- 21/05/2025
Les informés du matin du 19 mai 2025, avec Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Générique
00:00Les informés en direct tous les matins jusqu'à 9h30 sur France Info avec Renaud Deli.
00:14Bonjour.
00:14Bonjour Salia.
00:15Avec nous autour de la table ce matin du Beaumonde, Pauline Théveniot, journaliste au service politique du Parisien aujourd'hui en France.
00:21Bonjour Pauline.
00:22Bonjour.
00:22Et à vos côtés on a Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info.
00:27Bonjour Paul.
00:28Renaud Deli, on commence tout de suite par ce conseil de défense sur les frères musulmans.
00:32Ce conseil de défense réuni par Emmanuel Macron en fin de matinée à 11h30 qui va donc se pencher sur un rapport qui pointe l'entrisme des frères musulmans dans la société française.
00:43Un rapport qui avait été commandé il y a un an, qui avait été remis en septembre dernier à Bruno Retailleau lors de son arrivée place Beauvau,
00:53classé secret défense mais qui va donc être pour partie déclassifié, qui est donc publié ce rapport un peu pour prendre à témoin l'opinion.
01:01Rapport de 73 pages extrêmement détaillé qui pointe donc une menace pour la cohésion nationale avec le développement d'un islamisme par le bas,
01:09un islamisme par le bas proféré par ce mouvement des frères musulmans.
01:15Le gouvernement devrait annoncer quelques mesures mais quels risques font effectivement peser les frères musulmans sur la société française et comment y répondre ?
01:24Voici les propos ce matin de Nathalie Goulet, sénatrice centriste de l'Orne, spécialiste du sujet et qui a d'ailleurs été auditionnée dans le cadre de ce rapport.
01:33Elle était l'invité de France Info.
01:35On risque le noyautage politique, le noyautage des associations, le noyautage du sport, un entrisme dont on parle.
01:44Le but des frères musulmans, partout où ils sont, et on vient de le voir en Jordanie, c'est de saper la parole politique du pays dans lequel ils sont.
01:52Bon, déjà elle est fragilisée mais là elle est vraiment meurtrie.
01:56Ils ne sont pas constitués ni en partie ni en association, évidemment ce qui crée une difficulté si on voulait à un moment ou à un autre les interdire ou les mettre sur la liste des organisations terroristes comme ça se fait dans beaucoup d'autres pays.
02:07Alors quelles mesures peut prendre le gouvernement, l'État pour essayer d'enrayer cette avancée des frères musulmans ?
02:13Certaines pourraient être annoncées concernant notamment les financements, l'hypothèse de frapper les frères musulmans au portefeuille, les financements étrangers ou d'autres.
02:21Mais on le voit bien et c'est ce que disait Nathalie Goulet aussi, il est extrêmement difficile de légiférer puisque cette organisation est assez peu structurée et puis agit donc par dissimulation, entrisme au sein de la société française.
02:34Pauline, d'abord sur l'ampleur de la menace, quel est l'état des lieux ? Que raconte le rapport ?
02:40Ce rapport, il évoque, je cite, un risque frériste et une menace de déstabilisation des principes de la République et je cite encore une menace pour la cohésion nationale.
02:51Donc il quantifie aussi et ça c'est ça qui est très nouveau et qui est très important dans ce travail qui a été, de l'avis de tous, mené de façon extrêmement minutieuse et rigoureuse avec de très nombreuses auditions.
03:07C'est qu'il quantifie un phénomène et un mouvement qui est par essence nébuleux et donc difficile à circonstancier.
03:17Donc il pose ce constat-là.
03:19Justement sur les quantités, pardon, que les gens qui nous écoutent et nous regardent comprennent, ça passe par quoi ? Par des associations, par des écoles ?
03:26Quelle est la quantité ?
03:28Le rapport, de mémoire, il évoque mille individus qui constituent un noyau dur. Alors dit comme ça, ça ne semble pas beaucoup, mais c'est que mille personnes.
03:37Et en réalité, c'est un mouvement qui, par sa nature, infuse des réseaux associatifs, culturels, éducatifs et c'est en ça qu'il est difficile à circonstancier.
