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Quand on pratique le sport de haut niveau dès le plus jeune âge, les frontières peuvent être poreuses entre plaisir, hobby et professionnalisation… la difficulté et la pression écrasantes. Car le monde de la compétition demande des heures et des heures d’entrainement, des efforts parfois surhumains, des sacrifices énormes dès le plus jeune âge, des douleurs physiques et psychologiques parfois insurmontables… Certains jeunes dénoncent même des maltraitances, des humiliations, des mises à l’écart… Alors faut-il mieux encadrer le sport de haut niveau pour les mineurs ? Établir des règles plus protectrices ? Et que font les instances sportives en termes de prévention et de formation auprès des coachs ? Est-ce qu’on sacrifie des vies, des enfances, sur l’autel de la performance ? Rebecca Fitoussi et ses invités ouvrent le débat. Année de Production :

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Transcription
00:00– Futur champion, le prix de la gloire de Pierre-Emmanuel Luno Dorignac.
00:06Beaucoup de témoignages touchants, beaucoup de souffrances aussi,
00:09exprimées par les enfants, mais aussi par des parents,
00:12parfois rongés par la culpabilité de ne pas avoir vu ce qui se passait
00:15ou même d'avoir été un peu complices malgré eux.
00:18Y a-t-il de la maltraitance dans le sport de haut niveau ?
00:21Est-elle inhérente à la très haute compétition ?
00:24Faut-il mieux encadrer tout cela ?
00:25Beaucoup de questions à se poser avec nos invités
00:27que je vous présente tout de suite.
00:28Catherine Belritti, bienvenue.
00:30Vous êtes sénatrice LR de Moselle,
00:32membre de la commission de la culture, de l'éducation, de la communication et du sport.
00:36Vous êtes membre du groupe d'études pratiques sportives
00:39et grands événements sportifs au Sénat
00:40et vous êtes vous-même ancienne championne et entraîneuse de karaté.
00:44Fabien Canut, bienvenue à vous également.
00:46Vous êtes directeur général de l'INSEP,
00:48Institut national du sport, de l'expertise et de la performance.
00:51L'INSEP représenté d'ailleurs par un lanceur d'alerte dans le film.
00:54Vous-même, vous êtes un ancien champion de judo,
00:56deux fois champion du monde, trois fois champion d'Europe.
00:59Vous avez été directeur technique national à la Fédération française de judo
01:02et je crois que le judo, vous l'avez commencé très tôt, à l'âge de 9 ans, vers l'âge de 9 ans.
01:06Exactement.
01:06Béatrice Barbus, bienvenue.
01:08Vous êtes sociologue du sport, enseignante, chercheuse à l'université Paris-Est-Créteil.
01:13Vous êtes également dirigeante sportive et vous faites partie du comité national
01:17pour renforcer l'éthique et la vie démocratique dans le sport,
01:20présidée par Stéphane Diagana et Marie-Georges Buffet,
01:22mise en place par l'ex-ministre des sports, Amélie Oudea-Castera,
01:25pour réfléchir à des préconisations sur ces questions d'intégrité des sportifs et sportives.
01:30Et vous êtes aussi ancienne sportive de haut niveau.
01:33Vous avez commencé le handball à l'âge de 11 ans.
01:35David Félix, bienvenue.
01:36Vous êtes ancien champion du monde de karaté,
01:38multiples champions de France et d'Europe,
01:41investis aujourd'hui dans des associations sportives à Gentilly,
01:44Boulogne-Biancourt et Chaville, des banlieues proches de Paris,
01:47consultants médias lors de grandes compétitions de karaté
01:49et vous intervenez aussi comme conférencier auprès de dirigeants et de leurs équipes.
01:54Merci beaucoup à tous les quatre d'être ici.
01:56On va d'abord s'arrêter peut-être sur le constat fait par ce documentaire.
01:59Le film commence avec des mots extrêmement forts.
02:02Le sport de haut niveau cache une réalité tragique.
02:05Des enfances brisées par des entraînements d'élite.
02:08Enfances brisées, Béatrice Barbus.
02:10Le constat est celui-là, on en est vraiment là ?
02:12Oui, on en est là et ce n'est pas nouveau.
02:16Ce sont des choses qui existent depuis très longtemps en fait,
02:20depuis qu'on a mis en place des formations pour aller vers le plus haut niveau.
02:25mais aujourd'hui, le contexte est différent de celui qu'il était il y a 20 ans, de fait.
02:32Et on est beaucoup plus sensibles à ces questions de maltraitance, de santé mentale,
02:37donc des expressions qui sont apparues, pour le sport en tout cas, que très récemment.
02:42Alors que c'est des concepts et des mots que l'on employait et que l'on employe un petit peu plus en amont pour le monde du travail, par exemple.
02:50Je fais ce parallèle parce qu'on en parlera très certainement et que les sociologues, dans le documentaire qu'on vient de voir,
02:55font le parallèle et à la fin, demandent justement qu'on calque le droit des enfants dans le sport sur le droit du travail.
03:02Et donc je trouve que c'est effectivement une bonne approche.
03:04Oui, donc tous les phénomènes que l'on a vus, burn-out, dépression, violence psychologique, violence physique,
03:10blessure à répétition, privation de nourriture, abus,
03:14tout ça, c'est des choses, oui, qui ne sont pas nouvelles, hélas, mais on en est encore là.
03:18Moi, j'ai arrêté pour le sport, j'ai arrêté pour cette raison-là,
03:23parce que comme la gymnaste qui parle dans... ou l'anageuse, je ne sais plus,
03:27qui a fait des études de médecine,
03:30alors moi, ce n'était pas des études de médecine, mais j'ai fait des études d'économie, de sociologie,
03:33et j'avais un cours de gestion des ressources humaines,
03:35et je me souviens très très bien que ce que j'apprenais en cours était totalement à l'opposé de la manière dont on m'enseignait
03:40et on m'entraînait dans le management.
03:42Et vous avez dit qu'il y avait un problème.
03:43Oui, j'ai pu supporter ce management autoritaire, autocratique, mentalement et physiquement,
03:49j'ai pu supporter, donc j'ai dit stop, on arrête là, je n'avais pas la prétention de devenir...
03:53Les mots sont très forts, les mots qu'on emploie aujourd'hui, Fabien Canut, on parle de maltraitance,
03:58maltraitance dans le monde du sport de haut niveau chez les mineurs, c'est une maltraitance systémique ?
04:02Non, il ne faut pas chiner à réser non plus.
04:04Oui, ça existe, la preuve, le documentaire le spécifie,
04:07oui, c'est un vrai combat qu'on doit mener, parce qu'en plus, pour réussir au haut niveau,
04:10il faut être bien dans sa tête, il faut être bien dans ses baskets,
04:12donc c'est une aberration que de vouloir maltraiter des jeunes.
04:15Et puis, pour moi, le sport de haut niveau doit garder un côté éducatif avant tout,
04:18on est là pour se former en tant qu'individu, apprendre à gérer les victoires, les défaites,
04:23c'est ça l'intérêt du sport de haut niveau,
04:25mais c'est vrai que c'est un sujet qui devient de plus en plus omniprésent,
04:30parce que la parole se libère.
04:31C'est l'époque qui rend propice cette libération de la parole, vous pensez ?
