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Punchline - Le monde reconnait-il encore la France comme une grande puissance ?
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00:00
Beaucoup de sujets évoqués. On va commencer avec Pierre Lelouch, si vous le voulez bien.
00:05
Pierre Lelouch, ancien secrétaire d'État et souvent invité de Punchline pour commenter et décrypter cette actualité.
00:12
Il connaît bien cette émission. Bonsoir Pierre Lelouch.
00:14
On a voulu absolument vous avoir ce soir, car le moins qu'on puisse dire, c'est que votre tribune chez nos confrères du Figaro nous a interpellés
00:22
et vous posez une vraie question, comme d'habitude, toujours des questions pleines de bon sens.
00:27
Emmanuel Macron reconnaît la Palestine, mais le monde reconnaît-il encore la France ?
00:31
On n'est pas deux heures, Pierre Lelouch, mais la question est essentielle et on peut légitimement se la poser.
00:38
Malheureusement, oui, parce que chacun aujourd'hui a pris conscience de notre affaiblissement qui devient extrêmement visible.
00:46
On en a vu un dernier exemple après l'accord surréaliste qui a été signé entre Mme von der Leyen et le président Trump.
00:55
Ce n'était pas un accord d'ailleurs, c'était un case, un diktat du président qui a dit vous signez là-dessus et puis voilà.
01:02
Donc elle a signé et au lendemain de cette signature, vous avez le Premier ministre de la France qui dit que c'est une soumission
01:09
et que c'est un jour noir pour l'Europe et pour la France.
01:13
Mais question, qu'est-ce qu'il faisait le Premier ministre et que faisait le gouvernement français
01:17
pendant la période qui a précédé cette signature surréaliste ?
01:21
On n'était au courant de rien, on n'est plus dans la boucle ou bien notre voix n'était plus du tout entendue en Europe ?
01:27
Voilà un exemple qui est quand même extrêmement frappant de ce que malheureusement il convient d'appeler
01:33
le déclassement de notre pays par rapport à l'Allemagne, par rapport aux institutions européennes.
01:39
Et puis à l'extérieur, on voit bien ce qui nous est arrivé depuis 2022, l'expulsion de la France de sa zone d'influence privilégiée en Afrique.
01:51
Par exemple, il y a huit jours, on a fermé le dernier camp militaire français au Sénégal, à Takar, le camp Grey.
01:59
Il n'y a pas eu une ligne dans la presse française pour le signaler, pourtant c'était un tournant historique.
02:03
C'est la fin de la France-Afrique en réalité que nous vivons.
02:07
On a vu le même déclassement l'année précédente dans le Pacifique,
02:12
où nos meilleurs amis américains et anglais ont dans notre dos fabriqué une alliance nouvelle qui s'appelle AUKUS,
02:19
en nous expulsant littéralement de la région, alors même que nous y sommes présents avec la Polynésie et la Calédonie,
02:26
laquelle Calédonie a par ailleurs d'autres problèmes qui ont été aggravés toutes ces dernières années.
02:31
Tout ça sur un arrière-fond d'une explosion de la dette française, à plus de 3 000 milliards d'impôts aussi.
02:38
Donc on bat le record européen en matière d'impôts et en matière de dette.
02:42
Donc on voit bien que la France ne fonctionne plus.
02:44
Il y a un vrai sujet, l'immigration n'est plus contrôlée, l'économie ne va pas bien, notre influence ne va pas bien.
02:51
Le système politique est paralysé, faute de majorité au Parlement.
02:55
Et on a un président qui compense cela par une espèce de frénésie diplomatique,
03:00
en empilant les sommets, en empilant les déplacements et en empilant les grandes déclarations.
03:06
Sur à peu près tous les sujets de la défense, la sauvegarde du Groenland,
03:10
aujourd'hui à la sauvegarde des Palestiniens.
03:13
Mais avant ça, c'était l'Ukraine, où on a dit tout et le contraire de tout.
03:16
Parce que je rappelle quand même qu'Emmanuel Macron, au début de la guerre,
03:21
demandait à ce qu'on prenne en compte les intérêts, et il avait raison,
03:24
les intérêts de sécurité de la Russie, avant de dénoncer la Russie comme notre ennemi existentiel.
03:31
Au point même que le chef d'état-major des armées explique que la Russie considère la France
03:35
comme son premier ennemi, ce qui est nouveau et basé sur rien d'ailleurs.
03:39
Donc voilà, on est dans ce contexte très cafouilleux,
03:43
où le président compense le fait qu'il ne gouverne plus à l'intérieur
03:48
par cet activisme à l'extérieur.
03:50
Et à l'extérieur, bon, il dit tout et le contraire de tout.
03:54
C'est bien que le président Trump, à deux reprises, a dit
03:56
« Macron, nice guy, c'est un bon gars, mais ce qu'il dit n'a aucune importance. »
04:01
Ce qui n'est quand même pas terrible.
