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00:0013h, 14h, Europe 1 13h
00:03Et c'est l'heure du débat dans Europe 1 13h avec Maëlle Hassani à 13h18 sur Europe 1.
00:07On accueille vos deux débatteurs, vos deux invités Maëlle pour décrypter l'actualité.
00:11L'avocate Sarah Salman et l'écrivain Nathan Devers.
00:13Pas de vacances pour eux, merci beaucoup d'être là ce mercredi, bonjour à vous.
00:17Bonjour, merci à vous d'être là.
00:19C'est un plaisir, on va parler de beaucoup de choses extrêmement intéressantes.
00:24Vous allez voir, on va évidemment revenir sur cette image qui a un peu fait le tour des réseaux sociaux,
00:28qui est assez terrible, une voiture de police percutée dans un quartier sensible de Marseille
00:33et des jeunes de quartier qui se mettent aux fenêtres pour applaudir,
00:37pour finalement se réjouir de ce qu'il se passe, des jeunes qui viennent provoquer aussi les policiers.
00:42On entendra là-dessus évidemment un syndicat de police et vous réagirez.
00:45On va parler aussi d'une pub totalement anti-walk aux Etats-Unis.
00:48Alors c'est pas simplement une pub comme les autres, c'est peut-être le début de la fin du walkisme,
00:52on en débattra également.
00:53Mais pour le moment, revenons sur les déclarations de l'ambassadeur israélien en France.
00:58Il était l'invité d'Europe un matin, Joshua Zarka.
01:02Et pour lui, la France n'est plus tellement une alliée de confiance. On l'écoute.
01:06Moi je ne reconnais pas la France.
01:08Aujourd'hui, il y a une espèce de soumission de la France à l'idéologie qui est inquiétante.
01:12Et le Hamas est le grand gagnant de tout ça.
01:17Ça va être de plus en plus difficile pour le gouvernement français de jouer un rôle actif,
01:21de jouer un rôle au Moyen-Orient quand Israël participe à certaines choses.
01:27Parce qu'il faut qu'il y ait une certaine confiance.
01:30Et aujourd'hui, je ne peux pas dire que cette confiance règne.
01:32On a plus de confiance entre la France et Israël, Sarah Salmane.
01:35Plus de confiance entre la France et Israël.
01:37Et c'est surtout que la communauté juive se sent quand même un peu lâchée par Emmanuel Macron.
01:41Ce qui n'était pas le cas au début, parce que j'ai réécouté ses déclarations au lendemain du 7 octobre.
01:45Et en fait, ses déclarations étaient tout à fait correctes.
01:48Rien ne laissait présager de ce qui allait se passer pour la suite.
01:51Et le fait qu'il ne soit pas venu à la marche, ça a été beaucoup d'accumulation.
01:55Et c'est vrai qu'on peut s'interroger sur le soutien de la France à Israël.
01:58Moi je peux comprendre qu'on ne soit pas en adéquation avec la politique de Benyamin Netanyahou.
02:04Néanmoins, il faut quand même distinguer les Israéliens, les Juifs et la politique menée par Benyamin Netanyahou.
02:09Qu'on peut critiquer au demeurant.
02:11Et les actes antisémites n'ont jamais été aussi élevés.
02:14J'ai fait un tableau non exhaustif, malheureusement, de tous les actes antisémites des deux dernières années.
02:18On va largement les revenir dans quelques minutes, bien sûr.
02:20Oui, bien sûr, mais voilà.
02:22En fait, il y en a tout le temps et on banalise presque malgré nous et on s'habitue.
02:26Ça veut dire que maintenant, quand il y a un acte antisémite, on devrait voir l'ensemble des médias en parler.
02:30Et parfois, dans certains médias, l'information est largement sous-traitée.
02:34Ce qui contribue à invisibiliser l'antisémitisme et à mettre de surcroît les Juifs de France en danger.
02:41On attend de vers, est-ce que la reconnaissance annoncée d'un État palestinien par Emmanuel Macron
02:45veut dire forcément qu'Emmanuel Macron prend ses distances avec l'État hébreu ?
02:48Je pense déjà qu'il faut, c'est très très important, de créer un mur conceptuel hermétique
02:54entre la question de l'antisémitisme en France et la question de la reconnaissance de la Palestine.
02:58Que la France reconnaisse ou non l'État palestinien demain, on peut être d'accord, on peut être en désaccord,
03:05mais c'est un sujet qui n'a rien à voir avec l'antisémitisme en France.
