- 22/05/2025
Les informés du matin du 22 mai 2025, avec Salhia Brakhlia et Renaud Dély.
Catégorie
🗞
NewsTranscription
00:00Générique
00:00...
00:07Et ça papote hein, et bienvenue dans les informés, il va falloir attendre pour pouvoir débattre.
00:13Bonjour Renaud.
00:14Bonjour Salia.
00:14Et bonjour à nos super informés du jour qui ont envie de débattre très vite.
00:18Sophie Dravinel, chroniqueuse politique.
00:20Bonjour Salia.
00:21Je suis déjà ce soir.
00:24Non, on reste le matin pour le moment.
00:25Etienne Girard est à vos côtés, directeur adjoint de L'Express.
00:27Bonjour Etienne.
00:28Bonjour Salia.
00:28Et Nicolas Teilhard est là aussi, journaliste à la rédaction internationale de Radio France.
00:33Bonjour.
00:33Bonjour Nicolas.
00:35Renaud Delis, on commence tout de suite par cette attaque.
00:38Cette nuit, deux employés de l'ambassade israélienne à Washington ont été tués.
00:43Un attentat cette nuit, effectivement, heure française.
00:45Il était 21h à Washington.
00:47Deux employés de l'ambassade israélienne aux Etats-Unis ont donc été tués par un individu à proximité du musée juif de Washington.
00:55On est aussi pas loin du capitole du Parlement.
00:58L'individu, le tireur présumé a été arrêté et il a notamment, selon de nombreux témoins, appelé, il le répétait, à libérer, libérer la Palestine.
01:08Nicolas, qu'est-ce qu'on sait de cette fusillade ?
01:11Ce qu'on sait, c'est que c'est un homme de 30 ans qui est suspecté, qui a toutes les chances vraisemblablement d'être l'auteur des faits, puisqu'il a lui-même reconnu avoir tué ses employés, avoir jeté son arme.
01:22Il a indiqué où elle se trouvait aux policiers qui l'ont arrêté dans le calme, d'ailleurs, à l'entrée de ce musée juif qui se trouve effectivement à quelques pas du capitole, le congrès américain.
01:31On est tout près aussi du siège du FBI, c'est un quartier de ministère qui est très calme, il y a une forte présence policière dans ce quartier.
01:38Manifestement, cet homme faisait les 100 pas devant ce musée où était organisé un événement, une soirée à laquelle devaient donc participer ses deux employés, un homme et une femme, qui ont été abattus à bout portant.
01:51Et évidemment, on ne peut pas ne pas penser au contexte international. Les États-Unis, comme bien d'autres pays, la France notamment, ont connu depuis les attentats du 7 octobre 2023 et la riposte israélienne, une montée de l'antisémitisme.
02:08Il y a eu des manifestations régulières dans la capitale fédérale à Washington, ça n'avait jamais atteint ce niveau de violence jusqu'ici.
02:15Donald Trump qui dénonce un acte antisémite, effectivement, en réaction à cette fusillade.
02:21Renaud Deli, on est effectivement dans un contexte particulier avec cette guerre au Proche-Orient.
02:27Benyamin Netanyahou qui veut prendre le contrôle de la bande de Gaza.
02:29Un attentat, un assassinat, donc un double assassinat qui intervient dans un contexte bien particulier, même si les diplomates et les employés des ambassades israèles dans le monde ont toujours été des cibles fréquemment d'attentats et d'attaques antisémites.
02:42Le contexte actuel, c'est Benyamin Netanyahou qui a donc relancé l'offensive d'Israël sur la bande de Gaza, qui répète qu'il entend occuper l'intégralité de la bande de Gaza,
02:53ce qui suscite des réactions, des critiques de plus en plus fortes, notamment du côté de l'Union Européenne.
02:59Les Européens haussent le ton contre la politique du gouvernement israélien à Gaza.
03:02Ils envisagent de remettre en cause l'accord d'association conclu entre l'Union Européenne et Israël.
03:06Plusieurs pays européens aussi, dont la France, vont rappeler leurs ambassadeurs après un incident en Cisjordanie.
