Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 12/06/2025
Jeudi 12 juin 2025, retrouvez Sylvain Goyon (Gérant actions, Montpensier-Arbevel), Gad Amar (Responsable distribution Europe de l’Ouest, Natixis IM), Stéphane Deo (Gérant senior, Eleva Capital) et Julien Seraqui (Président, CNCGP) dans SMART BOURSE, une émission présentée par Grégoire Favet.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:00...
00:00Bienvenue dans Smart Bourse, Smart Bourse émission spéciale depuis le mid-summer du patrimoine,
00:13troisième édition de cet événement estival organisé par la CNCGP,
00:19qui tiendra d'ailleurs à cette occasion son congrès et son assemblée générale
00:22en vue de transmettre le pouvoir après un mandat de trois ans réalisé par Julien Serraki,
00:28son deuxième mandat consécutif, Julien Serraki qui sera bien sûr avec nous en ouverture de cette émission
00:34et puis nous profiterons également des partenaires de la CNCGP qui sont présents aujourd'hui
00:39pour évoquer les marchés de l'épargne, nous en parlerons avec Gad Amar,
00:42le responsable de la distribution pour l'Europe de l'Ouest de Natix ICM
00:45et puis les enjeux de marché, bien sûr, nous restons dans Smart Bourse,
00:49nous parlerons des enjeux en matière d'investissement et d'allocation d'actifs
00:52avec Stéphane Déo d'Eleva Capital ou encore Sylvain Goyon, gérant action chez Montpensier Arbevel.
00:58Smart Bourse, spéciale Midsommar, c'est parti !
01:02Smart Bourse, spéciale Midsommar du patrimoine, troisième édition, c'est parti !
01:16Nous sommes ici à la Maison de la Chimie à l'occasion de cet événement patrimonial
01:20de début d'été organisé par la CNCGP, la Chambre des conseils en gestion de patrimoine
01:26et son président encore depuis six ans, Julien Serraki qui est à mes côtés.
01:30Bonjour Julien !
01:31Bonjour à vous !
01:31Merci beaucoup d'être là.
01:32Oui, événement important, à la fois le Midsommar du patrimoine, troisième édition
01:36et le 26e congrès de la Chambre, c'est ça Julien ?
01:40Un congrès d'autant plus important puisqu'il s'agit de transmettre le pouvoir à une nouvelle équipe dirigeante
01:45et un nouveau président, Yves Mazin.
01:48Oui, c'est un moment important dans la vie de la Chambre, j'imagine Julien ?
01:52Oui, c'est un moment important.
01:53En fait, on a des élections tous les trois ans, on va élire un conseil d'administration
01:56qui va donc élire un président.
01:58Et à la Chambre, on ne peut pas faire plus de deux mandats en tant que président.
02:01Donc moi, ça fait six ans, je termine mon deuxième mandat.
02:03Et en fait, c'est très important cette gouvernance qui est changeante
02:07parce que c'est une passion dévorante d'être président.
02:10Mais il faut reconnaître qu'il faut avoir énormément d'énergie.
02:13D'ailleurs, si vous regardez les présidents de la Chambre,
02:15ils ont toujours été en pleine force de l'âge,
02:17une quarantaine d'années, entre 40 et 50 généralement.
02:21Parce que quand on arrive en tant que président,
02:23on veut vraiment que ce temps soit utile, on prend sur nos cabinets.
02:25Donc on veut que ça soit pour des choses qui sont utiles au métier.
02:28Oui, concrètement, alors je n'en ferai pas un conseil pour Yves Mazin qui va vous succéder,
02:32mais peut-être effectivement une mise en perspective
02:35de ce qu'est le rôle de président de la Chambre
02:37et du temps et de la bande passante que ça peut prendre, Julien.
02:42Ça vous a pris combien de votre temps sur ces deux mandats ?
02:45Alors, Yves Mazin, il sait très bien dans quoi il s'engage
02:49puisqu'il est vice-président de la Chambre actuellement.
02:52Il a été président de région, il a été administrateur.
02:54Donc il connaît très bien tous les rouages de la Chambre.
02:56Et d'ailleurs, ça, je crois que c'est important
02:57parce qu'il ne faut pas perdre six mois ou un an
03:00avec quelqu'un qui apprend ce que c'est.
03:02Ça va très vite dans notre métier, surtout pour les affaires de lobbying.
03:06Donc, en matière de temps passé, écoutez, c'est à peu près 40% du temps.
03:15Du temps temporel, on va appeler ça comme ça.
03:16Oui, j'entends, du temps théorique.
03:17C'est 100% du temps de cerveau.
03:19Bien sûr.
03:19C'est un peu plus de 1000 rendez-vous pour la Chambre sur ces six années.
03:23Si on compte les interviews, si on compte les conseils d'administration,
03:27si on compte toutes les réunions avec les tutelles, si on compte les déplacements en Europe.
03:30Donc, c'est très prenant, mais c'est une passion, en fait.
03:33Ce n'est pas quelque chose où on se dit, je suis en train de sacrifier le temps pour mon cabinet.
03:37Non, pas du tout.
03:39En fait, d'ailleurs, on se rend compte qu'on est beaucoup moins utile à notre cabinet.
03:44Indispensable qu'à prévu.
03:45Indispensable, nos collaborateurs sont ravis qu'on soit un petit peu moins là.
03:48Et donc, on gagne en efficacité.
03:49Bon, ils vont vous retrouver là, à plein temps, en tout cas, Julien Serraki.
03:52Quel bilan vous tirez de ces deux mandats, j'allais dire, du point de vue de l'organisation,
03:58du point de vue de la Chambre et des avancées qui ont pu être réalisées au cours de ces six années de double mandat
04:04et d'un point de vue personnel également, Julien ?
04:06Alors, la Chambre a beaucoup grossi.
04:08Le budget a doublé.
04:11Le nombre d'adhérents a explosé.
04:12Le nombre de partenaires qui nous suivent, vous le voyez aujourd'hui, est très important.
04:17Mais ça, c'est l'arithmétique, c'est le côté quantitatif.
04:19Moi, ce qui me frappe, quand je réfléchis à l'évolution du métier sur ces six dernières années,
04:23c'est l'attractivité du métier.
04:25C'est à quel point les jeunes veulent s'engager dans ce métier.
04:29Moi, j'ai fait un master 2 de gestion de patrimoine il y a plus de 20 ans.
04:32Tout le monde allait travailler dans les banques privées.
04:34Personne n'allait travailler dans le cabinet de CGP.
04:35Quand je vais intervenir dans les cabinets, dans les master 2, pardon, de gestion de patrimoine aujourd'hui,
04:40et je demande toujours qui travaille dans une banque privée, qui travaille dans un cabinet de CGP,
04:44c'est du 50-50.
04:45Donc, c'est devenu un métier très attractif.
04:47Vous savez, on dit que les jeunes, ils n'ont pas envie de travailler.
04:49Alors moi, je ne suis absolument pas d'accord avec cette idée-là.
04:52Cette idée est complètement fausse.
04:53Les jeunes, ils ont envie de travailler, mais ils ont envie de travailler avec du sens.
04:57Et qu'est-ce qui a plus de sens que de travailler pour soi-même ?
05:00Qu'est-ce qu'elle apporte, cette nouvelle génération de CGP, Julien ?
05:03C'est quoi ces attentes vis-à-vis du métier ?
05:06Et qu'est-ce qu'ils apportent aussi en termes de relations avec le client final, peut-être ?
05:11Je trouve que ce qui est génial avec eux, c'est qu'ils ne se posent aucune question.
05:14Non, non, mais c'est vrai.
05:15C'est-à-dire, ils sont dans l'action.
05:17La réglementation, c'est un prérequis.
05:19Pas de problème.
05:20On ne se dit pas, est-ce que c'est bien, c'est pas bien.
05:21On vivra avec.
05:22On vivra avec.
05:22La digitalisation, j'en parle même pas, ils sont nés là-dedans.
05:26La relation client, ils savent très bien que l'intuitu personnel, c'est ce qui fait la force de ce métier.
05:31Et ce qui fait qu'on a une croissance considérable tous les ans.
05:34Les cabinets de CGP, c'est au moins 10% de croissance de chiffre d'affaires tous les ans depuis au moins 10 ans.
05:39Donc, ce qui est génial, c'est qu'ils sont dans l'action, ces jeunes.
05:43Vous savez, l'âge moyen d'un nouvel adhérent, c'est pas jeune jeune.
05:48C'est 42 ans.
05:49Parce que souvent, c'est une seconde carrière.
05:50Souvent, c'est des banquiers privés qui s'installent à leur compte.
05:53Mais il y a aussi des jeunes de 25 ans qui se lancent, qui font 6 mois, 1 an d'expérience dans une banque privée ou sur un CGP,
06:00qui créent leur cabinet.
06:01Et 3, 4 ans plus tard, ils seront toujours là.
06:03C'est quoi leur intérêt d'adhérer à la Chambre, par exemple ?
06:05Un jeune CGP qui se lance aujourd'hui, à part faire baisser la moyenne d'âge des adhérents de la Chambre,
06:11quel est leur intérêt justement d'adhérer à une organisation, la CNCGP en l'occurrence, Julien ?
06:16Qu'est-ce qu'ils y trouvent ?
06:17Ce qu'ils me disent quand je discute avec eux, c'est qu'ils me disent, à la Chambre, on a déjà le sentiment d'être épaulé.
06:24Dans toutes ces questions de réglementation, on ne se pose pas de questions, il faut le faire, mais comment on le fait ?
06:30Nous, on leur offre tous les documents, des documents type, pour répondre à la réglementation.
06:35Ils nous disent ensuite, on débute dans le métier, on ne connaît personne, et la Chambre organise plus de 60 événements par an dans toute la France,
06:42dont évidemment le Midsommar où nous sommes aujourd'hui.
06:45Et ils me disent, ces événements c'est génial parce que ça permet de discuter avec nos aînés, ça nous permet de nous faire des contacts,
06:51ça nous permet de rencontrer des partenaires.
06:53Au début, ils ne connaissent pas leurs fournisseurs.
06:55Et donc, c'est ça ce qu'apporte la Chambre.
06:56C'est un accélérateur.
06:57Exactement.
06:58L'évolution du métier de CGP, vous l'avez dit d'ailleurs maintenant, c'est du 50-50 entre des carrières de banquier privé et des carrières de CGP.
07:06Les frontières sont en train de s'estomper entre ces deux métiers du conseil financier au sens large, Julien.
07:13Ça implique quoi ? Plus de sophistication, plus de professionnalisation peut-être de la part des cabinets de CGP aujourd'hui ?
07:20Quelles sont les tendances que vous avez vu naître ou croître peut-être au cours de ces dernières années ?
07:25Alors, ce n'est pas que la frontière s'estompe entre les banques et les CGP d'une manière générale.
07:30C'est qu'en fait, on fait face à un phénomène qu'on ne connaît qu'une fois par siècle.
07:34Le XXe siècle, ça a été le siècle de la bancarisation.
