Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
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00:00Générique
00:00Les informés en direct jusqu'à 9h30 sur France Info Radio et sur France Info Télé,
00:13le canal 27 de la TNT qui va bientôt passer au canal 16.
00:16Il faut bien le noter, à partir du 6 juin.
00:18Bonjour Renaud Delis.
00:19Bonjour Salia.
00:20Et bonjour à nos informés du jour.
00:22On a Frédéric Saïs qui est avec nous, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:27Valérie Ako est là aussi, chef adjoint du service politique aux Parisiens aujourd'hui en France.
00:31Bonjour Valérie.
00:32Et à côté de vous, Étienne Girard.
00:34Étienne Girard est là, directeur adjoint de la rédaction de L'Express.
00:38Renaud Delis, on parle international tout de suite parce que c'est le sommet à Istanbul pour la paix en Ukraine qui a lieu aujourd'hui.
00:44Toute première discussion directe, en tout cas depuis 3 ans, entre Russes et Ukrainiens à Istanbul
00:50avec, d'un côté, le président Zelensky et une délégation ukrainienne.
00:56Et le président Zelensky qui a indiqué qu'il devrait s'y rendre.
01:00Sauf que, finalement, le président Poutine, lui, n'ira pas.
01:03Du côté, en tout cas, de l'Ukraine, il y a la volonté de la part de Volodymyr Zelensky
01:07d'afficher son souhait d'enclencher un véritable processus de paix.
01:12C'était hier.
01:14Écoutons ses déclarations.
01:14Les réponses à toutes les questions concernant cette guerre,
01:20pourquoi elle a commencé, pourquoi elle continue,
01:23toutes ces réponses se trouvent à Moscou.
01:24La fin de la guerre dépend du monde entier.
01:27L'Ukraine est prête à toute forme de négociation.
01:30Et nous n'avons pas peur des rencontres.
01:32Pour Turquie, gloire à l'Ukraine.
01:37Sauf que, donc, l'émir Poutine ne se rendra pas aujourd'hui à Istanbul.
01:40La délégation russe est composée d'un de ses conseillers,
01:42de deux vice-ministres, des Affaires étrangères et de la Défense.
01:45Alors, quel sens donnait, finalement, à cette décision de Vladimir Poutine ?
01:49Est-ce qu'il s'est, en quelque sorte, un petit peu pris à son propre piège ?
01:52Rappelons qu'il avait exigé, lui, des discussions sans cesser le feu préalable,
01:56pensant peut-être que Volodymyr Zelensky n'accepterait pas.
01:59À l'instigation, à l'invitation, et même plus que ça, à l'incitation,
02:02Donald Trump, Volodymyr Zelensky a accepté.
02:05Mais résultat, ni Vladimir Poutine, ni, d'ailleurs, Donald Trump
02:08ne se rendront aujourd'hui à Istanbul.
02:10Donc, à quoi peut servir ce rendez-vous ?
02:12Frédéric, effectivement, à quoi ça peut servir
02:14quand, effectivement, il n'y a pas Donald Trump et il n'y a pas de Vladimir Poutine ?
02:16Oui, c'est vrai. Alors, symboliquement, comme le disait Renaud,
02:19ce sont les premières négociations, en tout cas, discussions directes depuis trois ans.
02:23Donc, ça, c'est quand même un fait, une évolution.
02:26Mais c'est vrai que ce rendez-vous se dégonfle totalement
02:28avec cette délégation de deuxième ordre, j'allais dire,
02:30de troisième ordre qui est envoyée par Vladimir Poutine.
02:33Il n'envoie... Alors, il ne vient pas lui-même,
02:35ça, c'était déjà une première question,
02:36mais il n'envoie pas Sergei Lavrov, son tout puissant ministre des Affaires étrangères,
02:40qui, lui, aura eu un vrai poids, l'affectivement des vice-ministres,
02:43un conseiller, un chef du renseignement.
02:45Ça envoie vraiment le message
02:47qu'il n'accorde pas une grande importance à ce rendez-vous.
02:50Mais alors, comment il justifie cette absence ?
02:51Parce qu'il l'a dit, Renaud, c'est lui, à la base, qui propose cette rencontre.
