Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • hier
En France, 130 000 divorces sont prononcés chaque année. C'est deux fois plus qu'il y a quarante ans. Les chiffres montrent qu'un mariage sur trois se termine par une séparation. Petit à petit, le divorce est devenu un business, avec son salon et ses avocats spécialisés. Dans 55% des cas, les divorces se font par «consentement mutuel», une procédure amiable, rapide et peu chère. Dans les autres cas, la rupture est conflictuelle. L'affrontement devant les tribunaux dure parfois des années, autour de la garde des enfants, d'une plus grosse pension ou d'une meilleure prestation compensatoire. Face à leur ancien conjoint, certains sont prêts à tout : espionnage téléphonique, piratage de mails et de SMS, faux témoignages, accusations de violence, voire de pédophilie. Plusieurs anciens couples témoignent.

Catégorie

Personnes
Transcription
00:00Donc ça va, t'as pas trop d'appréhension ? Non, ça va, c'est bien, c'est bien, je suis toujours aussi cool, donc on verra, on verra après.
00:17Ils n'en ont pas l'air comme ça, mais aujourd'hui, après 35 ans de mariage, Alain et Chantal vont divorcer, comme un couple marié sur trois en France.
00:30Bonjour, madame. Donc la convocation. Et vous attendez à gauche, derrière les ascenseurs. Il y a déjà du monde, on sait si on vous appelle.
00:41D'accord, ok. D'accord, merci. C'est Chantal qui a voulu ce divorce, car elle a rencontré un autre homme. Alain a fini par accepter, mais c'est malgré tout une épreuve pour ce couple d'employés.
00:53C'est moi qui ai voulu la séparation, mais je pense qu'Alain a compris que... C'était comme ça.
01:10Ça va aller, hein. D'accord.
01:12Alain et Chantal ont opté pour une nouvelle procédure lancée en 2005, le divorce par consentement mutuel.
01:24Bonjour, monsieur. Vous allez bien ? Oui.
01:26Tout s'est bien passé ? Oui.
01:28Pour régler leur divorce, ils ont choisi la même avocate.
01:31Bon. Vous êtes prêts ? Prêts, on est prêts.
01:34On n'a aucune modification à prévoir ? Non, non.
01:37Bon, on va essayer de passer rapidement. D'accord ?
01:39Le magistrat est prêt. Nous allons y aller. D'accord, ok. Merci.
01:44Le couple a déjà signé une convention qui règle toutes les conséquences financières et matérielles de leur divorce.
01:50Bonjour, madame.
01:51Le dossier, bon là ? Madame, allez-y.
01:53Voilà.
01:54La juge doit simplement vérifier si les époux sont toujours d'accord.
01:57Pardon.
01:59Alors, vous êtes madame Chantal Odette Ginette Vommelac,
02:03mariée le 17 janvier 75 à Marc-Anderone.
02:07Oui.
02:08Est-ce que vous êtes toujours d'accord pour divorcer ?
02:10Tout à fait, oui.
02:10Vous avez signé une convention qui organise les conséquences de votre divorce.
02:15Est-ce que vous avez eu le temps de lire cette convention avant de la signer ?
02:19Ah oui, tout à fait.
02:20Vous avez 4 enfants, mais qui sont majeurs.
02:22Donc, il n'y a plus aucune disposition à prendre pour eux.
02:26Il y avait un domicile conjugal, mais vous l'avez vendu il y a déjà plusieurs mois.
02:30Donc, aujourd'hui, cette question-là n'est plus à régler.
02:34Asseyez-vous.
02:35C'est au tour de son mari de passer seul devant le juge.
02:38Est-ce que vous êtes toujours d'accord pour divorcer ?
02:40Oui.
02:41Vous avez lu la convention qui organise les conséquences de divorce ?
02:45Oui.
02:46Madame va reprendre l'usage de son nom de jeune fille comme de droit,
02:49et les frais sont partagés par moitié.
02:50Est-ce que vous avez des questions ?
02:52Oui.
02:52Non ?
02:53Non.
02:53Alors, je vais vous demander d'aller chercher, s'il vous plaît, madame et votre avocat.
02:57Est-ce que vous avez des observations à me formuler ?
03:00Non, aucune.
03:01Je prononce le divorce, j'homologue la convention,
03:04vous recevrez le tout par le biais de votre avocat,
03:07qui fera la transcription sur les actes d'état civil.
03:10Voilà.
03:11Donc, pour aujourd'hui, c'est terminé.
03:13Bien.
03:13Vous pouvez y aller.
03:14Merci.
03:14En 10 minutes seulement, le divorce est prononcé.
03:18C'est ça l'idée du consentement mutuel,
03:20c'est que les époux doivent s'être mis d'accord sur l'ensemble des dispositions du divorce,
03:25sur le principe même, évidemment.
03:27Mais aussi sur les conséquences.
03:28Je vous remercie.
03:29Bien.
03:30Merci de vous mettre.
03:30Et puis, bon courage pour l'avenir.
03:32Merci.
03:33Un nouveau départ.
03:35Oui.
03:35On s'inscrit maintenant.
03:36Allez.
03:36Merci beaucoup.
03:37Au revoir.
03:38Au revoir, maître.
03:43Alors, ça y est, ça y est, on est divorcés.
03:46Ça y est.
03:47Ça a été très vite.
03:48Je pensais que c'était beaucoup plus long que ça, quoi.
03:50Chaque année, en France, 130 000 couples divorcent.
03:55Un peu plus d'un sur deux choisit la procédure d'Alain et Chantal, à l'amiable.
04:01Mais dans 45% des cas, c'est beaucoup plus conflictuel.
04:05Pendant des mois, voire des années, mari et femme s'affrontent devant les tribunaux.
04:09Principaux enjeux, l'argent, mais aussi la garde des enfants.
04:14En quête sur le divorce, parfois vécu comme une guerre où tous les coups sont permis.
04:31Paris, 8 heures du matin.
04:33Un café chic du quartier latin.
04:35Oui, ma l'élène, ça va ?
04:36Comme tous les matins, maître Jérôme Boursiquan boit un chocolat au lait et traite les affaires en cours.
04:43Avocats spécialisés en droits de la famille, ils gèrent 150 divorces par an.
04:48Et parfois, les enjeux financiers sont très importants.
04:52Si on parle de cash, si vous voulez, en cash, moi, je suis...
04:56Oublions le parking et la voiture qui est à part.
05:00Je suis à 350 plus 200 000, puisqu'il y a 200 000 d'assurance-vie.
05:06Ça fait 550 000.
05:08Très réputé, maître Boursiquan s'est occupé des divorces de nombreuses célébrités et de milliardaires.
05:13Oui, pour en fait, pour avoir une surface financière plus importante, c'est ça ?
05:17OK.
05:17À son palmarès, il a défendu Nathie, l'ex-femme de Jean-Paul Belmondo, qui souhaitait limiter le droit de visite de l'acteur à sa fille.
05:26Comme tous les avocats, les honoraires de maître Boursiquan sont libres.
05:30Son tarif, jusqu'à 600 euros de l'heure.
05:33Avec lui, tout appel téléphonique est facturé.
05:35Allô ?
05:37Oui, maître Boursiquan.
05:38Oui, bonjour.
05:39Alors expliquez-moi, qu'est-ce qui s'est passé ?
05:41Pardonnez-moi de vous déranger.
05:43Non, mais je vous en prie, attendez, c'est important.
05:44Au téléphone, une cliente en instance de divorce, elle accuse son mari de harcèlement.
05:48En double appel, une autre cliente, elle, vient d'être giflée par son mari.
06:15Il y a des traces ou pas ?
06:21Vous allez au service de police, vous portez plainte.
06:31Maître Boursiquan incite sa cliente à porter plainte pour violence.
06:35Il sait que cela peut accélérer la procédure de divorce.
06:37Il y a un mélange à la fois d'écoute des gens et de stratégie.
