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  • 10/06/2025
Avec Thibault de Montbrial, avocat, président du CRSI
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##LE_FACE_A_FACE-2025-06-10##

Catégorie

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News
Transcription
00:00Sud Radio Bercoff dans tous ses états, midi 14h, André Bercoff.
00:09Alors, sécurité ou sentiment d'insécurité, vous vous rappelez ?
00:15Le célèbre Éric Dupond-Moretti, quand il était garde des Sceaux, j'ai écouté de quoi vous parlez.
00:23Et bien justement, on va parler un peu de cela avec Thibaut de Montbrial, bonjour.
00:27Alors, vous êtes avocat, vous êtes président du centre de réflexion sur la sécurité intérieure qui vient de fêter ces 10 ans.
00:35Donc, l'âge d'inventorité pour un centre.
00:38Et justement, justement, on va en parler.
00:41Et ça devient, vous savez, des fois on a l'impression de se dire, mais ça suffit parce que nous, bon, c'est la radio, c'est l'émission, etc.
00:49On parle notamment de l'actualité, mais surtout on parle de ce qui est devenu, je ne sais pas si on l'appelait, fait divers, fait de société.
00:57Mais c'est totalement au-delà de ça.
00:59C'est devenu une dimension quotidienne.
01:02Ce matin, ce matin, un élève a été arrêté après avoir poignardé une surveillante avec un couteau pendant une fouille des sacs menée par les gendarmes aux abords du collège Françoise Dolto à Nogent, en Haute-Marne.
01:16Donc, fouille des sacs, couteau.
01:17Eh bien, il a eu le temps, l'élève, de poignarder la surveillante.
01:23Elle était âgée de 31 ans.
01:26Elle s'appelait Mélanie parce qu'elle vient de mourir.
01:28Là, on a appris de la suite de ses blessures dans la matinée.
01:32Et on ne doit pas parler justement de Benoît, dont le père a dit ce qu'il pensait.
01:36Vous avez écouté ça il y a quelques minutes.
01:38Benoît aussi, lardé de coups de couteau.
01:41Le couteau devient vraiment l'arme incontournable, apparemment.
01:46Et Thibaut de Montbriel, au-delà de tout ça, on pourrait appeler depuis la France orange mécanique, depuis des années,
01:52et peut-être depuis que, et même avant que vous ayez fondé ce centre,
01:56bon, il y a toujours eu des meurtres, il y a toujours eu des agressions.
01:59La violence, c'est pas il y a 3000 ans, on ne va pas dater cela.
02:03Mais cette insécurité aujourd'hui, elle est qualitativement différente, je crois.
02:09D'abord, vous me permettrez de dire mon émotion.
02:13Pour la mort de cette jeune femme, 31 ans, Mélanie, c'est quelque chose qui dépasse l'entendement.
02:20Et on en est là.
02:22On en est là, André Bercoff.
02:24Alors, bien sûr, il faut essayer dans l'analyse de prendre de la hauteur,
02:28mais il ne faut jamais oublier que quand on parle de toutes ces agressions,
02:30de toute cette violence, ça concerne la somme de destins individuels.
02:37Et de familles, complètement.
02:38De destins individuels et de familles, de gens qui sont meurtris dans leur chair,
02:43ou qui sont tués avec tous les dégâts, le désastre familial que cela représente.
02:48Alors, la question que vous me posez, c'est est-ce qu'il s'agit de faits divers,
02:53comme notre président de la République a encore estimé devoir le dire ce week-end,
02:57ou est-ce qu'il s'agit de quelque chose de plus grave ?
03:00C'est évidemment quelque chose de plus grave.
03:02Il y a une tendance, qui est une tendance qui date il y a 10-15 ans,
03:07avec une augmentation de plus en plus rapide.
03:11C'est-à-dire que nous avons aujourd'hui en France des faits de violence toujours plus graves,
03:16de plus haute intensité, pour des motifs toujours plus futiles.
03:20C'est-à-dire que la violence commence plus tôt, et elle est plus aiguë.
03:25Songez que les chiffres du ministère de l'Intérieur sur l'année 2024 nous indiquent qu'il y a eu 10 400 attaques au couteau.
03:32Je vous ai fait le calcul, ça fait 28 attaques par jour.
03:3528 attaques par jour dans notre pays.
03:38Ces dernières 48 heures, il y a eu plusieurs attaques au couteau.
03:41Il y a un joueur de football professionnel de Montpellier qui a été attaqué au couteau pendant ses vacances.
03:45Il y a l'adjoint d'un maire, c'est terrible, je ne me souviens même plus où, tellement ça arrive régulièrement.
03:55Donc, là où je veux en venir André Bercoff, c'est que c'est une erreur considérable d'analyse,
04:03de restreindre ses actes à des faits divers.
04:09Pourquoi ? Parce que, vous y avez fait allusion dans votre question,
04:11la violence, elle est consubstantielle à l'homme, et dans toute société, il y aura toujours un reliquat de violence.
04:18C'est ce qu'on appelle les faits divers.
04:19Donc, il faut tout faire, à la fois sur le plan culturel et sur le plan sécuritaire,
04:23pour minimiser au maximum ces éruptions de violence,
04:27mais on n'aura évidemment jamais une société zéro violence.
04:30Par contre, ce qu'on est en train de devenir, et en réalité ce qu'on est déjà devenu,
04:34j'ai été un des premiers à utiliser le terme d'ensauvagement,
04:37et celui de sud-américanisation depuis 4 ou 5 ans.
04:41c'est que nous sommes en train de devenir une société
04:44où la violence devient le mode de régulation du conflit,
04:50devient le mode de l'expression de la frustration.
04:53C'est-à-dire qu'aujourd'hui, pour un oui ou pour un non,
04:56pour un regard, pour une queue de poisson en voiture,
05:00je tue, c'est plus vicieux que ça.
05:04Ce n'est pas je tue, c'est je commets un acte de violence dont le résultat m'indiffère,
05:08et je peux aller jusqu'à tuer.
05:10Parce que, si vous prenez les travaux de Maurice Berger,
05:12qui est un pédopsychiatre absolument remarquable,
05:15qui est expert judiciaire,
05:17et qui a expertisé des centaines de jeunes mineurs,
05:20auteurs d'actes tels que celui commis ce matin à Nogent.
05:24Eh bien, il a toujours le même diagnostic qui est fascinant,
05:29c'est l'indifférence totale des agresseurs aux sœurs de leurs victimes.
05:33C'est-à-dire qu'il y a des règlements de compte entre narcotrafiquants, etc.
05:37Ça, c'est autre chose.
05:38Ça augmente aussi, parce que la faiblesse de l'État fait que tous ces trafics...
05:42Avec la violence y affairent.
05:43Bien sûr.
05:44Ça, on peut en parler, on va sans doute en parler.
05:46C'est une vraie violence, mais au moins, pour néfaste qu'elle soit, elle a une raison.
05:51Mais là, on parle de jeunes qui, pour plein de raisons,
05:55parce qu'ils n'ont pas le langage,
05:57parce qu'ils sont livrés à eux-mêmes,
06:01parce que leurs parents ont démissionné,
06:04parce que l'école ne peut pas tout faire...
06:05Parce qu'ils n'ont même pas les mots !
06:07Parce qu'ils n'ont pas les mots, ils ne pensent pas !
06:08C'est ce que je viens de dire, c'est quand on est...
06:10On sait que quand on n'arrive pas à trouver les mots,
06:14eh bien, forcément, la pulsion s'exprime autrement.
06:18Donc, nous sommes une société qui est en train,
06:20qui est déjà très fracturée,
06:22y compris sur le plan ethnique et religieux,
06:24ce qui n'est pas neutre.
06:26Et cette explosion de violence est extrêmement mauvais signe,
06:30parce que la traiter comme des faits divers...
06:33Elisabeth Borne a dit la même chose l'autre jour.