07:38Au XIXe siècle, très peu de gens avaient des comptes en banque.
07:40C'est au XXe siècle que ça s'est démocratisé.
07:42Le XXIe siècle, ça va être le siècle de la débancarisation.
07:45Vous allez toujours avoir votre compte bancaire et votre emprunt près de votre banque.
07:49L'hébergement, le dépôt se fera toujours à la banque.
07:51Mais tout ce qui est la gestion et le conseil sur votre épargne, ça va sortir des banques.
07:56Ça va passer du côté des CGP, mais pas seulement.
07:59Regardez ce qui se passe avec les cryptoactifs.
08:01Regardez ce qui se passe avec les robots advisors.
08:02Regardez les centaines d'agences bancaires qui ferment en France.
08:05Regardez les pays européens où les banques de réseau ont abandonné la gestion de l'épargne.
08:09C'est une lame de fond qu'on vit là.
08:12Et ça, c'est vraiment le phénomène qui est naissant, qui commence là, qui a commencé, je pense, à partir de 2020.
08:19Peut-être le Covid a accéléré ça et qu'on va voir continuer pendant tout le XXIe siècle.
08:24Donc, on vit un changement majeur.
08:25Et le client final, il a compris cette évolution.
08:29Il a compris qu'il a accès lui aussi à du conseil en gestion de patrimoine.
08:34C'est-à-dire que le client bancarisé, traditionnel, avec son conseiller bancaire,
08:38il se dit aujourd'hui qu'il a le patrimoine suffisant, la surface patrimoniale suffisante
08:42pour accéder au conseil spécialiste d'un CGP, par exemple, Julien.
08:47Alors, je vais vous dire déjà, le client final, il sait maintenant ce que c'est qu'un CGP.
08:50Quand il y a 10 ans, j'allais dans un dîner en ville et je disais que je suis un conseiller en gestion de patrimoine,
08:54on croyait que je bossais au ministère de la Culture.
08:56Donc, maintenant, on sait ce que je fais.
08:59Le client final, parfois, se fait des idées et se dit, le CGP, ce n'est pas pour moi, ce n'est pas vrai du tout.
09:06Cette barrière-là, elle existe encore un peu.
09:08Vraiment de moins en moins, parce qu'aujourd'hui, il y a tellement de cabinets de CGP, ça c'est intéressant,
09:11c'est que c'est un métier qui grossit en chiffre d'affaires, mais c'est un métier qui grossit en nombre de cabinets,
09:14ce qui veut dire qu'on prend des parts de marché, évidemment, sinon ce n'est pas possible.
09:17Et donc, le cœur de business d'un cabinet de CGP, le client, le core client, comme on dit,
09:23c'est le client patrimonial, c'est-à-dire qu'il est à quelques dizaines de milliers d'euros
09:27de potentiel d'épargne, de placement, jusqu'à quelques millions.
09:31Et c'est cette grande échelle, fourchette-là, qui est le client type d'un cabinet de CGP.
09:38Donc, je dis toujours au client, appelez le CGP qui est à côté de chez vous, prenez rendez-vous,
09:44les premiers rendez-vous sont toujours gratuits, et discutez avec lui.
09:47Six ans à la tête de la Chambre, Julien, vous avez vu, observé, activement, j'ai envie de dire,
09:54le mouvement de consolidation dans ce secteur du Conseil en gestion de patrimoine,
09:58avec la création aujourd'hui de mastodontes potentiels, concurrents très largement des banques privées qui existent aujourd'hui.
10:06Julien, quelle analyse vous faites de ce mouvement, cette tendance de consolidation,
10:10avec le private equity à la manœuvre aussi ?
10:13C'est une tendance qui en est encore à ses débuts.
10:17Il y a encore de la place pour construire et consolider encore un peu plus ce secteur.
10:23Et comment est-ce que ce secteur s'organise entre des cabinets qui restent peut-être petits,
10:27pour du sur-mesure, et des ensembles de plus en plus grands,
10:31capables de servir le client quasiment à 360 degrés ?
10:35C'est vrai qu'on a connu depuis cinq, six ans un changement majeur avec l'arrivée de fonds d'investissement dans des gros cabinets
10:40qui se sont bien rachetés, des cabinets de taille intermédiaire, des cabinets plus petits, ce qu'on appelle des concentrateurs.
10:45Alors, moi, le terme de concentration, je ne me reconnais pas dedans,
10:49parce que la concentration, c'est la réduction du nombre d'acteurs.
10:51De la concurrence ?
10:52Sauf que des CGP, il y en a de plus en plus.
10:54Donc, vous avez utilisé le terme de consolidation, c'est le bon terme.
10:57Eux sont des concentrateurs de cabinet, mais le mouvement de marché, c'est la consolidation.
11:01Ce n'est pas du tout la concentration.
11:02Comme je l'ai dit, on ne peut pas être plus gros et plus nombreux sans gagner de part de marché.
11:06C'est ça, évidemment, ce qu'on voit.
11:10Ensuite, il y a effectivement le fait qu'on peut permettre aux clients d'avoir accès à de plus en plus de services.
11:19Il y a 20 ans, un CGP, il faisait du contrat d'assurance-vie, généralement du monosupport et de la SCPI.
11:26Aujourd'hui, on a du private equity, des produits structurés, des contrats au Luxembourg, des FCPR, et j'en passe.
11:33Et évidemment, tout le conseil patrimonial.
11:35Donc, c'est beaucoup, beaucoup, beaucoup plus large.
11:37Donc, c'est ça aussi l'évolution qu'on voit du métier.
11:40C'est qu'il y a une horizontalité de service.
11:44Et c'est ça le défi, en fait.
11:45C'est avoir l'horizontalité de service la plus grande possible,
11:48tout en gardant une verticalité très forte, le fameux intutu personnel, entre le client et son conseiller.
11:54Et cette croix-là, c'est le défi.
11:56Alors, c'est aussi un plus, cette croix.
11:58Elle fait la forme de plus.
12:00Et c'est aussi ça le défi pour le marché des CGP et de ces très gros acteurs
12:04de comment ils vont faire dans les années à venir pour garder cet intutu personnel,
12:07ce qui fait leur force avec leurs clients.
12:09La fin de votre deuxième mandat a été marquée, là, ce début d'année 2025,
12:13par ce qu'on appelle l'affaire Harvest, Julien Serraki,
12:19qui a révélé, j'imagine, quand même certaines choses pour la profession,
12:21qui a été particulièrement émue, troublée par ce piratage dont a été victime Harvest.
12:27Révélation d'une dépendance à des solutions logicielles
12:30et révélation du risque de cybersécurité pour des acteurs de la gestion de patrimoine,
12:37fournisseurs de logiciels en l'occurrence.
12:39Quels sont les enseignements que vous en tirez à ce stade pour la profession en France ?
12:46Déjà, ce que ça a révélé, c'est que la problématique de cybersécurité dans notre métier,
12:50on ne l'avait jamais vraiment travaillée avant, on ne l'avait jamais vraiment envisagée.
12:54Et ça, effectivement, ça a été un coup en pleine face,
12:56puisque notre principal fournisseur de services informatiques, Harvest,
13:00a été victime d'une cyberattaque.
13:02Alors, il n'y a pas que les CGP, il y a les banques, il y a les assureurs.
13:05On a vu ça, évidemment, dans la presse.
13:08Et donc, la première chose, effectivement, c'est de se dire,
13:10tiens, il y avait cette problématique, je ne l'avais pas envisagée,
13:14de sécurité informatique, comment je fais pour être moins vulnérable
13:18lorsque la prochaine cyberattaque va advenir,
13:21parce qu'un jour ou l'autre, elle va advenir.
13:23Donc, la Chambre travaille là-dessus,
13:24parce que c'est une problématique qui est vraiment compliquée,
13:26il faut avoir ça en tête.
13:28C'est au confluent de la cybersécurité,
13:29de la réglementation et de coûts économiques.
13:33Et donc, pour un cabinet, c'est compliqué,
13:36à part si vous avez une taille très importante,
13:37de prendre tout ça en compte.
13:38Donc, la Chambre travaille, en fait, sur ce sujet-là.
13:40Et ça prend du temps.
13:41Ce n'est pas juste de dire, sauvegardez vos données,
13:43c'était que ça, évidemment, ça ferait longtemps qu'on l'aurait fait.
13:45C'est beaucoup plus, beaucoup plus compliqué, sophistiqué que ça.
13:48Et donc, je sais que le prochain conseil d'administration va travailler...
13:50C'est sur le haut de la pile, quoi.
13:51C'est un des dossiers sur le haut de la pile, aujourd'hui.
13:53Tout à fait.
13:54C'est sur le haut de la pile.
13:54Mais il y a eu un électrochoc.
13:55Il y a eu un électrochoc,
13:57et parce qu'en fait, on ne se rendait pas compte.
13:58Nous, on n'est pas des informaticiens, des CGP,
14:00on n'est pas des experts en cybersécurité.
14:02Et on ne se rendait pas compte qu'en fait,
14:03effectivement, on était devenu dépendant.
14:05Et je ne jette pas la pierre à Harvest,
14:06mais ils ont un monopole, Harvest, ou un quasi-monopole.
14:10Et là aussi, ce n'est pas un reproche.
14:11S'ils sont en situation de monopole,
14:13c'est parce qu'ils ont été plus habiles,
14:14plus malins que leurs concurrents.
14:15Donc, on ne peut pas leur reprocher.
14:16Mais il faut qu'on réfléchisse à comment on s'organise
14:18pour éviter que si le fournisseur du métier se fait hacker,
14:23comment est-ce que nous, on fait pour continuer à travailler ?
14:25Merci beaucoup, Julien Serraki.
14:26Merci de nous avoir accordé un peu de temps
14:28à l'occasion de cet événement Midsommar du patrimoine,
14:31qui verra également ce passage de témoins
14:33entre vous et Yves Mazin
14:35comme président de la CN CGP.
14:37Julien Serraki, qui était avec nous en ouverture
14:39de cette émission spéciale de Smart Bourse.
14:50Et nous poursuivons cette édition spéciale de Smart Bourse
14:53depuis cette troisième édition du Midsommar du patrimoine
14:57organisée par la CN CGP.
14:59Mon invité, à mes côtés, est le responsable
15:01de la distribution pour l'Europe de l'Ouest
15:02de Natixis IM, Gad Amar.
15:04Bonjour, Gad.
15:05Bonjour.
15:06Merci beaucoup d'être avec nous
15:07et de partager, j'allais dire, votre expérience de terrain.
15:10Ce qui m'intéresse beaucoup, c'est le retour de vos clients
15:12avec qui vous êtes en contact,
15:13au terme notamment de cette première partie 2025,
15:17de cette année 2025.
15:18Sur les marchés, on a observé une tendance
15:20qui s'est confirmée sur plusieurs mois,
15:23la surperformance des actifs européens,
15:25notamment par rapport aux actifs américains.
