donc on a mis une énergie considérable sur la circularité des matériaux et typiquement
22:44les bâtiments qui existaient avant sur le site ont servi de fondation pour les futures
22:48infrastructures et donc vraiment un recyclage in situ de ces matériaux qui existaient sur
22:53le site.
22:54Autre exemple, on a produit les substrats de plantation pour les végétaux à partir
22:58de déchets de la métropole, à partir de terres issues des tunneliers du Grand Paris,
23:03de création de composts dans le périmètre de la métropole pour ne pas avoir à aller
23:08chercher de la terre agricole en grande couronne et donc c'est aussi un exemple concret de
23:13comment les infrastructures olympiques ont permis d'accélérer, de structurer des
23:17filières orientées sur la circularité des matériaux et le recyclage.
23:21Avec dans cette logique de recyclage, vos recycleries c'est quoi ? C'est un peu une
23:25gare de triage, une recyclerie, on peut dire ça ?
23:28C'est un peu ça, nous on va collecter donc effectivement on va récupérer beaucoup
23:33de matériel, on va faire un tri et donc effectivement il y a un peu de tri parce qu'il y a du matériel
23:37qui est réutilisable en tant que tel et on va le remettre en vente mais il y a du matériel
23:41qu'on ne peut pas réutiliser et qui va partir dans des filières de recyclage idéalement.
23:45Pour ça on est conventionné avec des éco-organismes spécialisés, en particulier pour la filière
23:50des articles de sport c'est écologique et donc les articles vont repartir dans des
23:54filières de recyclage.
23:55Après il faut quand même dire des choses, il y a beaucoup d'articles aujourd'hui qui
23:58ont du mal à se recycler.
23:59C'est ce que je vais vous dire, vous dites idéalement parce que ce n'est pas si simple.
24:01Ce n'est pas si simple que ça.
24:02Pourquoi ? Parce qu'il y a trop de mélange de matériaux par exemple ?
24:04En partie c'est à cause de ça, en partie parce qu'il n'y a pas forcément un besoin
24:08de matériaux recyclés encore fort de la part de l'écosystème en tant que matière
24:14première on va dire et du coup on se retrouve avec des quantités d'articles, par exemple
24:19les balles de tennis aujourd'hui on ne sait pas quoi en faire, on n'en sait pas trop
24:22quoi en faire, on en fait de l'enrobé pour des airs de jeu sauf que les airs de
24:26jeu on ne peut pas en construire à l'infini donc il y a un moment donné on a trop de
24:30balles de tennis, on ne sait pas trop quoi en faire.
24:32Je prends l'exemple des balles de tennis mais l'exemple peut se faire sur tout plein
24:35d'articles.
24:36Les skis par exemple se recyclent très mal, c'est très difficile, il y a plein d'articles
24:39comme ça.
24:40Oui ça suppose souvent une éco-conception de la part des constructeurs de matériel
24:45sportif pour se dire ok maintenant ils le font de plus en plus, je pense mon matériel
24:49pour qu'il soit recyclé.
24:50Après ça veut dire justement que vous travaillez aussi avec les grandes fédérations sportives
24:55pour récupérer une partie du matériel qu'elles n'utilisent plus ?
25:00Alors nous on est encore un peu petit pour travailler et répondre aux besoins des fédérations,
25:04en plus les fédérations c'est un système régional, départemental donc nous on va
25:09plutôt travailler avec les instances locales des fédérations et c'est avec certaines
25:13de ces instances qu'on va essayer de créer des partenariats ou pour récupérer et collecter
25:16ou pour redistribuer auprès de nouveaux pratiquants des articles qui seraient inutilisés.
25:22Cette recyclerie sportive elle est à découvrir là à partir d'aujourd'hui et ce week-end
25:28avant la grande ouverture du centre aquatique le 2 juin.
25:31Merci à tous les deux d'être venus nous présenter ces deux projets qui se marient.
25:37On passe tout de suite à notre rubrique Startup.
25:40Êtes-vous prêt pour l'impact ? C'est la question que je pose chaque semaine à une
25:49personnalité qui compte dans notre économie, c'est Daniel Ball que je reçois aujourd'hui.
25:53Bonjour.
25:54Bonjour.
25:55Bienvenue, heureux de vous accueillir.
25:56Le président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, on va évidemment beaucoup parler du dividende
25:59sociétal que vous avez créé en janvier 2023, 15% de votre résultat net affecté au financement
26:05de projets de transformation écologique ou solidaire.
26:08On va parler de ce livre qu'on va voir pour une société plus mutuelle que vous avez écrit,
26:13co-écrit d'ailleurs avec votre prédécesseur Nicolas Théry.
26:16Mais d'abord il y a ce mot impact, la rubrique s'appelle Prêt pour l'impact, qui est un
26:21peu mis à toutes les sauces, qu'est-ce qu'il signifie pour vous ? Est-ce qu'il guide une
26:25grande part de vos décisions ?
26:26Oui, bien sûr, mais je vais commencer par dire que l'impact traditionnellement des
26:32entreprises ça aurait été l'impact financier des décisions que nous prenons.
26:36Et ça, pendant longtemps dans ma carrière professionnelle, j'ai été guidé par ça.
26:41Aujourd'hui, l'impact financier dans une entreprise reste important, la performance
26:46reste importante, mais nous avons passé à un autre cap qui est de dire aujourd'hui
26:50l'impact, c'est également l'impact de l'entreprise sur la société.
