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Comment se construire quand, dès le début, il manque l’essentiel ? Elle était là, physiquement, mais absente autrement. Froide, distante, parfois dure. Jamais un "je t’aime", jamais une étreinte sincère. En grandissant, elle a appris à ne rien attendre, à se blinder, à cacher ce vide que rien ne comblait. L’amour maternel, celui qui rassure et qui porte, elle ne l’a jamais connu. Alors elle a dû apprendre seule, tomber, se relever, se créer ses propres repères. Grandir sans l’amour de sa mère, c’est avancer avec une faille… mais c’est aussi, parfois, trouver en soi une force que personne ne soupçonnait.

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Transcription
00:00Là encore, je ne pouvais rien dire à personne parce que, comme je le disais avec ma mère, les relations étaient hyper tendues.
00:08J'étais seule qui était mauvaise, j'étais l'enfant qui ne devait pas naître, j'étais l'enfant à problème.
00:13Tout ce que je disais, c'était un mensonge.
00:16Donc du coup, j'ai gardé toutes ces choses-là pour moi, sans rien dire à personne et j'ai occulté.
00:21Je suis née dans un contexte plutôt difficile.
00:25Mes parents avaient déjà certaines difficultés.
00:28Et puis, comme ma mère était enceinte de trois mois, mon père l'a quittée pour aller avec une autre femme.
00:34Puis ma mère est partie, j'avais six mois.
00:38Donc je ne la connaissais pas.
00:40J'ai vécu avec ma grand-mère et aussi la présence de mon père.
00:43Parce que mon père, bien qu'il était déjà, il avait refait sa vie.
00:48Il a toujours tenu à avoir une forte présence dans ma vie.
00:51Et ma grand-mère maternelle, du coup, lui a toujours laissé avoir cette place de père.
00:58Donc j'ai vécu en pensant que ma grand-mère, en fait, c'était ma mère.
01:03Et puis, quelqu'un arrive dans ma vie.
01:06C'est une femme.
01:07On m'apprend que c'est ma mère.
01:09Elle était venue pour me ramener en Guadeloupe.
01:11Donc là, je découvre que j'ai un beau-père.
01:15Ma mère était venue avec ma sœur.
01:19Donc je me rends compte à cet instant-là, vu qu'elle a eu un enfant avec mon beau-père,
01:23ben ouais, que j'ai une sœur.
01:24Puis elle m'emmène là où elle habite.
01:26Elle veut me présenter à tout le village.
01:29Parce que bon, elle a tellement parlé de son enfant qu'elle allait récupérer un jour en Haïti de sa fille.
01:35Elle voulait me présenter à tout le monde.
01:37Tout le monde était là à vouloir me dire bonjour, tout ça.
01:40Mais sauf que moi, je ne voulais dire bonjour à personne.
01:43Et je n'étais pas habituée non plus.
01:45À être obligée de faire quelque chose.
01:48C'est-à-dire qu'avec ma grand-mère, ben quand je ne voulais pas faire quelque chose, ben je ne le faisais pas.
01:53On me laissait le libre arbitre.
01:56On me laissait être, comment dire, moi-même.
01:59Comme j'avais 5 ans, on m'a emmenée à l'école.
02:01Parce que ma mère m'avait déjà inscrite à l'école.
02:04Donc j'arrive à l'école.
02:05Je ne comprends personne.
02:07L'un de mes premiers chocs, c'est quand on m'a demandé mon nom et mon prénom.
02:16Ben moi, je disais Rose Marlene Sidney parce que c'est celle-là que je connais ça en fait.
02:21Parce que c'est comme ça que je m'appelle.
02:22Les professeurs, la maîtresse en tout cas, a trouvé ça un petit peu bizarre que moi je dise et que j'écrive Rose Marlene Sidney.
02:32Donc on appelle ma mère et quand je suis arrivée chez moi, on m'a fait comprendre en fait que je ne devais plus, que je ne devais plus jamais dire que je m'appelle comme ça.
02:42J'ai dû apprendre à dire que je suis une autre personne que moi-même en fait.
02:48Et une voisine m'a rappelée, une voisine de plus de 70 ans, elle m'a rappelée une chose que j'avais oubliée.