06:36Traiter ça comme des faits divers sous-entendus un peu inévitables,
06:40c'est commettre une très lourde erreur,
06:41parce que nous avons affaire à un phénomène qui est structurel,
06:45à un véritable fait de société,
06:47et ce fait de société ne peut conduire qu'à des choses catastrophiques,
06:52s'il n'est pas pris pour ce qu'il est.
06:54Mais alors, justement, parlons de cette espèce d'erreur,
06:59je suis d'accord avec vous là-dessus,
07:01erreur de focale et erreur d'optique.
07:04Ce qui est quand même étonnant,
07:05c'est que, juste une question qui est suicidaire par rapport à ça,
07:09Maurice Berger, dont on vient de parler,
07:12et je l'avais reçu à l'entretien,
07:14il disait, mais même la police est considérée comme un clan
07:17qu'il faut démolir.
07:19Mais alors, il y a à ce point plus d'autorité
07:21et d'incarnation de l'autorité dans ce pays,
07:23tous les piliers de l'autorité se sont effondrés les uns après les autres,
07:26que la police,
07:29dont la fonction sociale,
07:31essentielle,
07:32est de se voir attribuer le monopole de la force
07:39pour réguler les conflits
07:42et amener à la justice
07:43les gens qui s'opposent à elle
07:45et qui commettent des infractions.
07:46Et aujourd'hui,
07:47il n'y a tellement plus de représentation
07:51de ce qu'est l'autorité de l'État
07:52qu'effectivement,
07:54les jeunes délinquants en particulier,
07:56mais pas seulement,
07:57c'est aussi le cas des narcotrafiquants,
07:59c'est aussi le cas des islamistes, etc.
08:01C'est le cas en réalité
08:02de tous ceux qui s'opposent à l'État.
08:03Tous les manifestants qui disent
08:05tu es la police, tu es la police.
08:06Et bien sûr, j'allais y venir
08:08au hors de la France insoumise
08:11qui multiplie les slogans
08:14soit antisémites,
08:15soit contre la police
08:16et qui visent là encore,
08:18qui ont un agenda politique
08:19qui vise à fracturer le pays.
08:20Mais donc,
08:21aux yeux de tous ces gens
08:25qui constatent la faiblesse de l'État
08:27et qui l'exploitent chacun
08:28à des fins particulières,
08:29les trafiquants de drogue
08:30pour réguler leur trafic,
08:33les islamistes pour affaiblir l'État
08:36pour finalement un jour
08:36arriver à la charia, etc.
08:38Et donc,
08:39les jeunes délinquants,
08:40parce qu'ils n'ont plus
08:41aucune conscience
08:42de ce que sont les limites,
08:44les barrières,
08:45les règles à respecter,
08:47considèrent que la police
08:48est une force adverse,
08:52un clan adverse
08:53qui est là pour empêcher
08:55encore une fois,
08:58pour empêcher
08:59que chacun exprime
08:59sa toute-puissance,
09:01notamment par la violence.
09:02Et il n'y a donc
09:02absolument plus aucun respect
09:04intrinsèque
09:05qui est plaqué
09:07sur la police
09:08par ces délinquants,
09:09d'où les violences
09:10commises contre les policiers.
09:11Je rappelle quand même
09:12un chiffre
09:12qu'on dit très peu,
09:13c'est que,
09:15alors c'est un chiffre
09:15qui date de juste avant
09:16le Covid,
09:172019,
09:1726%,
09:20donc un quart
09:21des violences volontaires
09:23en France
09:24étaient commises
09:24contre des policiers
09:25ou des gendarmes.
09:26Un quart.
09:26Plus d'un quart.
09:28Incroyable.
09:29Alors,
09:29et là,
09:30il y a évidemment
09:31se pose la question,
09:32on va en parler juste
09:32après cette petite pause,
09:34mais pourquoi,
09:35pourquoi on en arrive
09:36à ce sade
09:37et surtout pourquoi
09:38ils se disent
09:39on peut y aller,
09:40open bar,
09:41pas de problème,
09:42maison de passe,
09:43tout est ouvert ?
09:45On va parler
09:45de l'impunité.
09:46Parce qu'il faut
09:47parler de l'impunité.
09:47donc on en parle
09:48avec Thibaut de Montbrial
09:50tout de suite
09:50après cette petite pause.
09:52Restez avec nous
09:52et si vous avez des questions,
09:540 826 300 300,
09:560 826 300 300
09:57sur cet état
09:59d'insécurité
10:01quand je pense
10:02que certains
10:02parlaient de sentiments.
10:05Petite parenthèse
10:05heureuse quand même André,
10:06pour Christine
10:08du Val-d'Oise
10:08qui vient de remporter
10:09le bracelet
10:09de la marque
10:10de la marque
10:12de la France.
10:13Le vent à la française.
10:14Bravo.
10:14Sud Radio Bercoff
10:18dans tous ses états
10:19midi 14h.
10:20André Bercoff.
10:22On ne va pas
10:23les énumérer
10:24Mélanie,
10:25Benoît,
10:26Lola,
10:27on ne va pas
10:27les énumérer
10:29cette espèce
10:30d'inventaire
10:31macabre
10:32de ce qui se passe
10:32dans ce pays.
10:34Vous voyez,
10:34d'un côté,
10:35on parlait
10:35du pèlerinage
10:36de Chartres
10:36où c'était extraordinaire
10:38de bonté
10:39et de ferveur.
10:40Et puis on parle
10:41du quotidien
10:42et ce quotidien
10:43il est là.
10:45Justement,
10:46Thibaut de Montbrial,
10:48il y a quelque chose
10:50qui est là.
10:50Est-ce que
10:51ça n'a pas
10:52tout ce que vous décrivez,
10:53tout ce qu'on connaît
10:54et puis les chiffres
10:54que vous avez ajoutés,
10:55c'est très important
10:56de les redire.
10:58Est-ce qu'il y a
10:58pourquoi,
10:59face à ça,
11:00et c'est à l'avocat
11:01aussi que je m'adresse,
11:03pourquoi il y a
11:04cette espèce
11:04d'impunité
11:05qui nous apparaît
11:07de l'extérieur
11:08illimitée ?
11:09Moi,
11:10j'y vois deux raisons.
11:12La première
11:13qui tient aux politiques
11:14et la deuxième
11:15qui tient aux magistrats.
11:16Sur les politiques,
11:18le résultat,
11:18on est en train
11:19d'avoir la facture
11:20qui arrive.
11:21En fait,
11:21on a toutes les factures
11:22parce qu'en même temps,
11:22on a la facture budgétaire.
11:24Ce qui fait que même
11:24si on voulait reprendre la main,
11:26on aurait beaucoup de mal
11:26compte tenu
11:27de l'effondrement
11:28des moyens
11:29dont l'État dispose.
11:30Mais on a aussi
11:32la facture
11:32des 40 dernières années
11:34à quelques exceptions
11:35de près
11:36de lâcheté,
11:38de renoncement,
11:39c'est-à-dire qu'on a
11:41petit à petit
11:41enlevé le cadre,
11:43enlevé les barrières,
11:45enlevé les notions
11:46de bien et de mal
11:46au sens le plus large.
11:49Et donc,
11:50face à tous ces renoncements,
11:52on a une espèce
11:53d'immense glacis
11:54de nihilisme,
11:56il n'y a plus rien.
11:56Mais renoncement,
11:57dites-moi,
11:57lâcheté juste,
11:58vous les fréquentez,
11:59vous les connaissez,
12:00moi aussi.
12:01L'acheté à ce point,
12:02pourquoi ?
12:02Renoncement à ce point,
12:03pourquoi ?
12:03Mais c'est très difficile
12:04à dire.
12:05Je pense qu'il faut
12:05dissocier les erreurs
12:06initiales des années 80-90
12:08de ce qui est en train
12:09de se passer aujourd'hui.
12:10Quand vous parlez
12:11aujourd'hui
12:12avec la plupart
12:14des politiques,
12:15ils sont parfaitement
12:15conscients de ce qui se passe
12:16et en privé,
12:17ils sont tout aussi
12:19alarmistes.