26:56Impact, ça ressemble à pacte, la loi pacte.
26:58Et c'est vrai que la loi pacte, elle a vraiment permis aux entreprises qui ont voulu le faire,
27:03évidemment, de franchir un cap et d'indiquer clairement, parce que c'est gravé dans
27:09le marbre, dans les statuts.
27:11On définit sa raison d'être et ensuite si on devient une entreprise à mission, c'est
27:14gravé dans les statuts.
27:15Voilà, c'est gravé dans les statuts, c'est le cas pour Crény-Mutuel, Alliance fédérale,
27:19et ça veut vraiment dire que dans nos décisions, nous devons également regarder l'impact
27:23que notre décision a sur la société, a sur l'environnement, a sur la solidarité.
27:28C'est vraiment constant et c'est au quotidien que dans nos décisions, nous réfléchissons
27:34en fonction de l'impact, tant financier qu'extra-financier.
27:38Mais ça veut dire qu'on peut vous demander des comptes sur cet engagement inscrit dans
27:41vos statuts ?
27:42Oui, bien entendu, et heureusement d'ailleurs, parce que pas trop l'externe, mais on sait
27:48imposer les règles.
27:49La loi d'ailleurs nous parle d'un comité de mission, la loi nous parle d'un organisme
27:54tiers indépendant, qui vérifie que les engagements pris par une entreprise à mission
27:58soient respectés, et je trouve que c'est très bien, et donc nous sommes très attachés
28:01à respecter les missions que nous nous sommes nous-mêmes assignées.
28:06L'entreprise à mission ne doit surtout pas être juste un slogan, ne doit pas être un
28:10acte de communication, ça doit être une réalité, et avec les dispositifs de contrôle
28:16mis en place, ben croyez-moi, on y veille.
28:19Oui, avec un comité de mission qui est dirigé par Fleur Pellerin, l'ancienne ministre
28:22Fleur Pellerin qui est président de notre comité de mission absolument.
28:25Pour le Crédit Mutuel Allianz Fédéral, on va voir quelques chiffres, qui sont des chiffres
28:29de décembre 2024, plus de 77 000 collaborateurs, près de 15 000 élus mutualistes, 31 millions
28:35de clients et un résultat net de 4,1 milliards d'euros, et vous venez d'être reconduit
28:42pour trois ans à la présidence du Crédit Mutuel Allianz Fédéral, alors à votre place
28:47il y a quelques jours, il y avait le fondateur de la Convention des entreprises pour le climat,
28:50Eric Duverger, et alors justement il a une question sur votre style de management, on l'écoute.
28:55Bonjour Daniel Bal, je suis Eric Duverger, le fondateur de la CEC, la Convention des
28:59entreprises pour le climat, déjà je profite de l'occasion pour vous remercier de l'implication
29:05du groupe Crédit Mutuel dans la CEC, notamment celle du Monde Financier, et puis voilà ma
29:10question, elle est un écho à votre parcours, puisque vous avez eu des hautes fonctions
29:18dans le cyclisme et puis évidemment au Crédit Mutuel, quelles sont finalement les ressemblances
29:26qu'il peut y avoir sur votre style de leadership dans le milieu du sport, dans le milieu du
29:32cyclisme, dans ces fonctions-là, et puis dans celles que vous avez au Crédit Mutuel,
29:36quelles sont les ressemblances et aussi les différences dans votre style de leadership ?
29:40Voilà, merci, et bon Smart Impact !
29:43Daniel Bal ?
29:44Oui, c'est intéressant comme question, c'est vrai qu'on se souvient beaucoup de moi comme
29:49dirigeant du sport.
29:50Ou comme sportif de haut niveau aussi.
29:52Oh ça, ça a été de haut niveau relatif quand même.
29:54Oui, vous êtes modeste, mais bon.
29:56Non, c'est vrai qu'entre le sport et l'entreprise, il y a des liens étroits, d'abord le sport
30:01c'est d'abord un consulteur de valeur, c'est du bien-être, mais c'est aussi de la recherche
30:07de performance, et cette performance, on la partage, parce que le sport, moi je l'ai
30:12toujours connu comme étant un endroit de partage.
30:15Dans l'entreprise, c'est pareil, on crée de la performance, on crée de la valeur,
30:19et on partage cette valeur.
30:20Alors en termes de leadership, bon je crois clairement que j'ai eu la chance, très jeune,
30:27puisque j'avais à peine plus de 23 ans que j'étais déjà président d'une ligue régionale
30:34sportive, donc forcément d'être vraiment en position de leader, en position d'animateur.
30:40Et je suis toujours resté dans cette logique-là, de le voir être le leader qui embarque, parce
30:45qu'être juste un leader pour vraiment uniquement passer ses messages, il faut bien sûr avoir
30:50des convictions, il faut avoir des messages à passer, mais je me suis toujours considéré
30:53comme devant embarquer les équipes.
30:55Et c'est vrai...
30:56Pour convaincre.
30:57Ah bah absolument.
30:58Et là aussi, il y a un lien étroit, dans le sport c'est souvent de la vie associative,
31:03au Crédit Mutuel nous sommes une organisation coopérative et mutualiste, nous travaillons
31:08donc avec des bénévoles, avec des élus bénévoles, et les élus bénévoles, je ne
31:12suis pas là pour les contraindre, je suis là pour les convaincre, et leur montrer le
31:17chemin que nous voulons avoir.
