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  • 02/06/2025
En balade en famille, tout semblait paisible. Le soleil perçait à travers les arbres, les rires résonnaient, et Yanis courait devant, insouciant, le cœur léger. On pense toujours que ces instants sont simples, anodins, qu’ils resteront de jolis souvenirs sans jamais imaginer qu’ils puissent marquer un tournant. Et pourtant… Il suffit parfois d’un rien — un accident, un geste, une seconde d’inattention — pour que tout bascule. Ce jour-là, la vie de Yanis a pris un virage inattendu, brutal. Un de ces moments qui séparent un « avant » d’un « après », sans prévenir, sans laisser le temps de comprendre.

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Transcription
00:00Le 5 février 2022, mon fils, Yanis, âgé de 8 ans, a été percuté, fauché par une voiture, donc par une chauffarde.
00:09Elle lui a roulé dessus, elle a traîné sur 22 mètres, elle a écrasé et puis elle s'est enfuie.
00:13Cette année, en fait, ce n'est pas la meilleure année, puisque le 5 février, ça a été le jour d'un drame.
00:18Un drame, parce qu'on ne se remettra jamais, c'est le décès de mon fils.
00:22Il était avec sa maman sur le lac de Villeneuve-de-la-Rao, et puis en retour pour aller du côté du véhicule qui allait sur le petit parking.
00:33Donc ils sont amenés à passer sur le passage de piéton.
00:36Alors il y a sa maman, ses deux petites soeurs, Yanis, âgé de 8 ans, et Yanis qui commence à marcher dans le passage de piéton.
00:43Sa mère est un peu en retrait, elle s'engage aussi.
00:46Et à un moment, il y a un véhicule qui vient de l'autre côté, à pleine vitesse, et qui le percute, qui le fauche, sans freiner.
00:52Humainement parlant, n'importe qui se sera invité.
00:55Mais là, je ne sais pas ce qui lui prend, elle décide de s'enfuir.
00:57Et dans sa fuite, elle écrase Yanis.
01:00Elle passe dessus avec la roue avant droite, d'après les enquêteurs, mais d'après les témoignants aussi.
01:06Donc elle roule dessus, et elle traîne sur 22 mètres.
01:10Malgré les cris de la mère, malgré les jambes autour qui lui demandent de freiner, elle continue.
01:15Elle le fait passer sous le châssis, et 22 mètres plus loin, elle roule avec la roue arrière.
01:23Et elle s'en bat.
01:24Elle s'en bat, donc c'est un délit de fuite.
01:26Plus tard, elle dira aux enquêteurs qu'elle a vu par la rétroviseur qu'il y avait des gens qui a couré vers Yanis.
01:33Donc il est à terre, lui, il a remise, mais il est encore vivant.
01:36Et elle décide, elle décide de partir.
01:39Donc on a cette personne en danger aussi, qui vient se rajouter à tout son comportement criminel.
01:44Et elle s'enfuit, donc elle sent le petit.
01:47Donc moi, comment j'apprends que l'enfant, enfin que mon fils est accidenté ?
01:53C'est une dame qui est sur place, donc qui voit mon épouse affoler, elle court avec elle.
01:59Donc elle est dans le téléphone, elle appelle mon mari, ce qu'elle fait cette dame.
02:04Elle prend le numéro, puis j'apprends qu'il y a un accident.
02:07Dans un premier jet, donc quand on m'appelle, elle me le dit assez calmement.
02:11J'essaie d'être mesuré aussi, puis d'essayer de comprendre.
02:15Et donc de l'amener à me dire, qu'est-ce qui s'est passé ?
02:17Elle me dit, oui, c'est le petit, il y a eu un accident, il y a sa maman avec lui.
02:22Je ne suis pas rassuré, honnêtement.
02:24J'ai très peur.
02:25Je suis dans un état d'angoisse.
02:27Je pressens quelque chose de pas bon du tout.
02:29Quand elle me dit que c'est Yanis, je dis, mais vous ne pouvez pas m'en dire plus, s'il vous plaît.
02:33Qu'est-ce qu'il a exactement ?
