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00:009h31, Culture Média.
00:02Thomas Hill.
00:03Merci beaucoup d'être avec nous pour la suite de Culture Média.
00:06Dans un instant, nous recevrons Josh Jonathan et Charles
00:09qui nous interpréteront leur nouveau duo en live.
00:12Vous allez entendre ça tout à l'heure, mais on est toujours avec Jacques Pradel
00:15qui est venu nous présenter son livre, L'univers du crime.
00:19Et on va revenir un peu sur votre carrière, Jacques,
00:21avec des petits sons qui devraient vous rappeler de grands souvenirs.
00:24D'abord, est-ce que vous vous souvenez de ce générique ?
00:30C'est le générique de l'émission Campus d'Europe 1.
00:41Ah bah oui, bien sûr.
00:42Parce que c'est sur Europe 1 que vous avez fait vos armes, Jacques Pradel.
00:45Michel Lancelot.
00:46Pigiste d'abord pour cette émission présentée par Michel Lancelot.
00:49Vous étiez au standard Europe 1, c'est ça ?
00:51Oui, j'étais à la fois au standard Europe 1,
00:53j'ai été veilleur de nuit à la même époque.
00:55Alors j'étais étudiant, bien sûr.
00:57Et on se passait le mot pour dire,
01:00ben tiens, Europe 1, ils engagent des gens,
01:03soit pour répondre aux auditeurs pendant les émissions de la journée,
01:10soit...
01:10Et alors, Michel Lancelot faisait les campus spéciaux.
01:14C'est-à-dire que Michel, c'était...
01:16Campus, c'était une émission de musique.
01:18Il arrivait des Etats-Unis avec toute la musique
01:22qu'on ne connaissait pas, les futurs tubes des années suivantes.
01:27Mais en même temps, le vendredi, c'était un petit peu radioscopie, si vous voulez.
01:34Voilà.
01:34Et donc, il parlait de non-violence,
01:37il parlait d'homosexualité,
01:39ce qui était un grand tabou à l'époque.
01:415ème République, Charles de Gaulle.
01:44Donc, voilà.
01:45Et je n'ai jamais été collaborateur de l'émission,
01:49mais j'ai développé, parce que je faisais mes tournées de veilleur de nuit,
01:54et Michel, il travaillait très tard à son bureau,
01:58il avait toujours une petite flasque avec un petit peu de whisky, etc.
02:03Il m'a filé une goutte,
02:05on parlait, on fumait des cigarettes, etc.
02:08Et on a sympathisé.
02:09Il est devenu un petit peu mon grand frère.
02:12Et dans les années qui ont suivi,
02:14quand j'ai commencé à faire vraiment de la radio,
02:17un jour que je n'oublierai jamais,
02:21je l'ai, j'ai invité dans mon émission,
02:23Michel Mastelot.
02:24Ah, j'ai là, très fort.
02:24Et voilà.
02:25Et malheureusement, c'était pas longtemps avant son décès.
02:28Son départ.
02:29Et alors, vous êtes revenu plus tard,
02:31Jacques présentait la matinale d'Europa.
02:34Mais alors, la radio, ce n'était pas spécialement votre vocation.
02:36À la base, vous avez fait des études, vous, de sciences politiques,
02:39et vous aviez bien envie de devenir comédien, en fait.
02:42Oui, voilà, c'était mon truc.
02:44J'adore le théâtre, toujours, aujourd'hui, et la comédie.
02:48Mais bon, je faisais partie d'une famille de médecins
02:52qui disaient, passe ton bac d'abord,
02:55et puis on verra plus tard.
02:56Et ma mère a toujours pensé qu'en faisant de la communication,
03:00du journalisme,
03:01et de la radio et de la télévision,
03:03je finirais balayeur, quoi.
03:05Ah, d'accord.
03:06Elle est restée angoissée pendant très, très longtemps.
03:10Vous en êtes bien sorti,
03:11parce que donc, vous avez fait de la radio pendant longtemps,
03:13et puis ensuite, évidemment, de la télé,
03:15avec ce générique télé inoubliable.
03:18Ah, ben oui.
03:19Ah, bien sûr.
03:21Là, on savait qu'on allait passer une soirée.
03:23Voilà.
03:24Incroyable.
03:24Et on était quelques-uns,
03:25parce qu'il pouvait y avoir 10 millions de téléspectateurs
03:27qui regardaient perdus de vue.
03:29Et alors, vous avez eu un coup de chance pour perdus de vue.
03:31C'est la productrice, Pascal Brognaud,
03:33qui est venue vous chercher, Jacques Pradel,
03:35parce qu'elle venait de se faire planter par son animateur.
03:38Oui, absolument, Ladislas de Hoyos,
03:41qui lui-même s'était fait éjecter d'une chaîne de télé, etc.,
03:45qui faisait les journaux du week-end.
03:47C'est lui qui aurait dû présenter perdus de vue.
03:48Il devait présenter perdus de vue.
03:50Et puis, à la fin du mois d'août, je ne sais plus,
03:5390 ou 91,
03:55il a retrouvé du boulot.
03:57Et donc, il a appelé Pascal Brognaud,
04:00il lui a dit, je suis désolé, je ne vais pas pouvoir assurer.
04:03Et Pascal se retrouvait, donc, avec un créneau,
04:06une nouvelle émission,
04:08perdus de vue,
04:09et c'était, je crois,
04:12programmé à l'antenne pour le 17 septembre.
04:14D'abord en deuxième partie de soirée,
04:16et puis ensuite, c'est venu en prime,
04:17parce que c'est eu énormément de succès.
04:19C'était une émission un peu laboratoire,
04:20qui nous a tous dépassés.
