Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • 27/05/2025
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Générique
00:00Les informes et l'émission de décryptage de l'actualité de France Info avec du beau monde.
00:12Ce matin on a Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info Télé.
00:15On vous retrouve aussi pour l'interview politique sous le matin à 7h45.
00:19Bonjour Alix.
00:19Bonjour Salia.
00:20Bonjour Renaud.
00:21Bonjour Alix.
00:22J'allais dire bonjour à Renaud à la fin.
00:23Bonjour à tous.
00:24Jean-Jérôme Bertelus, éditorialiste politique à France Info Télé est là aussi.
00:27Bonjour Jean-Jérôme.
00:28Bonjour Salia.
00:28Et évidemment Renaud Dely.
00:29On ne peut pas faire sans lui.
00:30Bonjour Salia.
00:31Bonjour à tous.
00:33Renaud, les taxis vont rencontrer le Premier ministre, François Bayrou.
00:37Le mouvement des chauffeurs de taxi qui continue, ils sont mobilisés depuis déjà une semaine.
00:41Ils protestent contre une convention qui va modifier leur rémunération pour le transport des malades.
00:46Puis aussi, ils réclament des règles plus strictes pour leurs concurrents, les VTC.
00:53François Bayrou les a déjà rencontrés samedi.
00:55Il y a d'autres rencontres prévues aujourd'hui et dans les jours qui viennent.
00:59Pourquoi donc les chauffeurs de taxi sont-ils en colère ?
01:02Je propose d'écouter ce matin sur France Info ce qu'en disait Rachid Boudjema qui est le président de l'Union Nationale des Taxis.
01:08Un taxi, c'est un taximètre. C'est-à-dire qu'on ne fixe pas le prix du taxi à la louche.
01:15Un tarif unique, c'est l'ouverture à la déréglementation. Demain, n'importe quel transporteur pourra faire ce type de transport.
01:21Après, les évolutions, c'est de faire en sorte que le taxi soit viable.
01:25On est des entreprises, nous avons 30 000 salariés, ça représente plus de 100 000 emplois.
01:29Il ne s'agirait pas de mettre en difficulté tout ce secteur.
01:32Des rencontres voulant continuer à avoir lieu, du dialogue avec le Premier ministre.
01:36François Bayrou l'a indiqué ce matin chez nos confrères de RMC.
01:39Il ne cèdera pas, il ne pliera pas.
01:41La nouvelle convention entrera bien en vigueur, a-t-il répété au 1er octobre.
01:46Il y aura bien une économie d'au moins 300 millions d'euros.
01:49C'est l'effort qui est demandé au taxi par le gouvernement.
01:52Il espère même, d'ailleurs, François Bayrou, peut-être faire davantage d'économies avec l'accord des taxis,
01:58dont il se dit certain de la bonne volonté d'être prêt à faire des économies, d'ailleurs.
02:03Et puis, François Bayrou a rappelé la situation des finances publiques.
02:07La Cour des comptes a pointé, en ce qui concerne les dépenses maladies,
02:11un dérapage de ces dépenses de santé.
02:14Une situation hors de contrôle, dit la Cour des comptes.
02:17Et François Bayrou a répété qu'il entendait demander, ce sera début juillet,
02:21avec un plan d'ensemble, des efforts à tous les Français.
02:25On sait que le gouvernement affiche l'objectif d'une économie globale de 40 milliards d'euros.
02:30Mais il n'a précisé ce matin, le Premier ministre,
02:32aucune piste, ni de mesure, ni de catégorie de Français particulièrement visée.
02:38Tous les Français, dit-il, seront donc mis à contribution, dont les taxis,
02:41avec cette fameuse nouvelle convention.
02:43Alors, est-ce que cette méthode Bayrou, qui consiste à discuter, dialoguer, recevoir,
02:49elle vit simplement à gagner du temps ?
02:51Où est-ce qu'elle peut être, finalement, efficace et convaincre les Français,
02:56et d'abord les taxis, de la nécessité de ces économies ?
02:58Allez, Alice.
02:59Il y a eu quand même un léger flou ce week-end.
03:01C'est-à-dire que là, François Bayrou, il a clarifié sa position.