02:34Elle me dit, mais il est au sol.
02:35Est-ce qu'on pourrait me passer la mer ?
02:37Il est en état de parler, il est en état de choc.
02:38Dites-moi quelque chose, passez-moi le petit.
02:41Et c'est là qu'elle lui dit, mon chéri, il y a ton papa au téléphone.
02:44Est-ce que tu veux lui parler ?
02:45Honnêtement, à ce moment-là, l'adrédaline descend un peu.
02:48Je vois qu'elle communique avec Yanis.
02:50Et je suis là à attendre.
02:52Qu'est-ce qu'il y a, mon fils ?
02:53Qu'est-ce qui arrive ?
02:54Et puis il me fait des bruits, des gémissements communs.
02:56Ça m'a percé le cœur, quoi.
02:58J'ai senti que c'était très, très grave.
03:00Et je lui dis, Yanis, plus je pars, j'arrive.
03:03Quatre heures après, je suis sur le lac 2009 de la Rao.
03:06Et quand j'arrive, alors il y a foule.
03:08Il y a les camions de pompiers, des gendarmes un peu partout,
03:11des voitures sur les côtés.
03:13Et puis je ne sais pas, je garde la voiture sur le côté, à mon tour.
03:17Et je rentre dans le premier camion de pompiers.
03:19Je vois bien qu'il y a la maman sur le côté,
03:21qui est complètement affolée.
03:23Les deux filles qui sont tenues par une personne,
03:26qui essaie de rassurer la mère.
03:28Quand je rentre dans le camion de pompiers,
03:30alors je vois Yanis sur le côté,
03:32dans une espèce de bâche de sécurité,
03:35comme ils ont les pompiers.
03:36Et il est maintenu.
03:38Mais il a les yeux ouverts.
03:39Je m'approche de lui, je dis, Yanis, c'est papa.
03:41Ça va, mon fils ?
03:42Avec une toute petite voix, il arrive à me dire, ça va.
03:45Je sens bien que c'est très, très grave.
03:47Je vois le docteur, et le docteur me dit,
03:49c'est gravissime, grave, grave, grave.
03:52Je ne sais pas où ils en mettaient.
03:53J'ai vu qu'ils étaient vraiment sur le petit.
03:55Je me suis dit, bon, on m'agressait.
03:57Et dès que je sors du camion des pompiers,
04:00j'entends le docteur qui dit à Yanis,
04:02Yanis, reste avec nous.
04:04Yanis, reste avec nous.
04:05J'ai de suite compris que ça y est,
04:07le cœur s'est arrêté.
04:09Et puis j'entame le process pour essayer
04:12de faire repartir le cœur.
04:13Je suis dehors.
04:14J'attends, j'attends, j'attends.
04:17Ça n'en finissait pas.
04:18À un moment donné, je demande,
04:20et puis il y a un docteur qui me dit,
04:22bon, on l'amène aux urgences.
04:24Il n'y a qu'à suivre le camion.
04:25Je lui dis, t'es-moi, s'il vous plaît,
04:27est-ce qu'il est vivant ou pas ?
04:28Il dit, il est vivant.
04:29On vient de faire repartir le cœur.
04:31Et apparemment, il s'est mis.
04:32Il a combattu.
04:33C'est un bonan Yanis, il faut le dire.
04:36Quand vous savez que, quand il est au sol,
04:38il n'a qu'une main qui bouge.
04:40Et puis il s'en sert pour passer la nez
04:41autour de la tête de sa maman.
04:43Il la réconforte.
04:44Il lui tapote le haut de la tête.
04:47Je ramène dans le fogon.
04:48Je lui demande si ça va.
04:49Il me dit, oui, ça va.
04:51Imaginez que ce petit vient de passer
04:52et de faire 22 mètres
04:54sous le châssis d'une voiture.
04:56Ils ont mesuré la hauteur du sol
04:59au châssis, 16 centimètres.
05:02Comment elle a fait pour faire passer
05:03le petit de la roue avant
05:05et le faire sortir la roue arrière
05:0722 mètres plus loin ?
