- 07/07/2025
Zakia a travaillé comme serveuse dans un restaurant. Ses employeurs, détectant sa fragilité, en ont profité et l'ont exploité. Elle nous raconte son cauchemar :
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00:00Il m'a fait, si tu m'envoies ça, je serais capable de payer un Albanais pour te tuer.
00:04Je ne savais pas qu'ils allaient réagir comme ça, on dirait un film.
00:06On est où ? On est où ?
00:08C'est-à-dire que les riches ont le droit de nous écraser parce qu'on n'est pas de leur même niveau.
00:12J'ai peur pour ma fille ou ma famille parce que ces gens-là, ils sont connus.
00:16Avant d'être serveuse, j'étais intermittent du spectacle, donc j'étais dans l'événementiel.
00:21J'ai voulu changer de métier depuis que je suis devenue maman.
00:24J'étais beaucoup en déplacement.
00:25Du coup, je voulais une vie stable par rapport à ma fille.
00:27Et je l'élève toute seule.
00:29Dans ce boulot-là, au début, ça a démarré bien et à un moment, c'est parti un petit peu en cauchemar.
00:34Mon contrat n'était pas fiable, c'est-à-dire qu'il me donnait des petits salaires.
00:39On faisait croire qu'on allait m'augmenter mon salaire parce que j'attire du monde, de la clientèle,
00:45parce que je gardais toujours le sourire et les clients étaient super satisfaits.
00:48J'ai ramené pas mal de clients.
00:50Mais ils jouaient avec mon moral parce qu'ils savaient ce que j'avais.
00:53J'avais un mal-être, ils l'ont détecté.
00:55Ils ont vu que j'étais une personne très très fragile.
00:57J'étais manipulée psychologiquement.
00:59J'étais à leur emprise.
01:00J'étais aveuglée.
01:01Il y avait des employés qui demandaient des augmentations.
01:03Je voyais ça, ils étaient virés.
01:05J'en avais un, le pauvre, il travaillait 7 jours sur 7.
01:07Quand j'avais commencé, il était barman.
01:08Il venait d'un autre pays et tout.
01:10Il voulait clarifier sa situation.
01:11Et donc, il était en deux mois d'essai.
01:12Et le pauvre, il a travaillé ici 7 jours sur 7.
01:14Il appelait à midi, il travaille des heures sup et tout.
01:17Et à la fin, ils l'ont jeté.
01:18Parce qu'il a demandé, il m'a dit 1100, c'est pas mon salaire.
01:21Et après, ils ont fait de l'accord et tout, ils ont fait jouer.
01:23Ils l'ont jeté.
01:24Ils étaient exploités.
01:25Il y en a qui travaillent de nuit, jeudi, pas.
01:27Toute la nuit.
01:27Mais ils n'osent pas de parler parce qu'ils ont peur.
01:29C'est des gens qui viennent d'étranger, ils ne savent pas.
01:31Ils ne connaissent pas le droit du travail.
01:33Même un jour de repos, ils ne savent pas, c'est quoi ?
01:34Ils ne sont pas payés.
01:35Alors, congé de repos, il n'y a pas.
01:37Moi, j'ai l'impression qu'on est encore à l'époque de l'esclavage.
01:41Ça existe encore.
01:42Mes employeurs me poussaient à faire des choses,
01:44à surveiller de force un salarié qui vola la caisse.
01:48Et au lieu de finir à 1h du matin, je restais jusqu'à 3h du matin.
01:53Le fait de les surveiller, j'étais rassurée pour eux.
01:58Mais en fin de compte, c'était un coup monté.
02:00Le voleur était complice avec le patron.
02:01Ils avaient une fameuse tablette qui ne déclarait pas.
02:03Donc, c'est une double caisse.
02:05Ils avaient deux caisses.
02:06Ils demandent aux clients espèces ou carte bleue.
02:09Les clients, quand ils disaient espèces,
02:10ils mettaient l'espèce dans l'autre caisse.
02:13Et souvent, ils faisaient aussi que la machine à carte bleue ne marchait pas.