03:05Mais quand ce week-end, d'une part, il parle de l'émotion,
03:09qu'il comprend l'émotion des taxis,
03:10quand on veut établir un début de bras de fer, c'est quand même mal parti.
03:14Quand, finalement, il parle très vite, alors qu'il y a le ministre des Transports,
03:18qui a le dossier en main, là aussi, ça part quand même moyennement vite.
03:20Quand il dit qu'il veut renégocier tous les paramètres,
03:23on peut se poser des questions.
03:26Alors là, il a clarifié les choses,
03:27et c'est vrai que, quand on voit les chiffres, il a raison.
03:31Enfin, le transport sanitaire subit une hausse de 45%,
03:35quasiment, en un peu plus de 5 ans.
03:37C'est aujourd'hui 7 milliards d'euros que l'assurance maladie dépense dans cette catégorie-là,
03:45dont rien que 3 milliards pour les taxis.
03:47Donc, visiblement, avec ce que dit la Cour des comptes, des dérives et des abus,
03:53donc ça semble légitime de dire qu'il faut un petit peu qu'ils revoient leurs tarifs.
03:57Mais sur la méthode, là, ce que vous expliquez, c'est que,
04:00quand il les reçoit samedi, il est plutôt ouvert à la négociation,
04:03et aujourd'hui, il ferme.
04:05Moi, je suis très surprise, parce que les taxis qui ont dit
04:07qu'ils allaient bloquer Roland-Garros, ils font quoi ce matin ?
04:10C'est-à-dire que, moi, je pense que jusqu'à hier soir,
04:12ou jusqu'à il y a 8h30, ils devaient se dire,
04:14bon, ben, on a du grain à moudre, et le bras de fer est bien engagé.
04:18Là, en revanche, ce matin, ils doivent se dire,
04:20mais en fait, on va peut-être être vraiment les perdants de l'affaire.
04:24Et en même temps, si François Bayrou avait baissé Kazak tout de suite,
04:28comment justifier après auprès des Français de dire,
04:30ben, attendez, on a du mal à trouver 300 millions,
04:32faire 300 millions d'économies sur 3 ans,
04:35mais en revanche, les 40 milliards pour le prochain budget,
04:38ça va être facile.
04:40Sur la réponse, Jean-Jean Bertolus, du Premier ministre.
04:42Non, je souris, parce qu'effectivement,
04:44à la sortie de cette réunion de 3h30,
04:46Amélie de Montchermain, la ministre du Budget,
04:50aurait dit, ben, s'il faut 3h30 pour 300 millions,
04:52qu'est-ce que ça va être pour 40 milliards ?
04:54C'est un trait d'humour qui a été rapporté
04:56par le confrère de Politico ce matin.
04:59Enfin, ce qui est vrai, c'est qu'il y a eu une ambiguïté,
05:02et vous l'avez très bien dit, effectivement,
05:04parce que 3h30 de réunion, on disait qu'il y aurait du grain à moudre pour les taxis.
05:08Donc, dès la fin de la réunion,
05:09quelques heures après, il y a eu quand même un communiqué de Matignon
05:12qui disait que la cible restait 300 millions.
05:15Et c'est vrai que ce matin,
05:16le Premier ministre en a remis une couche en disant,
05:17finalement, c'est la bonne méthode,
05:18et on va peut-être aller au-delà.
05:20Mais qu'est-ce qu'il va faire, le Premier ministre ?
05:22Il va se déporter sur les VTC,
05:24qui sont, on va dire, l'ennemi professionnel des taxis.
05:29Et il va vraiment charger la barque des VTC.
05:32Mais ce qui est intéressant, ne nous y trompons pas,
05:34dès cet après-midi, il va y avoir une question d'actualité,
05:37notamment du groupe Ensemble pour la République,
05:40sur la possible, on va dire,
05:42le degré de résistant de François Bayrou
05:44par rapport à cette première flambée sociale.
05:47Parce que c'est vrai, ça vient d'être rappelé par Alix Bouillaguet,
05:50c'est-à-dire que c'est 300 millions sur 40 milliards,
05:54c'est pas grand-chose.
