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  • 20/06/2025
La postérité a fait de la crise des missiles de Cuba, en octobre 1962, une victoire des États-Unis sur l’URSS. Pour l’opinion publique occidentale, JFK a évité la fin du monde en apportant une réponse ferme à une agression soviétique. Et pourtant, en coulisse, le président américain a multiplié les concessions. Dès lors, quel est le vrai bilan de cet épisode majeur de la guerre froide ?

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00:00L'histoire n'est pas une science exacte, elle n'est jamais gravée dans le marbre.
00:19Au fil du temps, la connaissance du passé s'affine et évolue.
00:30Mais les idées reçues ont la peau dure et les a priori restent tenaces.
00:37Pour saisir les vérités du monde, il faut parfois bousculer les certitudes
00:56et décrypter les faits en proposant un autre regard.
01:01La crise des missiles de Cuba a placé le monde au bord du gouffre nucléaire.
01:22La postérité attribuant son dénouement heureux à la puissance américaine
01:28et à l'action de son charismatique président, John Fitzgerald Kennedy.
01:34Et pourtant...
01:34A l'automne 1961, près d'Izmir en Turquie,
01:50les États-Unis installent une base de lancement de missiles de moyenne portée,
01:54les Jupiters.
01:55Ces engins peuvent embarquer des ogives nucléaires d'une puissance
02:08presque 100 fois supérieure à celle d'Hiroshima.
02:14En à peine 10 minutes, ils peuvent atteindre Moscou
02:17et plonger l'Union soviétique dans un interminable hiver nucléaire.
02:23Pour l'URSS et son leader Nikita Khrushchev,
02:30cette menace aux portes de la Russie soviétique
02:32donne aux Américains un avantage scandaleux.
02:36Ils doivent à tout prix y répondre.
02:38En cette année 1961, la guerre froide devient dangereusement brûlante.
02:54Début juin, la rencontre à Vienne entre l'expérimenté Nikita Khrushchev
03:03et John Fitzgerald Kennedy, récemment élu à la tête des États-Unis,
03:08avive les tensions qui règnent entre les deux blocs.
03:10Notamment à propos de l'Allemagne.
03:21Khrushchev exige la fin de Berlin-Ouest.
03:25Cette enclave du monde libre, campée au cœur du monde communiste,
03:29offre une porte de sortie pour des millions d'Allemands
03:31qui fuient la République démocratique allemande.
03:35Kennedy s'y oppose.
03:37Si Berlin est l'épine dans le pied du bloc communiste,
03:48l'île de Cuba est l'épine qui a surgi dans le pied des Américains.
03:55Fidel Castro y a pris le pouvoir deux ans auparavant
03:59et s'est depuis rapproché de l'URSS.
04:04Kennedy redoute plus que tout de voir ce gouvernement
04:07perduré et faire école auprès de ses voisins.
04:12Pour lui, tout est bon pour faire tomber ce régime.
04:15En avril 1961, un débarquement mené par des Cubains anticastristes
04:39dans la baie des Cochons a tourné au fiasco.
04:45L'opération pilotée par la CIA a vu en quelques jours à peine
04:491 400 hommes tués, blessés ou capturés par l'armée de Fidel Castro.
04:57Khrushchev a réagi à cette attaque.
04:59Il a solennellement prévenu les Américains.
05:04En ce qui concerne l'URSS,
05:06nous apporterons au peuple cubain et à son gouvernement
05:09l'aide nécessaire pour repousser toute attaque armée contre leur île.
05:14Kennedy ne renonce pas.
05:20Il demande aux experts de la CIA
05:22d'élaborer un programme secret défense
05:25pour déstabiliser l'ensemble de la société cubaine.
05:29L'opération Mangoust est lancée fin 1961.
05:33Depuis le QG de Miami,
05:42400 agents pilotent un programme doté de 50 millions de dollars.
05:49Il ne fait pas dans la dentelle.
05:52Il finance des opérations de sabotage économique
05:55et de propagande
05:57et envisage d'assassiner des dirigeants cubains.
06:03Des militaires également impliqués dans l'opération Mangoust
06:10élaborent divers scénarios
06:12qui pourraient servir de prétexte à une invasion de l'île.
06:16La mise en scène d'attentats aux Etats-Unis, par exemple,
06:21ou encore le torpillage d'un bateau rempli de réfugiés
06:23en route pour la Floride,
06:25dont on accuserait les Cubains.
06:30La CIA envisage même d'imprégner les cigares
06:33de Fidel Castro
06:34d'une substance causant des troubles du comportement.
06:39Tout est bon pour faire tomber le régime castriste.
06:42Tout ce instrument
06:46avait entré en Cuba en valise diplomatique
06:49de la Embajada Yankee.
06:52Les espias avaient fait perforations dans le piso
06:55pour installer les micrófonos
06:56et capturer tout ce que se trouvait
06:59dans l'appartement du piso inférieur,
07:01sede de la agence de cable graphique Sinhua.
07:04Comme les Yankees ont utilisé leur embajada,
07:06comme centre de conspiration,
07:08interférence en les sujets
07:09qui ne compétent pas au peuple cubain,
07:12espionage et violation de la soberané de Cuba.
07:14Tandis que Kennedy cherche par tous les moyens
07:20à renverser le gouvernement cubain,
07:23Khrouchchev ordonne de son côté
07:25au gouvernement est-allemand
07:26de fermer l'accès à Berlin-Ouest.