12:21Quelqu'un comme
12:21Bruno Retailleau,
12:22par exemple,
12:22le ministre de l'Intérieur,
12:23a l'immense mérite
12:24d'avoir continué
12:26à dire,
12:27en étant aux affaires,
12:28ce qu'il disait avant
12:29comme président
12:32du groupe de l'Aire.
12:33Il n'a pas changé,
12:35il n'a pas changé,
12:36il n'a pas essayé
12:36de minorer,
12:37de relativiser,
12:38etc.
12:39Et par la voie réglementaire,
12:40il a fait un tas de choses
12:41qui vont dans le bon sens,
12:43même si l'absence
12:44de majorité à l'Assemblée
12:45le prive de la faculté
12:47de faire plus.
12:48Mais pour en revenir
12:48à votre question,
12:50les politiques aujourd'hui
12:52sont tétanisées
12:53parce que chacun
12:54sent bien
12:55que pour reprendre la main,
12:57il va falloir
12:58taper du point
12:59sur la table.
13:00Moi, je théorise ça
13:01depuis longtemps,
13:02j'appelle ça
13:02le choc d'autorité.
13:03Il faut rétablir
13:04un choc d'autorité
13:05et on sait qu'au début,
13:07ça ne va pas bien se passer.
13:08Pourquoi ?
13:09Parce qu'on est dans
13:09la situation
13:10qui est exactement la même
13:11de celle que de dire
13:12à un enfant
13:13qui a été élevé
13:14sans qu'on gère
13:16sa frustration.
13:17Tout à coup,
13:18maintenant,
13:19on pose des règles
13:20et on les pose
13:20des règles strictes
13:21et au début,
13:21il va donc avoir tendance
13:22à s'y opposer.
13:23C'est exactement
13:24ce qui va se passer.
13:25Donc, à un moment donné,
13:26il va y avoir...
13:27Il va y avoir...
13:29Non, mais j'y arrive.
13:30Il va y avoir
13:30de la violence.
13:31Bien sûr.
13:32Il y en a déjà.
13:32Mais il va y avoir
13:33une violence
13:34qui va être exercée
13:35par l'État.
13:36Ça va être
13:36le rétablissement
13:37de la plénitude
13:38de la force légitime.
13:39Il le faut.
13:39Quand je dis
13:40qu'il va y avoir,
13:41j'espère qu'il va y avoir.
13:42Parce que c'est
13:42la seule voie de salut.
13:44Et la plupart des politiques
13:46ne veulent pas
13:47être les acteurs
13:49d'une séquence
13:50qui va être terrible.
13:51Mais,
13:52pourquoi c'est de la lâcheté ?
13:53Parce que l'inaction
13:54n'empêchera pas
13:55la violence d'arriver.
13:56On la voit
13:56qui grandit tous les jours.
13:58Le déshonneur et la guerre.
13:59Le déshonneur et la guerre.
14:00C'est exactement ça.
14:01Et alors,
14:01les juges,
14:02puisque je vous disais,
14:02il y a les politiques
14:03et les juges.
14:04Attendez,
14:04attendez,
14:05juste un mot
14:05sur les politiques.
14:06C'est intéressant.
14:07Pourquoi ?
14:08Alors,
14:08vous allez me dire,
14:09oui,
14:09la comparaison n'est pas raison,
14:10l'Amérique n'est pas la France.
14:12Regardez ce qui se passe
14:13à Los Angeles.
14:14A ton raison,
14:15Donald Trump dit,
14:16attendez,
14:16il y a un vrai problème
14:17là-bas,
14:18Los Angeles,
14:18à Californie,
14:20en général,
14:20Los Angeles est en patiqués.
14:21Et regardez ce qui se passe
14:26il a donné la guerre nationale,
14:28il a fait donner...
14:29Voilà.
14:29Non mais je ne dis pas
14:30qu'il faut faire ça.
14:31Non, non,
14:31ce qu'il faut,
14:32enfin en fait,
14:32il y a une seconde là-dessus.
14:35Donald Trump est en réalité
14:37dans une bataille politique
14:38contre le gouverneur
14:39de la Californie,
14:40qui est un démocrate
14:41qui est très à gauche,
14:43qui a depuis plusieurs années
14:44promu une politique pro-migrant.
14:47Et c'est en réalité
14:48une surréaction de Donald Trump,
14:52dont les tribunaux diront d'ailleurs
14:53si elle est constitutionnelle
14:54parce qu'il y a un sujet,
14:55qui aboutit à...
14:56Non mais c'est pour ça.
14:57Je pense, moi,
14:58comme bon connaisseur
15:00de ces questions,
15:01que la situation tactique
15:02à Los Angeles
15:02ne nécessitait pas
15:04l'intervention de l'armée.
15:06Mais c'est une décision politique
15:08et parce que, aussi,
15:09le gouverneur de Californie
15:12a modéré les instructions
15:14données à la police
15:15parce qu'en réalité,
15:15il est plutôt d'accord
15:16avec les émeutiers.
15:17Donc en fait,
15:17c'est ça la situation.
15:18C'est ça qui est.
15:19Donc c'est un combat
15:20qui est plus politique.
15:20Non mais moi,
15:21je citais,
15:22c'est juste cet exemple
15:23pour vous dire
15:24qu'à un moment donné,
15:25bien sûr,
15:26que le choc d'autorité,
15:27je ne dis pas
15:27qu'il a raison ou pas,
15:28va engendrer la violence.
15:29Oui, mais c'est pour ça
15:30que moi,
15:30j'ai tout un tas de choses
15:32que je pense que
15:33par une utilisation
15:35de la loi de 1955
15:36sur l'état d'urgence
15:37et en faisant
15:38des états d'urgence locaux,
15:40ce qui est prévu par la loi,
15:41ce qui a d'ailleurs été
15:41utilisé par Nicolas Sarkozy
15:43lors des émeutes de 2005,
15:45sur les sites...
15:46on peut faire
15:47un véritable nettoyage
15:49des quartiers
15:49avec un bouclage...
15:50Vous dites que c'est faisable.
15:51Je pense que c'est faisable
15:52à condition d'en assumer,
15:54d'assumer l'usage
15:55de la force
15:55qui va nécessairement
15:56être une des étapes
15:58de ces actions.
15:59Mais j'attire votre attention,
16:00André Bercoff,
16:01c'est le devoir
16:02de l'État
16:03de protéger
16:04les plus faibles
16:05et qui sont
16:06les premières victimes
16:07de cette situation
16:09insupportable ?
16:10Ce sont les populations
16:11les plus défavorisées.
16:12Lorsqu'il y a un État,
16:14un effondrement sécuritaire
16:15dans un État
16:16comme on est en train
16:16de le vivre...
16:17Ce ne sont pas
16:18les ultra-riches
16:18qui vont être...
16:19Les plus riches
16:19arriveront toujours.
16:21Il y aura des accidents,
16:22mais ils arriveront toujours
16:23à avoir des vigiles,
16:25des gardes armées,
16:26des miradors
16:27et des caméras.
16:28Donc ce sont
16:29les plus faibles.
16:29Et l'État doit
16:30aux plus faibles
16:31la même protection
16:32qu'aux gens
16:33qui ont des moyens.
16:34J'en viens maintenant
16:35aux magistrats,
16:35si vous voulez bien.
16:36Après, on a parlé
16:37des politiques,
16:37mais tout ça,
16:38il y a évidemment
16:39un sujet bouillonnant
16:40et passionnant.
16:41Il y a tout à fait.
16:42Sur les magistrats,
16:44la doctrine
16:46de la magistrature française
16:48qui est actuelle,
16:49contemporaine,
16:50elle s'est fondée
16:51dans les années 70
16:52avec Bourdieu,
16:54Derrida,
16:55des sociologues
16:56très à gauche
16:56qui considèrent
16:57que la responsabilité sociale
16:59prime sur la responsabilité
17:00individuelle,
17:01pour faire court.
