00:00Direction le Tarn où avait lieu, on en parlait hier, cette Turboteuf.
00:08Turboteuf c'est quoi ? C'était le nom de l'événement organisé par les opposants à l'autoroute A69.
00:13La préfecture du Tarn craignait des débordements, des affrontements.
00:16Et bien finalement il y en a bien eu, ça s'est passé comme prévu malheureusement.
00:21On en parle avec notre invité, on est avec tout de suite Bernard Carayon qui est avec nous.
00:26Le maire d'hiver droite de la ville de Lavore.
00:28Alors à quelques kilomètres de cette Turboteuf.
00:30Bonjour Bernard Carayon.
00:32Bonjour.
00:32A quelques kilomètres de ce qui s'est passé hier, des affrontements, des jets de pierre sur les CRS notamment,
00:39qui ont répondu avec des gaz lacrymogènes.
00:42Vous commencez à vous habituer ou pas à cette ambiance sur place ?
00:46Est-ce qu'on peut s'habituer à la violence et à la stupidité ou l'agressivité de ces gens ?
00:52Chaque fois qu'ils manifestent contre l'autoroute, à chaque fois ça dégénère.
00:56Là, depuis 48 heures, il y a 200 ou 300 black blocks, c'est-à-dire des gars qui sont venus pour passer un bon week-end,
01:05c'est-à-dire taper sur des gendarmes ou sur des policiers.
01:09S'ils ne le font pas, ils ne passent pas un bon week-end.
01:10Et puis, il y a une cinquantaine de fichiers, c'est-à-dire des gens qui appartiennent à ce qu'on appelle la mouvance ultra-radicale d'extrême-gauche,
01:20mais qui sont soutenus, il faut dire des choses telles qu'elles sont, par la France insoumise et par les écologistes.
01:26Vous avez ceux qui pratiquent la violence en direct et puis ceux qui la couvrent en disant,
01:32finalement, cette violence, elle est parfaitement légitime parce qu'elle répond à la violence de l'État,
01:36parce que comme l'autoroute est illégale, on peut faire des choses illégales.
01:39Ben non, d'abord, l'autoroute, elle n'est pas illégale et ensuite, la violence est interdite dans un pays démocratique.
01:46Pour l'instant, l'autoroute n'est pas illégale, jusqu'à preuve du contraire, on attend une décision de justice définitive.
01:52Ça, c'est vrai.
01:52Quoi qu'il en soit, le chantier a repris.
01:54Il y a une chose qui frappe Bernard Carayon, qu'on soit pour ou contre l'autoroute à 69,
01:59et heureusement que tout le monde n'est pas violent dans cette histoire, quels que soient les deux camps d'ailleurs,
02:02c'est l'impuissance de l'État.
02:04C'est-à-dire qu'on sait qu'une manifestation aura lieu, on sait qu'elle est interdite.
02:09Malgré tout, elle a lieu, malgré tout, elle dégénère
02:11et on est obligé d'envoyer des centaines et des centaines de CRS et de gendarmes mobiles pour limiter la casse.
02:17C'est exact.
02:19C'est exact, mais c'est vrai aussi qu'il y a une montée de la violence et de la criminalité dans notre pays.
02:25Elle a explosé depuis une dizaine d'années.
02:27La réponse de l'État, c'est une réponse de briquet de broc.
02:32Là, l'État a encerclé en quelque sorte les manifestants,
02:38donc a contenu la violence dans un espace privé, celui du château de Mont-Ascopon.
02:45Mais dans notre société, la violence explose sans que l'État a porté réponse.
02:48C'est parce que la justice n'est pas dissuasive.
02:50Quand des gamins de 12 ans, 13 ans, 14 ans lancent des pierres sur des policiers, font le souffle pour des trafiquants de drogue, etc.,
03:01ils ne craignent rien.
03:02Qu'est-ce que vous voulez qu'ils craignent ?
03:04On est dans une société d'impunité totale.
03:07Moi, il y a quelques semaines, j'ai convoqué quatre gamins qui avaient cassé des vestiaires près d'un terrain de rugby pendant le déjeuner.
03:21J'ai convoqué les gamins avec les parents et puis je les ai fait payer.
03:25Et là, si vous voulez, la réponse, elle est plus pragmatique, elle est directe.
03:31C'est là que les parents passent à la caisse et ils font réfléchir à leurs gamins.
03:37Et en plus, les parents m'ont remercié.
03:41Mais ce genre de réponse, c'est quoi ?
03:46C'est la politique de d'Antonière, quoi.
03:48On fait du coups humain.
03:49Vous ne pouvez pas faire ça dans la banlieue toulousaine, dans la banlieue parisienne ou à Marseille.
03:56Ce n'est pas possible.
03:57Un mot pour rappeler aussi qu'il y a eu des actes de violence, même si c'est moins spectaculaire,
04:02parce que moins nombreux n'ont pas dans des manifestations,
04:03il y a eu des actes de violence venant de certains partisans de l'autoroute A69 visant des opposants.
04:08On a pu voir parfois des usages de cocktails Molotov.
04:11C'est arrivé aussi Bernard Carayon.
04:13Et j'imagine que vous dénoncez la violence, quel que soit le camp.
04:17Évidemment.
04:17Enfin, écoutez, d'abord, je suis avocat, je suis juriste, je vais enseigner le droit,
04:21et je suis maire depuis 30 ans, donc je ne peux pas défendre une action de violence, quelle qu'elle soit.
04:28La seule violence qui soit légitime en démocratie, c'est celle de l'État.
04:31C'est la théorie de Max Weber, le fondateur de la sociologie moderne.
04:35Bon, ça veut dire que l'État peut répondre par la force à une action de délinquance ou de criminalité.
04:43Mais c'est la seule violence qui puisse être acceptable dans un pays démocratique.
04:47Voilà, donc je condamne évidemment toutes les formes de violences.
04:50Et celle que vous évoquez relève vraiment de la couillonnade que je dénonce totalement.
04:56Oui, écoutez, le message sera passé.
04:58On est sur Sud Radio, parlons vrai.
05:00Merci beaucoup Bernard Carayon, maire d'Hiver Droite.