07:30En août 1961,
07:33des barbelés et des barrières provisoires
07:34surgissent à la frontière
07:36qui sépare les secteurs d'occupation.
07:38Avant qu'un imposant mur
07:45ne les remplace.
07:55C'est le moment où Kennedy
07:57renforce le dispositif de l'OTAN
07:59en déployant le site de lancement
08:02de missiles Jupiter en Turquie.
08:03Une action que justifie
08:07le secrétaire d'État à la Défense,
08:09Robert Baknamara.
08:24Khrouchchev est d'autant plus révolté
08:26que les États-Unis
08:27ont une avance considérable.
08:30Ils sont dotés
08:30de 25 000 ogives nucléaires
08:32contre à peine 3 000 pour l'URSS.
08:40Comment Khrouchchev
08:42pourrait-il compenser
08:43un tel désavantage ?
08:45Il a soudain un éclair de génie.
08:48Il confie à son ministre de la Défense
08:50« Et si, nous aussi,
08:52nous posions un de nos hérissons
08:54dans le pantalon des Américains ? »
08:59Ce hérisson,
09:00ce sont des missiles nucléaires.
09:02Et le pantalon américain,
09:07c'est Cuba.
09:12Le dirigeant soviétique
09:13espère faire d'une pierre deux coups.
09:19Sanctuariser l'île communiste
09:20tout en faisant comprendre
09:22à Kennedy
09:22qu'il ne peut pas impunément
09:24installer des missiles offensifs
09:26aux portes de l'URSS.
09:33Si Fidel Castro
09:34adhère au projet de Khrouchchev,
09:37il souhaite toutefois
09:37établir un traité d'alliance officielle.
09:41Il craint d'effrayer
09:42l'opinion mondiale
09:42si des ogives nucléaires
09:44lui sont fournies en secret.
09:47À ses yeux,
09:48Cuba est un État souverain.
09:50Il a le droit légitime
09:51de posséder des armes atomiques
09:53sans se cacher.
09:56D'autant qu'il ne cesse
09:57de dénoncer
09:57l'action violente
09:58des États-Unis
09:59contre son pays.
10:00Khrouchchev ne l'entend pas
10:20de cette oreille.
10:22S'il tient à fournir
10:23cette aide militaire,
10:25il veut agir
10:26dans le plus grand secret
10:27pour mettre les Américains
10:28au pied du mur.
10:34En juin 1962,
10:36Khrouchchev parvient
10:37à convaincre
10:37les membres
10:38du présidium
10:39de son plan.
10:41Les Américains
10:42projettent une invasion
10:43de Cuba
10:43avec leurs propres
10:45forces armées.
10:46Il faut leur faire comprendre
10:48qu'en attaquant Cuba,
10:50ils auront affaire
10:50non seulement
10:51à un pays tenace,
10:53mais aussi
10:53à la puissance nucléaire
10:55de l'Union soviétique.
11:00L'opération Anadir
11:02est lancée.
11:05Objectif,
11:06amener sur l'île de Cuba
11:07plus de 50 000 hommes,
11:1060 missiles nucléaires
11:11de courte, moyenne
11:12et longue portée,
11:14et des bombardiers
11:15dont certains adaptés
11:16pour porter des ogives nucléaires,
11:19et de nombreux véhicules,
11:21le tout sans être découvert.
11:22Pour y parvenir,
11:26des navires civils
11:27sont mobilisés.
11:28Le matériel est emballé
11:29et placé dans des cargos,
11:31les hommes embarqués
11:33dans des paquebots.
11:36Pour renforcer la discrétion,
11:38les généraux délivrent
11:39leurs informations
11:40au compte-gouttes.
11:42Les soldats ignorent
11:43tout de leur destination,
11:45de même que les capitaines
11:46des 85 cargos
11:47affrétés pour l'occasion.
11:49Une partie des bateaux
11:53apparaît de la mer Baltique,
11:57les autres
11:57de la mer Noire.
12:03Ce n'est qu'une fois
12:04en haute mer
12:05que les capitaines
12:06décachètent une enveloppe
12:07qui contient leurs instructions
12:08pour la suite
12:09de leur odyssée.
12:10Enfin,
12:19des sous-marins
12:20Foxtrot
12:20escortent secrètement
12:22les convois.
12:23Mais malgré ces ruses,
12:38les Américains remarquent
12:39vite ces transports suspects
12:41grâce à un homme
12:43en particulier.
12:46Le nouveau directeur
12:47de la CIA,
12:48John McCone,
12:49nommé par Kennedy
12:52après le désastre
12:53de la Baie des Cochons,
12:54il est le premier
12:55qui s'étonne
12:56en juillet
12:57de l'arrivée inhabituelle
12:58de 21 cargos
13:00soviétiques
13:00à Cuba.
13:03Dans un rapport
13:04en date du 10 août,
13:05il lance une première alerte.
13:09Il pourrait s'agir
13:10de livraison
13:10d'équipements militaires
13:11et possiblement
13:13de missiles nucléaires,
13:15d'autant que 17 autres navires
13:17sont attendus
13:17pour ce mois d'août.
13:19son avertissement
13:20trouve peu d'écho
13:21à la CIA
13:22comme à la Maison Blanche.
13:24Si Kennedy envisage
13:25bien la présence
13:26de missiles
13:27anti-aériens
13:28à Cuba,
13:29il les pense
13:29de nature défensive
13:30et d'une faible puissance.