02:54Quand tu étais petite, tu as dit une chose qui m'a marquée, c'est je vais récupérer mon nom.
02:59Et elle m'a dit que je disais ça avec une telle vigueur, une telle détermination que ça l'a marquée en tant qu'adulte en fait.
03:08Et elle m'a dit qu'elle n'a jamais oublié cet épisode-là, plus de 50 ans après finalement.
03:13Et puis ma soeur est tombée malade, elle a la drépanocytose et du coup elle a dû aller à l'hôpital et ma mère devait être très présente pour elle.
03:21Et donc la seule personne que je connaissais en Guadeloupe, ben elle n'était plus là.
03:24Du coup je me suis retrouvée encore plus seule en fait, plus isolée et le lien avec ma mère n'arrivait jamais à se faire en fait.
03:32Dès que j'essayais de la prendre dans les bras, ben c'était ben tu as envie de me manipuler, tu cherches quelque chose.
03:37En fait ce n'était jamais vu de manière positive.
03:40Donc j'ai appris aussi à réfréner une autre partie de mon identité qui était ma douceur, qui était ce côté très dans le contact humain, la chaleur humaine en fait.
03:52Ce que je recherchais et surtout que j'avais besoin de sécurité.
03:55J'avais besoin de sécurité émotionnelle par rapport à tout ce chamboulement qu'il n'y avait et personne pour m'accompagner à l'intérieur.
04:02La vie a continué comme ça et puis vers mes 6-7 ans, il y avait un voisin en fait qui me parlait.
04:10Et je me suis dit, ah enfin j'ai quelqu'un avec qui je peux parler comme je pouvais parler avec ma grand-mère, que je pouvais être moi-même.
04:19Mais en fait ce voisin-là finalement, il en a abusé.
04:22Il en a abusé en me violant du coup.
04:32Et le problème c'est que je n'avais personne à qui raconter ça.
04:37Parce qu'en même temps je ne voulais pas perdre ce côté où j'ai enfin quelqu'un qui me rappelle ces échanges que je pouvais avoir avec ma grand-mère.
04:47Mais en même temps de l'autre côté, de l'autre côté, il en confitait en fait.
04:58Et puis un jour, j'en ai eu marre en fait.
05:01Et je lui ai dit, si tu me touches, je crie et je dis à tout le monde ce que tu veux faire.
05:06En lui disant ça, il a senti une très forte détermination en moi, qu'il a eu peur en fait.
05:12Et du coup, depuis ce jour, il ne m'avait plus touchée.
05:14Et puis dans ce même contexte-là, dans la même période, il y avait un membre de ma famille en fait, qui n'avait pas de lieu où se loger.
05:24Et comme la maison n'était pas encore grande comme elle l'est actuellement,
05:29ben innocemment ma mère m'a mis à dormir à côté de ce membre de la famille en fait.
05:36Et puis lui aussi, il a abusé de moi, ben il m'a violée aussi lui.
05:44Là encore, je ne peux rien dire à personne parce que, comme je le disais avec ma mère, ben les relations, elles étaient hyper tendues.
05:52J'étais celle qui était mauvaise, j'étais l'enfant qui ne devait pas naître, j'étais l'enfant à problème.
05:58Tout ce que je disais, ben c'était un mensonge.
05:59Donc du coup, j'ai gardé toutes ces choses-là pour moi, sans rien dire à personne et j'ai occulté.
06:06Et puis il y a eu tout l'aspect avec ma mère, que ce soit de la maltraitance physique,
06:12que ce soit de la maltraitance psychique, à me dire tout le temps que je suis une mauvaise enfant.
06:17Mais c'est surtout les maltraitances au niveau corporel, ben je me faisais battre, mais de manière très violente.
06:23Me mettre à genoux sur des râpes, elle m'a même fait manger mon vomi.
06:28C'était vraiment des punitions, en fait, qui m'avélissaient, je peux dire.
06:33Et à ce moment-là, je me suis dit, bon, ben il n'y aura personne qui me protégeait, ben je dois me protéger moi-même.
06:39J'ai appris à devenir au dur parce que je me suis dit, si je reste telle qu'elle, elle va me détruire.
06:44Il ne restera plus rien de ma personnalité, il ne restera plus rien de ma personne.