15:27Et peut-être d'ailleurs que cette tendance part d'abord
15:29d'une forme de défiance des investisseurs
15:32vis-à-vis des actifs américains dans leur ensemble,
15:34les actions, mais également le dollar.
15:36Comment est-ce que tout ça résonne sur le terrain
15:38pour vos clients, Gad ?
15:40Ça résonne complètement.
15:41C'est vrai qu'il faut peut-être faire un peu
15:43une marche arrière pour commencer.
15:46Rappelez-vous, fin de l'année passée,
15:48le Paris Trump, ce qu'on appelait le Trump Put,
15:50c'était quoi ?
15:50C'était actifs américains, mid cap, large cap,
15:55small cap, actifs en dollars, immobiliers,
15:57tout ce qui était dollars, santé bon.
15:59Et puis arrive la période de Liberation Day,
16:03comme on l'appelle maintenant,
16:04et puis tout rechange.
16:05Et donc, on a vu une redistribution totale des cartes.
16:08Rappelez-vous, année où les gens avaient beaucoup favorisé
16:11le fixed income, commençaient à se dire
16:12on va pouvoir être equity, equity dollar,
16:15et finalement, renversement de tendance,
16:17on reste fixed income, et puis on se met à regarder,
16:19comme vous l'évoquiez, les actifs européens.
16:21Et effectivement, nos clients et partenaires,
16:23conseillers en gestion de patrimoine,
16:25ont fait face à la même perplexité, si je puis dire.
16:28On s'est aperçu, enfin, vos clients se sont rendus compte
16:31qu'ils avaient peut-être trop de stocks américains
16:33dans leur portefeuille, dans leurs allocations, GAD.
16:36Qu'est-ce qui les a fait pivoter ?
16:38Je pense que c'est plusieurs choses.
16:40C'est tout d'abord l'incertitude.
16:42L'administration américaine en cours a introduit
16:45un niveau d'incertitude qui n'avait jamais été vu auparavant.
16:48Et de facto, ça s'est traduit par quoi ?
16:51Par le fait que nos clients se sont dit
16:52on ne peut plus envisager la confiance sur les actifs dollars
16:57comme on le faisait.
16:58Et ça pose des questions à beaucoup plus long terme,
17:00à savoir, est-ce que les actifs en dollars vont rester de manière structurelle
17:04quelque chose qu'on aura en portefeuille,
17:07dans des pondérations significatives ?
17:09Alors, tout ça favorise les actions européennes
17:11qui, par ailleurs, étaient sous-évaluées par rapport aux actifs américains.
17:15Intellectuellement, c'est très intéressant cette réflexion.
17:18Mais est-ce que le questionnement de vos clients reste à un stade intellectuel pour l'instant ?
17:24Est-ce que structurellement, j'aurai autant d'actifs américains
17:27demain dans mes allocations que j'ai pu en avoir au cours des dernières années ?
17:31Est-ce que des décisions en ce sens ont déjà été prises ?
17:34Ou est-ce qu'on en est encore au stade de l'observation, de la réflexion ?
17:37Pour moi, c'est encore au stade de l'observation
17:40et c'est ce que nos équipes ont pu constater sur le terrain.
17:44C'est-à-dire qu'il y a une perplexité.
17:46On sort tous et, quelque part, quelle que soit notre génération,
17:50on a tous été élevés, éduqués,
17:53Biberonnés !
17:54Biberonnés, c'est encore un meilleur terme.
17:56Et on a tous été biberonnés avec l'actif dollar.
17:59On ne parie pas à long terme contre le dollar.
18:01Aujourd'hui, se pose cette question
18:03avec la possibilité de voir des devises alternatives.
18:07Mais je ne pense pas, en tout cas, ce n'est pas notre observation,
18:10que les gens aient commencé à complètement inverser leurs paris,
18:14leurs allocations en se disant
18:15qu'on va être significativement dédollarisés, si je puis dire,
18:18et commencer à regarder d'autres devises.
18:20Mais en tout cas, les questions se posent
18:22et ça, c'est un grand changement, une grande innovation
18:25par rapport à ce que l'on a pu connaître dans le passé.
18:27Néanmoins, il y a quand même une forme de réallocation,
18:29au moins sur les actions européennes,
18:31vers les actions européennes, et peut-être émergentes également,
18:34qui a pu avoir lieu au cours des derniers mois.
18:36Vous le confirmez, Gade.
18:38Et dans ce jeu relatif permanent des marchés,
18:40ce concours de beauté permanent,
18:42quelles sont les forces et les atouts
18:44des actifs européens pour vos clients ?
18:48Les actifs européens ont plusieurs facteurs
18:51à leur crédit ou à leur avantage, si je puis dire.
18:54Le premier, c'est que déjà, ils étaient sous-évalués.
18:58Donc, il y avait mécaniquement un besoin,
19:01ou en tout cas un rattrapage possible.
19:02Il y a des grandes décisions suite
19:04aux décisions de l'administration américaine
19:09qui font qu'on va avoir des grandes dépenses
19:10qui vont être initiées en Europe,
19:12qui vont changer et rebattre les cartes,
19:14et qui structurellement vont faire que, sans doute,
19:17les actifs européens vont avoir un effet
19:19de rattrapage assez durable.
19:21Il y a enfin des perspectives.
19:22L'Europe offre enfin des perspectives
19:24et de la visibilité, au moins, sur certains sujets.
19:26Exactement.
19:26Et un autre point que vous évoquiez à juste titre,
19:29c'est les marchés émergents.
19:31Les marchés émergents sont dans une situation
19:33dans laquelle on commence à voir l'émergence
19:36d'échanges interzone et intrazone entre les émergents.
19:40Et finalement, leur dépendance au marché très développé,
19:43que sont les Etats-Unis et l'Europe,
19:45commence progressivement à se réduire.
19:48Donc, on a aussi potentiellement l'émergence
19:50de marchés d'alternatives dans les allocations d'actifs
19:53à travers les émergents.
19:54Et cette résilience qui s'organise
19:57dans la sphère émergente,
20:00ça veut dire que les actions émergentes
20:01sont peut-être moins risquées aujourd'hui
20:04que ce qu'elles ont pu être dans le passé,
20:06au cours de la décennie passée ?
20:07En tout cas, ce ne sera plus les mêmes actions émergentes.
20:12Une autre grande tendance du marché de l'épargne,
20:15Gade, c'est l'émergence,
20:17le début de l'avènement des actifs privés
20:20dans les allocations des particuliers,
20:22des clients privés.
20:24Qu'est-ce que vous pouvez nous dire de ce cycle,
20:26qui est peut-être un cycle en train de débuter,
20:28et comment est-ce qu'un fournisseur de solutions
20:30comme Natix ICM s'adapte ou adapte son offre
20:33pour servir en actifs privés
20:35une clientèle qui n'avait pas l'habitude
20:37de détenir ses actifs privés ?
20:39C'est un très bon point que vous évoquez.
20:42Le premier point à avoir,
20:43c'est que le voyage de l'allocation d'actifs continue
20:46pour les clients de nos partenaires
20:48conseillers en gestion de patrimoine.
20:49Historiquement, ils ont commencé à se diversifier
20:52inter-zone en Europe,
20:55puis globalement,
20:56puis dans les différentes classes d'actifs de chaque zone,
20:59et finalement, le private equity restait,
21:01ou en tout cas les actifs réels,
21:03restaient assez inaccessibles,
21:04pour des raisons techniques principalement,
21:06que les évolutions technologiques ont commencé
21:08à résoudre.
21:11Et donc, l'onboarding des clients retail
21:13est beaucoup plus simple qu'il ne l'était dans le passé.
21:15La création de véhicules plus faciles
21:18à gérer pour les particuliers
21:20à travers les véhicules de type Evergreen
21:21devient une réalité.
21:23Et de facto, pour les allocations d'actifs,
21:25ça devient des blocs supplémentaires
21:27de diversification pour la clientèle particulière,
21:30des particuliers.
21:32Et selon nous,
21:33c'est une tendance de fond
21:35qui va permettre
21:36une amélioration significative
21:39de l'allocation d'actifs
21:40à travers des blocs différents,
21:43moins corrélés les uns aux autres.
21:44Donc, à partir de là,
21:45comment on y répond ?
21:47Vous dites juste,
21:47regarde,
21:48c'est encore une brique de diversification ?
21:50Moi, j'avais le sentiment
21:51que le sens du voyage,
21:52pour reprendre votre image,
21:53c'était que ces actifs privés
21:55allaient devenir à un moment
21:56des actifs cœur de portefeuille,
21:58comme on l'observe peut-être
21:59dans l'allocation
22:00d'un client privé américain aujourd'hui.
22:02Alors, ça va dépendre
22:05du profil de client.
22:06Il faut se rappeler
22:07que les actifs privés
22:08que vous évoquez,
22:09notamment sur la clientèle américaine,
22:11c'est sur ce que l'on appelle
22:12le high net worth.
22:13La clientèle la plus fortunaire.
22:14Les 401k, par exemple,
22:16n'ont toujours pas accès au PI.
22:17Et c'est un des plans,
22:18c'est une des initiatives
22:19de l'administration Trump
22:20en cours d'ouvrir ça
22:22au private equity.
22:23Ce qui ferait, là encore,
22:24une poupée spirante,
22:25un appel d'air formidable
22:26pour les actifs réels
22:28et les solutions
22:29de private equity.
22:30Mais donc,
22:30pour la clientèle particulière,
22:32on va dire,
22:33ou la clientèle du grand public,
22:35il est important
22:36d'avoir des véhicules
22:37qui soient adaptés
22:38à leurs allocations d'actifs.
22:40et après,
22:41c'est eux,
22:42avec leurs conseillers,
22:42qui mettront le curseur
22:43là où ils estiment
22:44que c'est adapté
22:45à leurs besoins.
22:46Et ça,
22:47c'est vraiment le plus important,
22:48de toujours être centré
22:49sur le besoin de chaque client.
22:50Pour certains clients,
22:51ça peut être une brique
22:52plus importante,
22:53peut-être même cœur
22:54de l'allocation d'actifs
22:55s'ils ont un horizon très long.
22:57Et pour d'autres,
22:57ce sera plus une diversification
22:59en fonction des besoins
23:00de chaque client.
23:00Et ça,
23:01c'est nos partenaires,
23:01un conseiller en gestion
23:02de patrimoine
23:03qui savent le mieux
23:04le déterminer.
23:05Et donc,
23:06les véhicules
23:07dont vous avez besoin
23:08sont soit des véhicules
23:09de type vintage,
23:10soit des fonds
23:10que l'on dit evergreen,
23:12c'est-à-dire
23:12qui sont constamment ouverts.
23:13Et nous,
23:14on a répondu
23:14à ces deux besoins
23:16à travers des véhicules
23:18en solution vintage,
23:20donc des véhicules
23:21qui sont fermés,
23:22millésimés,
23:22exactement,
23:24merci pour la remise
23:27en français,
23:28et des véhicules
23:29de type evergreen,
23:31donc qui permettent
23:32aux clients
23:33et aux allocations
23:35d'actifs
23:35de perpétuellement
23:36investir
23:37dans ce type
23:39de solution.