02:18Et vu qu'il y avait tellement de problèmes,
02:19bon, il y avait pas mal d'employés,
02:21j'avais peur qu'on m'accuse de voleur ou voleuse.
02:23J'ai peur de toucher l'espèce.
02:25Je travaillais, mais je faisais exprès de dire aux clients carte bleue.
02:29Parce que j'ai très, très peur de l'espèce.
02:31Parce qu'eux, ils sont capables de m'accuser, on ne sait pas.
02:33J'avais déjà des problèmes avec des salariés aussi,
02:34qu'ils étaient accusés de voleurs.
02:36Tout le monde était voleur, la plupart.
02:38Donc, ils étaient touchés psychologiquement.
02:39Tellement, eux, c'est des voleurs qui volent notre transpiration.
02:42Pour eux, tout le monde est voleur.
02:43Ils voulaient que j'espagne,
02:44peut-être pour m'accuser, moi.
02:48Pour dire que c'est moi qui ai balancé.
02:49Et ils voulaient me rendre dingue.
02:51Ils me rendent malade.
02:52Ils savent que je suis fragile.
02:54Je suis une fille qui...
02:55Je vous ment pas.
02:56Je vais pas dire que je suis une poule mouillée,
02:57mais je suis une fille très, très sensible et fragile.
03:00Je sortais avec des larmes comme ça,
03:02quand j'allais voir mes parents et ma famille, comme ça.
03:05J'ai déjà servi d'éclair avec des grosses larmes, comme ça.
03:07Ils m'ont détectée.
03:09Ils ont vu comment j'étais.
03:11Très sensible et très fragile.
03:12Et je disais, amène à tout.
03:13Au début, c'était un petit peu déclaré.
03:15Ils m'ont promis de me déclarer, normalement.
03:18Je travaille six jours sur sept.
03:20J'étais dégoûtée du boulot.
03:21Ça commence à être vraiment dégoûtée.
03:22Je voulais démissionner et tout.
03:24Qu'est-ce qui s'est passé ?
03:24Ils m'ont essayé de culpabiliser par rapport à ma fille.
03:28Donc, moi, j'avais vraiment besoin de ce boulot.
03:30Et donc, il y avait le confinement.
03:31Donc, après, ils m'ont plus contactée.
03:34Ils m'ont dit, on va te contacter.
03:35On ne m'a plus contactée.
03:36J'ai fini avec le confinement à prendre des cartons à manger dans les associations.
03:41La nouvelle que j'apprends,
03:43c'est que dans les trois associés,
03:46il y a un couple dedans et ils ont divorcé.
03:48Mais la femme, elle était là pour moi.
03:52Elle a réussi à se battre.
03:53Elle a repris la société parce qu'elle était dans les parts.
03:56Et du coup, on m'a appelée.
03:58Elle a vu ma capacité et tout.
04:00Elle m'a dit, je t'en supplie, reviens, travaille avec nous.
04:03Parce que les clients demandent.
04:04Parce que moi, je parle beaucoup de langues.
04:05Je parle hollandais, français, arabe.
04:07J'ai beaucoup de capacité.
04:09Et j'ai fait confiance parce qu'elle m'a fait mon avenance.
04:12Elle m'a rattrapée.
04:13Elle m'a mis mon parking.
04:14Elle m'a mis des extras.
04:15Elle m'a expliqué comment c'était les fiches de paie.
04:18Moi, psychologiquement, j'étais rassurée.
04:20Elle m'a dit, on te doit 73 jours.
04:24Moi, je ne les savais pas.
04:25Elle a tout calculé.
04:26Et ils ne m'ont jamais dit.
04:27Ils m'ont caché.
04:29Et au bout de six mois de rêve,
04:31quand j'ai appris qu'ils allaient revenir à l'Assemblée,
04:33c'était un cauchemar.
04:34Ils sont venus.
04:36Elle m'a dit, je pars.
04:38Et j'avais des larmes aux yeux.
04:39Il y avait des salariés qui pleuraient
04:40parce qu'elle a régularisé même des étrangers.
04:45On ne peut pas dire de quel pays qu'ils travaillent,
04:47qu'ils étaient exploités.
04:47Ils ont pleuré.
