- 16/05/2025
Le cycle de conférences-rencontre de la Deb d'adapte
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00:00Donc n'hésitez pas à me dire les choses que vous connaissez très bien, du coup je
00:19pourrais passer plus de temps sur...
00:20Il y a des diapositives qui sont un peu difficiles, donc voilà, si je veux vraiment bien les
00:24présenter, ça mettrait plus que 40 minutes.
00:27Donc pour commencer, la chose sur laquelle j'aimerais insister, je pense que vous le
00:30savez un peu tous, mais rappelez quand même que même dans la définition originelle de
00:35la biodiversité de 1992 du Sommet de la Terre à Rio, il y a vraiment deux enjeux distincts,
00:39il y a la diversité du vivant, c'est souvent ce à quoi on égalise biodiversité, un diversité
00:43spécifique génétique et écosystémique, mais l'autre enjeu extrêmement important
00:47de la biodiversité c'est le fonctionnement des écosystèmes, et c'est annoncé dans
00:50la définition originelle, avec cette idée fondamentale qu'il y a une synergie entre
00:55les deux, c'est-à-dire pour maintenir la diversité du vivant, il faut maintenir les
00:58fonctionnalités des écosystèmes, et réciproquement.
01:00Et donc les enjeux d'adaptation, évidemment, on doit travailler sur les deux aspects à
01:04la fois, ces deux entrées qui sont complémentaires.
01:06L'autre élément de contexte qui me paraît extrêmement important, c'est à propos de
01:12la notion de service écosystémique, qui est souvent l'objet de controverses, et ces controverses
01:16en fait, elles camouflent, elles invisibilisent, ce qui a été absolument révolutionnaire
01:20et innovateur à propos du concept de service écosystémique, et que j'essaie de représenter
01:24à travers cette figure.
01:25A droite, vous avez ce qui est trivial à propos des services écosystémiques que connaissent
01:30ces agronomes et l'ensemble des humains depuis au moins quatre siècles, voire deux millénaires.
01:34Donc de ce point de vue-là, ce n'est pas la peine de l'inventer.
01:35Je veux dire, le fait que la nature contribue aux humains en termes matériels et en termes
01:40aussi immatériels, en termes de qualité de vie, c'est connu depuis très longtemps.
01:44Si vous prenez par exemple le château de Versailles, les jardins, les jardins typiquement,
01:47eh bien c'est de la biodiversité au service des humains, de leur bien-être immatériel.
01:51Ce qui est très innovateur dans la nature de services écosystémiques telle qu'elle
01:55apparaît il y a vingt ans, ce sont les contributions régulatrices, ce qu'on appelle les services
01:58de régulation, que j'ai mis en rouge, c'est-à-dire la fertilité des sols, la pollinisation,
02:03la régulation locale et globale du climat, etc.
02:06Ces dix contributions qui sont essentielles, essentielles au fonctionnement des écosystèmes
02:11et au maintien de la diversité du vivant.
02:13Ce que j'essaie aussi de représenter sur cette figure, c'est l'asymétrie, c'est-à-dire
02:19que si les contributions matérielles et immatérielles disparaissaient, tant mieux pour les contributions
02:23régulatrices.
02:24L'inverse n'est pas vrai, c'est-à-dire que les contributions matérielles et immatérielles
02:27dépendent des contributions régulatrices.
02:29Donc ces contributions régulatrices, elles sont fondamentales en biodiversité et elles
02:33expliquent pourquoi l'écologie est fondamentale pour l'économie, c'est-à-dire qu'en l'occurrence,
02:39les systèmes économiques et financiers dépendent des écosystèmes à travers les contributions
02:42régulatrices.
02:43Donc la biodiversité, ce n'est pas 50% du PIB, c'est évidemment 100% du PIB à travers
02:48ces contributions régulatrices.
02:49L'autre chose qui est extrêmement importante, comme vous le savez sans doute, les expertises
02:54aussi bien du Mélenium Ecosystem Assessment en 2005 que celles de l'IBES en 2019 sont
02:58convergentes.
02:59Les services matériels et immatériels se portent bien, sont stables, voire en amélioration.
03:04On produit de plus en plus de calories par humain.
03:06Par contre, les contributions régulatrices, elles sont en déclin.
03:09Évidemment, il n'y a pas besoin d'être spécialiste de la pensée systémique pour
03:13bien comprendre qu'il y a un problème.
03:15Il y a un problème parce qu'effectivement, les contributions régulatrices, si elles
03:17s'effondrent, ça va poser un problème aux contributions matérielles et immatérielles.
03:21Donc ça, c'est l'élément de contexte aussi qui est absolument fondamental lorsqu'on
03:25parle de protection de la nature.
03:27Voilà.
03:28Donc ces deux éléments de contexte étant faits, maintenant, on va donc parler de biodiversité
03:32et climat.
03:33Biodiversité et climat, alors peut-être une manière simple de présenter les choses,
03:36c'est que nous avons le choix sur nos futurs.
03:38Nous avons le choix entre la gauche et la droite.
03:40Donc, pardon, je n'ai pas voulu s'en faire exprès.
03:43M. Trump a décidé que ce serait plutôt l'avenir de la droite, pourquoi pas ? Chacun
03:48ses préférences.
03:49Et je pense qu'à nouveau, c'est l'élément de contexte entre biodiversité et climat.
03:53Je vais venir maintenant sur des choses plus précises et plus opérationnelles, peut-être.
03:57Et ça, c'est donc effectivement, alors ça a été un peu déformé, c'est les PowerPoint
04:02qui passent d'un ordinateur à un autre, désolé.
04:04Ça, c'est deux, c'est notamment Applet, c'est un gestionnaire d'espaces protégés
04:09qui se situe dans l'Arizona.
04:11Donc, ce dénommé M. Applet, en l'occurrence, il gère les forêts du sud-ouest américain.
04:16Son mandat officiel, c'est de maintenir ses forêts.
04:19Tous les scénarios climatiques disent qu'actuellement, que les forêts de l'Arizona vont disparaître.
04:24Donc, vous voyez une dissonance complète entre sa mission officielle, contractuelle
04:30et ce que disent les sciences, en fait.
04:32Donc, c'est suite à cela qu'il a fait ce papier, il en a fait plusieurs d'ailleurs,
04:38et qui, en l'occurrence, peut conduire à sa réflexion aussi,
04:41où il explique que finalement, dans l'adaptation de la nature face au changement climatique,
04:45il représente sur deux axes, sur les écosystèmes, on a le choix sur l'axe horizontal,
04:50soit garder les écosystèmes originels, ce qu'on appelle pristine en anglais,
04:53avant on l'appelait nature vierge, mais c'est devenu très patriarcal comme terme,
04:58ou bien des écosystèmes nouveaux, on a le choix entre écosystèmes nouveaux
05:01et écosystèmes originels.
05:04Et puis, sur l'axe vertical, on a le choix entre une gestion dominatrice de la nature,
05:08on va imposer des choses, ou bien on va laisser la nature évoluer librement,
05:13notamment ce qu'on appelle le ré-ensauvagement, en haut.
05:15Et il explique que le problème, c'est que l'idéal en protection de la nature,
05:20c'est-à-dire on laisse la nature évoluer telle qu'elle-même,
05:22et on va garder la référence historique, malheureusement, ça ne va plus être possible.
05:26C'est-à-dire qu'en haut à droite, ça ne fait plus partie des possibilités.
05:30Les seules possibilités qui restent, c'est les trois autres possibilités.
05:32Donc vous avez le choix entre un écosystème nouveau que vous allez dominer,
05:37ou bien un écosystème nouveau mais que vous laissez la nature évoluer d'elle-même,
05:40créer cet écosystème nouveau, ou bien conserver l'écosystème historique,
05:45mais là, il va falloir avoir une action très résolue et très, j'allais dire,
05:49dominatrice de la nature pour imposer le changement historique.