02:54Exactement. En fait, les Russes vont se borner à dire
02:57qu'eux, ils veulent des négociations inconditionnelles.
03:01C'est leur grand mot, inconditionnelles.
03:02On entend ça, on se dit, ah, bah, alors, ça veut dire qu'ils sont très ouverts d'esprit.
03:05En fait, inconditionnelles, pas du tout.
03:06Inconditionnelles, ça veut dire, on ne veut pas faire de cessez-le-feu avant les discussions.
03:10Et ça, c'est une manière de dire à Volodymyr Zelensky,
03:12ce n'est pas à vous d'exiger un cessez-le-feu,
03:14c'est aussi une manière de renvoyer les Européens dans leur but, entre guillemets.
03:18Vous n'avez pas à exiger de cessez-le-feu.
03:20On l'a entendu, les Européens disent, on ne négocie pas sous les bombes.
03:23Ce qui va être intéressant maintenant,
03:24c'est comment chaque camp va essayer de porter le récit de cette journée avortée, entre guillemets.
03:28Puisqu'évidemment, Volodymyr Zelensky va dire,
03:31vous voyez, Poutine ne veut pas la fin de la guerre,
03:33c'est un lâche, il ne veut pas discuter.
03:35A l'inverse, Vladimir Poutine, lui, va se tourner,
03:38non pas vers les Européens, il n'essaye plus de les convaincre,
03:40mais plutôt vers le sud.
03:41Vous avez vu que, par exemple, Lula, le président brésilien,
03:44lui, était sur le mode un peu, je suis à mi-chemin entre les Russes et les Ukrainiens.
03:47Et j'encourage Vladimir Poutine à aller discuter, c'est toujours bien de discuter.
03:51Eh bien là, Vladimir Poutine va devoir se justifier sur le fait
03:55qu'il ne cède pas aux ultimatums, sous-entendu aux ultimatums de l'Occident.
03:59C'est comme ça qu'il va essayer de se justifier vis-à-vis des pays du Sud.
04:01Parce qu'effectivement, il fallait rappeler ce qu'ont proposé les Européens,
04:04avec les Américains aussi, une trêve de 30 jours.
04:08Et ça, effectivement, Vladimir Poutine l'a pris pour un ultimatum, Étienne.
04:11Effectivement, la vérité, c'est qu'il y a un éléphant dans la pièce,
04:16depuis le début, sur ces négociations,
04:17et qui permet d'expliquer pourquoi il n'y a pas de terrain d'entente,
04:21même minimal, entre la partie ukrainienne et la partie russe.
04:24C'est un cessez-le-feu, d'accord, une paix, d'accord, mais sur quelle base ?
04:30Et dès qu'on parle de ça, on voit qu'il n'y a plus une once d'accords
04:35et d'analyse partagée entre l'Ukraine, le camp occidental, et Vladimir Poutine.
04:40Vladimir Poutine, les Russes disent quoi ?
04:42D'ailleurs, il l'a redit Vladimir Poutine à l'occasion de ses négociations à Istanbul.
04:47Les bases de la discussion doivent revenir sur les causes profondes historiques de la guerre en Ukraine.
04:53Le sous-texte, la base de la base de la négociation,
04:56c'est que la Russie garde les territoires qu'elle a conquis de son invasion depuis février 2022.
05:02parce que, historiquement, les causes profondes, c'est que c'est ses territoires à elle, à la Russie.
05:08Et évidemment, sur cette base-là, encore aujourd'hui, l'Ukraine, officiellement, ne veut pas transiger, ne peut pas transiger.
05:16Vladimir Poutine se sent en réalité en position de force sur cette base-là
05:21parce que Medzavodse, dans les pays occidentaux, on commence à dire, pas dans les discours officiels,
05:28mais Medzavodse, on commence à dire, il est probable que la Russie garde, dans des négociations de paix, ces territoires-là.
05:37Pardon, mais Emmanuel Macron, lui-même, l'a dit lors de son interview sur TF1, il a dit, les Ukrainiens eux-mêmes ont la lucidité...
05:43C'est-à-dire qu'ils ne récupéreront pas tous les territoires conquis depuis 2014.
