Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Les informés de l'émission de décryptage de l'actualité de France Info, sur France Info Radio et sur France Info Télé,
00:13Canal 27 qui va devenir le canal 16, à partir du 6 juin.
00:17Bonjour Renaud Delis.
00:18Bonjour Sadia.
00:20Et bonjour à nos informés du jour, Valérie Ako, chef H20 du service politique aux Parisiens aujourd'hui en France.
00:25Bonjour Valérie.
00:26Bonjour Sadia.
00:26Et donc à vos côtés, Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique à France Info.
00:30Télé.
00:30Bonjour Sadia.
00:32Renaud Delis, on commence tout de suite par cette actualité compliquée, cette actualité importante, cet assassinat raciste à Puget sur Argent.
00:39Un meurtre raciste effectivement à Puget sur Argent dans le département du Var et le parquet antiterroriste qui s'est saisi de cette enquête.
00:47Un Tunisien a été tué samedi soir par l'un de ses voisins, un Français âgé de 53 ans.
00:53Le procureur Draguignon a indiqué qu'il avait diffusé ce suspect avant et après son passage à l'acte des vidéos sur son compte, des vidéos au contenu raciste et haineux,
01:04qu'il avait même prêté allégeance au drapeau français, raison pour laquelle le parquet antiterroriste s'est saisi de l'enquête afin de déterminer ses motivations, mais aussi ses éventuelles complicités.
01:15Les investigations sont menées d'ailleurs pour tentatives d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste commise en raison de la race, de l'ethnie, la nation ou la religion.
01:25Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur, a lui aussi évoqué une dimension terroriste puisque le mis en cause voulait tuer des étrangers.
01:31Il ajoutait que le racisme en France et ailleurs est un poison, un poison qui tue.
01:34Ce matin, France Info recevait l'avocat de la famille de la victime, maître Mourad Batik, qui donc se penche sur le profil du meurtrier présumé.
01:48Ça n'est pas un fait divers. D'ailleurs, le parquet national antiterroriste s'est saisi de ce dossier et c'est heureux.
01:53Ça veut dire qu'on est face à une idéologie, on est face à une préméditation.
01:57Il va falloir que l'on voit et que l'on trouve les raisons pour lesquelles cet individu est passé à l'acte.
02:03Quelles ont été ses lectures ? Quelles ont été ses influences ?
02:06Comment est-ce que des individus arrivent à l'acte irréparable, arrivent au crime le plus odieux qui est de retirer la vie au nom du drapeau français ?
02:16Enfin, on est en pleine contradiction.
02:19Ce n'est pas un fait divers mais un acte terroriste qui explique que le parquet national antiterroriste s'en soit saisi.
02:24Alors, quel est aujourd'hui le niveau de la menace de ce qu'on appelle ordinairement justement la menace terroriste issue de l'ultra-droite,
02:32comme il semblerait en tout cas l'ultra-droite raciste, comme il semblerait que ce soit le profil du suspect,
02:37en attendant évidemment les développements de l'enquête.
02:39Et puis d'autre part, Maître Batik ce matin sur Internet de France Info mettait en cause le climat politique, le débat politique justement,
02:47qui selon lui nourrit, alimente ce racisme et qui aurait pu, c'est l'expression qu'il a utilisé ce matin, contribuer à armer le bras du meurtrier.
02:55Bref, on le voit, ce meurtre et le fait que le parquet national antiterroriste s'en saisit soulève bien des questions au regard du climat politique en France.
03:03Valéry Ako d'abord sur le profil de ce meurtrier présumé, qui dit qu'il a prêté allégeance au drapeau français,
03:12et c'est là que l'avocat de la famille de la victime dit que c'est totalement inversé.
03:17On nage complètement en plein délire.
03:20Puis on voit effectivement aussi sur le mode opératoire de ce monsieur, ce qui est intéressant c'est qu'il reprend quasi tous les codes de Daesh,
03:26c'est la vidéo avant, la vidéo après, prêté allégeance sur le drapeau français, on voit bien à quoi ça fait référence.