05:08Quand on lit le rapport de l'hôpital,
05:10tout ce qui est cassé
05:11dans le corps du petit,
05:12c'est horrible.
05:13Qu'est-ce qu'il a dû souffrir, cet enfant ?
05:15Il est arrivé à rassurer sa maman.
05:17Alors qu'il est vivant,
05:18il n'y a rien qui bouge.
05:19Il n'arrive pratiquement pas à parler.
05:21Et puis il me dit, ça va ?
05:23Qu'est-ce que je suis fier
05:25du courage qu'il avait, ce petit.
05:26Donc on suit le fogon jusqu'à l'hôpital.
05:30Et puis arrivé là-bas,
05:31je vois bien que ça court, ça bouge.
05:33C'est une urgence extrême.
05:35Il me met dans une salle à part.
05:36Toutes les heures, je demande.
05:38Je lui dis, ne nous laissez pas,
05:39s'il vous plaît, dans l'angoisse.
05:40S'il est mort, dites-le.
05:42S'il est vivant, dites-le.
05:43Mais dites quelque chose.
05:44Les heures passent, passent, passent.
05:46À un moment donné,
05:46il y a un docteur qui vient vers nous
05:48qui me dit, bon, écoutez,
05:51honnêtement, c'est très, très grave.
05:53Par contre, l'enfant combat.
05:55Il m'explique qu'il lui a mis l'équivalent
05:57de ce qu'on a mis,
05:58qu'on me sent dans le corps
05:59et qu'il résiste.
06:01Il accepte les plaquettes,
06:02il accepte l'adrénaline.
06:03Et par contre, il m'a dit,
06:06j'ai jamais vu ça de toute ma carrière.
06:08Mais tout est cassé à l'intérieur.
06:09Il n'y a plus de poumons.
06:10Les côtes sont cassées.
06:12En fait, il m'énimère comme quoi,
06:13les clavicules, les deux os
06:15des fémurs, des deux jambes.
06:17Le thorax cassé, enfin, l'horreur.
06:19Je ne vous parle pas des plaies
06:20qu'il y a sur la tête.
06:22Il dit, bon, on a pu le stabiliser.
06:24Et il m'explique, donc il me dit,
06:26bon, on va faire un encéphalocrane.
06:27Et il me le dit, tout simplement,
06:30si on voit que le cerveau est touché,
06:32si on voit qu'il y a des lésions
06:33au niveau du cerveau, on l'arrête.
06:35Je lui dis, écoutez, c'est vous qui savez.
06:37Un peu plus tard, il revient nous voir.
06:39Il me dit, écoutez, le cerveau n'a rien du tout.
06:42La tête n'est pas touchée.
06:43Donc on a pu stabiliser le corps.
06:45Dans le cerveau y aller,
06:46on va mettre le paquet.
06:48On va tout faire pour le sauver.
06:49Il y a une petite chance,
06:50on va tout exploiter.
06:51De 1h, 1h, 2h du matin,
06:54tout avait dégangolé.
06:56On ne pouvait plus,
06:56il y avait des docteurs qui étaient mis en pompe,
06:58liés, appuyés, avec tous les docteurs de Perpignan,
07:00donc chacun d'un côté,
07:02essayer de refaire repartir, repartir, repartir.
07:04Entre 3 et 4h du matin,
07:06ils écoutaient,
07:06le cerveau n'est plus alimenté l'oxygène.
07:08Le cœur bat,
07:10mais le problème,
07:11c'est que la tension baisse
07:13à tel point que ça a un impact direct.
07:15Alors ils essaient de m'expliquer
07:17que de toute façon,
07:19ça ne sert à rien.
07:20Il n'y a que le cœur qui fonctionne.
07:21Vers 4h du matin,
07:22on constate la mort de Yamis.
07:25Sa mère, moi-même,
07:28ses frères ensuite qu'on appelle,
07:30pour dire que Yamis s'est éteint.
07:33Lorsque Yamis s'est éteint,
07:35ouf,
07:36je n'y crois pas en fait.
07:38Comment croire au petit matin,
07:40ce petit me fait un grand sourire
07:42tous les matins boire son papa
07:43et dans ma tête,
07:45je ne vous cache pas
07:46quand je suis rentré à la maison.