04:34C'est la suite des violences sexuelles et sexistes,
04:37donc maintenant, on va au-delà de ça, nous on le voit au quotidien à l'INSEB,
04:40dans les échanges d'entraîneurs-entraînés,
04:42qui eux aussi s'interrogent d'ailleurs, parce qu'en fait,
04:44la relation d'entraîneurs-entraînés est en train d'évoluer,
04:47on ne peut plus dire aujourd'hui, tu t'entraînes et tu te tais,
04:49c'est fini, on a affaire à un individu,
04:51donc on a dit, il faut prendre en compte l'individu.
04:52Et ça, dans nos formations, c'est ce qui manque encore,
04:55donc nous on met en place des groupes, quand je dis nous,
04:57de manière générale en France.
04:59Donc ce besoin de dire, mais il y a une personne en face,
05:02comment je discute, comment j'échange avec elle ?
05:04C'est son projet, ce n'est pas celui d'entraîneur.
05:07Donc voilà, il y a toute une prise de conscience
05:09qui prend du temps, qu'on voit aussi naître à l'étranger,
05:11les Australiens sont en avance là-dessus,
05:13ils ont un projet bien-être du sportif depuis quelques années,
05:17donc voilà, mais il y a encore du boulot.
05:21– Oui, il y a encore du boulot, Catherine Belretti,
05:22vous l'avez vécu, vous, cette maltraitance ?
05:25– Alors moi, j'ai commencé un petit peu plus tard,
05:26parce que j'avais 16 ans quand j'ai commencé,
05:28je me suis lancée, j'avais 20 ans quand je me suis lancée
05:30dans le sport de haut niveau, je suis entre une équipe de France,
05:33alors il est évident que, effectivement,
05:36les entraînements sont extrêmement durs,
05:38à l'époque c'était en tout cas extrêmement dur.
05:41Alors maltraitance, en fait, le but c'est de pousser au dépassement,
05:46mais je pense qu'on peut avoir d'autres moyens
05:48que ceux qui sont quelquefois employés dans les clubs.
05:52Alors le problème aussi, c'est, je pense,
05:53le manque de formation qu'on a au niveau des encadrants,
05:57parce qu'on a 2 millions de bénévoles qui ne sont pas forcément formés
06:02comme il le faudrait, et à ce moment-là, eh bien, on reproduit,
06:06c'est une génération qui a reproduit ce qu'elle avait vécu auparavant.
06:10Donc, effectivement, ça existe encore.
06:13– Et pour vous, elle n'est pas généralisée, cette maltraitance ?
06:15Elle n'est pas systémique ?
06:16– Je pense que non, enfin, j'espère que non, en tout cas.
06:19Mais je pense qu'il y a vraiment une évolution,
06:21parce qu'il y a des lanceurs d'alerte dans différents pays.
06:24Aujourd'hui, c'est repris en France,
06:25et il a fallu, bien sûr, encadrer le monde sportif.
06:29Il y a eu une enquête qui a été menée
06:31par un groupe de l'Assemblée nationale pendant 6 mois.
06:35On a eu 92 auditions, on a vu 190 personnes,
06:39et à partir de là, on a dégagé un certain nombre
06:42de dysfonctionnements dans le monde sportif,
06:44et on a essayé d'y remédier.
06:46Vous savez que ça aboutit généralement à une loi,
06:49et effectivement, une loi est sortie en 2024
06:51pour mieux encadrer tout ce qui se fait au niveau sportif.
06:55– David Félix, vous avez l'impression
06:56que c'est quand même un problème assez général, voire systémique ?
07:00C'est en train de bouger ? Vous l'avez vécu, vous ?
07:02– Alors moi, j'ai commencé un peu, comme Catherine,
07:04sur le tard, la pratique,
07:06mais je me suis aperçu quand même avec le temps
07:07qu'effectivement, il y avait quelque chose
07:10de la notion de plaisir qui disparaissait
07:12avec la performance.
07:14Et je me suis aperçu de ça en tant qu'athlète,
07:17puisque j'ai fait ce sport par envie,
07:19parce que je rêvais,
07:21et que même si c'était sur le tard,
07:23j'ai très vite compris qu'il fallait
07:24une grosse charge d'entraînement,
07:25c'est comme ça que je l'ai pris au départ,
07:27et je suis passé d'une notion de plaisir
07:29à une notion de travail et de régularité
07:32pour accéder à la performance,
07:33mais le plaisir disparaissait peu à peu.
07:35Mais j'étais à un âge où j'avais la capacité moi-même
07:37de raisonner et de savoir comment moduler
07:39mes entraînements.
07:40Mais je me suis aperçu qu'en regardant le reportage,
07:43que les mots sont forts,
07:44on en parle de destin brisé,
07:46donc dans brisé, il n'y a pas réparable,
07:48et on est à l'âge chez les enfants,
07:49où on est justement dans la construction.
07:51Donc quand on parle de ne pas réparer
07:52un enfant qui est déjà brisé dans sa jeunesse,
07:55qu'est-ce qu'on parle du futur ?
07:56Mais ça pose question sur nous.
07:58Moi, je dis nous, moi, en tant qu'intervenant aujourd'hui,
08:00parce que j'ai fait du haut niveau,
08:01mais j'interviens dans les clubs,
08:03et je me pose la question sur ma responsabilité,
08:05non seulement dans la manière de laquelle j'enseigne,
08:08mais sur les mots aussi que je vais avoir avec les jeunes,
08:10parce que ça a un impact très important.
08:12Je fais partie d'une discipline où il y a des valeurs,
08:14et donc les mots sont importants aussi,
08:16parce qu'il y a un cadre lié à ma pratique,
08:18et j'ai eu la chance, en tout cas l'opportunité,
08:23de rentrer à l'INSEP, d'être à l'INSEP,
08:25et d'entendre des choses que je n'avais pas apprises avant.
08:27Et dans les clubs, c'était quelque chose qui était...
08:30Dans les petits clubs, qui sont loin parfois
08:32des grandes agglomérations, il y a des pratiques
08:34qui ne sont pas les mêmes que dans les clubs
08:36qui sont proches des grandes agglomérations
08:37et qui croisent d'autres clubs dans des structures,
08:40en tout cas comme l'INSEP.
08:40Et à l'INSEP, j'ai appris à modéliser la performance,
08:45et donc à l'INSEP, très tôt,
08:46on nous parlait de mettre l'athlète déjà au cœur
08:49de la performance, c'est-à-dire que ça part de l'athlète.
08:51Et de ne pas le dévaloriser, le rabaisser.
08:52De ne pas le dévaloriser, et de ne pas devenir
08:54sur d'autres éléments que l'athlète a proprement parlé,
08:57parce qu'à très jeune âge, les motivations,
09:00elles sont souvent extrinsèques,
09:01elles sont liées aux parents, aux entraîneurs,
09:04aux coachs, à l'environnement.
09:05On va y venir, ça, aux responsabilités,
09:05vous avez raison, notamment des parents.
09:07La question systémique, je vous ai vu tiquer quand même,
09:09est-ce que vous, c'est systémique ?
09:11Oui, bien sûr.
09:12Il y a une confusion entre systémique et généralisée.
09:14Vous voyez, quand on dit que la violence, par exemple,
09:16sexuelle est systémique, ça ne veut pas dire
09:17que tous les hommes sont des violeurs.
09:19Pas du tout.
09:20Donc, systémique, ça veut dire que c'est inscrit.
09:23D'abord, pourquoi je me permets de dire que c'est systémique ?
09:25On le voit bien dans le documentaire,
09:27c'est un phénomène mondial qui touche tous les sports,
09:29quasiment, individuels et collectifs,
09:31même si c'est un peu plus poussé dans les sports,
09:32peut-être individuels.