03:15Rappeler les ambassadeurs...
03:17Donc après un incident en Cisjordanie, pardon, c'était hier des tirs inacceptables qui ont été...
03:23Enfin, ce sont des soldats, pardon, de l'armée israélienne qui ont visé des diplomates qui faisaient une visite organisée du côté de Génine.
03:31Israël a d'ailleurs reconnu des tirs de sommation après que les diplomates ont dit Israël dévié, l'itinéraire approuvé.
03:35Bref, un contexte, on le voit bien particulier, les Européens qui haussent le ton, qui envisagent des sanctions.
03:42Est-ce que c'est une conséquence de l'isolement dans lequel la politique de Benjamin Netanyahou semble plonger son pays ?
03:48Voici ce qu'en disait ce matin Daniel Sheik, ancien ambassadeur d'Israël en France.
03:52C'était sur l'antenne de France Info.
03:54Je ne pense pas que c'est Israël qui se trouve dans la tourmente.
03:57Je pense que c'est le gouvernement israélien, compte tenu du fait qu'à peu près 70% des Israéliens estiment depuis un très long moment que la guerre a trop duré
04:08et qu'il faut trouver moyen de l'arrêter et de libérer les 58 otages qui restent à Gaza.
04:17Est-ce que c'est Israël qui est isolé ou bien des amis d'Israël qui appellent le gouvernement à agir de manière plus raisonnable ?
04:27La guerre a trop duré, c'est ce que dit ce diplomate, cet ancien ambassadeur.
04:33Et la question qu'il pose c'est est-ce qu'Israël s'isole ou alors est-ce que ce sont les amis qui le lâchent ?
04:37Oui et puis on peut aussi se demander si c'est Benjamin Netanyahou lui-même qui s'isole et non pas l'ensemble d'Israël.
04:44Parce qu'on en parlait d'ailleurs ces derniers jours, il y a une contestation très forte du côté de l'opinion israélienne,
04:50de la population vis-à-vis de la politique menée par le Premier ministre qui est à la croisée des chemins.
04:57Aujourd'hui on le sent totalement coincé entre ces alliances diplomatiques que ce soit avec l'allié historique américain ou avec les Européens
05:05et de l'autre côté la tenue de sa coalition, de son gouvernement avec l'extrême droite israélienne qui tient entre guillemets le maintien de la coalition entre ses mains.
05:18C'est-à-dire qu'il suffit que les membres, les ministres de l'extrême droite israélienne quittent le gouvernement pour que la coalition tombe,
05:24qu'il y ait de nouvelles élections et Benjamin Netanyahou sait que ces élections il les perdrait,
05:28qu'il serait alors cerné par les affaires judiciaires, confronté à la justice et de l'autre côté, pour ne pas perdre justement cette alliance,
05:37il doit mener aujourd'hui une politique à Gaza qui est totalement incompréhensible, inaudible et inacceptable pour la communauté internationale,
05:46y compris donc pour des pays qui le soutenaient jusqu'ici.
05:50Et c'est là qu'on ne comprend plus parce que Benjamin Netanyahou affirme toujours vouloir prendre le contrôle de la bande de Gaza
05:55et en même temps il se dit prêt à un cessez-le-feu. Qu'est-ce qu'il faut comprendre du coup ?
05:59Ce qu'il faut comprendre, évidemment pour l'instant c'est une ambivalence, c'est un mouvement d'aller-retour,
06:05un peu comparable aux paroles de Donald Trump dont on ne sait pas bien ce qu'elles veulent dire au moment où elles sont dites,
06:10elles s'adressent à plusieurs personnes. Et là effectivement il y a toujours le sort de ces 57 ou 58 otages dont 34 sont décédés a priori,
06:19qui est en jeu. Mais moi ce que je trouve extrêmement intéressant effectivement,
06:22c'est la pression exercée sur Benjamin Netanyahou de la part de l'Europe, nous l'avons dit,
06:27et de la part d'une majorité de pays européens, ce qui n'était pas le cas jusqu'ici,
06:32avec évidemment un modèle de soutien de l'État d'Israël, l'Allemagne et la Hongrie,
06:37mais les autres pays qui ont terminé par changer d'opinion et à basculer ce mardi.
