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  • 31/05/2025
La postérité a fait de la crise des missiles de Cuba, en octobre 1962, une victoire des États-Unis sur l’URSS. Pour l’opinion publique occidentale, JFK a évité la fin du monde en apportant une réponse ferme à une agression soviétique. Et pourtant, en coulisse, le président américain a multiplié les concessions. Dès lors, quel est le vrai bilan de cet épisode majeur de la guerre froide ?

Au début des années 1960, les Américains installent en Turquie des missiles pouvant atteindre Moscou en dix minutes, avec des ogives nucléaires à la puissance cent fois supérieure à celle d’Hiroshima. Pour Khrouchtchev, c’est une provocation. Le leader soviétique décide de répliquer dans le plus grand secret en installant une base dans le Cuba de Fidel Castro. En mai 1962, il lance l’opération "Anadyr" : 86 navires marchands et paquebots civils acheminent discrètement 50 000 hommes et 60 missiles. Lorsque les Américains se rendent compte de la supercherie, ils comprennent que cette escalade pourrait au moindre incident déclencher un conflit nucléaire. Du 14 au 27 octobre, la tension atteint son paroxysme avant que les deux puissances ne trouvent un accord pour la désamorcer.

Bousculer les certitudes
Avec le temps, la connaissance du passé s’affine, mais les idées reçues sont parfois tenaces. Enrichie de deux épisodes inédits, cette passionnante collection documentaire porte un nouveau regard sur l’histoire récente en bousculant les certitudes et en décryptant les faits. Une lecture revue et corrigée, déroulée dans des récits limpides tissés de saisissantes archives.

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Éducation
Transcription
00:00L'histoire n'est pas une science exacte, elle n'est jamais gravée dans le marbre.
00:19Au fil du temps, la connaissance du passé s'affine et évolue.
00:30Mais les idées reçues ont la peau dure et les a priori restent tenaces.
00:37Pour saisir les vérités du monde, il faut parfois bousculer les certitudes et décrypter
00:58et les faits en proposant un autre regard.
01:01La crise des missiles de Cuba a placé le monde au bord du gouffre nucléaire.
01:22La postérité attribuant son dénouement heureux à la puissance américaine
01:28et à l'action de son charismatique président, John Fitzgerald Kennedy.
01:34Et pourtant...
01:34A l'automne 1961, près d'Izmir en Turquie,
01:50les États-Unis installent une base de lancement de missiles de moyenne portée,
01:54les Jupiters.
01:55Ces engins peuvent embarquer des ogives nucléaires d'une puissance
02:08presque 100 fois supérieure à celle d'Hiroshima.
02:14En à peine 10 minutes, ils peuvent atteindre Moscou
02:17et plonger l'Union soviétique dans un interminable hiver nucléaire.
02:25Pour l'URSS et son leader Nikita Khrushchev,
02:30cette menace aux portes de la Russie soviétique
02:32donne aux Américains un avantage scandaleux.
02:36Ils doivent à tout prix y répondre.
02:50En cette année 1961, la guerre froide devient dangereusement brûlante.
02:55Début juin, la rencontre à Vienne entre l'expérimenté Nikita Khrushchev
03:03et John Fitzgerald Kennedy, récemment élu à la tête des États-Unis,
03:08avive les tensions qui règnent entre les deux blocs.
03:10Notamment à propos de l'Allemagne.
03:21Khrushchev exige la fin de Berlin-Ouest.
03:25Cette enclave du monde libre, campée au cœur du monde communiste,
03:29offre une porte de sortie pour des millions d'Allemands
03:31qui fuient la République démocratique allemande.
03:33Kennedy s'y oppose.
03:44Si Berlin est l'épine dans le pied du bloc communiste,
03:47l'île de Cuba est l'épine qui a surgi dans le pied des Américains.
03:51Fidel Castro y a pris le pouvoir deux ans auparavant
03:59et s'est depuis rapproché de l'URSS.
04:04Kennedy redoute plus que tout de voir ce gouvernement perdurer
04:07et faire école auprès de ses voisins.
04:10Pour lui, tout est bon pour faire tomber ce régime.
04:15En avril 1961,
04:36un débarquement mené par des Cubains anticastristes
04:39dans la baie des cochons a tourné au fiasco.
04:45L'opération pilotée par la CIA a vu en quelques jours à peine
04:491 400 hommes tués, blessés ou capturés par l'armée de Fidel Castro.
04:57Khrouchev a réagi à cette attaque.
05:00Il a solennellement prévenu les Américains.
05:04En ce qui concerne l'URSS,
05:06nous apporterons au peuple cubain et à son gouvernement
05:09l'aide nécessaire pour repousser toute attaque armée
05:13contre leur île.
05:15Kennedy ne renonce pas.
05:20Il demande aux experts de la CIA
05:22d'élaborer un programme secret défense
05:25pour déstabiliser l'ensemble de la société cubaine.
05:30L'opération Mangoste est lancée fin 1961.
05:33Depuis le QG de Miami,
05:42400 agents pilotent un programme doté de 50 millions de dollars.
05:49Il ne fait pas dans la dentelle.
05:52Il finance des opérations de sabotage économique
05:55et de propagande
05:57et envisage d'assassiner des dirigeants cubains.
06:07Des militaires également impliqués dans l'opération Mangoste
06:11élaborent divers scénarios
06:12qui pourraient servir de prétexte à une invasion de l'île.
06:15La mise en scène d'attentats aux Etats-Unis, par exemple.
06:21Ou encore le torpillage d'un bateau rempli de réfugiés
06:23en route pour la Floride,
06:25dont on accuserait les Cubains.
06:26La CIA envisage même d'imprégner les cigares de Fidel Castro
06:34d'une substance causant des troubles du comportement.
06:39Tout est bon pour faire tomber le régime castriste.
06:42Tout ce instrument
06:46avait entré en Cuba
06:48en valise diplomatique
06:49de la Embajada Yankee.
06:52Les espies
06:53habían fait perforations en le piste
06:55pour installer les micrôfonos
06:56et capturer tout ce qu'il y a tout
06:58ce qui s'il y a tout en l'appartement du piste
07:00inférieur,
07:01sède de la agence cablegrafique SINJUA.