05:53Donc ça, effectivement, c'est le contexte, et c'est le contexte qui, a priori,
05:57les mauvaises langues disent que ça prend en revers la conservation de la nature,
06:00parce qu'en expliquant, et ça, c'est une caricature,
06:03que la conservation de la nature, c'est maintenir la référence historique à tout prix.
06:07Voilà, ce n'est pas tout à fait comme cela.
06:08Comme vous le savez sans doute même mieux que moi,
06:10c'est-à-dire que les politiques environnementales,
06:12ça fait quand même un certain temps qu'elles pensent en termes d'adaptation,
06:16et donc je voulais quand même présenter cela à quelques éléments.
06:19Ce qui concerne les espaces protégés, typiquement, la création d'une trame verte et bleue,
06:23ça a bien été fait il y a une vingtaine d'années pour organiser notamment le déplacement des espèces,
06:28parce que ça fait un certain temps qu'on sait que les espèces risquaient d'être piégées dans les espaces protégés.
06:33Il y a ensuite tout un ensemble de travaux sur la résilience des écosystèmes,
06:37avec notamment maintenant des considérations sur le ré-rensauvagement,
06:40notamment pour faciliter l'adaptation des écosystèmes et des espèces,
06:45et puis l'importance accordée à la diversité du vivant.
06:47La diversité du vivant, c'est une diversité d'options,
06:50donc pour faire face notamment aux aléas, et notamment aux aléas environnementaux et aux aléas climatiques.
06:56De la même manière, la diversité des fonctions écologiques, c'est aussi pour préparer les écosystèmes.
07:02Par rapport à ça aussi, quelle est la place des espèces ?
07:05La conservation des espèces, comment elle se place ?
07:08J'y reviendrai tout à l'heure, sur la conservation des espèces.
07:12Ça, ça concerne les espaces protégés, mais de la même manière, les écosystèmes agricoles, urbains et périurbains.
07:19Ce que j'essaye de dire à travers cette diapositive,
07:23c'est que ces écosystèmes-là sont aussi pris dans des questions d'adaptation,
07:29de problèmes de référence historique,
07:31et là, je dirais que la pensée environnementale,
07:33la pensée qui s'est développée dans la protection de la nature,
07:35elle peut servir aussi dans le domaine de l'agriculture et du urbanisme,
07:39parce que toutes ces choses-là qui ont été faites précédemment,
07:42peuvent être transférées aux six secteurs agricoles et aux secteurs urbains,
07:47qui ont finalement assez peu pensé à ces questions d'adaptation.
07:51J'allais dire que l'aspect environnemental, à toutes les raisons,
07:54est ambitieux et offensif par rapport à l'ensemble des politiques publiques,
07:58en expliquant qu'il y a un certain nombre de choses qu'elle a pensées il y a déjà pas mal de temps.
08:02Sur les bénéfices, peut-être à nouveau un exemple très pragmatique.
08:06Ça, c'est un travail qui a été fait notamment dans mon laboratoire, au Museum, au SESCO,
08:11où les auteurs ont regardé, à travers le stock, le suivi des oiseaux communs,
08:16comment les espèces se déplacent, répondent aux changements climatiques,
08:21à l'échelle de la région, et ils ont regardé dans quelle mesure cette réponse
08:24était corrélale à la quantité d'espaces protégés.
08:26Ils montrent que plus il y a d'espaces protégés, plus l'ensemble de la biodiversité,
08:31notamment la nature ordinaire, celle qui n'est pas dans les espaces protégés,
08:35plus elle a l'aptitude à suivre le changement climatique.
08:39C'est-à-dire qu'on tombe devant cette notion d'espace protégé
08:43qui est une infrastructure écologique, qui va aider l'ensemble du vivant
08:47à s'adapter aux changements climatiques.
08:50C'est vrai aussi à l'échelle des communautés, c'est la figure de gauche,
08:53et sur l'échelle des espèces, c'est la figure de droite.
08:56Donc aussi cette idée que les espaces protégés sont une grande infrastructure
09:00qui bénéficie à l'ensemble des espèces, des espaces,
09:05et donc de la biodiversité ordinaire.
09:12Par rapport à ça, avec ces quelques considérations,
09:16que faire pour se placer dans le cadre des nouveaux écosystèmes
09:20qui ne seront plus des écosystèmes historiques,
09:22sur lesquels il va falloir intervenir plus ou moins,
09:24tout en maintenant les valeurs des actuelles.
09:26On ne veut pas perdre des valeurs,
09:28mais néanmoins on veut aussi organiser la transition,
09:33la transformation des écosystèmes.
09:35Qu'est-ce que les scientifiques et l'interface science-politique
09:39ont à proposer par rapport à cela ?
09:42C'est la notion d'intégrité des écosystèmes.
09:47Désolé, ma diapositive est un peu chargée.
09:51Le concept d'intégrité des écosystèmes est central
09:55dans le cadre mondial de la biodiversité.
09:57Tout le monde connaît le GBF ?
09:59La COP15 ?
10:01Vous avez 23 cibles et 4 objectifs.
10:04Le premier objectif de ce cadre mondial, sous président chinois,
10:09c'est important de le préciser aussi,
10:11approuvé par 196 États,
10:13c'est un consensus planétaire,
10:15le premier objectif en biodiversité
10:17est de maintenir l'intégrité des écosystèmes.
10:20C'est devenu un objectif central
10:22dans les politiques de protection de la biodiversité
10:25à l'échelle planétaire,
10:27même si les États-Unis n'ont jamais ratifié
10:29la Convention pour la diversité biologique.
10:31C'est un autre sujet.
10:33Ce qui est très notable,
10:35c'est que si vous comparez
10:37la terminologie de ce cadre mondial,
10:39de la COP15 de 2022,
10:41par rapport au cadre précédent,
10:44celui des objectifs d'Aichi en 2010,
10:46à Aichi, on parle essentiellement
10:48d'écosystèmes et d'habitats naturels.
10:52Dans le cadre mondial,
10:54on parle de l'ensemble des écosystèmes,
10:56naturels comme agricoles et urbains.
10:59L'intégrité des écosystèmes
11:01concerne l'ensemble des écosystèmes.
11:05C'est l'objectif A.
11:08Là, vous avez une définition
11:10de données de cette intégrité.
11:13C'est la capacité des écosystèmes
11:15à soutenir et maintenir
11:17des processus écologiques
11:19et des communautés d'organismes divers.
11:21Par rapport à l'adaptation
11:23au changement climatique,
11:25cette notion d'intégrité
11:27internalise l'idée
11:29d'adaptation au changement climatique,
11:31de maintenir les processus écologiques fondamentaux.
11:33Pour ceux et celles
11:35qui connaissent la pensée
11:37de la résidence écologique,
11:39Stockholm Residence Centre,
11:42OK.
11:44Alors,
11:46la notion
11:48de résidence écologique,
11:50c'est une notion apparue
11:52dans l'écologie scientifique en 1973
11:54avec un dénommé
11:56Buzz Holling,
11:58un écologue canadien.
12:00A l'époque,
12:02Holling s'occupait de gestion
12:04des pêcheries et des forêts,
12:06des ravageurs forestiers et des pêcheries.
12:08En 1973, il explique
12:11que dans ces domaines de gestion,
12:13il ne faut pas avoir une pensée statique
12:15parce que les stocks de poissons
12:17sont en train d'évoluer.
12:19Les forêts sont en train d'évoluer.
12:21Elles ont un âge.
12:23Elles montent en âge.
12:25Les enjeux écologiques
12:27changent selon l'âge des forêts.