09:34Donc déjà, c'est ma première remarque.
09:35Donc oui, tous les sports sont touchés.
09:37Et systémique, ça veut dire que c'est inscrit
09:39au cœur de l'activité et de la pratique.
09:42Donc systémique, pourquoi ça fait système ?
09:45Un système, c'est des éléments qui sont en interaction.
09:48Ici, quels sont ces éléments ?
09:49Les sportifs et les sportives eux-mêmes,
09:51qui parfois veulent tellement aussi gagner la médaille, etc.,
09:55sont prêts parfois à mettre leur santé mentale et physique en jeu,
10:00incontestablement.
10:01Et beaucoup de sportifs, aujourd'hui, en témoignent.
10:05Les parents, on en parlait dans le documentaire,
10:08on en parle également.
10:09On voit Thierry Henry qui explique pour quelles raisons
10:11il est allé si loin, c'était pour faire plaisir à son père.
10:14Il n'est pas le seul.
10:15Les entraîneurs et les entraîneuses éventuellement,
10:17mais les entraîneurs surtout,
10:19on voit bien que certains propos...
10:21J'ai pris des notes, tu auras toujours mal,
10:23t'es faible, t'as vu, t'as pas tenu.
10:25Bon, ça, c'est des choses qu'on retrouve.
10:26Et encore aujourd'hui, dans les sortes de formation,
10:29dans les sport-co, dans les pôles de formation,
10:31et là, je m'appuie sur des enquêtes sociologiques
10:32qui étaient faites par observation aux participants,
10:34les dirigeants, les dirigeants qui veulent avoir
10:37dans leur club petit ou grand moyen,
10:39peu importe, mais le sportif ou la sportive
10:42qui va briller demain, elle était chez moi.
10:44Donc, on voit bien que tout ça...
10:46L'enfant est un faire-valoir, d'un club, d'un entraîneur...
10:49Voilà, donc on voit bien, effectivement.
10:50Et d'ailleurs, ce qui est intéressant,
10:51moi, quand je vais dans les assemblées générales,
10:53quand je parle avec les dirigeants,
10:54ils vous disent, mes joueurs, mes jeunes,
10:56non, ils appartiennent.
10:57Déjà, ça, c'est symptomatique.
10:58Et donc, c'est là où je voulais en venir.
10:59Et dans le reportage, c'est très clair,
11:01il y a une objectification des sportifs et des sportifs
11:04et surtout des enfants.
11:05Un sac poubelle que l'on jette sur le côté.
11:07J'étais un objet, un numéro.
11:09Et je vais vous reprendre les propos de Raphaël Poulain,
11:11qui était un des premiers en 2010
11:12à dénoncer ce genre de pratique,
11:14qui dit dans son livre
11:16« Remplacer de vieilles bagnoles mises à la casse
11:18en plein milieu de la trentaine,
11:20pas le temps de penser à l'humain,
11:21il faut renouveler le bétail. »
11:23Voilà, donc là, on est au cœur du problème.
11:24Mais c'est intéressant parce que...
11:25Il y a une objectification et donc il n'y a pas d'humain.
11:27Mais vous parliez de libération de la parole.
11:28J'ai aussi lu des articles en préparant cette émission
11:31parlant des détracteurs qui parlent, eux,
11:33d'une génération ouin-ouin,
11:35une génération qui se plaint,
11:36qui n'accepte pas les codes et les règles
11:38de la compétition et du très haut niveau.
11:40Fabien Cani.
11:41C'est l'eau, on ne peut plus rien dire.
11:43Oui, oui, oui.
11:44Nouvelle génération, oui.
11:47Oui, enfin, c'est pas tout à fait ça.
11:49En fait, ce qui change dans le sport de haut niveau,
11:51c'est tout l'environnement.
11:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui, le sportif,
11:53quel résultat ?
11:54Il va avoir son agent,
11:56il va avoir son préparateur mental,
11:57il va avoir son kiné,
11:59il va avoir...
11:59Et le besoin, pour se rassurer,
12:01de se structurer,
12:03mais parfois au détriment d'une équipe.
12:04Parce qu'à un moment donné,
12:05donc ça devient dur à gérer.
12:06C'est ça, la difficulté.
12:09Les jeunes, d'ailleurs, il y a des résultats,
12:11on le voit bien.
12:12Donc pour moi, là-dessus,
12:13sur l'envie d'y arriver, etc.,
12:14je ne vois pas de différence.
12:16Il n'y a pas de secret.
12:18Les grands champions sont des gens intelligents
12:20qui ont compris plein de choses déjà.
12:22Il y a une capacité psychologique à se dire
12:23OK, je fais les bons choix, etc.
12:24Moi, je ne remets pas en cause,
12:26en tout cas, cette génération-là,
12:28si ce n'est le besoin, effectivement,
12:29rapidement, de se rassurer
12:31et puis d'être que par un peu
12:32le côté médiatique des réseaux sociaux,
12:35ça devient aussi un...
12:36Ah, d'accord, ça joue aussi ?
12:37Ben oui, c'est malheureusement
12:39l'un des sujets dans une équipe,
12:41c'est qu'à un moment donné,
12:41il y a ce sujet d'exister médiatiquement.
12:45D'accord.
12:46Ne serait-ce qu'aujourd'hui,
12:47les partenaires...
12:48Avoir des sponsors, vous voulez dire ?
12:48Des sponsors qui vont vous suivre
12:51en fonction du nombre de followers.
12:52C'est-à-dire qu'aujourd'hui, c'est ça.
12:53S'il n'y a pas de temps de followers,
12:54il n'y a plus de partenaires.
12:55Donc, c'est ce système médiatique
12:57des réseaux sociaux
12:58avec tous les excès qu'il peut y avoir
12:59qui font qu'à un moment donné,
13:01donner du sens à une équipe de France,
13:03enfin, une équipe de France,
13:04une équipe en général,
13:05ça peut devenir compliqué
13:06pour les entraîneurs.
13:07Après, sur l'envie d'arriver...
13:08Enfin, moi, je ne remets pas en cause
13:09les jeunes et leur mentalité de maintenant.
13:11Au contraire, au contraire,
13:12ça reste des gens...
13:13Mais moi, je pense que l'histoire des réseaux
13:16et de cette surmédiatisation,
13:18ça nous fait aussi...
13:19Ça leur permet aussi
13:20de nous faire part de leur état d'âme.
13:22Et finalement, c'est important de savoir
13:24qu'ils sont aussi comme tout le monde,
13:25parce qu'on les prend souvent
13:26comme des personnes un peu à part entière
13:28et on ne les traite pas
13:28comme des gens entièrement à part.
13:30Enfin, on les traite comme des gens
13:31entièrement à part et pas l'inverse.
13:32Et d'avoir leur état d'âme,
13:33c'est de dire,
13:34oui, nous aussi, on est des athlètes,
13:35on n'est pas des machines
13:36et on peut être heurté par des propos,
13:39on peut souffrir de certaines choses
13:40et c'est bien de le partager
13:42avec ceux qui pensent
13:44qu'ils sont là à la perf, la perf,
13:45t'es là pour marquer des buts,
13:46t'es là pour marquer des points,
13:47t'es là pour être en forme,
13:48alors qu'ils ont des problèmes de sommeil,
13:51des problèmes à tous les niveaux de nourriture.
13:54Et donc ça aussi, c'est important à...