17:02Et la justice
17:04n'a pas adapté
17:06sa façon de procéder
17:08à l'augmentation
17:09de la violence
17:10dans la société
17:10et à l'augmentation
17:11des fractures.
17:12Aujourd'hui,
17:13pour faire très court,
17:14on est dans une logique
17:15qui consiste
17:15à d'abord être
17:16dans la bienveillance,
17:17donner une première chance,
17:18une deuxième chance,
17:19une troisième chance.
17:20Mais on a en face
17:21une population délinquante
17:22qui considère
17:24de son point de vue
17:26cette bienveillance
17:27comme de la faiblesse.
17:28Et donc,
17:28ça ne peut pas marcher.
17:29Aujourd'hui,
17:30à rebours
17:30de tout ce
17:32qui a été
17:32le dogme français
17:33en matière de justice,
17:35eh bien,
17:36j'ai été,
17:37je suis depuis quelques années
17:38avec Béatrice Brugère,
17:39par exemple,
17:40cette magistrate
17:41qui est également
17:41membre de mon centre
17:42de réflexion
17:43sur la sécurité intérieure,
17:45favorable
17:45à des peines de prison
17:47très courtes
17:47pour les primo-délinquants
17:48violents.
17:49Pourquoi ?
17:50Le but n'est pas
17:50d'être excessif.
17:51Le but,
17:52c'est que le délinquant
17:53sente
17:54qu'il y a
17:56une réponse
17:57de l'État.
17:58Le délinquant
17:59qui ressort
18:00avec du sursis,
18:01avec des avertissements,
18:03etc.
18:03On peut justifier ça
18:04tant qu'on veut
18:05dans les colloques
18:05au centre de Paris,
18:06dans les universités.
18:08La réalité,
18:09c'est que le délinquant,
18:09il pense que dans ces cas-là,
18:10il n'a rien eu.
18:12Donc,
18:12il faut,
18:13notamment pour les actes physiques,
18:15pour la violence physique,
18:17il faut une réponse
18:17qui contraigne.
18:19Il faut qu'il y ait
18:19une contrainte.
18:20La meilleure des réponses,
18:21vous l'avez eue
18:22le lendemain
18:23de la Coupe du Monde,
18:25de la Coupe des Champions,
18:26pardon.
18:27On a vu
18:28tous ceux qui ont été
18:29convoqués
18:29en comparution immédiate,
18:30sursis,
18:31sursis,
18:32sursis,
18:32sursis,
18:33et encore sursis.
18:34Donc,
18:34voilà,
18:35c'est la doctrine.
18:36Alors,
18:37pour finir sur la magistrature,
18:39après,
18:40je vous dirai un mot
18:40sur ce qui s'est passé
18:41ce week-end-là,
18:41parce qu'il y a beaucoup
18:42de choses qui n'ont pas
18:42été dites,
18:43à mon avis,
18:43comme il fallait.
18:44Mais le week-end
18:45du Sacre du PSG.
18:47Mais,
18:48là,
18:48aujourd'hui,
18:49je pense qu'il faut,
18:50si vous voulez,
18:51il y a 30% de magistrats
18:52qui sont très à gauche.
18:53Mais il y en a 70%
18:54qui ne sont pas...
18:54Vous parlez du syndicat
18:54de la magistrature.
18:55Oui,
18:55du syndicat de la magistrature
18:56qui prend des positions
18:58qui, à mon avis,
18:58sont anticonstitutionnelles
19:00de la part d'un syndicat.
19:01Ah oui,
19:02vous allez jusque-là.
19:03Ah oui,
19:03bien sûr.
19:04Quand on voit un syndicat
19:05qui encourage les émeutiers,
19:07qui donne des conseils
19:08pour échapper à la police,
19:10etc.,
19:10avec des fascicules,
19:11ça,
19:12ce sont des choses
19:12qui, pour moi,
19:13font partie
19:15de comportements
19:16qui devraient être interdits
19:18de la part d'un magistrat.
19:20Et je ne vous parle pas
19:20du mur des cons
19:21parce que ça remonte
19:22à longtemps,
19:23mais je ne suis pas sûr
19:24que dans leur esprit
19:24ce soit aussi loin.
19:26Mais il y a 70%
19:28de magistrats,
19:29pour autant,
19:29qui ne sont pas
19:29des magistrats très à gauche.
19:31Et quand vous parlez avec eux,
19:33ils sont de bonne foi,
19:34ils essayent, etc.
19:35Mais le changement de logiciel
19:37n'a pas eu lieu
19:38dans la magistrature.
19:39C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
19:40face à des primo-délinquants
19:43violents,
19:44je pense que la justice
19:45doit cogner.
19:46Elle ne doit pas cogner
19:46de façon aveugle.
19:47Elle doit cogner intelligemment.
19:49Bien sûr qu'il faut adjoindre
19:50un accompagnement éducatif.
19:52Mais aujourd'hui,
19:53dans la justice des mineurs,
19:54c'est l'éducatif
19:55qui prime sur la sanction.
19:56Je pense qu'il faut inverser ça.
19:57Il y a tout un tas
19:58de mesures techniques
19:59dont je vous fais grâce,
20:00sauf si vous voulez
20:00que je rentre dans le catalogue.
20:01Mais il y a des choses
20:02qu'il faut mettre en œuvre.
20:02Alors, comment avoir
20:03ce changement d'état d'esprit ?
20:05Parce que c'est bien ça.
20:06Comme vous le savez,
20:06les magistrats,
20:07ils ne sont pas plus bêtes
20:08que d'autres.
20:08Au contraire,
20:09ils savent ce qui se passe.
20:11Mais comment ce changement
20:12de logiciel peut avoir lieu ?
20:14On ne veut pas revenir aux politiques,
20:16mais on en reparlera.
20:16Parce qu'il faut construire
20:17des places de prison.
20:19Oui, mais attendez.
20:20Non, mais il y a eu une phrase.
20:21Il faut des places de prison
20:23à sécurité différenciée.
20:24Alors, Gérald Darmanin,
20:25enfin, s'est emparé
20:26de cette idée
20:29qui est sur la table,
20:30notamment au CRSI
20:31depuis des années.
20:32mais il faut des places de prison
20:35pour les mineurs,
20:36y compris pour des peines
20:37de 10, 15 jours.
20:37Oui, mais attendez,
20:38attendez, attendez.
20:39Je vais vous répondre
20:40juste avant la pause.
20:41Maurice Berger,
20:43le même Maurice Berger
20:43en a parlé,
20:44les centres de rétention
20:46pour mineurs aujourd'hui
20:47sont remplis à 60%.
20:48Il y a 40% de places vides.
20:50Maurice Berger dixit.
20:52Donc, on ne me dise pas
20:53que pour les mineurs,
20:53on ne peut rien faire.
20:54Oui, mais pour les mineurs délinquants.
20:57Oui, mais moi,
20:58je pense que pour les mineurs...
20:59Dites-moi pourquoi
20:59on ne fait pas les 40%
21:01ne sont pas pleins.
21:01Pourquoi ?
21:02100% ne sont pas pleins.
21:03Alors, je pense qu'ils sont
21:04plus pleins qu'à l'époque
21:05ou plus pleins qu'à l'époque
21:06où Maurice Berger
21:07Il me l'a dit
21:07il y a quelques mois.
21:08Je ne sais pas.
21:09En tout cas,
21:10ce qui est certain,
21:12c'est qu'il faut
21:13qu'il y ait plus de gens
21:15en prison en France.
21:16La population a augmenté
21:17de 15 millions de personnes
21:18depuis 30 ans.
21:21Le bassin,
21:22le nombre de prisons par habitant
21:24est dans les plus faibles
21:25des pays occidentaux.
21:26Donc, il faut...
21:27Et les prisons
21:28ne coûtent pas toujours
21:29le plus cher.
21:30On n'a pas besoin
21:31de prisons de haute sécurité.