07:48Je ne te cache pas qu'au petit matin,
07:50je suis venu le réveiller
07:51comme d'habitude
07:51pour qu'il parte prendre le bus.
07:54Dans mon subconscient,
07:55il n'est toujours pas mort.
07:56Au jour d'aujourd'hui,
07:57je n'ai toujours pas fait son deuil.
07:58C'est fou.
07:59C'est fou.
08:01Je n'arrive pas.
08:03Ça ne me rentre pas dans la tête
08:04que mon fils soit mort.
08:05Comme moi, papa,
08:06j'ai enterré mon fils.
08:08On n'est pas programmé pour ça.
08:09Ensuite,
08:10vers 7h du matin,
08:11on a un appel de gendarmerie
08:12qui nous dit de passer en gendarmerie.
08:14Il nous présente ses condoléances.
08:15Pour nous dire aussi
08:16de passer en gendarmerie
08:18pour porter plainte.
08:19Le gendarme
08:19qui va être en charge de l'enquête,
08:21ce qui nous annonce d'entrer,
08:23c'est qu'il n'y a plus
08:24de délit de fuite.
08:25Voilà.
08:26Je ne comprends pas trop.
08:27Je lui dis
08:28« Bon, mais pourquoi
08:28il n'y a pas de délit de fuite ? »
08:30Il me dit
08:30« Le procureur
08:32requalifie le délit de fuite
08:34parce qu'elle se sera arrêtée
08:36je ne sais plus combien
08:37de centaines
08:38et de centaines
08:39de mètres plus loin.
08:40Alors qu'un délit de fuite,
08:41c'est un délit de fuite.
08:42S'il n'y a pas de délit de fuite,
08:44elle n'écrase pas le petit.
08:45S'il n'écrase pas le petit,
08:46il est vivant.
08:47Donc ce qui fait
08:48que la cause à effet,
08:49elle est là.
08:49C'est très grave
08:50de l'enlever
08:50le délit de fuite.
08:51Si on enlève
08:52le délit de fuite,
08:53on enlève le fait
08:54qu'elle a écrasé le petit.
08:56Je lui dis
08:56« Bon, mais c'est très bien. »
08:57Je lui dis
08:58« S'il n'y a plus
08:58de délit de fuite,
08:59c'est que mon fils
09:00n'est pas mort. »
09:00Si on va dans la logique.
09:02Puisque c'est quand
09:02elle prend la fuite
09:03qu'elle écrase Yanis
09:05et c'est quand
09:05elle écrase
09:06qu'elle le tue.
09:07On s'assoit
09:07avec l'enquêteur
09:09qui me laisse rentrer
09:10avec mon épouse.
09:12C'est quand même
09:12elle qui témoigne
09:13de tout ce qui s'est passé
09:14et alors ils commencent
09:15à lui poser des questions.
09:17À savoir
09:17est-ce qu'elles ont à 30 ?
09:18Le véhicule,
09:19d'après elle,
09:20roulait à 30.
09:21Elle déclare
09:22« Non,
09:22elle roulait bien plus vite. »
09:24Puis là,
09:25il démarre une enquête.
09:26Dès le départ,
09:27j'ai senti
09:27que c'était une enquête
09:28faite pour décharger
09:29la copable.
09:30Puis avant de partir,
09:32il m'a dit
09:32« Écoutez,
09:33on ne peut pas établir
09:34non plus
09:34l'excès de vitesse
09:36puisqu'il n'y a pas
09:36de traces de frein au sol. »
09:38La seule façon
09:38pour nous
09:39de déterminer la vitesse,
09:40c'est le véhicule,
09:42donc le choc
09:42qu'il y a sur le véhicule
09:43et si vous acceptez
09:45l'autopsie,
09:46j'ai dit
09:46« Écoutez,
09:46il y a tout qui est cassé.
09:48Il n'y a plus
09:48à la perte aujourd'hui,
09:49mon enfant est mort. »
09:50Si ça peut être terminé
09:51et puis aider l'enquête,
09:52il n'y a pas de souci.