13:55Et dans le film, d'ailleurs,
13:57on voit bien à un moment donné
13:58quand un des spécialistes parle
14:00des personnes, des sportifs de haut niveau
14:03et des jeunes en disant
14:03qu'est-ce qui te fait plaisir là-dedans,
14:05il y a très peu de choses.
14:05Et puis ensuite, qu'est-ce qui te fait du mal ?
14:07Et là, on a...
14:08La liste est très longue.
14:09La liste est très longue.
14:11Et pourquoi il n'y a pas
14:12de commission d'enquête sur le sujet ?
14:13Il y a un intervenant dans le film
14:14qui nous dit
14:14dans n'importe quel autre univers,
14:16autant de blessures sur les enfants
14:18provoquerait une commission d'enquête.
14:20Lui parle d'exceptionnalisme du sport.
14:22C'est un peu vrai ?
14:22Oui, tout à fait.
14:23Et cette loi, maintenant, en 2024,
14:26qui protège de l'honorabilité,
14:29on vérifie l'honorabilité
14:30tous les ans des entraîneurs.
14:33Et on a mis également en place
14:35un moyen pour que les personnes s'expriment.
14:38C'est difficile de libérer la parole,
14:40de dénoncer.
14:42Il y a une véritable omerta.
14:43Ça, on ne peut pas le nier.
14:44Il y a une omerta dans le monde sportif,
14:46dans les fédérations.
14:48D'ailleurs, quand il y a eu cette enquête,
14:49les fédérations ont très mal pris.
14:50Il y a des fédérations qui ont réagi
14:52de façon assez virulente
14:54parce qu'il y avait même
14:55dans une proposition disant
14:57dénonce ton sport, à l'époque,
15:00qui avait été très mal vécu
15:01par les fédérations
15:02et même par la ministre,
15:04si j'ai bon souvenir.
15:06Donc, voilà.
15:07À un moment donné,
15:08il faut que l'enfant puisse libérer.
15:10Alors, aussi bien chez l'enfant
15:11que chez l'adulte.
15:12Il faut qu'il libère sa parole.
15:14Et je pense que le fait
15:15que des adultes,
15:16que des associations
15:16aient lancé cette alerte,
15:18ça a permis aussi
15:19aux parents de réagir
15:21parce qu'ils en ont entendu parler
15:22et aux enfants, du coup,
15:25d'oser se libérer.
15:26Il faut qu'ils comprennent
15:27que c'est important pour eux
15:28mais aussi pour les autres
15:30parce que ça va permettre
15:31de les protéger.
15:32Alors, comment on en est arrivé là ?
15:34Qui est responsable de la situation ?
15:36Il y a comme souvent
15:36une chaîne de responsabilité.
15:38Elle va à des entraîneurs,
15:39aux parents,
15:39vous l'avez dit
15:40et on va y revenir,
15:41en passant peut-être
15:41par les fédérations,
15:42les instances,
15:43nationales et internationales
15:45et même,
15:45et c'est plus surprenant,
15:46le corps médical.
15:47C'est ce que nous dit
15:48un intervenant dans le film.
15:50L'entourage médical
15:52des sportifs de haut niveau,
15:53ce sont des équipes de kinés,
15:55de sophrologues,
15:56de psychologues,
15:57d'ergothérapeutes
15:59et d'autres
15:59qui entourent le sportif
16:02avec une seule visée
16:03et non pas de le soigner,
16:05mais c'est de l'entendre
16:05performant,
16:07coûte que coûte
16:07et donc surtout
16:08de ne pas conseiller
16:09à l'enfant
16:10de prendre du repos
16:11parce que ce n'est pas bon
16:13pour sa performance.
16:17On est un peu
16:17dans le comble du paradoxe.
16:19Qu'est-ce que vous en pensez,
16:19Fabien Canu ?
16:20Je trouve excessif
16:21de dire que c'est généralisé.
16:23Pas du tout.
16:24Moi, j'ai fait une carrière
16:24d'atteinte de haut niveau,
16:25j'ai été baissé.
16:26Je peux dire que les médecins
16:27et même les médecins
16:28de l'INSEP,
16:29c'est la santé de la personne
16:30qui compte.
16:31D'accord,
16:31ce n'est pas la performance.
16:32On n'est jamais à l'abri
16:33dans certains cas,
16:34dans certaines disciplines,
16:36notamment dans le monde professionnel.
16:37Oui,
16:37mais il ne faut pas généraliser,
16:38ce n'est pas vrai.
16:39C'est important
16:39que vous fassiez cette mise au point.
16:40Tout à fait.
16:41Et la chaîne de responsabilité,
16:43on a évoqué les parents,
16:44on l'a un tout petit peu abordée.
16:46Elle est importante,
16:48cette responsabilité des parents ?
16:49Bien sûr,
16:49mais là,
16:50on est toujours dans le même.
16:51C'est la performance
16:52parce que,
16:52même si effectivement,
16:54je suis famille là-dessus,
16:56il ne faut pas généraliser.
16:58Aujourd'hui,
16:58les staffs médicaux
16:59qui sont très fournis
17:00de plus en plus,
17:01surtout dans le sport
17:01de très haut niveau
17:02et professionnel encore plus,
17:04ils ne sont pas là
17:05simplement pour effectivement
17:07mettre un pansement.
17:08Non,
17:09non,
17:09ils sont aussi là
17:10pour faire de la prévention
17:11et c'est d'ailleurs
17:13cette raison
17:14pour laquelle
17:15ils ont une carrière
17:17qui est de plus en plus longue.
17:18Il faut quand même,
17:18ça c'est un fait
17:20et ça c'est un fait.
17:21On ne s'arrête plus
17:22à 28,
17:2329,
17:2330 ans.
17:25Ceci dit,
17:25on commence aussi
17:26de plus en plus tôt.
17:27Et on commence,
17:27donc ils tiennent,
17:28donc ils tiennent.
17:29Donc ça c'est grâce
17:30notamment aux équipes médicales.
17:30Évidemment,
17:31aux suivis médicales notamment.
17:33Mais ceci étant dit,
17:34ce qui est intéressant
17:35dans ce qui est dit là,
17:36c'est que la question
17:37de la performance,
17:37elle est là,
17:38elle est présente,
17:38la performance,
17:39elle est parfois là
17:40à tout prix.
17:41Et chez les parents,
17:42voilà,
17:42il y a un transfert qui se fait,
17:44il y a de l'argent
17:45et on le voit.
17:46Donc pour certaines catégories,
17:48notamment de la population,
17:50c'est une porte de sortie.
17:51Ça peut être une porte de sortie
17:52pour les enfants
17:53à sortir de leurs conditions sociales.
17:55Eh bien oui.
17:56Et donc cet argent-là
17:57qu'ils voient,
17:57les parents sont là
17:59à pousser,
17:59ils veulent.
18:00Et puis après,
18:01il y a le transfert
18:02du père ou de la mère
18:02qui n'a pas réussi
18:03à haut niveau
18:04et qui se dit,
18:05là c'est peut-être possible,
18:06moi à mon époque,
18:07on ne pouvait pas
18:08parce que ceci, cela.
18:09Maintenant,
18:09on ne peut pas un peu plus.
18:10Donc bien sûr que les parents
18:11jouent un rôle important.
18:12Ça je trouve que c'est un sujet majeur
18:13qu'on entend assez rarement
18:14alors qu'on le voit tous un peu
18:15dans notre...
18:16C'est pour ça que dans la chaîne
18:16de responsabilité,
18:18l'intervenant,
18:19l'entraîneur,
18:20il a un rôle important.