06:46Après, il faut le dire, une lettre aussi assez forte de la France, de Paris, d'Ottawa et du Royaume-Uni,
06:52contre cette politique menée par le gouvernement de Benjamin Netanyahou.
06:56Mais qui visiblement n'a aucun impact sur Benjamin Netanyahou, c'est ce qu'il a dit hier.
07:00Mais il y aura des impacts, il pourrait y avoir des menaces sur les relations économiques menées avec Israël.
07:05On est vraiment là dans un moment où tout le monde avance un petit peu ses pions et va jusqu'à la limite de ce qu'il peut faire.
07:12Il y a effectivement du côté du Premier ministre israélien une forme de surenchère,
07:16parce qu'il est aussi dans une logique de pression extrême sur le Hamas aujourd'hui
07:20et parce qu'il y a eu aussi une incapacité à trouver une issue à ce conflit dont la durée lui permet de rester au pouvoir.
07:27C'est aussi une logique quand même qui prévaut depuis 18 mois,
07:31au-delà de la riposte à ce qu'ont été les attentats du 7 octobre et le traumatisme de la société israélienne.
07:38On va aussi à la limite du côté des Européens parce qu'on parle d'une lettre très forte, mais on reste à des mots.
07:44Or aujourd'hui, on est là dans un entre-deux parce que finalement personne n'est totalement satisfait.
07:51Ceux qui estiment que les Européens vont trop loin avec ces mots vont être déçus
07:56et ceux qui trouvent la politique israélienne abominable et qui estiment qu'elle doit faire l'objet de sanctions
08:02se disent mais qu'est-ce qu'il faut de plus pour qu'aujourd'hui on en soit encore au stade des menaces.
08:06Donc effectivement des menaces économiques pour les sanctions économiques, Étienne Girard.
08:13Il y a la reconnaissance de l'État de Palestine aussi qui est en jeu ?
08:16Oui, alors ce serait quelque chose d'extrêmement symbolique de la part de la France
08:20et peut-être d'autres alliés si c'est une initiative conjointe dans les mois prochains.
08:24Ce n'est pas ça qui mettra fin en soi au conflit.
08:28On voit bien qu'il y a une difficulté de part et d'autre, mais vraiment de tous les acteurs, à concevoir un plan à long terme.
08:33On est en train de gérer l'existant, de gérer la situation à très court terme
08:38en balançant de manière assez tactique entre différents arbitrages, différents alliés,
08:42y compris de la part des Israéliens et de Benjamin Netanyahou.
08:46Mais personne ne parle de ce qui pourrait arriver, ce qui doit se passer dans les prochaines années.
08:53Le seul qui en a parlé au tout début de son mandat, c'était Donald Trump,
08:56de manière grotesque ou trancière, etc.
09:00Et c'est là que, de la part des Européens, il y a vraiment une place à prendre, si je puis dire.
09:07Les sanctions qui sont évoquées, c'est des sanctions du bas du spectre,
09:10ce n'est pas du type de sanctions qui torderont le bras en elles-mêmes des Israéliens et de Benjamin Netanyahou.
09:17En revanche, proposer quelque chose de très concret, mettre sur la table de vraies propositions pour Gaza demain,
09:22on sait qu'Emmanuel Macron a ça dans la tête depuis des années, en réalité depuis avant le 7 octobre.
09:29On sait qu'il y travaille depuis le 7 octobre, à bas bruit, sans avancer sur la place publique réellement des propositions.
09:38Ça pourrait être la prochaine étape avec la reconnaissance de la Palestine,
09:43peut-être dans les prochaines semaines, dans les prochains mois.
09:45On sait qu'Emmanuel Macron, lorsqu'il évoque la reconnaissance de la Palestine,
09:48le pense dans un cadre collectif lors d'un sommet de l'ONU qui serait co-présidé avec l'Arabie saoudite au mois de juin
09:54et dans un mouvement collectif qui se traduirait par une reconnaissance mutuelle avec un certain nombre d'États.