03:32Oui, là c'est quand même très très particulier, je crois que c'est à ma connaissance inédit,
03:36je crois que c'est aussi la première fois qu'on ouvre une enquête antiterroriste pour des faits d'extrême droite,
03:41enfin en tout cas dans une histoire récente.
03:44Donc clairement avec ce monsieur il y a un mode opératoire, c'est clairement dit affiché.
03:50La question ensuite c'est de voir si c'est un acte isolé, si ce monsieur est effectivement tout seul à faire ça,
03:57mais c'est pour ça qu'ils ont voulu avoir une enquête au niveau du parquet antiterroriste,
04:01c'est pour essayer d'établir des complicités.
04:05Ça reste un phénomène qui n'est pas si important que ça encore à l'heure actuelle en France.
04:10Si je ne m'abuse, je voyais un petit peu, il y a eu 12 attentats apparemment terroristes d'extrême droite
04:14qui auraient été déjoués depuis 2017,
04:17mais c'est quand même une problématique à laquelle on ne peut pas ne pas répondre très très rapidement.
04:23parce que notamment tous les gens qui sont dans cette optique-là,
04:27qui sont dans cette mouvance, enfin pas tous, mais l'écrasante majorité,
04:31ont la volonté de faire des attentats, ce qu'ils appellent accélérationnistes.
04:36Je suis désolé, c'est un petit peu compliqué à dire.
04:38C'est l'idée d'attaquer des communautés pour que les communautés montent les unes contre les autres
04:42et que tout ça se délite.
04:44Donc c'est très très préoccupant.
04:45C'est la compagne du meurtrier présumé qui a alerté,
04:48qui disait que son mari en avait marre d'avoir des voisins étrangers dans son quartier.
04:55Ça commence comme ça ?
04:56Oui, ça commence comme ça.
04:58Effectivement, ce qui est intéressant avec la saisine du parquet national antiterroriste
05:05et du coup l'enquête qui va être menée par la DGSI,
05:10le service antiterroriste de la police judiciaire,
05:13je souligne tous ces termes parce que tout d'un coup,
05:18on passe, on va dire, d'un fait divers à caractère raciste
05:22à vraiment un fait de société.
05:24Et comme ça vient d'être dit,
05:27on met en perspective aussi ce crime odieux,
05:34on passe d'un dupont-la-joie à
05:36est-ce qu'il y a une menace effectivement en France
05:40qui est due, on va dire, à des prises de position politique ?
05:44Ça change complètement le phénomène.
05:46Juste sur ce que dit effectivement l'avocat de la famille de la victime,
05:49il dit que ce meurtre est la conséquence directe d'une atmosphère alimentée
05:53par la stigmatisation, les amalgames et la banalisation de la violence raciste dans notre pays.
05:58Il fait référence aussi à Aboubacar Sissé il y a quelques semaines.
06:01Oui, parce que c'est l'avocat aussi de la famille d'Aboubacar Sissé.
06:06Et ce qui est vrai, c'est que la famille d'Aboubacar Sissé,
06:10donc ça a été ce meurtre qui a été commis...
06:15Dans une mosquée, c'est un fidèle musulman qui pleut.
06:17Depuis un mois, oui, le meurtrier avait filmé en plus sa victime lardée de 57 coups de couteau
06:25et s'en était pris à la religion de sa victime.
06:29Il avait insulté la religion sur la vidéo,
06:32mais la procureure générale de Nîmes avait expliqué que c'était une fascination morbide.
06:37La famille s'était portée partie civile en souhaitant effectivement
06:40que le parquet antiterroriste soit saisi.
06:42Pourquoi ? Parce qu'encore une fois, ça donne une toute autre dimension.