23:40Et c'est ce que l'on a fait
23:40avec un de nos affiliés
23:43qui s'appelle Flexstone.
23:44On lance un véhicule
23:45qui sera sur du
23:46private equity
23:46Europe et Amérique
23:48et qui va permettre
23:49aux clients
23:50en particulier
23:50d'avoir une allocation
23:51dans un véhicule
23:53de qualité institutionnelle
23:54mais dans un format
23:55adapté aux besoins
23:57de la clientèle
23:58grand public.
23:58C'est quoi
23:59la technique
24:00ou l'ingénierie financière
24:02qui permet ça
24:03parce que
24:05je suis toujours
24:07attentif
24:08quand des produits
24:09destinés à une clientèle
24:10sophistiquée
24:11ou une clientèle
24:12institutionnelle
24:13qui n'a évidemment
24:15pas besoin d'éducation
24:16financière
24:16pour comprendre
24:17le fonctionnement
24:17d'un produit.
24:18Quand je vois
24:18ces produits arriver
24:19sur un terrain
24:19plus grand public,
24:21on est toujours
24:22attentif
24:23à ce que la promesse,
24:25ce qu'on promet
24:25à des institutionnels
24:26et qu'on veut traduire
24:27en promesse
24:28pour le client
24:29particulier,
24:30à ce que cette promesse
24:31puisse être tenue
24:32avec des spécificités
24:34du client privé
24:35qui n'a peut-être pas
24:36la même éducation,
24:37la même sophistication
24:38et surtout
24:39qui a peut-être
24:39un besoin de liquidité
24:41un peu plus fréquent
24:42qu'un client institutionnel
24:43qui peut lui s'engager
24:45dans un tunnel de 10 ans
24:46à partir du moment
24:46où il a bien compris
24:47les tenants et les aboutissants.
24:48Exactement.
24:49Et c'est à travers
24:50le véhicule FCPR
24:51que nous avons monté.
24:53On s'est assuré
24:54d'avoir,
24:55tout en respectant
24:56les critères
24:57de liquidité essentielle,
24:58d'avoir le moins
24:59de cash et de liquidité
25:01dans le véhicule
25:02afin de ne pas avoir
25:04ce que l'on appelle
25:04en bon français
25:05le cash drag,
25:06c'est-à-dire l'impact
25:07du cash
25:08qui vous fait baisser
25:08la performance
25:09ou des liquidités
25:11et d'avoir
25:12un objectif
25:13à deux chiffres.
25:14C'est-à-dire
25:14on pense,
25:15on est assez à l'aise
25:16pour dire
25:19à nos partenaires
25:19et clients
25:20qu'ils auront
25:20autour de 12%
25:21de performance
25:23annualisée.
25:23C'est ça l'objectif
25:24du fond.
25:24Et qu'il y a une vraie
25:25surperformance
25:27par rapport
25:27à des véhicules
25:28plus conservateurs.
25:30Donc on veut rester
25:31sur du vrai
25:31private equity,
25:33une vraie expérience
25:34de private equity
25:34dans un véhicule adapté
25:36qui correspond
25:37et qui puisse être
25:38dans les contrats
25:39d'assurance vie
25:39notamment à travers
25:40le véhicule.
25:40Mais ça veut dire
25:40apporter de la liquidité
25:41à minima,
25:43pas une promesse
25:43de liquidité permanente.
25:45On voulait,
25:45plus vous mettez
25:47de liquidité
25:47dans le fond
25:48et plus le rendement
25:49se dégrade.
25:50Si on veut garder
25:51la promesse
25:51de rendement,
25:52il faut que ce soit
25:53dans des marges raisonnables
25:55avec des fenêtres
25:56de liquidité
25:57qui sont possibles
25:57par rapport
25:58à des événements
25:58particuliers.
26:00Mais il est vrai
26:00qu'il faut accepter
26:02d'avoir un peu moins
26:03de liquidité
26:04qu'un véhicule
26:05qui serait totalement liquide.
26:06Sinon,
26:07ce n'est pas les...
26:07Ce n'est plus la caractéristique
26:10du private equity.
26:11C'est une classe d'actifs
26:12dans son ensemble.
26:13Et c'est vrai que quand on dit
26:14private equity,
26:15d'ailleurs la terminologie
26:16n'est peut-être pas tout à fait adaptée.
26:17Les actifs non cotés,
26:19ça embarque également
26:20la dette privée.
26:21Et là,
26:21j'ai vu le push
26:23du private equity
26:24vers le retail
26:24et je suis en train
26:25d'observer
26:26depuis quelques mois,
26:27quelques trimestres maintenant,
26:28le push de la dette privée
26:30également vers
26:30la clientèle de particuliers.
26:32Bien sûr,
26:33vous allez avoir
26:34la technologie
26:35qui est autour
26:36que ce soit
26:38l'onboarding
26:41à travers
26:42les plateformes
26:42électroniques.
26:44On peut on-boarder
26:44des clients particuliers.
26:46La tokenisation
26:48dont on commence
26:48à parler
26:49de manière assez générale
26:50va permettre
26:51là aussi
26:52de donner accès
26:53à des classes d'actifs
26:54qui historiquement
26:54étaient réservées
26:55à des très gros investisseurs
26:57ou des investisseurs
26:58très fortunés
26:59qui étaient quasiment
27:01des institutionnels.
27:02Et aujourd'hui,
27:03c'est cette révolution
27:03qui est en cours
27:04qui va permettre
27:05pour le plus grand bénéfice
27:07de la diversification
27:09des portefeuilles
27:09de nos clients
27:10d'accéder
27:11à des classes d'actifs
27:13qui historiquement
27:14étaient réservées.
27:15Tout ça,
27:15l'évolution
27:16de cette offre
27:17de solutions,
27:18ça nécessite
27:19pour vos clients
27:20qui sont des CGP
27:21mais qui ont des clients
27:22finaux derrière,
27:22ça nécessite
27:23je le dis avec mes mots
27:25mais une montée en gamme
27:26de la profession,
27:26une sophistication
27:27de la profession,
27:28est-ce que vous l'observez ?
27:29Ce n'est pas récent.
27:31La profession des conseillers
27:33en gestion de patrimoine
27:34et je pense que
27:35l'événement auquel
27:35nous participons aujourd'hui
27:36en est l'illustration,
27:38se professionnalise
27:39depuis longtemps.
27:41On observe plusieurs choses,
27:43la grande concentration
27:44de cette industrie
27:45mais aussi un appel d'air
27:46notamment au sein
27:48de certaines banques
27:49qui voient des conseillers
27:50qui avaient des clientèles
27:51très attachées à eux
27:53créer leur propre entreprise.
27:54On a vu des grandes réussites
27:57se faire,
27:58des grands cabinets
27:59se constituer
28:00avec des quasi-tailles
28:01de banques privées
28:01et tout ça
28:02évidemment dans l'objectif
28:04de mieux servir
28:05la clientèle particulière
28:06et de lui donner
28:07le niveau de service
28:10qui est requis
28:11et qui est attendu
28:12par l'ensemble des clients.
28:14Donc je pense
28:14qu'en fait
28:15la sophistication
28:16va de pair.
28:17Vous avez des gens
28:18qui créent leurs entreprises,
28:19d'autres qui en font
28:20des plus grosses
28:21et qui créent des process
28:22qui utilisent la technologie
28:24et donc tout ça
28:25c'est quelque chose
28:25qui pour nous
28:26était déjà
28:27une tendance de fond.
28:29Est-ce que l'accès
28:30à des classes d'actifs
28:31un peu plus complexes
28:32va accentuer ce phénomène ?
28:33Sans doute
28:34mais c'était quelque chose
28:35qui était déjà en cours
28:36et les conseillers
28:36en gestion de patrimoine
28:37se sont largement
28:39professionnalisés
28:40depuis une vingtaine d'années.
28:41Merci beaucoup Gade.
28:42Merci pour ce retour
28:44d'expérience.
28:44Gade Amard,
28:45le directeur de la distribution
28:46pour l'Europe de l'Ouest
28:47de Natixis IM.
28:54On poursuit cette édition spéciale
29:00de Smart Bourse
29:01depuis le Midsommar
29:02du patrimoine organisé
29:04par la CNCGP
29:05à la Maison de la Chimie.
29:06A mes côtés désormais,
29:08Stéphane Déo,
29:09gérant senior
29:09chez Eleva Capital.
29:11Bonjour Stéphane.
29:11Bonjour Grégoire.
29:12Merci d'être avec nous.
29:14On se voit régulièrement
29:14dans Smart Bourse,
29:15dans l'émission.
29:16Stéphane,
29:17je voulais qu'on essaye
29:17de prendre un peu
29:18de hauteur avec vous.
29:20Alors vous gérez
29:20une stratégie globale macro
29:21comme on dit,
29:22c'est ça ?
29:22Oui, c'est ça.
29:22C'est un multi-actif
29:24et global.
29:25Comment on réfléchit
29:27aux déterminants de marché
29:28en essayant de sortir
29:29un peu du bruit quotidien
29:31du marché ?
29:33C'est-à-dire,
29:33qu'est-ce qui va faire
29:34la dynamique des marchés globaux ?
29:37Vous êtes multi-classe d'actifs.
29:39Alors sur des horizons,
29:41à vous de les définir
29:42de quelques mois,
29:43quelques trimestres,
29:44peut-être 12, 18 mois,
29:45même si on ose être
29:46un peu ambitieux, Stéphane.
29:48C'est long tout ça.
29:48C'est ce qui va conduire
29:50la dynamique des marchés
29:51selon vous au cours
29:53de la prochaine année
29:56pour dire les choses.
29:56Si on prend un tout petit peu
29:57de recul,
29:59je pense qu'il y a
30:00deux éléments
30:01qui me semblent très importants.
30:03D'abord,
30:04en allocation d'actifs,
30:05donc on arbitre
30:05entre les actions,
30:07les taux,
30:07le crédit, etc.
30:09Ce genre de fonds
30:11est un petit peu traumatisé
30:12parce qu'en 2022,
30:14on a eu un rebond
30:15de l'inflation,
30:16les taux ont monté.
30:16Donc la poche taux
30:18a perdu énormément
30:19et en même temps,
30:20les actions ont baissé.
30:21Donc l'idée,
30:22c'est que votre poche taux
30:23doit compenser les actions.
30:24Là, vous vous êtes fait,
30:26vous avez pris des claques.
30:27Ça ne fonctionne plus.
30:28Ça n'a pas fonctionné
30:29du tout, du tout.
30:31Pourquoi ?
30:32Pendant les 20 ans
30:33qui avaient précédé,
30:34ça avait très bien fonctionné.
30:35En fait,
30:36il y a une constante
30:37qui est assez forte
30:38qui est que
30:38quand vous avez
30:39une inflation très importante,
30:41cet arbitrage
30:42entre actions et taux
30:43ne fonctionne pas.
30:44on l'a vu avant l'an 2000.