13:32Aussi,
13:33ne s'en inquiète-t-il pas ?
13:35Des avions espions
13:36sont tout de même
13:37dépêchés
13:38pour survoler
13:39les navires soviétiques,
13:41mais ils ne parviennent
13:41pas à identifier
13:42leur cargaison.
13:43Tandis que les ogives nucléaires
13:49arrivent à Cuba
13:49par dizaines,
13:51au début du mois d'août,
13:53le directeur de la CIA,
13:54fraîchement marié,
13:56quitte les Etats-Unis
13:56pour un voyage de noces
13:58sur la côte d'Azur.
14:01Depuis sa villégiature,
14:03Macron continue de suivre
14:05l'évolution
14:05de la situation à Cuba.
14:07S'il n'a pas encore
14:08de preuves tangibles
14:09sur le contenu des cargos,
14:11il est persuadé
14:12que des missiles nucléaires
14:14se trouvent à bord.
14:16Au début du mois de septembre,
14:18il écrit à son directeur adjoint
14:19« Il me semble tout à fait plausible
14:22qu'il nous dissimule
14:24l'existence de missiles nucléaires
14:26à capacité offensive. »
14:32Quelques jours plus tard,
14:33Macron envoie
14:34un nouveau télégramme.
14:36« Nous devons étudier
14:37très attentivement
14:37la perspective
14:38du déploiement secret
14:40de plusieurs missiles
14:41nucléaires soviétiques. »
14:48Ses agents ne semblent pas
14:49partager son inquiétude.
14:53Pour preuve,
14:54ses messages seront classés
14:55sous le nom
14:56des honeymoon cables,
14:58les télégrammes
14:58de la lune de miel.
15:01Pire,
15:02son service publie
15:04au même moment
15:04un rapport
15:05qui le contredit.
15:06« Il est peu probable
15:07que des missiles nucléaires
15:09aient été acheminés
15:10sur l'île. »
15:13De retour aux États-Unis,
15:15le directeur
15:15de la CIA s'alarme.
15:17L'affaire n'est absolument
15:19pas prise au sérieux
15:20et les vols de surveillance
15:21au-dessus de Cuba
15:22ont été interrompus.
15:25Le 9 octobre,
15:26Macron convainc
15:27le président Kennedy
15:28de faire reprendre
15:29les vols espions
15:30de toute urgence.
15:37Et ce n'est que
15:38le 14 octobre
15:39qu'un Lockheed U2
15:40décolle enfin
15:42de la base aérienne
15:42de Tyndall,
15:43en Floride.
15:53Équipé d'appareils photos,
15:55l'avion a pour mission
15:56de survoler Cuba
15:57et de collecter
15:59un maximum
15:59de renseignements.
16:05De retour à sa base,
16:07les pellicules
16:07sont déchargées
16:08puis transférées
16:10au centre
16:10d'interprétation
16:11photographique
16:12de la CIA.
16:20928 photos
16:21du sol cubain
16:22ont été prises
16:22ce 14 octobre
16:24et leur analyse
16:26se poursuit
16:27toute la journée
16:27du 15 octobre.
16:31Le résultat
16:32est sans appel.
16:34Des bases
16:35de lancement
16:35de missiles
16:36offensifs
16:36capables de frapper
16:38les Etats-Unis
16:38sont bien installées
16:40à Cuba.
16:43Pire,
16:44ces missiles
16:45pourraient emporter
16:46des ogives nucléaires.
16:48Mac George Bundy,
16:52conseiller chargé
16:53de la Sécurité nationale,
16:55attend le lendemain matin
16:56le 16 octobre 1962
16:58pour informer
16:59le président.
17:02Kennedy était
17:03effaré.
17:04Il ne croyait pas
17:05Khrouchev capable
17:06d'un tel coup.
17:08Retrouvant son frère
17:09et conseiller
17:10Robert Kennedy,
17:11le président
17:12laisse éclater
17:12sa rage
17:13contre le leader
17:13soviétique.
17:16C'est un gangster
17:17immoral.
17:18un foutu menteur.
17:21La CIA
17:21et le renseignement
17:22américain
17:23ont échoué.
17:24Seul John McCone
17:25a tenté
17:26d'alerter
17:26la Maison-Blanche
17:27en vain.
17:30Désormais,
17:31l'équipement militaire
17:32est sur place
17:33et il est trop tard.
17:40Cette nouvelle donne
17:41ne modifie guère
17:42l'équilibre nucléaire.
17:44Depuis plusieurs années,
17:46en effet,
17:47l'URSS possède
17:48des missiles capables
17:49d'atteindre
17:49en peu de temps
17:50les Etats-Unis.
17:54Les Américains
17:55ne sont pas rassurés.
17:57Ces armes
17:57peuvent permettre
17:58à Fidel Castro
17:59de les attaquer.
18:01L'opération
18:02est peut-être aussi
18:02la preuve
18:03d'une initiative
18:04prochaine
18:05des Soviétiques
18:05à Berlin.
18:06La protection
18:08des Berlinois
18:09de l'Ouest
18:09ne tient que
18:10par la menace
18:11nucléaire américaine.
18:13Si Kennedy
18:14ne réagit pas
18:15fermement,
18:16Khrouchev
18:17pourrait penser
18:17qu'il a le champ libre
18:18pour envahir
18:19l'ancienne capitale
18:20du Reich.
18:23Autant de raisons
18:24qui obligent
18:25les Etats-Unis
18:26à réagir
18:26dans les plus brefs délais.