06:45On parle d'un fait divers qui a peut-être été minoré à l'époque par l'exécutif
06:50et en particulier par Bruno Retailleau, on le sait, il y a eu le silence,
06:54il s'est rendu plus tard sur place, etc.
06:57à vraiment un phénomène national.
07:01Donc c'est ça aussi, le symbole politique fort de cette saisine du parquet national antiterrorisme.
07:07Il y a deux choses, il y a deux dimensions différentes,
07:10mais qui ne sont pas sans lien les unes avec les autres, l'une avec l'autre.
07:13Il y a d'une part le danger terroriste, la menace terroriste dite d'ultra-droite,
07:18qui est réelle, qui existe, qui n'est pas au niveau de la menace islamiste
07:23que subit la France et bien d'autres pays depuis des années,
07:26mais qui est réelle pour autant, qui est moins active, moins visible,
07:30mais que la DGSI et les services surveillent de près.
07:33Valérie Ako le rappelait, une douzaine de tentatives d'attentats déjouées depuis 2017.
07:41On sait aussi d'ailleurs qu'il y a à peu près un peu plus de 3000 personnes
07:46qui sont cataloguées comme appartenant à une mouvance dite identitaire
07:49qui alimente ces réseaux-là, parmi lesquels il y a 1300 individus
07:52qui sont fichés S, donc qui sont particulièrement surveillés.
07:57Ce qui explique d'ailleurs un certain nombre de décisions politiques ces dernières années,
08:00notamment de Gérald Darmanin lorsqu'il a été misé à l'intérieur,
08:02qui a dissous pas mal de groupuscules d'ultra-droite
08:05qui ne sont pas directement liées à cette menace terroriste,
08:09mais parfois on retrouve des individus qui sont passés par ces groupuscules
08:12et qui ensuite, plusieurs années, enfin quelques temps plus tard,
08:15quelques mois ou quelques années plus tard, basculent dans une violence
08:17qui peut être une violence raciste à caractère terroriste.
08:19Donc ça explique ces décisions-là.
08:21Donc cette menace, elle est réelle et donc il faut la surveiller.
08:24Et puis il y a la question du débat politique que pointait aussi Maître Batik
08:27sur l'antenne de France Info ce matin.
08:30Et ce qui est vrai, c'est que tous les discours identitaires,
08:34toutes les obsessions identitaires, toutes les haines identitaires,
08:36la haine raciste qui peut viser les musulmans, la haine antisémite,
08:41tous ces éléments-là participent de ce climat
08:44et participent, contribuent justement à armer,
08:48pour reprendre le mot de l'avocat Maître Batik ce matin
08:51sur l'antenne de France Info,
08:52ces crimes, qu'ils soient racistes en l'occurrence
08:55ou les crimes antisémites qu'on a pu connaître aussi
08:59ces derniers mois ou ces dernières années.
09:00Donc c'est vrai qu'aujourd'hui, on a un débat politique
09:02qui est pollué et même bien pire que ça,
09:04qui est rongé par des haines identitaires
09:06qui s'additionnent les unes aux autres
09:09et qui en fait s'alimentent d'ailleurs les unes aux autres.
09:11– C'est ça parce que lui particulièrement,
09:12l'avocat en question, vise clairement Bruno Rotaillot
09:15et l'extrême droite, le Rassemblement National.
09:17– Moi je ne sais pas s'il faut viser directement Bruno Rotaillot,
09:22en tout cas ce qui est clair,
09:23c'est que la personnalité de ce meurtrier,
09:28effectivement il est aviné au moment de passer à l'acte.
09:32Nos confrères du quotidien Le Monde
09:34ont restitué des messages qu'il avait publiés sur Facebook,
09:37des messages de haine,
09:39mais aussi des messages truffés de faute d'orthographe,
09:42il s'en prend à la gendarmerie,
09:44il s'en prend un peu à tout le monde.
09:45Donc on a envie de dire, on a envie peut-être malheureusement
09:49de voir que c'est un pauvre type
09:52qui transforme sa querelle de voisinage en haine
09:57et en acte, on va dire, oui, qui est un acte terroriste.
