- 20/05/2025
Les informés du matin du 19 mai 2025, avec Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Générique
00:00Et bienvenue dans les informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec Renaud Deli.
00:14Bonjour.
00:15Bonjour Salia.
00:15Et avec nous ce matin autour de la table pour décrypter cette actualité donc,
00:19Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:21Bonjour Alix.
00:22Bonjour Salia.
00:23Louis Ossalter et là aussi journaliste politique au Figaro.
00:26Bonjour Salia.
00:26Renaud Deli, on commence tout de suite par l'église qui fait pression sur les députés sur le texte de l'aide active à mourir.
00:33L'église en tout cas qui entend battre le rappel de ses oies.
00:35L'église catholique qui donc s'oppose à ce texte sur l'aide active à mourir actuellement en débat à l'Assemblée nationale.
00:40La conférence des évêques de France a appelé ses fidèles à interpeller leurs députés, à se mobiliser donc pour bloquer ce texte qui selon la conférence des évêques de France,
00:49je cite, remettrait en cause le respect dû à toute vie humaine.
00:52La semaine dernière d'ailleurs, les six religions qui sont rassemblées au sein de la conférence des représentants des cultes,
00:58catholiques, protestants, orthodoxes, juifs, musulmans et bouddhistes,
01:00avaient co-signé un texte pour dénoncer une réforme qui opère selon ces cultes un basculement radical parce qu'elle instaure une culture de la mort.
01:09Parmi ces six religions d'ailleurs, le grand rabbin Rahim Korsia avait lui publié une tribune contre ce texte,
01:15c'était dans le Figaro.
01:17Le grand rabbin Rahim Korsia qui s'exprimait sur France Info, c'était vendredi.
01:20Une société qui ne propose que la mort comme alternative à la souffrance ne peut pas vivre.
01:27Si vous construisez une société où dès que quelqu'un gêne n'est pas dans une situation idéale, on l'élimine,
01:34croyez-moi chacun est en danger.
01:35Personne n'interfère, on donne notre opinion.
01:38Dans une société pluraliste comme la nôtre, laïque comme la nôtre, chacun, chacune peut s'exprimer.
01:43Exprimer ce qui lui semble important pour la collectivité.
01:46On n'a jamais obligé le gouvernement, on n'a jamais obligé les députés, les sénateurs à faire ce qu'on dit.
01:52Alors pourquoi est-ce que tous les cultes se mobilisent-ils contre cette loi ?
01:56Sont-ils en quelque sorte fidèles à leur dogme ?
01:58Est-ce que cette union sacrée par ailleurs est inédite ou pas au regard d'un certain nombre de réformes sociétales précédentes ?
02:04Et puis rappelons que pendant ce temps-là, le débat se poursuit à l'Assemblée nationale.
02:08Un débat qui est d'ailleurs globalement assez solennel, assez respectueux avec, rappelons-le,
02:12des groupes qui ont laissé leurs députés prendre position et puis qui les laisseront aussi voter selon leur conscience.
02:21Le débat a notamment porté hier sur la modification de la phase terminale ou avancée,
02:26avec un certain nombre de précisions, on y reviendra, pour essayer de préciser cette disposition
02:30qui peut permettre à un patient, dans des conditions assez strictes, de pouvoir recourir à l'aide active à mourir.
02:38D'abord sur la mobilisation de l'Église et des autres religions, Alix.
02:41Je vais vous dire, je pense que l'Église, elle est dans son rôle.
02:45Ce qui a été intéressant, c'est ce qui s'est passé dimanche au moment de la messe d'installation du pape Léon.
02:50François Bayrou était présent avec Elisabeth Borne, mais également avec Catherine Vautrin.
02:54Catherine Vautrin, c'est la ministre des Affaires sociales, de la Santé, du Travail, qui est une catholique pratiquante.
03:00Mais il se trouve qu'elle porte d'une certaine manière aussi la loi.
03:05C'est qui défend le texte, oui.