21:31En plus,
21:32on a besoin de prisons
21:33pour les gens
21:34qui commettent des actes
21:35socialement graves
21:35mais qui ne sont pas
21:36des gens dangereux
21:37pour les autres.
21:38Et donc, en gros,
21:38il faut monter, je pense,
21:39à 100 000 places de prison.
21:40C'est une des...
21:41Ce n'est pas la seule chose
21:42mais c'est une chose
21:43qui est préalable
21:44pour mettre en place
21:46un vrai programme
21:47de reprise en main.
21:48sinon, on ne peut rien faire.
21:49Vous avez tout à fait raison.
21:50On se retrouve
21:51avec Thibaut de Montbrial
21:53tout de suite après
21:54cette petite pause.
21:550 826 300 300.
22:00Sud Radio Bercoff
22:01dans tous ses états
22:02midi 14h.
22:03André Bercoff.
22:04L'insécurité,
22:06la violence,
22:07l'impunité,
22:09la lâcheté,
22:10la veulerie.
22:12Tout ça,
22:12c'est dans ce cocktail
22:13un peu explosif
22:14dont on parle aujourd'hui
22:15avec Thibaut de Montbrial,
22:16l'avocat
22:17et effectivement,
22:19ce centre...
22:20Ah, je ressente...
22:22Sans réflexion.
22:22C'est dans le CRC.
22:23Sur la sécurité,
22:26voilà.
22:28Je ne sais pas,
22:28non,
22:29nous n'avons pas
22:29pour le moment
22:29d'auditeur,
22:30mais Thibaut de Montbrial,
22:32je voudrais qu'on revienne
22:33sur quelque chose
22:34qui est quand même
22:37un peu la ligne rouge
22:39de tout cela.
22:40En fait,
22:41sans faire de philosophie,
22:43c'est qu'on a l'impression
22:44que cette impunité,
22:46cet attentisme,
22:47ce de dire
22:48écoutez, on verra,
22:49pour le moment,
22:50poussière sous le tapis,
22:51puis on a le temps,
22:52on se repasse
22:52la patate chaude,
22:54c'est dans tous les domaines
22:55ou presque.
22:56C'est quand même
22:56dans beaucoup de domaines,
22:58je ne dis pas
22:58que rien n'a été fait,
22:59mais enfin,
23:00depuis quelques décennies,
23:01on constate que,
23:02oui, oui,
23:02on verra,
23:03écoutez,
23:03il y a les élections,
23:04on ne va pas commencer
23:05à faire tout ça
23:06au moment des élections,
23:07on verra après.
23:08Il n'y a pas ça aussi.
23:09Ce que je constate,
23:10mais comme tous les citoyens,
23:12c'est qu'il y a
23:13de moins en moins
23:14de vision en politique,
23:17de, j'ose pas dire,
23:18de grandeur,
23:18parce que le mot
23:19paraît tellement décalé
23:20avec ce qu'on vit,
23:21mais les élus
23:24qu'on voit aujourd'hui,
23:25en tout cas sur le plan national,
23:27pas tous,
23:27mais quand même
23:28beaucoup de gens
23:28qui sont en première ligne,
23:31en tout cas depuis la période
23:34Hollande-Macron
23:35et parfois pour certains avant,
23:38donnent l'impression
23:39de gérer sur les sondages,
23:43de gérer à très court terme
23:44et de ne pas être
23:44dans une construction,
23:46dans une dimension
23:47qui les dépasse.
23:47Or, ça devrait être
23:49la dimension de l'homme
23:49ou de la femme d'État.
23:51C'est-à-dire que
23:51quand on arrive au pouvoir,
23:53on est un maillon
23:53d'une grande chaîne,
23:55mais ni plus ni moins.
23:57La France est un pays millénaire
23:59qui a des racines gréco-latines,
24:02une tradition judéo-chrétienne.
24:04Tout ça, c'est une dynamique.
24:07Rome, Athènes, Jérusalem.
24:08Voilà, exactement.
24:09Et c'est une dynamique
24:10et on n'a plus l'impression
24:11aujourd'hui
24:11qu'il existe cette dynamique.
24:13Et vous savez,
24:14avec mon centre de réflexion
24:16sur la sécurité intérieure,
24:17depuis un peu moins de deux ans,
24:19j'essaye de faire
24:20deux ou trois déplacements
24:21en province par mois.
24:24Et donc, j'en ai fait
24:25plus d'une trentaine
24:26et je rencontre à chaque fois,
24:27il y a beaucoup de gens
24:28qui viennent me voir.
24:29Parfois, il y a 300, 400 personnes
24:30et on discute.
24:33Je fais un petit exposé,
24:34mais surtout,
24:35ce qui est important,
24:35c'est surtout d'écouter les gens.
24:37Et c'est fou.
24:40Le décalage qu'il y a
24:41entre le peuple,
24:42parce que là,
24:42on parle vraiment du peuple,
24:43et ce que pensent
24:45les élites parisiennes.
24:47Et je ne dis pas ça
24:47de façon péjorative,
24:48d'une certaine façon,
24:49j'en fais partie
24:50des élites parisiennes.
24:51Sauf que,
24:52à force d'aller parler
24:54avec les gens,
24:55voir les policiers municipaux,
24:57voir les maires,
24:58voir les conseillers départementaux,
25:00parce qu'il y a aussi
25:01les élus qui viennent,
25:02et il y a des élus,
25:03y compris de partis,
25:04qui sont des partis,
25:05qui ont été des partis
25:05de gouvernement, etc.
25:06Il y a une déconnexion absolue.
25:09Donc,
25:10il y a une véritable lucidité.
25:12Souvenez-vous du sondage
25:13qui a été publié
25:13par Le Figaro
25:14au début du mois de mai.
25:15La question était
25:16qui souhaitait-vous voir
25:17gagner l'élection présidentielle
25:18de 2027 ?
25:20Qui souhaitait-vous voir ?
25:20C'est une question ouverte.
25:22Premier,
25:22c'était Marine Le Pen
25:23avec 10%.
25:24Et en dessous,
25:27ça descendait très vite
25:28à moins de 2%.
25:29Et aucun de ces noms-là,
25:31c'était 58%.
25:32Et c'est un sondage,
25:34vous pouvez le retrouver facilement.
25:35Donc,
25:35ça veut dire
25:35qu'il y a une déconnexion
25:37de plus en plus grande
25:38entre la base
25:39et la technostructure,
25:41si vous me pardonnez
25:42cet emprunt marxiste.
25:44Et je pense
25:44qu'il y a quelques dizaines
25:45de milliers de gens
25:46à Paris,
25:47dans les médias,
25:48dans l'administration,
25:49dans les partis politiques,
25:51qui vivent de façon
25:52déconnectée
25:53par rapport
25:53à ce que pensent
25:54les Français.
25:55Et je pense
25:55que les années qui viennent
25:56vont être extrêmement intéressantes
25:58à cet égard.
25:59Je crois,
25:59je crois,
26:00et même peut-être avant.
26:02Maude,
26:02je crois que nous avons
26:03un Sébastien
26:05qui nous appelle
26:06de Saint-Claude,
26:07c'est ça ?
26:08Oui.
26:08Sébastien,
26:09bonjour.
26:10Bien,
26:10bonjour,
26:11M. Bercoff.
26:12Bonjour.
26:13Et bonjour,
26:13maître.
26:14Bonjour.
26:14On vous écoute,
26:15Sébastien.
26:16Alors,
26:17voilà,
26:17je voudrais...
26:19j'habite à la campagne
26:20et tout ça
26:20et il m'arrive
26:22de réfléchir
26:22des fois.
26:23Je voudrais apporter
26:24une petite solution.
26:26Éventuellement,
26:27ce n'est pas une solution,
26:28c'est une idée.
26:29Elle n'est peut-être
26:30pas parfaite,
26:31mais c'est en essayant
26:34d'apporter des idées
26:35qu'on avance.