09:53La seule chose
09:54que je vous demande,
09:54c'est que je puisse
09:55le mettre en terre vendredi.
09:56On est dimanche.
09:58Il dit
09:58« Oui,
09:58je pense que c'est possible. »
10:00Donc il garde le corps
10:01et puis vendredi,
10:03il me rend le corps
10:04de l'enfant
10:04et je peux le mettre en terre.
10:05Au moment où c'est
10:06qu'on l'enterre,
10:07alors là,
10:07il y a un deuxième problème.
10:09Quelqu'un qui passe
10:09pour voir là
10:10où s'est passé
10:11le lieu de l'accident,
10:13donc un ami à mort,
10:14se rend compte
10:14qu'ils ont fermé,
10:15ils ont bouclé la route
10:16d'un côté
10:17et d'un autre,
10:18ils ont d'un autre
10:18et qu'ils étaient
10:19en train de faire
10:20la reconstitution.
10:21Pendant que nous,
10:21on enterre l'enfant,
10:22ils font la reconstitution.
10:24Ce qui est bizarre
10:24parce que
10:25s'il y avait quelqu'un
10:26qui devait bien être sur place,
10:28c'est mon épouse.
10:29Et quand même là,
10:29quand ça se passe,
10:30c'est qu'il n'y a pas
10:31le premier témoin,
10:32c'est qu'on ne peut pas
10:33entendre le premier témoin.
10:34Donc je commence
10:35à me faire un film
10:36et quand je lis
10:39le procès verbal,
10:41je vois que
10:41là où il lui demande
10:43si en 1h30,
10:44elle pensait
10:45que la dame
10:46roulait à cette vitesse,
10:47elle dit non.
10:48Et lui, il écrit
10:48oui,
10:49j'en ai l'intime conviction.
10:51J'appelle le gendarme,
10:52je l'appelle,
10:53j'ai son téléphone
10:54et je lui dis
10:54écoutez,
10:55donnez-moi une explication,
10:56pourquoi mon épouse
10:57vous donne une réponse
10:59et je vois autre chose
10:59écrite sur lui ?
11:00Ah, il me dit
11:01c'est une erreur,
11:01c'est un ondit,
11:02passer en gendarmerie
11:03ou arranger ça,
11:04ça arrive.
11:05Sauf que là,
11:06c'est une enquête criminelle
11:07quand même.
11:07Il y a un décès.
11:08Alors je vais le voir,
11:09je me suis dit
11:09je vais lui poser
11:10quelques questions.
11:11Alors il me dit
11:11bon, oui, c'est vrai
11:13que là, bon,
11:14ça peut amener
11:14en confusion.
11:15Voilà,
11:16Mala, il rétablit,
11:17il écrit oui,
11:17j'en ai l'intime conviction
11:19et il rajoute
11:19elle roulait plus vite.
11:21Je lui dis
11:21écoutez,
11:22le mieux,
11:22c'est qu'elle soit
11:23réentendue.
11:24Elle était en état de choc.
11:25Elle ne comprend pas la langue.
11:27Vous ne nous avez pas
11:27relis la déposition.
11:29Il y aura un traducteur
11:30et il y aura un avoué.
11:32Comme ça,
11:32tout sera clair.
11:33Alors j'ai fait appel
11:34à un avocat,
11:35je lui explique.
11:35Il me dit
11:36n'allons pas trop vite
11:37en conclusion,
11:39on va voir.
11:40Donc il me rappelle,
11:40il me dit
11:41j'ai le genre
11:41dans mon question,
11:42elle ne sera réentendue
11:43mais pas de suite.
11:44Quand je dis ça
11:44à l'avocat,
11:45il est aussi
11:45quand même pas mal choqué.
11:47Donc j'ai les informations
11:50de l'avocat
11:51comme quoi
11:52elle sera réentendue.
11:53Et puis,
11:54bon,
11:55c'est le cas.
11:56Au mois d'avril,
11:57il la rappelle.
11:58Et là,
11:58il y a le traducteur,
12:00l'avocat,
12:01je n'ai pas le droit
12:01d'y être
12:02donc j'attends
12:02à l'extérieur.