03:54C'est quoi les frères musulmans, pour ceux qui nous écoutent encore une fois ?
03:57Alors toute la difficulté, c'est de bien comprendre que tout ça se fait à visage masqué.
04:02Il n'y a pas d'interlocuteur référencé en France, pas monsieur ou madame frères musulmans avec une adresse, un siège social, une boîte aux lettres.
04:09C'est ce qui rend l'interdiction ou la dissolution, qui est encore demandée d'ailleurs ce matin par Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, impossible selon le ministre de l'Intérieur et selon Bruno Retailleau.
04:23C'est quoi, c'est une idéologie qui est véhiculée par des gens ?
04:26L'objectif, c'est la conquête des lieux de pouvoir, notamment, et le rapport le dit bien, les municipalités, les mairies, dans le contexte du fait que nous sommes à moins d'un an des élections municipales aussi,
04:37par des réseaux d'influence, une organisation tentaculaire, secrète, un peu mystérieuse, dans le but où je disais de conquérir les lieux de pouvoir, mais de s'installer dans les clubs de sport, dans les associations, dans les écoles,
04:51d'ouvrir des lieux de culte particuliers, toutes les questions d'instruction à domicile.
04:57Tout ça étant appuyé aussi par les réseaux sociaux, des phénomènes d'influence, c'est aussi sur ces questions-là que le gouvernement veut réagir et prévoit de prendre des mesures ce matin.
05:07Très concrètement, le rapport pointe, par exemple, 280 associations dans l'ensemble du pays, rattachées de près ou de loin à cette mouvance,
05:16139 lieux de culte qui seraient affiliés aussi à cette mouvance frériste.
05:22Alors, il faut comprendre que ça représente, par exemple, en termes de lieux de culte, 7% des lieux de culte musulmans en France.
05:28Donc, c'est une minorité, évidemment.
05:30C'est 90 000 fidèles le vendredi.
05:3290 000 fidèles à peu près le vendredi.
05:34Toujours de grande influence.
05:35Recensé, il y a aussi le rôle des prédicateurs sur les réseaux sociaux, qui est pointé avec notamment une vingtaine d'influenceurs
05:41considérés comme particulièrement efficaces et notamment en lien avec des puissances étrangères.
05:4721 établissements scolaires, ce qui représente un peu plus de 4000 élèves, etc.
05:50Et donc, c'est une minorité, mais une minorité active, dont le but est, en effet, de conquérir les esprits, en quelque sorte,
05:57vers donc un islam radical, une forme d'islamisme, visant même à terme.
06:02Et ça, c'est le dessin de départ de cette organisation, les Frères Musulmans,
06:07qui a été créée en 1928, il y a près d'un siècle, en Égypte,
06:10afin d'imposer, justement, de créer un État islamique et d'imposer la charia dans les pays où ils réussiraient à s'imposer.
06:18Donc, ce qu'il faut faire, c'est déjà prendre conscience de la menace, qui est réelle et qui est extrêmement documentée dans ce rapport,
06:24notamment nourri d'ailleurs par les services de renseignement,
06:26notamment, et ensuite, distinguer, justement, cette minorité active de l'écrasante majorité des musulmans français ou étrangers vivant en France,
06:36qui pratiquent leur culte de façon parfaitement apaisée et totalement compatible avec la loi de la République.
06:40Donc, il faut essayer d'empêcher cet entrisme d'être efficace et de conquérir peu à peu un certain nombre d'esprits.
06:47Ça veut dire ne pas verser forcément dans une forme de surenchère législative ou de coup de com' comme on a pu trop souvent le voir peut-être ces dernières années,
06:57mais mener une action.
06:58Ça ne veut pas dire pour autant que l'État est condamné à être inefficace.
07:01On peut mener une action de terrain.
07:02Il y a cette contre-offensive, notamment sur les réseaux sociaux qu'évoquait Paul Barcelona à l'instant.
07:05Et puis, par exemple, le rapport évoque aussi le fait que, depuis des années,
07:09donc il faut d'abord faire preuve de lucidité par rapport à la menace,
07:11il y a eu plus de 10 000 contrôles, par exemple, sur le terrain.