18:27Dans l'urgence,
18:32Kennedy convoque
18:33le 16 octobre
18:33le comité exécutif
18:35du Conseil
18:36de Sécurité Nationale,
18:38l'Excom.
18:39Il doit proposer
18:41des solutions
18:41pour résoudre
18:42cette crise.
18:46Parmi les membres
18:47se trouve
18:47le vice-président
18:48Johnson,
18:50le secrétaire
18:51à la Défense
18:51Robert McNamara
18:52ou encore
18:54le secrétaire
18:55d'État
18:55Dean Rusk
18:56à côté
18:57de Robert McNamara.
18:57Dans le plus grand secret,
19:02Kennedy a fait installer
19:03dans cette salle
19:04un système d'enregistrement
19:05qu'il déclenche lui-même.
19:09Dean Rusk
19:09prend la parole.
19:10Le secrétaire
19:23de la réagir
19:24de la réagir
19:24de la réagir
19:26« Running all the way from Berlin, right around to Korea, and the possibility of a reaction against the United States as well.
19:34But no one can surely foresee the outcome. »
19:40Kennedy réplique.
19:41« We've done nothing. Communist and Castro spread through the hemisphere as the government is frightened by its deliverance of power at the top of us. »
19:52Pendant ce premier jour, les avis sont presque unanimes. Il faut détruire les installations soviétiques à Cuba.
20:00Pour cela, plusieurs modes d'action sont envisagés. Le président prône une frappe chirurgicale.
20:07Son secrétaire à la défense suggère une attaque de plus grande ampleur qui viserait aussi les bases aériennes.
20:13Robert Kennedy, quant à lui, voit l'occasion de mener à bien le projet dont les États-Unis rêvent depuis longtemps,
20:23à savoir envahir Cuba et déposer Castro.
20:28Pourtant, les discussions s'achèvent sans qu'aucune décision claire n'ait été prise.
20:33Pour Kennedy, cette crise de Cuba tombe au plus mal, au milieu de la campagne pour les élections de mi-mandat.
20:46Le lendemain, une série de meetings est prévue dans le Connecticut.
20:51Il ne peut s'y soustraire.
20:53Tout changement de dernière minute risquerait d'alerter les médias.
20:56Si le problème cubain est désormais sa priorité, il ne faut pas qu'il s'ébruite.
21:06Le 17 octobre, c'est moins le président que le leader du camp démocrate qui atterrit à Stratford.
21:13Le fait du sujet est que le grand lutte en 1962 est le même lutte que nous avons fait en 1960
21:20et doit être fait en cette década.
21:23Et c'est pour donner l'emploi pour nos gens.
21:26L'éducation pour nos enfants et la sécurité pour nos citoyens d'aujourd'hui.
21:31Et ce travail, dans mon avis, ne peut seulement être fait par le parti démocratique.
21:41Et tandis que Kennedy vogue de meeting en meeting,
21:45au même moment, en Russie,
21:47Nikita Khrouchev lui réserve un nouveau tour
21:50par l'intermédiaire de son ministre des Affaires étrangères,
21:55Andrei Gromyko.
21:57Il arrive à Washington le 18 octobre,
22:00pour une visite diplomatique prévue de longue date.
22:05L'événement tombe à pic pour engager des pourparlers avec l'URSS,
22:10sans alerter l'opinion publique.
22:11Kennedy évoque les nombreux cargos soviétiques arrivés à Cuba ces derniers mois.
22:22Mais il s'abstient de révéler que les États-Unis ont découvert le contenu de ces navires.
22:28Or, Khrouchev n'a pas informé Gromyko de la livraison de missiles nucléaires.
22:33Le ministre soviétique des Affaires étrangères le jure.
22:38L'aide de l'URSS est seulement de nature défensive.
22:41Il n'a jamais été question de doter Cuba d'engins nucléaires capables de frapper les États-Unis.
22:46Kennedy s'efforce de conserver son calme devant ce mensonge éhonté.
22:53Khrouchev jubile.
22:58Son plan fonctionne au-delà de ses espérances.
23:02La livraison d'armes nucléaires à Cuba se poursuit sans encombre,
23:06tandis que les sous-marins soviétiques viennent se positionner aux alentours de l'île.
23:15Le lendemain 19 octobre, le président réunit le comité des chefs d'état-major.
23:20Il veut entendre le point de vue des militaires.
23:28Pour les plus hauts gradés de l'armée,
23:30l'option d'une frappe chirurgicale ne peut pas garantir la destruction totale des missiles.
23:37La seule solution, c'est envahir Cuba.
23:44Les manœuvres en cours sur les plages de Floride
23:46prouvent l'écrasante supériorité de l'armée américaine.
23:50Qui, si on lui en donne l'ordre,
23:53réglera le problème en quelques jours.
23:56Pour Kennedy, ce plan est inacceptable.
24:00Lui, le chantre du monde libre,
24:02ne pourrait justifier l'agression de ce petit pays,
24:05alors que le monde entier ignore la menace.
24:08Sans parler des possibles représailles soviétiques.
24:11Le général Lemay lance au président une ultime remarque.
24:26Après la réunion,
24:28Kennedy confie à l'un de ses conseillers.
24:30Si on les écoute et qu'on fait ce qu'ils demandent,
24:33aucun d'entre nous ne restera vivant ensuite
24:35pour leur dire qu'ils se sont trompés.