06:42Et derrière tout ça, il y a en réalité un troisième niveau qui est que moi, je gère le dossier comme je le souhaite,
06:50même si les clients ne le savent pas, parce qu'au bout du compte, ce que je veux, c'est les divorcés.
06:54Et donc, parfois, à la fin, je cherche à ce qu'ils soient contents.
06:59Et eux ne savent pas forcément les moyens par lesquels j'y arrive.
07:03Maître Boursiquan est rémunéré en fonction du temps passé sur le dossier.
07:08Certains avocats négocient aussi un pourcentage sur les indemnités qu'ils obtiennent.
07:11Avec ses neufs collaboratrices, Maître Boursiquan assure obtenir la pension alimentaire
07:17ou la garde des enfants réclamés par ses clients dans 80% des cas.
07:23En remerciement, il reçoit souvent des cadeaux, comme ce service de luxe.
07:27Ah bah c'est Noël, hein ?
07:31Merci pour tout, je l'ai divorcé il y a deux jours, donc on peut divorcer et être content.
07:37Ah, très beau, je vois ce service, très très beau, très très beau.
07:41C'est une allégorie de Chagall.
07:43C'est une cliente qui a réglé mes honoraires il y a quelques jours.
07:46Donc il m'a déjà fait quelque chose qui est important pour elle.
07:49De combien ?
07:51Des honoraires.
07:51Des fourchettes ?
07:52Non, pas de fourchettes.
07:53Ou en tout cas une fourchette en argent.
07:55Son plus gros dossier lui a rapporté 200 000 euros.
07:58Aujourd'hui, se spécialiser dans le droit de la famille permet à certains avocats de faire fortune.
08:03À l'époque, c'était une sorte de métier du pauvre, je pense.
08:08Parce que c'était considéré comme quelque chose qui n'était pas prestigieux par rapport à des cabinets d'affaires, par exemple.
08:18Et c'est plus prestigieux de faire l'amiable ou est-ce qu'il y a un conflit ?
08:22Non, il n'est plus prestigieux de faire de l'amiable ou du conflit.
08:26Néanmoins, un cabinet prestigieux est un cabinet qui a à la fois de l'amiable et du conflit actuel.
08:31Et en général, c'est plutôt un cabinet qui a du conflit actuel parce qu'on vient le chercher pour régler les difficultés.
08:38Dans quelques jours, Maître Boursican va plaider devant le tribunal l'un des plus gros dossiers de son cabinet.
08:44Un couple d'Américains installés sur la Côte d'Azur qui se disputent un patrimoine de 25 millions d'euros.
08:53Aux Etats-Unis, en cas de divorce, il est fréquent que les tribunaux attribuent la moitié de la fortune du mari à l'épouse.
08:59En 2011, l'acteur Mel Gibson a été condamné à verser 425 millions de dollars à sa femme après 31 ans de mariage.
09:09En 2004, Harrison Ford a fait un chèque de 85 millions de dollars à sa compagne après 24 ans de vie commune.
09:17Pour le couple d'Américains résidant dans le sud de la France, Maître Boursican est l'avocat de la femme, Sharon.
09:22Pour préparer l'audience, elle est venue avec son assistant et un petit cadeau.
09:29Un champagne très cher du Dom Pérignon.
09:34Le mari de Sharon est homme d'affaires, elle est femme au foyer.
09:38En 2011, elle a déjà obtenu que son mari lui verse une pension alimentaire de 28 000 euros par mois.
09:44Cette fois, elle se bat pour que son mari prenne en charge les frais de scolarité de leurs 4 enfants.
09:48« You know I don't like to lose et je veux absolument que cette audience soit gagnée.
09:54Appelez-moi Jennifer, elle va nous faire ça tout de suite. »
09:56Pour le moment, c'est Sharon qui règle l'école privée des enfants, mais elle estime qu'elle n'a pas les moyens de le faire.
10:02« Tenez, je vous montre rapidement. C'est moi qui paie l'école des enfants. C'est 42 000 dollars par an.
10:08À la fin du mois, il ne me reste que 13 000 dollars. Ce n'est pas juste. »
10:14Maître Boursiquan détaille les dépenses de Sharon.
10:17« Il y en a 5. Si je fais multiplier par 5, ça fait 85 000 euros de vacances. Diviser par 12 mois, ça fait à peu près 7 000 euros par mois de vacances. »
10:28Il veut plaider que son budget est trop serré pour régler les frais de scolarité.
10:32« On peut dire que... »
10:34L'avocat veut démontrer que le mari, en revanche, a les moyens de payer.
10:37« Je ne sais même plus pourquoi... »
10:38Pour le prouver, Sharon a fourni tous les relevés bancaires de son époux.
10:42« Voilà, alors regardez. »
10:44Je suis en face d'un homme qui nous dit « Je n'ai pas d'argent et on vit pauvrement. »
10:49Dans les conclusions adverses, il y a marqué « Ils ont une vieille voiture, ils vivent pauvrement. »
10:54Et en réalité, ils n'ont jamais eu un train de vie important.
10:58Moi, je dis en face, je pense que ce n'est pas tout à fait exact.
11:02Je prends les comptes et pendant deux jours, une collaboratrice va se mettre sur les comptes
11:07et va prendre mois par mois combien il dépense par mois.
11:09Mai 2008, 60 000 euros.
11:11Juin 2008, 64 000 euros.
11:14Septembre 2008, 59 000 euros, etc.
11:16J'ai produit, par exemple, alors là, des photos de...
11:20En vacances, sur des yachts somptueux.
11:24Pouvez-vous me dire comment vous avez financé ça ?
11:26Comme tout ça est financé souvent par des comptes offshore, par des sociétés, il ne peut pas répondre.
11:30Donc, je démontre qu'il y a, par exemple, des revenus occultes.
11:33Je montre un train de vie, par exemple.
11:35Et ça, c'est des photos qui ont été données par madame ?
11:37Oui, oui, bien sûr.
11:38Ça, c'est des photos Ritz.
11:40Voilà, j'ai pris une photo devant le Ritz.
11:42Elle avait cette photo devant le Ritz.
11:44Je rappelle au tribunal que monsieur qui propose peut-être 500 euros de pension à ses enfants,
11:49eh bien, le prix du nid au Ritz, c'est entre 1 000 et 3 000 euros.
11:52Tant qu'on n'obtient pas des pièces par fraude ou par violence,
11:56eh bien, vous avez le droit de les produire devant le tribunal.
11:59Des attestations sur l'honneur peuvent aussi être produites devant un tribunal.
12:05Pour discréditer son mari, Sharon a même pensé au témoignage d'une ancienne maîtresse.
12:10Autre chose, sa maîtresse a accepté de me rédiger une attestation.
12:14Ça fait 3 pages.
12:19Ils sont trop forts.
12:20Ils ont retrouvé l'ancienne maîtresse du mari et elle va faire une attestation pour nous.
12:26Il lui paye ses factures, il lui achetait des vêtements.
12:30Là, c'est pas l'adultère qui vous intéresse ?
12:32Non, non, c'est quoi alors ?
12:33C'est montré qu'en réalité, alors qu'il dit qu'il n'arrive pas à payer les écoles,
12:38eh bien, en réalité, par ailleurs, il dépense énormément, et bien au-delà du prix des écoles.
12:42Il faut qu'elle fasse état de choses qu'elle a constatées lors de sa vie avec...
12:48Et notamment le train de vie qui était l'heure et qui, je crois, avoisinait celui de Puff Daddy.
12:54Il vaut que je dépense tout mon argent pour les enfants.
12:57Les écoles hors de prix, la maison.
12:59Aujourd'hui, c'est moi qui paie la maison et l'école pour ses enfants.
13:03Il est en train de penser sur une plage de Seychelles avec une autre femme en ce moment même.
13:07Mais pourquoi il fait ça ?
13:12Il est en colère parce que je lui ai demandé le divorce avant qu'il ne puisse cacher de l'argent.
13:18Moi, j'espère récupérer la moitié à peu près de... à minima de 25 millions d'euros.