06:48Pour me protéger par stratégie, j'ai choisi de fermer ma bouche, en fait.
06:52J'ai choisi de garder le silence parce que plus j'essayais de m'expliquer, même plus je prenais des coups.
06:57Plus j'essayais de me défendre, plus, en fait, je me faisais bastonner.
07:01Puis j'ai continué à grandir comme ça.
07:03Quand j'étais au lycée, je me suis battue avec ma mère parce que là, sincèrement, j'ai dit, c'en était trop.
07:08C'était vraiment violent.
07:10Ma mère a failli me tuer, en fait.
07:12Puis elle m'étranglait littéralement.
07:13C'est parce que mon beau-père est arrivé à cet instant-là que là, j'ai pu respirer de nouveau.
07:19Et même quand je lui disais, tu m'étouffes, tu m'étouffes, non Marlene, tu mens.
07:23Parce que tout ce qui sortait de ma bouche, c'était un mensonge.
07:25Et une des choses que ma mère m'avait dite, c'est que jamais je ne quitterais la Guadeloupe.
07:30Elle avait confisqué ma carte d'identité et mon passeport.
07:34Donc du coup, je marchais sans passeport, sans carte d'identité,
07:37parce que ma mère avait décrété que Marlene, tu ne quitteras jamais la Guadeloupe.
07:41Et puis je suis partie à faire des études en France.
07:44Mais c'était un miracle.
07:46Tout d'un coup, c'était, ben, elle a voulu me venir en aide, en fait.
07:50C'est-à-dire que là, je n'ai rien compris.
07:52Je me suis dit, Marlene, c'est now or never.
07:55Tu prends ton billet, tu vas vite, quoi.
07:58Tu pars vite.
07:59De toute façon à ce que, si au cas où, peut-être qu'elle change d'avis après,
08:04que tu sois déjà dans l'avion, en fait.
08:06Et puis du coup, c'est comme ça que j'ai pris l'avion et que j'ai atterri en France
08:09pour pouvoir faire mes études.
08:11Et là, je me suis dit, ah, peut-être que les relations avec ma mère vont changer
08:17si je lui dis que quand j'étais petite, j'ai été violée, tout ça.
08:24J'ai pris mon courage à deux mains.
08:25Je l'ai appelée en Guadeloupe et je lui ai dit,
08:28je lui ai raconté, en fait, ce qui s'était passé.
08:32Et là, elle a eu un vrai choc.
08:34Elle a pris un billet d'avion.
08:35Elle est venue en France tout de suite.
08:37Leur seul but avec son frère, donc mon oncle, que je pensais voir en Guadeloupe,
08:42mais qui finalement était en France,
08:44ils ont voulu que je voie l'avocate.
08:46À tout prix.
08:47Il faut porter plainte.
08:49Quand j'ai réfléchi, je me suis dit, attends Marlene,
08:51tu es seule dans ta chambre de 9 mètres carrés.
08:54Tu n'es même pas sûre que tu auras du vrai soutien
08:56et tu as tes études à faire et tu veux réussir dans tes études.
09:00Et là, je me suis dit, mais non, je ne suis pas prête, en fait.
09:02Et puis, j'ai pris la décision de ne pas entamer de procédures judiciaires.
09:08Je l'ai expliqué à ma mère.
09:10Et là, elle m'a fait comprendre que je n'avais plus le droit de dire ça.
09:13Je n'avais plus le droit de parler de ça,
09:15que je devais taire cela à jamais.
09:17C'est un peu comme mon prénom et mon nom.
09:18Il fallait le taire à jamais.
09:20Tu ne veux pas, mais il faut le taire, il faut oublier.
09:22Tu ne dois plus parler de ça.
09:23J'ai continué ma vie comme ça.
09:25Jusque là, tout allait bien.
09:27J'ai fini mes études.
09:28Et là, j'ai galéré.
09:29Et je peux dire que là, ça a été une époque de ma vie très compliquée, très difficile.
09:35Parce que tu n'es pas aimée, regarde, tout le monde t'abandonne.
09:38Il ne te reste plus que la mort.
09:40Tout le monde t'a abandonné, même ta propre famille, même ta mère.