03:06C'est qui défend le texte sur l'aide à mourir.
03:08Et c'est vrai qu'elle, elle explique justement qu'elle est tellement elle-même croyante
03:13et qu'il y a de nombreux croyants aussi qui demandent une évolution législative.
03:18Mais en même temps, elle est aussi tiraillée.
03:20Et c'est pour ça qu'elle ne cesse d'essayer de mettre des critères
03:24qui puissent être suffisamment solides pour qu'il n'y ait pas de dérapage, entre guillemets,
03:31de mettre des garde-fous pour éviter ces dérives.
03:34Le dernier en date, c'est notamment l'amendement qui permet l'auto-administration
03:39et non pas d'un produit létal et non pas un tiers.
03:43Et c'est vrai que la démonstration que veut faire Catherine Vautrin,
03:46c'est de dire, ben voilà, ce texte ne va pas instaurer une forme de droit absolu,
03:52d'où ces sept critères qui doivent être cumulatifs,
03:56d'où des appels réitérés à vouloir aller au bout d'un processus,
04:00d'où ce médecin qui donnera un dernier avis.
04:03Voilà, elle essaye.
04:05Parce que dans les pours, il y a des pours qui sont pour élargir de manière très large
04:10le recours à tous, enfin à beaucoup, et puis il y a les pours qui disent
04:14« Attendez, il faut que ce soit restreint et accessible à des cas extrêmement précis ».
04:20Oui, mais la question qu'on peut se poser, Louis, c'est est-ce que malgré la mise en place
04:24de ces garde-fous, la vie, l'opinion des religions va changer sur ce texte d'adactif à mourir ?
04:31Je pense que le débat se situe sur deux niveaux différents.
04:34Et d'ailleurs, c'est ça qui est intéressant et qui le rend complémentaire.
04:37Déjà, effectivement, l'Église est dans son rôle, les religions sont dans leur rôle,
04:40s'il y a dans la société des entités, des structures, des institutions
04:44qui connaissent ce qu'est la mort, qui voient venir des gens qui ont peur de la mort,
04:48qui savent ce que c'est que l'accompagnement, le dernier accompagnement,
04:50c'est-à-dire le cercueil dans le lieu de culte et puis au cimetière,
04:54c'est bien les religions.
04:55Et d'ailleurs, en France, la majorité des gens seront toujours enterrés à l'Église catholique,
05:00mais ça concerne aussi, évidemment, les Juifs, les musulmans.
05:02J'ai vu même que le président de l'Union bouddhiste de France avait signé cet appel.
05:06Donc, il y a vraiment une...
05:07Je crois que s'il y a cette union sacrée, comme l'appelait Renaud,
05:10c'est parce que les deux stades d'accompagnement dernier de la mort,
05:14c'est évidemment les soignants et puis c'est les religions.
05:16Donc, ils sont tout à fait dans leur rôle.
05:18J'allais dire, ils connaissent le sujet.
05:19Ce qui est complémentaire et intéressant dans le débat,
05:21c'est que l'Assemblée, là, en suivant les débats de l'Assemblée,
05:24on s'aperçoit qu'on est déjà dans les techniques.
05:25C'est-à-dire, quelle modalité on donne à cette aide active à mourir ?
05:31Est-ce que celui qui demande la mort, mais qui est incapable de se l'administrer
05:34pour avoir une aide et donc une exception d'euthanasie ?
05:37On est dans un débat qui est éthique, mais aussi qui est un débat technique.
05:40On est déjà sur les modalités.
05:41Il y a assez peu de doutes sur le fait que l'Assemblée vote un texte.
05:43La question maintenant à l'Assemblée est de savoir quelles sont les modalités,
05:46quels sont les garde-fous, quels sont les limites.
05:47Mais du coup, les religions arrivent trop tard.
05:48Les religions... Non, parce que, j'allais dire,
05:51elles mettent les dernières forces dans la bataille.