31:18Donc il y a plein de parallèles à trouver entre mes engagements associatifs et mon engagement
31:25aujourd'hui au sein du Crédit Mutuel, enfin mon engagement aujourd'hui qui dure depuis
31:29plus de 40 ans quand même.
31:30Oui oui, effectivement, depuis longtemps, et puis avant d'être président vous étiez
31:32directeur général, en tout cas il vous reste quelque chose du sport, c'est la maîtrise
31:36du timing, parce qu'avant qu'on démarre, je vous ai dit ça va durer 26 minutes, vous
31:39vous êtes dit ah mais moi je n'ai pas le chrono, vous avez sorti la montre en disant
31:42bon.
31:43Je l'ai rangée.
31:44Et vous l'avez rangée.
31:45Mais quand même la maîtrise du timing c'est quelque chose qui vous reste je pense de votre
31:46expérience de sportif.
31:48Donc reconduit à la tête de la banque pour 3 ans, il y a évidemment une feuille de route,
31:53est-ce que par exemple vous allez devoir fermer des petites agences ? Est-ce que ça fait
31:56partie des missions difficiles des 3 prochaines années ça ?
32:00Notre plan stratégique Ensemble, Performance, Solidaires parle effectivement d'améliorer
32:05le fonctionnement du réseau, d'optimiser le réseau.
32:07Alors fermer des agences, oui, il y en aura.
32:10Maintenant nous n'avons pas comme ambition première de fermer des agences.
32:14Lorsque nous fermons une agence, en fait ça veut dire que nous la regroupons avec une
32:18autre.
32:19Et nous avons comme cible que plus de 80% de nos agences aient au moins 7 collaboratrices
32:26et collaborateurs.
32:27Ça veut dire quoi ? Ça veut dire donner de meilleures conditions de travail à l'équipe
32:31parce que quand on est à 3 dans un point de vente, c'est juste ingérable.
32:35C'est permettre au manager de mieux faire son métier, de mieux accompagner les équipes.
32:40Et in fine, c'est offrir un meilleur service à nos sociétaires et clients parce qu'ils
32:45vont se retrouver avec une équipe qui a plus de compétences, qui a des compétences dans
32:50divers domaines alors que lorsqu'on est sur une équipe très petite, c'est difficile
32:54de le faire.
32:55C'est ça notre logique.
32:56Nous sommes une banque territoriale, nous sommes une banque de proximité, nous voulons
33:00absolument le rester.
33:02Lorsqu'on parle de fermeture de points de vente, ça va se compter sur la durée du
33:07plan stratégique sur l'ensemble de la France sur quelques dizaines.
33:10C'est surtout un mouvement d'adaptation pour être plus efficace et mieux rendre service
33:15à nos sociétaires et clients.
33:16Il y a combien d'agences en tout ?
33:17Aujourd'hui, on est aux environs de 4000 entre le Crédit Mutuel et le CIC sur l'ensemble
33:22du territoire français.
33:23On a une présence territoriale extrêmement forte.
33:26C'est un démaillage, parce qu'il n'en reste pas tant que ça, démaillage territoriaux
33:30fin.
33:31On va dire que Crédit Agricole a également un très beau ménage et nous sommes vraiment
33:35les banques du territoire.
33:36En mars dernier, dans le quotidien L'Alsace, vous disiez ceci, le modèle coopératif
33:40et mutualiste est une force pour nous, il nous donne la possibilité de faire autrement.
33:45BNP Paribas a quand même une contrainte, qu'il le veuille ou non, c'est celle de
33:48dégager du résultat, parce que le cours de bourse est un élément important.
33:51Nous, on n'a pas cette contrainte.
33:52On a fait le choix de la performance et du partage de la valeur avec nos sociétaires.
33:56Vous le disiez en préambule, il y a quand même l'objectif de continuer de dégager
34:01du résultat.
34:02Sur la feuille de route des trois ans, vous visez les 5 milliards en 2027.
34:06Comment on concilie les deux ? Ce n'est pas si compliqué.
34:10Non, ce n'est pas compliqué, parce que d'abord, une entreprise, et même une entreprise
34:14d'émission, a d'abord une priorité, c'est d'être rentable.
34:17Je ne connais aucune entreprise qui soit pérenne si elle n'est pas rentable.
34:21C'est clairement établi pour nous.
34:23Donc, cette rentabilité, aujourd'hui, nous avons fait un choix différent d'entreprise
34:28cotée, qui est de mettre notre résultat très largement au service du bien commun.
34:34Mais construire cette solidarité nous permet également d'avoir un impact positif sur
34:42la performance, sur l'engagement.
34:43Je le vois sur l'engagement de nos collaboratrices et de nos collaborateurs.
34:46On donne beaucoup de sens à leur métier.
34:49Le premier, c'est d'apporter les bonnes réponses aux sociétés et aux clients, c'est
34:53de continuer à développer l'entreprise, mais c'est aussi de montrer que ce qui est
34:57fait, et que chaque fois qu'on gagne de l'argent, il y a un partage de la valeur.
35:00Un partage de la valeur en interne, on a un contrat social de très très haute qualité,
35:05et ensuite, on partage cette valeur également avec la société.
35:08Tout cela est tout simplement motivant et contribue à la performance.