09:43Ma mère m'a dit qu'elle regrette qu'elle n'a pas avorté de moi.
09:46Que pour elle, je n'aurais pas dû être là, en fait.
09:49Et c'était le suicide.
09:51Du coup, j'ai décidé d'aller voir un psy.
09:53Je n'avais pas de boulot, mais j'ai négocié avec lui.
09:56Et puis, ce sont ces séances de psy-là qui ont fait remonter encore l'histoire du viol.
10:01J'ai enfin pu me dire que ça n'aurait pas dû m'arriver.
10:04Parce que jusque-là, je pensais que c'était de ma faute.
10:06Et là, je me suis dit non.
10:07J'ai commencé à crier chez moi.
10:08Ma soeur était là.
10:09Elle m'a dit, mais Marilyn, pourquoi tu cries?
10:11J'ai dit, on n'aurait jamais dû me faire ça.
10:12On n'aurait jamais dû me faire ça.
10:13Comme j'allais avoir 30 ans.
10:15Comme l'avocate m'avait dit, vous avez jusqu'à 30 ans.
10:18Donc, du coup, j'ai atterri dans le bureau de la police.
10:20Quand je suis arrivée à la police, j'ai commencé à pleurer.
10:23Moi, le monde, je dis oui, je viens pour...
10:26Je n'arrivais même pas à dire le mot.
10:29Finalement, ils m'ont quand même reçue.
10:30Et j'expliquais un peu aux policiers ce qui s'était passé.
10:35Et le policier, c'est là où il me dit, en fait, madame, vous avez vécu un viol.
10:38Ils ont envoyé mon dossier à la brigade des mineurs.
10:40Et une fois arrivée à la brigade des mineurs, quand on me demande de témoigner,
10:45la femme en charge de me faire l'interview, elle m'a dit un mot.
10:50Elle m'a dit, vous a pénétré, c'est ça.
10:52Bon, il n'y avait pas de psychologie derrière.
10:55Elle m'a dit ça.
10:55Et là, j'ai pété un câble dans son bureau.
10:58J'ai commencé à crier.
10:59J'ai tout bousculé.
11:01J'ai bousculé le bureau.
11:04Ils ont dû me maintenir au sol parce que j'étais tellement agitée,
11:08tellement dans un état second.
11:11Ils ont dû appeler les pompiers pour venir me calmer, tout ça.
11:15On pensait qu'on allait m'emmener à l'hôpital.
11:18Mais j'ai vraiment tout, tout bazardé, en fait, dans son bureau.
11:21Et elle m'a dit, on va arrêter l'interview pour aujourd'hui.
11:27Et voilà ma carte.
11:28Vous revenez quand vous voulez.
11:29Mais en fait, je ne suis jamais revenue, finalement.
11:31Et j'ai occulté ça.
11:33J'ai occulté.
11:34J'ai vécu pas mal de mésaventures.
11:37Puis il y a un pote qui, quand il m'a vu dans cet état,
11:39il m'a dit, Marlène, non, je me rappelle de toi quand tu faisais tes études.
11:43Donc, du coup, il m'a aidée à trouver du boulot à la FNAC logistique.
11:47C'est au travers de ça que j'ai rencontré quelqu'un
11:50qui a pu me faire trouver mon appart.
11:53Entre-temps, j'ai essayé de renouer le contact avec ma mère.
11:57Même si elle m'avait dit de ne plus jamais parler de ça, des viols,
12:00je suis allée.
12:01Je lui ai quand même dit ce qui s'était passé à la police,
12:03que j'avais pété un câble.
12:04Et là, bon, ça a été le glas, quoi.
12:09Où elle m'a dit, mais Marlène, je ne comprends pas que tu t'étais mise dans cet état-là.
12:13En fait, que je ne veux pas m'en sortir.
12:15Qu'il y en a d'autres qui s'en sortent.
12:17Elle entend des témoignages à la radio.
12:19C'est que moi, je ne veux pas m'en sortir.
12:21Et comment j'ai fait pour me mettre dans cette situation ?
12:24C'est-à-dire que c'était moi, en fait, qui ai fait que ces hommes,
12:29que c'est moi, c'est de ma faute si ces gens-là m'avaient violée.