03:08On ne peut pas reprocher aux autres d'importer le conflit israélo-palestinien en France et confondre, je crois, ces deux sujets.
03:15Mais le RN, par exemple, va vous dire que reconnaître un État palestinien aujourd'hui, c'est reconnaître un État à masse.
03:21Oui, mais c'est une question géopolitique.
03:23Ce n'est pas une question relative à l'antisémitisme.
03:25C'est un sujet qui est quand même différent et les Juifs de France ne sont pas des Israéliens,
03:29ne sont pas tous des gens qui sont liés à Israël.
03:31Il y en a beaucoup qui, comme Romain Garry dans la nuit sera calme, quand on leur dit Israël,
03:34ils disent Israël, je m'en fous complètement, je préfère l'Italie.
03:36Il y en a plein.
03:37Donc il faut faire la distinction, je pense qu'elle est très importante.
03:40Maintenant, sur la reconnaissance.
03:41Emmanuel Macron, initialement, avait fixé un certain nombre de conditions
03:45pour la reconnaissance de l'État palestinien il y a quelques semaines.
03:48Ces conditions, elles étaient nécessaires.
03:50Je pense qu'il en manquait une ou deux qu'on aurait pu rajouter.
03:53Par exemple, le fait que l'État palestinien demain,
03:58non seulement ne soit pas gouverné par des islamistes ou des terroristes,
04:02mais aussi qu'il ne fasse pas une sorte de purification ethnique
04:05de tous les habitants juifs qui habitent là-bas.
04:07Parce que vous savez, en Israël, vous avez énormément d'Arabes israéliens,
04:10de musulmans israéliens qui sont citoyens, qui peuvent faire l'armée,
04:12qui peuvent être journalistes, qui peuvent être politiciens,
04:14qui peuvent être élus à la Knesset.
04:15Il faudrait, de la même manière, que l'État palestinien soit un État
04:19où les Juifs aient le droit d'exister en étant citoyens palestiniens,
04:22pas citoyens israéliens, mais qu'ils aient le droit d'exister,
04:25qu'ils aient le droit de prier, d'avoir des synagogues, d'aller dans leur lieu sain.
04:28Et ça, c'est très important. Cette condition n'était pas là.
04:30Je pense que c'est central, parce que si l'État palestinien naît
04:33et que son acte de naissance, ce serait de raser les synagogues,
04:36de chasser les Juifs, etc., ce serait une tâche pour cet État-là.
04:40Ce que je constate, c'est que, pour la question de la reconnaissance en septembre,
04:45la question se posera de savoir si les conditions énoncées par Emmanuel Macron lui-même
04:49seront respectées en septembre.
04:51Je pense que le jour où ces conditions sont respectées,
04:53il faut, dans la minute, reconnaître un État palestinien.
04:56Tant qu'elles ne sont pas respectées, il faut d'abord construire les conditions
04:59de cette reconnaissance, permettant la reconnaissance après.
05:02Alors, évidemment, il y a un large aspect de politique intérieure
05:06dans cette reconnaissance aussi de l'État palestinien
05:08de la part d'Emmanuel Macron.
05:11On dit qu'il s'adresse à la communauté musulmane.
05:14Maintenant, les Juifs de France, vous l'avez cité,
05:17d'ailleurs, vous l'avez dit tout à l'heure, Sarah Salman,
05:19ils ont été déçus par l'absence d'Emmanuel Macron
05:21à la marche contre l'antisémitisme.
05:23Aujourd'hui, il y a ce choix de s'adresser d'abord, peut-être,
05:26à la communauté musulmane.
05:27Est-ce que c'est vu comme, encore une fois,
05:29un geste, une distance avec la communauté juive ?
05:32Alors, on peut, comment dirais-je,
05:35prendre ce qu'a dit Nathan et dire qu'effectivement,
05:38on peut décorréler les deux ?
05:39Et c'est une position qui peut se défendre.
05:41Il y a aussi beaucoup de Juifs qui considèrent
05:43que c'est donné un bon poids au Hamas,
05:45parce que le Hamas a félicité Emmanuel Macron.
05:48Moi, ça me pose quand même un problème
05:49qu'Emmanuel Macron,
05:52et quand je dis « on », c'est la France,
05:53et les félicitations du Hamas
05:55par rapport à la reconnaissance d'un État palestinien.