05:472014, ça fait évidemment référence à la Crimée, qui avait été ce premier territoire conquis il y a maintenant plus de dix ans.
05:52Il y a cet éléphant-là dans la pièce, comme disait Étienne Gérard, celui qu'il a évoqué, mais il n'y a pas seulement cet éléphant-là,
05:58il y a un troupeau d'éléphants, c'est-à-dire qu'il y a ces territoires en question conquis par la Russie depuis 2014
06:07et un peu plus encore depuis 2022, mais il y a aussi le fait que les buts de guerre de Vladimir Poutine n'ont pas changé.
06:13C'est-à-dire qu'il y a aussi le changement de régime à Kiev, il y a la démilitarisation de l'Ukraine,
06:17et il y a le retour de l'Ukraine dans l'orbite russe, parce que dans les causes profondes pointées, en tout cas par le Kremlin,
06:24c'est d'abord la politique agressive, on va dire, de l'OTAN.
06:27Quand on écoute le récit du Kremlin, la Russie n'a fait que se défendre contre l'OTAN et les Occidentaux,
06:31qui l'ont encerclé et conduit donc à essayer de renverser ce régime nazi à Kiev, puisque c'est le vocable en cours à Moscou.
06:39Donc il y a un troupeau d'éléphants qui montre qu'on est très très loin d'un point de départ, simplement,
06:45même pas d'accord, mais de départ, puisque même la question du cessez-le-feu préalable de 30 jours,
06:49qui était d'abord invoquée par Volodymyr Zelensky, il l'a abandonnée.
06:53Les Ukrainiens, les Européens l'ont abandonnée, mais le problème, c'est qu'il y a de toute façon
06:56beaucoup d'autres sujets de désaccords profonds qui empêchent à ce stade, en tout cas,
07:04l'enclenchement d'une vraie discussion d'un processus de paix.
07:06Un sommet à Istanbul et en parallèle, les Européens qui votent un 17ème paquet de sanctions contre la Russie, Valéry Hako.
07:13Quel signal on en voit aussi ?
07:15Le signal qu'on envoie, c'est qu'on reste effectivement dans une politique de confrontation, de pression avec la Russie,
07:22qui n'a pas exactement fait ses preuves, puisque Vladimir Poutine ne cesse de se féliciter
07:26que l'économie russe résiste à toutes ces sanctions, et le fait est que, oui, ça n'a pas asphyxié l'économie russe.
07:34Mais comme vous dites, la problématique, c'est qu'à l'heure actuelle, si je ne m'abuse,
07:37les Russes occupent à peu près 20% du territoire ukrainien, que s'il y a un cessez-le-feu,
07:42ce qu'ils ont peur, c'est que les Ukrainiens, ils tentent de se remobiliser,
07:47et ça change un petit peu le conflit.
07:49Donc tout le monde campe sur ces positions.
07:51Donald Trump, qui voulait résoudre la situation très très rapidement,
07:55se retrouve confronté à la réalité.
07:57C'est que, malgré son volontarisme, malgré le changement de pied des États-Unis,
08:01ça n'a pas eu non plus un impact sur la suite du conflit.
08:04Donc on est un petit peu dans une situation un peu inextricable, de ce point de vue aujourd'hui.
08:09On a parlé des Ukrainiens, on a parlé de Poutine, on a parlé des Européens,
08:11et Trump dans tout ça, Frédéric Saïs.
08:12Alors ça, c'est peut-être la vraie évolution qui va être intéressante dans les prochains jours.
08:16On sent qu'il y a quand même une inflexion dans le discours de Donald Trump.
08:19Alors certes, c'est souvent versatile, c'est souvent incohérent,
08:21donc il ne faut pas se fier à la dernière déclaration.
08:24Mais quand même, quand vous voyez l'évolution de ces tout derniers mois,
08:2628 février, on se souvient cette scène dans le bureau Oval,
08:29avec quasiment ce passage à tabac verbal du président Zelensky.
08:34Quelques jours après, il dit « vous n'avez pas les cartes,
08:37c'est presque vous qui avez déclenché la guerre », dit-il aux Ukrainiens.
08:4024 avril, message « Vladimir, stop, arrête les bombardements sur des civils ».