12:29Les poissons, c'est la même chose.
12:31Il dit qu'il faut penser en termes dynamiques.
12:33Il propose la pensée de la résidence écologique.
12:35Il publie ce papier cité 15 000 fois.
12:37C'est un papier phare.
12:39Il explique que l'enjeu
12:41est de maintenir les processus
12:43et les fonctions fondamentales
12:45de manière à ce qu'en période de crise,
12:47avec une perturbation,
12:49l'écosystème ne se dissocie pas complètement.
12:51Au passage,
12:53cette pensée s'applique aux sociétés.
12:55C'est pour cela qu'il a créé avec Gunderson
12:57le Stockholm Resilience Centre.
12:59Je vous recommande d'aller voir son site.
13:01C'est le référentiel mondial
13:03sur la pensée de la résilience.
13:05C'est une pensée qui s'applique
13:08aux sociétés et aux écosystèmes.
13:10Il propose de manière positive
13:12l'idée de la destruction créatrice
13:14en expliquant que la crise
13:16est aussi une période
13:18où on se débarrasse des anciennes institutions
13:20de manière à laisser la place
13:22aux jeunes, à la réorganisation,
13:24l'adaptation à un nouveau contexte.
13:26Il y a ça aussi
13:28dans la pensée de la résidence écologique
13:30avec l'idée que les écosystèmes
13:32passent par des stades successifs
13:34de croissance, de conservation,
13:36de crise et de réorganisation.
13:38Ce sont des choses un peu
13:40inéluctables.
13:42La stabilité n'a jamais existé
13:44ni dans les sociétés ni dans les écosystèmes.
13:46Par exemple,
13:48lorsque vous êtes proche d'une crise,
13:50l'enjeu sera d'organiser la crise
13:52de manière à ce qu'elle soit la moins grave possible
13:54et qu'il n'y ait pas destruction
13:56du tissu écologique comme du tissu social.
13:58Vous voyez la ressemblance
14:00avec la situation actuelle
14:02parce qu'effectivement,
14:04la crise peut être très grave,
14:06notamment si vous restez trop longtemps sur le stade de conservation.
14:08Si vous vous dites
14:10que l'état dans lequel on est actuellement
14:12est vraiment bien,
14:14c'est la pire des stratégies.
14:16L'exemple qu'ils prennent, c'est les forêts de l'Arizona.
14:18Les forêts de l'Arizona, par exemple,
14:20le service des eaux et forêts américains,
14:22son objectif, à nouveau,
14:24a été d'empêcher que ces forêts brûlent
14:26pendant tout le XXe siècle.
14:28Ça a bien marché pendant tout le XXe siècle.
14:30Ce qui s'est passé, c'est que vous avez
14:32eu des feux géants.
14:34Le service des eaux et forêts américains
14:36ne connaissait pas cette idée
14:38que connaissent notamment
14:40l'éco-buage,
14:42c'est-à-dire le fait d'organiser
14:44des petits feux de manière à éviter
14:46les feux géants.
14:48C'est peut-être pas le meilleur exemple,
14:50mais c'est un exemple de cette pensée
14:52de la résilience écologique,
14:54d'anticiper les crises,
14:56de les organiser de manière à éviter
14:58la crise trop grave.
15:00Désolé la parenthèse.
15:02On revient.
15:04Cette pensée de la résilience écologique
15:06est sous-jacente à cette pensée
15:08d'intégrité des écosystèmes.
15:10Un concept fondamental.
15:12Je vais essayer de ne pas oublier
15:14la relation entre espèces et écosystèmes.
15:16Pour ne pas l'oublier,
15:18ce qui est nouveau
15:20dans le cadre mondial,
15:22c'est que la focale, c'est plus
15:24les écosystèmes que les espèces.
15:26C'est un peu nouveau.
15:28D'abord, la protection des espèces,
15:30notamment des espèces menacées.
15:32Est-ce que ça veut dire
15:34que les politiques d'espèces menacées
15:36sont ridicules et qu'il faut abandonner ?
15:38Certainement pas.
15:40Mais ce qui est important,
15:42c'est de les placer dans le cadre écosystémique.
15:44Ce qui a toujours été le cas historique.
15:46Les personnes qui connaissent bien
15:48ces politiques de protection des espèces menacées
15:50savent bien qu'elles avaient
15:52une logique écologique
15:54et écosystémique.
15:56Il y a quatre concepts
15:58qui peuvent être importants dans le cadre des espèces menacées.
16:00Le concept d'espèce clé de voûte.
16:02Le loup, c'est une espèce clé de voûte.
16:04Si elle disparaît, vous changez complètement
16:06le fonctionnement des écosystèmes.
16:08L'espèce parapluie, c'est une espèce fragile.
16:10Si vous la maintenez,
16:12vous maintenez l'ensemble de la qualité de l'écosystème.
16:14Le lours, c'est une espèce parapluie.
16:16L'espèce sentinelle,
16:18c'est celle qui est très fragile.
16:20Elle vous avertit qu'il y a quelque chose
16:22qui se passe mal dans l'écosystème.
16:24L'ensemble des polluants,
16:26typiquement le condor de Californie au début des années 1970,
16:28dont les œufs sont fragilisés
16:30à cause du DDT.
16:32Et puis,
16:34j'allais en oublier une.
16:36Je pense qu'on en a déjà trois.
16:44L'espèce sentinelle,
16:46il y a peut-être un exemple,
16:48le grahamster d'Alsace.
16:50Lorsque vous regardez sa carte de répartition,
16:52il se distribue sur l'ensemble de l'Asie.
16:54Par exemple, sur le continent eurasiatique.
16:56L'Alsace, c'est vraiment sa frontière ouest.
16:58Quand on regarde la carte de distribution,
17:00on dit que c'est absurde de conserver le grahamster d'Alsace.
17:02Ce n'a pas de sens.
17:04Son avenir se situe pas en Alsace.
17:06Par contre, quand vous regardez ce que questionne
17:08le grahamster d'Alsace,
17:10il questionne les pratiques de maïs,
17:12l'agriculture très intensive de maïs.
17:14Il questionne ces pratiques agricoles
17:16et les incite à se réformer,
17:18à s'adapter,
17:20notamment au changement climatique.
17:22A travers le grahamster,
17:24vous questionnez l'ensemble du fonctionnement
17:26de l'agroécosystème.
17:28Logique de la politique
17:30de protection du grahamster,
17:32de questionner ses pratiques agricoles.
17:34Mon message, c'est que
17:36ce n'est pas parce qu'on passe à l'écosystème
17:38qu'on ignore les politiques d'espèces menacées,
17:40qui donnent de la visibilité
17:42aux écosystèmes.
17:44Une des fragilités du concept
17:46d'intégrité des écosystèmes,
17:48c'est sa déclinaison scientifique
17:50en termes de critères, comment on mesure l'intégrité
17:52des écosystèmes.
17:54Le monde scientifique
17:56est frileux.
17:58On a consulté le conseil scientifique de l'AFRB.
18:00Ils n'ont pas beaucoup apprécié la question
18:02et nous ont dit que c'était trop complexe
18:04pour eux.
18:06Vu que c'est dans le cadre mondial de la biodiversité,
18:08il y a un consensus scientifico-politique.
18:10Pour les plus anciens,
18:12en 1992, quand le concept de biodiversité est né,
18:14la sphère scientifique n'était pas très chaude.
18:16On ne parlait pas de biodiversité,
18:18c'était un concept considéré comme politique.
18:20Ensuite, la sphère scientifique s'est mise très bien.
18:22On peut penser que pour l'intégrité des écosystèmes,
18:24c'est la même chose qui va se passer.
18:26Quand même, de manière assez simple,
18:28comment on peut décliner l'intégrité des écosystèmes ?