07:13Il y a eu des fermetures définitives ou temporaires de 741 établissements en France à cause de cette menace.
07:19C'est-à-dire que l'État peut être actif, certes en légiférant,
07:22mais pas seulement, puisque c'est difficile de légiférer sur cette mauvaise qu'on disait,
07:25mais aussi, justement, en agissant très concrètement, en termes d'éducation, bien sûr, et aussi de prévention et de répression.
07:31C'est ce que disait François Ruffin à l'instant.
07:33Le député de la Somme disait qu'il faut aussi qu'il y ait un retour de la République dans les quartiers,
07:38dans les territoires qui ont été abandonnés.
07:40C'est ça aussi la solution ?
07:42Oui. Sur les mesures qu'évoquait Renaud à l'instant,
07:47ce n'est pas que du législatif, il faut avoir bien ça en tête.
07:50Dans les mesures qui sont réfléchies en ce moment au sommet de l'État,
07:54il y a aussi des choses administratives, organisationnelles.
07:58Et là, depuis hier, on entend beaucoup les tenants d'une ligne,
08:02les partisans de la fermeté s'exprimer.
08:05Bruno Retailleau, au premier chef, mais aussi, au sein du gouvernement,
08:08des gens comme Aurore Berger, qui en profite pour repousser,
08:13enfin, pour pousser à nouveau, plus exactement,
08:15sa proposition d'interdiction du voile chez les fillettes,
08:19suivie par Gabriel Attal, le patron de Renaissance,
08:23qui fait aussi, dans nos colonnes, toute une salve de propositions très fermes.
08:28Lui, par exemple, c'est l'interdiction du voile dans l'espace public
08:31pour les filles de moins de 15 ans.
08:33Exactement.
08:34Et il plaide aussi pour qu'il y ait une nouvelle loi,
08:38une sorte de seconde loi séparatisme,
08:40mais qui porterait, cette fois-ci, sur l'entrisme.
08:43Donc, il y a tout ce volet-là.
08:45Il y a aussi des voix au gouvernement, qu'on entend moins pour l'instant,
08:47mais qui disent, attention, alors, il faut prendre en compte cette réalité,
08:51mais là, je cite un ministre qui préférait s'exprimer sous le couvert de l'anonymat,
08:55attention aussi à ne pas tomber dans la caricature,
08:58à ne pas tomber dans les amalgames.
09:00Et le rapport, d'ailleurs, propose des mesures,
09:04mais ne propose pas que des mesures de fermeté ou des mesures répressives.
09:08Il dit, par exemple, qu'il faudrait développer l'enseignement de l'arabe
09:12dans les écoles publiques,
09:14ce qui permettrait, justement, à l'école de la République et à l'État
09:18d'occuper ce terrain culturel et de ne pas l'abandonner à d'autres.
09:23Et donc, on voit que le gouvernement va jouer les équilibristes, en fait, Paul.
09:27Oui, le fil est ténu.
09:30Et effectivement, sur ce sujet, il y a un risque d'amalgame certain,
09:34dans un contexte politique, évidemment, tendu.
09:37Juste d'un mot, l'artifice aussi du Conseil de défense, ce matin...
09:41C'est inédit. Normalement, le Conseil de défense s'est réservé à la guerre en Ukraine
09:46ou à des attentats, ce qui montre la volonté d'en faire un symbole politique.
09:51Pauline disait...
09:51Ou au Covid, on s'en souvient. C'était le cas aussi sous le Covid.
09:53Absolument. Pauline disait les propositions au choc de Gabriel Attal ce matin,
09:59les sorties régulières et médiatiques de Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur.
10:04Et il était intéressant d'observer hier que l'entourage d'Emmanuel Macron, l'Élysée,
10:09donnait déjà un bilan de l'action du chef de l'État depuis 2021,
10:12depuis cette loi séparatisme, comme pour anticiper la sortie de ce rapport,
10:16ne pas être pris de vitesse, ne pas être pris de cours,
10:18et en disant, il y a déjà un bilan sur la table, il y a déjà des chiffres,
10:22et on récuse le procès en inaction et en laxisme.