04:03
Imaginez le général de Gaulle traité comme ça par Kennedy.
04:07
De Gaulle, nice guy, mais sans importance.
04:09
Cette prise d'opposition de la France, vous le rappelez,
04:13
elle est totalement inaudible en Israël et elle divise également en France
04:18
et notamment au sein de ses propres rangs.
04:23
Oui, parce que ce qui est en train de se passer,
04:25
c'est que toutes ces prises d'opposition sont prises sans aucune consultation de personne.
04:30
Ni les partis politiques, ni l'opinion publique, ni le Parlement.
04:35
Alors, je veux bien qu'il y ait un, entre guillemets, domaine réservé,
04:39
mais enfin, on n'est pas dans une dictature.
04:41
Le président engage la France et sur des sujets comme cela,
04:46
ça mériterait d'être débattu.
04:48
L'accord Europe-États-Unis sur le commerce concerne l'économie française.
04:54
Il aurait dû être préparé par des consultations approfondies
04:58
avec tous les milieux politiques et économiques du pays
05:01
avant de donner mandat à Mme von der Leyen de faire n'importe quoi avec Trump.
05:07
Ça, c'est juste pas possible.
05:08
Ensuite, de dire, ah bah oui, mais alors c'est peut-être trop tard,
05:11
mais c'est pas la fin de l'histoire.
05:12
Enfin, tout ça, c'est un cafouillage majeur.
05:14
Quant à la Palestine, bon, la position de la France,
05:17
elle est constante depuis 1978.
05:19
C'est-à-dire que la France et l'Europe sont pour une solution à deux États.
05:24
Moi aussi, d'ailleurs, comme plein de gens.
05:25
La question, c'est comment on y arrive ?
05:28
Est-ce qu'on y arrive uniquement par une déclaration
05:29
ou bien est-ce que ça se prépare en essayant de réunir les conditions
05:34
pour que cet État soit viable
05:36
et ne soit pas qu'un coup de communication ou un coup de pression sur Netanyahou ?
05:41
Pour que ce soit viable, il faut commencer par éliminer le Hamas
05:45
qui est quand même à l'origine de cette tragédie, le 7 octobre.
05:50
Hier ou avant-hier, c'est le président de l'autorité palestinienne
05:53
qui a demandé le désarmement du Hamas.
05:55
Tant que le Hamas est à Gaza, il ne peut pas y avoir d'État palestinien.
05:59
Les Palestiniens sont les premiers à le savoir
06:01
parce que le Hamas n'est pas une autorité,
06:04
n'est pas un mouvement nationaliste, de libération nationale.
06:07
C'est un mouvement islamique radical
06:09
qui vise à l'élimination de l'État d'Israël
06:11
et à la création d'un califat.
06:14
Pour les frères musulmans, c'est tout à fait autre chose.
06:16
Les Palestiniens eux-mêmes ne veulent pas que le Hamas reste à la tête de Gaza.
06:20
Première condition, finir avec le Hamas,
06:24
libérer les otages.
06:25
Deuxième condition, renforcer l'autorité palestinienne.
06:28
Et troisième et très importante condition,
06:31
faire en sorte que ces reconnaissances
06:33
soient des reconnaissances croisées entre israéliens et arabes.
06:37
Le processus d'Abraham avait commencé ça.
06:41
Aujourd'hui, la proposition française et franco-britannique,
06:45
si les britanniques restent sur cette ligne,
06:47
sera de dire, bon, on reconnaît,
06:50
et les États arabes diront,
06:53
on reconnaît, nous, si quelque chose se passe du côté israélien.
06:57
Donc, on est en train de rendre très, très difficile
07:02
la concrétisation de cet État palestinien
07:04
au lieu de le rendre possible.
07:06
C'est ça que je reproche,
07:08
non pas le point d'arrivée,
07:10
mais la méthode.
07:11
On est en train de mettre la charrue avant les bœufs.
07:13
Je rappelle quand même qu'au mois de juin,
07:16
était prévue une conférence voulue par Emmanuel Macron
07:19
avec l'Arabie saoudite,
07:20
où ces conditions étaient remplies.
07:22
Et là, on avait l'élimination du Hamas,
07:25
le renforcement de l'autorité palestinienne,
07:28
les reconnaissances croisées
07:29
entre les États arabes et Israël.
07:31
Malheureusement, tout ça a capoté
07:33
avec la guerre des douze jours entre Israël et l'Iran.
07:36
Et aujourd'hui, la France est sur une position différente
07:39
qui n'est que la reconnaissance.
07:41
Mais la reconnaissance de quoi ?
07:43
Pour qu'il y ait un État, il faut un peuple,
07:44
il faut des frontières.
07:46
Donc, la question des frontières est fondamentale.
07:48
Et il faut que ce soit viable.
07:49
Donc, il faut que l'autorité ait les moyens
07:51
de gouvernement de ce territoire.
07:53
Est-ce que vous dites également, Pierre ?
07:56
Il faut essayer d'arriver.