10:03Et donc oui, il faut un climat pour ça,
10:06il faut quand même, on va dire, un espèce de...
10:09Il faut permettre...
10:11– C'est quoi, c'est incitateur ?
10:12– Oui, ça permet à des individus en quelque sorte
10:15de passer à l'acte et de donner à leur fait
10:19à la fois dramatique, triste et complètement imbécile
10:23un caractère qui les dépasse un peu.
10:25Oui, il y a un climat en France, clairement.
10:27– Et il y a quand même un climat depuis pas mal d'années.
10:29Et rappelez-vous, la dernière présidentielle,
10:31on avait un candidat, Éric Zemmour,
10:33qui nous a mis quand même dans le débat public
10:35une idée qui est quand même une aberration,
10:38à savoir le grand remplacement.
10:39On a quand même parlé de ça
10:40pendant toute la campagne présidentielle de 2022.
10:44Il y a, pour info, quand même, le grand remplacement.
10:46En 2017, quand on parlait de ça à Marine Le Pen,
10:49le premier cadre du...
10:50– Elle-même n'en parlait pas.
10:50– Elle n'en parlait pas.
10:51– Puis le premier cadre du Front National
10:52qui mettait ça dans le débat,
10:53il était rangé rapidement
10:55parce que ce n'était pas possible.
10:57C'était vraiment aller trop loin.
10:59Et aujourd'hui...
11:00– Jordan Bardella en parle déjà.
11:01– Bah voilà, tout le monde va bien avec ça.
11:03– Il reste à savoir s'il était allé trop loin
11:04pour des raisons d'opportunisme.
11:05– Bien sûr, évidemment.
11:06– Si c'était sur le fond.
11:07– Non, non, non, c'était clairement...
11:09On était en pleine opération.
11:11– Ce qui est clair, c'est que tous ces discours-là,
11:12encore une fois,
11:13toutes ces obsessions identitaires,
11:14et notamment ce fantasme d'une pseudo-disparition
11:17en quelque sorte de la race, entre guillemets, blanche,
11:20cette rhétorique-là qu'on entend dans cette ultra-droite,
11:22ça alimente cette haine-là,
11:24encore une fois,
11:24comme toutes les haines identitaires,
11:26pardon, ça s'alimente les unes les autres.
11:28Ce qui explique les crimes racistes,
11:29les crimes antisémites et bien d'autres.
11:32Et c'est là qu'on s'aperçoit
11:33qu'on manque beaucoup d'universalisme
11:36dans le débat politique aujourd'hui.
11:38Voilà, que l'universalisme apaise
11:39et que l'essentialisation, malheureusement,
11:41peut aussi contribuer à alimenter ce climat.
11:44Pas forcément directement,
11:46mais il y a un racisme d'atmosphère,
11:48si j'ose dire,
11:49qui évidemment peut participer
11:51d'un certain nombre de passages à l'acte.
11:529h17 sur France Info,
11:53les informés continuent après le fil info de Maureen Suignard.
11:57Est-ce une nouvelle ingérence étrangère ?
11:59La piste est étudiée par les enquêteurs.
12:01Trois ressortissants serbes sont entendus
12:03après avoir été arrêtés dans les Alpes-Maritimes.
12:06Ils sont soupçonnés d'avoir jeté de la peinture
12:08sur le mémorial de la Shoah à Paris,
12:10sur des synagogues et un restaurant ce week-end.
12:12La guerre commerciale lancée par le président américain
12:15aura des conséquences.
12:16L'OCDE, l'Organisation Européenne de Coopération Économique,
12:20abaisse sa prévision de croissance pour la France.
12:23Elle devrait ralentir de manière significative.
12:25Cette année, estime l'organisme qui appelle notre pays
12:27à assainir ses comptes publics.