18:30Il y a trois dimensions,
18:32trois types de critères.
18:34Le critère de la composition.
18:36Diversité génétique et spécifique
18:38dans l'écosystème.
18:40Diversité des groupes fonctionnels.
18:42C'est un concept que vous connaissez.
18:44Un groupe fonctionnel,
18:46c'est un ensemble d'espèces
18:48qui assure la même fonction écologique
18:50dans l'écosystème.
18:52Petits carnivores, grands carnivores, petits herbivores,
18:54plantes annuelles,
18:56buissons et arbres
18:58de début de succession, de fin de succession.
19:00Vous voyez trois types de diversité.
19:02Diversité des groupes fonctionnels
19:04et diversité spécifique et génétique
19:06de chaque groupe fonctionnel,
19:08de manière à ce que ces groupes fonctionnels
19:10aient des capacités de s'adapter au changement climatique.
19:12De manière à ce que vous ne perdiez pas un groupe fonctionnel
19:14parce qu'il n'y a qu'une seule espèce
19:16et qu'elle n'est pas adaptée aux nouvelles conditions climatiques.
19:18Structure, c'est la structure végétale.
19:20Structure, notamment diversité
19:22des strates forestières
19:24et diversité des fonctions écologiques.
19:26Ne pas perdre la fonction de pollinisation
19:28parce que même si les pollinisateurs
19:30ne vous intéressent pas,
19:32vous allez perdre 90 % des plantes
19:34parce que 90 % des plantes
19:36dépendent dans leur système de reproduction
19:38de la pollinisation animale.
19:40C'est quand même 10 % des plantes
19:42qui sont pollisées par le vent.
19:44Le problème, c'est que les 10 %
19:46de plantes pollisées par le vent,
19:48qui sont une petite minorité,
19:50c'est celles qui produisent les céréales.
19:52C'est pour ça que le secteur agricole
19:54n'accorde qu'une importance économique
19:56marginale
19:58aux cultures pollisées par les animaux.
20:00C'est 10 % des revenus agricoles.
20:02La pollinisation animale,
20:04c'est 90 % des plantes sauvages,
20:06c'est 10 % du revenu agricole.
20:0890 %, c'est les céréales
20:10pollinisées par le vent.
20:12On voit assez bien la discordance
20:14entre la focale agricole
20:16et la focale environnementale.
20:18Cela étant,
20:20quand vous vous intéressez
20:22à la qualité des régimes alimentaires,
20:24les fruits et légumes,
20:26c'est effectivement pollinisés
20:28par les animaux.
20:30Vous avez trois critères.
20:32Dans un écosystème,
20:34pour savoir si la gestion environnementale
20:36est plutôt raisonnable,
20:38il faut s'assurer
20:40de ses diversités de composition,
20:42de structure et de fonction.
20:44Un message extrêmement important.
20:46Si vous voulez préparer les écosystèmes
20:48à l'adaptation à changement climatique,
20:50il faut s'assurer de leur intégrité.
20:52Cette intégrité,
20:54comment elle se combine ?
20:56Je vais commencer par le cas le plus difficile.
20:58Le cas des écosystèmes agricoles
21:00est sans doute plus facile.
21:02Les écosystèmes naturels.
21:04Ce qu'on appelle un écosystème naturel,
21:06c'est un écosystème où la présence humaine
21:08est historiquement assez faible.
21:10Depuis combien de temps ?
21:12La forêt amazonienne,
21:14c'est seulement depuis 4 siècles
21:16que la présence humaine est faible.
21:18Il y a 4 siècles, elle était beaucoup plus forte.
21:20Il faut relativiser la notion
21:22d'écosystème naturel.
21:24Les écosystèmes dits naturels
21:26sont des écosystèmes originaux
21:28qui ont des espèces particulières.
21:30De ce point de vue,
21:32c'est intéressant
21:34pour l'ensemble des écosystèmes
21:36et les parties prenantes.
21:38Comment procéder pour ces écosystèmes ?
21:40D'une part, protéger l'originalité.
21:42L'originalité d'agriculture
21:44peut être en termes d'espèces
21:46mais aussi de composition des communautés.
21:48Éventuellement, organiser le déplacement
21:50des espèces.
21:52Les conditions climatiques de cet espace
21:54ne seront plus favorables à ces espèces.
21:56Éventuellement, accueillir d'autres espèces menacées
21:58qui pourraient venir du sud,
22:00quand on est dans l'hémisphère nord.
22:02Par rapport à ça, vous avez une notion
22:04qui est intéressante.
22:06Je ne sais pas si ça va me donner le...
22:08C'est la notion d'espèces néonatives.
22:10C'est des espèces
22:12qui ne sont pas présentes dans un écosystème
22:14mais dont on sait,
22:16d'après les projections climatiques,
22:18qu'elles seront présentes dans l'écosystème.
22:20C'est pour permettre de se distinguer
22:22du concept d'espèces exotiques,
22:24envahissantes, dont on veut se débarrasser,
22:26qui ne sont pas bienvenues.
22:28Par contre, les espèces néonatives,
22:30qui sont nouvelles, sont les bienvenues.
22:32Elles participent à l'adaptation des écosystèmes.
22:34On peut même dire que, peut-être,
22:36elles sont un indicateur
22:38de l'adaptation d'un écosystème.
22:40Si cet écosystème naturel
22:42reste stable, historique,
22:44ça peut être inquiétant.
22:46En l'occurrence, il a perdu ses capacités
22:48d'adaptation au changement climatique
22:50pour différentes raisons.
22:52Il est isolé et les espèces ne peuvent plus arriver.
22:54C'est typiquement le cas du parc du Serengeti.
22:56Le parc du Serengeti est bien protégé,
22:58mais comme ça génère
23:00des activités écotouristiques
23:02extrêmement importantes,
23:04il y a plein d'habitats humains
23:06autour du parc du Serengeti.
23:08La faute du Serengeti est piégée
23:10dans le Serengeti.
23:12Les capacités d'adaptation sont réduites
23:14à cause de l'attractivité
23:16du parc du Serengeti.
23:18Ce qui est totalement paradoxal.
23:20Par rapport à ça,
23:22les scientifiques travaillent.
23:24L'indicateur Berry est intéressant.
23:26Il essaie de calculer
23:28la capacité d'accueil de nouvelles espèces,
23:30des espèces déodatives, dans un écosystème naturel.
23:32Là, on a une pensée
23:34extrêmement dynamique
23:36pour les écosystèmes naturels.
23:38On a dépassé l'idée de la référence historique
23:40tout en n'abandonnant pas
23:42ce qui faisait la force,
23:44c'est-à-dire l'originalité
23:46de ces écosystèmes.
23:48Ce qui faisait,
23:50je ne devrais pas le dire au passé,
23:52si tout se passe bien.
23:54Si nous travaillons bien,
23:56je m'inclue dans l'aspect environnemental.
23:58Pour les écosystèmes agricoles,
24:00c'est plus facile.
24:02Pourquoi ?
24:04D'abord, ils sont très dégradés.
24:06L'objectif d'intégrité est plus simple
24:08à fixer.
24:10Vous avez trois écosystèmes
24:12plus ou moins intègres.
24:14En haut, c'est la culture de fraises biologique
24:16en Californie.
24:18Vous avez à nouveau l'agriculture biologique.
24:20Vous avez une manière de la pratiquer
24:22qui respecte l'intégrité des écosystèmes.
24:24A gauche, vous avez l'agriculture biologique
24:26qui s'est développée selon les mêmes principes
24:28productivistes que l'agriculture classique
24:30et qui, en ce passage,
24:32n'est pas très intéressante sur le plan écologique.
24:34A droite,
24:36vous avez une diversité de la structure
24:38végétale dont on se dit qu'il y a
24:40un critère d'intégrité qui est respecté.
