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"Il y a le feu au lac !" : Jean-Louis Borloo lance un cri d'alarme après la menace d'un coup de rabot sur les crédits d'impôt pour l'emploi à domicile. Écoutez l'interview de l'ancien ministre de l'Emploi, du Travail et de la Cohésion sociale, père de la loi "Borloo, services à la personne".
Regardez L'invité RTL de 7h40 avec Thomas Sotto du 19 juin 2025.
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00:00RTL Matin
00:02Et tout de suite l'invité de RTL Matin, Thomas, vous recevez ce matin un ancien ministre dont la parole est rare, c'est Jean-Louis Borleau.
00:11Bonjour et bienvenue sur RTL, Jean-Louis Borleau.
00:12Oui, bonjour.
00:13C'est vrai que ça fait des années que vous économisez vos mots, vous n'êtes pas vraiment à vous précipiter devant tous les micros tous les matins,
00:18et pourtant aujourd'hui vous avez décidé de sortir du silence. Pourquoi ? Qu'est-ce qui vous a décidé ?
00:24Parce que ça fait 20 ans qu'on avait, on a fêté la semaine dernière les 20 ans de la loi, alors peu importe, c'était quoi ?
00:36Oui, à cette heure-ci, il y a 4 500 000, 400 000 familles qui utilisent, parce qu'on a tout simplifié avec le chèque en passe-service,
00:45le chèque en passe-service universel, professionnalisé, qualifié, qui utilisent une heure de temps en temps, une heure pas chère, une heure populaire,
00:54de service à la personne pour les plus fragiles, des 26 métiers de l'humain.
01:01Quand on a lancé ce programme, je me souviens, les colibés, on lance les petits boulots, la précarité, enfin...
01:10Non, c'est un modèle économique très professionnel.
01:13Vous savez, les gens qu'on envoie chez une personne âgée, qu'on envoie chez les plus fragiles, qu'on envoie...
01:19Ils font un métier extraordinaire.
01:22Ils sont... Vous vous rendez compte, le degré de confiance et de qualification qu'il faut leur faire.
01:27Donc, c'est un modèle qui a été lancé, qui a été un succès.
01:31C'est sympa, vous savez, quand vous faites de l'action publique, pour tourner 20 ans après, vous vous dites,
01:35putain, c'est pas mal ce qu'on a fait quand même à l'époque.
01:36Sauf que ça coûte cher.
01:376 milliards 7 l'an dernier.
01:39Non, monsieur, non, monsieur, non, monsieur.
01:41Ça rapporte à la nation.
01:43Mais ça rapporte en argent.
01:44Je vous explique.
01:46Qu'est-ce qu'on a fait ?
01:47On a regardé le travail au noir, qui est une calamité.
01:51Je rappelle que le plus grand drame de notre pays, c'est l'économie informelle non déclarée.
01:57C'est 400 milliards.
01:58Si vous voulez redresser la France, il va falloir qu'on s'intéresse à ces 400 milliards d'économie informelle.
02:04Qu'est-ce qu'on a fait ?
02:05On a dit, tout ce qui va devenir déclaré, formel, formé, avec un haut niveau de confiance,
02:12qui rapporte à la nation, on va simplement l'introduire en petit avantage.
02:18En petit avantage.
02:19Et justement, à l'économie de mon chaleur.
02:20Attendez, attendez, attendez, attendez, parce que je ne vais pas lâcher,
02:23parce que c'est un espèce de petit truc qui tourne.
02:26Ça rapporte un milliard, rapporte un milliard et demi.
02:29Vous savez, c'est toutes ces politiques de gribouille qui nous ont expliqué
02:34le logement, ça coûte cher.
02:35On a effondré, on construit deux fois moins qu'il y a sept ans.
02:40Est-ce que vous savez que c'est une calamité en termes de recettes publiques ?
02:45Le fait que ce marché, ce métier existe, c'est une progression des comptes publics.
02:53C'est ça la réalité.
02:54Donc, quand on prend un tout petit bout, indépendant du fait qu'on va désorganiser,
02:58indépendamment du fait que c'est, vous savez, c'est le plus grand plan de métier
03:03fait par des femmes, pour les femmes.
03:05Car c'est les femmes qui se tapent la PME familiale.
03:08Pour que nos auditeurs comprennent bien, il y a une dizaine de jours,
03:11à midi de Montchalin, la ministre des comptes publics était assise là où vous êtes,
03:13dans le studio de RTL, et elle disait qu'elle allait revenir sur une partie de ses ailes.