07:56
C'est difficile.
07:58
Bien sûr que c'est difficile et c'est compliqué.
08:00
C'est beaucoup plus difficile qu'un coup de com'
08:01
si vous voulez.
08:02
Est-ce que vous dites également, Pierre,
08:04
et c'est important, en n'exigeant plus rien du Hamas,
08:06
Emmanuel Macron donne en quelque sorte
08:08
une espèce de blanc-seing à l'organisation
08:09
qui ne souhaite que l'éradication totale d'Israël ?
08:13
Et je parle avec le regard de Rachel Kahn
08:17
qui vous écoute avec attention.
08:19
C'était le but de l'opération du 7 octobre.
08:21
Le Hamas, instrumentalisé et armé par l'Iran,
08:26
a lancé une attaque terrible contre Israël
08:28
pour stopper le processus de rapprochement
08:30
entre Israël et les Etats arabes
08:31
qui avaient commencé sous le nom de processus d'Abraham.
08:35
C'est ça qui était en train de se concrétiser progressivement,
08:39
qui aurait pu changer le Moyen-Orient complètement,
08:42
qui a été cassé volontairement
08:44
par cette attaque monstrueuse du 7 octobre
08:48
qui a ensuite entraîné tout le reste,
08:50
y compris le comportement de l'armée israélienne à Gaza
08:53
et toutes les choses qu'on peut et qu'on doit reprocher
08:56
au gouvernement israélien.
08:59
Mais il faut comprendre le choc de cette attaque
09:02
qui a obtenu ce qu'il fallait,
09:04
c'est-à-dire créer tout d'un coup un précipice
09:08
entre Israël et ses voisins.
09:10
Et c'est ça que le Hamas voulait faire
09:12
et c'est ça qui va être obtenu,
09:14
qui est en train d'être obtenu
09:15
par l'isolement total d'Israël,
09:17
par l'explosion de l'antisémitisme
09:20
complètement décomplexé dans le monde entier,
09:23
parce qu'aujourd'hui on peut être anti-juif,
09:25
au nom de la bonne cause,
09:26
c'est-à-dire au nom du peuple palestinien
09:28
lui-même victime d'un État génocidaire appelé Israël.
09:33
Donc tout ça est gravissime,
09:35
ça a des conséquences sur notre propre sol,
09:37
ça a des conséquences dans le monde entier.
09:39
Je ne suis pas sûr, honnêtement,
09:40
ce n'est pas par anti-macronisme primaire,
09:43
je suis convaincu que ce genre d'initiatives,
09:48
d'initiatives spectaculaires
09:50
qui visent à faire de la com',
09:52
à montrer qu'on existe encore,
09:55
fassent avancer la cause de la paix.
09:57
Au contraire.
09:59
Du coup on est totalement inaudible en Israël,
10:01
or il faut être audible de deux côtés,
10:02
si vous voulez vous mettre en position de médiateur,
10:05
il faut être capable de parler aux deux côtés.
10:06
Je crois que le crédit de la France en Israël
10:08
est extrêmement atteint,
10:09
et je ne pense pas que les Arabes se trompent
10:13
sur qui peut faire la paix.
10:15
Ils ont parfaitement conscience
10:16
que sans Trump et les États-Unis,
10:18
on ne peut pas avancer.
10:19
Donc ce n'est pas la peine non plus
10:21
de se couper entièrement les États-Unis
10:23
sur ce dossier,
10:25
alors même qu'on se couche devant eux
10:27
sur d'autres dossiers,
10:28
notamment sur le commerce ou sur l'OTAN.
10:30
Tout ça est incompréhensible,
10:32
ça n'est pas une diplomatie solide.
10:34
C'est au gré du personnage qui existe,
10:38
qui fait des initiatives,
10:39
qui en prend,
10:40
qui lance des idées en l'air
10:42
en faisant parler de lui.
10:44
Fondamentalement,
10:44
c'est quand même ça le problème.
10:45
Merci beaucoup Pierre Lelouch,
10:47
merci d'avoir participé à ce punchline,
10:49
cette émission que vous connaissez si bien
10:50
sur Europe 1 et sur CNews,
10:52
et je renvoie nos téléspectateurs
10:54
et nos auditeurs sur cette tribune
10:57
à lire avec une grande attention
10:58
dans les colonnes du Figaro.
11:00
On marque une pause sur Europe 1 et sur CNews,
11:01
on se retrouve dans quelques instants,
11:03
on parlera du Conseil constitutionnel
11:05
qui a rendu son verdict,
11:06
il valide la loi contre l'antisémitisme
11:08
à l'université adoptée par le Parlement.
11:09
Tiens donc, ça tombe bien,
11:11
on évoquait tout à l'heure
11:12
ce qui s'est passé à Sciences Po,
11:13
Lille.
11:14
Restez-nous fidèles,
11:15
à tout de suite.
11:17
18h-19h, Thierry Cabane
11:19
sur CNews et Europe 1.
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