10:24Oui, et pour la petite histoire, effectivement, ce n'est pas Bruno Retailleau
10:27qui a demandé le rapport, mais Gérald Darmanin...
10:28Et c'était Gabriel Attal, le Premier ministre.
10:30Et Gabriel Attal, le Premier ministre.
10:31C'est pourquoi les macronistes, effectivement, montrent qu'ils étaient sur le sujet
10:34bien avant Bruno Retailleau.
10:35C'était dûment rappelé hier par l'Élysée, le Premier ministre qui a été organisé
10:39avec les journalistes hier après-midi.
10:429h17 sur France Info, les informés continuent après le fil.
10:44Info de Maureen Suinière.
10:45Les Émirats Arabes Unis annoncent un accord avec Israël pour l'envoi d'aide humanitaire à Gaza.
10:52L'État hébreu a laissé passer quelques camions d'aide hier, une première depuis plus de deux mois.
10:56Le pays poursuit par ailleurs son offensive militaire et les critiques de la communauté internationale se multiplient.
11:02L'Union européenne va réexaminer son accord d'association avec Israël.
11:06Le texte fait de lieu le premier partenaire commercial de l'État hébreu.
11:10Toutes les vigilances aux orages sont levées ce matin,
11:13mais une partie du Var a subi de très violentes intempéries hier, au moins trois mois au total.
11:18La commune du Lavandou en particulier a été ravagée.
11:21Le maire affirme sur France Info que les dégâts atteindront plusieurs millions d'euros.
11:26Quel sera l'avenir de l'attrait contesté ?
11:28A 69, le projet d'autoroute entre Castres et Toulouse.
11:31La justice examine aujourd'hui un recours de l'État contre l'arrêt des travaux.
11:35Le chantier pourrait donc reprendre et en parallèle les députés examinent aussi en commission
11:39une loi pour finalement valider les arrêtés cassés par la justice.
11:44La destruction des forêts tropicales se situe à un niveau record depuis au moins 20 ans,
11:48l'équivalent de 18 terrains de foot par minute.
11:51En cause d'abord les incendies favorisés par le réchauffement climatique
11:54et puis la déforestation menée par l'homme pour faire place à l'agriculture.
12:01France Info
12:02Les informés continue avec Pauline Théveniot, journaliste politique aux Parisiens aujourd'hui en France,
12:14avec Paul Barcelone, journaliste au service politique de France Info et Renaud Deli, et là aussi.
12:19On parlait de ce rapport qui est publié aujourd'hui sur les frères musulmans,
12:25l'antrisme des frères musulmans en France.
12:29Une réflexion faite par François Ruffin pendant le 8 de 30, député de la Somme,
12:33qui dit que quand le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a un discours qu'il considère lui islamophobe
12:40en disant « à bas le voile », il nourrit en fait cet islamisme des frères musulmans
12:46puisque les musulmans se sentent rejetés et donc ont plus tendance à courir dans les bras de ces islamistes.
12:53Je te surcrois, et c'est très clairement expliqué dans le rapport en question,
12:56le terme lui-même d'islamophobe est instrumentalisé par les frères musulmans,
12:59c'est-à-dire qu'il y a une victimisation justement de ce terme.
13:03On sait la polémique que ce terme suscite,
13:05puisqu'il renvoie dans l'esprit des frères musulmans et d'un certain nombre d'islamistes radicaux
13:10à la critique, la dénonciation des textes sacrés, donc au blasphème en quelque sorte.
13:14Et justement, les frères musulmans utilisent ce « reproche » d'islamophobie
13:21pour enrôler davantage, pour conquérir davantage d'esprit.
13:27Donc c'est toute la difficulté lorsqu'un certain nombre de responsables politiques
13:30peuvent basculer dans une forme de surenchère verbale, voire législative,
13:33parce que légiférer c'est bien, c'est utile, c'est indispensable,
13:36en démocratie on légifère, c'est normal,
13:38mais le problème c'est que légiférer à répétition,
13:40par exemple l'idée d'une deuxième loi dite séparatiste,
13:43qui là viserait plutôt le communautarisme, c'est ce que dit Réal Attal,
13:47l'entrisme, mais créer aussi un délit de communautarisme
13:50qui consisterait à appeler par exemple à ne pas respecter les lois de la République,
13:54ça peut être considéré comme étant tout à fait légitime,
13:57on regarde la situation d'une part, et puis du processus en plein initiatif,
14:00mais ça peut aussi vouloir dire que la loi qui a été adoptée il y a moins de trois ans,
14:05ou il y a à peine trois ans, elle est finalement déjà dépassée, inutile ou insuffisante.