10:01C'est dans ce sens-là que, politiquement, cette reconnaissance pourrait avoir un sens.
10:05Parce que reconnaître la Palestine, l'an dernier, un certain nombre d'États européens l'ont fait,
10:09ça n'a pas changé la situation sur le terrain à Gaza pour les populations palestines.
10:13Donc il faut enclencher une dynamique politique globale.
10:15Et quant à la question des sanctions, juste un point, c'est quand même très nouveau l'évolution des Européens.
10:20On entend parfois, à tort, c'est un raccourci un peu caricatural,
10:23dire qu'il y a 17 paquets de sanctions contre la Russie, il n'y en a aucun contre Israël.
10:27C'est un peu caricatural sur plein des points, parce que c'est des rapprochements difficiles à faire,
10:31notamment sur le point de départ, parce qu'à l'origine, Israël a été agressé,
10:34alors que la Russie est l'agresseur et a envahi l'Ukraine.
10:36Donc c'est quand même une vraie différence de fond.
10:39En revanche, la durée du conflit de la riposte israélienne et son caractère démesuré,
10:43c'est ça qui est en train de se jouer aujourd'hui, depuis déjà un certain temps,
10:46et qui explique le fait, notamment, on n'en est pas là,
10:49mais que les Européens évoquent l'hypothèse, certains Européens,
10:53de la suspension du fameux accord d'association.
10:55Ce n'est pas rien, parce que l'Europe est de très loin le principal partenaire commercial d'Israël.
11:01Donc ce serait quand même assez inédit, et je pense que ce serait une mesure,
11:06si les Européens en arrivaient là, qui aurait un impact politique, en tout cas extrêmement fort.
11:10Mais ça n'aurait pas de nature à...
11:12Non, le problème des Européens, c'est surtout qu'ils espèrent que cette pression fera bouger,
11:15Benjamin Netanyahou, et qu'ils n'ont aucune envie d'aller jusqu'à ces sanctions,
11:19parce que c'est aussi l'absence d'un interlocuteur, du côté des Palestiniens aujourd'hui,
11:24d'une alternative politique et d'une perspective politique à plus long terme.
11:29Et de ce côté-là, il y a aussi le poids des opinions,
11:31qui joue clairement aujourd'hui, et qui voit ces images déferlées sur les écrans
11:36et sur les réseaux sociaux tous les jours.
11:37Merci beaucoup Nicolas Teilhard de la rédaction internationale de Radio France.
11:41Il est 9h17, c'est l'heure du fil info de Maureen Suignard.
11:45Et ce matin, le ministre français des Affaires étrangères dénonce un acte odieux de barbarie antisémite.
11:50Deux employés de l'ambassade israélienne aux Etats-Unis,
11:54tués devant le musée juif de Washington dans la nuit, un suspect a été arrêté.
11:58Cet acte intervient alors que la communauté internationale accentue sa pression sur Israël,
12:02qui poursuit son offensive dans la bande de Gaza.
12:04Le gouvernement israélien a raison d'aller au bout de la guerre,
12:09affirme ce matin Marine Le Pen du Rassemblement national.
12:12La liste actualisée était attendue depuis des mois, celle des métiers en tension.
12:16La dernière version publiée au journal officiel ce matin,
12:20les agriculteurs salariés, les aides à domicile et aides ménagères,
12:23les cuisiniers ou encore les employés de l'hôtellerie et du secteur du bâtiment sont concernés.
12:27Le texte facilite la régularisation des travailleurs sans papier dans ces secteurs.
12:33L'expérimentation de la consigne de verre va débuter le 12 juin prochain en Bretagne,
12:37dans les pays de la Loire, en Normandie et aussi dans les Hauts-de-France.
12:40Vous pourrez récupérer 10 à 20 centimes en ramenant des contenants en verre en magasin.
12:45Alors que le taux de rémunération du livret A a baissé en février,
12:49les Français s'en éloignent.
12:50Ils ont retiré plus d'argent que déposé le mois d'avril et le pire depuis 2009 pour le produit d'épargne.