04:48Quand ils étaient avec ma patronne,
04:49ils avaient deux jours de repos.
04:50Mais avec eux, ils n'ont plus de deux jours de repos.
04:52Et eux, quand ils sont revenus,
04:54ils m'ont effacé mes 73 jours.
04:56Ils m'ont donné des autres fiches de paie.
04:58Ils m'ont trafiqué les fiches de paie.
05:00J'avais dit à ma patronne, s'il te plaît,
05:01je vais te démissionner.
05:02Elle me dit, non, pense à ta retraite.
05:05Tu vas tout perdre.
05:06J'ai dit, j'ai peur de...
05:07Je suis traumatisée.
05:10Je crois que si je reste avec eux,
05:11je me suis citée.
05:13Je ne peux pas rester avec eux.
05:14Ils me faisaient peur parce que c'était des manipulateurs.
05:17J'allais au travail avec la boule au ventre.
05:19Quand ils étaient là, j'étais stressée.
05:21J'avais des crises d'angoisse.
05:22Qu'est-ce qu'il a fait ?
05:24Il a essayé de revenir vers moi,
05:25sympathiser comme si rien n'était.
05:27Il a essayé d'être gentil avec moi
05:28et jouer son jeu.
05:29Ça n'a pas marché cette fois-ci.
05:31J'ai ouvert mes yeux.
05:32C'est fini, la fille gentille
05:33qui était manipulée,
05:35qui était exploitée.
05:37J'ai su le droit du travail.
05:38J'ai signé mon avenant
05:39de deux jours et demi de repos.
05:40Elle m'a expliqué tout.
05:42C'était comme si j'étais à l'école,
05:43j'ai tout appris.
05:44Monsieur, vous voulez que je travaille
05:45six jours sur sept ?
05:46J'ai dit, non, j'ai deux jours de repos.
05:47Je rendrai mercredi et dimanche
05:48dans mon avenant, on s'y a écrit.
05:50Il a commencé à parler avec moi
05:51à l'extérieur du resto.
05:52Il m'a dit, écoute,
05:53là, tu travailles pour l'instant
05:54six jours sur sept,
05:56on ne va pas te payer.
05:57On va s'arranger au niveau
05:58de repos.
06:00On va négocier,
06:00on va t'en donner plein,
06:02plein de jours de repos.
06:03Après, dès qu'on trouve
06:04un autre serveur
06:04ou une autre serveuse,
06:06pour l'instant,
06:06je n'ai personne
06:07parce qu'elle nous a mis
06:07dans la merde
06:08parce qu'elle a déclaré
06:09tout le monde.
06:09J'ai beaucoup de charges
06:10à payer.
06:11Je dis, ce n'est pas mon problème.
06:12Moi, je vais mes deux jours
06:13de repos, ma santé,
06:14ça vaut plus cher.
06:15Il était là.
06:16Du coup, il a appelé
06:18un salarié,
06:19je ne peux pas citer son nom,
06:20il était complice avec moi.
06:21Il a fait exprès
06:22de ne pas être en lien
06:23avec moi.
06:24Il est parlé dehors,
06:25il fait, écoute,
06:26je te paye,
06:26tu ne dis rien à Shakira.
06:27C'est moi Shakira,
06:28c'est Dakia,
06:29mais on m'appelait Shakira
06:30par rapport à mes cheveux,
06:32je ne sais pas,
06:32on m'appelait les clients aussi.
06:34Tu ne dis rien à cette fille-là,
06:39il voulait que je travaille gratuit,
06:40mais il voulait payer
06:42quelqu'un d'autre à mon dos.
06:43Monsieur, il n'était pas bien,
06:44le patron.
06:45Il m'a dit,
06:45je peux te parler dehors ?
06:46Je dis, oui,
06:47il n'y a pas de souci,
06:47on peut parler.
06:48Il me fait, tu sais, moi,
06:49si tu ne veux pas faire,
06:51fais ce que tes fiches de payes
06:52ne sont pas bien,
06:53ne sont pas fiables
06:54et les avenances,
06:55c'est de la merde.
06:56Comment ça,
06:57les avenances,
06:57c'est de la merde ?