24:37Deux nouvelles réunions de l'ex-com se déroulent
24:49les 20 et 21 octobre.
24:52Au cours de celle-ci,
24:54Kennedy fait part de sa décision.
24:57Pour stopper la noria des cargos soviétiques,
25:00il préconise la mise en place
25:01d'un blocus naval de l'île.
25:02Sept jours se sont écoulés
25:26depuis que des photos ont établi
25:28la présence des missiles nucléaires à Cuba.
25:30Et la vie s'écoule sans que nul ne se doute
25:34du danger mortel qui plane sur le monde.
25:42Mais le secret ne tiendra plus très longtemps.
25:46Kennedy se prépare à révéler la vérité
25:48au cours d'un discours télévisé
25:50prévu le 22 octobre.
25:51La veille, il a envoyé Dina Chesson en Europe
25:57pour informer directement ses alliés de l'OTAN.
26:02Mis devant le fait accompli,
26:04les Européens donnent malgré tout
26:05leur feu vert au président Kennedy.
26:11Toute la presse est mobilisée
26:12pour annoncer l'importance de ce discours.
26:14Pour ne pas prendre de cours les soviétiques,
26:21à 18 heures,
26:22le secrétaire d'État Dean Rusk
26:24reçoit l'ambassadeur du RSS,
26:26Anatoly Dobrinin,
26:27et lui remet une copie du discours
26:29que Kennedy doit prononcer une heure plus tard.
26:34Dobrinin est stupéfait.
26:36Il n'a jamais été informé
26:38du déploiement de missiles offensifs.
26:39The President of the United States.
26:52Good evening, my fellow citizens.
26:54Within the past week,
26:56unmistakable evidence
26:57has established the fact
26:59that a series of offensive missile sites
27:02is now in preparation
27:04on the island of Cuba.
27:07The purpose of these bases
27:08can be none other
27:10than to provide
27:12a nuclear strike capability
27:13against the Western Hemisphere.
27:16La vérité est lâchée.
27:18La menace nucléaire
27:19qui pèse sur les États-Unis
27:20est désormais connue de tous.
27:23Kennedy exige l'arrêt
27:24des opérations en cours.
27:26Sinon, l'URSS sera frappée
27:28de terribles représailles.
27:30Enfin, il annonce
27:32une quarantaine autour de Cuba.
27:34Tous les bateaux,
27:35quels que soient leurs pavillons,
27:36seront interceptés
27:37et obligés
27:38de rebrousser chemin
27:39s'ils transportent
27:41des armes offensives.
27:42Le coste de la liberté
27:43est toujours high.
27:45Mais les Américains
27:46ont toujours payé.
27:47Notre objectif
27:49n'est pas la victoire
27:49de la force,
27:51mais la vindication
27:52de la droit.
27:53Pas la paix
27:54à l'experte de la liberté,
27:56mais la paix
27:57et la liberté.
27:58Ici,
27:59dans cette hémisphère.
28:00Et nous espérons
28:01autour du monde.
28:03Dieu,
28:03son discours
28:11plonge le monde
28:12dans l'angoisse apocalyptique.
28:14des magasins
28:31sont pris
28:31d'assaut
28:31par des consommateurs
28:32affolés.
28:33Les abris anti-atomiques
28:44se multiplient.
28:52Depuis le Vatican
28:53où des fidèles
28:54se sont regroupés,
28:55le pape Jean XXIII
28:57lance un appel pressant.
28:58Nous souplions
29:00tous les gouvernants
29:01de ne pas rester sourds
29:03à ce cri de l'humanité.
29:05Qu'ils fassent
29:06tout ce qui est en eux
29:07pour sauver la paix.
29:09Ils éviteront
29:10ici au monde
29:11les horreurs
29:12d'une guerre
29:13dont nul ne peut
29:15prévoir
29:15quelles seraient
29:16les effroyables
29:17conséquences.
29:18Le 23 octobre
29:26au matin,
29:27Khrouchev répond
29:28au discours
29:28de Kennedy
29:29par une courte lettre.
29:32Il dénonce
29:33l'action agressive
29:34de la quarantaine
29:34qui viole
29:35la charte
29:36des Nations Unies
29:36et la liberté
29:37de navigation.
29:41Il maintient
29:42que les armes
29:42livrées à Cuba
29:43sont exclusivement
29:45défensives
29:45et espère
29:46que les Américains
29:47renonceront
29:47à toute action
29:48qui pourraient avoir
29:49des conséquences
29:50catastrophiques
29:51pour la paix.
29:56Parallèlement,
29:57ils placent
29:57les forces
29:58du bloc de l'Est
29:59en état d'alerte.
30:03Du côté américain,
30:05la machine de guerre
30:06se met en route.
30:06de l'estat d'alerte.
30:07Je n'ai pris
30:08les pas nécessaires
30:08pour déployer
30:10nos forces
30:10et être en position
30:11pour faire
30:12de la quarantaine
30:13à 2 p.m.
30:15demain,
30:17Greenwich,
30:17c'est l'équivalent
30:19de 10 a.m.
30:20à l'estat d'alerte.
30:214 porte-avions
30:38et 40 destroyers
30:39s'ébranlent
30:40vers les Caraïbes.
30:40Du côté de Guantanamo,
30:49la base navale,
30:51enclave américaine
30:51implantée
30:52dans le sud de Cuba,
30:54les familles
30:55sont évacuées
30:55en urgence
30:56vers les Etats-Unis.