13:04Les informés avec Sophie Dravinelle, chroniqueuse politique à LCP Public Sénat,
13:13avec Étienne Girard, directeur adjoint de L'Express.
13:17Nicolas Teilhard vient de nous quitter et on enchaîne avec vous, Renaud Deli,
13:21puisqu'Emmanuel Macron veut de nouvelles mesures contre l'entrisme des frères musulmans en France.
13:26C'est ce qu'il a manifesté hier à l'occasion d'un conseil de défense qu'il avait réuni à huis clos à l'Elysée
13:31pour se pencher sur ce rapport remis par deux hauts fonctionnaires.
13:34Ce rapport de 73 pages qui met en garde contre une menace pour la cohésion nationale,
13:38le développement d'un islamisme par le bas, donc cet entrisme des frères musulmans,
13:43organisation bien particulière.
13:44Dans ce huis clos, d'ailleurs, le président de la République a manifesté une certaine colère
13:49à l'endroit en particulier de Bruno Retailleau, sans le citer explicitement,
13:54mais pour au moins deux raisons.
13:56D'abord à cause des fuites de ce rapport classé confidentiel défense,
14:00dans les colonnes du Figaro c'était avant-hier,
14:02et puis aussi parce qu'il n'a pas été satisfait par les premières propositions avancées par le ministre de l'Intérieur,
14:07notamment et aussi par d'autres ministres présents lors de cette réunion.
14:10Il a donc invité la demi-douzaine de ministres présents à retravailler
14:14pour présenter des propositions plus efficaces pour contrer l'influence des frères musulmans.
14:21Ce sera l'objet d'un nouveau conseil de défense programmé au mois de juin.
14:26Ce qui n'a pas empêché le même ministre de l'Intérieur, d'ailleurs Bruno Retailleau,
14:29d'évoquer dès hier après-midi, en répondant aux questions d'actualité au Sénat,
14:33ses propositions pour lutter contre les frères musulmans.
14:36Ce qui devra être proposé dans les mois à venir, dans les semaines à venir,
14:41c'est une meilleure organisation de l'État avec un vrai chef de filet en matière de renseignement
14:45et un parquet administratif au ministère de l'Intérieur pour, comment dirais-je,
14:49diligenter des dissolutions, diligenter des entraves administratives.
14:53Et le ministre de l'Intérieur qui précise ce matin dans les colonnes du Parisien,
14:56aujourd'hui en France, dans une longue interview, je cite que le pôle juridique du ministère de l'Intérieur
15:00assurera un rôle de parquet administratif en instruisant des dossiers pour documenter des dissolutions
15:04ou des entraves administratives. Bref, on voit une recherche de procédures accélérées
15:08et plus efficaces pour dissoudre notamment des associations suspectes.
15:12Pourquoi ce recadrage hier du chef de l'État ?
15:14Pourquoi Bruno Retailleau continue d'avancer son chemin ?
15:17Et puis est-ce qu'il y a en fait une forme de compétition aux politiques,
15:20sur le fond d'ailleurs, sur ce sujet des moyens de combattre l'islamisme,
15:26et plus particulièrement l'antrisme des frères musulmans ?
15:28Alors avant d'entrer dans le fond des propositions pour lutter contre l'antrisme islamiste,
15:33ce recadrage quand même qui est dirigé du président de la République,
15:36qui est dirigé directement vers Bruno Retailleau, son ministre de l'Intérieur ?
15:40Oui absolument, et encore une fois nous voyons en France des vrais problèmes importants
15:45qui sont pris en otage par de la communication politique,
15:47et c'est une nouvelle fois extrêmement regrettable.
15:50Donc nous avons là Bruno Retailleau qui avait annoncé depuis déjà longtemps
15:54que ce rapport allait sortir le 30 avril au Figaro,
15:57dans une interview dans le cadre d'une émission télé du Figaro,
16:00il avait déjà dit que ce rapport allait sortir.
16:02Bon, il a su qu'il y avait un conseil de défense qui allait être consacré à ce sujet,
16:06et donc le rapport a fuité.