08:4526 avril, « peut-être qu'en fait Poutine me balade », dit Donald Trump,
08:49et qu'en fait il ne veut pas vraiment arrêter la guerre.
08:51On sent quand même une évolution lexicale du président américain,
08:54et le rendez-vous avorté d'aujourd'hui va apporter un argument à cette thèse,
08:59qui est que finalement les Américains ont peut-être été trop naïfs,
09:02dans leur volonté en tout cas d'ouverture de négociations,
09:05et évidemment Emmanuel Macron, tous les Européens vont appuyer sur ce rendez-vous pour dire
09:09« vous voyez, on vous l'avait bien dit, nous on a l'expérience de Vladimir Poutine,
09:12les négociations autour de Minsk 2, les précédentes négociations sur l'Ukraine,
09:16on l'avait vu, c'était toujours « on gagne du temps, on ment, on change de version ».
09:21Eh bien voilà, cher Donald Trump, vous pouvez maintenant convenir
09:24que la mauvaise volonté ce n'est pas l'Ukraine, c'est évidemment Moscou.
09:27Il y a un représentant américain sur place à Istanbul ?
09:29Il y a Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine.
09:32Avec le souci, juste pour compléter ce qu'il vient de dire Frédéric,
09:35le souci, on le voit maintenant permanent, de Volodymyr Zelensky et des Ukrainiens,
09:39de coller à Donald Trump, donc d'accepter d'aller à Istanbul,
09:43même sans cesser le feu préalable, souci qui est commun aux Ukrainiens et aux Européens d'ailleurs.
09:48Donald Trump tweet en disant « il faut y aller tout de suite ».
09:50Hop, Volodymyr Zelensky dit immédiatement « j'y vais tout de suite ».
09:53Et puis aussi, bien sûr, il y a eu l'accord sur l'exploitation des sous-sols,
09:58l'accord sur les minerais, qui a été conclu et qui a été approuvé à l'unanimité par le Parlement ukrainien.
10:04Bon, on va effectivement suivre ce qui va se passer à Istanbul aujourd'hui.
10:08Volodymyr Zelensky est en Turquie pour rencontrer aussi le président Erdogan.
10:13Merci beaucoup Frédéric Saïs pour votre expertise sur le sujet,
10:16journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
10:19Il est 9h16, je vous propose d'écouter d'abord le fil info,
10:23on revient après le fil info de Marine Klet.
10:26Lors de son audition devant la commission d'enquête parlementaire hier soir,
10:30François Bayrou apprenait la création d'une autorité indépendante sur les violences contre les enfants.
10:35Selon le Premier ministre, elle concernerait tous les établissements scolaires,
10:39mais aussi les associations sportives et culturelles ou encore les familles.
10:43Le sort de l'autoroute A69 entre Toulouse et Castres est examiné ce matin par le Sénat.
10:48Les travaux sont suspendus en ce moment par la justice administrative.
10:52Certains élus veulent faire reconnaître que ce chantier répond à un intérêt public majeur
10:56qui justifierait les atteintes à l'environnement.
10:59La saison des feux reprend au Canada.
11:01Une centaine sont en cours en ce moment, dont une partie incontrôlable.
11:04Deux personnes sont mortes cette nuit dans un incendie dans le centre du pays.
11:08Réveil difficile pour les supporters lyonnais.
11:10L'attaquante Eugénie Le Sommer a annoncé hier soir son départ après 15 ans au sein du club de football.
11:16Elle part les bras chargés de 33 titres, championnats et Coupe de France ou encore 8 ligues des champions.
11:22Et puis la nouvelle édition du Petit Robert paraît aujourd'hui.
11:24Parmi les 150 nouveaux mots, quelques-uns sont Marseillais.
11:28Par exemple Tarpin, comprenez beaucoup, et Mon Gâté pour Mon Chéri.
11:34Les informés avec que des gâtés sur le plateau, on va le dire comme ça.
11:47Valérie Hacot, chef adjoint du service politique aux Parisiens aujourd'hui en France.
11:50Étienne Gérard, directeur adjoint de la rédaction de l'Express et Renaud Deli.
11:54C'était long, c'était long hier cette audition.