03:17Elle ne toucherait pas aux gardes d'enfants, ni à ce qui concerne l'accompagnement des personnes âgées ?
03:21Oui, sauf que j'ai vu ce matin qu'on va passer de 50 à 40% peut-être,
03:27mais si c'est le cas, on a déjà essayé...
03:28L'avantage fiscal ?
03:29Non mais attendez, en 2013, on a déjà 150 000 destructions d'emplois.
03:35C'est une faute ce qu'elle veut faire ?
03:37Mais non, elle ne va pas le faire, ça s'appelle les ballons d'essai,
03:41je suis là justement pour éviter que ça se fasse.
03:44Quand on a un système qui a créé 500 000 emplois, sur l'ensemble de la période,
03:51500 000 emplois, deux gens pour la plupart, pas très formés avant,
03:56qui sont formés, c'est la première machine à inclusion de France.
04:00La première machine.
04:01C'est l'emploi où on est certain qu'on fait du bien à tout le monde.
04:05Tout le monde en vit.
04:0722% des familles françaises les utilisent.
04:11On n'a rien d'autre à faire que de dire,
04:14on va discutailler à la marche.
04:15Donc, ils vont le faire.
04:16Mais ils ne vont pas le faire.
04:18Vous avez des garanties ?
04:19Mais non, mais je les connais, je les connais, ils sont...
04:23Enfin, je ne peux pas y croire.
04:24La vraie question, M. Soto, sur ce sujet, c'est comment on amplifie ?
04:31On a un besoin.
04:33On va créer, on peut créer.
04:35Il y a 200 000 familles qui n'ont pas de solution pour leurs enfants et leurs parents.
04:41On a 500 000 emplois créés.
04:42Il faut en faire plus, pas en faire moins.
04:43Évidemment, puisqu'à chaque fois qu'on fait un emploi,
04:46on remet des gens dans des systèmes où on a des retraites,
04:49on paye la TVA, on paye des charges sociales.
04:51Donc, l'économie va beaucoup mieux.
04:54C'est rentable.
04:56Jean-Louis Borloo.
04:56Vous savez, on va vers probablement 8% de chômage.
04:59Vous voulez vraiment qu'on aille à 10 ?
05:01Jean-Louis Borloo, vous avez été ministre à plusieurs reprises.
05:05Et moi, je me demande, en vous écoutant,
05:06si l'exercice du pouvoir rend myope.
05:08Pourquoi tout ce que vous voyez,
05:09quand vous êtes en campagne ou quand vous êtes sorti de la politique active,
05:12vous ne le voyez plus quand vous êtes aux responsabilités ?
05:14J'espère que vous plaisantez.
05:16Je parle de manière générale.
05:17Je suis en train de vous dire que ce qui est génial,
05:19c'est de se retourner 20 ans au point de se dire,
05:21et finalement, on a pas mal bossé.
05:24Vous savez, il y a 15 jours, c'était les 20 ans de la rénovation urbaine.
05:28Un truc qui a quand même un peu changé la vie
05:29de quelques 600-700 000 familles dans les quartiers français.
05:36La loi sur les Chibani,
05:37la loi de la deuxième chance,
05:39quand vous êtes dans la spirale qui vous permet de repartir.
05:43Moi, j'ai adoré l'action publique.
05:45Moi, c'est vrai, je détestais faire des radios le matin,
05:48aller à la télé, parce qu'il faut vachement bosser.
05:50Pour arriver à des trucs comme ça, il faut beaucoup bosser.
05:53Mais ce que je vais vous expliquer, c'est très simple, monsieur.
05:57La France, elle est en train de vriller parce qu'on se trompe.
06:02La force d'une nation, c'est la force de ses ressources humaines.
06:06Si on ne comprend pas ça,
06:08ce n'est pas le ruissellement de quelques génies qui va redresser la France.
06:11C'est les ressources humaines.
06:13Russiellement, c'est le macronisme.
06:13Si ça marche haut, tout le monde en profite en bas.
06:14Oui, mais le macronisme ou l'inspection des fermiers généraux,
06:17peu importe comment vous les appelez.
06:18Ceux qui sont...
06:19À quel moment la France est allée bien ?
06:22C'est à l'époque où la France a décidé, tout le monde,
06:25parce que ce programme dont on vient de parler,
06:27les services à la personne qui attend,
06:28il a été monté par qui ?