30:46Si vous regardez
30:46la décennie de 1990,
30:50si vous regardez
30:50la période 2020-2023,
30:54ça ne marche pas.
30:55Quand on est
30:55en inflation basse,
30:57par contre,
30:57là, ça fonctionne.
30:58Pourquoi ?
30:59Parce que quand votre
31:00inflation est basse,
31:01les chocs,
31:02c'est surtout
31:02des chocs de croissance.
31:04Donc plus de croissance,
31:05c'est des taux qui montent.
31:05Vous perdez sur les taux,
31:07mais vous gagnez
31:08sur les actions.
31:08Et vice versa,
31:09quand vous avez une récession...
31:10Donc là, ça marche.
31:11Je pense que le point important,
31:13c'est qu'on est sorti
31:14de cette phase
31:15d'inflation importante.
31:17En gros,
31:17le point d'inflexion,
31:18il est quand vous êtes
31:19au-dessus de 3% d'inflation.
31:20Si on revient
31:21sur quelque chose
31:22de raisonnable,
31:23c'est-à-dire
31:23l'inflation à 2,3,
31:24ce genre de fonds
31:26redevient pertinent.
31:27D'accord.
31:28L'arbitrage taux,
31:29actions, change.
31:30Et ça, c'est vraiment
31:31quelque chose
31:31de fondamental
31:32parce que ça permet
31:33de gérer...
31:35On retrouve une assise.
31:36Voilà.
31:37Vous avez vraiment
31:37une assurance
31:38qui ne se casse pas
31:39la figure
31:40quand vous en avez besoin.
31:41C'est une assurance
31:41qui vraiment vous assure.
31:43Donc ça,
31:43c'est un premier point
31:44qui est vraiment structurel,
31:46qui est très, très important,
31:47je pense.
31:48Et vous êtes convaincu
31:49que oui,
31:49on peut rester
31:50dans un régime d'inflation
31:513% autour
31:53qui conviendrait
31:53à tout le monde ?
31:54Je pense, oui.
31:55Oui, oui, je pense.
31:56Je pense que ce qu'on a vu
31:57pendant les 2, 3 années
31:59qui ont suivi le Covid,
32:01c'est vraiment
32:02quelque chose
32:02d'exceptionnel.
32:03Et d'ailleurs,
32:04il y a eu tout ce débat
32:05sur l'inflation transitoire
32:07ou pas.
32:07Bon, je n'y reviens pas.
32:09Tout est transitoire.
32:10Il suffit de...
32:11Elle a fini par être transitoire.
32:12Voilà.
32:13En tout cas,
32:13l'inflation à 10%
32:14a été transitoire.
32:15Ce qui n'est pas transitoire,
32:16c'est le débat
32:17sur le transitoire
32:18par contre,
32:18du 8 qui lui perdure.
32:20Mais on a bien vu
32:22que c'est monté très fort
32:23parce qu'on est quand même
32:24arrivé à 10% d'inflation.
32:26Vous m'auriez dit
32:26en 2020,
32:2710% d'inflation,
32:28je vous aurais rayonnée.
32:29Deux ans plus tard,
32:30on est quand même redescendu
32:31à des niveaux inférieurs à 2
32:33sur les derniers chiffres
32:34de la BCE.
32:35Donc ça,
32:36convaincu,
32:37jamais.
32:38Mais je pense que oui,
32:39effectivement,
32:40il y a des fortes chances
32:40pour qu'on soit
32:41sur une inflation
32:42qui ne dépasse pas
32:43les 2-3%.
32:44Pour l'anecdote,
32:46si vous regardez
32:46l'inflation en Europe
32:47depuis le début
32:49de la zone euro,
32:50c'est-à-dire depuis
32:50le 1er janvier 1999,
32:53en moyenne,
32:53la BCE a fait
32:542,13% d'inflation.
32:56Excellent.
32:57On n'est pas loin
32:57de l'objectif.
32:58Ah oui.
32:59On disait avant
33:01proche mais inférieure.
33:02Oui.
33:03Mais j'allais dire,
33:04après ce qu'on a traversé,
33:04ils ont rattrapé.
33:052,13% en moyenne
33:07depuis 25 ans,
33:08c'est pas mal quand même.
33:09On tape beaucoup
33:10sur la BCE.
33:10À mettre au crédit
33:11de la BCE alors.
33:12On tape beaucoup
33:12sur la BCE.
33:14En fait,
33:14ils ont quand même
33:15quelques réussites aussi.
33:17Donc,
33:17premier point clé,
33:18retour de cet équilibre
33:1960-40,
33:20on l'appelle comme on veut,
33:2150-50,
33:21mais ça redevient
33:23une solution pertinente.
33:25Oui.
33:26Le deuxième point,
33:27c'est tout ce débat
33:28sur l'exceptionnalisme
33:30américain.
33:31Pour être honnête,
33:33sur les 10 dernières années,
33:34c'était simple.
33:35Vous surpenderiez
33:36les Etats-Unis,
33:38vous partiez à la pêche
33:39et vous reveniez,
33:40vous aviez fait
33:40une très belle performance.
33:42C'était un no-brainer.
33:43Pas besoin de réfléchir.
33:44En français,
33:45on disait,
33:45voilà.
33:46Je pense que la situation
33:47est beaucoup plus compliquée
33:48maintenant.
33:49Et on l'a vu depuis
33:51le début de l'année,
33:51l'Europe a beaucoup mieux
33:53performé.
33:54Il y a un vrai sujet
33:55sur la trajectoire
33:57des Etats-Unis.
33:59Et moi,
33:59je le vois.
34:00Alors nous,
34:00on est un fonds
34:02très agile,
34:03relativement petit
34:04à l'échelle des marchés.
34:06Mais quand on regarde
34:06les gros mammouths,
34:08les fonds de pension
34:09canadiens,
34:10les fonds souverains
34:11du Moyen-Orient,
34:13les fonds de pension
34:13australiens,
34:14il y a une vraie question
34:15sur l'allocation
34:17aux Etats-Unis.
34:18Vous avez 70%
34:19du MSCI World
34:20qui est aux Etats-Unis.
34:23Les gens ont fait
34:23le même raisonnement
34:24que je viens de faire.
34:25On surpondère les Etats-Unis.
34:27Donc tous ces fonds
34:28ont,
34:29alors je n'ai pas le détail
34:30de tous les fonds,
34:31mais ont une part
34:33de leur investissement
34:33aux Etats-Unis
34:34qui est absolument monstrueuse.
34:36Et ça,
34:36ça s'est amené
34:37à baisser petit à petit.
34:39C'est une pure question
34:40de gestion du risque ?
34:41Oui, je pense.
34:42C'est ça ?
34:42C'est du risk management ?
34:43Voilà.
34:44Alors après,
34:44il faut faire attention
34:45à ne pas verser
34:47dans l'excès inverse.
34:49Je ne veux pas
34:51vous bombarder de chiffres,
34:52mais le ROE,
34:53c'est-à-dire la rentabilité
34:54des fonds propres
34:55aux Etats-Unis,
34:56c'est 19%.
34:57Il distribue à peu près
34:5870% des bénéfices,
35:00donc vous êtes assis
35:00sur du 14%.
35:02En Europe, c'est 9%.
35:04Au Japon, c'est 5%.
35:05Donc si vous sous-pondérez
35:07les Etats-Unis,
35:09vous sous-pondérez
35:10un portage
35:11qui est important.
35:12Donc il faut faire attention
35:13à ne pas verser
35:15dans l'excès inverse,
35:16c'est-à-dire les Etats-Unis,
35:17c'est fini,
35:17ils sont en faillite.
35:18Ce n'est pas le misérabilisme,
35:19on ne passe pas
35:20de l'exceptionnalisme
35:21au misérabilisme américain.
35:22Comme souvent sur les marchés,
35:24la question c'est
35:24où est-ce qu'on met le curseur.
35:25Et là, sur les Etats-Unis,
35:27on a mis le curseur
35:28pendant la dernière décennie
35:29très très très très haut.
35:31Je pense qu'il va y avoir
35:32un retour de balancier.
35:34Il faut faire attention
35:34à ne pas être pêché
35:36par excès de pessimisme non plus.
35:38Mais vous dites
35:39les mouvements de capitaux,
35:40des détenteurs d'actifs,
35:42on ne les a pas encore vus en fait.
35:43Et ça,
35:44alors ce qu'on voit
35:45de plus en plus,
35:46c'est que les capitaux
35:47qui rentrent
35:47ne sont plus investis
35:48aux Etats-Unis,
35:49mais ailleurs.
35:49Le nouveau flux déjà
35:50ne va plus autant
35:51qu'avant sur le dollar.
35:52Par contre,
35:53pour revenir sur ces mammouths
35:54qui gèrent des milliers
35:56de milliards,
35:57c'est très très difficile
35:58de rebalancer le portefeuille
36:00du jour au lendemain.
36:00Donc ça va se faire
36:01de manière graduelle.
36:02Mais ça,
36:02je trouve intéressant
36:03parce que ça veut dire
36:04que la location régionale
36:06devient très importante.
36:09C'est-à-dire,
36:09il faut être au bon endroit
36:10au bon moment.
36:11L'année dernière,
36:13il fallait avoir des Etats-Unis.
36:15Ils sont devenus
36:15abominablement chers
36:17vis-à-vis de l'Europe
36:18à la fin de l'année.
36:19Pour être honnête,
36:21je ne m'attendais pas
36:21à toute l'épitrerie de Trump,
36:23mais pour être honnête,
36:25on est passé surpondérés
36:26à l'Europe
36:27pour des questions
36:27de valorisation.
36:29On a forcé le trait
36:30quand Trump a commencé
36:31à sortir
36:31toutes ces merveilleuses idées,
36:35les tableaux, etc.
36:37Mais on voit bien
36:38qu'on peut très bien
36:40avoir une phase
36:41de surperformance
36:41de l'Europe
36:42qui perdure encore
36:43un certain temps.
36:44Donc l'agilité régionale,
36:46je trouve,
36:47devient beaucoup plus pertinente
36:49qu'elle a été
36:50pendant la dernière décennie
36:51où, une fois de plus,
36:52vous étiez
36:53sous-pondérés
36:54aux Etats-Unis,
36:56vous étiez quasiment sûr
36:57de gagner
36:58à tous les coups.
37:00Qu'est-ce qui crée
37:01cette défiance ?
37:02C'est-à-dire que,
37:02bon,
37:03il y a un surexceptionnalisme
37:05américain
37:05qu'on corrige un petit peu,
37:07le cycle,
37:07la conjoncture,
37:08le ralentissement
37:09de l'économie américaine
37:10qu'on attend
37:10aide peut-être
37:11à ça.
37:12derrière ça,
37:13qu'est-ce qui justifie
37:14la défiance
37:15au moins intellectuelle
37:16dont on discute
37:17aujourd'hui,
37:19Stéphane ?
37:19C'est un problème
37:20de gouvernance ?
37:21C'est un problème
37:21de casting avant tout ?