16:08On voit bien que nous sommes ici dans une course à l'échalote
16:11entre le courant macroniste avec le chef de l'État
16:14et Bruno Retailleau qui prépare sa campagne pour 2027.
16:17Il faut savoir que ce sujet pourtant est extrêmement important.
16:21Je ne sais pas s'il l'est pour les frères musulmans,
16:24parce que cette organisation est tout de même en déclin au niveau mondial.
16:28Aujourd'hui, il garde une certaine force en Turquie,
16:30mais le reste du temps, il est assez faible, y compris en France.
16:33Mais il y a un vrai sujet sur le salafisme et sur cet islam radical,
16:38qui n'est pas forcément celui des frères musulmans,
16:40parce qu'il ne faut pas l'enfermer dedans, mais qui existe réellement.
16:43Et Bruno Retailleau a enfourché ce cheval depuis très longtemps,
16:46et voilà, avec les élections municipales, l'occasion de se remettre sur ce sujet,
16:53notamment sur les listes dites communautaires ou communautaristes,
16:57contre lesquelles il s'était déjà engagé en 2019,
17:00en demandant par une proposition de loi, quand il était sénateur,
17:02qu'elle soit interdite, ce qui lui avait été refusé,
17:04par Emmanuel Macron et Édouard Philippe.
17:06Il y a la communication politique, mais il faut quand même trouver des solutions au problème.
17:10Effectivement, ce rapport est assez édifiant.
17:11Et donc, dans ces cas-là, malgré tout, Emmanuel Macron dit que les réponses apportées
17:16par le ministre de l'Intérieur, elles ne sont pas bonnes ?
17:19Il y en faut d'autres ?
17:20Oui, parce que les réponses, d'ailleurs, de manière paradoxale,
17:24par rapport à la façon dont Bruno Retailleau a communiqué,
17:28extrêmement fort, en disant que la menace était extrêmement lourde,
17:31ses propositions étaient cantonnées à un statut assez administratif,
17:35qui restait au stade du ministère de l'Intérieur,
17:38avec ce fameux parquet qui diligentrait des entraves administratives.
17:43Alors, c'est intéressant.
17:44Les entraves administratives, dans le jargon administratif,
17:47on sait ce que ça veut dire.
17:48Ça veut dire, ils appellent ça de manière un peu particulière
17:51la méthode Al Capone.
17:53Ça veut dire...
17:54C'est quoi ?
17:54La méthode Al Capone.
17:55Alors, je vais vous raconter ce que c'est.
17:59On remarque qu'il y a des associations qui sont dans l'orbite des frères musulmans
18:03dont les attitudes ne conviennent pas,
18:06qu'on considère comme communautaristes,
18:08mais pour lesquelles on n'a pas le cadre juridique
18:10pour les dissoudre directement,
18:12parce qu'ils respectent la loi, a priori, tout simplement.
18:15Donc, de la même manière qu'Al Capone,
18:17qui a été fait tomber pour fraude fiscale,
18:19on va chercher, dans leur fonctionnement,
18:23tout ce qui ne respecte pas la loi,
18:24mais y compris sur le plan économique,
18:27sur le plan sanitaire.
18:28De la sécurité des bâtiments.
18:29Exactement.
18:30Il y a déjà eu plusieurs fermetures,
18:32plusieurs fermetures administratives.
18:33Pour défaut d'alarme d'incendie.
18:35Voilà, c'est arrivé.
18:37Cette idée de parquet administratif, c'est ça.
18:38En réalité, c'est...
18:40C'est trouvé par tous les moyens...
18:42De quoi les arrêter ?
18:43Voilà, de faire tomber l'association...
18:45Par tous les moyens légaux, oui.
18:46Exactement.
18:47Les moyens légaux, effectivement.
18:48Oui, les moyens légaux, effectivement.
18:49Donc, c'est pas rien, hein.
18:50C'est pas rien.
18:51Mais effectivement,
18:52ça ne permet pas forcément de répondre
18:54à ce qui est aujourd'hui
18:56mis sur la place publique,
18:58c'est-à-dire une offensive.