07:04Comme un centre de conspiracité,
07:08interferences en les assuntos
07:10que sólo competent au peuple cubano,
07:11espionage et violation de la soberanía de Cuba.
07:18Tandis que Kennedy cherche par tous les moyens
07:20à renverser le gouvernement cubain,
07:23Khrouchchev ordonne de son côté
07:25au gouvernement est-allemand
07:26de fermer l'accès à Berlin-Ouest.
07:30En août 1961,
07:33des barbelés et des barrières provisoires
07:34surgissent à la frontière
07:36qui sépare les secteurs d'occupation.
07:41avant qu'un imposant mur
07:45ne les remplace.
07:46C'est le moment où Kennedy
07:57renforce le dispositif de l'OTAN
07:59en déployant le site de lancement
08:02de missiles Jupiter en Turquie.
08:03Une action que justifie le secrétaire d'État
08:08à la Défense, Robert Baknamara.
08:24Khrouchchev est d'autant plus révolté
08:26que les États-Unis ont une avance considérable.
08:30Ils sont dotés de 25 000 ogives nucléaires
08:32contre à peine 3 000 pour l'URSS.
08:40Comment Khrouchchev pourrait-il compenser
08:43un tel désavantage ?
08:44Il a soudain un éclair de génie.
08:48Il confie à son ministre de la Défense
08:50« Et si, nous aussi,
08:52nous posions un de nos hérissons
08:54dans le pantalon des Américains ? »
08:59Ce hérisson,
09:00ce sont des missiles nucléaires.
09:02Et le pantalon américain,
09:07c'est Cuba.
09:12Le dirigeant soviétique
09:13espère faire d'une pierre deux coups.
09:19Sanctuariser l'île communiste
09:20tout en faisant comprendre à Kennedy
09:22qu'il ne peut pas impunément
09:24installer des missiles offensifs
09:26aux portes de l'URSS.
09:32Si Fidel Castro adhère au projet de Khrouchchev,
09:37il souhaite toutefois établir
09:38un traité d'alliance officielle.
09:41Il craint d'effrayer l'opinion mondiale
09:42si des ogives nucléaires
09:44lui sont fournies en secret.
09:47À ses yeux, Cuba est un État souverain.
09:50Il a le droit légitime
09:51de posséder des armes atomiques
09:53sans se cacher.
09:55D'autant qu'il ne cesse de dénoncer
09:57l'action violente des États-Unis
09:59contre son pays.
10:00Khrouchchev ne l'entend pas
10:20de cette oreille.
10:22S'il tient à fournir
10:23cette aide militaire,
10:25il veut agir dans le plus grand secret
10:27pour mettre les Américains
10:28au pied du mur.
10:34En juin 1962,
10:36Khrouchchev parvient à convaincre
10:37les membres du présidium
10:39de son plan.
10:41Les Américains projettent
10:42une invasion de Cuba
10:43avec leurs propres forces armées.
10:46Il faut leur faire comprendre
10:48qu'en attaquant Cuba,
10:50ils auront affaire non seulement
10:51à un pays tenace,
10:52mais aussi à la puissance nucléaire
10:55de l'Union soviétique.
11:00L'opération Anadir
11:02est lancée.
11:05Objectif,
11:06amener sur l'île de Cuba
11:07plus de 50 000 hommes,
11:1060 missiles nucléaires
11:11de courte, moyenne
11:12et longue portée,
11:14et des bombardiers
11:15dont certains adaptés
11:16pour porter des ogives nucléaires,
11:18et de nombreux véhicules,
11:21le tout sans être découvert.
11:24Pour y parvenir,
11:26des navires civils
11:27sont mobilisés.
11:28Le matériel est emballé
11:29et placé dans des cargos,
11:31les hommes embarqués
11:33dans des paquebots.
11:34Pour renforcer la discrétion,
11:38les généraux délivrent
11:39leurs informations
11:40au compte-gouttes.
11:42Les soldats ignorent
11:43tout de leur destination,
11:45de même que les capitaines
11:46des 85 cargos affrétés
11:48pour l'occasion.
11:52Une partie des bateaux
11:53apparaît de la mer Baltique,
11:56les autres,
11:57de la mer Noire.
12:04Ce n'est qu'une fois
12:04en haute mer
12:05que les capitaines
12:06décachètent une enveloppe
12:07qui contient leurs instructions
12:08pour la suite
12:09de leur odyssée.
12:18Enfin,
12:19des sous-marins
12:20Foxtrot
12:20escortent secrètement
12:22les convois.
12:34Mais malgré ces ruses,
12:38les Américains remarquent
12:39vite ces transports suspects
12:41grâce à un homme
12:43en particulier.
12:46Le nouveau directeur
12:47de la CIA,
12:48John McCone.
12:51Nommé par Kennedy
12:52après le désastre
12:53de la Baie des Cochons,
12:54il est le premier
12:55qui s'étonne en juillet
12:57de l'arrivée inhabituelle
12:58de 21 cargos soviétiques
13:00à Cuba.
13:01Dans un rapport
13:04en date du 10 août,
13:05il lance une première alerte.
13:09Il pourrait s'agir
13:10de livraison
13:10d'équipements militaires
13:12et possiblement
13:13de missiles nucléaires,
13:15d'autant que 17 autres navires
13:17sont attendus
13:17pour ce mois d'août.
13:20Son avertissement
13:20trouve peu d'écho
13:21à la CIA
13:22comme à la Maison Blanche.
13:24Si Kennedy envisage bien
13:26la présence
13:26de missiles
13:27anti-aériens à Cuba,
13:29il les pense
13:29de nature défensive
13:30et d'une faible puissance.
13:32Aussi,
13:33ne s'en inquiète-t-il pas ?
13:35Des avions espions
13:36sont tout de même dépêchés
13:38pour survoler
13:39les navires soviétiques,
13:41mais ils ne parviennent pas
13:42à identifier
13:42leur cargaison.
13:47Tandis que les ogives nucléaires
13:49arrivent à Cuba
13:49par dizaines,
13:51au début du mois d'août,
13:53le directeur de la CIA,
13:54fraîchement marié,
13:56quitte les États-Unis
13:56pour un voyage de noces
13:58sur la Côte d'Azur.
14:01Depuis sa villégiature,
14:03McCone continue de suivre
14:05l'évolution
14:05de la situation à Cuba.