05:52Ça fait longtemps qu'il y a une réflexion qui, là, est plus à un niveau philosophique,
05:56anthropologique, et qui, à mon avis, vient en complément de ce débat.
05:59Par ailleurs, ce n'est pas les seules familles philosophiques ou spirituelles
06:02qui alimentent le débat.
06:04Emmanuel Macron s'est exprimé récemment devant une loge maçonnique.
06:07Là, à l'inverse, les francs-maçons laissaient très mobilisés
06:08pour que cette aide à mourir, cette euthanasie, soit légalisée.
06:13Donc, moi, ça me paraît normal.
06:14C'est un débat de société, c'est sain.
06:16Ça a lieu autour du Parlement.
06:17Et puis, comme l'a dit Renaud, ce n'est pas la foire d'empoigne au Parlement.
06:19Ce n'est pas des débats de chiffonnier, c'est plutôt digne.
06:23Et d'ailleurs, c'est la première fois depuis, effectivement, quelques mois
06:25que le Parlement examine un texte de fond, j'allais dire.
06:29Dans une atmosphère apaisée, assez sereine, même si l'enjeu est lourd, bien sûr.
06:34Que les églises s'expriment, c'est naturel.
06:36Elles sont dans leur rôle, surtout sur ce sujet, comme l'a dit Louis Salter à l'instant.
06:40Elles ont d'ailleurs été consultées.
06:42Rappelons que le processus est extrêmement long.
06:44Il y a déjà plus de deux ans et demi qu'Emmanuel Macron avait convoqué la fameuse convention citoyenne sur la fin de vie.
06:50Donc, elles ont été consultées.
06:51Elles continuent de s'exprimer.
06:52C'est naturel.
06:53Elles sont dans leur rôle.
06:55C'est logique.
06:56Ce que je trouve intéressant, c'est qu'il y a deux aspects.
06:59D'une part, c'est qu'on voit les églises, les cultes, qui se serrent les coudes, si j'ose dire,
07:05et qui réagissent en bloc, hostiles au principe même de ce texte, de cette aide active à mourir.
07:10Alors qu'on voit à l'Assemblée nationale un débat laïque, par définition,
07:15où là, la liberté de conscience est accordée à chaque député,
07:17où on a des échanges nuancés, respectueux, qui visent à amender telle ou telle disposition,
07:24à ajouter d'ailleurs des restrictions, à encadrer plus strictement cette disposition,
07:29pour éviter des dérives.
07:32Donc, on voit déjà deux logiques dans le mode de fonctionnement,
07:34ce qui est assez normal, puisque l'église et les cultes se réfèrent à un dogme.
07:38Et c'est là où j'en viens.
07:40Un deuxième point qui est assez intéressant, c'est que l'église catholique,
07:43notamment, reproche, parmi les multiples reproches qu'elle fait à ce texte,
07:46c'est l'utilisation du mot d'être active à mourir,
07:49ou de fin de vie, et pas d'euthanasie,
07:52c'est-à-dire de ne pas, en gros, déplore que les partisans du texte
07:56ne jouent pas à franc jeu, ne soient pas des mots, etc.
08:00Mais d'une part, ça a toujours été le cas sur tous les textes,
08:02toutes les réformes sociétales.
08:03On sait que les mots sont importants, par exemple,
08:06on a les promoteurs du mariage homosexuel,
08:09mais préférez mettre en avant la formulation mariage pour tous, bien sûr.
08:13Et puis, d'autre part, les églises elles-mêmes, les cultes,
08:16et notamment l'église catholique, ne jouent pas à franc jeu non plus.
08:18Parce que, quelles que soient les dispositions,
08:21les aménagements, les précautions,
08:24les restrictions du recours à l'aide active à mourir,
08:27par définition, parce que ça n'est pas conforme au dogme catholique,
08:30l'église catholique continuera de s'opposer à l'aide active à mourir.
08:33Puisque la vraie, l'ultime motivation parfaitement respectable
08:39et parfaitement légitime au regard de la foi et du dogme,
08:42c'est de considérer que la vie, donc la décision ultime...