05:57Est-ce qu'il le fait pour les bonnes raisons ?
06:00Est-ce qu'il le fait parce que l'Espagne l'a fait,
06:02d'autres pays l'ont fait ?
06:03Il me semble que le Royaume-Uni envisage
06:05d'aller en ce sens.
06:05Est-ce qu'il le fait pour être,
06:07faire comme certains de ces homologues
06:09au sein de l'Union Européenne,
06:10ou est-ce qu'il le fait, effectivement,
06:12pour d'autres raisons qui ne sont pas forcément les bonnes ?
06:15Mais, en fait, ce qui me pose problème,
06:16ce n'est même pas la reconnaissance d'un État palestinien,
06:18c'est la temporalité.
06:19Je pense que si ça arrive,
06:20ça doit arriver à l'issue d'un processus de paix,
06:23et non pas en pleine tension,
06:24alors que pour l'instant,
06:25aucune des conditions,
06:26et Nathan l'a très bien rappelé,
06:28aucune des conditions à l'instant T n'est respectée.
06:30C'est ça le problème.
06:31C'est que lui-même édicte des conditions
06:32qui, derrière, ne sont pas respectées.
06:35Donc, c'est à deux mois d'intervalle.
06:37Ça pose quand même question.
06:38Toujours cette question terrible qui est,
06:40il y aurait-il eu reconnaissance aujourd'hui
06:41s'il n'y avait pas eu le 7 octobre 2023 ?
06:44Mais bien sûr.
06:45En fait, il faut voir une chose,
06:47c'est une chose qui est insupportable à penser.
06:52Les criminels du 7 octobre,
06:54les cerveaux du 7 octobre,
06:56Sinoir le premier,
06:56étaient des gens qui ont eu une forme de génie maléfique,
07:01diabolique,
07:02mais d'intelligence stratégique vraiment aiguisée.
07:06Sinoir est quelqu'un qui connaissait très bien la société israélienne,
07:10qui avait observé toutes les failles de l'intérieur de la société israélienne,
07:13et qui, par le 7 octobre,
07:15a voulu penser ce drame
07:17comme le fait de faire tomber Israël dans un piège.
07:20Et évidemment que le Hamas,
07:24même s'il en sort affaibli militairement, etc.,
07:28il en sort aussi grandi politiquement.
07:30C'est insupportable à dire.
07:31Mais vous savez, en Cisjordanie,
07:33moi j'ai des interlocuteurs de l'autorité palestinienne
07:36qui m'expliquent depuis le 7 octobre
07:38que le Hamas a eu un bond de popularité immense,
07:42pour une raison très simple,
07:43c'est que quand il y a eu le premier feu,
07:44c'est c'est le feu après le 7 octobre,
07:45il y a eu des prisonniers palestiniens qui ont été libérés par centaines,
07:48et ça évidemment, pour les habitants de la Cisjordanie,
07:51se sont dit, voilà, ça a fait monter la popularité du Hamas.
07:53Ce qui fait d'ailleurs que l'autorité palestinienne,
07:56aujourd'hui son autorité, c'est le cas de le dire,
07:58est vraiment suspendue à un fil,
07:59qu'elle est beaucoup plus fragile que jamais dans l'histoire de l'autorité palestinienne.
08:03Et donc à partir de là,
08:05évidemment que tout ce bouleversement de la région
08:10s'inscrit dans cet événement du 7 octobre.
08:12On peut voir juste la chose à l'inverse,
08:14c'est que le 7 octobre aura quand même eu comme conséquence
08:17de détruire, ou en tout cas d'affaiblir énormément,
08:20l'impérialisme iranien.
08:22Aussi bien le Hezbollah, le régime des Mollahs,
08:24donc ça c'est aussi l'effet inverse,
08:26tout est une question de perspective.
08:27Vous avez parlé de la popularité,
08:29d'un bond de popularité du Hamas
08:30chez les palestiniens, Nathan Devers.
08:33Que se passerait-il demain
08:35s'il y avait des élections
08:36pour prendre la tête de ces états palestiniens
08:39et que le Hamas était élu ?
08:41Et bien la députée LFI, Gabriel Catala,
08:43a répondu ce matin sur RMC,
08:45on écoute sa réponse.
08:46Le Hamas n'est pas pour la solution à deux états.
08:48Le Hamas a été financé par Benyamin Netanyahou
08:51justement pour affaiblir les autorités palestiniennes.