11:58Vous parlez de l'audition devant la commission d'enquête ?
11:59Je parle de l'audition, oui.
12:00Devant la commission d'enquête sur les violences dans les établissements scolaires qui avait donc convoqué le premier ministre François Bayrou à venir s'expliquer sur son niveau de connaissance des faits à l'époque et au fil des années.
12:10Et aussi sur une éventuelle intervention dans ce dossier et dans la procédure.
12:14Le premier ministre a donc répondu pendant 5h30.
12:17Voilà pourquoi vous disiez que c'était long.
12:185h30 effectivement aux questions des membres de cette commission d'enquête.
12:23François Bayrou était venu avec une montagne de documents, de papiers, de livres aussi d'ailleurs, montrant qu'il avait préparé cette audition.
12:31Et il a d'emblée installé un rapport de force extrêmement tendu avec l'un des co-rapporteurs de cette commission d'enquête, l'insoumis Paul Vannier,
12:39qui avait été le tout premier, le 11 février dernier, à lancer l'assaut à l'Assemblée nationale contre le premier ministre.
12:48Vous m'interrogez, vous, en montant à la tribune, pour m'accuser d'avoir protégé des pédocriminels.
12:56Vous, dans ma vie, on m'a accusé de beaucoup de choses.
12:59Rarement de faits aussi ignominieusement graves.
13:04Je maintiens que, comme ministre de l'Éducation nationale, à cette époque, et encore maintenant,
13:13je n'ai jamais eu d'autres informations que celles qui étaient parues dans le journal.
13:18Tout au long de cette audition, François Bayrou s'en est pris aux méthodes grossières, dit-il, de manipulation de Paul Vannier,
13:24ce co-rapporteur de la commission, lequel a continué de l'interroger très précisément sur des faits,
13:30et en revenant en permanence sur un certain nombre de déclarations antérieures.
13:34Alors, est-ce que le premier ministre a menti hier, alors qu'il parlait sous serment devant la commission d'enquête ?
13:40Il était entendu sous serment.
13:42A-t-il menti hier ou a-t-il menti avant ?
13:45Vous avez posé la question tout à l'heure sur ce plateau à Paul Vannier, le député insoumis,
13:49co-rapporteur de cette commission.
13:50Voici sa réponse.
13:52Il a menti avant cette audition sous serment, et cette audition sous serment permet de le constater.
13:58Parce que François Bayrou, grâce au serment, reconnaît enfin que ses déclarations devant les députés,
14:04devant les victimes, ces derniers mois, étaient mensongères, étaient fausses, étaient inexactes,
14:10des déclarations qu'il a beaucoup fait varier, et il a adopté une posture un peu différente.
14:16Une posture au cours de laquelle il a reconnu qu'il n'avait pas, enfin il a affirmé, plutôt répété,
14:21qu'il n'était à aucun moment intervenu dans ce dossier, et puis qu'il ne savait pas, dit-il,
14:24plus que ce qu'il y avait dans la presse, alors qu'au tout début, à l'Assemblée nationale,
14:27il disait qu'il ne savait rien du tout de cette affaire.
14:30Parce que finalement, cette audition hier a été utile, utile pour François Bayrou d'une part,
14:36pour les travaux de cette commission d'enquête d'autre part,
14:38et puis pour les centaines de victimes de Notre-Dame de Bétarame et d'ailleurs,
14:44qui ont finalement été assez peu présentes dans cette audition,
14:48qui portait essentiellement, voire quasi exclusivement, sur le niveau de connaissance du Premier ministre.
14:52Valérie Ako ?
14:53Oui, effectivement, le problème de François Bayrou depuis le début dans cette affaire,
14:57c'est que là, il se retrouve effectivement pendant cinq heures devant une commission d'enquête pour en parler,
15:02mais c'est aussi, paradoxalement, peut-être une façon pour lui de rattraper le coup,
15:06parce que l'affaire Bétarame, depuis le début, s'est excessivement mal gérée par François Bayrou,
15:12et j'allais dire par Matignon, mais comme Matignon, c'est François Bayrou qui gère,
15:15bah, franchement, ça revient au même.
15:16Effectivement, cette première prise de parole devant l'Assemblée, ça a été dévastateur pour lui.