35:12Vous publiez avec Nicolas Théry, je l'ai dit, votre prédécesseur à ce poste de président
35:17de la banque, ce livre « Pour une société plus mutuelle », il vient de sortir aux
35:21éditions de l'Aube et chez ÉBRA édition.
35:23Alors déjà, je veux bien qu'on démarre par la définition.
35:27C'est quoi pour vous une société plus mutuelle ?
35:29Une société qui partage davantage.
35:31Tout simplement ?
35:32Oui, qui partage davantage.
35:33Et là aussi, pour qu'il n'y ait aucune ambiguïté, je suis favorable au partage
35:36de la valeur, mais d'abord, il faut créer toujours plus de valeur.
35:39Et là, c'est vraiment très fort au crédit mutuel.
35:43Une caisse de crédit mutuel, finalement, c'est une petite entreprise.
35:47Nos directeurs de caisses de crédit mutuel, ce sont de vrais entrepreneurs, des chefs
35:51d'entreprise avec 5, 10, 15, 20 collaboratrices et collaborateurs et qui ont vraiment toujours
35:58eu cette culture du résultat et de la qualité de la relation avec le client.
36:03Et donc, ça, il faut absolument le continuer et nous devons simplement veiller à ce que
36:07notre mutualisme soit un vrai mutualisme de la preuve.
36:10Oui, mais alors là, vous dites pour une société plus mutuelle, donc ça veut dire
36:14que c'est aux entreprises de transformer la société ?
36:17Oui, clairement.
36:18Pourquoi ? Parce que les politiques le font plus ou moins ?
36:20Les politiques parlent beaucoup de partage de la valeur, se posent moins la question
36:23de savoir comment on peut créer davantage de valeur.
36:26Ça, c'est malheureusement un constat qu'on peut faire.
36:27La loi Pacte qui a permis la constitution de société à mission est une première étape.
36:36Malheureusement, le résultat est aujourd'hui que très peu d'entreprises significatives,
36:42de grandes entreprises ont fait ce choix de l'entreprise à mission.
36:45Donc, c'est pour cette raison que dans notre livre avec Nicolas Théry, nous en profitons
36:50pour un plaidoyer, nous en profitons pour lancer un appel à dire à l'ensemble des
36:55entreprises, allez plus loin.
36:56Allez plus loin parce que ce partage de la valeur que vous ferez aura directement et
37:02indirectement également une incidence sur votre performance.
37:06Donc, cherchons à être plus performant pour contribuer à davantage de mutualisme, de
37:12partage mutuel.
37:13On va revenir sur le rôle des politiques, mais je me souviens effectivement du lancement
37:17du dividende sociétal en janvier 2023, j'étais présent, et c'était Nicolas Théry qui était
37:24le président, mais vous étiez là comme déjà, avec cet espoir qu'il y aurait les autres
37:30entreprises du CAC 40 ou du LSBF 101 qui vous suivraient.
37:34Malheureusement, il y en a peut-être beaucoup.
37:36Oui, notre slogan ce jour-là, c'était le crédit mutuel à l'annonce fédérale donne
37:40une impulsion.
37:41Je dois reconnaître qu'aujourd'hui, cette impulsion n'est pas encore assez suivie,
37:45mais c'est pour cette raison qu'on va continuer à promouvoir cela, et puis si notre livre
37:50peut apporter une modeste pierre à l'édifice, tant mieux.
37:53Comment l'État pourrait soutenir cette société plus mutuelle que vous appelez de vos vœux ?
37:59Je crois déjà que la loi pacte devait être la loi pacte 1, et il devait y avoir une loi pacte 2.
38:04Malheureusement, dans le contexte politique actuel, j'imagine qu'il y a d'autres priorités,
38:07alors que vraiment, ce serait un élément très fondateur sur l'évolution de la société,
38:13et en plus, un élément fédérateur, parce que je veux dire, peut-être à l'exception
38:18des extrêmes, le personnel politique devrait pouvoir se retrouver dans ces notions de création
38:25de valeur, de meilleur partage de la valeur, et de meilleure implication des entreprises
38:30dans le domaine environnemental, dans le domaine sociétal.
38:33Mais ça passe par quelles mesures ? Qu'est-ce qu'un gouvernement, bon effectivement, il n'y a pas vraiment
38:37de majorité politique, et on n'est pas sûr qu'il y ait une impulsion très forte, mais
38:40quelles mesures pourraient être décidées par un ministre de l'économie ?
38:44Des mesures qui pourraient être d'encourager les entreprises, peut-être parfois, parce
38:49qu'en France, ça passe souvent par la fiscalité, avoir une fiscalité accommodante avec les
38:55entreprises qui, justement, partagent.
38:57Aujourd'hui, à part les sujets de mécénat, il n'y a aucun point où nous sommes encouragés.
39:04Nous faisons le choix, dans notre dividende sociétal, 15% de notre résultat annuel,
39:10dont on met à peu près la moitié dans des investissements, dans des sociétés, où
39:17nous cherchons surtout un impact environnemental et sociétal.
39:21Aujourd'hui, on le fait dans le même contexte de fiscalité que n'importe quelle entreprise.
39:26Lorsque nous offrons un prêt à 0% aujourd'hui aux étudiants, nos services fiscaux disent
39:36toujours « attention, vous êtes en limite, parce que normalement, une entreprise doit
39:40optimiser son résultat, et vous êtes en risque de fisc. »
39:43Vous pourriez être sanctionné pour mettre en place un prêt à taux zéro pour les étudiants.