06:58Je dis, mais par contre,
06:59avant de faire l'avenance,
06:59j'ai prévenu mon avocat
07:01si je pouvais signer l'avenance.
07:02Il me fait,
07:03t'as eu un avocat ?
07:04C'était choqué
07:04que j'avais un avocat.
07:05Ah bon ?
07:06Je dis, oui, monsieur.
07:07D'ailleurs,
07:08les fiches de payes
07:08ne sont pas fiables.
07:09Il continuait.
07:10Si tu n'es pas content,
07:11t'as que partir.
07:12Après, je ne sais pas comment ça,
07:13mais j'ai dit,
07:13mais monsieur,
07:14vous savez que je suis au courant
07:15de tout ce qui se passe
07:15dans ce restaurant
07:16et j'ai des preuves.
07:17J'ai des preuves
07:17et la fraude que vous faites,
07:19c'est faute grave
07:20parce que ça peut être
07:21un contrôle.
07:24C'est la brigade de finances
07:24qui peut venir.
07:25Il m'a fait,
07:26si tu m'envoies ça,
07:27je serais capable
07:27de payer un Albanais
07:28pour te tuer.
07:30Le 26 novembre.
07:31Et après, du coup,
07:32qu'est-ce qui m'est arrivé ?
07:33Il y avait des clients en tout.
07:34Je commençais à faire
07:35des crises d'angoisse.
07:36J'ai dit, Albanais,
07:36ils sont capables de quoi alors
07:37s'ils font ça ?
07:38Ils sont capables
07:39peut-être de m'envoyer une voiture
07:41ou me mettre de la drogue
07:42dans mon sac
07:42ou de l'argent dans mon sac
07:44pour m'accuser de vol,
07:45faute grave ou...
07:46J'étais choquée.
07:47Je me sentais mal,
07:48j'ai eu un malaise
07:49et je suis tombée au travail.
07:50Je suis tombée, ouais,
07:52sur la tête,
07:52mais ça va mieux,
07:56j'en avais rien à foutre de moi.
07:58Mais c'est par terre,
07:59il regardait ce qui se passe,
08:00allo papa,
08:00il appelait son papa.
08:01Les clients,
08:03c'est eux qui se sont appelés
08:03les pompiers.
08:05Les clients.
08:05Et il y avait une psychologue
08:06qui m'a donné le bras,
08:07qui m'a aidée.
08:08Je la remercie énormément,
08:10je n'ai pas de si nouvelles.
08:11Et elle m'a dit,
08:11je peux vous aider,
08:12je vous accompagne.
08:13Je lui ai dit, c'est bon.
08:13Il y avait mon patron
08:14et moi, je faisais des signes
08:15que je suis en danger.
08:16Ils n'ont pas compris.
08:17J'étais en danger.
08:19Menace de mort, c'est quoi ?
08:20C'est question que...
08:21J'ai eu peur.
08:22J'ai eu très peur.
08:23J'ai été portée plainte au commissariat
08:25pour garder comme trace.
08:26J'ai peur pour ma fille
08:27ou ma famille
08:28parce que ces gens-là,
08:28ils sont connus.
08:30Il a déjà été en prison
08:32dans son pays
08:32pour meurtre.
08:35J'ai appris la nouvelle.
08:37Je ne savais pas
08:37qu'ils allaient réagir comme ça.
08:39On dirait un film.
08:40Et j'avais ma voiture au parking.
08:43J'ai attendu trois jours
08:44pour récupérer ma voiture au parking.
08:46Je n'arrivais pas.
08:47J'ai demandé à des membres
08:48de ma compagnie.
08:49Il y avait trois personnes.
08:52J'ai peur qu'on me fasse quelque chose.
08:53Je n'arrive pas à croire
08:54qu'en France,
08:56ça existe
08:56parce que le fait
08:57de menacer une femme seule
08:59avec un enfant,
09:01c'est grave.
09:02Et moi,
09:02on m'a dit comme phrase
09:03quand j'ai envoyé des mails,
09:05j'ai envoyé tout ce qu'il y avait
09:06dans le rapport
09:07parce qu'il y a mon frère
09:08qui m'a donné la main.