13:27Moi, je veux tout. Je veux tout récupérer à cause de la torture qui me fait subir.
13:33Ah, je suis d'accord.
13:33C'est lui qui mérite d'être à la rue, pas moi.
13:35J'ai bossé pendant 18 ans pour élever ses enfants.
13:39C'est à lui de payer l'addition.
13:43Trois jours plus tard, à Aix-en-Provence.
13:46Dans quelques minutes, l'audience concernant le paiement des frais de scolarité des enfants de Sharon va commencer.
13:53Maître Boursiquan briefe sa cliente sur l'attitude à adopter devant le tribunal.
14:03Sharon sait que son mari va l'attaquer.
14:05Qu'est-ce qu'il va dire pendant le procès ?
14:09Il va dire que je dépense énormément d'argent.
14:11Il va dire que j'en dépense pour un petit ami.
14:14Mais ce n'est que des mensonges. Il n'a aucune preuve.
14:16Il n'a aucune preuve.
14:1820 ?
14:19Nous n'avons pas été autorisés à filmer l'audience.
14:23Mais voici une reconstitution fidèle du dialogue entre les deux avocats.
14:30Nous avons dans ce dossier de l'argent par wagon.
14:34Monsieur a vendu sa société en 2007 pour 30 millions de dollars.
14:38Cela veut dire qu'il a sur ses comptes 23 millions d'euros.
14:42Monsieur, en fraude des droits de la communauté, a ouvert un trust pour l'éducation des enfants.
14:47Ce trust, il y a 4 millions de dollars dessus pour les études.
14:51Et le père, aujourd'hui, vient nous dire
14:53« Je ne veux pas payer les écoles des enfants parce que c'est trop cher pour moi ».
14:58Il ne donne aucune réponse sur cette histoire de trust.
15:01Et nous sommes dans cette situation totalement absurde.
15:03De son côté, l'avocate du mari accuse Sharon de réclamer trop d'argent.
15:09Il faut arrêter de prendre monsieur pour une vache à lait ou pour un imbécile.
15:13L'ordonnance de non-conciliation a alloué à madame une pension annuelle de 336 000 euros.
15:19Et elle n'a aucune charge.
15:21A la sortie de l'audience, Sharon est écoeurée.
15:24Ça va ?
15:24Je pense que c'était pas bien.
15:28Mensonge, mensonge, mensonge. C'est un vrai monstre.
15:31Nous tentons d'interroger le mari de Sharon.
15:40Pourquoi c'est la guerre entre vous ?
15:43C'est ça le divorce.
15:44C'est comme ça que le monde fonctionne.
15:46Les gens ne sont pas d'accord.
15:48Je le déteste.
15:50Il ne se soucie que de son argent.
15:51Il ne veut pas m'en laisser la moitié.
15:53Quand on se marie, on n'a rien.
15:54Donc on est plein d'espoir et on veut tout partager.
15:57Et on réfléchit pas.
15:59Mais quand on divorce et qu'il faut partager, là, les choses sont plus difficiles.
16:04Finalement, sans attendre le jugement, le mari de Sharon a fini par céder.
16:08Il a accepté de prendre en charge les frais de scolarité.
16:14Retour à Paris, dans le cabinet de maître Boursicamp.
16:18L'arme la plus redoutable dans un divorce, ce sont les nouvelles technologies.
16:21Devant les tribunaux, l'avocat n'hésite pas à produire des SMS compromettants pour la partie adverse.
16:27Des SMS récupérés par ses clients comme ils le peuvent.
16:30En général, ils font ce qu'on appelle une capture d'écran.
16:33Sur l'iPhone, vous pouvez copier l'écran et le transférer par SMS quelque part d'autre.
16:38Donc moi, j'ai en permanence, j'ai même des gens qui prennent une photocopieuse et qui photocopient le SMS.
16:43On voit le numéro d'où ça a été envoyé et le SMS.
16:45Je l'ai eu dans un dossier il n'y a pas longtemps.
16:47Ma chérie, je rêve de te rejoindre.
16:49Et on voit bien que ça vient du mari qui l'envoie à une personne qui n'est pas son épouse.
16:53Donc c'est manifestement quelqu'un qui a pris ses distances avec l'obligation de fidélité.
16:57L'adultère n'est plus un délit, mais en cas de divorce, il peut être considéré comme une faute.
17:03L'époux trompé peut demander le divorce au tort exclusif de son conjoint.
17:07Et pour prouver l'infidélité, un simple relevé téléphonique peut suffire.
17:12Très souvent, on voit que monsieur nous dit qu'il est tout à fait fidèle.
17:15Mais sur trois pages, j'ai 227 textos chaque fois d'une 30 secondes entre 2h et 4h du matin.
17:29En réalité, dans la réalité, c'est le mari qui va dans la salle de bain.
17:33Il écrit à sa maîtresse et pendant deux heures, il dit là, je t'aime, j'en peux plus.
17:36Elle est à côté, elle ronfle, j'en peux plus de ce vieux tromblon, je rêve de te retrouver.
17:42Et elle lui répond et puis ça échange comme ça.
17:45Bon, et bien là, on me dit, vous n'avez pas la trace du SMS.
17:48Je dis, pas de problème.
17:49Peut-on m'expliquer qu'à l'affaire urgente, il a réglé entre 2h et 4h du matin
17:53pour envoyer 200 textos avec une personne qui est de sexe féminin ?
17:56Les SMS sont reconnus comme preuves de l'adultère depuis 2009
17:59suite à un arrêt de la cour de cassation.
18:02Mais attention, ce type de preuves doit être obtenu sans fraude ni violence.
18:06Pourtant, certains époux n'hésitent pas à utiliser des moyens illégaux.
18:10Sur Internet, on peut trouver toutes sortes de matériel pour espionner son conjoint.
18:15Des caméras cachées, des traceurs GPS
18:17ou encore des logiciels pour pirater une boîte mail ou un téléphone portable.
18:22Un business en plein boom.
18:26En Suisse, nous rencontrons un entrepreneur qui désire rester anonyme
18:30car en France, son commerce est interdit.
18:33Il vend sur Internet un système pour pirater les téléphones portables.
18:37L'idée lui est venue un peu par hasard.
18:40A l'origine, il s'agissait de créer un logiciel
18:43qui protégeait l'utilisateur du vol de son mobile,
18:46qui protégeait les données et le mobile par sa géolocalisation.
18:50Entre-temps, une affaire personnelle a fait que
18:53ma vie a été chamboulée par un divorce
18:56et je suis arrivé à la conclusion
18:59que ça aurait été quelque chose de très utile
19:01que de pouvoir mieux comprendre les raisons
19:04qui motivaient mon ex-épouse.
19:07Son système permet de pirater n'importe quel téléphone dernière génération.
19:12Il suffit d'emprunter discrètement le mobile de son conjoint
19:14et dit télécharger le logiciel.
19:18Ici, j'ai appuyé sur le logiciel
19:20et la première page sur laquelle se trouve l'endroit
19:25où vous rentrez le code pour activer le logiciel.
19:27Donc, il me demande si je suis d'accord de confirmer.
19:31Je confirme et vous allez voir que l'icône
19:33va disparaître.
19:34Le logo du logiciel disparaît.
19:40Aucun moyen de savoir que le téléphone est sous surveillance.
19:44Pourtant, le système est en marche.
19:46Celui qui espionne va recevoir sur son propre téléphone
19:49tous les messages reçus par son conjoint.
19:51Les SMS, à quelle date, à quelle heure,
19:53le contenu du SMS forcément,
19:55les e-mails, donc on va retrouver l'adresse mail,
19:57le contenu des e-mails,
19:58on va retrouver la liste de tous les appels,
20:00donc la durée des appels, la date, l'heure,
20:03s'il s'agit d'un appel entrant ou sortant.
20:05On en voit beaucoup.
20:06Souvent, c'est des gens qui ont des biens
20:09et qui rencontrent un problème de divorce.