37:22C'est-à-dire que c'est
37:23l'épisode Trump
37:24qui crée cette défiance
37:26vis-à-vis du dollar ?
37:28Oui, je pense.
37:29Alors, l'épisode Trump,
37:30il y a une grande question
37:31à laquelle je ne sais pas répondre.
37:32Est-ce que c'est une aberration ?
37:34Il se trouve qu'il y a
37:34un personnage comme ça ?
37:36Ou est-ce que le successeur
37:37et le successeur du successeur
37:38s'inscriront également
37:39dans cette veine-là ?
37:40Et ça, je ne sais pas.
37:42Mais je vais juste
37:43vous donner un exemple.
37:44Obama avait négocié
37:45un traité de commerce
37:47avec les pays du Pacifique.
37:50Ça a duré, je crois,
37:52cinq ans, six ans,
37:53la négociation.
37:54Le contrat est...
37:55Enfin, pardon.
37:56L'accord est signé.
37:57Trump, un, arrive.
37:59Un mois après,
38:00il a tout abroché.
38:02Trump perd les élections.
38:04Vous avez Biden qui revient.
38:06Les pays n'ont même pas
38:07commencé à renégocier.
38:08Ça ne sert à rien.
38:09Si vous n'allez pas
38:10vous remettre à renégocier
38:11pendant cinq ans
38:12avec le risque
38:13d'avoir Trump 2
38:14qui en plus est matérialisé,
38:15donc vous avez cassé quelque chose.
38:17Il y a vraiment
38:18une question de confiance
38:19de long terme
38:20qui est cassée.
38:22Et ça,
38:23autant casser la confiance,
38:24ça se fait très vite.
38:26La réparer, c'est facile.
38:28Ce n'est pas le terme,
38:29mais la réparer,
38:30c'est plus longtemps.
38:31Donc je pense qu'il y a vraiment
38:31eu un point d'inflexion
38:33et quelque chose
38:34d'intéressant.
38:35Si maintenant,
38:36je regarde avec le petit bout
38:37de la Lauriente
38:37de personnes comme moi
38:41qui ont le nez
38:42sur leur écran
38:42blueberg toute la journée.
38:44C'est le job.
38:45Oui, c'est mon job.
38:47La corrélation
38:47entre le VIX
38:48et le dollar
38:49est négative.
38:50Alors,
38:50qu'est-ce que ça veut dire
38:51ce jargon ?
38:51Le VIX,
38:52vous savez,
38:52c'est l'indice de volatilité,
38:53l'indice de peur.
38:55Quand le VIX augmente,
38:56c'est que les marchés
38:56ont peur.
38:57Normalement,
38:58tout le monde achète du dollar.
38:59Refuge sur le dollar.
39:00Refuge sur le dollar.
39:01Là, tout le monde vend du dollar.
39:03Alors,
39:03je triche
39:04parce que c'est juste
39:05les dernières semaines,
39:06les derniers mois
39:07où ça s'est passé comme ça.
39:08Mais ça,
39:09c'est vraiment un symptôme
39:10fort.
39:11J'entends.
39:11C'est un signe fait.
39:12Oui, oui, oui.
39:12Mais c'est vraiment un symptôme
39:14que...
39:16C'est une mécanique
39:16qui dit quelque chose.
39:18Le réflexe pavlovien
39:19des marchés
39:20de dire
39:20le refuge,
39:21c'est le dollar,
39:22a disparu.
39:22Ça durera ce que ça durera.
39:24Mais il y a vraiment
39:24quelque chose qui se passe.
39:26En sous-jacent,
39:26il y a la question
39:27des déficits aussi,
39:29Stéphane.
39:29Alors,
39:29qui participe peut-être
39:30quand on parle des États-Unis
39:32à la défiance
39:32vis-à-vis du dollar.
39:34Pour le coup,
39:35on ne peut pas tout mettre
39:35sur le dos de Donald Trump.
39:37Le niveau de déficit,
39:396-7%,
39:40il a existé avant Trump.
39:44La question,
39:45c'est qu'on n'en sort pas.
39:46Ou en tout cas,
39:47il n'y a pas de visibilité
39:49sur une sortie
39:50vers une consolidation
39:52des finances publiques
39:53ou une meilleure orthodoxie
39:55budgétaire côté américain.
39:58Est-ce que le marché
39:58a trouvé le bon prix
39:59par rapport
40:00à ce niveau de déficit,
40:01semble-t-il,
40:02qui est amené à durer
40:03pour la première puissance
40:04économique mondiale ?
40:06Alors,
40:07le premier point,
40:08juste,
40:09je voudrais faire
40:09un petit retour historique.
40:10en 1993,
40:13le déficit américain,
40:14c'est 7%.
40:15D'accord.
40:17Quand Clinton quitte
40:19le pouvoir en 2001,
40:21le déficit américain
40:22avait été résorbé.
40:23En fait,
40:24il y avait un petit surplus.
40:25Si vous regardez
40:26les mesures fiscales
40:27qui ont été prises,
40:28budgétaires,
40:29c'est à peu près
40:301,5%.
40:30Donc,
40:31on est passé de 7 à 0
40:32avec 1,5% d'effort.
40:34Vous allez me dire,
40:34c'est quoi ce miracle ?
40:35Le miracle,
40:36c'est la croissance,
40:36la productivité.
40:38Bien sûr.
40:39Donc,
40:40le pire est jamais certain.
40:42Si l'intelligence artificielle
40:44crée vraiment
40:44un choc de productivité
40:45et de croissance,
40:47on peut se retrouver
40:48avec la même histoire
40:49que les années 90.
40:50Alors,
40:50évidemment,
40:52il faut faire
40:52du wishful thinking
40:53une fois de plus
40:54pour parler en bon franglais.
40:57Ce n'est pas sûr.
40:58Et ça,
40:58c'est la première réponse.
40:59C'est que le pire
41:00est jamais certain.
41:01Après,
41:04en fait,
41:05j'ai vu Larry Summers
41:06il n'y a pas longtemps.
41:07N'est-ce pas ?
41:08Bonjour à Larry.
41:09Merci.
41:09Bonjour à Larry.
41:10Cher ami.
41:11Et lui,
41:12il fait un calcul
41:13qui est un peu
41:13un calcul d'économiste
41:14de base,
41:16mais qui est le calcul
41:16que je fais.
41:17Il dit,
41:17les taux neutres,
41:18c'est quoi ?
41:18C'est à peu près 2%.
41:19Vous rajoutez 2,5%
41:23plutôt 3% d'inflation.
41:25Donc,
41:25vous êtes à 4,5%.
41:275%.
41:28Et puis,
41:28un petit surplus
41:29pour le risque qu'on prend.
41:31Voilà.
41:31Donc ça,
41:32c'est les taux courts,
41:32mais les taux longs,
41:34c'est 100 BP de plus.
41:35D'accord.
41:35Donc 1% de plus,
41:36il dit 6%.
41:38D'accord.
41:38Et si vous voulez,
41:39je trouve que c'est un petit peu
41:40poussé loin,
41:41mais il y a une autre règle
41:43qui est plus simple
41:44et qu'on appelle la règle d'or
41:45chez les économistes,
41:46c'est qu'il dit,
41:46vos taux doivent être proches
41:48de la croissance nominale.
41:51Pareil,
41:51vous mettez 2% de croissance,
41:522,5% d'inflation,
41:54ce qui est le minimum.
41:55Vous êtes à 4,5% minimum.
41:57Plutôt 5, d'ailleurs,
41:58que 4,5%.
41:59Donc pour moi,
42:00les taux,
42:01s'ils arrivent proches de 5,
42:03ce n'est pas du tout
42:03une aberration.
42:04C'est juste,
42:04on a fait 10 ans
42:06avec des politiques monétaires
42:09extrêmement agressives
42:10qui ont pesé sur la courbe,
42:12qui ont mis des taux
42:13à des niveaux anormalement bas.
42:15Mais si on oublie
42:15ces 10 ans
42:16qui sont anormaux,
42:18exceptionnels,
42:20les forces de marché,
42:21c'est plutôt du 5%
42:22que du 3%
42:23ou du 2%
42:24sur le disant américain,
42:26à mon avis.
42:26Merci beaucoup Stéphane.
42:28Merci pour cet éclairage
42:29de marché
42:30à l'issue
42:31de ce premier semestre
42:32qui aura vu
42:33effectivement naître,
42:34émerger ce questionnement,
42:35on va appeler ça comme ça,
42:36sur l'exceptionnalisme américain
42:38et le poids des actifs
42:41en dollars
42:41dans des allocations stratégiques.
42:43Stéphane Déo.
42:44Merci beaucoup.
42:44Gérant senior
42:45chez Eleva Capital
42:46qui nous a accompagnés
42:47également à l'occasion
42:48de cette édition spéciale
42:50de Smart Bourse
42:51depuis le Midsommar
42:52du patrimoine.
42:56Et on poursuit
43:05cette édition spéciale
43:06de Smart Bourse
43:07depuis cette troisième édition
43:09du Midsommar
43:10du patrimoine
43:10organisé par la CNCGP.
43:12Mon invité
43:12est désormais
43:13Sylvain Goyon,
43:14gérant action
43:15notamment chez
43:16Montpensier Arbevel.
43:18Sylvain, bonjour.
43:19Bonjour Grégoire.
43:19Merci d'être avec nous.
43:21Pour évoquer un peu
43:22les perspectives de marché,
43:23on se retrouve
43:23à mi-parcours
43:24de cette année 2025.
43:26C'est toujours un bon moment
43:26pour prendre le temps
43:28de réfléchir
43:28à ce qui s'est passé
43:29dans la perspective
43:30de ce qui peut se passer
43:31dans les prochains mois
43:32et les prochains trimestres.
43:33Sylvain,
43:33les enseignements du premier semestre
43:35en termes de dynamique
43:36de marché,
43:37on a vu des interrogations
43:38et peut-être même plus
43:39des doutes
43:40se former sur la question
43:43de la dynamique
43:44des actifs américains
43:45dans leur ensemble.
43:46On parle de la dette
43:47obligataire américaine,
43:48on parle des actions américaines,
43:50on parle de la devise américaine.
43:53Est-ce qu'on est simplement
43:53au stade du questionnement
43:54ou est-ce qu'il y a déjà
43:55une réalité derrière
43:57ce qu'on a appelé
43:58ou ce qu'on appelle
43:58la fin de l'exceptionnalisme
44:00américain, Sylvain ?
44:02Alors d'abord,
44:02merci de me recevoir, Grégoire.
44:04Oui, alors il y a quand même
44:05une réalité derrière
44:06tout ce questionnement.
44:07L'exceptionnalisme américain,
44:09c'était véritablement
44:10tout ce qu'on entendait
44:11dans le marché
44:11jusqu'à la fin de l'année dernière.
44:13Et puis on est rentré
44:14dans une zone de giration
44:15assez rapide
44:15avec finalement un Donald Trump
44:18qui a introduit lui-même
44:19ces gérations
44:20avec notamment
44:20beaucoup d'imprédictibilité
44:23au niveau notamment
44:24de tous les droits de douane.