05:54Et même en matière de social.
05:57En fait, le Premier ministre, il est attendu sur quoi ?
05:59Mais sur les arrêts maladie.
06:00On vient de le dire, 4,7 milliards pour le transport des malades,
06:0516 milliards pour les arrêts maladie.
06:08Donc je peux vous dire que les professionnels de la santé,
06:11y compris au niveau de l'exécutif,
06:13ce qu'ils attendent, c'est effectivement
06:15que le Premier ministre s'en prenne aux arrêts maladie
06:18ou s'en prenne à tous les médecins
06:20qui prescrivent à tour de bras des médicaments
06:22ou relèvent la franchise.
06:24Là, ça va être, on va passer d'une petite colline
06:27à déjà des montagnes plus importantes en matière sociale.
06:31Et puis, ce qui est vrai,
06:33c'est que la méthode définie par François Bayrou,
06:36qui rappelle, c'est-à-dire,
06:37je veux mettre les Français au pied du mur,
06:40qu'ils estiment qu'on ne peut pas faire autrement.
06:42Il a rappelé, effectivement, le rapport de la Cour des comptes
06:46qui dit que c'est une trajectoire hors de contrôle.
06:48Eh bien, on va dire que pour ces premiers pas,
06:52en quelque sorte, enfin, on va dire,
06:53que la révolte des taxis montre bien
06:57que les Français vont avoir du mal à se dire
07:00qu'il n'y a pas d'autre solution,
07:02il va falloir tous se serrer la ceinture.
07:04Parce qu'on se serre la ceinture,
07:06mais c'est plutôt la ceinture du voisin qu'on se serre.
07:08C'est toute la difficulté de la méthode mise en oeuvre par François Bayrou.
07:11Il mise à terme, on voit,
07:12sur une espèce d'esprit de responsabilité collectif.
07:15Il avait commencé avec une conférence de presse il y a quelques semaines.
07:17Il continue ce matin avec son intervention.
07:19Il pense d'une part que le fait simplement de discuter,
07:22de recevoir, d'échanger,
07:24même si on ne recule pas sur les économies à demander,
07:27peut finir par convaincre.
07:29Et donc, il pense ainsi éteindre les corporatismes divers et variés
07:33qui ne cessent de s'accumuler
07:34pour refuser toute forme d'économie.
07:36En l'occurrence, il ne peut pas céder sur cette convention du transport médical,
07:40qui est effectivement un vrai scandale d'un point de vue purement financier.
07:42On a noté, on ne va pas rappeler tous les chiffres,
07:45les dérapages, les abus, etc.
07:48Des taxis, pas tous, mais certains en ont profité,
07:51mais aussi parce qu'on les a laissés faire, bien sûr.
07:53Il y a eu une démission des pouvoirs publics,
07:54et il y a des vraies économies à faire là-dessus,
07:56comme sur d'autres secteurs.
07:58Et toute la difficulté pour François Bayrou,
08:00et c'est là qu'on peut se demander à ce stade si ça fonctionnera ou pas,
08:02c'est qu'il a à peu près la même attitude aussi vis-à-vis des oppositions politiques.
08:07C'est-à-dire qu'il a eu une forme d'appel à une union sacrée,
08:10ou une union nationale pour aller chercher ces 40 milliards.
08:14Or, pour l'instant, ça ne fonctionne pas,
08:15et on peut se demander si ça fonctionnera dans le contexte politique actuel,
08:18le blocage politique qu'on va à l'Assemblée nationale.
08:20LFI, le Rassemblement National défendent,
08:23d'accord et à cri les taxis, par exemple.
08:26Même Olivier Faure, le premier secrétaire sortant du Parti Socialiste,
08:29a demandé un moratoire sur cette convention,
08:32donc dès qu'il s'agit d'envisager une économie minimale
08:37au regard de l'effort nécessaire à l'échelle nationale,
08:40on voit d'une part des corporatismes qui se crispent,
08:43et d'autre part des responsables politiques
08:45qui ne sont pas tous forcément à la hauteur de l'enjeu.
08:48Donc c'est pour ça que la méthode Bayrou,
08:49on peut douter de son efficacité, mais on verra bien.