14:08S'il n'a pas encore
14:08de preuves tangibles
14:09sur le contenu des cargos,
14:12il est persuadé
14:12que des missiles nucléaires
14:14se trouvent à bord.
14:16Au début du mois de septembre,
14:18il écrit à son directeur adjoint.
14:20Il me semble tout à fait plausible
14:22qu'il nous dissimule
14:24l'existence de missiles nucléaires
14:26à capacité offensive.
14:31Quelques jours plus tard,
14:33McCone envoie
14:34un nouveau télégramme.
14:36Nous devons étudier
14:37très attentivement
14:37la perspective
14:38du déploiement secret
14:40de plusieurs missiles
14:41nucléaires soviétiques.
14:47Ces agents ne semblent pas
14:49partager son inquiétude.
14:50Pour preuve,
14:54ces messages seront classés
14:55sous le nom
14:56des honeymoon cables,
14:58les télégrammes
14:58de la lune de miel.
15:01Pire,
15:02son service publie
15:04au même moment
15:04un rapport
15:05qui le contredit.
15:06Il est peu probable
15:07que des missiles nucléaires
15:09aient été acheminés
15:10sur l'île.
15:11De retour aux Etats-Unis,
15:15le directeur de la CIA
15:16s'alarme.
15:17L'affaire n'est absolument
15:19pas prise au sérieux
15:20et les vols de surveillance
15:21au-dessus de Cuba
15:22ont été interrompus.
15:25Le 9 octobre,
15:26McCone convainc
15:27le président Kennedy
15:28de faire reprendre
15:29les vols espions
15:30de toute urgence.
15:31Et ce n'est que
15:38le 14 octobre
15:39qu'un Lockheed U-2
15:40décolle enfin
15:42de la base aérienne
15:42de Tyndall
15:43en Floride.
15:53Équipé d'appareils photos,
15:55l'avion a pour mission
15:56de survoler Cuba
15:57et de collecter
15:59un maximum
15:59de renseignements.
16:01De retour à sa base,
16:07les pellicules
16:07sont déchargées
16:08puis transférées
16:10au centre
16:10d'interprétation
16:11photographique
16:12de la CIA.
16:20928 photos
16:21du seul cubain
16:22ont été prises
16:22ce 14 octobre
16:24et leur analyse
16:26se poursuit
16:27toute la journée
16:27du 15 octobre.
16:31Le résultat
16:32est sans appel.
16:34Des bases
16:35de lancement
16:35de missiles
16:36offensifs
16:36capables
16:37de frapper
16:38les Etats-Unis
16:38sont bien installées
16:40à Cuba.
16:43Pire,
16:44ces missiles
16:45pourraient
16:46emporter
16:46des ogives nucléaires.
16:48Mac George Bundy,
16:52conseiller
16:52chargé
16:53de la sécurité
16:53nationale,
16:55attend le lendemain matin
16:56le 16 octobre 1962
16:58pour informer
16:59le président.
17:02Kennedy
17:03était faré.
17:04Il ne croyait pas
17:05Khrouchev
17:05capable d'un tel coup.
17:06retrouvant son frère
17:09et conseiller
17:10Robert Kennedy,
17:11le président
17:12laisse éclater
17:12sa rage
17:13contre le leader
17:13soviétique.
17:16C'est un gangster
17:17immoral,
17:18un foutu menteur.
17:21La CIA
17:21et le renseignement
17:22américain
17:23ont échoué.
17:24Seul John McCone
17:25a tenté
17:26d'alerter
17:26la Maison-Blanche
17:27en vain.
17:30Désormais,
17:31l'équipement
17:31militaire
17:32est sur place
17:33et il est
17:34trop tard.
17:34Cette nouvelle donne
17:41ne modifie guère
17:42l'équilibre nucléaire.
17:45Depuis plusieurs années,
17:46en effet,
17:47l'URSS possède
17:48des missiles
17:48capables d'atteindre
17:49en peu de temps
17:50les États-Unis.
17:54Les Américains
17:55ne sont pas rassurés.
17:57Ces armes
17:57peuvent permettre
17:58à Fidel Castro
17:59de les attaquer.
18:01L'opération
18:02est peut-être
18:02aussi la preuve
18:03d'une initiative
18:04prochaine
18:05des Soviétiques
18:05à Berlin.
18:07La protection
18:08des Berlinois
18:09de l'Ouest
18:09ne tient que
18:10par la menace
18:11nucléaire américaine.
18:13Si Kennedy
18:14ne réagit pas
18:15fermement,
18:16Khrouchev
18:17pourrait penser
18:17qu'il a le champ
18:18libre
18:18pour envahir
18:19l'ancienne capitale
18:20du Reich.
18:23Autant de raisons
18:24qui obligent
18:25les États-Unis
18:26à réagir
18:26dans les plus brefs délais.
18:27dans l'urgence,
18:32Kennedy
18:32convoque
18:33le 16 octobre
18:33le comité
18:34exécutif
18:35du Conseil
18:36de Sécurité
18:36nationale,
18:38l'ex-com.
18:39Il doit proposer
18:41des solutions
18:41pour résoudre
18:42cette crise.
18:46Parmi les membres
18:47se trouve
18:47le vice-président
18:48Johnson,
18:50le secrétaire
18:51à la défense
18:51Robert McNamara,
18:53ou encore
18:54le secrétaire
18:55d'État
18:55Dean Rusk
18:56à côté
18:57de Robert Kennedy.
19:00Dans le plus grand secret,
19:02Kennedy a fait installer
19:03dans cette salle
19:04un système
19:04d'enregistrement
19:05qu'il déclenche
19:06lui-même.
19:09Dean Rusk
19:09prend la parole.
19:25Kennedy réplique.
19:41En ce premier jour,
19:53les avis sont presque
19:54unanimes.
19:56Il faut détruire
19:56les installations
19:57soviétiques à Cuba.
20:00Pour cela,
20:00plusieurs modes
20:01d'action
20:01sont envisagés.
20:03Le président
20:04prône
20:04une frappe
20:05chirurgicale.
20:07Son secrétaire
20:08à la défense
20:09suggère
20:10une attaque
20:10de plus grande
20:11ampleur
20:11qui viserait
20:12aussi
20:12les bases aériennes.