08:46– Non, parce que l'aide à mourir, ça existe déjà.
08:47– Les soignants aident à mourir, les religions aident à mourir,
08:50ça existe déjà en réalité.
08:51C'est pour ça que le mot est tronqué et qu'il est masqué.
08:53– Je dis juste que l'église aussi masque sa véritable motivation
08:58qui, encore une fois, est parfaitement légitime au regard du dogme,
09:01c'est que la fin de vie, le début et la fin de vie d'ailleurs,
09:04qu'il s'agisse de l'IVG ou de l'aide active à mourir,
09:06n'appartient pas à l'individu, mais qu'elle appartient à une puissance supérieure.
09:09– C'est juste comme un exemple...
09:09– C'est philosophique et anthropologique, précisément religieux.
09:11– Pourquoi vous dites effectivement que les églises, elles aident à mourir ?
09:13– Elles aident à mourir, parce qu'on revient à ce que je disais au début
09:16et ce qu'Alix soulignait aussi sur le rôle des églises.
09:18L'aide à mourir existe déjà.
09:20On accompagne aujourd'hui en soins palliatifs, des soignants, des gens qui vont mourir.
09:25Et c'est pour ça que le mot « l'aide à mourir », c'est vraiment un cache-nez, ce mot,
09:29parce qu'on ne parle pas du contenu de ce texte.
09:31L'aide à mourir, c'est ce qui recouvre les deux textes qui sont en discussion à l'Assemblée.
09:34On a les soins palliatifs d'un côté, il est important,
09:36et d'ailleurs ça a fait une quasi-unanimité, il est important que ce volet soit développé.
09:40Je ne reviens pas là-dessus, il n'y a pas tellement de débats au Parlement.
09:43Et puis il y a l'euthanasie, enfin le suicide assisté,
09:46parce que c'est un texte qui légalise le suicide assisté.
09:48Si on utilise les bons mots, ce sont ceux-là, et éventuellement l'euthanasie,
09:51qui consiste, pour une personne qui demande la mort, à le demander à un soignant,
09:55parce qu'elle-même ne serait pas en capacité de le pratiquer.
09:58Et ça, c'est précisément ce sur quoi portent les débats actuellement.
10:00Et d'ailleurs, on ne sait pas, parce que ça dépendra de l'état du texte
10:03au moment où il sortira du Parlement, et je rappelle qu'il y aura aussi un passage par le Sénat,
10:06on ne sait pas encore si ce texte est uniquement le suicide assisté,
10:09ou si c'est le suicide assisté et l'euthanasie.
10:11C'est-à-dire des soignants à qui on demande d'administration.
10:13Mais l'aide à mourir existe déjà.
10:15Aujourd'hui, on est à mourir des gens tous les jours en France, et heureusement.
10:17Si ma fin de vie ne m'appartient pas à moi, à qui appartient-elle ?
10:20Oui, mais les débats, vous voyez, ne sont pas tout à fait ceux-là à l'Assemblée nationale.
10:24On voit par exemple des personnalités de droite.
10:26Normalement, majoritairement, la droite est plutôt contre.
10:29Bon, Alain Juppé, il a changé d'avis.
10:31Catherine Vautrin, il a changé d'avis.
10:33Gérald Darmanin, il a changé d'avis.
10:34Donc, après, c'est vraiment en fonction de la conscience de chacun.
10:38Et là où c'est astucieux, c'est d'avoir imposé quand même le vote solennel sur les deux textes en même temps,
10:45les soins palliatifs et l'aide active à mourir, le 27 mai,
10:48de ne pas avoir décorrélé l'un de l'autre pour ne pas qu'il y ait la validation de l'un,
10:52c'est-à-dire les soins palliatifs, et puis de l'obstruction sur le deuxième.
10:55Et ce qu'on sait, c'est que l'Église, elle, ne changera pas d'avis.
10:57Il n'y a plus qu'un département en vigilance orange.