08:51Parce que les taxis font du bruit.
08:53Les taxis font du bruit, exactement.
08:55C'est comme les cheminots, il y a un pouvoir de nuisance forte,
08:57donc un impact fort, et donc souvent des reculs en politique.
09:00Après, tous les combats ne sont pas inutiles concernant les taxis.
09:05Je pense notamment aux taxis dans la ruralité,
09:08où finalement, cette baisse de ces 1,50€ qui passerait à 1€,
09:11pour certains, aux tarifs kilométriques,
09:13c'est 40% de leur chiffre d'affaires,
09:15et parfois c'est 100% de leur activité.
09:17Et ils font ça parce qu'il y a eu, c'est comme une contrepartie,
09:22avec une réorganisation des hôpitaux.
09:24Des centres de proximité ont fermé,
09:26et en échange de ça, on a organisé le suivi des patients avec ces taxis.
09:31Oui, il y a un vrai besoin.
09:32Il y a un vrai besoin, et aussi on a supprimé les nuitées dans les hôpitaux
09:36pour favoriser l'ambulatoire.
09:38Donc il y a tout un process à revoir,
09:41mais les taxis en ruralité, on peut comprendre leur inquiétude.
09:44Jean-Jérôme ?
09:45Mais un petit mot quand même, plus général, sur la méthode Bayrou.
09:48C'est vrai que, pourquoi pas, passer 3h30 avec les taxis,
09:52et le Premier ministre a indiqué qu'ils étaient très contents,
09:54que ça faisait très longtemps qu'ils n'avaient pas eu un ministre,
09:56voire un Premier ministre.
09:58Et c'est vrai, il faut toujours reconnaître,
10:00enfin, aller dans la certaine reconnaissance d'une profession,
10:04dont beaucoup misent à 90% sur ces transports sanitaires.
10:09Mais on a envie de dire au Premier ministre,
10:11pourquoi n'avez-vous pas autant de temps pour le bloc central,
10:18le socle commun ?
10:19Parce qu'en fait, on commence les discussions budgétaires,
10:23on rentre dans le dur avec une espèce de feu de la plaine,
10:26la sociale des taxis,
10:28avec un socle commun qui est ultra divisé, ultra remonté.
10:33Ça n'a pas de rapport, mais est-ce de bonne politique
10:36que Marc Fénaud, le patron du groupe, tombe à bras accourcis
10:41sur Gabriel Attal et ses propositions sur le voile ?
10:45– C'est sur le régalien qui lui tombe dessus,
10:47c'est pas sur la question du budget.
10:49– Oui, mais en lui disant qu'il trahit,
10:50oui, mais ça laisse des traces.
10:51Cet après-midi, la question sur ce qui se passe avec les taxis,
10:55c'est ensemble pour la République.
10:56Donc ce que je veux dire, c'est que quand on va affronter,
11:00le Premier ministre l'a rappelé ce matin,
11:03il s'est fait un peu prof de géo,
11:05il a dit qu'il y avait à peu près 8000 montagnes
11:10à plus de 8000 mètres,
11:12qu'il n'y avait pas un Himalaya,
11:14mais quand on commence à gravir ça,
11:16il vaut mieux avoir toutes les troubles derrière soi.
11:19– Juste à priori, c'est justement parce qu'il cherche
11:22à s'appuyer sur l'opinion,
11:23c'est-à-dire qu'il, je pense que le Premier ministre,
11:25au vu de la situation du blocage à l'Assemblée nationale,
11:26y compris du Bloc central, si tant est qu'il existe,
11:29là aussi c'est très loin d'être gagné,
11:31au vu de l'impopularité de François Bayrou,
11:33faire comprendre à l'opinion qu'il faut une forme d'union sacrée
11:35pour aller vers cet effort d'économie,
11:38quitte à tordre le bras aux députés,
11:41c'est loin d'être gagné,
11:41mais je pense que son pari c'est ça,
11:43c'est de dire, y compris d'ailleurs à ses vrais faux amis
11:45du Bloc central, regarder l'opinion de l'Ongardement.