24:42Par contre, dans la bausse, en bas
24:44ou en haut à gauche, on voit bien
24:46qu'il y a un problème dans l'intégrité.
24:48Sur l'étude des écosystèmes agricoles,
24:50il y a peut-être un critère très provisoire
24:52mais qui peut exister et notamment basé
24:54sur une étude du méta-analyse de Garibaldi
24:56qui est une méta-analyse à l'échelle planétaire.
24:58Ce qu'ont fait les auteurs,
25:00c'est qu'ils ont regardé quelle quantité
25:02d'habitats semi-naturels, en termes de surface,
25:04il fallait dans un écosystème agricole
25:06pour restaurer les fonctions écologiques importantes
25:08majeures pour l'agriculture
25:10qui sont notamment la pollinisation
25:12et le contrôle biologique, le contrôle des ravageurs.
25:14Leur estimation, faite sur cette méta-analyse,
25:16c'est qu'il faut à peu près 20%
25:18d'habitats semi-naturels.
25:20Qu'est-ce que ça veut dire un habitat semi-naturel ?
25:22C'est un habitat où vous avez,
25:24ce n'est pas complètement naturel,
25:26puisque dans un écosystème agricole,
25:28néanmoins, il y a ce qu'on pourrait dire
25:30semi-sauvage, c'est-à-dire que vous avez suffisamment
25:32de végétation pour entretenir
25:34des populations viables d'insectes et d'oiseaux.
25:36Vous avez une chaîne alimentaire
25:38complète, un écosystème
25:40relativement intègre.
25:4320% de surface,
25:45ça donne un critère relativement simple.
25:47Par exemple, on parle de replanter des haies.
25:49Quel objectif on va fixer ?
25:51Pourquoi replanter des haies ?
25:53Pour restaurer l'intégrité des écosystèmes
25:55et pour les préparer à l'adaptation au changement climatique.
25:57Ce qui veut dire, au passage,
25:59que maintenant on paye des agriculteurs.
26:01On parle tous des PSE.
26:03Peut-être qu'il faudrait rebaptiser les PSE en PAC.
26:05Payement pour adaptation au changement climatique.
26:07Pour les agriculteurs.
26:09Peut-être que ça passerait mieux,
26:11parce que PAC résonne plus positivement
26:13dans le monde agricole.
26:17Voilà. Bien.
26:19C'est une diapositive un peu improvisée.
26:21C'est suite aux questions que vous avez posées
26:23en annonce du séminaire.
26:25Comment quantifier ?
26:27C'est la diapositive la plus décevante
26:29de l'exposé, je suis désolé.
26:31C'est dommage, ça sera plus en réponse à vos questions.
26:33Comment quantifier ?
26:35Comment fixer des seuils quantitatifs ?
26:37Je vous en ai proposé un en insistant
26:39sur la quantité d'espace
26:41d'habitats semi-naturels en écosystèmes agricoles.
26:43Ce qui est clair, c'est que ce concept
26:45d'intégrité, il est complexe.
26:47Il n'est pas évident à manier.
26:49Actuellement, comment mesurer
26:51exactement l'intégrité des écosystèmes ?
26:53Je pense qu'on n'est pas en capacité.
26:55Il y a quelques travaux
26:57sur le domaine forestier
26:59et dans le domaine marin.
27:01C'est le plus avancé
27:03pour caractériser.
27:05Sur les écosystèmes marins,
27:07vous avez notamment Joachim Clodaye,
27:09spécialiste à Paris,
27:11qui peut vous en parler.
27:13La FRB,
27:15on a émis une note
27:17sur l'intégrité des écosystèmes
27:19qui a été rédigée par Roly de Lavaux,
27:21qui est disponible sur notre site web
27:23et qui épluche la littérature dans le domaine forestier.
27:25Vous trouverez quelques publications
27:27qui donnent des choses assez précises
27:29dans le cadre des écosystèmes forestiers.
27:31Pour les écosystèmes agricoles,
27:33pour les écosystèmes urbains,
27:35on propose le critère 3-30-300.
27:37C'est-à-dire,
27:39trois arbres par urbain,
27:4130 % en surface
27:43d'espace vert
27:45et chaque urbain
27:47à moins de 300 mètres d'espace vert.
27:49Cela fournirait trois critères
27:51pour l'intégrité des écosystèmes urbains.
27:553-30-300.
28:01Effectivement,
28:03c'est difficile sur le plan conceptuel.
28:05Les autres difficultés,
28:07c'est que les systèmes d'observation
28:09sont relativement fragiles
28:11et l'interprétation des données
28:13qui sont lacunaires est aussi difficile.
28:15C'est pour ça que ce n'est pas évident
28:17de fixer des critères quantitatifs.
28:19Quand on a un certain nombre de critères qualitatifs,
28:21on rentre rapidement dans des choses
28:23relativement précises.
28:27Désolé,
28:29c'est une diapositive assez ennuyeuse.
28:31Celle-ci, c'est plus pour vos archives.
28:33C'est un élément de contexte
28:35qui me paraît important.
28:37Il y a la notion
28:39de variable biodiversité essentielle.
28:41Elle est devenue fondamentale
28:43sur le plan scientifique.
28:45De quoi s'agit-il ?
28:47En 1945,
28:49il y a pas mal de temps,
28:51les climatologues à l'échelle mondiale
28:53se réunissent et se disent
28:55qu'il y a mille et une manières
28:57de caractériser le climat.
28:59Pour faire des modèles climatiques à l'échelle mondiale,
29:01il va falloir que les climatologues américains,
29:03asiatiques et européens
29:05mesurent les mêmes variables.
29:07En 1945, ils se mettent d'accord
29:09sur des variables climatiques essentielles, des ECV.
29:11En 2012,
29:13c'est-à-dire plus de 60 ans après,
29:15les experts de la biodiversité
29:17à l'échelle mondiale ont fait le même travail.
29:19Ils se sont dit qu'il va falloir
29:21que l'on mesure les mêmes variables
29:23si on veut avoir des modèles biodiversités
29:25à l'échelle planétaire, nationale et continentale.
29:27C'est pour ça qu'ils proposent
29:29le concept de variable biodiversité essentielle.
29:31Ce concept de variable biodiversité essentielle
29:33c'est pour dire
29:35qu'il y a six classes.
29:37Il y a six manières de mesurer la biodiversité
29:39et ça correspond
29:41à une structuration
29:43où il y a six communautés scientifiques
29:45qui font de l'écologie et de la biodiversité.
29:47D'une part, ceux qui travaillent sur la variabilité géétique,
29:49c'est la première classe de variable.
29:51Il y a ceux qui travaillent sur les espèces-population,
29:53la distribution des espèces,
29:55la fragmentation des espèces,
29:57l'horaire de distribution.
29:59C'est le deuxième type de variable, l'espèce-population,
30:01nombre de populations, abondance des populations,
30:03structure en âge, sexuel, etc.
30:05Ensuite, vous avez les traits des espèces.
30:07Les traits des espèces, c'est typiquement
30:09ce que font les muséums.
30:11Les muséums ont ce qu'on appelle
30:13le spécimen type.
30:15Le dodo caractérise sa hauteur,
30:17sa longévité, etc.
30:19Cela permet aussi de regarder
30:21quelles sont les espèces qui disparaissent.
30:23Les mammifères disparaissent au profit des petits mammifères.
30:25Ensuite, vous avez les compositions des communautés.
30:27C'est le quatrième type
30:29de classe de variable.
30:31Ensuite, vous avez la structure des écosystèmes,
30:33donc structure des paysages.
30:35Et enfin, fonction des écosystèmes.
30:37Il y a six manières de caractériser.