39:46J'ai alerté le ministre de l'économie et des finances, Eric Lombard, qui m'a dit
39:51qu'effectivement, c'est un sujet qu'il faut regarder.
39:54Mais est-ce qu'il faut aller jusqu'à pénaliser les dividendes ou pénaliser les
39:58rachats d'actions, par exemple ? Il y a aussi le bâton dans l'arsenal d'un politique.
40:05Pénaliser les dividendes, je crois que là, il faut être très raisonnable.
40:09On se place dans une situation qui nous mettrait en situation encore plus compliquée, parce
40:14qu'on n'est pas juste en France, on est dans un environnement ouvert.
40:17Par contre, le rachat d'actions, c'est quand même un vrai sujet, c'est quand même
40:20indirectement de la destruction de valeur.
40:22D'accord, donc vous êtes plutôt partisan de ce système-là.
40:26Vous défendez aussi le modèle de l'économie sociale et solidaire.
40:29Est-ce que ce modèle-là est en train de réinventer le capitalisme ? Est-ce qu'on
40:36peut aller jusque-là avec des mots un peu pompeux et ambitieux ?
40:41Le sujet n'est pas de réinventer le capitalisme.
40:44Le capitalisme a fait qu'aujourd'hui, on est quand même dans un pays qui est développé,
40:50dans une Europe qui est développée.
40:53Oui, mais au détriment des limites planétaires, quand même.
40:55Il y a cet enjeu-là.
40:57Une autre vision du capitalisme, qui considère évidemment que le capital, le capitalisme
41:04part de capital, est essentiel.
41:05Une entreprise sans capital ne peut pas progresser.
41:08Nous sommes heureux, chez Crédit Mutuel Alliance Fédérale, d'avoir plus de 60 milliards
41:11d'euros de fonds propres.
41:13Mais après, que faisons-nous de ce capital ? Et là, notre réponse, elle est évidemment
41:17plus facile pour une entreprise coopérative et mutualiste, mais elle peut aussi l'être
41:20pour d'autres entreprises, c'est que cette force que nous avons de par le capital ne
41:26contribue pas juste à la distribution de dividendes, mais contribue à avoir un impact
41:30positif sur la société.
41:32Alors justement, la question est logique, est-ce que c'est le modèle mutualiste qui
41:38vous a permis de créer ce dividende sociétal ? Parce que vous n'avez pas de dividendes
41:42à redistribuer à des actionnaires.
41:43C'était sans doute plus facile pour une entreprise coopérative et mutualiste que
41:47pour une entreprise capitaliste qui, effectivement, a comme in fine à servir des dividendes.
41:54Cela étant, lorsqu'on est dans une entreprise coopérative et mutualiste, la décision
41:58n'est pas prise par le Président, par le DG tout seul.
42:01Il y a le mot coopératif.
42:02Absolument, Nicolas Théry et moi étions vraiment convaincus qu'il fallait aller
42:06vers l'entreprise à mission, qu'il fallait créer le dividende sociétal, mais ça a
42:11fait l'objet de débats extrêmement longs, extrêmement riches, avec l'ensemble de
42:16nos administratrices et de nos administrateurs, pour finalement arriver aux décisions que
42:20nous sommes arrivés à prendre et constamment, ce débat continue, constamment nous remettons
42:25sur la table de nouveaux engagements que nous voulons prendre pour bien démontrer la force
42:30de notre modèle.
42:31Cela veut dire que dans votre fonctionnement, il faut convaincre 14...
42:36Bien plus que 14.
42:38Oui, c'est vrai qu'il n'y a pas...
42:39Bien plus que 14, parce qu'effectivement, nous sommes 14 fédérations alliées au sein
42:44de Crédit Mutuel Alliance Fédérale, mais nous avons des conseils d'administration
42:48dans nombreuses sociétés et surtout, nous avons, et ça c'est extrêmement original,
42:52un parlement, un parlement mutualiste qui est composé de 150 personnes, des élus mutualistes,
42:58des directeurs, des représentants du personnel, et donc lorsque nous sommes devant cette instance,
43:04nous présentons nos projets, nous discutons de ces projets comme à l'Assemblée, dans
43:09des commissions, et ensuite, on tire des synthèses et on les fait approuver en séance plénière
43:15par nos parlementaires, entre guillemets.
43:17Donc janvier 23, pratiquement juin 25, donc ça fait deux ans et demi, quel bilan vous
43:24faites après deux ans et demi de division de sociétés ?
43:26Moi je vais être très basique, combien d'argent déjà distribué, dispatché dans les différents projets ?
43:32Première année 400 millions, deuxième année 500 millions, cette année ce sera plus de
43:35600 millions d'euros que nous affecterons aux dividendes sociétals, donc on a déjà
43:40largement dépassé le cap du milliard, on espère arriver pas loin de 3 milliards à
43:44l'échéance de notre plan stratégique fin 2027.
43:47Donc ça c'est les chiffres, ensuite on voit l'impact, on est vraiment arrivé à soutenir
43:51un certain nombre d'entreprises pour leur permettre de franchir ou d'essayer de franchir
43:56des caps.