09:09Il y a des amis
09:10qui m'ont donné la main,
09:10la psychologue et tout
09:11pour essayer de monter un dossier.
09:13Et j'avais peur
09:14d'y aller voir la police.
09:15J'avais peur
09:16même en allant à la police
09:17s'ils ont vu.
09:18Même le policier,
09:18il ne m'a pas rassuré
09:20un petit peu.
09:21Il m'a dit
09:21qu'il faut faire très attention
09:22parce qu'ils sont connus.
09:24Du coup,
09:24je suis touchée psychologiquement,
09:26je dors
09:26avec des cachets dépressifs.
09:28Je prends le cachet
09:29pour dormir.
09:29La journée,
09:30je prends pour me détendre.
09:31Mais ce n'est pas une vie
09:31d'être sous cachet.
09:33Je veux vivre
09:33comme tout le monde.
09:34Je veux être respirée.
09:36J'ai appris
09:36qu'ils font
09:37des fausses attestations
09:38contre moi,
09:39que je n'étais pas présente
09:40en octobre
09:40pour ne pas payer
09:41mes extras,
09:42que je n'ai pas fait d'extra.
09:44Du coup,
09:44ils demandent aux employés
09:45de faire des fausses attestations
09:46contre moi
09:46qu'en octobre,
09:47je n'étais pas présente
09:48mais j'étais présente.
09:49Depuis le jour
09:49que je suis évanouée au travail,
09:52je n'arrive plus
09:52à y aller dans ce boulot-là
09:53parce que je fais des cauchemars.
09:55Je ne suis pas un autre.
09:56Je regarde devant moi,
09:57je regarde devant moi.
09:58Limite,
09:58j'ai envie de me suicider
10:00mais c'est ma fille
10:00qui me retient.
10:02Je suis au bord du suicide.
10:04Qu'est-ce que ça me soulagerait ?
10:04Parce que je suis perdue
10:07avec eux.
10:08Ils m'ont traumatisée.
10:10Ils ont joué
10:10avec mon moral.
10:11Peut-être que
10:11si je partirais,
10:12ce serait mieux
10:13mais c'est ma fille
10:15qui me retient
10:15et mes parents.
10:17Ma fille,
10:18je suis contente.
10:19Elle se bat pour ses études,
10:20je ne vais pas montrer.
10:21Ma fille,
10:22j'ai bien élevé.
10:23Je l'apprends
10:23à ne pas être mauvais à l'école.
10:25Si elle a un problème,
10:26elle vient me voir.
10:27Elle est très intelligente,
10:28elle est mûre dans sa tête.
10:29Sa fille,
10:29elle connaît la valeur
10:30de l'argent.
10:31Elle fait,
10:31maman,
10:32depuis que tu es partie là-bas,
10:33je ne t'ai pas vue
10:33beaucoup
10:34parce que tu travailles beaucoup.
10:35Elle a grandi un petit peu
10:36sans moi
10:36parce qu'elle dormait
10:37chez mes parents aussi.
10:38Heureusement qu'elle est là,
10:39elle me dit,
10:40maman,
10:40sois forte.
10:41Elle m'accompagne partout.
10:43Elle a appris,
10:43elle me dit,
10:43maman,
10:44je sais que tu as la capacité,
10:45tu dois y aller dans les médias.
10:47C'est pour ça que là,
10:47j'ai envie de me battre.
10:48C'est pour les personnes
10:49qui sont dans mon cas
10:50parce que j'ai regardé
10:52des avis.
10:52Il y en a qui sont suicidées
10:53à cause de cette histoire-là.
10:54Je ne suis pas la seule.
10:56C'est trop.
10:57On est où ?
10:58On est où ?
10:58C'est-à-dire que les riches
11:00ont le droit de nous écraser
11:01parce qu'on n'est pas
11:03de leur même niveau.
11:04Maintenant,
11:05je suis dans une situation précaire
11:06avec ma fille
11:07en disant que mes fiches de paie
11:08ne sont pas bien
11:09parce que je suis trop déclarée.