04:22La Lislas de Hoyos, pour les auditeurs,
04:24c'est le fameux « t'arrêtes de gueuler, René »,
04:26qu'on a vu des milliers de voix.
04:27T'arrêtes de gueuler, bordel !
04:28Avec de vrais succès pour cette émission,
04:31perdus de vue, des personnes retrouvées,
04:32des familles réunies,
04:34il y avait même parfois des femmes
04:35qui s'évanouissaient en direct sur votre plateau.
04:37Enfin, c'était vraiment phénoménal.
04:39Et ça a inspiré beaucoup de choses.
04:41Le film « Le bonheur est dans le pré »
04:42d'Étienne Châtiez,
04:43mais aussi, bien évidemment,
04:45les inconnus,
04:46avec leur parodie qu'on adore,
04:48« Perdue de recherche ».
04:49Robert, tu me reconnais ?
04:51C'est moi ton pote ?
04:52Jean-Louis, oui !
04:53Je me suis venu de Gisèle,
04:54parce que je pensais que t'étais noyé.
04:55Il était très gentil avec moi, tu sais.
04:57Oui, oui.
04:58Jean-Louis, ça vous revient.
05:00Oui, ça vient, ça vient.
05:01C'est extraordinaire.
05:02La mémoire revient.
05:03C'est mon pote Jean-Louis,
05:05c'est mon meilleur ami.
05:06Je me souviens, ça y est.
05:07C'est ma femme, Gisèle.
05:09Et ce jour-là, ce jour-là,
05:10ça y est, ça me revient.
05:11Le jour de l'accident,
05:12Jean-Louis me prêtait sa voiture.
05:15Je venais de gagner au loto.
05:18C'est ce que tu ne m'as pas capable
05:19de saboter les bras.
05:20Alors, je t'y verrais,
05:20saboter les bras.
05:21J'aurais qu'à le faire, Jean-Louis.
05:22Mais t'avais qu'à le faire, c'est tout.
05:23J'aurais qu'à le faire.
05:23S'il vous plaît, messieurs-dames,
05:24on vient d'apprendre une bonne nouvelle.
05:25Il paraît que Robert venait de gagner au loto.
05:27Oh là là !
05:28Si peu !
05:29Si peu, M. Sabatier !
05:30On n'a rien du tout.
05:33Si peu, si peu, M. Sabatier !
05:35Ça vous a fait rire sur le pouce au sketch ou pas ?
05:37Oui, beaucoup, parce qu'il se trouve
05:39que je connaissais les inconnus
05:41avant qu'ils deviennent célèbres.
05:44Et je les avais faits d'ailleurs participer un jour.
05:47Je peux vous raconter ça ?
05:48On a deux minutes ?
05:49Je travaillais à la 2, d'abord,
05:52parce que le succès de Père de vue,
05:54témoin numéro 1,
05:55a complètement effacé ce que j'avais fait avant.
05:59Et j'avais travaillé quelques années,
06:00donc, sur Antenne 2,
06:01comme on disait à l'époque.
06:03Et à la fin d'une saison,
06:06je me fais...
06:06J'apprends.
06:07J'ai du mal à rencontrer la direction, etc.
06:10Bon, ça sent mauvais.
06:11Donc, je me dis, on va se faire éjecter.
06:14Et j'apprends qu'effectivement,
06:17on ne sera pas sur la grille à la rentrée.
06:20Et là...
06:22Alors, vengeance, c'est un mot excessif,
06:25mais je me suis vengé dans l'humour.
06:27Revenche.
06:28C'est-à-dire que, comme j'étais en direct,
06:30j'ai invité les inconnus,
06:32qui n'étaient pas encore célébrissimes,
06:35et j'ai dit aux spectateurs,
06:36j'ai dit, voilà, on ne va pas se retrouver à la rentrée,
06:38je suis désolé,
06:39mais on ne pouvait pas vous laisser comme ça.
06:41Et donc, on va faire le casting de mes successeurs,
06:44et vous allez voter pour ceux qui vous plairont le plus.
06:49Et les quatre inconnus, à l'époque, ils étaient quatre,
06:53ont fait un sketch, bon, etc.
06:56Que la direction n'a même pas regardé,
06:58parce que je n'ai pas eu de coup de fil.
07:00Pas eu de retour derrière.
07:02Voilà, perdu du grand émission,
07:03comme témoin numéro un aussi,
07:05dont on aurait pu parler ce matin.
07:06Mais c'est un bonheur de vous avoir reçu,
07:08Jacques Pradel, ce matin,
07:10et de lire votre livre,
07:11« L'univers du crime »,
07:12qui est disponible aux éditions du Rocher.
07:15Je précise que les 12 et 13 juin prochains,
07:17vous interviendrez, Jacques Pradel,
07:19avec d'autres experts au cinéma CGR,
07:20Porte des Lilas à Paris,
07:21dans le cadre d'un événement assez exceptionnel,
07:23qui s'appelle « L'univers du crime »,
07:24qui sera retransmis en direct dans 20 cinémas en France.
07:28Absolument, et on a voulu très rapidement
07:30inviter toute la chaîne judiciaire,
07:34si vous voulez,
07:35des magistrats aux avocats,
07:37en passant par les familles de victimes
07:40et les journalistes aussi,
07:42pour raconter au public
07:44comment ça se passe vraiment,
07:45la justice,
07:46en dehors des séries télévisées,
07:48où on résout toujours les affaires en 52 minutes.
07:51Voilà.
07:51Si on veut en savoir plus,
07:52c'est universducrime.com.
07:55Merci beaucoup d'être venu ce matin, Jacques.
07:58Merci beaucoup, à bientôt.
07:59Merci beaucoup, à bientôt.