30:39L'intégrité des écosystèmes dépend
30:41de ces différentes classes de variables.
30:43C'est un élément de contexte
30:45qui peut être important aussi.
30:47Désolé si la dépositive est un peu lourde.
30:50Je vais passer maintenant
30:52à la deuxième partie de mon exposé.
30:54Je ne sais pas combien de temps il me reste.
30:56On arrive à 30 minutes.
30:58D'accord, très bien.
31:00Je vais vous parler du rapport Nexus.
31:02Tout le monde connaît l'IBESS.
31:04Il a été adopté en décembre 2024.
31:06C'est un rapport qui est sans doute
31:08assez révolutionnaire.
31:10Pourquoi ?
31:12Il essaie de regarder
31:14comment cinq communautés épistémiques,
31:16donc cinq types d'experts
31:19scientifiques, ou bien cinq types
31:21d'actions, de parties prenantes,
31:23ont traité l'ensemble des enjeux environnementaux.
31:25Ces cinq enjeux environnementaux,
31:27c'est biodiversité, eau et climat d'un côté,
31:29santé et alimentation de l'autre.
31:31Vous savez sans doute que le GIEC,
31:33un des climatologues, s'intéresse
31:35aux questions d'alimentation, de biodiversité.
31:37Réciproquement, les experts de la biodiversité
31:39s'intéressent aux questions du climat et de l'alimentation.
31:41Les agronomes s'intéressent aux impacts
31:43des systèmes agroalimentaires sur le climat.
31:45Ils ont comparé, d'un certain point de vue,
31:47les performances de ces communautés,
31:49comment les agronomes traitent bien
31:51l'ensemble des enjeux environnementaux,
31:53les climatologues et les experts de la biodiversité.
31:55Il y a des choses dans ce rapport,
31:57qui fait plus d'un millier de pages,
31:59qui sont un peu triviales, d'autres un peu plus
32:01intéressantes, enfin, novatrices.
32:03La chose triviale, c'est qu'il vaut mieux
32:05traiter les cinq enjeux à la fois.
32:07Si vous traitez l'agriculture indépendamment
32:09de la biodiversité ou du climat,
32:11ce n'est pas très intelligent
32:13parce qu'il y a plein de tensions et de synergies.
32:15L'autre message quand même important,
32:17c'est qu'il va falloir faire des compromis.
32:19Il n'y a pas de solution idéale
32:21qui maximise les cinq objectifs à la fois.
32:23Sur ces compromis,
32:25il y a deux chapitres importants.
32:27Il y a le chapitre 3.
32:29C'est le résumé en une diapositive
32:31du chapitre 3.
32:33Ils ont comparé l'ensemble des scénarios
32:35créés par les communautés scientifiques
32:37sur ces cinq enjeux environnementaux
32:39depuis trois décennies.
32:41Sur l'ensemble des scénarios publiés
32:43par la littérature scientifique,
32:45ils les ont classés en six archétypes.
32:47Ils sont classés de 1 à 6.
32:49Les 6 sont les moins intéressants.
32:51Les 1 sont les plus intéressants.
32:53Le 6, c'est un peu du trivial.
32:55On continue sur le scénario tendanciel,
32:57business as usual.
32:59Ensuite, le scénario le moins pire,
33:01qui reste très mauvais,
33:03c'est le scénario production alimentaire en priorité.
33:05Vu qu'il y a un milliard d'humains
33:07sous-alimentés, on met la priorité
33:09à la production exécutive.
33:11C'est-à-dire que les scénarios
33:13climat en priorité
33:15ou conservation de la biodiversité en priorité
33:17ne sont pas non plus des scénarios
33:19qui sont très bons.
33:21Le scénario climat, on le sait,
33:23c'est-à-dire produire des biocarburants
33:25au maximum ou faire du bois énergie.
33:27On sait que ça a plein d'impacts négatifs
33:29indirects sur le climat à travers
33:31la dégradation des écosystèmes.
33:33Conservation en priorité, c'est par exemple
33:35faire 50 % d'espaces protégés à l'échelle de la planète.
33:37Ce qu'expliquent les experts de l'IBES,
33:39c'est que ça contraint considérablement
33:41les choix agricoles.
33:43Donc ça aura des impacts négatifs
33:45à terme sur le plan environnemental.
33:47Là aussi, il va falloir modérer
33:49les objectifs, notamment en surface
33:51et en espaces protégés. Je reviendrai tout à l'heure
33:53à propos des réponses types qui sont proposées.
33:55Les deux scénarios qu'ils considèrent
33:57comme les meilleurs,
33:59l'équilibre entre différents éléments du nexus,
34:01je vais y revenir,
34:03c'est-à-dire que dans toute politique environnementale,
34:05vous devez considérer à chaque fois
34:07les différents éléments du nexus.
34:09Finalement, le meilleur, c'est orienté nexus.
34:11Ces deux scénarios
34:13se caractérisent tous les deux
34:15par une assez forte régulation environnementale.
34:17Ce qui distingue le scénario
34:19orienté nexus,
34:21qui met la biodiversité
34:23au éclimat avant santé et alimentation,
34:25considérant que santé et alimentation
34:27dépendent de biodiversité au éclimat,
34:29c'est que ce scénario a
34:31un peu moins de régulation environnementale
34:33et un peu plus de technologies vertes.
34:35C'est écrit comme ça
34:37dans le résumé pour décideurs.
34:39Les gouvernements ont laissé passer
34:41cette phrase-là. Elle n'a pas été discutée.
34:43Il y a des choses qui ont été très discutées pendant une semaine.
34:45Celle-ci est passée.
34:47Personne n'en reparle.
34:49Je suis le seul à en parler.
34:51Ça m'interpelle.
34:53Dans le déploiement actuellement du solaire et de l'éolien
34:55et des confrontations de la biodiversité,
34:57on se dit qu'il y a peut-être des choses
34:59qui sont présentes dans l'IBES
35:01qui peuvent être un peu disruptives par rapport à ça
35:03et qui vaudra la peine d'aller regarder.
35:05Je vais le voir dans le chapitre 3.
35:07Ils le répètent bien.
35:09C'est le meilleur scénario.
35:11Je vous laisse y réfléchir.
35:13Ensuite,
35:15dans ce rapport Nexus,
35:17l'autre chose qui est importante,
35:19c'est le chapitre 3.
35:21Il est assez complexe,
35:23mais très important.
35:25C'est le chapitre 5.
35:27C'est le plus gros,
35:29600 pages.
35:31Dans le chapitre 5,
35:33ils se sont astreints à un exercice.
35:35Chaque communauté,
35:37biodiversité, climat, santé, alimentation,
35:39leur a imposé de réfléchir à 15 réponses types.
35:41La communauté biodiversité,
35:43de repérer les 15 réponses types
35:45qui existent dans la littérature scientifique
35:47pour protéger la biodiversité,
35:49dans le domaine du climat, de l'eau, etc.
35:51Il y a des doublons,
35:53ce qui fait qu'il y a 71 réponses types.
35:55Ces 71 réponses types,
35:57je vais vous détailler dans le domaine de la biodiversité
35:59tout de suite après.
36:01Je vais commencer par cette diapositive.
36:03Lorsqu'ils ont analysé ces 71 réponses types
36:05des 5 communautés environnementales,
36:07ils ont réussi à les regrouper
36:09dans 9 types de réponses environnementales.
36:13Je dirais que
36:15c'est 9 manières de considérer l'environnement
36:17qui sont nécessaires.
36:19Toute partie prenante,
36:21toute politique publique,
36:23toute stratégie d'entreprise,
36:25notamment une multinationale,
36:27est préoccupée de ces 9 enjeux environnementaux,
36:29parce qu'ils sont fondamentaux.
36:31De quoi s'agit-il ?