11:07Ce matin, il s'agit du Var.
11:09Hier, le sud-ouest a été balayé par des violents orages de grêle,
11:13des toitures, des dizaines de voitures abîmées,
11:15des routes coupées car inondées et des voies ferroviaires ont aussi été touchées.
11:18La ligne TGV entre Paris et Toulouse sera coupée pendant plusieurs jours.
11:22Dans le nord, c'est une partie de l'autoroute A25 qui reste bloquée ce matin.
11:27La FDSEA, le principal syndicat agricole et les jeunes agriculteurs se mobilisent
11:31et réclament l'assouplissement de réglementations concernant des pesticides et le stockage de l'eau.
11:37Le président ukrainien demande une nouvelle fois à son homologue américain de sanctionner la Russie.
11:41Donald Trump a passé plus de deux heures au téléphone avec Vladimir Poutine hier.
11:46Mais pas de cesser le feu avec l'Ukraine.
11:48Vladimir Poutine refuse d'arrêter les combats sans condition comme le demande notamment Kiev.
11:53Les Français fument moins de tabac au quotidien.
11:55On compte 23% de fumeurs en 2023 en France.
11:58C'est le niveau le plus bas depuis les années 90.
12:01Mais le tabac reste un marqueur des inégalités sociales.
12:04Les personnes déclarant des revenus modestes, au chômage ou peu diplômés consomment plus de tabac.
12:09Les informés continuent avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé,
12:25avec Louis Osalter, journaliste politique au Figaro.
12:28Et Renaud, on passe au deuxième sujet de ces informés.
12:30Sur Gaza, Emmanuel Macron ne compte pas rester les bras croisés.
12:34Le chef de l'État l'a dit hier dans une déclaration commune avec les premiers ministres britanniques,
12:38Keir Starmer et canadiens Marc Carnet.
12:40Nous ne resterons pas les bras croisés face aux actions scandaleuses,
12:44disent-ils, de Benyamin Netanyahou à Gaza.
12:46Ce matin, le ministre des Affaires étrangères, Jean-Nel Barraud,
12:49considère que Gaza est devenu, je le cite, un mouroir pour ne pas dire un cimetière.
12:54On connaît la situation humanitaire catastrophique de Gaza
12:57au moment où Benyamin Netanyahou, lui, annonce qu'Israël veut prendre le contrôle
13:00de la bande de Gaza tout entière.
13:02Alors, que peut faire la communauté internationale ?
13:05Que peut faire l'Europe ?
13:06Que peut faire la France à l'endroit de Benyamin Netanyahou
13:10et de la politique du gouvernement israélien ?
13:12La réponse, il y a quelques minutes sur ce plateau,
13:14de l'ancien Premier ministre, Dominique de Villepin.
13:16Il y a trois choses à faire.
13:19La première chose, c'est de suspendre immédiatement
13:22l'accord européen avec Israël.
13:26L'essentiel du commerce israélien se fait avec l'Europe.
13:29Suspension.
13:30Deuxièmement, immédiatement, embargo sur les armes de tous les pays européens.
13:36Troisièmement, défermant de l'ensemble du gouvernement israélien
13:41et des principales autorités militaires israéliennes
13:45devant la cour pénale internationale.
13:49Pas forcément aussi simple que semble dire Dominique de Villepin.
13:52De déférer d'une part les responsables israéliens
13:54devant la cour de pénale internationale.
13:55C'est une procédure extrêmement lourde, longue et complexe, bien sûr.
13:58Les sanctions économiques, les sanctions commerciales,
14:00peut-être que l'Europe pourrait y songer.
14:02Est-ce que c'est quelque chose qui peut venir dans le débat,
14:04dans les jours qui viennent ?
14:05Quant à l'embargo sur les armes,
14:07rappelons que la quasi-totalité des armes étrangères
14:10livrées à Israël,
14:10en fait ce sont les Etats-Unis qui livrent des armes à Israël,
14:16que l'Europe en livre très très peu,
14:18et la France quasiment pas.