14:09C'est-à-dire que la difficulté c'est qu'à légiférer à répétition,
14:11les politiques prennent parfois le risque de mettre en scène aussi leur propre impuissance.
14:15Il y a sur la loi séparatisme de 2021, qu'on a appelée séparatisme,
14:19mais qui défend les principes de la République, manifestement,
14:23et Nathalie Goulet, la sénatrice de l'Orne, invitée ce matin de France Info,
14:27le disait bien, il y a un problème d'application de cette loi aujourd'hui,
14:30donc à quoi bon déjà arriver sur une deuxième loi ?
14:34Ce débat-là pourrait être reposé.
14:36Ensuite, attention à l'espèce, je mets des guillemets,
14:38mais à l'espèce de concours lépine de propositions,
14:41et c'est pour ça qu'on rappelait avec Pauline le contexte politique dans lequel ça se fait.
14:45On est trois jours après l'élection de Bruno Retailleau à la présidence des Républicains,
14:50à un moment où 2027 est dans les têtes,
14:53Édouard Philippe, le ministre de l'Intérieur lui-même,
14:56Gabriel Attal qui tente tout de suite de prendre la roue
14:58et qui fera lundi prochain encore des propositions sur le régalien,
15:01sur la sécurité, sur la justice.
15:03On voit que ces thèmes-là, l'autorité, la fermeté,
15:06sont devenus des marqueurs politiques, évidemment,
15:08et à moins de deux ans maintenant de la présidentielle.
15:12Tout ça n'est pas neutre.
15:14Par ailleurs, on est au jour d'anniversaire de la nomination de Bruno Retailleau à Beauvau aujourd'hui,
15:19puisqu'il a été nommé le 21 septembre.
15:21Je suis les anniversaires, même de Bruno Retailleau à ministère de l'Intérieur.
15:25Ok, c'est intéressant, Paul Barcelone.
15:27Juste sur la question, une dernière question quand même sur ce phénomène d'islamisme
15:32qui vise à faire tanguer la République française.
15:37Nos voisins, comme la Belgique par exemple,
15:40considérés comme un carrefour européen de la mouvance frériste,
15:42il faut regarder aussi ce qui se passe chez eux pour voir comment mieux lutter.
15:48Mais absolument, parce que là on parle de nouvelles lois,
15:51parce qu'effectivement, on a tendance souvent en France à jouer un problème, une loi,
15:57parce que c'est comme ça que les politiques aussi arrivent à marquer les esprits.
16:02Mais les spécialistes du sujet, notamment quelqu'un comme Nathalie Goulet,
16:06qui était votre invitée ce matin,
16:07ne cessent de marteler qu'il y a aussi tout un volet diplomatique.
16:13Et à l'intérieur de ce volet diplomatique,
16:15une action européenne à mener
16:18pour se coordonner entre voisins,
16:21notamment sur la question des financements.
16:23Avec une action à très long terme aussi.
16:25C'est tant de rapports.
16:26Il faut à la fois une action de terrain, une action à long terme.
16:29Et ce qui est clair, c'est que ce rapport indispensable,
16:31édifiant et passionnant, qui est extrêmement dense et extrêmement précis,
16:35il est indispensable au regard de la lucidité nécessaire
16:37par rapport à ce danger.
16:38Et puis en même temps, il est aussi beaucoup plus précis
16:40et donc parfois beaucoup plus intéressant
16:42que certaines prises de parole politiques un peu à l'emporte-pièce.
16:46Toujours mieux la précision.
16:47Renaud, l'autre sujet d'actualité qu'on aimerait aborder dans ces informés,
16:52c'est la gaffe de la porte-parole du gouvernement ?