12:03Mais je lui dis
12:04quand même,
12:05s'il vous plaît,
12:05faites attention
12:06aux questions réponses.
12:07Et l'avocat,
12:08quand il ressort,
12:09il me dit
12:10pour tout ce qui est
12:11questions réponses,
12:12il me dit
12:12tout est correct,
12:13tout est cohérent,
12:14ça s'est bien passé,
12:15tout va bien,
12:15la traduction,
12:16tout est net.
12:17Il me dit
12:18par contre,
12:19il me dit
12:19qu'ils ont reçu
12:20le rapport d'autopsie
12:21en retour
12:22et que l'autopsie
12:23dit que de toute façon,
12:25au premier choc,
12:26ça aurait tué l'enfant.
12:27À savoir que le procureur,
12:28dans un premier temps,
12:30il demande aux enquêteurs
12:31de bien faire
12:33le distinguo
12:34entre le premier choc
12:35et le fait
12:36qu'elle ait écrasé,
12:37roulé et traîné l'enfant.
12:38Est-ce que c'est
12:39au deuxième choc,
12:40je vais dire ça comme ça,
12:41que l'enfant meurt ?
12:42Ce qui est très, très grave.
12:44Ce qui démontrerait
12:44que si elle ne s'était pas un fuit,
12:46il serait vivant.
12:47Donc quand on vous dit
12:47que le rapport d'autopsie
12:49dit que de toute façon,
12:51les blessures dans le cerveau
12:53étaient telles
12:53qu'il n'aurait pas pu survivre
12:54et que c'était le premier choc
12:56qu'avaient occasionné
12:57les blessures du cerveau,
12:59alors que moi,
13:00je suis quand même
13:00à l'hôpital.
13:01Et qu'à l'hôpital,
13:02les urgentistes,
13:03les docteurs,
13:04lui font l'encéphalocrane
13:05sous toutes les coutures
13:07et qu'ils me disent
13:07« il n'y a rien,
13:08expliquez-moi pourquoi,
13:11d'où s'est sorti
13:12ces lésions ? »
13:13En tout cas,
13:13il ne les a pas eues,
13:14même quand elles traînent par terre.
13:16Par contre,
13:16elle roule bien sur le thorax
13:18et c'est ce qui fait
13:18que les poumons explosent.
13:20Il est mort par les poumons,
13:21pas par la tête.
13:22Alors là aussi,
13:23c'est fait de sorte
13:24à ce qu'on ne puisse pas
13:25le retrouver,
13:25ça, dans le dossier.
13:26Il y a encore
13:27un problème.
13:28Je me pose
13:29beaucoup de questions
13:29et je lui dis à l'avocat,
13:31je lui dis
13:31« non, ce n'est pas possible. »
13:32J'étais sur place,
13:33ils ont fait la céphale au crâne
13:35et il me dit
13:35« le mieux,
13:36c'est d'aller
13:37et de récupérer
13:38le dossier médical. »
13:39Ce que je fais,
13:40je vais à l'hôpital
13:41pour récupérer
13:41le dossier médical
13:42et on me dit
13:43« non, on ne peut pas
13:43vous le donner. »
13:44Je lui dis « ah bon,
13:44je suis le père. »
13:45« Si, si, vous avez
13:46le droit de le prendre,
13:46mais là,
13:47il y a une scellée administrative. »
13:48Comment il faut faire ?
13:49Vous dites à votre avocat
13:50qui demande
13:51la scellée administrative,
13:53le procureur
13:54ou le magistrat
13:55qui est en charge
13:56fera en sorte
13:57d'enlever
13:57la scellée administrative
14:02c'était au mois d'avril.
14:03On est au mois de juillet
14:04et on n'a toujours
14:05pas le dossier médical.
14:06Alors, ce n'est pas
14:07si rapide que ça.
14:08Pourquoi j'en parle ?
14:10Parce que le procès
14:11est prévu
14:11pour septembre.
14:13Alors, si on n'a toujours
14:14pas le dossier médical,
14:15c'est sûr que là,
14:16le dossier est appauvri,
14:17mais de plus en plus.