12:29Une heure à peine de discussion en Turquie hier
12:32et pas de cesser le feu entre Russes et Ukrainiens.
12:34Moscou et Kiev s'accordent seulement
12:36sur un nouvel échange de prisonniers
12:37et le rapatriement des corps de 12 000 soldats décédés.
12:41La grève de demain et jeudi
12:43n'aura pas beaucoup d'impact sur le trafic ferroviaire.
12:46Les TGV, les intercités, les TER et les transiliens
12:49vont circuler normalement selon la direction de la SNCF.
12:53De légères perturbations sont tout de même possibles.
12:58France Info
12:59Les informés, Renaud Delis, Salia Brachia.
13:07Les informés continuent avec Valérie Hacot,
13:09chef adjoint du service politique aux Parisiens aujourd'hui en France
13:12avec Jean-Jérôme Bertolus, éditorialiste politique à France Info Télé.
13:15Renaud, maintenant on va parler de la proportionnelle.
13:18François Bayrou, l'armée sur la table.
13:19François Bayrou défend la proportionnelle de très longue date
13:21depuis des années et même des décennies.
13:24Il envisage peut-être un projet de loi à l'automne
13:27pour justement réformer le mode de scrutin,
13:30pour aller vers cette proportionnelle
13:31qu'il considère comme étant plus juste
13:33en termes de représentation et de respect du pluralisme politique.
13:37Sauf qu'un certain nombre de formations politiques s'y opposent,
13:40notamment certaines qui sont représentées au sein de son gouvernement.
13:43Le Premier ministre a ouvert, il y a maintenant un mois,
13:45un cycle de consultations.
13:46Dans ce cadre-là, il recevait hier à Matignon,
13:49non pas son ministre de l'Intérieur,
13:51mais le nouveau président de LR.
13:53C'est le même, c'est Bruno Retailleau.
13:55Et Bruno Retailleau, il ne veut pas du tout de la proportionnelle.
13:57Il l'a dit en sortant de Matignon hier.
14:00Nous sommes opposés au mode de scrutin proportionnel.
14:04C'est chez nous une position qui n'a pas varié.
14:07C'est une position qui est une position de fond.
14:10Nous pensons que le scrutin proportionnel
14:12aboutirait à une assemblée ingouvernable.
14:15Ce mode de scrutin pourrait déséquilibrer
14:17les institutions de la Ve République,
14:19qui a besoin d'une majorité pour bien fonctionner.
14:22Et à titre d'ailleurs du ministre de l'Intérieur,
14:24j'ai confirmé au Premier ministre
14:26que jamais je ne porterai ce type de réforme.
14:30La proportionnelle aboutirait à une assemblée ingouvernable,
14:34dit Bruno Retailleau.
14:34Elle n'est pas franchement gouvernable aujourd'hui,
14:36l'assemblée, alors qu'elle a été élue
14:37avec le mode de scrutin majoritaire.
14:38Mais bon, c'est une autre question.
14:40Est-ce qu'il laisse poindre la menace de sa démission
14:44lorsqu'il dit, et il a dit d'ailleurs
14:45que toutes les options sont ouvertes,
14:46qu'il ne porterait pas, en tout cas,
14:48il ne portera pas un projet de loi
14:50alors que normalement c'est le ministre de l'Intérieur
14:52qui est en charge des élections.
14:53il ne portera pas un projet de loi
14:55sur la réforme de la proportionnelle.
14:56Alors est-ce qu'effectivement,
14:57cette réforme peut potentiellement faire
15:00imploser le bloc central,
15:02déclencher une crise gouvernementale
15:04et la démission de Bruno Retailleau ?
15:06Ou est-ce que tout ça, c'est un peu bidon ?
15:09Je ne suis pas très inquiète,
15:11je pense qu'on ne va pas avoir un remaniement tout de suite.
15:13Je pense que Bruno Retailleau
15:15va rester au gouvernement,
15:16n'arrêtez pas de dormir pour ça.