16:55La question n'est plus d'être opposant au macronisme,
16:57puisque celui-ci trouvera probablement une fin dans les mois qui viennent
17:00avec la fin du deuxième quinquennat du président Macron.
17:02Ce n'est pas moi qui parle.
17:03Salia, c'est donc Sophie Prima, membre du Parti Les Républicains.
17:08Jusque-là, pas de problème, ce n'est pas très étonnant qu'elle critique le macronisme,
17:10sauf qu'elle est, vous le rappeliez à l'instant,
17:12porte-parole du gouvernement.
17:13Tollet, hier, indignation des ministres, des élus soutenant Emmanuel Macron.
17:20Parmi eux, je vous propose d'écouter le député Ensemble pour la République de Savoie,
17:26qui fut un éphémère ministre de l'économie, vous vous en souvenez,
17:28dans le gouvernement Barnier, Antoine Armand, qui était l'invité d'Europe 1.
17:32Bon, Madame Prima, elle a été nommée par le président de la République, Emmanuel Macron.
17:35Non, j'en déduis donc que c'est à minima inélégant, peut-être maladroit,
17:41ou au pire, carrément déplacé.
17:43Je pense qu'elle-même a considéré que c'était déplacé,
17:46puisque dans la matinée, elle a appelé Gabriel Attal pour s'excuser platement.
17:49Alors, inélégant sans doute, maladroit aussi,
17:52mais est-ce que ce n'était pas un petit peu vrai aussi ?
17:56Vous connaissez la chanson de Guy Béard,
17:57le premier qui dit la vérité doit être exécuté.
17:59En l'occurrence, est-ce que le macronisme ne serait pas un petit peu en fin de vie,
18:02pour faire allusion à un débat extrêmement important en cours à l'Assemblée nationale ?
18:06On l'a vu notamment avec la prestation télévisée du chef de l'État la semaine dernière,
18:11comment occuper les deux ans qui lui restent à l'Élysée ?
18:13Et il est vrai que, de toute façon, Emmanuel Macron quittera l'Élysée dans deux ans, au printemps 2027.
18:20Sophie Prima, elle est porte-parole du gouvernement, mais elle est aussi membre des Républicains.
18:23Et c'est ça qu'il faut expliquer,
18:25puisqu'effectivement, on sort de l'élection de Bruno Retailleau.
18:27Elle a soutenu Bruno Retailleau dans cette campagne, et assez ouvertement.
18:32Donc, en fait, elle dit ce qu'elle pense clairement.
18:34C'est pour ça que vous interrogiez, Renaud, sur l'histoire de la gaffe.
18:38Moi, je ne suis pas exactement sûr que ce soit une gaffe.
18:41En tout cas, je m'interroge.
18:43Je pense qu'il faut comprendre d'où elle parle.
18:44Effectivement, c'est important de dire qu'elle est membre des Républicains,
18:48porte-parole du gouvernement, certes,
18:49mais soutient aussi de Bruno Retailleau,
18:50qu'elle estime que le ministre de l'Intérieur a probablement une carte à jouer aujourd'hui,
18:55qui plus est depuis trois jours et s'en arrive à la tête du parti LR.
18:58Et tout cela montre bien le gouvernement d'auto-entrepreneur
19:02ou de profession libérale face auquel on se trouve,
19:06avec des intérêts à l'évidence divergents,
19:09ou qui pourraient, à terme, entrer en confrontation.
19:11Sur le fond, la question du macronisme qui va mourir bientôt ?
19:15Je voudrais juste rebondir sur ce que disait Paul,
19:18parce qu'elle dit ce qu'elle pense, Sophie Primard.
19:20Il ne faut pas en douter.
19:22Son entourage, d'ailleurs, dit que c'est ce qu'elle pense.
19:25Même si elle s'est excusée sur la forme maladroite,
19:28c'est fondamentalement ce qu'elle pense.
19:30Et j'ajouterais, c'est ce qu'elle souhaite.
19:32Et c'est ce que Bruno Retailleau, nouveau patron des Républicains, souhaite.