19:00Alors, je me permets une petite critique du rapport, quand même.
19:03Alors, non pas que je ne pense pas
19:04que les frères musulmans ne sont pas une menace
19:07pour la cohésion, c'est documenté un peu partout en Europe.
19:11Mais en revanche, il y a très peu dans ce rapport,
19:13dans la version qui a été publiée,
19:14parce qu'il y a deux versions.
19:15Oui, il y a deux versions.
19:15Une version expurgée qui vient d'être publiée,
19:17il s'est très peu quantifié.
19:19Et c'est quand même un problème
19:20quand on veut légiférer
19:22la menace des frères musulmans
19:24et peu quantifiée.
19:25On nous explique, par exemple,
19:25qu'il y a une explosion du voilement des fillettes.
19:28Gabriel Vattel voudrait même légiférer sur le sujet.
19:31Ce serait important...
19:32Sauf qu'on ne se rend pas compte de combien.
19:33Voilà, de savoir combien de personnes s'adonnent.
19:36Et encore une fois,
19:36ce ne sont pas que les frères musulmans.
19:38C'est un salafisme aussi.
19:39C'est un islam radical
19:41qui ne se limite pas du tout
19:42à l'association des frères musulmans
19:44qui est plutôt en déclin.
19:45Juste, je m'interroge, pardon,
19:46sur la méthode Al Capone
19:47parce qu'elle est intéressante.
19:48Ça fonctionne assez bien.
19:50C'est prendre en...
19:53Comment dirais-je ?
19:54En défaut.
19:55En défaut.
19:56Merci, c'est le mot que je cherchais.
19:57Un certain nombre d'associations
19:58ou d'associations islamistes,
20:00en l'occurrence,
20:01qui fonctionnent notamment
20:02dans l'orbite des frères musulmans
20:03parce qu'elles ne respectent pas la loi
20:05sur le plan fiscal,
20:06sur le plan...
20:08Enfin, du code civil, etc.
20:10Donc, c'est...
20:11Et il y a...
20:11Quand on regarde, d'ailleurs,
20:12il est quand même très précis,
20:13ce rapport.
20:14Il y a eu...
20:15Il y a déjà des moyens
20:16pour l'État d'intervenir,
20:17notamment depuis la loi séparatiste de 2021,
20:19mais pas seulement,
20:20puisque je crois qu'il y a eu 743
20:21associations diverses et variées
20:24dans tous les domaines
20:25qui ont été contrôlées
20:27et fermées temporairement
20:29ou définitivement,
20:30suspendues parfois d'activité
20:31pour un certain temps,
20:32parfois fermées définitivement,
20:34poursuivies,
20:34pour ce type de raisons aussi,
20:36c'est-à-dire parce que...
20:37C'est assez fréquent.
20:37Abus de biens sociaux,
20:38des associations...
20:39Oui, mais alors c'est là
20:40qu'il peut y avoir...
20:40Un trouble.
20:41Voilà, un trouble.
20:42Pourquoi ?
20:42Je prends juste l'exemple
20:43du lycée Averroès à Lille
20:45qui, effectivement,
20:47a été fermé,
20:48le contrat a été rompu
20:49avec l'État
20:49pour différentes raisons.
20:51La justice est passée,
20:53l'État fait appel
20:54et en fin de compte,
20:55on ne sait pas si, effectivement,
20:57il y a une mouvance islamiste derrière
20:58ou alors, vraiment,
21:00c'est un lycée musulman.
21:02Mais le cas que vous citez
21:03et les procédures démontrent
21:04exactement que ça fonctionne.
21:05Le contrat avec l'État de droit
21:06fonctionne parfaitement.
21:07C'est-à-dire que l'État
21:07est dans son rôle
21:07lorsqu'il considère
21:09que ce lycée est dangereux
21:10et qu'il fournit des pièces
21:11pour essayer de le fermer,
21:12de le suspendre et autres.
21:13Et ce lycée se défend
21:14et devant la justice,
21:16ce qui explique
21:17la décision des tribunales
21:19qui a été contraire.
21:20Donc, au contraire,
21:21la procédure fonctionne très bien,
21:22y compris à travers le cas du lycée.