43:57Lorsqu'on finance une entreprise qui travaille sur l'énergie osmotique, c'est-à-dire l'énergie
44:01qui se dégage de la rencontre de l'eau douce et de l'eau salée, on a aujourd'hui un dispositif
44:06opérationnel, nous allons plus loin pour permettre de chercher à industrialiser.
44:11Si ça marche, c'est formidable et là on aura eu un impact extraordinaire.
44:15Ça veut dire qu'il n'y a pas de pression sur la rentabilité, alors à court terme
44:19mais même à moyen terme ?
44:21Non, clairement, pas de pression sur le rendement de ce capital que nous affectons dans ces
44:27entreprises.
44:28Et c'est là qu'on est très différenciant.
44:30Lorsque quelqu'un intervient en equity, il a forcément une attente en termes de retour
44:38d'investissement.
44:39En général au bout de combien d'années ?
44:40Au maximum 5 ans.
44:42Ceux qui vont à 5 ans font déjà un certain résumé.
44:44Ceux qui attendent 5 ans sont les patients.
44:45Alors que pour nous, si c'est à 10 ou 15 ans, ce n'est pas le sujet.
44:49C'est-à-dire que ce n'est même pas écrit sur un contrat ?
44:51Absolument.
44:52La seule obligation que nous fixons, c'est l'impact.
44:58L'impact, on le mesure déjà avant, l'impact prévisionnel et on va le vérifier.
45:04On fait une mesure d'impact chaque année sur les investissements que nous avons réalisés
45:10mais on mesure également l'impact sur nos actions de mécénat.
45:15J'ai oublié de donner les 3 leviers d'action du dividende sociétal.
45:20Il y a ce fonds Révolution environnementale et solidaire, c'est ce dont on vient de parler
45:23pour investir dans ces projets à impact.
45:26Il y a des offres à tarification inclusive et solidaire et puis il y a le mécénat et
45:30soutien au monde associatif.
45:32On va parler des associations mais sur les offres à tarification inclusive et solidaire,
45:36c'est à destination de vos clients ?
45:38Absolument.
45:39Par exemple, c'est le Préatozéro dont vous parliez tout à l'heure ?
45:42C'est une mesure qui nous coûte 20 à 25 millions d'euros par an qui est la suppression
45:47du questionnaire de santé pour les personnes souhaitant acquérir leur résidence principale.
45:53Supprimer le questionnaire de santé, c'est une mesure qu'on a voulu prendre pour lutter
45:58contre les formes de discrimination liées à la santé.
46:00Nous ne voulons plus que quelqu'un qui est malade ou qui a été malade paye davantage
46:06en matière d'assurance emprunteur.
46:07Donc ça a un coût, ça a un coût puisqu'évidemment on ne facture pas de surprimes.
46:11C'est un coût aussi parce que dès lors que vous faites moins de sélection, vous avez
46:16une sinistralité qui augmente.
46:17Il faut être client depuis quelques années ?
46:19Oui, pour éviter l'effet purement d'aubaine, on a fixé ça pour nos clients fidèles,
46:24c'est-à-dire 7 ans.
46:25Et sur le mécénat, il y a des associations que vous aidez depuis des décennies.
46:33Qu'est-ce que ça a changé pour elles ?
46:35Est-ce que de toute façon c'était de l'argent que vous leur donniez déjà ?
46:40Est-ce que le fait de créer ce dividende sociétal, ça a permis d'avoir plus d'impact
46:45reprenons le mot auprès de ces associations ?
46:46Budget 2025 de l'accompagnement de la vie associative et du mécénat, 107 millions
46:51d'euros.
46:52Donc sur beaucoup d'associations, de petites associations, et ça se passe au plan local,
46:58nos caisses de crédit mutuel sont là depuis très longtemps.
47:02Le dividende sociétal nous permet par contre de franchir une étape importante, c'est
47:07d'accompagner les grandes associations nationales qui oeuvrent dans le domaine de la lutte contre
47:13la précarité, les Restos du Coeur, Secours Catholique, Secours Populaire, etc.
47:18Et des grandes associations également qui investissent sur le plan environnemental.
47:23Mais nous soutenons aujourd'hui de nouveaux projets.
47:27Actuellement est en cours un appel à projets ouvert à toutes les associations qui ont des
47:32projets dans le domaine de la biodiversité.
47:35Et nous avons mis là sur la table une enveloppe de 3 millions d'euros et nous sommes en train
47:39de recevoir beaucoup de dossiers, de dossiers de grande qualité.
47:43J'ai fait un point hier avec les équipes de la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale
47:46qui nous disaient que c'est formidable ce qui se passe sur le tissu associatif partout
47:52à travers la France.
47:53Mais est-ce que, je vous ai posé cette question, est-ce que vous n'allez pas regrouper au
47:58sein de ce dividende sociétal, c'est-à-dire donner un nom à des choses que vous faisiez
48:01déjà ?
48:02Non.
48:03On n'était pas à 107 millions, de loin pas.
48:05On était, avant de lancer le dividende sociétal, à moins de 20 millions.
48:09Ah oui, c'est ce rapport-là ?
48:11Ah oui, c'est ce rapport-là.
48:12L'écart est considérable.
48:14Et de la même façon, les offres inclusives et solidaires, vous en pratiquiez déjà ? Est-ce
48:21que ce n'était pas de toute façon le job d'une banque mutualiste ?
48:25On veillait quand même à ce que notre produit s'équilibre.