18:21Il doit dire aux parents,
18:22il doit avoir ce rôle
18:23par rapport aux parents.
18:24Votre enfant fait du sport,
18:25il n'est pas forcément
18:26prêt pour le haut niveau.
18:28C'est à lui de réguler...
18:30De être honnête
18:30avec les parents,
18:31leur dire attendez,
18:32votre enfant ne sera jamais
18:32un champion.
18:33Complètement.
18:33On ne peut pas dire
18:34jamais un champion
18:35parce que ce n'est pas ça l'idée.
18:37Même on peut être
18:37un champion de sa propre vie,
18:38dire à l'enfant
18:38qu'il est passé
18:39de quelqu'un introverti
18:40qui est extraverti,
18:40c'est super,
18:41c'est un champion
18:41parce que déjà
18:42il vient régulièrement
18:43et même s'il n'y arrive pas,
18:44il est là,
18:44il tombe,
18:44il se relève.
18:45Mais il doit être honnête
18:46sur la performance sportive.
18:47Mais il doit être honnête
18:47sur la très haute performance.
18:49C'est très peu d'élus.
18:51Pardon,
18:52mais ce qui est pour moi
18:52un vrai sujet en France,
18:53c'est-à-dire qu'il y a
18:54ce système d'entonnoir.
18:55Plus la base est large,
18:56plus ce n'est pas vrai.
18:58C'est-à-dire que ce n'est pas vrai.
18:58Et on amène des jeunes
19:00à le faire croire.
19:01Il y a 15 000,
19:0220 000 à la tête sur liste.
19:03Mais ils ne seront pas
19:04tous champions.
19:05Qui fait croire ?
19:06Qui fait croire ?
19:06L'entraîneur,
19:07les parents,
19:07les instances ?
19:08Le système,
19:08parce qu'on...
19:10On le voit surtout
19:10dans le foot.
19:11Oui,
19:11on reconnaît de plus en plus
19:12de gamins en disant
19:14mais tu peux...
19:14Surtout que la détection
19:16maintenant,
19:16c'est très bien.
19:17On a fait de gros progrès
19:18à 14, 15, 16 ans
19:19de manière générale,
19:20qui a le potentiel ou pas.
19:21Maintenant,
19:22ça a une marge d'erreur
19:24toujours,
19:24mais qui s'est totalement réduite.
19:25Parce qu'il y a
19:26cette expression qui circule,
19:27le projet Mbappé,
19:28le projet Williams
19:29dans le tennis aussi.
19:31C'est-à-dire que les parents
19:31ont un projet pour leur enfant
19:33et pousse-pousse l'entraîneur,
19:34font pression aussi ?
19:35Ils font pression,
19:37oui.
19:37D'abord,
19:38parce qu'on sait que parfois
19:38quand le sportif
19:40devient professionnel,
19:41c'est lui qui fait vieux
19:41de la famille,
19:42dans certains cas.
19:43On le voit même,
19:45nous, à l'INSEP,
19:45avec certains sports,
19:46je pense au basket.
19:47Les parents,
19:48parce que c'est
19:48le futur champion de l'NBA
19:49avec des salaires démentiels,
19:51les parents harcèlent
19:53le milieu médical
19:54quand l'enfant est blessé.
19:56Les premiers à demander
19:57ce qui se passe,
19:59ce qu'il y a,
19:59etc.
19:59Ce n'est pas le coach.
20:00Guérissez-le, guérissez-le,
20:01c'est les parents.
20:02Oui, c'est les parents.
20:03C'est parce qu'ils ne sont pas
20:04assez informés
20:05sur les répercussions
20:06que ça peut avoir
20:07sur la santé de l'enfant.
20:08Et on le voit très bien
20:09dans le film.
20:09Les parents se rendent compte
20:10plus tard
20:11que l'enfant a subi
20:14au niveau des genoux,
20:15au niveau des coudes,
20:16au niveau...
20:16Mais qui ici,
20:16on a tous fait du sport
20:18à haut niveau ?
20:18Qui ici,
20:20franchement,
20:20s'est préoccupé de savoir
20:21ce que ça allait faire
20:22sur notre corps
20:22aujourd'hui et maintenant ?
20:24Personne.
20:25On est d'accord.
20:26Même si on savait,
20:27on en était un peu conscients,
20:28franchement,
20:28on s'est dit,
20:29ce n'est pas grave,
20:29on vit un truc,
20:30on...
20:30Vous, peut-être pas,
20:31mais les parents,
20:32oui, c'est le tien
20:32de chez leur rôle quand même.
20:33Non, mais c'est pour ça aussi
20:34que je dis que les sportifs
20:35font partie du système.
20:37C'est vrai qu'on n'avait pas
20:37d'absolvité.
20:38C'est qu'à un moment donné,
20:39il y a notre corps qui parle,
20:40mais on a tellement envie
20:42de vivre, je ne sais pas,
20:43la finale, la nuit finale.
20:44C'est pas fou.
20:44On n'écoute pas les blessures
20:45et les douleurs.
20:46Pas forcément, effectivement.
20:47Il faudrait justement
20:49être informé,
20:50comme tu disais.
20:50Je l'ai été.
20:51Il faut être informé.
20:51David Chelys.
20:51Que les parents soient informés.
20:53Je suis très honnête avec ça,
20:53c'est pour ça que je remercie,
20:55parce que Fabien Camilla,
20:56l'Institut national du sport,
20:57de la performance de l'INSEP,
20:59parce que moi,
20:59j'ai été averti,
21:00je m'en rappelle très bien,
21:02j'ai fait des rendez-vous médicaux
21:03où on m'a dit,
21:03tu sais,
21:04tout ce que tu fais aujourd'hui,
21:05ça aura une répercussion
21:06pendant 20 ans.
21:06Toutes les blessures
21:07que tu fais,
21:07que tu ne soignes pas
21:08ou que tu ne prends pas
21:16parce qu'on va en reparler.
21:17J'imagine bien,
21:18sur le fait d'avoir des régimes
21:19quand on est dans des sports
21:20à catégorie de poids,
21:21c'est un vrai sujet.
21:22Allez-y, non, c'est le moment.
21:23Et à l'INSEP,
21:24moi, j'ai entendu deux discours
21:25et c'est ça qui est important,
21:26qui était différent.
21:27J'avais l'INSEP qui me disait,
21:28attention,
21:29tu peux être dans cette catégorie de poids,
21:31c'est bien pour toi,
21:32tu dois accepter cette catégorie de poids.
21:33Et j'avais le poids de la fédération
21:35qui m'invitait à aller
21:36dans une catégorie ou une autre
21:38en fonction des objectifs
21:39des athlètes
21:40qu'ils souhaitaient mettre
21:41dans telle ou telle...
21:42Donc on joue au yo-yo
21:43avec le poids de jeunes ?
21:45On joue, on joue.
21:46Ils ne jouent pas.
21:46Pour eux, c'est un enjeu.
21:47Donc du coup,
21:48ils veulent que vous soyez,
21:49certains entraîneurs
21:50d'une certaine époque, bien sûr,
21:51veulent que vous soyez
21:52dans cette catégorie-là
21:53pour répondre à tel et tel critère
21:54au niveau international.
21:55Bref, alors qu'à l'INSEP,
21:57j'avais des personnes
21:58qui me disaient,
21:58attention,
22:00tu ne peux pas te mettre
22:01en situation de danger physique
22:03parce que tu vas faire un régime
22:06et donc perdre beaucoup de poids
22:07et donc t'affaiblir musculairement
22:08et avoir des répercussions.