12:33Et à ce moment précis, j'ai dit, au lieu de dire une parole qui dépasse mes pensées,
12:38j'ai dit, écoute, merci beaucoup, au revoir.
12:42Et je peux vous dire que, ah ouais, c'était vraiment, vraiment compliqué.
12:48Et c'est à ces moments précis que là où j'ai dû mettre le mot maltraitance
12:55sur mon histoire, en fait.
12:58Et une des choses qui a été très, très, très difficile pour moi,
13:03c'était de faire le lien avec quelque chose que j'ai vécu avec ma mère,
13:08en Guadeloupe, et ce que le policier m'avait dit au sujet des viols.
13:12Qu'est-ce qu'un viol au sens juridique du terme ?
13:15C'est tout objet qui t'a pénétré, peu importe si c'est un pénis, un stylo, un doigt,
13:20peu importe, dès que c'était fait hors consentement, ben ça s'appelle un viol.
13:26Et je me suis rappelée d'une histoire avec ma mère où je peux dire que ma mère m'a violée aussi.
13:33J'ai dit, non là, Marilyn, là c'est trop.
13:35Et je voyais encore tout ce côté en moi où la petite fille qui a encore besoin de sa maman, en fait,
13:43toujours à la recherche de la reconnaissance de sa mère, que sa mère l'aime, que sa mère la regarde,
13:50que sa mère lui donne de l'importance et de la valeur,
13:53comme si c'est qu'à ce moment précis, en fait, que je pourrais enfin émerger,
13:57que je pourrais enfin me rendre visible.
14:01Donc pouvoir me dire, ma propre mère, ma propre mère m'a violée, c'était très compliqué.
14:08C'était devenu un choix qui était très compliqué pour moi,
14:15parce que comme je voulais repartir dans la démarche avant mes 38 ans de porter plainte à la police,
14:21je me suis dit, mais si j'incrimine les autres, je dois pouvoir aussi parler de ma mère,
14:26de non, je ne pouvais pas accepter ça, en fait.
14:30J'ai dit, non là, c'est trop.
14:31Ça m'a demandé un énorme travail de psychologie de pouvoir dire tout ça,
14:36de pouvoir faire le détachement, de pouvoir me dire,
14:41distinguer, de ne pas être dans la vengeance,
14:44mais en même temps, de pouvoir exprimer ma colère,
14:48de dire que ce n'était pas juste de pouvoir me le dire, en fait,
14:53mais le dire pour moi, parce que...
14:55J'ai vu au fond de moi que je voulais que ma mère,
15:00que ce soit elle qui reconnaisse, qu'elle avait été juste envers moi.
15:04Mais je me suis dit, Marilyn, ce n'est pas sa responsabilité, en fait.
15:10La première personne que tu veux libérer, c'est toi,
15:12ce n'est pas ta mère.
15:14Est-ce que c'est une vengeance ou est-ce que...
15:17tu veux pouvoir te dire quoi ton histoire ?
15:28Que ton histoire peut te servir à toi ?
15:31Pour que toi, tu puisses avancer.
15:37Et c'est que cette année, en 2022, l'année dernière,
15:40quand j'ai essayé d'aller à la police,
15:44pour reprendre la possédure,
15:48mais en me disant que je vais prendre le risque
15:49de pouvoir citer le nom de ma mère.
15:52Au final, ça a été très compliqué.
15:54Je n'ai pas cherché à aller plus loin,
15:57mais je me suis dit que...
16:00il faut que je sois de silence.
16:03Même s'il y a un prix à payer,
16:05c'est ma responsabilité d'en faire quelque chose, quoi.
16:08Et du coup, j'ai dit,
16:11la première des choses, c'est de parler.
16:13La parole déjà orale.
16:15On me dit souvent d'écrire un livre,
16:16mais pour le moment, je n'ai pas ce courage-là.
16:18Et j'ai dit, bon, après la vie, on verra.
16:21On verra ce qui va se passer.
16:23En tout cas, si je peux redonner l'espoir
16:27à une petite fille qui peut-être ne se comprend pas,
16:30pour lui dire que c'est possible, en fait,
16:33de s'en sortir et que...
16:34Fais de ta vie ta chouette aventure.

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