14:21Quand même ce communiqué envoyé hier par Emmanuel Macron ?
14:24Il y a le début de quelque chose avec cette éventuelle reconnaissance
14:30de l'État palestinien,
14:32décidée, en tout cas annoncée par Keir Starmer,
14:35le britannique, le français Emmanuel Macron,
14:36et puis Marc Carnet, le canadien.
14:39Reconnaissance qui pourrait être repoussée,
14:41selon The Guardian, le journal anglais,
14:44qui dit que ça pourrait être repoussé suite aux pressions israéliennes.
14:47Oui, oui.
14:48Non mais c'est effectivement,
14:49on sent un début de volonté,
14:51mais si on se réfère à ce qu'a dit mardi soir
14:54Emmanuel Macron sur le plateau de TF1,
14:57c'est vrai que, ne serait-ce que pour qualifier le terme de génocide,
15:01il est embarrassé,
15:03il renvoie aux historiens,
15:04il dit que ce n'est pas un responsable politique d'en parler,
15:07et concernant effectivement la politique de Benjamin Netanyahou,
15:11il la décrit comme étant une honte,
15:14mais il renvoie la balle aux États-Unis en disant,
15:18voilà, notamment sur les affaires de vente d'armes,
15:21c'est plutôt aux États-Unis de faire pression sur Israël.
15:26Et donc cette reconnaissance de l'État palestinien,
15:28on sent que la France continue vraiment de traîner les pieds,
15:33alors elle n'est pas la seule,
15:34il y a l'Allemagne,
15:35il y a aussi, on a dit les États-Unis,
15:36le Royaume-Uni,
15:38or au sein de l'Espagne,
15:39il y en a qui ont été beaucoup plus rapides que nous,
15:42en 2014 la Suède,
15:44en 2024 il y a eu toute une fournée,
15:46si je puis dire,
15:47c'est pas très habile de ma part de dire ça,
15:49mais l'Espagne, l'Irlande,
15:51la Hongrie, la Pologne,
15:52et il faut savoir aussi qu'au sein du G20,
15:55il y a 10 pays membres du G20
15:56qui ont déjà acté cet État palestinien,
16:01et ça fait quand même nombreux,
16:02ça fait 148 États des 193 États membres de l'ONU
16:06qui reconnaissent aujourd'hui un État palestinien,
16:09et c'est vrai qu'on se dit,
16:10tiens, la France, qu'est-ce qu'elle fait ?
16:13Parce qu'Emmanuel Macron lui-même aussi,
16:14ce week-end, a avoué,
16:17il a fait un aveu,
16:17il a dit,
16:18notre réaction à ce qui se passait en Ukraine
16:21a été assez efficace,
16:22le monde ne comprendrait pas
16:24qu'on ne réagisse pas pour Gaza.
16:26Oui, même si,
16:27d'ailleurs, il y a un parallèle à faire avec l'Ukraine,
16:29les Européens sont souvent hors du jeu,
16:31en tout cas, ils ne sont pas en première ligne.
16:33Il y a trois pays qui sont décisifs en ce moment,
16:34si on veut obtenir un cessez-le-feu à Gaza,
16:36ce sont les États-Unis, l'Égypte et le Qatar,
16:38parce que c'est eux qui sont en lien direct
16:42avec les deux protagonistes,
16:43qui sont le gouvernement israélien d'une part
16:44et le Hamas d'autre part,
16:46et qui font les intermédiaires.
16:48Et c'est pour ça d'ailleurs que le game changer,
16:50le changeur de jeu, je traduis,
16:51c'est Donald Trump en réalité.
16:53On voit très bien, d'ailleurs,
16:55il faut prendre avec pincette ses déclarations,
16:56évidemment, mais on voit très bien
16:58ses déclarations plus virulentes
16:59à l'égard de Netanyahou,
17:00de ce qu'il fait dans la bande de Gaza
17:02ces derniers jours.