20:13Il y a aussi des gens qui ont passé l'étape de la cinquantaine
20:19et qui vivent avec des dames ou des messieurs plus jeunes
20:23et qui s'aperçoivent qu'ils maîtrisent mal leurs relations
20:27et qui ont envie de se rassurer.
20:29Coût du logiciel, 300 euros pour une licence d'un an.
20:33Il suffit d'aller sur Internet pour se le procurer.
20:36En France, son utilisation est interdite.
20:38Pourtant, les clients de cet entrepreneur se comptent par milliers.
20:45Nous en avons rencontré un dans le sud de la France.
20:47Il est artisan.
20:49Frédéric a 50 ans, il est en couple depuis 6 ans
20:52et songe à divorcer.
20:54Il y a un mois, il a remarqué que sa femme était plus distante avec lui
20:57et il a commencé à avoir des soupçons.
21:00Il y a doute, il y a suspicion, de tromperie.
21:04Donc il faut que je sache.
21:06Je suis en train d'essayer de mettre tous les moyens
21:08pour savoir où on en est.
21:11Au début, Frédéric suivait sa femme en voiture,
21:13mais il a eu peur d'être repéré.
21:15Il a alors contacté l'entrepreneur suisse
21:17pour lui acheter son logiciel d'espionnage.
21:19Si elle reçoit un SMS, je reçois le double.
21:25Si elle envoie un SMS, je reçois le double.
21:28Si elle appelle, j'ai un bip me prévenant qu'elle appelle.
21:32Donc je fais son numéro et j'entends toute la discussion.
21:37L'inverse aussi, c'est-à-dire que si elle reçoit un coup de fil,
21:40je rentre dans la discussion et j'entends tout.
21:44Ses doutes se sont confirmés.
21:46En espionnant les communications de sa femme,
21:48il s'est rendu compte qu'elle avait une liaison.
21:50Elle envoyait régulièrement à son amant des SMS
21:53que Frédéric a interceptés.
21:55Pendant le tournage, sa femme l'appelle.
22:14Frédéric va pouvoir nous montrer
22:15à quel point son système est efficace.
22:32Frédéric fait croire à sa femme
22:34qu'il est occupé à son bureau.
22:36Il utilise alors son téléphone espion
22:38pour écouter tous les appels qui suivent.
22:40Au bout du fil, sa femme téléphone à un de ses amis.
23:10Sa femme finit par accrocher,
23:20mais vous allez voir que malgré cela,
23:22Frédéric va pouvoir continuer à l'espionner à distance
23:24grâce à une arme fatale
23:26qu'on appelle l'écoute environnementale.
23:28Son téléphone reste complètement éteint.
23:30Il peut être posé n'importe où.
23:31Et posé sur une table.
23:34Moi, j'appelle son téléphone.
23:35Son téléphone reconnaît mon numéro.
23:37Et il déclenche l'écoute.
23:38Donc, j'entends tout ce qui se passe autour.
23:40En fait, là, on entend trafiquer.
23:42Et dans la voiture, on trafique, quoi.
23:47Vas-y, on compte.
23:48On met le contact.
23:49Tu fais d'arrêter.
23:50Voilà.
23:53Visiblement, sa femme n'est pas seule.
23:55Deux hommes sont venus l'aider.
23:57Frédéric décide de nous montrer
23:58le parking où son épouse est garée.
24:00C'est à droite.
24:05Arrive à l'endroit où il est en panne.
24:07Elle a des amorties.
24:08Elle est ouvert, la victoire.
24:09Ouais, ouais.
24:10On entend ce qui se passe là, quoi.
24:13Ouais.
24:15Attends, vas-y, mais il faut qu'il faut...
24:17Au loin, Frédéric aperçoit sa femme.
24:19Donc là, on m'entend.
24:20Avec elle, son frère et un ami
24:21qui tentent de faire démarrer sa voiture.
24:23Ce jour-là, Frédéric est rassuré.
24:34Sa femme n'a pas contacté son amant.
24:42Avec ça, on est l'homme invisible, en fait.
24:44On s'assoit à la table à côté,
24:45on entend tout, voilà.
24:46Et puis, écoutez tout, voilà, quoi.
24:49Donc, c'est magique.
24:50Mais c'est illégal de faire ça ?
24:52Peut-être.
24:53Peut-être.
24:54Mais c'est ma vie, là.
24:55Je veux tout savoir.
24:55Je veux savoir où je vais dans la vie, quand même.
24:57Je veux savoir où j'en suis.
24:59Pour le moment, Frédéric ne sait pas
25:01s'il va se séparer de sa femme.
25:03En attendant, il recueille des informations.
25:06Des preuves qui ne sont en principe
25:07pas admises par les tribunaux.
25:10Mais parfois, cela peut faire basculer un divorce.
25:14Maître Vallaud-Forest est avocate à Paris.
25:16Elle n'hésite pas à encourager ses clients
25:18à espionner leur conjoint
25:19pour obtenir gain de cause.
25:20On utilise les courriels.
25:24On demande même à nos clients
25:25d'aller farfouiller dans les ordinateurs,
25:29voire de vider les disques durs
25:31pour obtenir des preuves.
25:33Car, bien évidemment,
25:34les juges ne statuent que sur les éléments de preuve
25:37qu'on leur soumet.
25:38Donc, il nous appartient de trouver des éléments
25:42stigmatisant le comportement de l'autre conjoint
25:48et souvent le comportement adultérin.
25:50Donc, ça peut être des échanges par courriel
25:53ou par SMS via les téléphones portables
25:58établissant une relation adultérine.
26:02Un de ses clients a même piraté l'ordinateur de sa femme
26:05grâce à un logiciel espion.
26:07Fait exceptionnel, le juge a sanctionné l'épouse.
26:10La cliente avait malencontreusement échangé
26:14avec de nombreux courriels avec son amant
26:17où elle lui disait qu'éventuellement,
26:21elle pousserait son mari à la violence
26:23pour pouvoir déménager et partir avec lui
26:27dans une ville de province
26:28en emmenant ses deux enfants.
26:31Et donc, le juge avait repris
26:33tout ce qu'elle disait
26:34et avait fixé la résidence
26:36des deux jeunes enfants,
26:38deux ans et quatre ans,
26:39chez le père.
26:40Sur la foi de ses courriels surpris,
26:43mais manifestement par la fraude.
26:45Pour gagner un divorce,
26:47tous les coups semblent donc permis.
26:49Et ce qui donne lieu aux affrontements les plus durs,
26:51c'est souvent la garde des enfants.
26:54Paris, dans le 17e arrondissement.
26:56Un cabinet d'avocats spécialisé
26:59dans les violences conjugales
27:00vient juste d'ouvrir ses portes.
27:02A sa tête,
27:03Maître Bonaguita et Tomassini,
27:05deux avocates féministes.
27:07La décoration intérieure
27:09est d'ailleurs à l'image de leur combat.
27:11Ça illustre parfaitement
27:12les violences conjugales
27:12parce que vous voyez d'une part
27:14cette femme
27:15qui est violentée par cette main d'homme
27:18qui la transperce véritablement.
27:20Et de l'autre côté,
27:22vous avez cet homme
27:23qui également est empoigné
27:25par une main virile
27:27qui tente de l'étrangler.
27:29Donc le côté manichéen,
27:31le bien, le mal,
27:33le couple,
27:34la femme et l'homme
27:35violentés de part et d'autre,
27:38pour moi,
27:38j'ai vu comme un éclair.
27:40Un combat d'actualité.
27:42Depuis 2010,
27:43la lutte contre les violences conjugales
27:45est une grande cause nationale.
27:46En France,
27:54tous les trois jours,
27:55une femme meurt
27:56sous les coups de son conjoint.
27:59Un phénomène réel,
28:01mais en cas de divorce,
28:02la violence conjugale
28:03est aussi une arme redoutable.
28:06Parmi les clients
28:07de ses avocates,
28:09de nombreuses femmes
28:09en instance de divorce.