19:36C'est-à-dire que là, ce qu'on assiste,
19:38et je vais revenir à votre question sur la fin du macronisme,
19:40c'est qu'on est face à une droite qui dit, au fond,
19:45le macronisme et le dépassement et la fin des clivages gauche-droite,
19:49c'était une parenthèse.
19:51Et on va revenir à une bipolarisation classique de la vie politique.
19:56Quand les macronistes,
19:57alors le dernier carré des fidèles d'Emmanuel Macron,
20:01par adhésion à les porteurs de la vraie croix, si je puis dire,
20:05disent, non, non, non, on n'était pas une parenthèse,
20:07il y aura un héritage, et c'est un immense souci pour Emmanuel Macron
20:12de dire quelles traces il laissera dans l'histoire de la Ve République.
20:16Et puis, je distinguerais les macronistes,
20:20ou en tout cas les renaissances,
20:24à commencer par Gabriel Attal,
20:26qui sont sur plus une question de positionnement pour 2027,
20:30parce que quelqu'un comme Gabriel Attal, lui,
20:32sa ligne, c'est de dire,
20:34mais si, si, le dépassement des clivages,
20:38ça continue, ça existe,
20:41et je vais vous le démontrer,
20:42avec, évidemment, sans le dire encore,
20:45mais l'idée de rassembler le bloc central derrière sa bannière.
20:49Rodin ?
20:49Ces propos, indéniablement, c'est ce que pense Sophie Prima,
20:52le problème, c'est qu'une porte-parole,
20:55normalement, ne doit pas dire ce qu'elle pense.
20:56C'est qu'elle doit porter la parole du gouvernement.
21:00Donc, c'est le problème des deux casquettes.
21:03Une porte-parole ne devrait pas dire ça,
21:05pour reprendre le titre d'un livre célèbre
21:08qui évoquait un ancien président.
21:10Mais cette phrase, avec le tollé que ça a suscité,
21:14a le mérite de soulever plusieurs tabous.
21:15D'abord, oui, le macronisme tire à sa fin.
21:18De toute façon, la fin du second quinquennat
21:19est programmée dans deux ans.
21:20Ensuite, le successeur se revendiquera-t-il lui-même
21:25de son prédécesseur, Emmanuel Macron, et de son bilan ?
21:28On voit qu'à l'heure qu'il est,
21:29en tout cas au sein même du bloc central,
21:32un certain nombre de successeurs potentiels
21:33prennent déjà leur distance.
21:34Charles Dermanin, par exemple,
21:36avec le bilan sur la sécurité,
21:38avec la question sécuritaire.
21:39Édouard Philippe, depuis longtemps.
21:40Gabriel Attal était extrêmement macroniste hier
21:42au moment de cette déclaration de Sophie Prima.
21:44Il lui est arrivé de l'être un petit peu moins,
21:46un peu moins supporter d'Emmanuel Macron,
21:48c'est le dernier mois.
21:48C'est le moins qu'on puisse dire.
21:49Et juste un tout dernier point,
21:50on se rend compte aussi que le fameux socle commun,
21:52il n'a pas grand-chose de commun,
21:54en tout cas, puisque en son sein même,
21:56les ministres LR,
21:57ce n'est pas une surprise,
21:58c'est ce que veut Bruno Retailleau,
21:59travaillent déjà à l'enterrement du macronisme.
22:02Donc, ce propos était quand même
22:04assez significatif d'un point de vue politique.
22:06Donc, ce n'était pas vraiment une gaffe, en fait.
22:07Je retire ce que j'ai dit dès le début.
22:09Merci beaucoup à tous les trois.
22:11Pauline Théveniot,
22:12journaliste au service politique du Parisien
22:13Aujourd'hui en France.
22:14Votre journal qui fait donc sa une
22:16sur le rapport choc sur les frères musulmans.
22:19C'est à lire ce matin le long papier de Pauline.
22:22Donc, à lire avec attention.
22:23Paul Barcelone, merci à vous.
22:25Journaliste au service politique de France Info.
22:27Merci à vous, Renaud.
22:28Merci, Salia.
22:28On se retrouve demain, les informés du soir,
22:30c'est à partir de 20h.
22:31Sous-titrage Société Radio-Canada
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