11:48– Allez, dans un instant on va évoquer la fin de vie,
11:49un vote solennel cet après-midi à l'Assemblée nationale,
11:52mais d'abord un passage par le fil info à 9h18 de Marineclette.
11:55– Le bilan s'alourdit à Attiche, au sud de l'île.
11:58Tôt ce matin, un père et ses deux enfants sont morts
12:01dans l'incendie de leur maison,
12:02le reste de la famille est hospitalisé,
12:04le maire s'est rendu sur place et évoque une situation dramatique.
12:08Les taxis reçus au ministère des Transports ce matin
12:10pour évoquer les VTC à celui de la Santé ce soir
12:13sur le transport de malades.
12:15Sur France Info, le président de l'Union Nationale des Taxis
12:17affirme qu'il n'y a pas d'action autour des aéroports parisiens.
12:20Aujourd'hui, les chauffeurs sont en ce moment boulevard Raspail.
12:24La fin de vie à l'ordre du jour de l'Assemblée nationale aujourd'hui,
12:27les députés votent deux propositions de loi,
12:30l'une sur les soins palliatifs,
12:31l'autre sur la création d'un droit à l'aide à mourir.
12:34Parmi les critères, une affection grave et incurable
12:36en face avancée ou terminale
12:38et une souffrance physique ou psychologique constante.
12:41Et puis un incident isolé, le chauffeur interpellé,
12:44la piste terroriste écartée à Liverpool en Angleterre
12:48après l'attaque à la voiture Bélier hier soir.
12:5047 personnes ont été renversées et blessées
12:52alors qu'elles se rassemblaient pour fêter le titre de l'équipe de football.
12:58France Info
12:59Les informés, Renaud Deli, Salia Brachia.
13:07Et les informés continuent avec Alix Bouillaguet,
13:09éditorialiste politique à France Info TV,
13:12avec Jean-Jérôme Bertolus,
13:13éditorialiste lui aussi politique à France Info TV.
13:16Je leur dis la même chose.
13:17Et Renaud Deli, c'est cet après-midi
13:18que les députés vont s'exprimer sur la fin de vie,
13:22sur l'aide à mourir.
13:23On l'entendait à l'instant lors du rappel des titres.
13:25Un vote solennel, une étape importante sur les deux textes.
13:27Donc l'un consensuel sur le développement des soins palliatifs,
13:30l'autre plus clivant sur la création de cette aide active à mourir,
13:33à l'issue de débats qui sont apparus assez sereins,
13:38calmes, solennels aussi,
13:41et d'un texte qui a été amendé d'ailleurs,
13:43avec un certain nombre peut-être de restrictions
13:45ou de précautions qui ont été ajoutées.
13:48Alors est-ce qu'au final, à l'issue de cette première discussion,
13:52ce texte est plutôt équilibré ?
13:55Voici ce qu'on disait ce matin sur l'antenne de France Info.
13:57Stéphanie Pierre, responsable du plaidoyer sur la fin de vie
14:00pour un collectif d'usagers des systèmes de santé,
14:03France Asso Santé.
14:04C'est un texte en tout cas qui va répondre
14:07à des demandes existantes de personnes malades,
14:09à des situations qui sont vraiment bien identifiées,
14:11pour lesquelles aujourd'hui nous n'avions pas de réponse à apporter.
14:16Nous, on salue tout de même la reformulation du critère
14:19de pronostic vital engagé à moyen terme en phase avancée,
14:22parce que ça permet de recentrer vraiment sur le cœur de la demande,
14:25qui est la souffrance vécue par la personne malade,
14:28au lieu de se focaliser sur une évaluation du temps qui reste à vivre.
14:32Rappelons que tous les groupes ont laissé la liberté de vote à leurs députés.
14:36La géographie globale, on va dire, c'est que c'est plutôt la gauche et le centre
14:40qui sont favorables à ce texte sur l'aide active à mourir,
14:44alors que la droite et l'extrême droite y sont plutôt défavorables,
14:47mais encore une fois avec des prises de positions individuelles
14:49au sein de chacun de ces groupes qui peuvent être différentes.