26:36Et donc,
26:37voilà,
26:37c'est simple.
26:38Donc,
26:39ça serait de faire
26:42une espèce
26:42de contrats civiques,
26:46en fait,
26:46quand on fait
26:47une demande
26:47CAF,
26:48d'allocations
26:49de logement,
26:50RSA,
26:51chômage,
26:52toute aide,
26:54en France,
26:54c'est d'imposer,
26:55en fait,
26:56une signature
26:57de contrat social.
26:59Quelles sont
26:59les clauses ?
27:01Ça serait
27:01de responsabiliser
27:03les parents,
27:04pour commencer,
27:06à s'engager
27:06à ce que
27:07ces enfants
27:07n'entrent pas
27:09dans la violence
27:11de pillage
27:12de CAF,
27:13de biens publics.
27:14Et sinon,
27:14il y aurait sanction,
27:15c'est ça que vous voulez dire ?
27:17Tout à fait.
27:17Et aussi,
27:18imposer le fait
27:19de ne pas s'en prendre
27:20en force de l'ordre,
27:21parce que c'est facile,
27:22mais ça serait pris
27:23deux ans.
27:24Et si ces enfants
27:26font quelque chose
27:29d'incivique,
27:32de cette manière,
27:33on supprime
27:33les allocations,
27:34on supprime
27:35les accès
27:35au HLM,
27:37parce qu'il y a
27:37des personnes
27:38qui se comportent
27:38très bien,
27:39qui sont sur des listes
27:40pendant plus de 5 ans
27:40et qui n'arrivent pas
27:41à avoir le droit.
27:41Ils vivent dans leurs voitures,
27:43ils travaillent et tout ça.
27:45Et voilà,
27:46en fait,
27:46on a bien compris.
27:51Thibault,
27:51c'est aussi
27:52la question
27:53des sanctions
27:54qui est posée là.
27:56Est-ce qu'un contrat
27:57peut être fait ?
27:58Est-ce que ça a
27:58une efficacité ?
27:59Je suis complètement
28:00d'accord.
28:01Il faut juste mesurer
28:02que l'idée séduisante
28:05de sa mise en œuvre
28:05est un peu plus compliquée
28:06parce que ça ne pourrait
28:08s'appliquer qu'à des gens
28:09qui sont condamnés
28:10de manière définitive.
28:12Donc, ça prendrait du temps.
28:13Mais c'est absolument certain
28:15que de mettre
28:16de la responsabilité,
28:19de faire peser
28:19de la responsabilité,
28:20un peu comme une épée
28:21de Damoclès,
28:22sur les jeunes majeurs
28:24ou sur les parents
28:25des mineurs,
28:26c'est quelque chose
28:27qui me paraît important.
28:28Et j'ajoute
28:29que, notamment
28:30pour les droits
28:31associés aux étrangers
28:33qui sont sur notre territoire,
28:35c'est évidemment
28:36quelque chose
28:37sur lequel il faut jouer également.
28:38Je pense que
28:39quand on est invité
28:40chez les gens,
28:40on se tient bien.
28:42Sauf que pour le moment,
28:43rien n'a été fait
28:44de ce point de vue-là.
28:45Je pense que c'est une piste
28:47qui a commencé
28:48à être mise en œuvre
28:49de façon empirique
28:50par certains élus.
28:51Mais c'est évidemment
28:52quelque chose
28:52qui va dans le bon sens.
28:54J'ajoute,
28:54pour rebondir aussi
28:55sur ce que dit
28:56notre auditeur,
28:57Sébastien,
28:58qu'il va de soi,
29:00enfin il devrait aller de soi
29:01parce que c'est du bon sens,
29:02que lorsqu'on touche
29:03à un uniforme,
29:04qu'il s'agisse d'un policier,
29:06d'un gendarme,
29:06mais même au-delà,
29:07d'un pompier,
29:08d'un ambulancier,
29:10et même d'une manière générale
29:11d'une personne
29:12chargée d'un service public,
29:15parce que je pense
29:16notamment aux enseignants,
29:17et ça nous ramène
29:18également à l'actualité
29:20tragique du jour,
29:20même si Mélanie
29:21n'était pas elle-même enseignante,
29:24il faut que...
29:25il faut évidemment
29:26une sanction planchée.
29:28Et vous savez,
29:29les magistrats
29:30qui disent
29:30on ne peut pas avoir
29:31de...
29:31l'individualisation de la peine,
29:33on ne peut pas avoir
29:33une peine minimum,
29:34ils ont bien une peine maximum
29:35qui contrevient aussi
29:37à l'individualisation de la peine.
29:38Et avant 93,
29:39dans le code pénal
29:40d'avant 93,
29:41il y avait des fourchettes
29:42avec un minimum.
29:43Je pense que
29:44dans un certain nombre de cas...
29:45ça a été supprimé ça.
29:46Oui, mais je pense
29:46qu'il faut y revenir.
29:47Vous savez,
29:48ce que l'homme a défait,
29:49l'homme peut le refaire.
29:49C'est certain.
29:51Je crois que nous avons...
29:52Un second auditeur,
29:53Erio de Perpignan.
29:54Oui, Erio.
29:55Bonjour Erio.
29:58Erio, est-ce que Erio est là ?
29:59Non.
30:00Apparemment,
30:00il n'est pas là.
30:03Maud ?
30:03J'ai une petite question.
30:04Moi, vous posez Thibaut de Montbrial.
30:06Vous parliez tout à l'heure
30:07de déconnexion
30:07entre le réel et les politiques.
30:10Moi, j'aimerais parler
30:10de connexion justement
30:12sur les réseaux sociaux
30:12et de l'accès à la violence.
30:14Les jeunes qui ont accès
30:16par exemple à TikTok
30:16aujourd'hui sont les électeurs
30:17de demain.
30:18Est-ce que vous pensez, vous,
30:19que cet accès à la violence,
30:21et on parle vraiment de vidéos
30:22parfois franchement hard,
30:24c'est une bonne chose
30:25d'une certaine manière
30:26parce que ça les confronte
30:27vraiment à ce qui se passe
30:28réellement ?
30:29Ou est-ce qu'au contraire,
30:30vous pensez que ça risque
30:31de les radicaliser,
30:32et d'avoir une très mauvaise influence
30:33sur leur avenir ?
30:35Alors ça, c'est une sacrément
30:35bonne question.
30:37Complexe.
30:38Je ne suis pas sûr
30:39qu'il y ait de réponse facile
30:40parce que la censure,
30:42l'idée qu'on pourrait avoir,
30:43c'est de censurer
30:44un certain nombre de réseaux sociaux.
30:45C'est la démagogie habituelle.
30:46Mais le problème,
30:47c'est que vous en censurez un,
30:48il y en a dix qui ouvrent.
30:50Donc, dans la course
30:51entre l'épée et le bouclier,
30:53vous n'arriverez jamais
30:53à tout interdire.
30:55Et puis, il y a un deuxième sujet
30:56dans le sujet,
30:57il y a une question dans la question,
30:58c'est l'intelligence artificielle.
30:59C'est qu'aujourd'hui,
31:01déjà maintenant,
31:02par rapport à il y a six mois,
31:03les choses vaut très vite,
31:04quand on voit une vidéo,
31:05on n'est plus certif à 100%
31:07qu'elle soit authentique,
31:08qu'elle n'ait pas été retouchée,
31:09voire qu'elle soit
31:10complètement fabriquée.
31:11Alors, ça complexifie encore
31:13la question que vous posez.
31:14Moi, je pense que
31:15plutôt que d'interdire,
31:18il faut éduquer.
31:19Jusqu'à maintenant,
31:20et c'est évidemment
31:20le sens de votre invitation,
31:22on a beaucoup parlé
31:23et on va continuer,
31:24sécurité, justice,
31:25mais il faut garder à l'esprit
31:28qu'aucune politique sécuritaire,
31:31moi, mon fameux choc d'autorité,
31:33tout ça, ça pourra marcher
31:34avec le rétablissement
31:35de la force légitime de l'État,
31:37à une condition,
31:37c'est qu'en parallèle,
31:39il y a une véritable reprise en main
31:40par l'éducation et la culture.