36:33Je vous ai classés les 3 premiers.
36:35C'est typiquement des enjeux environnementaux
36:37directement axés sur la nature.
36:39Vous avez conservation des écosystèmes,
36:41conservation notamment d'espaces protégés,
36:45restauration des écosystèmes,
36:47on tombe dans la restauration de la nature.
36:49Le troisième, c'est gestion des fonctions écosystémiques.
36:51Cela peut être, par exemple, restauration de la pollinisation.
36:53Ce sont les 3 premiers types de réponses environnementales.
36:55Ensuite, les 2 types suivants,
36:57c'est consommation durable
36:59et réduction des pollutions.
37:01C'est axé sur la réduction des pressions
37:05chez les humains.
37:07Ce sont 2 manières de considérer les questions.
37:09Notamment en agriculture, c'est très frappant.
37:11Les questions agricoles,
37:13on ne les aborde pas de la même manière
37:15selon qu'on les aborde du côté de la production
37:17ou du côté de la consommation.
37:19Ce sont des manières différentes d'aborder
37:21les questions environnementales.
37:23Les 4 autres, c'est des enjeux de gouvernance.
37:25Les enjeux de gouvernance, c'est d'une part
37:27la planification de la gouvernance,
37:29la gestion du risque,
37:31la garantie des droits de l'équité,
37:33très importante pour les peuples autochtones
37:35dans les espaces protégés,
37:37et puis les financements.
37:39La finance durable, enjeu très important
37:41à intéresser le secteur de la finance.
37:43Les crédits biodiversité, carbone,
37:45peut-être les crédits nature à terme
37:47sont un enjeu extrêmement important
37:49dans le domaine de la finance.
37:51Le rapport Nexus propose une typologie
37:53pour considérer,
37:55intégrer les enjeux,
37:57les réponses environnementales,
37:59les réponses à l'échelle des paysages.
38:01Par rapport à ça,
38:03ces réponses...
38:05Je vous parlais des 15 réponses types.
38:07Vous avez les 15 réponses types
38:09dans la première colonne pour la biodiversité,
38:11ensuite au milieu pour le climat,
38:13et ensuite pour l'eau.
38:15Par exemple, l'agroécologie.
38:17Elle est considérée par la communauté des climatologues
38:19et par la communauté biodiversité.
38:21Elle n'est pas définie de la même manière
38:23par les deux types de communautés.
38:25C'est quelque chose à prendre en compte.
38:27Lorsqu'on parle d'agroécologie,
38:29ça ne signifie pas forcément la même manière
38:31selon les parties prenantes,
38:33les réseaux sociaux dans lesquels vous êtes.
38:35C'est une question importante.
38:37Enfin...
38:39Une conclusion importante.
38:41Je ne vais pas aller plus loin sur cette diapositive.
38:43Elle est peut-être plus voix à l'air.
38:45Celle-ci est un peu pénible,
38:47mais elle va vous aider à rentrer dans le rapport.
38:49J'insiste, c'est très instructif.
38:51Je vais passer sur cette diapositive
38:53parce que le temps passe.
38:55Je vais passer sur des aspects opérationnels.
38:57Un aspect qui me paraît très important,
38:59c'est qu'ils ont essayé
39:01d'évaluer la qualité de ces réponses.
39:03C'est 75 réponses types.
39:05Et ces 75 réponses types,
39:07elles ne sont pas du tout...
39:09Comment dire ?
39:11Elles se meuvent dans un espace
39:13social-écologique assez divers.
39:15Elles se distinguent par l'échelle spatiale.
39:17Vous avez une réponse type
39:19qui est la protection des mangroves.
39:21Par rapport à l'agroécologie,
39:23l'échelle spatiale n'est pas du tout la même.
39:25Il y en a qui ont des amplitudes
39:27assez faibles et d'autres
39:29de grandes amplitudes.
39:31Ensuite, vous avez l'échelle temporelle.
39:33Vous avez des réponses types censées avoir des effets immédiats,
39:35typiquement la protection des espèces,
39:37et des réponses types censées
39:39avoir des impacts
39:41à moyen terme
39:43et c'est notamment
39:45les réponses systémiques
39:47qui sont peut-être les plus transformatrices.
39:49Typiquement, la comptabilité capitale naturelle,
39:51sur laquelle un certain nombre d'entre nous
39:53travaillent actuellement,
39:55n'a pas d'impact immédiat,
39:57mais par contre, elle peut avoir à terme
39:59des impacts systémiques considérables,
40:01notamment en réorganisant la finance.
40:03C'est une manière d'expliquer la logique
40:05des différentes réponses.
40:07Ensuite, il y a l'impact sur chaque élément du nexus.
40:09Je vais passer à l'acceptabilité sociale.
40:11Il y a effectivement des réponses types
40:13qui sont plus acceptées que d'autres.
40:15Alignement aux politiques publiques.
40:17La réduction des pollutions, la réduction des pesticides,
40:19c'est une politique qui ne marche pas
40:21parce qu'elle n'est pas alignée aux politiques publiques.
40:23Les politiques agricoles sont contraires
40:25aux politiques de réduction des pesticides.
40:27On voit bien la tension qui existe entre les deux.
40:29Les implications économiques.
40:31Elles sont importantes,
40:33mais ne sont pas toujours considérées par les réponses types.
40:35La faisabilité technique.
40:37L'agroécologie a parfois des problèmes
40:39avec la faisabilité technique.
40:41L'équité, l'alignement aux cadres internationaux
40:43et le pouvoir transformateur.
40:45Le pouvoir transformateur est le plus important.
40:47C'est la manière dont ces réponses types
40:49vont éventuellement pouvoir influencer
40:51d'autres politiques publiques
40:53en ensemble de stratégies d'entreprise.
40:55Ces dix critères me paraissent extrêmement utiles
40:57parce qu'ils permettent,
40:59chaque fois qu'on propose
41:01une nouvelle manière de voir
41:03les questions environnementales,
41:05de nouvelles stratégies d'entreprise,
41:07d'avoir un critère d'évaluation.
41:09Où est-ce qu'on se place
41:11par rapport à ce qui existe actuellement ?
41:13Quelles sont les faiblesses ?
41:15Quels sont les points forts des réponses proposées ?
41:17Par rapport à ça,
41:19pour terminer,
41:21comme le précise Sandra Lavorel,
41:23une des expertes du biodiversité
41:25qui était présente dans le rapport NEXUS,
41:27une réponse qui est peut-être la plus prometteuse
41:29dans le domaine de la biodiversité,
41:31c'est celle de la planification intégrée
41:33des écosystèmes terrestres et marins.
41:35Je l'ai traduit par gestion intégrée
41:37parce que planification, maintenant,
41:39a un côté péjoratif en France.
41:41L'idée, c'est qu'on se place
41:43à l'échelle du paysage
41:45et à cette échelle du paysage,
41:47on va essayer d'intégrer
41:49l'ensemble des enjeux environnementaux.
41:51Au passage,
41:53ça correspond assez bien
41:55à la notion d'intégrité des écosystèmes.
41:57L'intégrité des écosystèmes,
41:59c'est un peu le critère, la boussole.
42:01La gestion intégrée, c'est la manière
42:03de vérifier la concordance,
42:05la cohérence de leurs propositions
42:07et des politiques qui sont mises en place
42:09à l'échelle de chaque territoire.
42:11Ma diapositive est un peu chargée
42:13parce que j'ai un peu improvisé.
42:15J'ai repris les éléments de langage
42:17qui sont présents dans le rapport NEXUS
42:19sur ce que veut dire la congestion intégrée.
42:21La définition est assez claire,
42:23c'est-à-dire combiner les objectifs
42:25sociaux et environnementaux,
42:27production alimentaire et moyens de subsistance,
42:29conservation de la biodiversité,
42:31à l'échelle des paysages.