30:57Alors que la peur
31:07d'une guerre
31:07est dans tous les esprits,
31:09à Moscou,
31:10une représentation
31:11au théâtre du Bolshoi
31:12se termine.
31:14Khrouchchev
31:14y assiste tranquillement.
31:17Quel meilleur moyen
31:18de rassurer les foules
31:19qu'en se rendant
31:20à l'opéra
31:20au beau milieu
31:21d'une crise géopolitique.
31:27Le 24 octobre,
31:38à 10 heures du matin,
31:40la quarantaine
31:40autour de Cuba
31:41débute officiellement.
31:43Dans quelques heures,
31:45les premiers navires
31:45soviétiques
31:46doivent arriver
31:47sur la ligne de blocus
31:48formée par les navires
31:49de guerre américains
31:50chargés de les intercepter.
31:52Au même moment,
31:59le stratégique air-commande
32:00de l'armée américaine
32:01passe en DEFCON 2,
32:03le plus haut degré d'alerte
32:05avant la guerre totale.
32:07Toutes les armes nucléaires
32:08américaines dans le monde
32:10sont activées.
32:12Un conflit de grande ampleur
32:13entre les deux pays
32:14se profile à l'horizon.
32:19L'heure est grave.
32:20tendu,
32:22Kennedy s'interroge.
32:24Et si les navires soviétiques
32:26forcent le blocus,
32:28faut-il vraiment aller
32:29jusqu'à la confrontation armée ?
32:31Parmi les navires en approche,
32:56quatre transportent
32:57des ogives nucléaires.
32:58Mais ce que Kennedy ignore,
33:02c'est que Khrushchev
33:03leur a déjà donné
33:04l'ordre de faire demi-tour.
33:05Il ne veut pas prendre
33:06le risque de les voir tomber
33:07entre les mains
33:08des Américains.
33:10Le leader soviétique
33:11estime que suffisamment
33:13d'ogives nucléaires
33:13sont déjà déployées
33:14à Cuba.
33:18Cette mesure ne concerne
33:20pas tous les navires.
33:22D'autres cargos soviétiques
33:23continuent leur route,
33:25prêts à braver le blocus.
33:26C'est le cas du Bucarest.
33:33Repéré,
33:34il est pris en chasse
33:35par l'US Navy.
33:39Le destroyer se rapproche
33:41pour l'arraisonner.
33:43La tension est à son comble.
33:46Le capitaine soviétique,
33:47interrogé par radio,
33:49affirme qu'il ne transporte
33:50que du carburant.
33:51après un long moment,
33:56les Américains finissent
33:57par le laisser passer.
33:59Ils jugent peu probable
34:00que le bateau contienne
34:01de l'équipement militaire.
34:05Cette première journée
34:07de quarantaine
34:07se termine sans incident majeur.
34:11Au grand soulagement
34:13des membres de l'ex-com.
34:16Kennedy note pourtant
34:18que l'affaire est loin
34:19d'être réglée.
34:19On le forêt de ne pas
34:21de la paix
34:34de la paix
34:35de la paix
34:36de la paix
34:37de la paix
34:38L'ambassadeur du RSS, Valérianne Zorin, débute les hostilités en accusant les Etats-Unis d'un acte de piraterie.
35:08Mais l'ambassadeur américain Stevenson réplique avec force.
35:38L'ambassadeur américain expose ensuite deux photographies prises par les avions espions américains.
36:01Des constructions apparaissent clairement et un œil expert peut reconnaître des infrastructures nécessaires au lancement de missiles.
36:10Les photographies achèvent de convaincre l'opinion publique que c'est l'URSS qui a lancé les hostilités.
36:17Khrouchev va faire le premier pas vers une solution diplomatique.
36:26Il veut mettre fin à cet engrenage où une simple étincelle pourrait provoquer l'apocalypse.
36:31En ce 25 octobre, il réunit le Présidium et propose de retirer les missiles nucléaires installés à Cuba.
36:42En contrepartie, il exige de Kennedy la promesse que son pays ne tentera plus de faire tomber Fidel Castro par une invasion de l'île.
36:50C'est le premier objectif de Khrouchev, pérenniser ce confetti socialiste au cœur de l'hémisphère occidental.
37:07Une première lettre de Khrouchev parvient à la Maison Blanche le lendemain soir.
37:13Robert McNamara dira du texte
37:15« Nous avons reçu le message diplomatique le plus extraordinaire que j'ai jamais vu. »
37:22Long de huit pages, le message a en effet de quoi surprendre.
37:26Tout en acceptant le retrait des missiles contre une promesse de non-invasion de Cuba,
37:31Khrouchev se lance dans un discours confus sur les effets dramatiques d'une possible guerre nucléaire.
37:37La lettre rassure Kennedy sur la volonté de son homologue à négocier.
37:45Le soir du 26 octobre, une seconde lettre est rédigée à Moscou, cette fois dans un style plus formel.
37:53Khrouchev y tente un nouveau coup de poker.
37:55Il exige, outre la sécurité pour Cuba, le retrait des missiles américains installés en Turquie.
38:01D'abord diffusé par Radio Moscou, le contenu de cette nouvelle lettre atteint bientôt les oreilles des journalistes occidentaux.
38:17Ainsi, le 27 octobre, un assistant apporte au président américain les dépêches du matin.
38:23Kennedy comprend qu'une autre lettre de Khrouchev est en chemin avec cette nouvelle demande.