15:24Il a sous-estimé...
15:25Le 11 février, oui.
15:26Exactement, le 11 février.
15:27Il a totalement sous-estimé, au départ, le début de cette affaire.
15:31Il ne prenait pas du tout ça au sérieux.
15:34Malheureusement, ce dossier, il a tous les éléments pour faire potentiellement une crise politique.
15:40Ça remonte vers lui.
15:42Est-ce que ces cinq heures d'audition vont suffire ?
15:45Il a essayé de montrer, démontrer, pendant tout le temps, notamment en échangeant avec Paul Vannier,
15:51que c'était un procès politique qui lui était fait.
15:54Ensuite, est-ce qu'il a convaincu ?
15:56Il est revenu longuement, il avait tous ces éléments, mais ça reste François Bayrou,
16:01ça reste quand même confus dans le rendu et dans les explications.
16:05Ce qui était rigolo, quand même, hier, c'est que vous disiez qu'il était venu avec des livres,
16:09il est venu avec la meute.
16:10Je ne sais pas si vous voyez ces livres sur les insoumis.
16:13C'est clairement un message envoyé, sous-entendu, c'est un procès politique fait par les insoumis.
16:19Ça reste quand même un problème pour François Bayrou, aujourd'hui, l'affaire Bétarame.
16:22Est-ce que ça va continuer après cette audition ?
16:25C'est la question qui peut se poser.
16:26Est-ce qu'il va y avoir des suites politiques à cette audition,
16:29après les explications de François Bayrou ?
16:31On peut constater qu'il n'a pas réussi, hier, à démêler tous les nœuds de cette affaire
16:37et à expliquer de façon limpide quelle avait pu être sa connaissance précise du dossier.
16:45Ce qu'on peut constater, c'est qu'entre ce qu'il a dit à l'Assemblée nationale
16:48et entre ce qu'il a dit hier devant la commission d'enquête,
16:52on n'a pas du tout la même version.
16:54Ça, c'est technique.
16:55Alors, est-ce qu'il s'agit d'un mensonge ?
16:56Est-ce qu'il avait oublié ? Est-ce qu'il s'est mal exprimé ?
16:59Ça, on est dans le registre du politique et de l'interprétation.
17:02Mais devant l'Assemblée nationale, la première fois qu'il a été interrogé,
17:06il a dit « je n'ai jamais été au courant des agissements à Bétarame,
17:10de la maltraitance à Bétarame.
17:13Or, c'était dans la presse. »
17:14Donc aujourd'hui, il dit « j'étais au courant de ce que j'ai lu dans la presse. »
17:17Il l'a répété plein de fois, ça.
17:20« Ce que je sais, je l'ai su dans la presse. »
17:21Ce n'est pas exactement pareil et on n'a jamais compris,
17:24et ça, peut-être qu'on aurait besoin de le comprendre,
17:26comment il en est arrivé à avoir oublié ou à ne pas dire
17:31qu'il avait quand même connaissance assez largement des faits
17:36puisqu'ils étaient dans la presse et dans la presse locale.
17:39Notamment, Bétarame, à l'époque, ce n'était pas un micro-sujet.
17:44Ce n'est pas un entrefilet.
17:45Un jour, il y a eu plusieurs articles de plusieurs titres de la presse locale.
17:49Il était président du Conseil général des Pyrénées-Atlantiques,
17:52donc il en avait connaissance.
17:53Maintenant, on sait aussi qu'il a rencontré au moins un magistrat du dossier.
17:58Le juge Miranda.
17:59Il était au courant, François Bayrou.
18:01Ce qui saute un petit peu aux oreilles hier,
18:05quand on écoute François Bayrou,
18:08c'est aussi cette...
18:09Je ne sais pas si on peut dire minoré,
18:11mais c'est aussi cette façon de dire d'une manière assez répétée,
18:15notamment sur les...
18:16On parlait de l'état des dortoirs, de la façon dont était le...
18:21Et lui remet toujours ça dans un contexte d'une époque.
18:24Je ne sais pas si vous vous rappelez.