17:03Après, au niveau français-européen,
17:05Emmanuel Macron a effectivement donné rendez-vous
17:06à cette conférence des Nations Unies
17:08qui doit avoir lieu à New York
17:09à partir du 17 juin,
17:11sur la reconnaissance de l'État palestinien.
17:13C'est un peu le seul outil diplomatique,
17:14en réalité, qui est entre les mains de la France
17:16et qui n'aura de poids
17:17que si, effectivement,
17:19il y a une coordination européenne.
17:22Mais il y a des sanctions
17:22avant de la reconnaissance.
17:24Oui, bien sûr, mais ça pèsera peu.
17:26Renaud l'a dit, c'est les États-Unis,
17:27les soutiens d'Israël,
17:28ce sont les États-Unis
17:29en termes d'armes, en termes diplomatiques.
17:31Mais d'accord, mais même d'un point de vue moral,
17:33dire que l'image a été celle-là,
17:35les sanctions ont été immédiates
17:36à l'encontre de la Russie,
17:37et là, sur Israël, ça ne vous passe pas.
17:40Mais ça ne vous passe pas.
17:40Il y a des choses différentes.
17:42Il y a la morale, il y a le droit,
17:44il y a la discussion,
17:46par exemple, l'utilisation du mot génocide ou pas.
17:50Tout ça est extrêmement important,
17:51mais c'est secondaire au regard
17:52de l'urgence de situation humaine,
17:54me semble-t-il.
17:54C'est-à-dire qu'y compris
17:55la reconnaissance de l'État palestinien,
17:57on peut considérer que c'est parfaitement légitime
17:58de reconnaître l'État palestinien,
18:00mais Alex Bouyagel disait tout à l'heure,
18:02à l'instant, il y a 130, 140 pays sur 180.
18:04Grande majorité.
18:05Qu'est-ce que ça change aujourd'hui
18:06la situation de la bande de Gaza ?
18:08Que l'Espagne, l'Irlande, l'année dernière,
18:10ait reconnu l'État palestinien ?
18:11Très bien, c'est un choix politique
18:13qui peut être jugé parfaitement légitime
18:15ou qui peut être contesté,
18:16mais qui n'a aucun impact.
18:17L'embargo sur les armes qu'on évoquait,
18:20la question se pose d'abord,
18:21enfin, même quasi exclusivement,
18:23aux Américains.
18:24En revanche, la question qui peut se poser
18:25à l'Union européenne,
18:26c'est celle des sanctions commerciales et économiques.
18:28Ça, c'est un sujet qui peut,
18:30mais qui est compliqué à décider
18:32à l'échelle de l'Union européenne,
18:33mais qui peut avoir en tout cas
18:34un impact rapide, quasi imédia,
18:38et ça, c'est une décision qui peut être du ressort
18:40de l'Union européenne.
18:41Encore une fois, la reconnaissance
18:42n'était palestinien très bien
18:43et ça viendra sans aucun doute en son temps.
18:45Emmanuel Macron l'a déjà quasi annoncé,
18:48mais regarde la situation aujourd'hui.
18:51Il me semble que la question des sanctions,
18:53enfin, le levier sur lequel peuvent jouer,
18:54peut-être les Européens,
18:56c'est la dimension commerciale et économique.
18:59Les leviers sur lesquels peut jouer Donald Trump,
19:03ils sont beaucoup plus nombreux,
19:04beaucoup plus efficaces potentiellement,
19:06notamment sur les armes et au-delà,
19:07sur le plan diplomatique.
19:08Ce qui peut d'ailleurs expliquer aussi
19:10ce qu'évoquait Louis Selter à l'instant,
19:12on voit quand même des différences de tonalité.
19:14Donald Trump qui a fait passer
19:15un certain nombre de messages.
19:16La propension à Benyamin Netanyahou
19:19a accéléré, si je veux dire,
19:20à vouloir aller encore plus vite, plus loin.