06:29Par le patronat, par la CGPME,
06:32par les artisans, par les partenaires sociaux,
06:34par les collectivités.
06:35Avec ceux qui essayent de se mettre d'accord sur les retraites.
06:36La nation, la nation...
06:38Il refaut une épopée française.
06:40Ça veut dire français ?
06:41Alors, je vais vous dire une épopée.
06:43Et vous savez quel est l'autre combat qu'il faut mener ?
06:45Évidemment, là, il faut sauver ce programme.
06:47Il va être sauvé.
06:48Je suis sûr que l'ombard mange à l'un,
06:50mais oh, bon voilà.
06:51On a dit un truc.
06:52Mais surtout, pas de petits rabots.
06:54On ne fait pas les gribouilles.
06:55Alors, s'il y a un ou deux trucs qui ne marchent pas,
06:57les gars, vous le modifiez.
06:59Par exemple, les soins à domicile
07:01ou les cours à domicile,
07:02il paraît qu'il y a 0,0,0,1% des cas
07:05où c'est des gens qui font du sport.
07:07Vous savez, vous retirez de la liste,
07:08puis on n'en parle plus.
07:09Mais c'est quoi l'autre priorité ?
07:11Je vais vous dire.
07:12C'est la jeunesse de France.
07:14Monsieur, la jeunesse.
07:15Un pays, la France,
07:16ne s'en sortira que par sa jeunesse.
07:19Quand on a 6% des 14 ans
07:22qui sont plus scolarisés,
07:24quand on a 1,2 million de gamins
07:26qui sont ni emplois, ni formations,
07:29quand on a 40 000 mineurs isolés,
07:31est-ce qu'on comprend
07:32qu'on ne peut pas avoir 15% de la jeunesse
07:34qui ne soit pas dans le train
07:35et faire 3% de croissance ?
07:37Oui, absolument.
07:38Mais toujours avec les mêmes.
07:40Toujours avec les abeilles.
07:42Vous savez,
07:43ceux qui ont déjà géré des trucs complexes
07:45et qui ont décidé
07:46de voir comment on pouvait.
07:48On ne s'en sortira que par la jeunesse de France.
07:50J'ai une réunion cet après-midi.
07:52Vous le présenterez quand, ce plan ?
07:53Mais tout le monde va le présenter.
07:55Vous savez, moi...
07:57Non, parce que vous avez présenté un plan.
07:58Un plan banlieue à Emmanuel Macron en 2018
08:00qu'il a mis de côté.
08:02Vous lui en voulez toujours ?
08:02Il s'est trompé, vraiment ?
08:03Mais moi, je ne lui en veux pas.
08:04Il est président de la République.
08:05Simplement,
08:06il me pose une question.
08:08À la demande des maires,
08:09moi, je travaille 7 mois,
08:10on fait 17 programmes écrits,
08:13signés par les collectivités,
08:15par les syndicats,
08:16par les chambres de commun,
08:16chambres de...
08:17Bref, la nation.
08:18Il faut bien comprendre
08:19que l'État, malheureusement,
08:22c'est symbolique,
08:24mais le vrai pouvoir n'est pas là.
08:25Le paritarisme,
08:26c'est 500 milliards,
08:27c'est deux fois les recettes de l'État.
08:28Il faut bien comprendre
08:29qu'elle est la France.
08:30On a l'impression que le pouvoir
08:31n'est plus gilet politique,
08:32mais chez justement...
08:33Mais bien sûr,
08:34parce qu'on vit dans une fiction
08:35d'un État central,
08:36alors que la France est un pays émietté.
08:38C'est une désorganisation absolue.
08:40Il a été lu sur la promesse
08:41de rabibocher...
08:42Et arrêtez de parler d'un garçon.
08:45Vous l'avez suivi,
08:46c'est pas un garçon,
08:46c'est le chef de l'État.
08:47C'est la dérive française.
08:49Il s'est planté.
08:49C'est la dérive française.
08:51Il s'est planté.
08:52La dérive française,
08:53ça a commencé sous baladure
08:54jusqu'à nos jours
08:55quand on a confié
08:56aux inspecteurs des finances
08:58l'économie française.
08:59La France est un pays
09:00où les contrôleurs
09:02et les inspecteurs,
09:04inspecteurs des finances,
09:05cours des comptes,
09:06conseils d'État,
09:07IGAS,
09:08on est un pays de contrôleurs,
09:10d'inspecteurs et de coordination.