08:53Est-ce que le retrait du Hamas est une condition
08:55pour la création d'un état palestinien ?
08:57Les palestiniens sont souverains
08:59sur leur territoire.
09:01Les palestiniens doivent bénéficier
09:03de tous les attributs de la souveraineté,
09:05c'est-à-dire des élections.
09:07Aucune élection n'a eu lieu en Palestine
09:08depuis 2017.
09:08Donc y compris pouvoir choisir le Hamas.
09:10Les palestiniens, s'ils veulent choisir le Hamas,
09:12ont le droit de choisir le Hamas.
09:12C'est déplorable, mais c'est le cas.
09:15Sarah Salman.
09:16Elle est perdue, je suis atterrée par ses propos.
09:20Elle parle quand même d'une organisation terroriste.
09:22Quand j'entends ses propos,
09:24j'ai l'impression qu'elle nous parle
09:25d'un mouvement politique comme un autre.
09:27On peut choisir celui-là, un autre.
09:29C'est une organisation terroriste
09:31qu'il convient de supprimer.
09:33Je pensais naïvement que c'est quelque chose
09:35qui faisait consensus,
09:37mais LFI dans ses outrances continue.
09:39Et il vous dit ça sur une chaîne comme ça.
09:40Alors je ne sais pas s'il y a eu une contradiction
09:42vu que ça a été coupé, je ne sais pas.
09:44Mais en tous les cas, pour moi,
09:45ce sont des propos extrêmement graves.
09:47Le Hamas veut éradiquer Israël,
09:49si je caricature.
09:50Voilà, parce qu'une attente de verre, c'est ça.
09:51Si demain le Hamas est au pouvoir
09:54à la tête d'un futur État palestinien,
09:56on aura un État frontalier d'Israël
09:58que la France reconnaîtrait
09:59et qui aura pour programme politique,
10:02je suis désolé de dire comme ça,
10:03la destruction d'Israël.
10:04Mais en fait, vous dites demain.
10:05Mais ça s'est passé hier.
10:07Et les propos de cet élu
10:09sont en fait ceux de l'ONU du monde entier en 2006.
10:14Quand Israël s'est retiré de la bande de Gaza
10:16sous Ariel Sharon,
10:17il y a eu des élections législatives juste après
10:18qui ont été gagnées par le Hamas.
10:21L'autorité palestinienne a après fermé
10:22le Parlement à Ramallah,
10:23donc il n'y a plus de démocratie.
10:25Et le Hamas a pris le pouvoir par la force à Gaza.
10:27Mais donc cette victoire du Hamas dans les urnes,
10:29et le Hamas était déjà ce qu'il est,
10:31il l'était déjà en 2006,
10:32ça a déjà eu lieu.
10:33La question, je crois,
10:35est aussi de dire
10:35qu'il existe en Palestine
10:38des leaders politiques
10:39qui sont des leaders
10:41qui ont toujours été pour la paix,
10:43qui ont toujours été pour une solution à deux États,
10:45et qui sont pour une solution
10:46par le haut du peuple palestinien.
10:48On peut en citer quelques-uns.
10:49Mohamed Darlan,
10:50qui est en exil.
10:51L'ambassadeur Zomlott au Royaume-Uni.
10:53Alors, Barghouti est très populaire aussi.
10:56Barghouti, bon,
10:57il y a des questions sur son profil
10:58et sur son passé judiciaire, etc.
11:00Mais il y a des leaders
11:01qui proposent une perspective de vie
11:03pour le peuple palestinien.
11:05J'espère que ces leaders
11:06auront davantage de pouvoir,
11:08d'impact,
11:09pour la vie du peuple palestinien
11:11dans les prochaines années.
11:11On va évidemment poursuivre
11:12cette discussion avec vous deux,
11:14c'est passionnant.
11:14Sarah Salman,
11:15Nathan Devers,
11:16restez avec nous.
11:17On va parler de la montée
11:18de l'antisémitisme en France,
11:19évidemment,
11:19parce que Joshua Zarka,
11:20l'ambassadeur,
11:21en a parlé ce matin.
11:22Il compare le moment que l'on vit
11:24avec les années 30,
11:25c'est absolument terrible.
11:26Et Europe 1, 13h,
11:27ça continue jusqu'à 14h
11:28avec Maëlle Hassani
11:29sur Europe 1.
11:29A tout de suite.

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