15:19Il faut quand même garder en tête
15:20parce qu'il est un peu récidiviste en la matière
15:22à Bruno Retailleau.
15:25Parce que, je ne sais pas si vous vous rappelez,
15:26mais déjà en mars dernier,
15:28j'ai le souvenir d'un excellent journal
15:30qui s'appelle Le Parisien
15:31qui avait fait sa une, effectivement,
15:32avec une interview de Bruno Retailleau
15:34où il mena ça de démissionner.
15:35Alors cette fois-ci,
15:36c'était pour le dossier algérien.
15:37C'est-à-dire, si jamais on ne suit pas ma ligne,
15:40je démissionne.
15:41C'est-à-dire que quelques semaines plus tard,
15:43on n'a pas suivi sa ligne
15:44et Bruno Retailleau est resté.
15:46Donc à ce stade,
15:47moi je ne suis pas très inquiète
15:48sur sa démission immédiate.
15:51Ce n'est pas une grosse pression,
15:52sa menace de démission, en fait,
15:53Jean-Jérôme Bertolus ?
15:55Il y tient en plus, François Bayrou,
15:56à la proportionnelle.
15:58Ça fait des années qu'il en parle.
15:59Oui, il y tient.
16:01Ça fait partie de ses marqueurs,
16:03de son ADN, la proportionnelle.
16:05Alors, en même temps,
16:07Bruno Retailleau,
16:08il peut aussi donner un peu de temps au temps
16:09parce qu'on va voir
16:10à quel point le Premier ministre
16:13est pressé de changer
16:14les règles électorales
16:16avec la fameuse loi
16:17ou le fameux projet de loi PLM
16:21Paris-Lyon-Marseille.
16:23On va voir si le Premier ministre
16:25impose une commission mixte paritaire
16:26parce que le texte
16:27s'est fait complètement détruire au Sénat.
16:29On va voir si effectivement
16:30il prend le risque de...
16:33Pourquoi je dis ça ?
16:34Parce qu'il risque de se passer
16:35exactement la même chose
16:36avec effectivement un projet de loi
16:38sur la proportionnelle à l'automne.
16:41Donc, on va voir
16:43si la volonté du Premier ministre
16:44qui a quand même
16:45d'autres chats à fouetter...
16:46C'est ça quand même
16:47si les Français écoutent, regardent,
16:50ils doivent se dire
16:50bon, il fait des consultations
16:51pour la proportionnelle,
16:52est-ce que c'est l'urgence ?
16:53C'est pour ça, juste d'un mot,
16:54c'est pour ça qu'effectivement
16:56on peut penser,
16:57pour reprendre le mot
16:58de Renaud Delic,
16:59c'est du bluff.
17:00Pourquoi ?
17:01Parce qu'effectivement,
17:02s'il doit mettre
17:03sa participation au gouvernement
17:06en jeu,
17:07et peut-être qu'à un moment
17:08ça va se décider,
17:10ce sera,
17:10et vous l'avez dit en fait,
17:12en sous-titre,
17:12ce sera sur quelque chose
17:13que vont comprendre
17:14les Français.
17:15La proportionnelle,
17:16franchement,
17:17quand on doit payer ses impôts
17:18ou rechercher du boulot,
17:20bon,
17:20c'est pas un sujet
17:21de préoccupation immédiat.
17:23Je rejoins tout à fait
17:24Jean-Bertouus là-dessus,
17:25si Bruno Rotaio démissionne,
17:26il démissionnera sûrement
17:28un jour à l'approche
17:29de la présidentielle
17:30s'il veut alimenter
17:30son ambition élisienne,
17:33mais c'est beaucoup trop tôt,
17:34il ne le fera pas normalement
17:35sur la proportionnelle.