28:11Ce matin,
28:12elles reçoivent Julie,
28:13une femme au foyer à Paris.
28:14Son mari demande
28:16la résidence alternée
28:17pour leurs deux enfants,
28:18mais elle s'y oppose.
28:19Ça va bien ?
28:20Oui, oui.
28:22Aujourd'hui,
28:22de plus en plus de pères
28:23se battent pour la garde
28:24des enfants
28:25et dans 15% des cas,
28:27ils obtiennent
28:27la résidence alternée.
28:29Alors, pour l'éviter,
28:30Julie a l'intention
28:31d'utiliser une arme
28:32très efficace.
28:33Elle accuse son mari
28:34de harcèlement moral.
28:36Il ne m'a jamais battue,
28:39mais au fur et à mesure
28:41du temps,
28:43c'est-à-dire que
28:43c'est quelqu'un
28:44de très jaloux
28:44et il me faisait
28:46des scènes
28:46pour un oui
28:47ou pour un non.
28:48Je n'avais pas le droit
28:48de faire ci,
28:48je n'avais pas le droit
28:49de faire ça
28:49parce que j'allais rencontrer
28:51des mecs.
28:52Tu te maquilles ?
28:53Ouais.
28:53S'ils me traitaient
28:54de tous les noms,
28:55que j'étais là,
28:55c'est la salope,
28:57des termes très crues
28:58en plus devant les enfants,
29:00c'est que c'était
29:00de ma faute en plus.
29:02En juillet 2010,
29:04le harcèlement moral
29:04au sein du couple
29:05est devenu un délit.
29:07Mais la violence psychologique,
29:08c'est difficile à prouver
29:09et l'avocate prévient,
29:11l'argument peut se retourner
29:12contre Julie.
29:13On va avoir des pièces
29:15certainement auxquelles
29:16vous ne nous attendez
29:17absolument pas,
29:18c'est-à-dire des attestations
29:19même de gens
29:21que vous connaissez
29:22qui vont attester,
29:25je ne sais pas,
29:26que vous êtes dépressive
29:27depuis de longues années,
29:29que ça n'a rien à voir
29:30avec l'emprise
29:31que votre époux avait sur vous,
29:34que les violences
29:35sont totalement inventées,
29:37que c'est vous
29:39qui êtes une hystérique.
29:41Pour prouver le harcèlement,
29:42l'avocate a demandé
29:43à Julie d'archiver
29:44tous les SMS
29:45que son mari lui envoie.
29:47Même les tentatives
29:47de réconciliation
29:48pourront être utilisées
29:50contre lui.
29:52C'est des SMS...
29:53C'est pas des SMS de menace.
29:56C'est des SMS
29:57qu'on veut faire revenir.
29:58Non, mais je croyais
29:59que je...
29:59Non, non, mais...
30:00Madame...
30:01Ce que je veux dire,
30:05c'est que même si
30:05ce ne sont pas
30:06des SMS de menace,
30:08c'est le nombre de SMS
30:10qui va faire le harcèlement.
30:12C'est-à-dire que
30:13s'ils vous en envoient
30:1410, 12
30:15dans une même journée,
30:17ce qui est possible,
30:19à ce moment-là,
30:20là, on a la preuve
30:21claire d'un harcèlement.
30:23Et moi, c'est ça que je veux.
30:25Donc, laissez-le faire.
30:26Laissez-le venir.
30:27Laissez-le envoyer
30:28ce qu'il faisait auparavant
30:30des tonnes de SMS par jour
30:33pour qu'on puisse
30:34le prendre, entre guillemets,
30:35au flagrant délit de harcèlement.
30:37D'accord ?
30:38Le but de l'avocate ?
30:40Prouver que l'homme
30:41est un mauvais mari.
30:42Si elle y parvient,
30:43elle espère ainsi démontrer
30:45que c'est un mauvais père
30:46pour ses enfants.
30:47Le rapport que cet homme
30:50a avec les femmes
30:51est totalement dénaturé.
30:54Donc, ce n'est pas
30:54un exemple à suivre.
30:55Donc, par définition,
30:57ce n'est pas un bon père.
30:59Mais contre son mari,
31:00Julie a finalement
31:01peu d'éléments.
31:02Alors, Maître Tomassini
31:03et sa consœur
31:04vont l'inciter à tout faire
31:05pour émouvoir le tribunal.
31:09Je ne vous dis pas
31:10de pleurer
31:10parce que vous ferez
31:11ce que vous sentirez.
31:15Voilà.
31:16Vous pouvez verser une larme.
31:17Voilà.
31:17Mais tant mieux
31:18que vous versiez une larme.
31:19Tant mieux.
31:20Tant mieux.
31:20Si le juge vous demande
31:22en quoi ça vous gêne
31:23qu'il ait la résidence alternée.
31:25Parce qu'il faut
31:26vous y préparer aussi.
31:27Alors, déjà un truc.
31:29Je sais que ce n'est pas lui
31:30qui va souper les enfants.
31:30Il ne l'a jamais fait.
31:31D'accord.
31:32Et qu'est-ce que vous pourriez dire ?
31:35Il y a eu des violences psychologiques
31:37avec les enfants ou pas ?
31:38Je...
31:39En même temps,
31:41vous pouvez dire
31:41que compte tenu du climat
31:43qu'il régnait chez vous,
31:45que les enfants
31:46sont un petit peu traumatisés
31:47quand même
31:48par rapport à l'attitude
31:49qu'a eue le père
31:50à votre égard.
31:51Souvenez-vous peut-être
31:52et rappelez-vous peut-être
31:53qu'il y a eu peut-être
31:54des occasions
31:55où il agissait aussi
31:56de manière assez froide
31:58ou assez cruelle
31:59avec les enfants.
32:00On ne sait pas.
32:00Rappelez-vous.
32:02Les avocates conseillent
32:03à leurs clientes
32:03de porter plainte.
32:05Elles savent
32:05qu'un mari présumé violent
32:07a peu de chances
32:08d'obtenir la garde des enfants.
32:09Une femme qui est violentée
32:15physiquement par son conjoint,
32:17c'est plus facile
32:18pour éviter évidemment
32:20une garde alternée,
32:22mais même un droit de visite
32:23classique pour le père.
32:27Les accusations de violence conjugale,
32:30une arme redoutable
32:31dans un divorce.
32:32Récemment,
32:33un père en a fait
32:34la mère expérience.
32:35Perpignan,
32:39dans les Pyrénées-Orientales.
32:42À 42 ans,
32:43Olivier est en instance
32:44de divorce.
32:46Il y a 6 mois,
32:46sa femme est retournée
32:47vivre chez ses parents
32:48et depuis,
32:49elle refuse
32:50qu'ils voient
32:50leur petite fille
32:51d'un an.
32:52Elle a même porté plainte
32:53contre lui
32:53pour violences conjugales.
32:55Depuis,
32:56Olivier a été innocenté.
32:58Pourtant,
32:58le juge lui a refusé
32:59la résidence alternée
33:00pour sa fille.
33:02Olivier ne s'attendait pas
33:03à cette décision.
33:04Il avait même aménagé
33:05une chambre
33:05pour accueillir la petite.
33:07Je l'ai équipée.
33:09Je l'ai mis
33:10sa célèbre
33:11Sophie la girafe,
33:12les petits jouets.
33:15La petite table à langer
33:17qui devait se poser là
33:17normalement
33:18et puis finalement,
33:20non.
33:22On me dit que non,
33:23c'est pas possible,
33:24la petite viendra pas
33:25et puis,
33:26catastrophe,
33:27catastrophe,
33:27catastrophe.
33:28Le juge aux affaires familiales
33:30a décidé qu'il aurait
33:30un droit de visite
33:31d'une seule journée par mois.
33:33Depuis la séparation,
33:35il n'a vu sa fille
33:35qu'une seule fois.
33:37Vous avez l'impression
33:38de rater des moments ?