14:52Et puis rappelons aussi que ça n'est que la toute première étape,
14:54puisque le texte ira ensuite, s'il est bien adopté tout à l'heure,
14:58au Sénat, mais à la rentrée, en septembre seulement.
15:01Est-ce qu'il est encore possible, d'ailleurs, à l'issue des navettes parlementaires,
15:04que l'aide active à mourir, que cette réforme soit adoptée avant la fin du quinquennat ?
15:09L'aide active à mourir, Alix, fait partie des réformes qui peuvent déchirer un pays,
15:14et là, à l'Assemblée nationale, ça s'est plutôt bien passé.
15:16Oui, le débat était plutôt apaisé,
15:19et je trouve que c'est quand même rassérénant,
15:22et rassurant pour notre démocratie,
15:24de se dire qu'il y a des débats qui peuvent l'être,
15:26parce que c'est vrai qu'en général, ce n'est pas toujours le cas.
15:29Je pense que ça l'a été pour deux raisons.
15:31D'une part, parce que le gouvernement a justement mis en place
15:35un certain nombre d'amendements pour rassurer les plus récalcitrants.
15:39Je pense au fait de rétablir l'auto-administration pour la substance létale,
15:43le fait d'interdire cette aide à mourir pour les mineurs,
15:48le caractère aussi irréversible.
15:50Catherine Vrotrain, qui a porté en parallèle ce texte,
15:53la ministre des Affaires Sociales, n'a cessé de dire que ce texte,
15:56catholique elle-même, n'a cessé de dire que ce texte
15:59n'instaurerait pas un droit absolu à mourir.
16:02Et puis de l'autre, il y a eu aussi les partisans
16:05qui n'ont pas fait de surenchère sur ce sujet,
16:09qui se sont dit qu'il vaut mieux trouver un accord
16:11où chacun puisse s'y retrouver plutôt que d'aller au clash.
16:16Donc c'est pour ça que ce texte devrait trouver une majorité
16:19à l'Assemblée Nationale cet après-midi.
16:22Après, je peux dire, le plus dur commence,
16:24parce que ça va passer au Sénat.
16:26Au Sénat, on sait qu'il y a une majorité de droite.
16:28Renaud l'a dit, qui est pour la plupart hostile à ce texte,
16:34soit un palliatif, mais il a d'a mourir.
16:36Donc là, on peut se poser la question.
16:39Est-ce qu'Emmanuel Macron aura réussi son pari
16:43de faire acter cette loi avant la fin du quinquennat ?
16:46C'est vrai que c'est une question, parce que si ça bute au Sénat,
16:50ça reviendra à l'Assemblée, il y aura une deuxième lecture,
16:52bon, ça peut prendre du temps encore.
16:53C'est ça, le Sénat qui va récupérer le texte,
16:56qui se dit, du moins que les députés disent équilibrés aujourd'hui,
17:00peut être transformé au Sénat après, avec cette majorité de droite ?
17:03Oui, parce qu'effectivement, l'opposition,
17:07elle est circonscrite au Rassemblement National,
17:09au groupe d'Éric Ciotti, et aussi à la droite républicaine,
17:11et que la droite républicaine, la droite,
17:14est majoritaire au Sénat,
17:18qu'il y a des vraies interrogations de certains élus de droite.
17:21Par exemple, Frédéric Valtoux, ancien ministre de la Santé,
17:25au départ opposé, a dit finalement qu'il voterait le texte,
17:29mais on sent des grandes réticences.
17:32Et là, à l'instant, François Bayrou lui-même dit
17:34qu'il a toujours des interrogations sur le texte.
17:36Voilà, donc ça ne va pas aider, parce qu'en fait,
17:39ce qui est vrai, c'est qu'il y a eu des débats apaisés,
17:42et c'est peut-être rassurant dans le cadre de l'Assemblée actuelle,
17:45mais c'est vrai que c'est aussi très différent
17:46des grandes lois, des lois emblématiques de la cinquième sociétale.
17:53Bien sûr, on pense à l'IVG, bien sûr, on pense au mariage pour tous,
17:57qui se sont faits dans des cris et des hurlements.
18:00Là, ça s'est plutôt bien passé.