14:18Et là où il y a
14:19des incohérences,
14:20où je peux démontrer
14:21qu'il y a
14:21une incohérences flagrante,
14:23je ne peux pas
14:24avoir le dossier.
14:24Alors, on a ensuite
14:25un retour
14:26qui dit que finalement,
14:28elle ne roulait pas à 30,
14:29mais elle roulait
14:30entre 55 et plus
14:32kilomètres heure.
14:34On est en zone 30
14:35et on est sur un passage
14:36de piéton.
14:36Et donc,
14:37beaucoup de ralentis
14:38sur la ventre.
14:38Donc, il y a des panneaux
14:39qui délimitent
14:41les zones 30.
14:42Il ne faut plus
14:42en tenir compte.
14:43On oublie,
14:43c'est une départementale,
14:45les panneaux,
14:46ça ne sert à rien.
14:47Ah bon ?
14:47Encore quelque chose
14:48qui démontre
14:49qu'on la décharge.
14:50Donc, il n'y a plus
14:51d'excès de vitesse.
14:52Alors, si vous enlevez
14:53le délit de fuite,
14:54l'excès de vitesse,
14:55il reste quand même
14:56le non-assistance
14:57à personne en danger,
14:58qui est très grave en soi.
15:00Ça peut aller jusqu'à
15:007 ans de prison.
15:01Et puis, j'apprends
15:03que le procureur estime
15:05qu'il n'y a pas lieu
15:05de lui mettre
15:06le non-assistance
15:06à personne en danger.
15:08Il n'y a pas de raison
15:08de la câbler.
15:09Là, je ne comprends pas
15:11non plus.
15:12Je me demande
15:12si ce n'est pas elle,
15:13la victime.
15:14Pourquoi il n'y a plus
15:15de délit de fuite ?
15:17Pourquoi il n'y a plus
15:18d'excès de vitesse ?
15:20Pourquoi il n'y a plus
15:20de non-assistance
15:21à personne en danger ?
15:22Pour quelle raison
15:23mon fils est mort alors ?
15:25S'il n'y a pas tout ça,
15:26il serait vivant.
15:28Il y a bien une raison
15:29qu'il a tué.
15:30Et surtout,
15:31pourquoi il n'a pas été
15:32mise en détention
15:33à cette dame ?
15:34Pourquoi il n'a pas été
15:35sous surveillance ?
15:36Il n'y a rien de fait
15:37contre elle.
15:37On ne lui a même pas
15:38le permis de conduire.
15:39Un peu plus tard,
15:40je reçois un courrier
15:41qui me dit
15:42qu'il a été retenu
15:43de circonstances agrémentes.
15:45C'est pour ne pas laisser
15:46le dossier vide.
15:47Il est retenu
15:48que cette dame
15:48n'a pas adapté
15:50sa conduite
15:51au niveau du passage péto.
15:53Arrive la fin
15:54de l'instruction.
15:54Je reçois ce fameux dossier.
15:56Je vois qu'une heure après
15:57qu'elle est en gendarmerie,
15:59elle dit
15:59« Bien, j'ai vu
16:00quelqu'un de petite taille
16:01et puis je n'ai pas eu
16:02le temps de freiner
16:03qu'il était sur le pare-brise. »
16:05Donc elle l'a vu.
16:06Et ensuite,
16:06au mois d'avril,
16:07quand elle est réentendue,
16:09alors cette fois,
16:10elle ne parle plus
16:11du tout du piéton.
16:12Elle dit que c'est
16:13un gros oiseau,
16:14une mouette peut-être,
16:15qui serait tombé du haut
16:16en direction du pare-brise.
16:18Alors il lui dit
16:19« Mais pourquoi le 5 février,
16:21dans votre déposition,
16:23vous dites que vous avez vu
16:24quelqu'un de petite taille ? »
16:25Elle dit
16:26« Oui, oui, non, mais non,
16:26mais non, mais ce n'est pas
16:27du tout le cas. »
16:28Et puis on ne la câble pas
16:30de question,
16:31on se contente de cet oiseau.