31:42Oui.
31:42Et ça, c'est indissociable.
31:45Et il faut réapprendre,
31:46il faut rééduquer,
31:48pas rééduquer,
31:49parce que le terme
31:50est évidemment désagréable,
31:51mais réapprendre à éduquer,
31:54réapprendre à éduquer,
31:56dans le sens de l'appartenance
31:58à une nation avec des valeurs,
32:01un sens du collectif.
32:02Nous sommes d'accord,
32:03mais ça, on le dit beaucoup,
32:04mais je vais vous dire,
32:06mais c'est indissociable, André.
32:07Non, c'est pas indissociable,
32:09je suis absolument pas d'accord,
32:10et je vais vous dire pourquoi.
32:11Parce que ce que vous dites là,
32:12bien sûr qu'il faut le faire,
32:13mais c'est le temps long.
32:14Ah ben bien sûr.
32:15Mais en attendant,
32:16quand quelqu'un est agressé,
32:17je fais quoi ?
32:18J'attends qu'il soit éduqué.
32:19André Bercoff,
32:20on est parfaitement en phase.
32:22La reprise en main,
32:23le choc d'autorité,
32:24c'est une politique
32:25sur deux ou trois ans,
32:26plus s'il le faut,
32:27mais qui est un changement
32:28de cap radical,
32:30et qui pique,
32:31et ça piquera.
32:32Et ça piquera
32:33que l'on le fasse,
32:34ou ça piquera
32:35que l'on le subisse.
32:36Il ne faut pas penser
32:37que de ne pas le faire
32:38nous épargnera les preuves.
32:40Mais par ailleurs,
32:42il faut penser le temps long.
32:42On est bien d'accord.
32:43Oui, mais ça nous ramène
32:44aux politiques,
32:44et aujourd'hui,
32:45aux gens qui ne pensent pas,
32:47ou qui pensent très peu,
32:48le temps long.
32:49On va en parler Luc,
32:50je crois que nous avons Luc.
32:52Peut-être après la pause,
32:53si vous êtes d'accord André,
32:53parce qu'on arrive
32:54au moment de la pub.
32:55A tout de suite.
32:56Eh bien oui,
32:56mais avec Thibaut de Montbrial,
32:57on a envie de continuer.
32:58Sud Radio Bercoff,
33:01dans tous ses états,
33:02midi 14h.
33:03André Bercoff.
33:04Et nous sommes toujours
33:05avec Thibaut de Montbrial,
33:07avocat, réflexion,
33:10centre de réflexion
33:11sur la sécurité.
33:12J'y arriverai,
33:13j'y arriverai.
33:14On accueille un deuxième auditeur,
33:17Luc de Nice.
33:18Bonjour Luc.
33:20Bonjour M. Bercoff,
33:21bonjour M. de Montbrial.
33:22Alors moi,
33:24je ne partage pas
33:25votre analyse
33:26sur le côté fatalité,
33:30juge un peu
33:31entre les bonheurs
33:33et les politiques lâches.
33:36Moi, je pense
33:36qu'il y a une vraie volonté
33:37d'une partie
33:38de la classe politique
33:39de déliter l'État
33:41de manière à le faire
33:42mieux rentrer,
33:43de déliter la France
33:44pour la faire mieux rentrer
33:45dans ce grand ensemble européen
33:46qu'on veut nous imposer
33:48depuis des années.
33:49J'en veux pour preuve
33:50la différence de réponse
33:51qu'il y a eu
33:52avec les Gilets jaunes
33:53sans, je veux dire,
33:54sans me positionner
33:56sur le côté violence
33:57que pouvaient avoir
33:58les Gilets jaunes.
33:59Je veux dire,
33:59lors des manifestations
34:02des Gilets jaunes,
34:03l'essentiel des blessés
34:05et des blessés graves
34:06était du côté
34:07des manifestants.
34:08Aujourd'hui,
34:08chaque fois qu'il y a
34:09des émeutes
34:09qui viennent de citer,
34:11l'essentiel des blessés
34:12est du côté
34:12des forces de l'ordre.
34:13Et la réponse judiciaire
34:14a été très violente
34:15pour les Gilets jaunes
34:16puisque vous avez des gens
34:17qui n'étaient pas condamnés,
34:19qui n'ont jamais reçu,
34:20qui n'avaient pas
34:20de condamnation
34:21sur leur casier
34:22et qui ont fait
34:22des peines de prison
34:23fermes immédiatement
34:24alors qu'aujourd'hui,
34:26vous avez des gens
34:27multirécidivistes
34:28et qui ont reçu
34:29un stage de citoyenneté,
34:31un petit avertissement
34:31et bientôt,
34:32on va leur donner
34:33des sucettes et des bonbons.
34:34Voilà.
34:35Et donc,
34:35je pense qu'il y a
34:35une vraie volonté derrière,
34:37c'est de détricoter l'État
34:38pour mieux l'intégrer
34:40dans cet ensemble européen
34:41qu'on veut nous imposer
34:42et que les Français refusent.
34:43Voilà.
34:44Intervention pertinente,
34:45tu le trouves ?
34:46Alors,
34:47bonjour Luc,
34:49moi je ne suis pas
34:50complètement d'accord
34:51avec vous
34:51parce que je pense
34:52que c'est plus compliqué
34:53que ça.
34:54Je pense qu'il n'y a pas
34:54de grands plans complotistes
34:57qui visent à affaiblir
34:58l'État volontairement,
34:59etc.
35:00Ce qui est vrai,
35:01c'est que
35:02quand il s'agit
35:04de jeunes racailles
35:06venus pour beaucoup
35:08des quartiers,
35:10l'État est toujours
35:10plus inquiet
35:11parce qu'il a peur
35:12d'une perte
35:12de contrôle totale.
35:13Ça, c'est vrai.
35:14D'ailleurs,
35:15c'est la raison
35:16pour laquelle
35:16moi je suis étonné
35:17qu'il n'y ait pas
35:18un changement
35:19de doctrine profond.
35:20Ce n'est pas une question
35:21d'homme
35:21de qui est ministre,
35:22qui est préfet.
35:23C'est une question
35:23de changement de doctrine
35:24et ces émeutes,
35:25elles sont de plus en plus
35:26violentes.
35:27On a vu 2023,
35:27on a vu après
35:28la victoire du PSG
35:29la semaine dernière.
35:30Moi je ne comprends pas
35:31qu'on n'ait pas employé
35:32les blindés de la gendarmerie,
35:33les centaures
35:34qu'on voit sur des magnifiques
35:34vidéos de la gendarmerie
35:35qui sont restés au garage.
35:37Il y a des hélicoptères
35:38qui peuvent aussi
35:39avec de la poursuite lumineuse
35:40faire le job.
35:41Je pense que l'État
35:42doit mettre tous les moyens
35:43et, là où je rejoins Luc,
35:45c'est qu'à l'arrivée
35:45il faut qu'il y ait
35:46une réponse judiciaire.
35:48Par contre,
35:48là où ce que vous dites
35:49n'est factuellement pas vrai,
35:50alors je n'ai pas les chiffres
35:51sur moi aujourd'hui,
35:52mais il y a énormément,
35:54énormément de policiers
35:55et de gendarmes
35:55qui ont été blessés
35:56dont certains grièvement
35:57pendant la période
35:58des gilets jaunes.
35:59Mais ce qui est vrai,
36:00c'est qu'au moment
36:01des gilets jaunes,
36:02ce qui était en jeu
36:03littéralement,
36:04c'était la stabilité
36:05du pouvoir,
36:05puisqu'à un moment
36:06on a même cru que Paris
36:07allait tomber,
36:08souvenez-vous.
36:09Donc là,
36:09il y avait une question
36:09de très...