48:28Aujourd'hui, quand on fait un prêt à 0%, clairement, on a un manque à gagner.
48:34Quand on dit à nos associations clientes, aujourd'hui, la prestation bancaire, vous
48:39ne la payez pas, à côté, il y a un coût.
48:41Jusqu'à présent, on essayait de partager ce coût et là, nous avons décidé de ne
48:46plus le facturer.
48:47Alors, ce dividende sociétal, vous proposez de le rendre obligatoire.
48:50Vous en avez parlé au ministre de l'Economie, Éric Lambart ?
48:53Pas directement sur ce thème-là, mais je pense sincèrement qu'une partie au moins
49:00du dividende que verse une entreprise pourrait en plus être abondée d'un dividende sociétal
49:08à la main de l'entreprise.
49:10Je fais quand même une différence, je ne prêche jamais pour davantage d'impôts, parce
49:15que l'impôt, on le verse et on n'a aucun contrôle de ce qu'on fait, de ce qui est
49:21fait.
49:22J'espère que l'État contrôle le sens des dépenses, mais c'est un autre sujet.
49:25L'intérêt du dividende sociétal, c'est que c'est nous qui disons ce que nous voulons soutenir.
49:31Oui, les entreprises gardent la main.
49:32Les entreprises gardent complètement la main.
49:34C'est bien nous qui décidons.
49:36Nous affectons plus de 56 millions à la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale, qui a
49:42ensuite un comité exécutif.
49:44Mais ce comité exécutif fait des choix, parce qu'évidemment, il ne dit pas oui à toutes
49:49les demandes qu'il reçoit.
49:50Et c'est très intéressant de pouvoir l'être.
49:52C'est pour ça, par exemple, que dans la Fondation Crédit Mutuel Alliance Fédérale,
49:55on a pris deux axes prioritaires.
49:57Le premier axe sont les territoires et la solidarité.
50:00Le deuxième axe, c'est l'environnement et la biodiversité.
50:05On ne fait pas de patrimoine, on ne fait pas d'autres choses, mais on dit ce qu'on veut
50:10faire et on le fait.
50:11Laurent Berger, l'ancien secrétaire national de la CFDT, a rejoint le Crédit Mutuel.
50:16Il dirige l'Institut Mutualiste pour l'Environnement et la Solidarité.
50:19Quelles sont les missions de cet institut ?
50:22C'est une formidable équipe et on vient de fêter le premier anniversaire du fonctionnement
50:27de cet institut.
50:28C'est aujourd'hui 45 personnes, des experts, des personnes extrêmement engagées.
50:33L'idée, elle est simple, c'est comment faire pour être le plus efficace dans ses investissements
50:39ou dans ses actions de mécénat.
50:42Nous avons une feuille de route ESG bien importante, le plan stratégique nous donnait évidemment
50:50les orientations.
50:51On dit nous voulons mener la révolution environnementale et solidaire et les équipes d'experts que
50:55Laurent Berger encadre aujourd'hui sont en mesure de donner des pistes précises, de
51:01contribuer à la mesure de l'impact et donc de montrer clairement que pour une entreprise
51:08comme le Crédit Mutuel, comme le Crédit Mutuel Alliance Fédérale, tout ça a beaucoup de
51:12sens et est mesuré et doit toujours s'améliorer parce que même dans ce domaine-là, on doit
51:17progresser.
51:18Il faut que Laurent Berger accepte de devenir Premier Ministre pour rendre le dividende
51:21sociétal obligatoire.
51:22Il a refusé, il a refusé, pendant tout l'été on a beaucoup échangé sur le sujet et franchement
51:29il est très heureux d'être chez nous et moi je suis très heureux que Laurent Berger
51:32soit à nos côtés.
51:33Merci beaucoup Daniel Ball et à bientôt sur BeSmart for Change, on passe à notre
51:37rubrique Startup tout de suite.
51:38Smart Ideas, notre rubrique Startup avec Florent Mallet, bonjour, bienvenue, vous
51:50êtes le co-fondateur de Frugis, vous l'écriez en 2021 avec votre maman Valérie Mallet,
51:56c'est donc une histoire de famille.
51:57C'était quoi le déclic ?
51:58Le déclic il est simple, moi de mon enfance je n'ai jamais pu consommer de fruits et légumes
52:03à cause d'allergies alimentaires donc de mes 0 à mes 20 ans, bon ça a bien changé
52:06parce que ça fait une dizaine d'années que c'est révolu et en revanche avec ce
52:10problème finalement en 2020-2021, on se pose la question avec Valérie, du coup ma maman,
52:17est-ce que finalement j'étais le seul confronté à ces allergies ou est-ce que finalement
52:21on n'a pas une grande partie de la population qui ne consomme pas assez de fruits et légumes
52:24au quotidien ? Et en fait on se rend compte qu'on tombe sur des chiffres qui sont assez
52:27marquants où on a en Europe 90% des Européens qui n'atteignent jamais les 5 portions de
52:33fruits et légumes par jour.
52:34On a toujours eu des pubs qui nous accompagnent depuis des décennies, on se dit j'ai pas
52:37réussi encore aujourd'hui.