22:09Et vous parlez des enjeux
22:11pour les fédérations
22:11et on ne l'a pas encore abordé.
22:12Un enjeu d'argent ?
22:13Un enjeu de...
22:15Bien sûr.
22:15L'athlète est un enjeu financier
22:17pour la fédération.
22:19Les fédérations vivent grâce à cela.
22:21Et puis, il y a les télévisions,
22:23les droits de télévision, etc.
22:25Tout ça, ça joue.
22:26On devient des objets
22:27qui permettent de financer
22:29ces fédérations
22:30quand on est athlète de haut niveau.
22:31Parce qu'elles perdent des subventions
22:32s'il n'y a pas de champion
22:33à la fédération ?
22:34Et d'ailleurs,
22:35l'entraîneur national
22:35doit avoir des résultats
22:36parce que sinon,
22:37on ne va pas le garder,
22:37il va perdre son poste.
22:38Ça, ça se répercute.
22:39Il s'est dit d'ailleurs dans le film.
22:41C'est plus compliqué que ça.
22:43Permettez-moi.
22:43C'est plus compliqué que ça
22:44parce que les fédérations,
22:47elles vivent effectivement
22:48en grande partie,
22:50surtout les petites fédérations,
22:51des licences.
22:52C'est des licences
22:53et de l'argent qui rentrent.
22:55Mais donc, leur objectif,
22:56on est bien d'accord,
22:57c'est d'avoir le plus
22:58de licences possibles,
22:59de licenciés possibles.
23:00Et donc, vous avez intérêt,
23:02si vous êtes dans un sport
23:04qui montre que ça pose
23:07des problèmes pour les enfants,
23:08ça peut être contre-productif.
23:10Et je pense que les responsables fédéraux
23:12pensent à tout ça malgré tout.
23:14Oui, aujourd'hui peut-être.
23:15Oui, aujourd'hui.
23:16Non, non, hier,
23:16mais effectivement.
23:17C'est nouveau.
23:18Et il y a des fédérations
23:21où, par exemple,
23:23que je connais bien,
23:24celle du handball,
23:25où vous avez des résultats
23:26et pourtant la santé
23:27et le bien-être des sportifs
23:29et des sportives
23:30est fondamental.
23:32C'est un des sports
23:33où la question,
23:33on en parlait tout à l'heure,
23:34de la maternité
23:35a été prise en compte,
23:36où la question du bien-être,
23:37du management impliquant,
23:39Claude Honnesta,
23:39Olivier Cranholz,
23:40qui sont invités partout
23:41en entreprise
23:42pour justement parler
23:43de comment ils ont impliqué
23:44les sportifs
23:44en les mettant au cœur du projet
23:46et pas en leur disant
23:47comme on le disait tout à l'heure.
23:48C'est comme ça,
23:48tu fais et t'as là.
23:50Mais ça, c'est pas le cas
23:52pour l'ensemble des fédérations.
23:52Non, non, non.
23:54Ça évolue,
23:54c'est ce que je voulais dire.
23:55On a des fédérations
23:57qui, justement,
23:58parce qu'ils ont besoin
23:58de licence,
23:59font entrer les enfants
23:59de plus en plus tôt.
24:00Deux ans et demi,
24:01trois ans.
24:02Non, mais ça, d'accord.
24:03Il y a un enjeu
24:03qui est passé quand même.
24:05Le problème,
24:06c'est comment on fait
24:07pour faire descendre
24:08toutes ces problématiques
24:09dont on parle
24:10vers les clubs,
24:10vers les entraîneurs,
24:11par la formation,
24:12bien évidemment.
24:13Mais comment on met
24:14en place cette formation ?
24:15Ça coûte de l'argent.
24:16On arrivera toujours
24:16à un moment donné
24:17à cette question aussi
24:18de moyens.
24:18Mais est-ce que c'est pas
24:19un argent qu'il faut mettre
24:20à la lueur de ce qu'on vient
24:20de voir dans ce documentaire ?
24:21On a souffrance que ça provoque.
24:23Fabien Cagny ?
24:23C'est pas à nous
24:24qu'il faut dire ça.
24:25Non, mais c'est plus
24:25dans le cadre des formations
24:27qu'il faut...
24:28Parce que les formations,
24:29c'est souvent de la pédagogie.
24:30Bon, j'ai un groupe,
24:31mais pas la gestion d'individu.
24:33Donc, c'est pas la même chose.
24:34C'est là-dessus.
24:35Nous, c'est ce qu'on a mis en place
24:36même à l'INSEP,
24:37des échanges entre entraîneurs.
24:38Parce qu'inversement aussi,
24:39se posent des questions.
24:40Ils ne sont pas habitués
24:41à dire comment je fais
24:42avec un jeune,
24:42comment je considère
24:43jusqu'où je vais dans l'échange,
24:44etc.
24:45Donc, eux-ci,
24:46ils sont demandeurs
24:47d'instaurer une relation
24:50normale, classique,
24:53avec...
24:54Et c'est ce qui manque
24:55pour moi en termes de formation.
24:56Il y a un contexte social aussi.
24:58Au niveau de...
24:59On peut prendre l'exemple,
25:00par exemple,
25:01de la fédération de tennis
25:02qui, elle, a mis
25:02beaucoup de choses en place.
25:03Aussi.
25:03notamment une cellule
25:05intégrité sportive
25:07où on a mis en place
25:09des modules de formation
25:10pour les enseignants,
25:12où on y a mis en place
25:13des outils également
25:16au niveau de leur site internet.
25:19On y distribue des tracts
25:20justement pour apprendre
25:21ce qu'est un enfant
25:22et faire attention.
25:23Mais aussi bien aux parents
25:24qu'aux entraîneurs,
25:25à l'athlète lui-même.
25:27Et puis, regardez dans le film,
25:28on voit le cas de la Norvège.
25:30Je trouve que c'est fantastique
25:31ce qui a été mis en place
25:31en Norvège.
25:31Les spingues scandinaves
25:32en général.
25:33Voilà.
25:33Des choses sont en train
25:35d'évoluer,
25:36des choses sont en train
25:36de bouger.
25:37Mais c'est pas encore...
25:37Et il y a des résultats.
25:38Et c'est là où le contexte
25:40socioculturel est fondamental.
25:42Parce qu'on a beau parler,
25:43on aura beau dire plein de choses
25:44et faire plein de choses
25:45dans le sport,
25:45si vous n'avez pas
25:46un contexte socioculturel
25:47qui favorise aussi
25:48cette prise en compte
25:49et cette prise de conscience,
25:51on n'arrivera à rien.
25:52Et là, le contexte
25:53n'est pas à ça.
25:54Le contraire,
25:54c'est un contexte néolibéral
25:56de réussite,
25:57d'hyper-individualisme.
25:58Si tu n'as pas une Rolex
25:59à 50 ans,
25:59tu n'as pas réussi ta vie.
26:01Ça, c'est vrai
26:01pour les ados,
26:04les jeunes adultes.
26:05Mais chez les tout-petits,
26:06c'est encore le rêve.
26:07On n'est pas le Belkin.
26:08C'est le rêve
26:09d'être sur la première marche.
26:10C'est le rêve
26:11de faire plaisir.
26:12C'est vrai,
26:12de voir ses parents
26:14devant ses copains
26:15ramener une grosse coupe
26:16à la maison.
26:16Susciter l'admiration.
26:17Susciter l'admiration
26:18dans la cour d'école.