20:16Robert Kennedy,
20:17quant à lui,
20:18voit l'occasion
20:19de mener à bien
20:19le projet
20:20dont les États-Unis
20:21rêvent depuis longtemps,
20:22à savoir
20:23envahir Cuba
20:24et déposer Castro.
20:28Pourtant,
20:29les discussions
20:29s'achèvent
20:30sans qu'aucune décision
20:31claire
20:32n'ait été prise.
20:37Pour Kennedy,
20:39cette crise
20:40de Cuba
20:40tombe au plus mal,
20:42au milieu
20:42de la campagne
20:43pour les élections
20:44de mi-mandat.
20:46Le lendemain,
20:47une série
20:47de meetings
20:48est prévue
20:49dans le Connecticut.
20:50il ne peut
20:52s'y soustraire,
20:53tout changement
20:54de dernière minute
20:55risquerait
20:55d'alerter les médias.
20:58Si le problème cubain
21:00est désormais
21:00sa priorité,
21:02il ne faut pas
21:02qu'il s'ébrute.
21:06Le 17 octobre,
21:07c'est moins le président
21:08que le leader
21:09du camp démocrate
21:10qui atterrit
21:10à Stratford.
21:12Le fait
21:13de la matière
21:14est que
21:14le grand
21:15lutte
21:16en 1962
21:17est le même
21:18lutte
21:19que nous avons
21:19avalé en 1960
21:20et doit être
21:21avalé
21:22dans cette década.
21:24C'est pour
21:24donner
21:25l'emploi
21:25pour nos
21:26gens,
21:27l'éducation
21:27pour nos
21:28enfants
21:28et la sécurité
21:29pour nos
21:30citoyens.
21:31Et ce travail,
21:32dans mon opinion,
21:33ne peut
21:33seulement
21:33être fait
21:34par les
21:34partis démocratiques.
21:34Et tandis
21:42que Kennedy
21:43vogue
21:43de meeting
21:43en meeting,
21:45au même
21:45moment,
21:46en Russie,
21:47Nikita Khrouchev
21:48lui réserve
21:49un nouveau
21:49tour par
21:50l'intermédiaire
21:51de son ministre
21:52des Affaires
21:52étrangères,
21:55Andrei Gromyko.
21:57Il arrive
21:58à Washington
21:58le 18 octobre
21:59pour une visite
22:00diplomatique
22:01prévue
22:01de longue date.
22:04L'événement
22:06tombe à pic
22:07pour engager
22:08des pourparlers
22:09avec l'URSS
22:10sans alerter
22:11l'opinion publique.
22:17Kennedy
22:18évoque
22:18les nombreux
22:19cargos soviétiques
22:20arrivés à Cuba
22:20ces derniers mois.
22:22Mais il s'abstient
22:23de révéler
22:23que les Etats-Unis
22:24ont découvert
22:25le contenu
22:26de ces navires.
22:28Or,
22:29Khrouchev
22:29n'a pas informé
22:30Gromyko
22:31de la livraison
22:32de missiles nucléaires.
22:33Le ministre soviétique
22:35des Affaires étrangères
22:36le jure.
22:38L'aide de l'URSS
22:39est seulement
22:40de nature défensive.
22:41Il n'a jamais
22:42été question
22:42de doter Cuba
22:43d'engins nucléaires
22:45capables
22:45de frapper
22:46les Etats-Unis.
22:49Kennedy
22:49s'efforce
22:50de conserver
22:50son calme
22:51devant ce mensonge
22:52éhonté.
22:57Khrouchev jubile.
22:58Son plan
22:59fonctionne
22:59au-delà
23:00de ses espérances.
23:01La livraison
23:03d'armes nucléaires
23:03à Cuba
23:04se poursuit
23:04sans encombre
23:05tandis que
23:07les sous-marins
23:07soviétiques
23:08viennent se positionner
23:10aux alentours
23:11de l'île.
23:15Le lendemain
23:1619 octobre,
23:18le président
23:18réunit
23:19le comité
23:19des chefs
23:20d'état-major.
23:21Il veut entendre
23:22le point de vue
23:22des militaires.
23:23pour les plus
23:29hauts gradés
23:29de l'armée,
23:30l'option
23:31d'une frappe
23:31chirurgicale
23:32ne peut pas garantir
23:33la destruction
23:34totale des missiles.
23:37La seule solution,
23:39c'est envahir Cuba.
23:44Les manœuvres
23:45en cours
23:45sur les plages
23:46de Floride
23:46prouvent
23:47l'écrasante supériorité
23:48de l'armée américaine
23:49qui,
23:51si on lui
23:51en donne l'ordre,
23:53réglera le problème
23:53en quelques jours.
23:56Pour Kennedy,
23:57ce plan
23:57est inacceptable.
24:00Lui,
24:00le chantre
24:01du monde libre,
24:02ne pourrait justifier
24:03l'agression
24:03de ce petit pays
24:04alors que le monde entier
24:06ignore la menace.
24:09Sans parler
24:09des possibles
24:10représailles soviétiques.
24:13Le général Lemay
24:14lance au président
24:15une ultime remarque.
24:19Après la réunion,
24:28Kennedy confie
24:28à l'un de ses conseillers.
24:30Si on les écoute
24:31et qu'on fait
24:32ce qu'il demande,
24:33aucun d'entre nous
24:34ne restera vivant
24:35ensuite pour leur dire
24:36qu'ils se sont trompés.
24:46Deux nouvelles réunions
24:47de l'ex-comm se déroulent
24:49les 20 et 21 octobre.
24:52Au cours de celle-ci,
24:54Kennedy fait part
24:55de sa décision.
24:57Pour stopper
24:57la noria
24:58des cargos soviétiques,
25:00il préconise
25:00la mise en place
25:01d'un blocus naval
25:02de l'île.
25:027 jours se sont écoulés
25:26depuis que des photos
25:28ont établi
25:28la présence
25:29des missiles nucléaires
25:30à Cuba.
25:30et la vie s'écoule
25:33sans que nul
25:33ne se doute
25:34du danger mortel
25:35qui plane sur le monde.
25:42Mais le secret
25:43ne tiendra plus
25:44très longtemps.