38:30Et il n'est pas entièrement hostile à l'idée.
38:34Si les États-Unis ne veulent pas de missiles offensifs à Cuba par peur d'être attaqués,
38:38il est normal que l'URSS n'en veuille pas en Europe pour la même raison.
38:42La plupart des conseillers de l'ex-com s'opposent à cette nouvelle requête.
38:48Pour eux, Kennedy doit se contenter d'accepter l'échange proposé par Khrouchev la veille,
38:54c'est-à-dire le retrait des missiles de Cuba, contre une promesse de sanctuarisation de l'île.
39:01En ce 27 octobre, les discussions s'éternisent,
39:05pendant que l'ombre de l'apocalypse s'étend et que tout peut basculer.
39:13Ce même jour, un avion américain chargé de recueillir des échantillons d'air dans le cercle polaire s'égare.
39:21Le pilote dérive jusqu'à l'espace aérien soviétique.
39:32Repéré par les radars russes, un avion de chasse se lance à sa poursuite.
39:42Dans le même temps, l'USR commande, comprenant qu'un de ses appareils est en perdition,
39:55envoie des chasseurs à son secours.
39:58Or, du fait du statut de DEFCON 2, les chasseurs américains sont équipés de missiles nucléaires.
40:03L'U2 est sur le point d'être intercepté par le miq soviétique,
40:14lorsqu'il parvient enfin à s'éloigner de l'URSS.
40:18Quand on lui rapporte la nouvelle, Kennedy perd son sang-froid.
40:28Il y a toujours un fils de pute qui n'a pas l'information.
40:32Khrouchev lui-même est fortement choqué.
40:35Un avion américain intrusif pourrait nous pousser vers une étape fatidique.
40:39Quelques heures à peine après cet incident,
40:45un autre avion américain qui survole Cuba est abattu par la défense antiaérienne.
40:59Le tir a été ordonné par les militaires soviétiques présents sur place,
41:03malgré les ordres contraires de Moscou.
41:05Le capitaine Rudolf Andersen, qui pilotait l'avion, est tué sur le coup.
41:15Fidel Castro est persuadé qu'un bombardement aérien va s'abattre sur l'île.
41:20Il fait télégraphie en urgence à Khrouchev
41:22pour lui demander d'envisager une frappe atomique.
41:31Khrouchev est abasourdi.
41:35Kennedy, de son côté, refuse toute représaille.
41:38C'est qu'à la Maison-Blanche, comme au Kremlin,
41:41les deux dirigeants comprennent qu'une étincelle peut suffire à embraser le monde.
41:50Un autre épisode dramatique va leur en donner la preuve.
41:54Des sous-marins soviétiques naviguent toujours dans la zone du blocus,
42:01tandis que la flotte américaine les traque activement.
42:12Deux d'entre eux font surface et sont immédiatement repérés.
42:16Mais le sous-marin B-59, lui, est toujours invisible.
42:35Il a quitté sa base trois semaines plus tôt,
42:38et depuis son arrivée en mer des Sargasses,
42:41il est sans nouvelles de Moscou.
42:42Le radio-opérateur peut seulement écouter les informations diffusées par la radio de Miami.
42:51On y évoque la préparation d'une invasion de Cuba par les Américains,
42:56ce qui plonge l'équipage dans l'inquiétude.
42:59D'autant que les hommes sont mis à rude épreuve à bord du vaisseau,
43:06le système de refroidissement de l'air est tombé en panne.
43:14L'US Navy les repères le 27 octobre.
43:20Pour signifier aux submersibles de faire surface,
43:23les Américains utilisent des grenades anti-sous-marines d'entraînement.
43:26Le capitaine russe se croit attaqué.
43:36Pensant qu'une guerre a été déclenchée,
43:39il se tient prêt à lancer un missile nucléaire de 10 kilotonnes.
43:43Heureusement, son officiant second, Vassily Arkhipov,
43:52parvient in extremis à le convaincre de faire surface
43:55avant de commettre l'irréparable.
44:00Le pire est évité de justesse.
44:03Après cette journée de tous les dangers,
44:09Kennedy veut finaliser la solution diplomatique.
44:14La lettre élaborée par l'ex-com
44:16prévoit le retrait des missiles
44:18contre l'abandon de tout projet d'invasion de Cuba.
44:22Pourtant, Kennedy est convaincu que Khrouchev
44:25va refuser cette proposition
44:27dans laquelle le retrait des missiles Jupiter en Turquie n'apparaît pas.
44:31Le président est prêt à accepter cette demande
44:35malgré la réprobation de ses conseillers.
44:39Mais le problème, c'est l'OTAN.
44:43Comment ses alliés vont-ils prendre le retrait des armes
44:45qui les protègent d'une invasion soviétique
44:47sans avoir été consultés ?
44:50Kennedy convoque un petit comité
44:57et fait part de sa décision d'accéder à la demande de Khrouchev.
45:02Pour ne pas froisser les partenaires de l'Alliance atlantique,
45:05Dean Rusk, le secrétaire d'État, trouve la solution.
45:09Garantir aux Russes le retrait des missiles de Turquie,
45:13mais plus tard, une fois la crise actuelle résolue.
45:16Robert Kennedy est chargé de faire passer le message
45:20à l'ambassadeur Anatoly Dobrinin.
45:23De cette façon, Khrouchev obtiendra ce qu'il désire,
45:27sans que les États-Unis ne donnent l'impression
45:29de lui céder la victoire.