44:26Ça, ça a déjà posé
44:27quand même un certain nombre
44:28de questions.
44:29Et puis également,
44:30finalement,
44:30ce dont on s'est rendu compte,
44:32c'est que tout le discours
44:33qui avait trait justement
44:36à la permanence
44:37de cet exceptionnalisme,
44:38eh bien il tient sur un fil.
44:40Aujourd'hui,
44:41si on regarde historiquement
44:42où on se situe
44:42dans une distribution,
44:44le poids des profits
44:45dans le PIB américain
44:46n'a jamais été aussi élevé.
44:48Donc on a des valorisations
44:49qui tiennent sur un fil.
44:52C'est un questionnement
44:53ou est-ce qu'on est déjà
44:55passé à l'acte ?
44:56Est-ce qu'on a déjà décidé
44:57de se désensibiliser
44:59structurellement
45:00d'une partie
45:01des actifs en dollars
45:03aujourd'hui ?
45:04Comment est-ce que vous regardez
45:05effectivement le positionnement
45:06du marché ?
45:07Peut-être pas facile
45:08dans son ensemble ?
45:10Alors c'est une très bonne question,
45:11Grégoire.
45:12Il y a une forme
45:13de désensibilisation
45:14que l'on retrouve
45:15dans les flux
45:16où on a incontestablement
45:18un mouvement
45:19aujourd'hui
45:20des investisseurs
45:21en faveur de l'Europe.
45:22Alors on pourra revenir
45:23sur les raisons
45:24qui alimentent en fait
45:24ce retour sur l'Europe,
45:26mais de là à penser
45:28qu'on est sur quelque chose
45:28de structurel
45:29ou de permanent,
45:30je pense que...
45:31Trop tôt ?
45:31Oui, c'est quand même
45:32beaucoup trop tôt.
45:33Fort heureusement,
45:33on parle des Etats-Unis,
45:35il y a la puissance
45:35des institutions
45:36qui constitue quand même
45:37un puissant retour
45:38à la moyenne,
45:39mais dans l'intervalle,
45:41il faut vivre avec justement
45:42cette imprévisibilité
45:43dont on parlait précédemment.
45:45Et donc dans ce jeu relatif
45:46des marchés,
45:47dans ce que j'appelle
45:48le concours de beauté
45:49permanent,
45:49oui, on redécouvre l'Europe.
45:51Les investisseurs
45:52redécouvrent l'Europe.
45:53Alors nous,
45:54opérant en France
45:55et en Europe,
45:56on connaît l'Europe,
45:57mais pour des investisseurs
45:58globaux,
45:58c'est une zone
45:59qui retrouve de l'intérêt.
46:00C'est un choix par défaut
46:02ou est-ce qu'on découvre
46:03des forces objectives
46:06européennes
46:07qu'on avait peut-être
46:08un peu oubliées,
46:09Sylvain ?
46:09Alors je serais tenté
46:10de dire un peu les deux,
46:11mon capitaine.
46:12Il y a un peu de défaut
46:13et il y a de la réalité.
46:15Alors nous,
46:16en fait,
46:16la zone européenne,
46:17c'est quoi ?
46:17Depuis des années,
46:18c'est passablement ennuyeux.
46:20En fait,
46:20il ne se passe rien
46:21ou très peu.
46:22On a une croissance
46:22assez molle.
46:23Et bon, voilà.
46:25Et aujourd'hui,
46:25cette mollesse,
46:27cette médiocrité,
46:28cette médiocrité,
46:29d'une certaine façon,
46:29redevient attractive.
46:31Alors,
46:31pour quelles raisons ?
46:32Et c'est là où,
46:33en fait,
46:33on rentre sur des choses
46:33qui sont un peu structurelles
46:34parce que,
46:35pour une fois,
46:35on a de la chance.
46:36On a une combinaison
46:37de facteurs
46:38qui nous aident pas mal.
46:39Le premier d'entre eux,
46:40c'est le plan de relance allemand.
46:41Finalement,
46:42ce changement politique,
46:43cette volonté,
46:44pour une fois,
46:44de l'Allemagne
46:45d'être peut-être
46:45un peu moins économe
46:47de ses deniers
46:47et donc d'investir
46:49dans ses infrastructures.
46:50Donc ça,
46:50ça va nous aider.
46:51Et l'Allemagne,
46:52évidemment,
46:52étant la première économie
46:53de la zone euro,
46:53on a un effet positif
46:55de ce stimulus budgétaire.
46:57Le deuxième,
46:58malheureusement,
46:59je serais tenté de dire,
46:59c'est la situation géopolitique.
47:01On a une forte mobilisation,
47:03cette fois-ci,
47:03intra-européenne
47:04avec l'émergence
47:05d'une conscience européenne
47:06et des budgets
47:07qui vont être développés
47:08pour cela.
47:09Donc ça aussi,
47:09ça vient contrebalancer
47:10les effets négatifs,
47:11en revanche,
47:11qui sont toujours là,
47:13de la difficulté
47:16du commerce international
47:17et des droits de douane
47:18avec les Etats-Unis.
47:19Mais donc nous,
47:20on offre
47:21un cadre juridique stable,
47:22une croissance prévisible,
47:23et qui peut peut-être même
47:25être tiltée vers le haut
47:26si jamais on a
47:27une résolution heureuse
47:28de cette problématique
47:30avec les Etats-Unis.
47:31Absolument.
47:31Le marché,
47:32à ce stade,
47:33le marché semble être
47:33un peu moins sensible
47:34aux rodomontades
47:35de Donald Trump
47:36sur le front commercial
47:37que ce que ça a pu être
47:38à son arrivée
47:39à la Maison Blanche
47:39et encore pire
47:40au moment de Liberation Day.
47:41Le gros du choc
47:42ou de la menace,
47:43en tout cas,
47:44semble derrière nous.
47:45Alors c'est tout à fait vrai,
47:46d'ailleurs c'est ce qu'on observe
47:47à chaque nouvelle foucade
47:48quand même de Trump.
47:49On a une réaction du marché,
47:51exemple au moment
47:52où on parle en ce moment,
47:53mais cette réaction
47:54est quand même
47:54de plus en plus limitée
47:55en termes d'amplitude,
47:56fort heureusement.
47:57La volatilité est toujours là
47:58mais elle se réduit.
47:58Ce qui signifie que le marché
47:59est en train de tirer
48:00des leçons du passé
48:02et on voit finalement
48:03que c'est le fameux
48:04Art of Deal
48:05mais c'est aussi
48:06le fameux taco
48:06avec finalement
48:08la volonté d'aller de l'avant
48:09mais ensuite
48:10pour faire deux pas en arrière.
48:10De se retirer très très vite.
48:11Exactement.
48:12Donc à la fin des fins,
48:13pas grand chose ne se passe.
48:14Bon.
48:15Les atouts de l'Europe,
48:16revenons-y.
48:17Quels vont être les drivers
48:18notamment des marchés
48:19actions européens ?
48:20Vous avez cité,
48:23competitivité
48:23puisque c'est la terminologie
48:24européenne
48:25avec des plans de relance
48:27d'investissement
48:28en l'occurrence
48:28venant d'Allemagne.
48:30On peut ajouter
48:30peut-être le rôle
48:31de la BCE
48:31qui finalement
48:32a rempli le job
48:35là où on en doutait
48:36encore
48:37il y a peut-être
48:3812-18 mois
48:39du point de vue
48:40des entreprises aussi.
48:41Qu'est-ce qu'on peut dire
48:42des fondamentaux
48:43des entreprises européennes ?
48:45On a eu toute une vague
48:45de publications de résultats
48:47à l'issue du premier trimestre.
48:49Qu'est-ce que ça nous donne
48:49comme indication
48:50en termes de dynamique
48:51bénéficiaire aussi
48:52de nos entreprises en Europe ?
48:53Alors c'est effectivement
48:54la saison de résultats
48:55qui vient de s'achever.
48:56D'ailleurs comme de l'autre côté
48:56de l'Atlantique
48:57a été meilleure qu'attendu.
48:58Un peu moins bonne
48:59en absolu de ce côté-ci
49:00mais néanmoins
49:01quand même meilleure.
49:02Alors je suis obligé
49:03d'une certaine façon
49:04de faire un comparatif
49:05avec les Etats-Unis
49:06pour arriver à positionner cela.
49:07On a plusieurs avantages
49:08pour nous.
49:09Le premier,
49:10finalement,
49:11c'est celui
49:12de la stabilité institutionnelle,
49:14ça c'est vrai,
49:14mais c'est aussi finalement
49:16le fait qu'on a une économie
49:18qui fonctionne bien,
49:19on a une économie
49:20qui est au plein emploi,
49:21qui a réussi son soft landing
49:22d'une certaine façon
49:23alors qu'il est toujours
49:24à réaliser aux Etats-Unis.
49:26Et de la même façon,
49:27les entreprises européennes
49:28bénéficient d'un coût de l'énergie
49:29qui a tendance à baisser,
49:30d'une inflation qui recule.
49:32Et donc au niveau des marges,
49:33c'est plutôt quelque chose
49:33d'assez sain.
49:34Donc on est sur un environnement
49:35qui est plutôt porteur
49:37en relatif.
49:39La dynamique bénéficiaire,
49:40oui c'est un soutien
49:41pour les marchés actions
49:42en Europe.
49:43Oui, avec des...
49:44Ça fait trois ans
49:44qu'on n'a pas eu
49:45de croissance bénéficiaire
49:46en Europe.
49:46C'est pour ça que...
49:48Alors Grégoire,
49:49c'est tout à fait vrai.
49:53Et cette année,
49:53les attentes en termes
49:54de croissance
49:54sont finalement relativement
49:56modestes,
49:56de l'ordre de 3%.
49:58Donc il n'y a pas peut-être
49:59de quoi s'enflammer.
50:00Néanmoins,
50:00ce qui se passe aussi,
50:01c'est que les investisseurs
50:02réagissent à des valorisations
50:03relatives.
50:04Et quand on regarde
50:05aujourd'hui,
50:06alors je suis désolé,
50:07on revient beaucoup
50:07aux Etats-Unis,
50:08mais ça reste le marché
50:09directeur,
50:09donc on est obligé
50:10de se référer à lui.
50:11Le PE des Etats-Unis,
50:1312 mois forward,
50:13comme on dit d'habitude,
50:14c'est 22 fois.
50:15Celui de l'Europe,
50:16on est à 13 fois.
50:17On est sur une dicote,
50:18en fait,
50:18en termes historiques
50:19qui est excessivement élevée
50:21pour des perspectives
50:21de profit qui finalement
50:22sont probablement
50:23sont pas si éloignées
50:24et probablement plus solides
50:27de ce que c'est ici
50:27de l'Atlantique,
50:28ce qui est quand même
50:28assez nouveau.