18:02Chaque article de la loi a été voté avec une majorité,
18:07donc ça répond aussi à la question posée,
18:09est-ce que ce texte va avoir une majorité ?
18:11Sans doute.
18:12Mais ce qui est vrai aussi, c'est que des communistes s'interrogent,
18:16des centristes s'interrogent.
18:18Effectivement, je parlais des parlementaires,
18:20et François Bayrou, on le sait depuis le début,
18:22a toujours été réticent.
18:24Et on sait qu'il a scindé le texte en deux,
18:27notamment, effectivement, sur tout ce qui est soins palliatifs,
18:31pour permettre, en quelque sorte, aux députés réticents de voter les soins palliatifs
18:36et de voter contre l'aide active à mourir.
18:38Et ça a été rappelé aussi par le ministre de la Santé, Yannick Noderre,
18:42qui a rappelé, en quelque sorte, la position de François Bayrou.
18:44Donc, ce qui est vrai, c'est que même à l'Assemblée,
18:48on peut penser qu'il va y avoir une majorité,
18:51mais il y a quand même des fortes interrogations,
18:53y compris, encore une fois, au sein du Bloc central,
18:56et y compris, pourquoi pas, des questions,
18:58moi, je ne suis pas du tout un spécialiste,
19:00mais des questions sur, effectivement, les personnes les plus fragiles,
19:04et on a beaucoup parlé des personnes âgées en EHPAD
19:06durant tout ce texte.
19:08Donc, il va y avoir une interrogation,
19:09et comme ça a été très bien dit par Alain Bouillaguet,
19:12le plus dur reste à venir, c'est le Sénat.
19:14Et là, ça peut être, effectivement,
19:16un texte qui est un peu éparpillé,
19:18qui va s'éparpiller.
19:20Juste un mot pour dire, d'abord, ce débat à l'Assemblée nationale,
19:22il fait honneur à la représentation démocratique
19:24et à la représentation parlementaire.
19:26On les brocarde suffisamment, les instances politiques,
19:27il faut dire qu'ils nous en donnent l'occasion,
19:29en particulier depuis, on va dire, la dissolution
19:31et l'état de l'Assemblée depuis quelques mois,
19:33voire un peu plus, pour là, les féliciter.
19:36C'est-à-dire qu'il y a, pour les raisons qui ont été évoquées,
19:38d'ailleurs par Alain Bouillaguet, c'est-à-dire sagesse des deux côtés,
19:39des partisans comme des opposants au texte.
19:41Il y a eu un débat de haute tenue
19:43qui fait honneur à la démocratie parlementaire.
19:46C'était déjà le cas, rappelons-le, du premier débat
19:47qui avait été interrompu, justement, par la dissolution,
19:50alors que c'était un débat de même nature.
19:52C'est suffisamment rare. Il suffit de regarder hier
19:54ce qui s'est produit sur la proposition de loi agricole,
19:57où là, des deux côtés,
19:58personne ne voulait en débattre, très clairement,
20:00parce qu'il y a eu une obstruction de la part des opposants,
20:03LFI et écologistes en particulier,
20:04avec 3500 membres.
20:05Et de l'autre côté, les partisans du texte sont,
20:07justement, eux aussi, dépêchés de l'enterrer,
20:11ce texte, de le repousser,
20:12pour qu'il aille en commission mixte paritaire.
20:14Donc, une espèce de tour de passe-passe des deux côtés.
20:16Les responsabilités sont largement partagées.
20:19Et d'ailleurs, on peut s'interroger si ce n'est pas mieux
20:20quand les groupes, en fait, laissent
20:22la liberté de conscience, j'allais dire,
20:24en tout cas, la liberté de choix
20:26à leurs membres, plutôt que
20:27d'imposer des consignes partisanes
20:30qui font voter les groupes en meute,
20:32si j'ose employer
20:33ce mot qui a une actualité
20:36littéraire.
20:38Et puis, juste un deuxième point,
20:40l'opinion regarde aussi.
20:42C'est-à-dire qu'il n'y a pas simplement...
20:44C'est aussi assez rare,
20:46et peut-être que le gouvernement actuel,
20:47d'ailleurs, n'y est pas tellement habitué,
20:48un texte qui est soutenu
20:51par une nette majorité de l'opinion.