19:22Sauf que pour l'instant,
19:24c'est vrai que toutes les condamnations
19:27qui pleuvent quand même de partout,
19:30n'entravent pas la détermination
19:32de Benyamin Netanyahou,
19:33qui est aussi coincée par son extrême droite
19:36qui est au gouvernement.
19:37Et on voit que l'opération de conquête
19:39de l'enclave de Gaza,
19:40elle se déroule en ce moment.
19:41On déplace des populations vers le sud
19:43avant de les déporter dans des pays tiers
19:44et qu'on a vraiment le sentiment
19:46qu'il n'y a rien de l'arrêt.
19:47Donc je pense qu'il faut les deux.
19:51Les États-Unis, effectivement,
19:52qui est le pays clé,
19:54et l'Europe qui pourra sortir de sanctions
19:56et avec ce qui serait peut-être du symbole,
19:58mais parfois les symboles,
19:59c'est pas mal aussi,
20:00la reconnaissance de l'État palestinien.
20:02Pour ne pas tout mélanger.
20:03Pourquoi ça prend autant de temps ?
20:05Parce que le blocus humanitaire,
20:07Emmanuel Macron en plus s'est rendu sur place,
20:09au plus près de la bande de Gaza
20:11à la riche en Égypte.
20:13Lui-même a vu l'horreur de ses propres yeux.
20:16Un Gazaoui sur cinq va mourir
20:18dans les prochaines semaines,
20:20c'est-à-dire 500 000 personnes.
20:21C'est ça aujourd'hui, le blocus de Gaza.
20:23118 000 tonnes de nourriture,
20:25d'aides, d'eau qui sont bloquées
20:27à proximité de Gaza.
20:28C'est 2,1 millions de Gazaouis
20:32qui sont aujourd'hui,
20:34alors je ne sais plus l'échelle,
20:35qui sont menacés de famine,
20:37mais certains sont sur le niveau 5.
20:40Et l'ONU parle de famine, effectivement.
20:42Et qui correspond à ce qui se passe aujourd'hui
20:44sur le seul pays qui aujourd'hui a la famine,
20:46c'est le Soudan.
20:47Ça c'est très clairement,
20:48il y a une famine qui accable
20:50la population de Gaza à la Californie,
20:51mais on ne peut pas annoncer,
20:52de but en blanc,
20:52que 500 000 personnes vont mourir
20:54dans l'Égypte.
20:54Dans les prochains mois, si, c'est le cadre.
20:56Si rien ne change, si rien n'est fait.
20:58Bien évidemment, si rien ne change.
20:59Mais alors justement,
20:59ça veut dire que le temps est compté.
21:01Et Netanyahou est dans une fuite en avant.
21:03Évidemment que lui a intérêt
21:05à mener au plus vite ses opérations,
21:08sachant qu'il a annoncé clairement hier
21:10que son intention était de réoccuper
21:11la bande de Gaza
21:12qui avait quitté Israël
21:14dans les années 2000.
21:17Et je pense qu'il n'y a que deux éléments
21:19qui peuvent changer la donne.
21:20Malheureusement, ce n'est pas les Européens.
21:21À l'intérieur, c'est le débat politique israélien
21:23et effectivement la coalition fragile de Netanyahou.
21:25À l'extérieur, c'est Donald Trump
21:26et les Etats-Unis d'Amérique.
21:28Merci à tous les trois.
21:28Merci pour votre décryptage
21:30de cette actualité lourde.
21:31Alex Bouillaguet, éditorialiste politique
21:33à France Info Télé.
21:34Merci à vous,
21:36Louis Ouzalter, journaliste politique au Figaro.
21:37Le Figaro qui fait sa une aujourd'hui
21:40sur l'aide à mourir, effectivement.
21:42Les risques de dérive
21:43qui divisent l'Assemblée.
21:45C'est-à-dire ce matin dans le Figaro.
21:47Merci Renaud.
21:48Merci Salia.
21:48À demain.
21:49À les informer du soir.
21:50C'est à partir de 20h.
21:51Sous-titrage Société Radio-Canada
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