25:46Kennedy se prépare
25:47à révéler la vérité
25:48au cours
25:49d'un discours télévisé
25:50prévu le 22 octobre.
25:51La veille,
25:55il a envoyé
25:56Dina Chesson
25:56en Europe
25:57pour informer
25:58directement ses alliés
25:59de l'OTAN.
26:02Mis devant
26:02le fait accompli,
26:04les Européens
26:04donnent malgré tout
26:05leur feu vert
26:06au président Kennedy.
26:10Toute la presse
26:11est mobilisée
26:12pour annoncer
26:13l'importance
26:13de ce discours.
26:14Pour ne pas
26:19prendre de cours
26:20les soviétiques,
26:21à 18h,
26:22le secrétaire
26:23d'état
26:23Dean Rusk
26:24reçoit
26:24l'ambassadeur
26:25du RSS
26:26Anatoly Dobrynin
26:27et lui remet
26:28une copie
26:29du discours
26:29que Kennedy
26:30doit prononcer
26:30une heure plus tard.
26:34Dobrynin
26:35est stupéfait.
26:36Il n'a jamais
26:37été informé
26:38du déploiement
26:38de missiles offensifs.
26:39Le président
26:49des États-Unis.
26:52Good evening,
26:52mes collègues
26:53des citoyens.
26:54Dans la semaine dernière,
26:56une évidence
26:57qui a déclenche
26:58a fait
26:59que une série
27:00d'offensifs
27:01de missiles
27:02sont maintenant
27:03préparés
27:04sur l'isle
27:05de Cuba.
27:07Le purpose
27:08de ces bases
27:08ne peut être
27:09rien
27:10que de
27:11donner
27:12une capacité
27:12nucléaire
27:13contre
27:14l'hémisphère
27:15du Nord.
27:16La vérité
27:16est lâchée.
27:18La menace nucléaire
27:19qui pèse
27:19sur les États-Unis
27:20est désormais
27:21connue de tous.
27:23Kennedy exige
27:24l'arrêt
27:24des opérations
27:25en cours.
27:26Sinon,
27:26l'URSS
27:27sera frappée
27:28de terribles représailles.
27:30Enfin,
27:31il annonce
27:32une quarantaine
27:32autour de Cuba.
27:34Tous les bateaux,
27:35quels que soient
27:35leurs pavillons,
27:36seront interceptés
27:37et obligés
27:38de rebrousser
27:39chemin
27:39s'ils transportent
27:41des armes
27:41offensives.
27:42Le coste
27:43de la liberté
27:43est toujours
27:43高.
27:45Mais les Américains
27:46ont toujours
27:46payé.
27:48Notre objectif
27:49n'est pas
27:49la victoire
27:49de la force,
27:51mais la vindication
27:52de la droit.
27:53Pas la paix
27:54à l'experte
27:55de la liberté,
27:56mais la paix
27:57et la liberté.
27:58Ici,
27:59dans cette hémisphère.
28:00Et nous espérons
28:01autour du monde.
28:03Dieu,
28:03que ce objectif
28:05sera atteint.
28:06Merci.
28:07Son discours
28:11plonge le monde
28:12dans l'angoisse
28:13apocalyptique.
28:30Des magasins
28:31sont pris d'assaut
28:31par des consommateurs
28:32affolés.
28:33les abris anti-atomiques
28:44se multiplient.
28:52Depuis le Vatican
28:53où des fidèles
28:54se sont regroupés,
28:55le pape Jean XXIII
28:57lance un appel pressant.
28:59Nous souplions
29:00tous les gouvernants
29:01de ne pas rester sourds
29:03à ce cri de l'humanité.
29:05Qu'ils fassent
29:06tout ce qui est en eux
29:07pour sauver la paix.
29:09Ils éviteront
29:10ici au monde
29:11les horreurs
29:12d'une guerre
29:13dont nul
29:14ne peut prévoir
29:15quelles seraient
29:16les effrayables
29:17conséquences.
29:24Le 23 octobre
29:26au matin,
29:27Khrouchev répond
29:28au discours de Kennedy
29:29par une courte lettre.
29:30Il dénonce
29:33l'action agressive
29:34de la quarantaine
29:34qui viole
29:35la charte
29:36des Nations Unies
29:36et la liberté
29:37de navigation.
29:41Il maintient
29:42que les armes
29:42livrées à Cuba
29:43sont exclusivement
29:45défensives
29:45et espère
29:46que les Américains
29:47renonceront
29:47à toute action
29:48qui pourrait avoir
29:49des conséquences
29:50catastrophiques
29:51pour la paix.
29:56Parallèlement,
29:57il place les forces
29:58du bloc de l'Est
29:59en état d'alerte.
30:00Du côté américain,
30:05la machine de guerre
30:06se met en route.
30:06J'ai pris les pas nécessaires
30:08pour déployer
30:10nos forces
30:10pour être en position
30:11de faire
30:12la quarantaine
30:13à 2 p.m.
30:15demain,
30:17Greenwich,
30:17c'est l'équivalent
30:19de 10 a.m.
30:20à l'estat d'alerte.
30:22Les forces
30:22sont prises
30:23pour interdicter
30:24la livraie
30:25d'offensive
30:26et matériel
30:27associé à Cuba.
30:29Ce sont les instructions
30:30que nous avons été donnés.
30:30Ce sont les instructions
30:31que nous allons passer.
30:324 porte-avions
30:38et 40 destroyers
30:39s'ébranlent
30:40vers les Caraïbes.
30:47Du côté de Guantanamo,
30:49la base navale,
30:51enclave américaine
30:51implantée
30:52dans le sud de Cuba,
30:54les familles
30:55sont évacuées
30:55en urgence
30:56vers les États-Unis.
30:57Alors que la peur
31:07d'une guerre
31:07est dans tous les esprits,
31:09à Moscou,
31:10une représentation
31:11au théâtre du Bolshoi
31:12se termine.
31:14Khrouchchev
31:14y assiste tranquillement.
31:17Quel meilleur moyen
31:18de rassurer les foules
31:19qu'en se rendant
31:20à l'opéra
31:20au beau milieu
31:21d'une crise géopolitique.
31:23Le 24 octobre,
31:38à 10 heures du matin,
31:40la quarantaine
31:40autour de Cuba
31:41débute officiellement.