33:40Ah mais j'en ai raté plein.
33:41J'en ai raté plein.
33:42Moi,
33:43je me faisais un plaisir
33:44d'entendre
33:45le premier mot.
33:46C'est quelque chose
33:47qui me fascinait
33:49parce que le premier mot
33:49qu'un enfant prononce,
33:51c'est papa.
33:52Même s'il connaît pas le sens,
33:53c'est les premières syllabes
33:55qu'un enfant prononce
33:57et je me disais
33:57je veux absolument
33:59l'entendre
34:00et je ne l'ai pas entendu.
34:01je voulais absolument
34:03voir la petite
34:03faire sa première dent.
34:04Je ne l'ai pas vue.
34:06Je voulais absolument
34:07voir la petite
34:08faire ses premiers pas.
34:09Pas possible.
34:10Donc tout ça,
34:12c'est des feuilles vierges.
34:15C'est des feuilles vierges
34:16dans l'histoire
34:17et ça ne va plus revenir.
34:21Ça ne va plus revenir
34:22parce que le temps passe,
34:25ça va être une grande fille
34:26et puis voilà.
34:29Et puis on a loupé
34:30une occasion de voir ça.
34:32Surtout que c'est
34:35des choses importantes.
34:37Voilà.
34:37Désolé.
34:37Gare de Perpignan,
34:425 heures du matin.
34:44C'est aujourd'hui
34:44qu'Olivier va pouvoir
34:45exercer son droit
34:46de visite mensuel
34:47ordonné par le juge.
34:49Mais comme sa femme
34:50est retournée vivre
34:51chez ses parents à Nice,
34:52il doit parcourir
34:53500 kilomètres en train.
34:56Dans son sac,
34:57les papiers qui prouvent
34:58qu'il a un droit de visite
34:59et un numéro d'huissier
35:00à prévenir
35:01si jamais la mère
35:02ne présente pas l'enfant.
35:05Malheureusement,
35:05il est là.
35:08Ça fait partie pour moi
35:09des numéros d'urgence,
35:11un peu comme SOS médecin.
35:13Voilà.
35:13Si la porte ne s'ouvre pas
35:16pour voir la petite.
35:19Le train a du retard.
35:22Olivier est impatient
35:23d'aller chercher
35:23sa petite fille.
35:24A son arrivée à Nice,
35:27il doit rejoindre
35:28une amie assistante maternelle
35:29à qui il a demandé
35:30d'être témoin.
35:32Car la dernière fois
35:33qu'il est venu,
35:34son épouse l'a à nouveau
35:35accusée d'être violent.
35:36Ça va ?
35:37Ben non,
35:38c'est pour rien.
35:40J'en peux plus,
35:41je te jure.
35:43Elle a dit
35:44que j'avais été agressé
35:45quand j'avais récupéré
35:46la petite.
35:47Je te le ferai écouter.
35:48Que tu l'avais agressé ?
35:50Oui.
35:51Je ne vois plus
35:52le bout du tunnel,
35:53là,
35:53du tout,
35:53du tout.
35:54C'est bizarre.
35:56Olivier vit toujours
35:57dans la peur
35:58que sa femme
35:58ne lui présente pas
35:59leur enfant.
36:01Il espère qu'aujourd'hui,
36:02ce ne sera pas le cas.
36:03Je viens chercher
36:04la petite.
36:11Tu vois,
36:12tu vois,
36:13attends,
36:14c'est une poussette,
36:14non ?
36:16Après 10 minutes
36:16d'attente,
36:17Olivier aperçoit
36:18sa fille.
36:22Bonjour.
36:25Salut,
36:25ma chérie.
36:30Sa femme
36:31ne lui dit pas un mot,
36:32elle ne s'adresse
36:33qu'à l'ami d'Olivier.
36:38L'enfant est en larmes.
36:45Elle n'a pas vu son père
36:46depuis des mois.
36:48Olivier ne sait plus
36:49comment la calmer.
36:51Je peux monter
36:52à côté d'elle,
36:52plutôt ?
36:54Je vais monter
36:55à côté d'elle.
36:58Hop.
37:02Pour le week-end,
37:03il a loué
37:04une chambre d'hôtel
37:04où il pourrait
37:05rester au calme
37:06avec son enfant.
37:09Mais il a tellement peur
37:10d'être à nouveau
37:11accusé de violence
37:12qu'il préfère
37:13rester avec elle
37:13dans un jardin public
37:15à la vue de tous.
37:16Je ne pourrais pas
37:21l'amener par exemple
37:22avec moi
37:22et la mettre
37:23sur le lit
37:24de la chambre d'hôtel
37:25que j'ai réservée
37:26et la mettre
37:27à jouer
37:27en poussant
37:29le loquet
37:29de la porte
37:30parce qu'il y a
37:31une suspicion
37:31qui est tellement importante
37:33que je ne voudrais pas
37:34tendre l'autre joue.
37:35reste comme ça
37:38reste comme ça
37:39si tu veux.
37:41Ce jour-là,
37:42il ne va passer
37:43que 3 heures
37:43avec sa fille.
37:46La petite ne cesse
37:46de pleurer,
37:48un déchirement
37:48pour Olivier.
37:52Malgré tout,
37:53il ne veut pas
37:53accabler sa femme.
37:54Il y a une chose
38:03qui est importante,
38:04c'est l'enfant
38:04qui est au milieu.
38:05Il faut qu'il grandisse
38:06dans un climat apaisé
38:07et serein.
38:08Moi, c'est ce que je recherche.
38:09Je ne cherche pas du tout
38:10à ce qu'on dise
38:12oulala la méchante,
38:13oulala la mauvaise.
38:15Mais je ne veux surtout pas
38:16qu'on ait vis-à-vis de moi
38:18une attitude
38:18qui me mette
38:21à l'encre rouge
38:21des choses
38:22que je n'ai pas commises.
38:24Depuis notre tournage,
38:26Olivier a obtenu
38:27une petite victoire.
38:28Désormais,
38:29il a le droit
38:30de voir sa fille
38:31une semaine par mois.
38:36Il y a 15 ans,
38:37un autre père
38:38en instance de divorce
38:39a connu le même calvaire
38:40qu'Olivier.
38:41Mais lui,
38:42son épouse
38:42l'accusait d'inceste.
38:48Dominique Marion
38:49a 56 ans,
38:50il est plombier chauffagiste.
38:52Il vit seul avec Laure,
38:53sa fille de 18 ans.
38:54C'est un poulet entier.
38:55Tiens, passe-moi
38:56quelques olives noires aussi.
38:57Là, je crois
38:58qu'il y a des olives noires.
38:59Aujourd'hui,
39:00le père et la fille
39:00sont très complices,
39:02mais ils reviennent de loin.
39:09Tout commence
39:10il y a 18 ans
39:11par la naissance de Laure.
39:12Ses parents
39:13se disputent souvent
39:14et Dominique,
39:14son père,
39:15finit par quitter sa femme
39:16lorsque la petite fille
39:17a 3 ans.
39:18Au cours de la procédure
39:19de divorce,
39:20la justice donne provisoirement
39:22au père
39:22à un droit d'hébergement
39:23d'un week-end sur deux
39:24et la moitié
39:25des vacances scolaires.
39:27Mais la mère n'accepte pas
39:28le jugement.
39:29Plusieurs fois,
39:30elle refuse de lui présenter
39:31l'enfant.
39:32Un été,
39:33la veille d'un départ
39:34en vacances avec Laure,
39:35il reçoit une convocation judiciaire.
39:38Il découvre qu'il est assigné
39:39pour agression sexuelle
39:40sur sa fille.
39:42Elle aurait indiqué
39:42qu'elle faisait la sieste
39:43avec son père
39:44et que son papa
39:45aurait touché son sexe
39:46et ses fesses.
39:49Là,
39:50les choses se sont vraiment
39:51écroulées.
39:54Là,
39:54c'est vraiment le ciel
39:55qui m'est tombé
39:56sur la tête.