36:10Il se rapprochait dangereusement
36:12de l'Élysée.
36:13Et donc là,
36:13il y a eu une perception
36:15par les politiques
36:16de leur propre finitude
36:18institutionnelle
36:19et avec une vraie peur
36:20un peu physique.
36:21Mais parce que
36:22les gilets jaunes
36:22menacés au fond,
36:24je veux dire,
36:24c'est un vrai problème
36:25de société, quoi.
36:26Oui,
36:26mais de dire
36:27qu'il n'y a pas eu,
36:29que les policiers
36:30n'ont pas été blessés
36:31ou en tout cas moins,
36:32ça c'est objectivement faux
36:33et par ailleurs
36:35de dire qu'il y a
36:36un grand plan
36:36pour fondre...
36:37Parce que vous savez,
36:37s'il y avait un grand plan
36:38pour fondre
36:39avec les mondialistes,
36:41le plan n'est pas
36:43en train de fonctionner.
36:44Parce que les gens sont...
36:45André Bercoff,
36:45il faut quand même le dire,
36:46les gens sont exaspérés
36:48par se laisser aller
36:50et par les casseurs, etc.
36:51On ne va pas rester là-dessus,
36:53Justibo,
36:53mais c'est vrai que...
36:55Enfin,
36:55on a tous assisté
36:56à un moment
36:56des gilets jaunes
36:57et je ne parle pas
36:58des black blocs,
36:59je parle des gilets jaunes
37:00qui étaient du peuple,
37:01vous parlez du peuple
37:02que vous voyez,
37:03c'était le peuple
37:04dans les ronds-points,
37:05en tout cas une bonne partie
37:06du peuple.
37:06Ce que je veux dire,
37:07c'est que la brutalité
37:09quand même a été
37:09assez forte du côté des gilets jaunes,
37:11plus qu'elle ne l'est
37:12aujourd'hui.
37:13Non mais la brutalité
37:14contre les gilets jaunes,
37:15elle était en début,
37:17en fin de journée,
37:17contre l'ultra-droite
37:19au tout début
37:19et ensuite,
37:20très vite,
37:21l'ultra-gauche.
37:22Et ensuite,
37:22les casseurs,
37:23les racailles
37:23qui sont descendus des cités
37:24vers 16-17 heures
37:25les jours les plus...
37:27C'est vrai.
37:28Quand même,
37:28sur les ronds-points,
37:30quand c'était les gens
37:31dont les fins de mois
37:32sont difficiles,
37:33qui sont au...
37:35Le peuple
37:36qui a été chassé
37:37des centres-villes
37:37par le coût de l'immobilier,
37:39chassé des banlieues
37:40par l'immigration
37:41qui se retrouve en zone blanche
37:42alors qu'on lui parle
37:43de Start-up Nation,
37:44ce peuple-là
37:45a quand même été...
37:46C'est celui que j'entends,
37:48qui vient me voir
37:48quand je fais mes réunions publiques.
37:49Ce peuple-là n'a pas...
37:52Ce n'est pas lui
37:52qui, en première ligne,
37:53a pris l'impact
37:56de la violence de l'État.
37:57C'est vraiment...
37:58Enfin,
37:58ça a été très mélangé,
37:59donc on ne l'a pas beaucoup dit.
38:00Je crois quand même
38:02qu'ils n'ont pas été
38:04très bien traités.
38:05Il ne faut pas idéaliser
38:06les gens
38:07qui étaient en première ligne
38:08lourdement armés
38:09du mouvement des Gilets jaunes.
38:10Nous sommes d'accord.
38:12En tout cas,
38:13il y aurait beaucoup de choses
38:13à dire,
38:14mais je crois simplement
38:15que c'est vrai
38:17qu'il y a eu
38:17une différence de traitement
38:18de son point de vue.
38:19Moi, je dis simplement
38:20entre une partie,
38:21en tout cas,
38:22de ce mouvement
38:22des Gilets jaunes.
38:23Moi, je suis assez d'accord
38:24avec le...
38:25Ce qui est vrai,
38:25on va se rejoindre.
38:27C'est qu'aujourd'hui,
38:28tout le monde est tétanisé
38:29par l'hypothèse
38:31d'une Naël bis,
38:33c'est-à-dire qu'on se retrouve
38:34comme en 2023
38:34et que cette fois-ci,
38:36il y a des armes de guerre
38:37qui sont pour l'instant
38:37maintenues sous porte fermée
38:40par les trafiquants
38:41parce qu'ils ne volent pas
38:43le bordel
38:44qui nuirait à leurs affaires.
38:46Mais le jour
38:46où on a des émeutes
38:48dans 600 ou 700 villes
38:49comme on a eu en 2023,
38:51mais avec l'utilisation
38:51d'armes de guerre
38:52contre la police
38:53et la gendarmerie,
38:54là, on passe
38:54dans totalement autre chose.
38:56Ça peut arriver à tout moment
38:57et c'est ça
38:58qui tétanise un peu
38:59tout le monde.
38:59Ça, c'est vrai.
39:00Alors, Thibaut de Bonbrial,
39:01ça, c'est très intéressant,
39:03je dirais,
39:04même préoccupant
39:04ce que vous dites.
39:05Franchement,
39:06aujourd'hui,
39:06avec ce que vous voyez,
39:08avec ce que vous enquêtez,
39:09avec votre centre de réflexion,
39:10avec tout ce que vous entendez,
39:13est-ce que c'est une perspective
39:13possible qu'un jour
39:14il peut y avoir,
39:16je ne dirais pas insurrection,
39:17mais levé
39:18d'un certain nombre
39:19de territoires perdus
39:21par des bruits
39:21conquis par d'autres ?
39:22Je pense que oui,
39:23parce que pour l'instant,
39:24ce qui maintient globalement l'ordre,
39:26c'est les aides sociales,
39:28donc l'argent,
39:29et l'argent du trafic de stupéfiants,
39:31qui est très régulateur.
39:33Très régulateur.
39:33Le budget du trafic de stupéfiants,
39:35il est à peu près équivalent
39:36au budget de fonctionnement
39:36des tribunaux en France,
39:37pour se rendre compte.
39:38Donc, il nourrit des familles entières.
39:39Bien sûr.
39:40Mais,
39:41mais,
39:42tout ça
39:42est assis
39:43sur un pays
39:44extrêmement fracturé,
39:46ethniquement,
39:47religieusement,
39:48et
39:49avec une exaspération
39:51en plus croissante
39:52entre les gens qui se sentent
39:53les relégués du système
39:54par rapport aux autres.
39:55Et donc,
39:56tout ça pour vous dire
39:56que nous ne sommes pas à l'abri
39:58qu'un événement fortuit,
40:02comme il en arrive de plus en plus,
40:04déclenche par une réaction en chaîne
40:05une perte de contrôle.
40:06Et j'ajoute
40:07que tout ça
40:08se déroule
40:10dans un univers international
40:12qui est extrêmement instable,
40:14et que des pays
40:15comme la Russie,
40:16mais aussi l'Algérie,
40:17l'Iran et la Turquie
40:18ont intérêt,
40:19pour différentes raisons,
40:20à nous déstabiliser,
40:21et peuvent jouer
40:22de ses faiblesses,
40:23voire déclencher eux-mêmes
40:25des événements
40:25qui pourraient conduire
40:26à des scénarios
40:27extrêmement sombres
40:28sur lesquels,
40:29aujourd'hui,
40:30les forces de l'ordre travaillent.
40:31C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
40:32ça n'est plus un tabou
40:32au sein de l'administration.
40:34Il faut prévoir le pire
40:35pour essayer d'avoir le meilleur.
40:37Prévoir le pire
40:37et espérer le meilleur.
40:38Mais il y a quelques années,
40:39quand vous parliez
40:40avec des hauts responsables
40:41de la police,
40:42de la gendarme ou de l'armée,
40:43ils vous disaient
40:43non, non, mais ça,
40:44on n'y pense pas,
40:45on ne travaille pas.

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