31:43Dans quelques heures,
31:45les premiers navires
31:45soviétiques
31:46doivent arriver
31:47sur la ligne
31:47de blocus
31:48formée par les navires
31:49de guerre américains
31:50chargés
31:51de les intercepter.
31:53Au même moment,
31:59le stratégique air-commande
32:00de l'armée américaine
32:01passe en DEFCON 2,
32:03le plus haut degré
32:04d'alerte
32:05avant la guerre totale.
32:07Toutes les armes
32:08nucléaires américaines
32:09dans le monde
32:10sont activées.
32:12Un conflit
32:12de grande ampleur
32:13entre les deux pays
32:14se profile à l'horizon.
32:19L'heure est grave.
32:21Tendu,
32:22Kennedy s'interroge.
32:22Et si les navires
32:25soviétiques
32:26forcent le blocus,
32:28faut-il vraiment
32:28aller jusqu'à
32:29la confrontation armée ?
32:30Parmi les navires en approche,
32:56quatre transportent
32:57des ogives nucléaires.
32:58Mais ce que Kennedy
33:01ignore,
33:02c'est que Khrouchev
33:03leur a déjà donné
33:04l'ordre de faire
33:04demi-tour.
33:05Il ne veut pas
33:06prendre le risque
33:07de les voir tomber
33:07entre les mains
33:08des Américains.
33:10Le leader soviétique
33:11estime que suffisamment
33:13d'ogives nucléaires
33:13sont déjà déployées
33:14à Cuba.
33:15Cette mesure
33:19ne concerne pas
33:20tous les navires.
33:22D'autres cargos soviétiques
33:23continuent leur route,
33:25prêts à braver
33:25le blocus.
33:30C'est le cas
33:31du Bucarest.
33:33Repéré,
33:34il est pris en chasse
33:35par l'US Navy.
33:36Le destroyer
33:40se rapproche
33:41pour la raisonner.
33:43La tension
33:43est à son comble.
33:46Le capitaine soviétique,
33:47interrogé par radio,
33:49affirme qu'il ne transporte
33:50que du carburant.
33:54Après un long moment,
33:56les Américains
33:56finissent par le laisser passer.
33:59Ils jugent peu probable
34:00que le bateau
34:01contienne
34:01de l'équipement militaire.
34:02Cette première journée
34:07de quarantaine
34:07se termine
34:08sans incident majeur.
34:11Au grand soulagement
34:13des membres
34:13de l'ex-com.
34:16Kennedy note pourtant
34:18que l'affaire
34:18est loin d'être réglée.
34:32L'ambassadeur du RSS,
35:01Valérian Zorin,
35:03débute les hostilités
35:04en accusant
35:05les États-Unis
35:06d'un acte de piraterie.
35:08Mais l'ambassadeur américain
35:09Stevenson
35:10réplique avec force.
35:11Laissez-moi vous poser
35:12une question simple.
35:15Est-ce que l'ambassadeur Zorin
35:17dénise que l'USA
35:18a mis et est mis
35:22et mis mis et mis
35:23et mis mis et sites
35:24en Cuba ?
35:26Oui ou non ?
35:27Ne attendez
35:28pour la traduction
35:29oui ou non ?
35:30L'ambassadeur américain
35:32expose ensuite
35:58deux photographies
35:59prises par les avions
36:00espions américains.
36:02Des constructions
36:03apparaissent clairement
36:03et un œil expert
36:05peut reconnaître
36:06des infrastructures
36:07nécessaires
36:08au lancement de missiles.
36:10Les photographies
36:12achèvent de convaincre
36:13l'opinion publique
36:14que c'est l'URSS
36:15qui a lancé
36:16les hostilités.
36:17Khrouchev
36:23Khrouchev va faire
36:23le premier pas
36:24vers une solution
36:24diplomatique.
36:27Il veut mettre fin
36:27à cet engrenage
36:28où une simple étincelle
36:30pourrait provoquer
36:31l'apocalypse.
36:34En ce 25 octobre,
36:36il est réuni
36:36le Présidium
36:37et propose
36:38de retirer
36:39les missiles nucléaires
36:40installés à Cuba.
36:42En contrepartie,
36:43il exige
36:44de Kennedy
36:44la promesse
36:45que son pays
36:46ne tentera plus
36:47de faire tomber
36:47Fidel Castro
36:48par une invasion
36:49de l'île.
36:54C'est le premier objectif
36:56de Khrouchev,
36:57pérenniser
36:58ce confetti socialiste
36:59au cœur
37:00de l'hémisphère occidental.
37:07Une première lettre
37:08de Khrouchev
37:09parvient à la Maison Blanche
37:10le lendemain soir.
37:13Robert McNamara
37:14dira du texte
37:15« Nous avons reçu
37:16le message diplomatique
37:17le plus extraordinaire
37:19que j'ai jamais vu. »
37:22Long de huit pages,
37:24le message a en effet
37:24de quoi surprendre.
37:26Tout en acceptant
37:27le retrait des missiles
37:28contre une promesse
37:29de non-invasion de Cuba,
37:31Khrouchev se lance
37:32dans un discours confus
37:33sur les effets dramatiques
37:35d'une possible guerre nucléaire.
37:38La lettre rassure Kennedy
37:39sur la volonté
37:40de son homologue
37:41a négocié.
37:45Le soir du 26 octobre,
37:47une seconde lettre
37:48est rédigée à Moscou,
37:50cette fois dans un style
37:51plus formel.
37:53Khrouchev y tente
37:53un nouveau coup de poker.
37:55Il exige,
37:56outre la sécurité
37:57pour Cuba,
37:58le retrait des missiles
37:59américains installés
38:00en Turquie.
38:08D'abord diffusé
38:10par Radio Moscou,
38:11le contenu
38:12de cette nouvelle lettre
38:13atteint bientôt
38:14les oreilles
38:14des journalistes occidentaux.
38:17Ainsi,
38:18le 27 octobre,
38:19un assistant
38:20apporte au président américain
38:22les dépêches du matin.
38:25Kennedy comprend
38:26qu'une autre lettre
38:26de Khrouchev
38:27est en chemin
38:28avec cette nouvelle demande.
38:30Et il n'est pas
38:31entièrement hostile
38:32à l'idée.