52:38Exactement, on a toujours eu les grands-parents, les parents à nous dire il faut que tu manges
52:41des épinards, il faut que tu manges des sauts de Bruxelles etc, on est tous fâchés depuis
52:45l'enfance avec ça et pour resituer vraiment ces 5 portions, ça correspond à 400 grammes
52:49donc c'est quand même une consommation suffisante et assez conséquente finalement dans le quotidien
52:54et c'est pour ça qu'on a quand même ces 90% d'Européens qui n'en consomment pas
52:57assez.
52:58Par rapport à ce problème, on s'est posé justement un tout un tas de questions pour
53:02arriver justement à cette solution qui est fruitise à l'heure actuelle où on est parti
53:06d'un constat, c'est si les fruits et légumes ne sont pas consommés suffisamment chaque
53:10jour, c'est notablement par rapport à plusieurs problématiques qui sont la consommation et
53:15la facilité de consommation mais surtout au-delà de tout ça, finalement ce gaspillage
53:20où les fruits et légumes se périment très vite, on a tous dans notre quotidien acheté
53:23des fruits et légumes le week-end, on a jeté en milieu de semaine.
53:26Et puis on va pas consommer une banane parce qu'elle a des petites tâches noires alors
53:29qu'elle est très bonne à l'intérieur.
53:30Donc vous vous êtes dit on va en faire de la poudre, c'est ça ?
53:33En fait, la finalité c'est d'avoir un produit poudre mais ce qu'on s'est dit c'est de l'iophiliser,
53:38donc c'est une technologie qui a été inventée il y a un peu plus de 100 ans par des Français
53:41notamment, qui est utilisée par la NASA, l'industrie pharmaceutique, pour justement
53:45allonger cette durée de conservation naturellement, sans conservateur, sans colorant, sans rien
53:49du tout.
53:50Et on vient déshydrater finalement à froid, donc c'est l'inverse de la déshydratation
53:54qu'on va faire par le chaud, pour justement ne pas altérer la structure moléculaire
53:59des fruits et légumes, notamment dans notre cas, et donc conserver les fibres, les vitamines,
54:03les minéraux, l'odeur et même la texture.
54:05Même en poudre ?
54:06Même en poudre.
54:07D'accord, et donc on en fait une boisson en fait ?
54:08Exactement.
54:09Et ça permet de plus consommer de fruits et légumes d'après vous ?
54:13Exactement.
54:14En fait, le produit en tant que tel c'est une poudre, donc c'est 22 grammes de poudre
54:18qui correspondent à 200 grammes de fruits et légumes frais, donc la moitié de la porge
54:23qu'on va venir diluer avec le liquide de notre choix, nous on préconise avec de l'eau,
54:27pour reconstituer finalement un smoothie qu'on aurait pu faire à la maison, avec le même
54:30goût, la même texture, les mêmes qualités nutritionnelles que des fruits et légumes
54:34frais.
54:35Et ça permet au consommateur de consommer au moins la moitié de son apport journalier
54:38en 30 secondes.
54:39Vos fruits et légumes, ils sont bio au départ ?
54:42Exactement.
54:43C'est un choix que vous avez fait ?
54:44C'est un choix qu'on a fait depuis le début, déjà par conviction parce qu'on consomme
54:48du bio à la maison depuis des années, mais aussi surtout par conviction plus sociétale
54:53aussi par rapport à tous les bénéfices qu'on connaît de l'agriculture biologique, sur
54:57la préservation des sols, sur l'écosystème, sur l'environnement en tant que tel.
55:00Et alors quand on crée un produit, une marque comme celle-là, il y a plein de questions
55:04qui se posent, par exemple les emballages, quel choix vous avez fait pour les emballages
55:07?
55:08On a priorisé un emballage à base d'aluminium, justement pour la conservation à la fois
55:12des nutriments mais aussi du produit, pour qu'il puisse se conserver assez longtemps
55:16dans le temps et pour ne pas altérer finalement ce qu'on a réussi à conserver avec l'aléophilisation.
55:20On n'aimerait pas l'altérer dans un second temps, sinon l'aléophilisation n'aurait
55:24pas vraiment d'intérêt.
55:25Donc pour le moment, on est sur un emballage en aluminium.
55:28À terme, on va se pencher sur des solutions plus, je ne vais pas dire un peu plus responsables
55:33parce que l'aluminium, c'est quand même très écologique, mais des solutions peut-être
55:36biodégradables directement dans les prochaines années.
55:40Et alors si moi je commande Freggies, je reçois un carton, il est fait comment ? Vous faites
55:46attention à bien le remplir, etc. ?
55:48Exactement, on essaye d'avoir des cartons qui fitent à chaque fois les offres qu'on
55:52a sur le site internet pour vraiment ne pas mettre de calage et avoir un carton qui est
55:56assez compact au niveau des produits.
55:57Les cartons sont fabriqués à partir de matériaux recyclés, comme la majeure partie des cartons
56:01en Europe maintenant.
56:02Et donc on vous livre comme ça sous différentes offres qu'on a, un pack découverte, un pack
56:07de 20, 30 ou 60 suivant votre désir en consommation.
56:10Et vous recevez ces 20, 30, 60 sachets qui vont vous permettre d'ajouter des fruits
56:15et des légumes dans votre quotidien sans pour autant s'y substituer intégralement.
56:18Merci beaucoup Florent Malet et bon vent à vos Freggies.
56:21Voilà, c'est la fin de ce Smart Impact.
56:23Merci à toutes et à tous de votre fidélité à Be Smart For Change.
56:27Je vous dis à demain.
56:28Salut !
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