09:12Vous vous rendez compte
09:12que pour n'importe quelle action,
09:14refaire un commissariat
09:15ou une piscine,
09:16il faut sept...
09:17Mais vous savez,
09:17il y a un moment
09:18où la France a dérapé.
09:21Elle a dérapé
09:22dans son désorganisation.
09:24J'avais rédigé à toute vitesse
09:27un pseudo qui s'appelle
09:28L'Alarme.
09:28Il y a plus de trois ans,
09:30malheureusement,
09:31ça n'a pas pris une rédition.
09:31Ça a commencé par
09:32ça peut mal finir.
09:33Vous écriviez ça peut mal.
09:34On en est là aujourd'hui ?
09:35Vous ne croyez pas
09:36que ça finit mal
09:37dans ce moment ?
09:37Un gamin de 14 ans...
09:39Vous savez,
09:40il y a une partie
09:41de la jeunesse
09:41Vous savez,
09:42tout le monde sait
09:42que les armées
09:43les plus cruelles au monde
09:44c'est les armées
09:45d'enfants-soldats.
09:45Pourquoi ?
09:46Parce qu'on a commencé
09:47à tuer avant la puberté.
09:50Nous avons des enfants-soldats
09:52sur le territoire national.
09:53Nous avons des enfants-soldats.
09:54Ce sont des mots forts
09:55que vous employez.
09:56Vous parliez de François Bayrou
09:57il y a quelques années,
09:58le Premier ministre.
09:58Il a tué le centre.
09:59Il ne travaille pas
10:00à chaque présidentielle.
10:01Il vient faire son festival de Cannes.
10:02Il ne travaille pas.
10:03C'est ce que beaucoup de gens
10:04lui reprochent,
10:05y compris dans son camp.
10:06C'est un problème aujourd'hui
10:07ou c'est la solution,
10:08François Bayrou.
10:08Mais attendez,
10:09il est là.
10:10Vous sortez une phrase
10:12qui a 15 ou 20 ans.
10:13Oui,
10:14ça a changé.
10:14Elle est plus valable cette fois.
10:15Non, non, mais attendez.
10:16D'abord, je respecte
10:16le chef du gouvernement de mon pays.
10:19Vous savez les sujets ?
10:20S'il suffisait
10:21de changer 2-3 individus
10:23alors qu'on est dans
10:24la plus grande désorganisation
10:26qu'aucun pays ne connaît.
10:28Le pays a frillé,
10:28avez-vous dit.
10:28Oui,
10:29on est désorganisé.
10:30Est-ce que vous comprenez
10:31que dans n'importe quelle ville,
10:33les travailleurs sociaux,
10:34vous avez l'équipe de la ville,
10:35l'équipe de l'agglo,
10:35l'équipe de département,
10:37l'équipe de la CAF,
10:38l'équipe de...
10:38Mais on est dingue !
10:40Jean-Louis Borloo,
10:41il y a un temps pour le diagnostic
10:42et un temps pour l'action.
10:43Si demain,
10:43on vous disait
10:43tiens,
10:44voilà les clés de Matignon,
10:44vas-y.
10:45Non, non,
10:45mais je ne sais pas.
10:47Je vais vous expliquer pourquoi.
10:49Parce qu'il n'y a pas de mandat.
10:51Parce que le diagnostic
10:52n'a pas été partagé
10:53par les Français.
10:55Cet exemple,
10:56il est extraordinaire
10:57des services à personne.
10:58Le plus grand programme...
11:00Non, mais je le redis.
11:01Comment on peut toucher,
11:04imaginer,
11:04arriver avec de la science,
11:06pour commencer
11:07à créer de l'incertitude
11:10dans les plus...
11:11Vous vous souvenez
11:12des infirmières
11:13qu'on applaudissait
11:14au moment du Covid ?
11:15Absolument.
11:15La première ligne.
11:17C'est les métiers
11:17les plus extrendières au monde,
11:19les métiers les plus durs.
11:20Il faut les applaudir,
11:21il faut les revaloriser
11:23plutôt que parler
11:25de petits boulots
11:26et d'excès.
11:26Merci Jean-Louis Borloo
11:27d'être venu nous dire
11:27ce que vous avez sur le cœur
11:28ce matin en direct sur la télé.
11:29C'est un petit déjeuner,
11:30c'est un petit déjeuner.
11:31C'est un petit déjeuner.
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