38:33Si les Etats-Unis
38:34ne veulent pas
38:35de missiles offensifs
38:36à Cuba
38:36par peur d'être attaqués,
38:38il est normal
38:39que l'URSS
38:40n'en veuille pas
38:40en Europe
38:41pour la même raison.
38:43La plupart
38:44des conseillers
38:45de l'ex-com
38:45s'opposent
38:46à cette nouvelle requête.
38:48Pour eux,
38:49Kennedy doit se contenter
38:50d'accepter l'échange
38:51proposé par Khrouchev
38:52la veille,
38:54c'est-à-dire
38:54le retrait
38:55des missiles de Cuba
38:56contre une promesse
38:57de sanctuarisation
38:58de l'île.
39:00En ce 27 octobre,
39:03les discussions
39:04s'éternisent
39:05pendant que l'ombre
39:06de l'apocalypse
39:07s'étend
39:07et que tout
39:09peut basculer.
39:13Ce même jour,
39:14un avion américain
39:15chargé de recueillir
39:16des échantillons d'air
39:17dans le cercle polaire
39:19s'égare.
39:21Le pilote dérive
39:23jusqu'à l'espace aérien
39:24soviétique.
39:32Repéré par les radars russes,
39:35un avion de chasse
39:36se lance à sa poursuite.
39:37Dans le même temps,
39:51l'USR commande,
39:52comprenant qu'un de ses appareils
39:53est en perdition,
39:55envoie des chasseurs
39:56à son secours.
39:58Or,
39:58du fait du statut
39:59de DEFCON 2,
40:01les chasseurs américains
40:02sont équipés
40:02de missiles nucléaires.
40:03L'U2 est sur le point
40:11d'être intercepté
40:12par le miq soviétique
40:13lorsqu'il parvient enfin
40:16à s'éloigner
40:17de l'URSS.
40:23Quand on lui rapporte
40:25la nouvelle,
40:26Kennedy perd son sang-froid.
40:28Il y a toujours
40:29un fils de pute
40:30qui n'a pas l'information.
40:32Khrouchev lui-même
40:33est fortement choqué.
40:35Un avion américain
40:36intrusif
40:37pourrait nous pousser
40:38vers une étape fatidique.
40:42Quelques heures à peine
40:43après cet incident,
40:45un autre avion américain
40:46qui survole Cuba
40:47est abattu
40:48par la défense
40:49antiaérienne.
40:59Le tir a été ordonné
41:00par les militaires soviétiques
41:02présents sur place,
41:03malgré les ordres
41:04contraires de Moscou.
41:07Le capitaine Rudolf Andersen
41:09qui pilotait l'avion
41:10est tué sur le coup.
41:15Fidel Castro
41:16est persuadé
41:17qu'un bombardement aérien
41:18va s'abattre sur l'île.
41:20Il fait télégraphie
41:21en urgence
41:22à Khrouchev
41:22pour lui demander
41:24d'envisager
41:24une frappe atomique.
41:25Khrouchev est abasourdi.
41:35Kennedy, de son côté,
41:36refuse toute représailles.
41:38C'est qu'à la Maison-Blanche,
41:39comme au Kremlin,
41:41les deux dirigeants
41:41comprennent qu'une étincelle
41:43peut suffire
41:44à embraser le monde.
41:45un autre épisode dramatique
41:52va leur en donner la preuve.
41:56Des sous-marins soviétiques
41:58naviguent toujours
41:59dans la zone du blocus,
42:01tandis que la flotte américaine
42:02les traque activement.
42:03Deux d'entre eux
42:13font surface
42:13et sont immédiatement repérés.
42:30Mais le sous-marin B-59,
42:32lui, est toujours invisible.
42:35Il a quitté sa base
42:36trois semaines plus tôt
42:37et depuis son arrivée
42:39en mer des Sargasses,
42:41il est sans nouvelles de Moscou.
42:45Le radio-opérateur
42:46peut seulement écouter
42:48les informations diffusées
42:49par la radio de Miami.
42:52On y évoque
42:52la préparation
42:53d'une invasion de Cuba
42:54par les Américains,
42:56ce qui plonge l'équipage
42:57dans l'inquiétude.
43:02D'autant que les hommes
43:03sont mis à rude épreuve
43:04à bord du vaisseau.
43:06Le système de refroidissement
43:08de l'air
43:08est tombé en panne.
43:09L'US ne vit les repères
43:16le 27 octobre.
43:20Pour signifier
43:21aux submersibles
43:22de faire surface,
43:23les Américains utilisent
43:24des grenades
43:25anti-sous-marines
43:26d'entraînement.
43:30Le capitaine russe
43:31se croit attaqué.
43:32Pensant qu'une guerre
43:37a été déclenchée,
43:39il se tient prêt
43:40à lancer
43:40un missile nucléaire
43:41de 10 kilotonnes.
43:48Heureusement,
43:49son officiant second,
43:50Vassily Arkhipov,
43:52parvient in extremis
43:54à le convaincre
43:54de faire surface
43:55avant de commettre
43:56l'irréparable.
43:57Le pire est évité
44:02de justesse.
44:06Après cette journée
44:07de tous les dangers,
44:09Kennedy veut finaliser
44:10la solution diplomatique.
44:14La lettre élaborée
44:16par l'ex-com
44:16prévoit le retrait
44:18des missiles
44:18contre l'abandon
44:19de tout projet
44:20d'invasion de Cuba.
44:22Pourtant,
44:23Kennedy est convaincu
44:24que Khrouchef
44:25va refuser
44:26cette proposition
44:27dans laquelle
44:28le retrait
44:28des missiles Jupiter
44:29en Turquie
44:30n'apparaît pas.
44:32Le président
44:33est prêt
44:34à accepter
44:34cette demande
44:35malgré la réprobation
44:37de ses conseillers.
44:39Mais le problème,
44:40c'est l'OTAN.
44:43Comment ses alliés
44:43vont-ils prendre
44:44le retrait des armes
44:45qui les protègent
44:46d'une invasion soviétique
44:47sans avoir été consultés ?
44:54Kennedy convoque
44:56un petit comité
44:57et fait part
44:58et fait part
44:58de sa décision
44:58d'accéder à la demande
44:59de Khrouchef.