26:19Il y a quand même
26:20plus de ça au départ,
26:22de cette notion
26:23de rêve et de plaisir
26:24que cette notion
26:25d'enjeu.
26:27C'est pour ça
26:27que ça devient grave.
26:28C'est parce que cet enjeu,
26:29il est des parents,
26:31il est...
26:31C'est pour ça
26:31qu'on parlait
26:32des fédérations.
26:33Elle vient des fédérations
26:35qui veulent du résultat,
26:37de la performance,
26:38voire à tout prix
26:39et au prix,
26:40justement,
26:40de l'enfant
26:41qui peut être sacrifié
26:42sous l'autel
26:42de cette envie de résultat
26:44qui génère des moyens
26:45et qui génère de l'argent.
26:47Et je pense qu'effectivement,
26:48après, ça change l'enjeu.
26:49Eh bien, le jeune adulte,
26:50il a d'autres enjeux.
26:52Il a envie aussi,
26:52effectivement,
26:53de sa montre,
26:53de sa belle voie.
26:54C'est là où déjà
26:55est le problème.
26:56C'est là, pour moi,
26:56où déjà est le problème
26:57chez l'enfant.
26:58Gagner la coupe,
26:59gagner la médaille,
27:00gagner quelque chose.
27:01Et ça...
27:02Mais c'est inhérent au sport.
27:04C'est inhérent à la compétition.
27:04Attendez, attendez.
27:05Dans certains pays,
27:06en tout cas,
27:07moi, que je connais bien
27:07encore une fois le handball,
27:08dans les pays scandinaves,
27:10ils refusent,
27:11ils refusent
27:12de mettre les statistiques
27:13qui aient marqué
27:14des buts, machin,
27:14sur les sites.
27:16Ils refusent même parfois
27:17de faire un championnat.
27:18C'est-à-dire qu'on en est là
27:19aujourd'hui.
27:20Et on sait ça,
27:21la championnite,
27:22ça va avec ce que je vous ai
27:23dit tout à l'heure,
27:24le culte de la performance
27:25à tout prix,
27:26de la réussite.
27:27Et moi,
27:27et nous,
27:28on se pose la question,
27:28je me pose la question,
27:30est-ce qu'il ne faut pas aller
27:31vers un sport de demain
27:32pour les petits,
27:33pour les petits,
27:34ou justement,
27:34il n'y aurait plus de championnat,
27:36pas de compétition.
27:37Alors, on y va,
27:38c'est les solutions,
27:39les pistes.
27:39La piste,
27:40le film,
27:40en évoque une très intéressante
27:42sur laquelle je voudrais
27:43qu'on termine cette émission.
27:44Pourquoi ne pas encadrer
27:45en s'inspirant
27:46de ce qui a été fait
27:47pour les enfants du spectacle
27:49dans le monde du travail ?
27:50Je vous laisse réécouter
27:51cette idée
27:52et on en parle juste après.
27:55Avec un groupe d'experts,
27:57nous avons réalisé
27:59que, bien sûr,
28:00dans le haut niveau,
28:01les enfants manquent
28:02de protection,
28:03de protection légale,
28:04d'une protection complète.
28:07On en a conclu
28:08que l'enfant athlète
28:09devrait être considéré
28:10comme un enfant qui travaille.
28:12Quand un enfant
28:13s'entraîne intensément,
28:15il ou elle
28:15va participer
28:16à une compétition
28:17et ce,
28:18dans un contexte
28:19dans lequel il y a
28:20beaucoup d'intérêts en jeu,
28:21ceux des sponsors,
28:23les intérêts économiques,
28:24politiques, individuels.
28:25Il y a une attente
28:27de résultats.
28:28C'est la même chose
28:29que dans une relation
28:30de travail.
28:33Alors,
28:34passer par le droit du travail,
28:35une piste prometteuse ?
28:36On pourrait,
28:37effectivement,
28:37comme on l'a fait
28:38d'ailleurs dans le monde
28:39du cinéma,
28:39où on a trouvé
28:41des solutions.
28:42Donc là,
28:43il faut le réfléchir,
28:44mais c'est compliqué
28:44parce qu'un enfant
28:45ne peut pas travailler,
28:46on le sait bien,
28:47dans la loi actuellement
28:48en France.
28:49Donc,
28:50y réfléchir,
28:50mais en tout cas,
28:51je crois que pour les JO,
28:54des choses ont été faites déjà.
28:56On a mis en avant
28:56un certain nombre de choses
28:57qui permettent déjà
28:58aux athlètes
28:59de gagner de l'argent
29:00pour ne pas justement
29:02dépendre trop...
29:02C'est faisable ?
29:04C'est réaliste ?
29:05C'est possible de le faire ?
29:06Est-ce que la très haute compétition
29:07peut continuer d'exister ?
29:08Est-ce que la France
29:08peut continuer d'avoir
29:09des médailles
29:09si elle encadre toute seule
29:10le sport de haut niveau
29:12pour les enfants,
29:13pour les mineurs ?
29:14L'encadrement a quand même
29:16permis aux JO
29:16d'être parmi les 10 nations
29:20qui ont eu le plus de médailles.
29:21Je crois qu'on en a eu 96,
29:22il me semble.
29:2364, oui,
29:24pour les Olympiques
29:26et 75 pour les parents.
29:27Fabien Canu,
29:27est-ce qu'il faut l'encadrer
29:28ce sport de haut niveau
29:29pour les mineurs ?
29:30Et comment ?
29:30Il n'est pas encadré
29:31par le CIO ?
29:31Il n'est pas encadré.
29:33Le CIO n'est pas encadré.
29:34Oui, moi,
29:34je serais assez faveur
29:35parce qu'il y ait
29:35des dispositifs législatifs.
29:37Alors,
29:37le travail,
29:38c'est plus complexe,
29:38mais même sans ça,
29:39je pense qu'il n'y a pas besoin
29:40de se mettre sur la loi du travail
29:42pour légiférer
29:42et donner des droits
29:46aux jeunes sportifs.
29:47Ça se réfléchit,
29:48pourquoi pas ?
29:49Un statut du jeune.
29:51Un statut du jeune,
29:52pourquoi pas ?
29:52Mais il faut que le monde entier
29:53le fasse,
29:53sinon comment rivaliser avec...
29:55Après ça,
29:55chaque pays,
29:56oui, mais là...
29:57Et oui,
29:57comment on rivalise
29:57avec les Chinois,
29:58les Russes,
29:59si nous,
29:59on encadre le sport de haut niveau ?
30:01Ce n'est pas très grave.
30:01Nous,
30:01l'essentiel,
30:02c'est qu'on protège
30:02nos...
30:03Après chaque pays,
30:04il fait...
30:04Et prendre un peu
30:05par exemple derrière.
30:06Les Chinois sont en train
30:07de développer là-dessus,
30:08ils commencent à parler
30:08de bien-être,
30:09etc.
30:09Bien sûr, bien sûr.
30:10On a beaucoup
30:11d'échanges internationaux
30:12et ce qu'on vit là,
30:14ça se vit dans beaucoup
30:14de pays dans le monde
30:15et donc les choses
30:17commencent à bouger.
30:18Je dis bien,
30:18comment ça bouge ?
30:19Au niveau mondial,
30:20donc, c'est intéressant.
30:20Au niveau mondial,
30:21oui, tout à fait.
30:21C'est les gros,
30:22gros sujets.
30:23Voilà,
30:23on s'aperçoit qu'à un moment donné,
30:24il y a un individu
30:25qui est le sportif
30:26et que c'est l'individu
30:27qui compte avant tout.