17:36Il y a un ministre
17:36qui l'a fait sur la proportionnelle,
17:37c'était il y a 40 ans,
17:38c'est Michel Rocard,
17:39qui avait démissionné
17:40une nuit d'ailleurs,
17:41lorsqu'il était ministre
17:42de l'agriculture à l'époque,
17:43lorsque François Mitterrand
17:44avait décidé du passage
17:45à la proportionnelle,
17:45qui était dans son programme
17:46en 80,
17:47mais on sait aussi
17:47qu'il y avait comme objectif
17:52du Front National,
17:53Michel Rocard avait démissionné
17:55au milieu de la nuit,
17:56fou dans l'âge,
17:56mais ça n'avait pas
17:58beaucoup servi à l'époque.
17:59Trois ans plus tard,
18:00il avait été Premier ministre,
18:01certes,
18:01mais ça n'avait pas
18:01beaucoup servi à l'époque,
18:02ça avait été d'ailleurs
18:03assez peu compris.
18:04En tout cas,
18:05si ce n'est qu'il y avait,
18:06effectivement,
18:06vous avez raison,
18:07politiquement,
18:07il y avait l'enjeu
18:08du Front National.
18:09Là, ça serait absolument
18:10incompréhensible,
18:11de surcroît,
18:11Bruno Rotaio,
18:12il a besoin de résultats
18:12avant de quitter le gouvernement
18:13et de rêver à d'autres ambitions.
18:15On a vu encore ce week-end
18:16avec les violences
18:17auxquelles on a assisté,
18:19que pour l'instant,
18:20il a encore une lourde tâche
18:22à accomplir.
18:23Les missionnés,
18:23évidemment,
18:23ça serait donner raison
18:24au Front National
18:25qui répète que ce ministre
18:26parle beaucoup,
18:27mais n'agit pas.
18:29Reste un problème,
18:30c'est qu'on voit mal
18:30comment François Bayrou,
18:32il peut trouver un moyen
18:33de faire porter le texte,
18:34y compris par un autre ministre,
18:35peut-être le ministre
18:36des Relations
18:36avec le Parlement,
18:37Patrick Mignola,
18:37qui est centriste,
18:40qui est membre du Modem,
18:43mais à l'arrivée,
18:44on voit mal aujourd'hui
18:45dans le contexte politique actuel,
18:46comment est-ce que
18:46la proportionnelle
18:47pourrait être adoptée ?
18:48Parce qu'il y a aussi
18:48d'énormes réticences
18:49chez les macronistes,
18:50on l'a entendu d'ailleurs
18:51aussi par la Vodan
18:52au Verger tout à l'heure,
18:53Horizon est franchement contre.
18:55Le paradoxe,
18:56c'est que le Rassemblement National
18:57et une très large partie
18:58de la gauche
18:58sont favorables
19:00à la proportionnelle,
19:00c'est-à-dire les opposants
19:01à François Bayrou,
19:02plus le Modem,
19:03évidemment.
19:04Donc on voit mal
19:05une telle réforme
19:06passer avant
19:06l'élection présidentielle.
19:08Et puis surtout,
19:08il l'avait promis
19:09à Marine Le Pen ?
19:10Oui, François Bayrou ?
19:11Il l'avait il y a 40 ans.
19:13C'est pas une...
19:15Non mais ça faisait partie
19:16des négoux entre eux.
19:17Mais on ne peut pas accuser...
19:18Non, sur ce sujet,
19:19on ne peut pas accuser,
19:19me semble-t-il,
19:20François Bayrou d'opportunisme.
19:21Oui, là, pour l'heure,
19:21c'est pas là-dessus.
19:23C'est juste d'être fidèle
19:23à sa parole,
19:24c'est ça que je veux dire.
19:25Oui, mais enfin,
19:25sauf qu'il faut quand même
19:26qu'il la fasse passer,
19:27donc la voie de passage.
19:28En plus, on sera en...
19:29L'idée, c'est la rentrée
19:30où on risque d'avoir
19:31une actualité quand même
19:32sacrément chargée,
19:33la préparation du budget,
19:41Juste à côté de lui,
19:43il y a Laurent Wauquiez,
19:44il vient de se déchiqueter
19:45pour la...