45:01Pour ne pas froisser
45:03les partenaires
45:03de l'Alliance Atlantique,
45:05Dean Rusk,
45:06le secrétaire d'État,
45:07trouve la solution.
45:09Garantir aux Russes
45:11le retrait
45:11des missiles
45:12de Turquie,
45:13mais plus tard,
45:14une fois la crise
45:15actuelle résolue.
45:18Robert Kennedy
45:19est chargé
45:19de faire passer
45:20le message
45:20à l'ambassadeur
45:21Anatoly Dobrinin.
45:22De cette façon,
45:25Khrouchef
45:25obtiendra
45:26ce qu'il désire
45:27sans que les États-Unis
45:28ne donnent l'impression
45:29de lui céder la victoire.
45:33Le frère du président
45:35rassure son interlocuteur.
45:37Il faudra probablement
45:38quatre à cinq mois
45:39pour que les États-Unis
45:41retirent leurs missiles
45:41de Turquie.
45:43C'est le temps minimum
45:44compte tenu
45:44des procédures en vigueur
45:45au sein de l'OTAN.
45:46Et si l'URSS
45:51veut que cette proposition
45:52aboutisse,
45:53le stratagème
45:54doit rester confidentiel.
45:58Robert Kennedy
45:58donne à Dobrinin
46:00un numéro direct
46:01vers la Maison-Blanche,
46:02lui demandant d'appeler
46:03dès qu'il aura
46:04la réponse de Khrouchef.
46:08L'issue de la crise
46:09dépend désormais
46:10de Moscou.
46:14Robert Kennedy
46:15retrouve le président
46:16qui s'efforce
46:17comme il peut
46:17de garder son calme
46:19dans l'attente
46:20de la réponse soviétique.
46:28Lorsque Khrouchef
46:29reçoit la proposition
46:30américaine,
46:32il est très étonné.
46:34Il ne pensait pas
46:34que Kennedy
46:35lui accorderait
46:36le retrait
46:36des Jupiters de Turquie,
46:38d'autant qu'il s'apprêtait
46:39à valider
46:40leur accord précédent.
46:43Le leader soviétique
46:44envoie immédiatement
46:46un télégramme
46:46à Dobrinin
46:47pour lui dire
46:48d'accepter l'offre.
46:53Khrouchef enregistre
46:54ensuite un texte
46:55diffusé sur les ondes
46:56de Radio Moscou.
46:59Il accepte le retrait
47:00des missiles de Cuba
47:01en échange
47:02d'une garantie
47:03de sécurité
47:03pour le gouvernement
47:04de Fidel Castro.
47:07Et comme demandé
47:07par les Américains,
47:09il se garde bien
47:10de mentionner
47:10les missiles de Turquie.
47:16Le 28 octobre au matin,
47:19le supplice de Kennedy
47:20arrive à son terme.
47:22L'information parvient
47:23à Washington
47:24à 9h du matin.
47:26La tension retombe enfin.
47:28Les membres de l'ex-com
47:29félicitent le président,
47:31sauf les chefs
47:32d'état-major
47:32qui maintiennent
47:33l'idée de lancer
47:34une attaque
47:35contre le gouvernement
47:35castriste.
47:38L'amiral Anderson
47:40ira jusqu'à dire
47:41« On s'est fait avoir ».
47:44Kennedy est consterné
47:46par la réaction
47:47de ses officiers généraux.
47:55Partout,
47:55on célèbre
47:56la victoire de Kennedy.
47:58Aux yeux du monde,
47:59il vient de forcer
48:00l'URSS à reculer.
48:01Ainsi s'achève
48:04cette crise paroxystique
48:05qui aura duré
48:0713 longues journées.
48:11Sa résolution pacifique
48:13ouvre la voie
48:14à une période
48:15de détente
48:15entre l'URSS
48:16et les Etats-Unis.
48:24On installe
48:25le fameux téléphone rouge
48:26entre les deux capitales
48:28et divers traités
48:29contre la prolifération
48:30des armes nucléaires
48:31sont signées.
48:36Pour preuve
48:37de cette détente,
48:38la visite en 1963
48:40sur les bords
48:40de la mer Noire
48:41du secrétaire d'État
48:43Dean Rusk
48:43à Nikita Khrouchev.
48:45Mr. Rusk
48:46a dit qu'ils ont touché
48:47sur beaucoup de choses
48:48dans une atmosphère
48:48relaxée,
48:49mais n'ont atteint
48:50des conclusions
48:50sur des agreementes
48:51plus d'agréments.
48:55Après,
48:56la rencontre
48:56s'est tombé
48:56dans une récréation
48:57où Mr. Khrouchouchov
48:59a pris au
48:59Mr. Rusk
49:00à badminton.
49:01Deixé en sa blouse
49:01de l'Ukraine,
49:02le leader russe
49:03défié
49:03l'Amérique
49:04mais c'est la vie
49:05d'un diplomate.
49:16La victoire de Kennedy
49:18n'est pourtant
49:18que relative.
49:20Tout d'abord,
49:21la crise n'aurait
49:22sans doute pas éclaté
49:23sans les agressions
49:24répétées
49:25des États-Unis
49:26contre Cuba.
49:34Fidel Castro
49:35d'abord furieux
49:36de la décision
49:37de khrouchev mais fin en 1963 à la brouille entre les deux pays lorsqu'il se rend pour
49:44un voyage officiel en urss khrouchev n'a agi que pour préserver l'île rouge de nouvelles
49:51offensives américaines et sur ce point il a triomphé le régime communiste s'est maintenu
49:57à cuba jusqu'à nos jours quant au retrait des missiles américains en turquie en février
50:091963 devant une commission de la chambre des représentants le secrétaire à la défense
50:15mcnamara et le secrétaire d'état din rusk certifièrent que ce retrait des jupiters
50:21n'avait rien à voir avec un marchandage en lien avec cuba
50:27un mensonge destiné à assurer la popularité d'un président en campagne qui alimentera
50:32le mythe de l'intransigeance américaine face au communisme et qui ne profitera pas à
50:38nikita khrouchev écarté du pouvoir en octobre 1964 ce n'est qu'en 1969 que l'accord secret
50:47sera enfin révélé l'histoire est ainsi faite que pour la saisir aucun événement ne doit y manquer
50:57m
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