39:57Qu'à un moment donné,
39:59on vienne vous dire
40:01la relation avec votre fille,
40:05elle est perverse.
40:08Cette relation que vous avez eue
40:09avec votre fille,
40:10elle est perverse.
40:11c'est quelque chose
40:13de terrible
40:13parce que c'est quelque chose
40:14qui vient salir,
40:16qui en tous les cas,
40:17pour moi,
40:17venait salir
40:18ce qu'il y avait
40:21presque de plus beau
40:21dans ce que j'étais
40:23en train de vivre
40:23avec elle.
40:25C'est-à-dire la relation,
40:26y compris physique,
40:27y compris charnelle,
40:29j'ose le mot,
40:30qui peut y avoir
40:31avec un bébé
40:32d'un an,
40:32de deux ans
40:33et même si,
40:34encore une fois,
40:35à trois ans,
40:35ce n'est plus tout à fait
40:36un bébé,
40:37ça reste un tout petit enfant.
40:38Donc oui,
40:39je la faisais sauter
40:39sur mes genoux,
40:40oui,
40:40je lui changeais
40:41ses couches,
40:42oui,
40:43je lui essuyais
40:43les fesses
40:44quand elle allait
40:44aux toilettes,
40:45voilà.
40:47Mais qu'à un moment donné,
40:49je puisse être accusé
40:50de cette chose
40:51qui est sans doute
40:54parmi les choses
40:55les plus terribles
40:56dont on puisse accuser
40:57un père
40:59ou une mère
41:00ou un oncle,
41:02enfin un adulte
41:03par rapport
41:03à un enfant,
41:04ouais,
41:05c'est terrible.
41:06Convoqué devant
41:08le juge
41:08avec son épouse,
41:10Dominique
41:10entend l'avocate
41:11de sa femme
41:11demander qu'on lui
41:12interdise
41:13de partir en vacances
41:14avec Laure.
41:15Et visiblement,
41:16il n'est pas le seul
41:17à être accusé
41:18de pédophilie
41:18par cette avocate.
41:19Nous étions trois pères
41:21à nous retrouver
41:22dans le bureau
41:23de ce même magistrat
41:25contre cette même avocate
41:28et devant répondre
41:30des mêmes accusations
41:31d'attouchement sexuel.
41:33Il se passe une chose
41:34incroyable à ce moment-là,
41:35c'est que le juge
41:36ne suit pas l'avocate.
41:39Il s'adresse à l'avocate
41:40en lui disant
41:41écoutez maître,
41:43ça suffit.
41:46Déposez des...
41:47des plaintes
41:50pour attouchement sexuel
41:52la veille du départ
41:53en vacances
41:54pour empêcher
41:55que les pères
41:55puissent exercer
41:57leur droit de visite,
41:59ça suffit.
42:01Donc,
42:01elle se retourne vers moi,
42:03c'était une femme,
42:04c'était une juge femme
42:05et là,
42:07il se passe quelque chose
42:07d'incroyable
42:08auquel je ne m'attendais
42:09pas du tout,
42:10c'est qu'elle me dit
42:11monsieur,
42:12vous allez partir
42:12en vacances
42:13avec votre fille
42:14pendant tout le mois de juillet.
42:15Mais à sa sortie
42:16du tribunal,
42:17nouveau coup de théâtre,
42:19Dominique apprend
42:19que son épouse
42:20vient de déposer contre lui
42:21une plainte pour viol
42:22de sa fille.
42:24Cette fois,
42:25une instruction judiciaire
42:26est ouverte
42:26et il est privé
42:27de son droit de garde.
42:29Mais Dominique est innocent,
42:31il décide de se battre.
42:33Avec une dizaine
42:34d'autres pères
42:34également accusés
42:35de pédophilie,
42:36il monte un collectif,
42:38les Pères de Pontoise.
42:40Tous ont traversé
42:41le même enfer,
42:42un divorce conflictuel,
42:43une femme qui les accuse
42:44d'inceste
42:45et un non-lieu
42:46après des mois
42:47de procédure.
42:48Mais entre-temps,
42:49tous ont perdu
42:50le droit de visite
42:50sur leurs enfants.
42:52Ils alertent les médias
42:53et leur histoire
42:54se retrouve dans les 20 heures.
42:56La dérive de certaines procédures
42:59de divorce.
43:01Il y a six mois,
43:02le ministère de la Justice
43:03rendait un rapport
43:04sur les accusations abusives
43:06de pédophilie
43:07lancées contre les Pères
43:08pour les éloigner
43:09de leurs enfants.
43:10Je vois ma fille
43:11trois fois par an,
43:12une fois tous les quatre mois,
43:13cinq mois.
43:15Je vois ma fille
43:15une fois par mois,
43:16deux heures.
43:18Je n'ai pas vu mon fils
43:19depuis plus de quatre ans.
43:21Je n'ai pas vu ma fille
43:22depuis plus d'huit ans.
43:23Elle avait quatre ans
43:24la dernière fois
43:24que je l'ai vue.
43:26Au bout d'un an de combat,
43:28Dominique réobtient
43:29un droit de visite
43:30mais réservé.
43:32Il ne peut revoir sa fille
43:33que tous les 15 jours
43:34dans un point rencontre
43:35en présence d'un psychologue.
43:37Mais pour sa femme,
43:38c'est encore trop.
43:39Elle affirme que l'enfant
43:40est traumatisé
43:41par les rencontres
43:41avec son père.
43:43Pour prouver le contraire
43:44au juge,
43:45Dominique filme
43:46tous les moments
43:46qu'il passe avec Laure.
43:48Il veut montrer
43:48que sa femme
43:49a pris leur fille en otage.
43:51Elle ne veut pas
43:51que tu viennes dans ma maison ?
43:52Non.
43:55C'est dommage.
43:56ça ?
43:56C'est un peu dommage.
44:00Est-ce que toi,
44:01tu aurais envie de venir ?
44:02Ah oui,
44:02très, très, très.
44:05Mais pour le papa,
44:06tu sais,
44:06je peux pas.
44:08Je sais, ma fille.
44:09Je sais bien.
44:11Un jour,
44:12alors que Laure
44:12vient d'avoir 6 ans,
44:14Dominique aborde avec elle
44:15une question ultra sensible.
44:17Les accusations
44:18d'agression sexuelle
44:19qu'elle a relayées
44:20trois ans auparavant.
44:21enregistrées
44:22et mises en image
44:23par le papa,
44:24la conversation
44:25que vous allez entendre
44:26a été versée au dossier.
44:31Est-ce que toi,
44:32tu te souviens
44:32si je t'ai fait du mal ?
44:34Ben oui,
44:36tu m'as juste
44:36t'étudier.
44:38Ben oui.
44:40Si tu m'as touché
44:41les fesses,
44:42c'est juste parce que
44:43tu m'as mis de la pommade.
44:45Des choses comme ça,
44:46oui,
44:46pour te mettre de la pommade,
44:47pour t'étudier,
44:49la sortie du bain,
44:50des choses comme ça.
44:51Ben oui,
44:52quand tu m'as mis
44:54de la pommade ici,
44:56je t'ai dit...
44:57Alors pourquoi
45:01ça a fait
45:02toute cette histoire ?
45:03Je ne sais pas.
45:07Et toi,
45:07tu n'as pas pu dire
45:08à ta maman
45:08qu'il s'était rien passé ?
45:10Tu avais peur
45:11que ta maman
45:11ne t'aime plus ?
45:13En 1999,
45:40il a obtenu
45:40un non-lieu.
45:42Comme lui,
45:42la plupart
45:43des pères de Pontoise
45:44ont été innocentés.
45:4615 ans après l'affaire,
45:48nous recontactons
45:48l'avocate
45:49qui les avait accusées
45:50de pédophilie.
45:52Votre histoire
45:53des pères de Pontoise
45:54et une floppée
45:54de psychopathes
45:55ayant un certain
45:56autre genre
45:56qui ont fait n'importe quoi,
45:58qui ont fait nous
45:58monter ça en mayonnaise
45:59et qui continuent
46:00à s'acharner là-dessus.