16:33C'est très bien.
16:34J'ai une autre déposition,
16:35on trouve que c'est très cohérent
16:37ce qu'elle dit.
16:38Le fait qu'elle n'ait pas vu
16:39l'enfant,
16:40mais plutôt un oiseau,
16:41c'est très plausible.
16:43Donc on accepte
16:44cette façon de voir les choses.
16:45Elle nous va bien.
16:46C'est ce que je comprends.
16:47Pourquoi elle a un traitement
16:49d'exception,
16:49un traitement de faveur ?
16:51L'enquête,
16:51elle est vidée de sa substance.
16:53Pourquoi est-ce qu'elle a
16:54un comportement aussi criminel ?
16:56Pourquoi elle ne s'arrête pas ?
16:57Pourquoi ce n'est pas elle
16:58qui a appelé les secours ?
16:59En fait,
16:59quand elle dit qu'elle appelle,
17:01elle dit qu'elle appelle
17:02les gendarmes
17:03et elle dit
17:03« Je l'ai touchée. »
17:05Elle t'es dit
17:05« Il a touché qui ? »
17:06« Je l'ai touchée. »
17:07Probablement un petit garçon.
17:09Et ça, c'est le téléphone.
17:10Et ensuite, elle dit
17:11« Bon, je vais appeler mon fils. »
17:14Alors qu'elle parle
17:14avec un gendarme au téléphone.
17:15À un moment donné,
17:16je regarde dans les dépositions,
17:18je lis et puis je vois
17:18que ces deux fils
17:20sont gendarmes
17:22et qu'ils travaillent
17:23en gendarmerie.
17:24Donc, c'est plus que sûr
17:25qu'ils travaillent
17:26en gendarmerie à Perpignan.
17:27Et puis,
17:28ce qui me choque
17:29quand je dis ça,
17:30c'est que c'est quand même
17:31des gendarmes
17:31qui enquêtent
17:32sur la maman des gendarmes.
17:33Depuis le début,
17:34on m'a dit
17:34« Il ne va rien lui arriver. »
17:36Il y a quelqu'un
17:37qui fait en sorte
17:38qu'elle soit intouchable.
17:39Et je défendais cette idée
17:40que peut-être pas.
17:44Les gens, des fois,
17:45ils veulent du surnaturel.
17:46Et là, en fait,
17:47je me rends compte
17:48que tout le monde avait raison.
17:49Qui peut être plus proche
17:50que ses fils ?
17:51Quel fils n'irait pas aider sa mère
17:53dans une situation telle ?
17:54Je pense qu'elle a été aidée
17:57et largement aidée
17:58parce que c'est la maman
17:59des gendarmes.
18:00Mais il y a peut-être
18:00encore autre chose au-dessus.
18:02Parce qu'on est là, nous,
18:03les parents.
18:04On demande la justice.
18:05La justice,
18:06c'est pas de voir
18:07le meurtrier de son enfant
18:08se promener avec sa voiture
18:09comme si rien n'était.
18:10Non, c'est quelqu'un
18:11qui a tué un enfant.
18:12Cet enfant,
18:13il était formidable.
18:14Il était plein de vie.
18:15Il avait le droit de vivre.
18:16Je ne souhaite à personne
18:17de vivre ce que je vis,
18:18ce que nous, on vit.
18:19J'ai besoin de justice.
18:20Sa soeur a besoin de justice.
18:21Elle était debout
18:22sur le sang de son frère.
18:23Elle a vu
18:24les dernières secondes de vie.
18:26Alors,
18:27un quart d'heure,
18:2720 minutes avant,
18:28ils étaient en train
18:29de jouer au bord du lac.
18:30Elle a détruit,
18:31elle a détruit tout le monde
18:32dans cette maison.
18:32Il n'y a plus de vie.
18:33Elle a mis le chaos chez nous.
18:34Mon rôle aujourd'hui,
18:35c'est de faire passer
18:36l'information.
18:37Peut-être que grâce au partage
18:38aux réseaux sociaux,
18:39on aura la justice.
18:43Sous-titrage Société Radio-Canada

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