18:24À un moment, il parle aussi de sa propre jeunesse à lui,
18:28où il est dans un dortoir, effectivement, dans sa prépa à Bordeaux,
18:31pour dire, bon, bah, quelque part, c'est un petit peu normal,
18:33parce qu'à l'époque, les gifles, les machins, etc.
18:36Tout ça n'était pas si grave.
18:37C'est pas un argument, ça, de dire 40 ans plus tard ?
18:40C'est son argument, mais est-ce que ça tient ?
18:41On ne peut pas regarder ce qui s'est passé il y a 40 ans avec les yeux de 2025.
18:44Non, mais c'est un petit peu ce qu'il dit.
18:45Et c'est, quelque part, Vanier tombe un petit peu dans ce piège-là
18:48quand il reparle de la gifle de 2002,
18:50qui est quand même le truc un petit peu extraordinaire
18:52de raccrocher Bétarame à la gifle de 2002,
18:54qui sont quand même deux choses qui n'ont strictement rien à voir.
18:56Mais c'est vrai que, quelque part, en prenant cet argument,
18:59François Bayrou, il prend le risque de faire ça.
19:00Et c'est vrai qu'en remettant la gifle de 2002,
19:03où on lui reproche de dire à l'époque que c'est une réaction de père de famille,
19:07qu'il y a une vertu éducative,
19:09c'est vrai qu'avec les yeux de 2025, on se dit
19:11« Oh, c'est pas possible d'une gifle ! »
19:12Mais bon, en 2002, ça passait.
19:14Même au-delà de ça passait.
19:16Ça lui a dopé sa campagne et ça lui a permis de passer la barre des 5% à l'époque.
19:21Donc, c'était pas rien.
19:22Donc, c'est une bonne stratégie, en fait, de dire ça,
19:24de la part de François Bayrou ?
19:25C'est pas forcément une stratégie, c'est vrai.
19:27C'est-à-dire que le regard sur les violences,
19:30qu'elles soient, j'allais dire, entre guillemets,
19:33moins graves, la claque donnée à un gamin qui lui faisait les poches en 2002,
19:36est quand même moins grave au regard des terribles violences
19:39pendant 50 ans à Bétharame.
19:41Ce qui est d'ailleurs assez étonnant,
19:42c'est que le co-rapporteur remette justement ce sujet-là,
19:45je parle de la claque de 2002,
19:47dans une commission d'enquête qui est supposée enquêter
19:50sur les moyens de protéger les enfants,
19:52victimes de violences dans les établissements scolaires,
19:55de violences physiques, de violences sexuelles, etc.
19:56à la suite de la révélation du scandale de Notre-Dame de Bétharame et d'autres.
19:59Ce qu'il dit, il dit que c'est un moyen de jauger
20:01la perception de la violence par François Bayrou.
20:05Mais ça n'a rien à voir sur l'éventuelle implication
20:07ou connaissance du dossier par François Bayrou.
20:09Ça n'a aucun rapport.
20:10Aucun rapport, factuellement.
20:12Ça n'a aucun rapport.
20:13C'est pour installer un climat.
20:15Vous avez vu, il a donné une claque à un gamin en 2002,
20:18ce qui à l'époque a effectivement été salué globalement
20:21par la majorité de la population.
20:23Ça voudrait donc dire qu'il en savait plus
20:24que ce qu'il dit sur Notre-Dame de Bétharame ?
20:27Je ne comprends pas cette logique.
20:28Ça voudrait donc dire qu'il n'a pas perçu la gravité
20:30de ce qui s'est passé à Bétharame ?
20:31Comme des centaines de gens, puisqu'il faut rappeler
20:35qu'à Bétharame, des enseignants se sont eus,
20:38des prêtres, des élèves.
20:40Ils ne parlaient pas les uns les autres
20:41des agressions auxquelles ils assistaient
20:44ou qu'ils subissaient.
20:45On l'a vu notamment à travers le témoignage
20:47d'Hélène Perlant.
20:48La fille de François Bayrou, qui a été victime de violence
20:50qu'il n'a pas racontée pendant 39 ans,
20:53elle a été victime de violence devant d'autres élèves
20:54qu'ils ne l'ont jamais racontée.