46:01Mais alors,
46:02eux disent que
46:02ces allégations
46:04étaient en fait
46:04une stratégie
46:05pour les couper
46:06de la vie de leur vie.
46:08Ils n'avaient pas besoin
46:09de stratégie
46:10pour les couper d'eux.
46:12Il y a eu
46:12des expertises psychiatriques.
46:14Pour certains d'entre eux,
46:15les expertises psychiatriques
46:16les ont trouvées
46:16tout à fait
46:17les psychopathes dangereuses.
46:19L'avocate se retranche
46:20derrière les expertises
46:21psychologiques
46:22menées sur les enfants
46:23au moment des accusations.
46:25Des expertises
46:26en apparence accablantes.
46:28Mais pour les pères
46:29de Pontoise,
46:30l'avocate avait produit
46:31devant les tribunaux
46:32des certificats de complaisance.
46:34En 2000,
46:35ils avaient porté plainte
46:36auprès du Conseil
46:36de l'Ordre des médecins
46:37qui avait examiné
46:39ces rapports d'expertise.
46:41Résultat,
46:424 médecins psychiatres
46:43avaient été sanctionnés
46:44pour non-respect
46:45du code de déontologie.
46:46Nous avons rencontré
46:47l'un d'entre eux.
46:48A l'époque,
46:49ce psychiatre a été condamné
46:50par le Conseil de l'Ordre
46:51à 3 mois d'interdiction
46:53d'exercer
46:53pour avoir manifesté
46:55une attitude partiale
46:57et un acharnement certain
46:58contraire à la probité.
47:00Aujourd'hui,
47:01le psychiatre reconnaît
47:02qu'il a pu se tromper
47:03au cours de ses expertises.
47:05Les affaires
47:06dans lesquelles
47:06je suis intervenu
47:07quand j'ai fait
47:08des signalements
47:09avec les dessins
47:10des enfants
47:11que j'ai envoyés
47:12au procureur,
47:13c'est que j'étais
47:14parfaitement convaincu
47:17de la réalité
47:18de ce que je disais.
47:18Comme tout médecin,
47:20quand un chirurgien
47:20fait une intervention
47:21chirurgicale,
47:22il est sûr
47:23qu'il va trouver
47:24ce qu'il cherche.
47:25Il peut se tromper,
47:26lui aussi.
47:28Dans ces affaires,
47:29est-ce qu'il est possible
47:30que vous ayez pu
47:32être manipulé
47:33par des mères
47:35qui, finalement,
47:37voulaient nuire
47:38à leur mari ?
47:39On peut toujours
47:40être manipulé.
47:41On n'est jamais
47:42à l'abri
47:42de manipulations perverses.
47:44Les pervers,
47:45hommes ou femmes,
47:46sont extrêmement habiles
47:47pour faire passer
47:51l'autre pour un monstre
47:52et soi-même
47:53pour être un saint,
47:54blanc comme neige,
47:56etc.
47:5815 ans après cette affaire
47:59des pères de Pontoise,
48:01beaucoup de magistrats
48:01ont compris
48:02que l'argument
48:02de la pédophilie
48:03était parfois utilisé
48:05de façon mensongère
48:06pour discréditer les pères.
48:08Certains magistrats
48:09ont même tiré
48:10la sonnette d'alarme,
48:11comme Marc Juston,
48:13juge aux affaires familiales,
48:14au tribunal
48:15de grande instance
48:16de Tarascon.
48:17Il est vrai
48:18qu'à une certaine époque,
48:19on avait beaucoup,
48:20un certain nombre
48:21d'attestations,
48:22notamment sur des atteintes
48:24sexuelles sur les enfants.
48:26On en a de moins en moins.
48:28Et c'est bien
48:28parce qu'à une certaine époque,
48:30c'était l'attestation type
48:33pour essayer
48:33d'éliminer le père.
48:35Parce qu'à partir du moment
48:36où vous avez des attestations
48:37disant que le père
48:39a des relations
48:40ou fait des gestes
48:41déplacés sur l'enfant,
48:42le juge ne va pas
48:44d'emblée donner
48:45un droit de visite
48:45et d'hébergement
48:46au père.
48:47Il leur donne
48:48une enquête sociale,
48:48voire une expertise
48:49psychiatrique,
48:50psychologique.
48:52Un juge
48:53ne prend pas
48:55de risques
48:55sans vérification.
48:58On a besoin,
48:59quand on fixe un droit,
49:00d'être certain
49:02que l'enfant
49:03ne va pas être victime
49:04de l'un de ses deux parents.
49:06Dans son affaire,
49:08principe de précaution oblige,
49:09Dominique Marion
49:10avait été éloignée
49:11de sa fille
49:12pendant 5 ans
49:12d'instruction judiciaire
49:14avant de bénéficier
49:15d'un non-lieu.
49:16Aujourd'hui,
49:17Laure a choisi
49:17de vivre avec son père,
49:19mais elle a encore
49:20du mal à s'y retrouver
49:21dans ce qu'il s'est passé.
49:22C'est dur,
49:26c'est dur parce que
49:27fatalement,
49:29je vais me rendre compte
49:29qu'il y en a un
49:30qui m'a menti
49:30pendant 18 ans.
49:32Je le dis face à toi
49:34parce qu'on en a déjà parlé
49:35et qu'il n'y a aucun souci
49:36par rapport à ça.
49:38Je suis construite
49:40sur une faille,
49:41un peu comme
49:42les centrales nucléaires
49:43en France.
49:44Et voilà,
49:46un jour,
49:46ça va exploser.
49:48Ah oui,
49:49un jour,
49:49ça va exploser.
49:50Ah bah dis donc,
49:50j'espère que non.
49:53Des divorces
49:54dont les principales victimes
49:56sont les enfants.
49:58Pour tenter
49:59de les préserver,
50:00il existe pourtant
50:01une solution.
50:03Depuis quelques mois,
50:04une nouvelle approche juridique
50:05arrive des Etats-Unis.
50:07Son nom,
50:08le droit collaboratif.
50:10Dominique Deloy
50:10est avocate,
50:11elle est l'une
50:12des pionnières en France.
50:13Le principe,
50:15plutôt que de jeter
50:15de l'huile sur le feu,
50:17les avocats tentent
50:17de rétablir le dialogue
50:19entre mari et femme.
50:21Par exemple,
50:22je vais appeler mon confrère
50:23en lui disant
50:23« Tu es l'avocat du mari ? »
50:25Qu'est-ce qui est important
50:28pour lui
50:28sur tel point ?
50:30Les enfants,
50:30l'argent, etc.
50:31Pour ma cliente,
50:32voilà ce qui est important.
50:34Et on va travailler ensemble
50:35à la façon
50:36dont on va pouvoir
50:37accompagner nos clients
50:38pour dépasser
50:39leurs différends.
50:40On va se réunir à quatre,
50:42on va mettre les choses,
50:43les conflits sur la table
50:45et vraiment les accompagner
50:46dans l'optique,
50:47non pas de « Tu as tort,
50:48j'ai raison,
50:49mais comment on va
50:50s'y prendre ensemble
50:51pour vous aider
50:51à trouver la solution
50:52qui vous convient le mieux ? »
50:54Alors ça peut se régler
50:54assez vite,
50:55ça peut prendre plus de temps,
50:57mais c'est toujours
50:57dans le respect.
50:58On est là ensemble
50:59pour trouver une solution
51:01et non pas
51:02pour être l'un contre l'autre.
51:04Pour le moment,
51:06seulement 1% des avocats
51:07sont formés
51:08à cette nouvelle façon
51:09d'aborder les divorces conflictuels.
51:11Du coup,
51:12c'est encore trop souvent
51:13la guerre judiciaire
51:14qui prévaut,
51:15des guerres toujours déchirantes
51:16pour les enfants du divorce.

Recommandations