19:46Pardon, j'exagère un petit peu,
19:47mais ils ont eu une campagne
19:48un petit peu secouée
19:50pour la présidence des LR.
19:52Et donc, forcément,
19:53Bruno Retailleau,
19:54aussi, par rapport
19:55à Laurent Wauquiez,
19:55il est quand même bien obligé
19:57de montrer, attention,
19:58retenez-moi,
19:58je fais un malheur.
19:59Il buvait du petit,
20:00les invoquais d'erreur.
20:00On voit sur les images,
20:01il en a rajouté en disant
20:02que l'entretien,
20:03je ne sais plus,
20:04avait été suraliste
20:04avec François Bayrou,
20:06que tout ça,
20:06c'était des magouilles
20:07électorales insupportables.
20:09On voit bien, évidemment,
20:10lui, c'est un peu
20:10le pouceau crime,
20:11si je veux dire.
20:11Voilà, il inciterait volontiers
20:12Bruno Retailleau
20:13claquer la porte du gouvernement.
20:14Exactement.
20:15Il y avait un petit côté
20:16au théâtre ce soir,
20:17pour ceux qui ont connu
20:19cette émission.
20:20C'est-à-dire que, oui,
20:21on avait plusieurs casquettes,
20:23oui, on disait des mots,
20:24mais qui n'étaient pas forcément
20:25à destination du public,
20:26mais à mon voisin de gauche
20:28qui me surplombait un peu,
20:29qui poursuit effectivement
20:31la campagne
20:32qu'il y a eu sur le parti.
20:34Enfin, tout ça,
20:35c'est, comme dirait l'autre,
20:37comme dirait le regretté Raymond Barr,
20:39c'est un peu microcosmique.
20:41Juste sur le fond,
20:41la proportionnelle,
20:42est-ce que ça améliorerait
20:43la situation
20:43à l'Assemblée nationale ou pas ?
20:45À mon avis,
20:46il n'y a pas de scrutin miracle.
20:48Ce qu'il faut,
20:49c'est des dirigeants
20:50capables de,
20:53comment dire,
20:53d'envisager une coalition.
20:56J'entends par là
20:57que ce qui a été très frappant
20:58ces dernières années,
21:00c'est Emmanuel Macron
21:01au lendemain de 2022
21:02qui dit à Elisabeth Borne
21:03« Je m'en vais trois jours,
21:05faites-moi une coalition
21:06quand je reviendrai ».
21:07C'est, on est aux antipodes
21:09d'un mode de gouvernance
21:11qui permet effectivement
21:14de débattre
21:15avec bon sens
21:17d'un programme.
21:19Voilà,
21:20c'est pas du tout
21:21le mode de fonctionnement
21:22aujourd'hui à la française.
21:23C'est très, très déloigné.
21:24C'est plus ces mentalités
21:24qu'il faut changer d'abord.
21:26Merci beaucoup.
21:26Merci à tous les trois.
21:28Valérie Réaco,
21:28chef adjoint du service politique
21:30aux Parisiens.
21:30Aujourd'hui en France,
21:31votre journal qui revient
21:33sur les deux nuits de saccage à Paris.
21:34Justement,
21:35on parlait de Bruno Rotaillot
21:36pendant les célébrations
21:37de la victoire du PSG.
21:38« Quelle honte ! »
21:39titre le Parisien
21:40aujourd'hui en France.
21:41Article à lire ce matin.
21:43m'a fait rire
21:44avec les deux
21:45qui se déchiquent là.
21:47Jean-Jérôme Bertelus,
21:48merci beaucoup
21:48éditorialiste politique
21:49à France Info Télé.
21:50Revenez quand vous voulez.
21:51Merci à vous Renaud.
21:52Merci Cédia.
21:53Les informés du soir,
21:53c'est à partir de 20h.