20:56Comme elle-même avait été d'ailleurs mise en cause au départ
20:58par une ancienne victime, disant
20:59« Mais la fille de François Bayrou a vu que je me suis fait violenter,
21:01elle n'a rien raconté. »
21:02Mais personne n'a rien raconté.
21:03Ensuite, ce qui est frappant quand même,
21:05c'est le décalage entre le drame absolu
21:10que sont ces ignominies qui se sont produites
21:12visuellement à Bétharame pendant près de 50 ans.
21:14On a 300 victimes, une trentaine d'agresseurs identifiés.
21:18On a toute une chaîne, et bien au-delà,
21:20de gens qui se sont eus, des professeurs,
21:22des prêtres, l'académie, l'administration.
21:24On a la justice, par exemple, qui classe l'affaire
21:27après le suicide du prêtre Caricard
21:31qui avait été accusé, mis en examen,
21:35incarcéré, puis libéré très rapidement.
21:37À cette période-là, quand la justice classe cette affaire,
21:39et là, il y a vraiment des explications à demander.
21:41Comment se fait-il que tout se soit éteint à ce moment-là ?
21:44C'est la gauche qui est au pouvoir.
21:45François Bayrou, c'est un député d'opposition,
21:47on est en 2000, si je ne me trompe pas,
21:49au moment du classement de cette affaire.
21:52Là, il y a des vrais, vrais dysfonctionnements.
21:54Sur les déclarations de François Bayrou et de l'Assemblée
21:57par rapport à celles d'hier,
21:57elles ont évolué, c'est clair.
21:59Il s'en est expliqué.
21:59C'est-à-dire que la mémoire lui est revenue peu à peu.
22:02Et puis, sur la première réponse, celle du 11 février,
22:05quand il dit « je ne connais rien de cette affaire »,
22:08lui justifie ça par le ton et le contenu
22:10de la question de Paul Vannier
22:12qui l'accuse, ça c'est factuel,
22:14de ne pas avoir protégé pendant 30 ans
22:17des enfants victimes de pédocriminels
22:20à notre âme de Bétharame.
22:21Donc, c'est que cette question-là,
22:23posée de la sorte,
22:24aurait, selon François Bayrou,
22:26juste expliqué qu'il répond de façon
22:28à l'emporte-pièce, brouillonne, etc.
22:31Je n'en connais rien avant de reconnaître
22:32qu'il en connaissait forcément par la presse
22:35puisqu'il y avait déjà des éléments par la presse.
22:37Je vous rappelle un dernier point,
22:38c'est que la première plainte pour violence sexuelle
22:41à notre âme de Bétharame,
22:43elle est postérieure à son départ
22:45du ministère de l'Education nationale.
22:46Parce que c'était un peu confieux aussi parfois
22:48dans certaines questions de Paul Vannier hier.
22:50Y aura-t-il des suites politiques,
22:52des suites judiciaires aussi
22:53à cette commission, à cette audition,
22:56particulièrement du Premier ministre ?
22:58On verra ça, c'est le temps qui va nous le dire.
23:00Merci beaucoup.
23:01Merci à tous les trois.
23:03Valérie Hacot, chef adjoint du service politique
23:04aux Parisiens aujourd'hui en France.
23:06Le Parisien qui fait sa une
23:08sur la gangrène mafieuse.
23:10Dans un rapport choc,
23:11la police pointe une flambée
23:12de la criminalité organisée.
23:14C'est de plus en plus violent
23:15de s'y aller dans le Parisien aujourd'hui
23:16en France ce matin. Merci.
23:18Étienne Girard, directeur adjoint
23:19de la rédaction de l'Express.
23:20Pour vous, c'est comment Poutine
23:22déstabilise la France ?
23:24Note des services secrets à l'appui.
23:27C'est dans l'Express qu'on retrouve où, Étienne ?
23:29Dans tous les bons cas,
23:30courrez l'acheter plus que jamais cette semaine.
23:33Chaque semaine, il faut courir l'acheter
23:34plus que jamais.
23:35Merci beaucoup.
23:36Remercie à vous, Renaud.
23:37Merci, salut.
23:38Et les informés du soir arrivent à 20h.
23:39Merci.
23:40Merci.
23:41Merci.