50:30Et puis avec quelque part,
50:31et là je vais faire
50:32peut-être un chouille
50:32de provocation,
50:34finalement,
50:35un peu d'aide
50:35de Donald Trump,
50:37qui peut nous aider
50:38à optimiser la zone.
50:39Comment ?
50:40Quand on regarde
50:41au niveau du commerce mondial,
50:42quelles sont les barrières
50:43non tarifaires,
50:43comment elles se répartissent
50:44dans le monde,
50:45il se trouve qu'il y a
50:46quand même un point,
50:47Donald Trump,
50:47la zone qui est la plus
50:48ennuyeuse dans ce domaine,
50:50c'est nous,
50:50c'est l'Europe,
50:50avec 22% en volume
50:52des différentes barrières
50:54tarifaires,
50:54contre 16% je crois
50:55pour les Etats-Unis
50:56ou 17% pour la Chine.
50:57Donc si nous,
50:58on diminue nos normes,
51:00ça va nous aider
51:00à croître plus vite,
51:01il aura un point
51:02et c'est d'ailleurs
51:03une des recommandations
51:04de Mario Draghi
51:05dans son fameux rapport.
51:06C'est des barrières
51:07qui sont élevées
51:08face à l'extérieur
51:08mais ce sont aussi
51:09des barrières pour nous
51:10dans le développement
51:11des échanges
51:12et du commerce
51:13intra-zone
51:14en Europe 1.
51:16Voilà,
51:16donc cette dynamique
51:16elle est bien enclenchée
51:17et malheureusement
51:19certains facteurs
51:20permettent de penser
51:21qu'elle est là pour durer
51:22notamment sur le plan géopolitique.
51:23Vous êtes spécialiste
51:24du secteur de la santé,
51:25Sylvain,
51:26vous co-gérez le fonds santé
51:27chez Montpensier Herbevel
51:28avec Olivier Droyer.
51:29Qu'est-ce qu'on peut dire
51:30de ce secteur ?
51:31Alors,
51:31que j'ai toujours vu
51:32comme étant cité
51:33pour ses qualités défensives,
51:35je mets de côté
51:36la partie biotech peut-être
51:37mais quand on regarde
51:38les grands labos pharmaceutiques,
51:40c'est plutôt
51:42de la croissance visible,
51:43c'est l'aspect défensif
51:45et on a l'impression
51:46que ce secteur
51:47n'a pas fait grand-chose
51:49là sur ces derniers mois,
51:50ces derniers trimestres.
51:52Alors,
51:53c'est malheureusement vrai,
51:54c'est une bonne impression.
51:55Le secteur n'a pas fait grand-chose
51:56voire même il a...
51:57Mais est-ce que c'est son rôle
51:58de ne pas faire grand-chose
51:59dans l'environnement
52:00de marché actuel ?
52:00Non,
52:01alors justement
52:01c'est vrai que c'est très surprenant
52:02parce que vous avez fort
52:04justement rappelé
52:04que c'était un secteur défensif
52:06mais on va dire que depuis
52:07son statut de star
52:09fin 2021
52:10avec le Covid,
52:11il ne s'est pas passé grand-chose.
52:12Là,
52:13en ce moment,
52:13je suis désolé de parler
52:14encore de Trump,
52:15mais on n'est pas aidé du tout
52:16par la gouvernance américaine
52:17qui a introduit
52:18énormément de biais
52:20désagréables
52:21sur le secteur
52:22avec,
52:22au choix,
52:24l'arrivée de RFK
52:25qui est...
52:26Robert K.
52:27le fait que l'on vire
52:32par exemple
52:33avant-hier
52:3417 personnes
52:35au niveau de l'AFD
52:35qui sont spécialisées
52:36dans le vaccin,
52:37des restrictions d'exportation
52:38sur un certain nombre
52:39de matériels médicaux.
52:40Et puis là,
52:40la dernière foucade de Trump
52:41qui est le niveau du prix
52:43des médicaments aux Etats-Unis
52:44avec la volonté
52:45de faire passer
52:46un texte de loi
52:47qui permettrait aux Américains
52:48d'avoir des produits
52:49au prix moyen,
52:50européen,
52:51on va dire de l'OCDE.
52:52Donc évidemment,
52:53une forte déflation.
52:54Donc tout ça,
52:55évidemment,
52:56ce n'est pas hyper sympa
52:57en sachant que
52:58c'est le premier marché du monde
52:59et c'est 70%
53:00de la capitalisation mondiale
53:01dans la pharmacie.
53:03Alors nous,
53:03ce qu'on constate
53:04et évidemment,
53:05vous allez me dire
53:05que je prêche pour ma paroisse
53:06mais c'est normal
53:07malgré tout,
53:08c'est qu'actuellement,
53:10le secteur offre
53:10un point d'entrée
53:11qui nous paraît
53:11super intéressant.
53:13Pourquoi ?
53:13Parce que finalement,
53:14sa valorisation
53:15intègre déjà
53:16l'ensemble des mauvaises nouvelles
53:17dont je viens de vous parler
53:18mais de façon très sérieuse.
53:20C'est un secteur
53:21qui a praché le pire.
53:22Ce n'est pas le cas
53:22de tous les secteurs
53:23mais celui-là après c'est pire.
53:24D'ailleurs,
53:24quand on regarde
53:25en fait sur un angle glissant,
53:26la plus mauvaise perf
53:27aux Etats-Unis,
53:27c'est la santé.
53:28Donc ce n'est pas pour rien
53:29et ça dans à peu près
53:29tous ces compartiments,
53:30notamment le service.
53:31Mais tout ça pour vous dire quoi ?
53:33C'est que si on regarde
53:34effectivement
53:34dans les fondamentaux sectoriels,
53:37cette valorisation,
53:38elle n'a pas lieu
53:38de rester aussi basse.
53:40On avait 50% de primes
53:41de PE en fait
53:41sur le secteur
53:42par rapport au MCI monde,
53:44on va dire,
53:45se passait à zéro.
53:46À chaque fois
53:47qu'on est arrivé
53:47sur ce niveau de valorisation,
53:49on a généralement eu
53:50un rebond qui a suivi
53:51et qui a été assez important.
53:53Et pour quelles raisons ?
53:54Parce que les drivers
53:54qu'on connaît bien,
53:55la démographie,
53:56la consommation de soins
53:57avec la population
53:58qui devient plus âgée
54:00restent évidemment importants.
54:02Et surtout,
54:02il y a quelque chose
54:03d'extraordinairement génial
54:04qui est en train
54:05de se passer en ce moment,
54:06c'est la convergence
54:07entre la tech
54:07et l'explosion
54:09de la génération
54:10de données biologiques.
54:12Donc on arrive
54:12à avoir des produits
54:13qui sont à la fois
54:14plus personnalisés,
54:15plus puissants,
54:16efficaces,
54:16donc qui traitent,
54:17et on va dire que la santé,
54:18le but c'est quand même
54:18de changer la vie des gens
54:19et en fait,
54:20on arrive à changer leur vie
54:21de façon tout à fait réelle
54:23en améliorant finalement
54:25l'espérance de vie
54:26en réduisant les maladies.
54:27Donc ça,
54:27c'est tout à fait vrai.
54:28Et avec finalement aussi
54:30peut-être le secteur
54:30qui incorpore le plus
54:32tout ce qui est
54:32intelligence artificielle,
54:34tout ce qui est
54:34et sans que ça se voit
54:36d'une certaine façon.
54:36Le marché ne l'a pas réalisé encore.
54:39En tout cas,
54:39ce n'est pas dans les prix
54:40du secteur.
54:41Alors que vous le dites
54:42et c'est vrai que moi,
54:42les discussions que je peux avoir,
54:44quand je demande
54:44où est-ce qu'on va avoir
54:45les usages,
54:46les premiers usages
54:47les plus révolutionnaires
54:49de l'IA
54:50ou des nouveaux outils
54:51d'intelligence artificielle,
54:53la santé,
54:54la médecine,
54:55le diagnostic,
54:56la prédiction,
54:57c'est le premier secteur
54:59qu'on me cite généralement.
55:00Et je n'ai pas du tout
55:01l'impression que quand on gère,
55:02on se dit,
55:03si je veux jouer l'IA
55:04de manière un peu dérivée,
55:05tiens,
55:05je vais aller sur la santé.
55:06Ce n'est pas naturel encore.
55:07Ce n'est pas naturel du tout.
55:09Et c'est d'ailleurs
55:10très intéressant
55:10que vous preniez l'exemple
55:11de cette volonté
55:13de ne pas utiliser la santé
55:14pour jouer cela.
55:15car d'une certaine façon,
55:17la tech a joué ce rôle
55:18de secteur super défensif
55:20à la place de la santé.
55:22Et ça,
55:22c'est assez troublant.
55:24Alors,
55:24même que,
55:25je donne juste un exemple
55:26d'une boîte
55:26que tout le monde connaît,
55:27les laboratoires Roche,
55:28par exemple,
55:28en Suisse,
55:30ils dépensent
55:303 milliards de francs suisses
55:31par an
55:32sur ces thématiques
55:33d'intelligence artificielle
55:33et d'informatique,
55:34mais dédiées donc
55:35à la santé,
55:35à la description de molécules.
55:37Et c'est beaucoup.
55:37Je me rends compte
55:38parce que 3 milliards,
55:38ça ne peut rien dire.
55:39même pour une boîte
55:41de la taille de Roche,
55:42c'est beaucoup.
55:44Donc,
55:44tout ça,
55:45le secteur n'a pas attendu
55:47que ça devienne un buzz
55:48pour l'intégrer.
55:49Vous avez cité
55:50à peu près tous les domaines.
55:51Tous les domaines
55:51sont concernés.
55:52Que ce soit le diagnostic,
55:53que ce soit la radiothérapie,
55:54que ce soit la définition
55:55de médicaments,
55:56que ce soit même les services.
55:58Ils ne s'en sont pas
55:58assez vantés ?
55:59Non.
56:00D'une certaine façon,
56:01non.
56:01C'est tout à fait vrai.
56:02Et donc,
56:03on le voit en fait.
56:05D'ailleurs,
56:05on commence à recevoir
56:06quand on recevra
56:07certains analystes,
56:09un analyste par exemple MedTech
56:10qui va être accompagné
56:11d'un analyste spécialiste
56:12dans le software.
56:13Donc,
56:13on a cette convergence
56:14qui est tout à fait...
56:15L'hybridation est en train
56:16de se faire.
56:16L'hybridation est tout à fait
56:17et d'exerce,
56:17qui est un terme
56:18tout à fait approprié
56:20pour parler de ce domaine.
56:21Merci beaucoup Sylvain.
56:22Merci d'être venu nous éclairer
56:23sur ces perspectives
56:25d'investissement
56:26et cet environnement de marché
56:27avec ce focus
56:28sur le secteur de la santé
56:28qui est un de vos domaines
56:30d'expertise.
56:30Sylvain Goyon,
56:31gérant chez Montpensier
56:32Arbevel avec nous
56:34depuis cette troisième édition
56:36du Midsommar du patrimoine.

Recommandations