30:29Donc,
30:30mais encore une fois,
30:30il y a du chemin.
30:31Mais on a déjà en France
30:32Signal Sport
30:33qui permet aujourd'hui
30:36de dénoncer
30:36ce qui se passe.
30:37Donc, je pense que ça,
30:38ce sont des choses
30:38qui ont bien fait évoluer
30:39la situation
30:40et à ce moment-là,
30:42je pense qu'on peut gérer
30:43déjà à partir
30:44de ce type de choses.
30:46Pardon,
30:46mais dans Signal Sport,
30:47on a aussi parfois
30:48justement des sujets
30:48comme ça qui arrivent,
30:49au-delà des violences sexuelles
30:50et sexistes,
30:52des signalements
30:52de harcèlement moral,
30:56etc.
30:57De maltraitance.
30:58Il y en a assez beaucoup.
31:01C'est vrai que c'est intéressant.
31:03Moi, je reprends ma place
31:04d'intervenant
31:05au sein des clubs.
31:06C'est aussi la valorisation
31:09de la performance
31:10chez l'enfant.
31:11Qu'est-ce qu'on lui dit
31:11quand il est champion ?
31:13Qu'est-ce que ça traduit
31:14chez lui ?
31:15Comment lui,
31:15il le traduit ?
31:16Qu'est-ce que nous,
31:16on fait de ça ?
31:17Est-ce qu'on le met
31:18sur un piédestal
31:19ou est-ce qu'on lui dit
31:20autrement,
31:21t'es champion,
31:21t'as une réussite déjà,
31:23elle peut être éphémère,
31:24elle est aujourd'hui,
31:25qu'est-ce qu'il quitte demain,
31:26accepter de perdre derrière ?
31:28Il y a aussi remettre l'enfant
31:30dans la valorisation
31:32de sa performance.
31:33Jusqu'à lui donner
31:34un statut de travailleur
31:35ou pas ?
31:35Je pense qu'on peut lui donner
31:37un statut,
31:38pas de travailleur,
31:39mais en tout cas
31:40un statut d'enfant
31:42avec une caractéristique
31:44particulière
31:44liée au fait
31:45à son activité sportive.
31:47Un traitement à part ?
31:48Un traitement à part,
31:49je pense que oui.
31:50De quel enfant on parle ?
31:51Est-ce que c'est l'enfant
31:54qui fait du sport
31:55tous les jours ?
31:55Non,
31:56l'enfant qui se prépare
31:57au très haut niveau,
31:57à la très haute compétition.
31:58Donc,
31:58l'enfant qui se prépare
31:59au très haut niveau,
32:00à quel moment
32:01il va être pris
32:04dans des centres de formation,
32:06des pôles de formation
32:06pour aller vers le haut ?
32:07Dès que des entraîneurs
32:08ou des fédérations
32:08misent sur lui ?
32:10Donc,
32:10ça dépend selon les sports,
32:12etc.
32:12Il y a des réglementations aussi.
32:16Moi,
32:16je ne sais pas,
32:16dans les sports collectifs,
32:17je sais qu'il y a des réglementations,
32:18vous n'avez pas le droit
32:19de rentrer en centre de formation
32:20à 10 ans.
32:21On avait quand même au JO
32:22une gamine
32:23qui a du skate de 13 ans.
32:25Donc,
32:25le CIO ne met pas de barre.
32:26Déjà,
32:26commençons par ça.
32:27Est-ce que le CIO
32:28ne peut pas dire
32:29en deçà de 15 ans,
32:31après ça s'étudie,
32:32on ne peut pas participer
32:33aux Jeux Olympiques ?
32:34Vous auriez pour ?
32:35Bien sûr.
32:36Bien sûr,
32:37quel sens a-t-il ?
32:38C'est-à-dire qu'à un moment donné,
32:39il faut réfléchir
32:40à la question du sens.
32:41C'est pour ça que tout à l'heure,
32:41je vous posais la question
32:42de quel enfant ?
32:43Est-ce que dans la gym,
32:45je sais qu'effectivement,
32:45ça commence très tôt ?
32:46Très tôt.
32:47Mais dans tous les sports,
32:48aujourd'hui,
32:48vous avez du rugby,
32:49maintenant,
32:49vous pouvez commencer
32:49à 2-3 ans.
32:50Vous avez tous les sports collectifs,
32:51on peut commencer à 2-3 ans.
32:52Un du baby-foot,
32:53du bémat dans tous les sports.
32:55Et donc là,
32:55ça pose la question de son
32:56mais pourquoi on commence
32:57à cet âge-là ?
32:57On ne commence pas à cet âge-là
32:58pour en faire des champions.
33:00C'est pour ça que je pose
33:00la question de quel enfant on parle,
33:02de quel enfant on parle
33:03et à partir de quel instant,
33:05de quel moment,
33:06à quel âge,
33:06on peut lui demander
33:07d'aller vers le haut niveau
33:08et il peut, voilà.
33:09Tout ça,
33:10ce sont des choses
33:10qui se font progressivement.
33:11C'est des questions encore complexes.
33:12C'est pas...
33:13Bien évidemment que c'est complexe.
33:14Bien évidemment.
33:15Et vous ne pouvez pas aller
33:16dans le sens d'un enfant
33:17qui a 4-5 ans
33:18qui dit,
33:18moi, je veux être champion,
33:19etc.
33:20On parlait tout à l'heure
33:20du projet Mbappé.
33:21Il s'avère que je connais
33:22très bien la famille Mbappé
33:23et que je sais comment
33:24les choses à peu près
33:24se sont faites.
33:25Comme vous avez un Kylian
33:27qui a 3-4 ans
33:27vous dit, moi,
33:28je veux être le plus grand
33:29des champions de footballeur,
33:30etc.
33:30Que disent ses parents ?
33:31Eh, tu vas te calmer.
33:33Tu vas te calmer
33:34parce que sans le dire,
33:35non, tu ne vas pas le faire
33:36et on va t'empêcher de le faire.
33:37Pas du tout.
33:38Mais tu vas te calmer.
33:39Il y a des choses aussi
33:40peut-être plus importantes
33:40à penser aujourd'hui.
33:42Aujourd'hui,
33:42c'est peut-être là pour t'amuser.
33:44Tu n'es peut-être pas là
33:44pour être champion.
33:45Donc c'est là où je veux dire
33:46que ça pose la question du sens.
33:48Pourquoi on fait faire du sport
33:50à nos gamins ?
33:51Pour en faire des champions ?
33:52Et moi, je dis que c'est là
33:52qu'on se trompe
33:53et c'est là qu'on doit
33:54se poser des questions.
33:55Et ça ne veut pas dire pour autant
33:56qu'on n'aura pas de champions.
33:57Et on s'arrêtera sur ce questionnement.
33:59Et on en aura peut-être
34:00même davantage
34:01parce qu'on ne les dégoûtera
34:02peut-être pas
34:02et ils arriveront
34:03avec la pêche
34:04peut-être plus tard.
34:05Et on s'arrêtera
34:06sur ces interrogations.
34:07Merci, merci à tous les quatre
34:08d'avoir participé
34:09à cette émission.
34:10Merci beaucoup à vous
34:11de nous avoir suivis
34:12comme chaque semaine
34:13émissions et documentaires
34:14à retrouver en replay
34:15sur notre plateforme
34:16publicsénat.fr.
34:17À très vite.
34:18Merci beaucoup.
34:27Sous-titrage Société Radio-Canada

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