42:33Après, il y a ce qui peut être intéressant.
42:35Vous avez des exemples.
42:37Vous avez par exemple l'initiative Satoyama
42:39au Japon qui existe depuis pas mal de temps,
42:41notamment au mouvement d'Aichi en 2010.
42:43Vous avez les réserves MAB,
42:45Man and Biosphere, qui depuis 50 ans
42:47réfléchissent à cette question de gestion intégrée,
42:49d'intégrer à la fois des objectifs humains et sociaux.
42:51Et puis il y a l'AFAO.
42:53L'AFAO a des systèmes de protection du patrimoine agricole
42:55qui existent. Dans le domaine de l'agriculture,
42:57il y a des réflexions qui existent.
42:59Donc ça peut valoir la peine de voir ce qui existe
43:01et comment le développer.
43:03C'est souvent dans des endroits assez particuliers
43:05qui ne sont pas très loin des écosystèmes naturels
43:07et donc qui ont des enjeux.
43:09C'est de l'extrapoler à des écosystèmes
43:11où les enjeux économiques sont beaucoup plus importants,
43:13voire des écosystèmes dégradés.
43:15Donc il y a évidemment du travail.
43:17Après, il y a des instruments politiques qui existent.
43:19Les zonages, les subventions, les paiements,
43:21la certification des produits, les labels.
43:23Le sujet des labels, la dynamique des labels.
43:25Vous savez, les labels, c'est comme la monnaie.
43:27C'est-à-dire que les mauvais labels chassent les bons labels.
43:29Parce qu'évidemment, les mauvais labels,
43:31c'est plus facile de les remplir.
43:33Le problème de la compétition entre les labels
43:35est aussi un sujet extrêmement important.
43:37En agriculture, c'est un des problèmes qui a existé,
43:39ce qui fait que c'est extrêmement difficile
43:41d'avoir des labels qui soient bons
43:43sur le plan environnemental.
43:45Après, il y a les vulnérabilités
43:47de cette gestion intégrée.
43:49Quelles sont ces faiblesses sur lesquelles il s'agit de travailler ?
43:51Il faut effectivement
43:53un engagement multipartite,
43:55une identification des questions prioritaires.
43:57Et puis, ça demande un engagement à moyen terme
43:59avec beaucoup d'acteurs.
44:01Donc, évidemment, c'est relativement lourd.
44:03Mais la question de l'environnement,
44:05elle demande beaucoup d'acteurs
44:07avec des engagements à moyen terme.
44:09Je vais terminer par
44:11trois diapositives.
44:13J'ai le temps pour trois diapositives ?
44:15Vous êtes déjà hors timing.
44:17Je vais peut-être passer sur celle-ci,
44:19qui est peut-être un peu trop compliquée,
44:21avec l'idée simplement qu'il y a trois étapes
44:23dans cette gestion intégrée ou dans le nexus environnemental.
44:25Il y a reconnaître les enjeux, à gauche.
44:27Il y a ensuite implémenter les stratégies.
44:29Et puis surtout, ce à quoi tiennent beaucoup les scientifiques,
44:31c'est avoir un suivi des stratégies des politiques publiques.
44:33Pour savoir lesquelles marchent et lesquelles ne marchent pas.
44:35Et pour échanger là-dessus.
44:37Si jamais il n'y a pas de suivi,
44:39on ne sait pas pourquoi ça s'est bien passé.
44:41Et notamment, les échanges aussi.
44:43Ça, c'est la transdisciplinarité.
44:45Les échanges, notamment entre les scientifiques,
44:47mais aussi avec les autres porteurs de savoirs.
44:49Tous les savoirs vernaculaires, les savoirs d'action
44:51d'agricole, industrielle ou financière.
44:53Très rapidement, les réseaux d'acteurs.
44:55Très important aussi.
44:57Réseaux d'acteurs qui sont traités dans ce rapport nexus
44:59comme dans le rapport changement transformateur.
45:01Avec l'idée que vous avez quatre types d'acteurs.
45:03Ça a sauté.
45:05La société civile, en bleu.
45:07Le monde privé, en orange.
45:09Le monde public, en vert.
45:11Et puis les scientifiques qui se sont placés modestement au milieu.
45:13Rires.
45:15En guise de perspective,
45:17je voulais simplement, très rapidement,
45:19parler du rapport changement transformateur
45:21qui, à mon sens, est assez complémentaire.
45:23La notion de changement transformateur,
45:25je pense que vous la connaissez depuis l'IBES 2019.
45:27Regression fondamentale,
45:29technologique, économique, des facteurs économiques et sociaux,
45:31y compris les paradigmes, les objectifs et les valeurs.
45:33Ce qu'explique le rapport changement transformateur,
45:35c'est qu'il y a trois manières de rentrer
45:37dans le changement transformateur.
45:39À travers les visions, les structures
45:41et les pratiques. C'est complémentaire.
45:43Il faut à la fois changer les visions,
45:45les structures et les pratiques.
45:47Enfin, pour terminer,
45:49sur ces questions d'environnement,
45:55on est sur des interfaces
45:57entre idéologie et science
45:59qui sont extrêmement délicates à traiter.
46:01Comme nous le savons tous.
46:03Par rapport à ça, il peut être intéressant
46:05de savoir que la notion de changement transformateur
46:07n'est pas forcément nouvelle.
46:09Depuis trois siècles, les scientifiques réfléchissent
46:11à transformer les sociétés.
46:13Il existe un ensemble de théories transformatrices
46:15que certains acteurs connaissent mieux
46:17que nous.
46:19Ce qu'a fait le rapport changement transformateur,
46:21c'est qu'ils ont répertorié
46:2363 théories transformatrices.
46:25Ils les ont classées en six types.
46:27Il y a les théories systémiques,
46:29plutôt écologiques. Je vais commencer par le bas.
46:31Les théories transformatrices
46:33basées sur les sciences et techniques.
46:35C'est typiquement les théories transformatrices
46:37du XXe siècle. Elles permettent
46:39d'améliorer le bien-être humain,
46:41de mieux tirer parti de la nature.
46:43Les théories transformatrices basées
46:45sur la transdisciplinarité, les savoirs hybrides.
46:47Celles basées sur la transformation des individus,
46:49la psychologie de l'environnement.
46:51Celles caricaturées par l'écologie
46:53des petits gestes.
46:55L'encapacitation des communautés.
46:57C'est les peuples autochtones
46:59ou les communautés locales
47:01qui prennent le pouvoir face aux autorités
47:03nationales et mondiales qui n'y connaissent rien.
47:05C'est un peu le discours.
47:07On ne l'est pas convaincu, mais ça existe.
47:09Les structures sociales.
47:11La pensée marxiste sur la pensée
47:13entre dominants et dominés,
47:15très proche de la pensée de l'encapacitation
47:17des communautés.
47:19Les théories systémiques basées
47:21sur la pensée de la résidence écologique.
47:23Les parties prenantes
47:25ont souvent une préférence
47:27pour un type de théorie transformatrice.
47:29C'est un enjeu dans l'adhésion
47:31aux politiques environnementales
47:33face à une diversité idéologique et politique
47:35qui sera toujours présente.
47:37Il y a une nécessité de convaincre
47:39des parties prenantes qui ont une certaine
47:41préférence pour un certain type de théorie
47:43transformatrice.
47:45C'est un autre enjeu des changements
47:47transformateurs bien considérés.
47:49Les écologues dont je fais partie
47:51préfèrent la pensée systémique,
47:53mais elle n'est pas la seule présente.
47:55Elle est confrontée à d'autres pensées
47:57transformatrices. Merci pour vos attentions.
47:59Je vais en rester là.
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