20:53Alors, un texte, un principe,
20:54ensuite, qui doit être,
20:55et c'est le cas de ce texte,
20:57encadré,
20:58ce qui est le cas encore plus
21:00à l'issue de ce premier débat, d'ailleurs,
21:01et ce qui posera peut-être à l'avenir
21:03un autre problème,
21:04c'est qu'il est peut-être d'ailleurs
21:05trop restreint au regard
21:07de nombreux cas
21:09qui n'entreront pas
21:10dans le cadre de ce texte.
21:11Et c'est vrai qu'ils n'ont jamais répondu
21:13à la question
21:13combien de personnes sont concernées
21:15par ce texte.
21:16Mais ça, on ne peut pas le chiffrer.
21:18Non, mais enfin,
21:18on peut comprendre
21:21que pour des personnes
21:22qui s'interrogent,
21:22qui doutent,
21:23qui se disent
21:23« j'y vais, j'y vais pas »,
21:24si c'est 20 personnes
21:25ou si c'est 2 000
21:26ou 20 000,
21:28ce n'est pas du tout
21:28le même impact.
21:29Mais on sait très bien
21:30ceux qui ne sont pas.
21:30Par exemple,
21:31les malades d'Alzheimer
21:31ne sont pas concernés,
21:32les handicapés ne sont pas concernés.
21:33Contrairement à certains
21:34qui ont remis la question
21:35des handicapés pour polémiquer.
21:36Je sais les catégories
21:36qui sont exclues,
21:38mais en termes de chiffrage,
21:40c'est vrai qu'on ne sait pas
21:41combien de personnes
21:41seront prises
21:46dans cette tête à mourir.
21:48Juste un dernier point,
21:49ce qui est intéressant,
21:49c'est le référendum
21:50souhaité in fine
21:52par Emmanuel Macron.
21:53En cas de blocage ?
21:55En cas de blocage.
21:56Mais est-ce que du coup,
21:57ça a permis,
21:59ça a mis une pression ?
22:00Parce que certains disaient
22:01qu'ils nous mettent la pression
22:02pour qu'on vote le texte
22:03alors que nous,
22:03on ne veut pas.
22:04Visiblement,
22:05ça n'a pas joué.
22:06D'autres, au contraire,
22:06disaient que c'est pour pousser
22:09un accord,
22:09un consensus
22:10qui n'est pas de surenchère.
22:11Visiblement,
22:12c'est quand même un peu
22:12ce qui s'est passé.
22:13Un petit mot quand même.
22:14Effectivement,
22:15c'est un texte hypersensible
22:16et son pilotage
22:17a été intéressant
22:18puisqu'on a une ministre,
22:19Catherine Vautrin,
22:20qui au départ était opposé
22:22à l'aide active à mourir
22:23et qui a fait un pas
22:24et ce qui a permis
22:25de calmer,
22:26on va dire,
22:27certaines oppositions
22:28au sein de la droite
22:29et d'autre part,
22:30Olivier Falorni
22:31qui porte ce texte
22:32et qui porte
22:33une aide active à mourir
22:34depuis des années,
22:35des années et des années
22:36qui a permis
22:37de calmer une partie de la gauche.
22:38Donc,
22:39c'est ces deux personnalités
22:40qui ont porté un texte
22:41qui reste sur la crête.
22:43Merci beaucoup
22:44à tous les trois.
22:44Merci à Alex Bouillag,
22:46éditorialiste politique
22:46à France Info TV.
22:47Je le rappelle,
22:487h45 sur France Info TV
22:50pour l'interview politique.
22:52Merci Jean-Jérôme Bertolus,
22:53éditorialiste politique
22:54à France Info TV aussi.
22:55C'est bien à 27.
22:56Et le 6 juin,
22:57c'est en 16.
22:59Je fais la promesse
23:01aussi de France Info TV.
23:02Merci Renaud,
23:03on se retrouve demain nous.
23:03Merci à vous,
23:03ça va demain.
23:04Les informés du soir,
23:05c'est à partir de 20h.
23:06Sous-titrage Société Radio-Canada