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  • 28/05/2025
Dans son édito du 28/05/2025, Mathieu Bock-Côté revient sur [thématique de l'édito]

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Transcription
00:00Vous parlez de lutte des classes, Mathieu, on ne vous avait pas à ce point imprégné de marxisme.
00:05Mais le fait est qu'il y a une forme de lutte des classes.
00:08Je dirais d'ailleurs que les marxistes n'ont pas inventé la lutte des classes,
00:12on en a perdu le sens avec eux.
00:14La lutte des classes, ce n'est pas seulement les méchants capitalistes et les gentils travailleurs.
00:18La lutte des classes, c'est-à-dire complètement déformé, ça ne correspond pas à l'activité économique réelle.
00:23La lutte des classes, aujourd'hui, à bien des égards, si on veut utiliser ce concept,
00:25c'est le choc entre une classe bureaucratique, une classe bureaucratique qui vampirise les ressources collectives
00:31pour entretenir ses privilèges, pour entretenir ses positions, pour consolider son pouvoir sur la société
00:38et le commun immortel qui n'a d'autre choix que de payer.
00:42Et de ce point de vue, cette classe bureaucratique est un obstacle démocratique.
00:46Pourquoi? Parce que cette classe bureaucratique considère que dès que vous remettez en question ses privilèges,
00:51en fait, vous remettez en question le bien commun parce qu'elle croit se confondre avec le bien commun.
00:55Et le génie de sa rhétorique, ça consiste à nous dire, si vous critiquez nos privilèges,
01:00si vous critiquez nos fonctions, les mille et un planques, les mille et un postes,
01:04les mille et un privilèges distribués, le multiétagier administratif qui existe en ce pays,
01:09eh bien, si vous le remettez en question, vous remettez en question les biens sociaux fondamentaux
01:12que sont la santé et l'éducation.
01:14De cette manière, on cherche à écraser les intérêts des producteurs, des travailleurs, en quelque sorte.
01:19On dissimule ça derrière une rhétorique du bien commun.
01:21Les révoltes fiscales traversent l'histoire de France.
01:26Ne sommes-nous pas condamnés à en connaître une nouvelle?
01:29C'est possible. C'est possible. En fait, j'en nomme deux et peut-être la troisième.
01:33Le poujadisme, alors je sais, c'est mal dit, le poujadisme méchant, pas fin, pas gentil,
01:37mais au-delà des vrais scories, au-delà des vrais dérapages qu'il y avait dans ce mouvement,
01:40c'est une protestation assez vitale, le poujadisme en son temps,
01:43pour dire, un instant, l'État veut se mêler de tout, l'État veut s'emparer de tout,
01:48l'État veut nous dire comment faire, veut tout encadrer, réglementer, spolier nos richesses.
01:53Donc, laissons de côté le côté folklorique de la chose.
01:55C'était une révolte fiscale qui ne disait pas son nom et qu'on a injustement diabolisé intégralement.
02:01Les gilets jaunes. Les gilets jaunes, c'était une taxe sur l'essence.
02:04Mais au-delà de ça, c'était cette idée, mon instant, notre moyen de transport,
02:07ça doit nous coûter encore plus cher pour avoir un peu de liberté de mouvement
02:11et nous rendre sur notre lieu de travail, nous déplacer minimalement.
02:16Donc, révolte fiscale, on l'a un peu oublié.
02:18Si il y a une prochaine révolte fiscale, peut-être viendra-t-elle,
02:21si l'idée se confirme de vouloir un jour confisquer l'épargne.

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