45:30Le frère du président rassure son interlocuteur.
45:37Il faudra probablement 4 à 5 mois
45:39pour que les États-Unis retirent leurs missiles de Turquie.
45:43C'est le temps minimum compte tenu des procédures en vigueur
45:45au sein de l'OTAN.
45:50Et si l'URSS veut que cette proposition aboutisse,
45:53le stratagème doit rester confidentiel.
45:55Robert Kennedy donne à Dobrinin un numéro direct
46:01vers la Maison-Blanche,
46:02lui demandant d'appeler
46:03dès qu'il aura la réponse de Khrouchev.
46:08L'issue de la crise dépend désormais de Moscou.
46:14Robert Kennedy retrouve le président
46:16qui s'efforce comme il peut
46:17de garder son calme
46:19dans l'attente de la réponse soviétique.
46:21Lorsque Khrouchev reçoit la proposition américaine,
46:32il est très étonné.
46:34Il ne pensait pas que Kennedy lui accorderait
46:36le retrait des Jupiters de Turquie,
46:38d'autant qu'il s'apprêtait à valider
46:40leur accord précédent.
46:43Le leader soviétique envoie immédiatement
46:46un télégramme à Dobrinin
46:47pour lui dire d'accepter l'offre.
46:51Khrouchev enregistre ensuite
46:54un texte diffusé
46:56sur les ondes de radio Moscou.
46:58Il accepte le retrait
47:00des missiles de Cuba
47:01en échange d'une garantie de sécurité
47:03pour le gouvernement de Fidel Castro.
47:07Et comme demandé par les Américains,
47:09il se garde bien
47:10de mentionner les missiles de Turquie.
47:11Le 28 octobre au matin,
47:19le supplice de Kennedy arrive à son terme.
47:22L'information parvient à Washington
47:24à 9h du matin.
47:26La tension retombe enfin.
47:28Les membres de l'ex-com félicitent le président,
47:31sauf les chefs d'état-major
47:32qui maintiennent l'idée de lancer une attaque
47:34contre le gouvernement castriste.
47:36L'amiral Anderson ira jusqu'à dire
47:41« On s'est fait avoir. »
47:45Kennedy est consterné
47:46par la réaction de ses officiers généraux.
47:55Partout, on célèbre la victoire de Kennedy.
47:58Aux yeux du monde,
47:59il vient de forcer l'URSS à reculer.
48:01Ainsi, s'achève cette crise paroxystique
48:05qui aura duré 13 longues journées.
48:11Sa résolution pacifique
48:13ouvre la voie à une période de détente
48:15entre l'URSS et les États-Unis.
48:24On installe le fameux téléphone rouge
48:26entre les deux capitales
48:27et divers traités
48:29contre la prolifération des armes nucléaires
48:31sont signées.
48:36Pour preuve de cette détente,
48:38la visite en 1963
48:40sur les bords de la mer Noire
48:41du secrétaire d'État Dean Rusk
48:43à Nikita Khrouchev.
48:45Mr. Rusk a dit qu'ils ont touché
48:47sur beaucoup de choses
48:48dans une atmosphère relâchée
48:48mais n'ont atteint
48:50aucune conclusion
48:50sur d'autres concrètes.
48:55Après,
48:56la rencontre s'est terminé
48:56dans une récréation
48:57où Mr. Khrouchouchov
48:59a pris le Président
49:00au badminton.
49:01Dequé en sa blouse ukrainienne,
49:02le leader russe
49:03a défié l'Amérique.
49:04Mais c'est la vie
49:05de un diplomat.
49:06La victoire de Kennedy
49:18n'est pourtant que relative.
49:20Tout d'abord,
49:21la crise n'aurait sans doute
49:22pas éclaté
49:23sans les agressions répétées
49:25des États-Unis contre Cuba.
49:34Fidel Castro,
49:35d'abord furieux
49:36de la décision de Khrouchev,
49:39met fin en 1963
49:40à la brouille
49:41entre les deux pays
49:42lorsqu'il se rend
49:44pour un voyage officiel
49:45en URSS.
49:48Khrouchev n'a agi
49:49que pour préserver
49:50l'île rouge
49:50de nouvelles offensives
49:52américaines.
49:53Et sur ce point,
49:54il a triomphé.
49:55Le régime communiste
49:56s'est maintenu à Cuba
49:57jusqu'à nos jours.
49:59quant au retrait
50:06des missiles américains
50:07en Turquie,
50:08en février 1963,
50:11devant une commission
50:11de la Chambre
50:12des représentants,
50:14le secrétaire
50:15à la défense
50:15McNamara
50:16et le secrétaire
50:17d'État
50:17Dean Rusk
50:18certifièrent
50:19que ce retrait
50:20des Jupiters
50:21n'avait rien à voir
50:22avec un marchandage
50:23en lien avec Cuba.
50:24Un mensonge
50:28destiné à assurer
50:29la popularité
50:30d'un président
50:30en campagne
50:31qui alimentera
50:32le mythe
50:33de l'intransigeance
50:34américaine
50:35face au communisme
50:36et qui ne profitera
50:38pas à Nikita Khrouchev
50:40écartée du pouvoir
50:41en octobre 1964.
50:44Ce n'est qu'en 1969
50:46que l'accord secret
50:47sera enfin révélé.
50:49L'histoire est ainsi faite
50:51que pour la saisir,
50:53aucun événement
50:54ne doit y manquer.
50:55On ne doit y manquer.
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