21:23Non, mais derrière,
21:23la question du risque des abus,
21:24c'est ça, derrière la question ?
21:26Oui, bien sûr,
21:26c'est pour ça que nous vivons
21:28dans un État de droit
21:28et que n'importe qui
21:29qui est visé, accusé,
21:31a droit à un certain nombre
21:31de procédures, de juridictions
21:32devant lesquelles il se défend.
21:33C'est le cas de ce que fait
21:34ce lycée.
21:35Juste un point,
21:36ce qui est intéressant,
21:37c'est que ce rapport
21:39est passionnant
21:40et extrêmement précis
21:41et pas du tout caricatural.
21:42C'est-à-dire qu'à la fois,
21:43il est édifiant en ce sens
21:44qu'il est extrêmement lucide
21:46sur l'ampleur de la menace,
21:47mais il n'est pas uniquement répressif.
21:49Il est répressif,
21:50c'est-à-dire qu'il fait
21:51des propositions
21:53de répression
21:54de l'entrisme
21:55des frères musulmans
21:56à la société française
21:57et en même temps,
21:58il y a des propositions
21:59qui ne sont pas
21:59de l'ordre de la répression.
22:01J'en cite quelques-unes.
22:03Développer l'islamologie,
22:05c'est-à-dire l'étude,
22:05la recherche française
22:06sur l'islam
22:07pour mieux connaître
22:07justement l'islam d'une part
22:08et l'islamisme à l'autre part.
22:10Le rapport distingue évidemment.
22:11Le rapport le fait très très bien.
22:13Modifier aussi
22:14la réglementation funéraire
22:15pour permettre
22:15notamment que
22:17ceux qui souhaitent
22:17se faire enterrer
22:18dans un carré musulman
22:19puissent le faire
22:20plus facilement.
22:21Plutôt,
22:21on sait qu'il y a
22:22un nombre de nos compatriotes
22:23qui vont se faire enterrer
22:23à l'étranger.
22:25Enseigner l'arabe à l'école,
22:26reconnaître aussi
22:27un État palestinien,
22:28c'est dans le rapport.
22:29Et le problème,
22:30comme ça a été très bien dit
22:31à l'instant,
22:31c'est que ce rapport
22:32est extrêmement riche,
22:33dense, fouillé.
22:34C'est un peu un rapport
22:38que certains acteurs politiques
22:39ne retiennent
22:40en fonction de leurs ambitions
22:41individuelles
22:42ou de leur calendrier personnel
22:43que tel ou tel aspect
22:45quitte à le caricaturer
22:47dans un sens ou dans l'autre.
22:50Bruno Retailleau,
22:51par exemple,
22:52en prenant juste
22:52des mesures répressives
22:53ou les insoumis
22:54en dénonçant à corps
22:55et à cri
22:56un rapport prétendument
22:57islamophobe
22:58à leurs yeux.
22:59La communication politique
23:00est toujours là,
23:00évidemment.
23:01Merci beaucoup
23:01à tous les trois.
23:02Sophie Dravinel,
23:03chroniqueuse politique
23:04à LCP,
23:04Public Sénat.
23:05Merci à vous aussi
23:06Etienne Girard,
23:07directeur adjoint de l'Express.
23:08Rapidement,
23:08un coup d'œil
23:09à la nouvelle une du jour
23:10avec ce rapport exclusif
23:12sur les nouvelles menaces
23:13vues par la CIA.
23:15L'Express qu'on retrouve
23:16où, Etienne ?
23:17Il faut courir l'acheter
23:18dans tous les bons kiosques
23:19puisque jamais cette semaine
23:20le rapport est passionnant.
23:22Et courir.
23:22Merci beaucoup, Renaud.
23:24Les informés du soir,
23:25c'est à partir de 20h.
23:27Merci.
23:27Merci.
Recommandations
22:39
|
À suivre
21:55
22:46
23:06
55:02
55:35
22:01
54:42
22:03
23:08
21:46
55:00
21:49
23:40
55:04
55:41
22:43
22:01
55:42