11:11Ça dérange
11:12certaines entreprises
11:13et le fait de payer
11:14trop cher,
11:14ça leur dérange.
11:15Tout ça,
11:15pourquoi ?
11:16Pour faire la fête.
11:17Se mettre de l'argent dans leur poche
11:18pour ne pas payer dur.
11:19Ça fait l'État.
11:20Aujourd'hui,
11:20ça a bougé.
11:21Mon avocat,
11:21il est bien.
11:22On me l'a conseillé.
11:23Je ne vous remets pas,
11:23c'est ma cousine
11:24qui me l'a avancé.
11:25Entre avocat et avocat,
11:26ils ont essayé
11:26de faire une négociation
11:28parce qu'ils savent
11:28que j'ai beaucoup d'éléments.
11:29Au début,
11:30ils ne voulaient pas me licencier.
11:31Ils voulaient que...
11:32Vu qu'ils vont payer des charges.
11:33Et le fait qu'ils ne croyaient pas
11:35que j'avais un avocat,
11:36ils croyaient que c'était
11:36à la rigolade
11:37quand j'envoyais des mails et tout.
11:38Et j'envoyais tout
11:38ce qui se passe au restaurant
11:39et d'après,
11:40les personnes qui travaillent dedans,
11:41ils ne sont pas bien
11:42parce qu'ils ne croyaient pas
11:44que j'allais faire ça.
11:45Ils ont peur, oui.
11:46Ça y est, c'est fini.
11:47La fille qu'on écrase,
11:49ceux qui font du mal,
11:49ça paye tôt ou tard.
11:50Cette fois-ci,
11:51je vais me battre.
11:51J'ai droit du droit du travail.
11:53Au début, oui, j'ai peur.
11:54Mais vu que je suis suivie par M.C.,
11:56j'ai eu des gens
11:56qui me donnaient la main.
11:57Et on est en France quand même.
11:58Si je suis là,
11:59je prends des risques.
12:00Mais si je suis mise dans les médias,
12:01c'est pour défendre
12:02le droit du travail.
12:03S'il m'arrive quelque chose,
12:04au moins, on dirait
12:05« Demain, cette fille-là,
12:06elle a prévenu.
12:07Moi, je serai dans les médias
12:09ou dans les informations. »
12:10On ne sait pas
12:10qu'est-ce qui peut arriver.
12:11C'est pour tout le monde,
12:13toutes les gens qui sont harcelés.
12:14Ça y est, stop.
12:15Stop, stop à le harcèlement au travail.
12:17Stop à le harcèlement de l'école.
12:18Stop.
12:18C'est pour un tout
12:19parce qu'on a marre.
12:20Eux, ils sont en train
12:20de manger du caviar
12:22et nous, on mange, je crois,
12:24du béton
12:25ou des voisins qui te donnent à manger
12:27ou tes parents ou des gens.
12:28Non.
12:29Ils sont en train de s'enrichir.
12:30Ils sont en train d'arnaquer l'État
12:31et nous, on est là,
12:33on est sérieux.
12:34Il va nous tuer ?
12:35Non.
12:36À petit feu ?
12:36Non.
12:38La phrase qu'ils m'ont dit,
12:39« Toi, tu es dans un HM,
12:40mère isolée,
12:42avec ta petite fille,
12:43que tu élèves seule.
12:45Tu ne vas pas y aller loin.
12:46Moi, j'ai beaucoup d'argent.
12:47Tu ne pourras rien me faire
12:48les prud'hommes,
12:48ces deux ans ou trois ans. »
12:50On est des êtrements.
12:52Même un animal,
12:52on le considère bien.
12:54C'est stop, stop, stop.
12:56J'ai conscience
12:57que ma vie, elle est en danger,
12:58en parlant.
12:59Je prends des risques.
12:59Si je suis venue ici,
13:01c'est pour protéger les gens
13:02qui ne soient pas dans ma situation.
13:04Des gens qui viennent d'étrangers,
13:05qui sont exploités,
13:06je veux dire stop
13:06parce que ce n'est pas des esclaves.
13:08C'est fini l'étant des esclaves.
13:10Et moi, je veux que les choses
13:11soient correctement pour tout le monde.
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