- 24/06/2025
5. Les effets économiques des technologies de l’information : Jean Bergounioux, ATEC, ITS France Délégué Général ; Aurélien Sostaponti, UBIFRANCE, Chef de projets transports : l’offre française des transports intelligents et les grands projets ITS à l’international ; Bruno Duchemin, CESE : «Révolution numérique et évolutions des mobilités individuelles et collectives : transports de personnes ». In : Mobilité 2.0 : Optimiser les mobilités avec les technologies de l'information. Conférence organisée par l'IFORE, en partenariat avec la DGITM (MEDDE), le 28 septembre 2015
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00:00— À l'étape suivante, où on revient d'ailleurs sur certains sujets qui sont assez proches, avec Jean-Bergue Gouniou de la TEC, Aurélien Sosta-Ponty et Bruno Duchemin, Aurélien Sosta-Ponty du Bifrance,
00:13pour voir un peu comment on arrive à exporter ou non nos services à l'étranger, Bruno Duchemin, pour l'avis qui a été rendu très récemment par le Conseil économique, social et environnemental.
00:23— Alors Jean-Bergue Gouniou, pour commencer. Nous allons... Alors installez-vous. Prenez un micro, si vous le souhaitez. Il y a des micros-mains.
00:32Ou utilisez ceux qui sont à votre disposition sur la table. On va revenir un petit peu sur les enjeux autour de ces mobilités nouvelles, où on parle quand même beaucoup de services,
00:44alors qu'il y a quand même des enjeux d'infrastructures très importants. Vous êtes donc le délégué général pour ITS France et la TEC.
00:53Alors la TEC, c'est l'association pour le développement des techniques de transport. Ses membres sont des donneurs d'ordre public et privé,
01:01des opérateurs de systèmes de transport, des opérateurs de systèmes de communication, des industriels, des bureaux d'études, des consultants du secteur.
01:08Donc ça permet de balayer assez largement le sujet. Ce qu'on peut voir, c'est qu'aujourd'hui, le service apparaît pratiquement plus fiable que le réseau qu'il soutient.
01:16On oublie un petit peu les enjeux autour du réseau d'infrastructures.
01:19Oui, tout à fait. Mobilité intelligente, c'est d'abord des technologies qui sont déployées depuis une vingtaine d'années.
01:31Et puis depuis quelques années, l'apparition de ces services innovants, donc on parle de modes actifs, de covoiturage, de systèmes interactifs type Waze ou Blacar,
01:46qui permettent effectivement de mettre en relation les usagers dans une économie collaborative.
01:51Reste que l'ensemble de ces services s'appuient quand même sur des véhicules ou des moyens de transport et eux-mêmes s'appuient sur des infrastructures.
02:02Donc on ne peut pas complètement oublier aujourd'hui que la mobilité intelligente est également la somme de véhicules, d'usages, de services et d'infrastructures.
02:13Alors c'est important parce qu'on s'aperçoit que les modèles économiques sont très différents et les modes de pensée, les données, l'utilisation des données.
02:26Pourquoi ce grand débat sur l'open data ? C'est qu'on a des transporteurs qui travaillent pendant des années et des années à bâtir leur réseau, à bâtir leur système d'information.
02:35Et tout d'un coup, ils s'aperçoivent que cette donnée, elle est volatile et voire même qu'on peut la reconstituer d'ailleurs sans eux.
02:43C'est-à-dire qu'on est capable de reconstituer une table horaire sans avoir celle de l'opérateur à l'origine.
02:50Donc dans nos modèles économiques aujourd'hui et dont on le trouve parmi nos adhérents, on a effectivement de grands débats sur la manière de faire travailler les gens ensemble.
03:03Ça nous pose des soucis. Alors quelques exemples, c'est que normalisation de la prise électrique, j'en parlais pour le véhicule électrique, du fait de manque de cohérence entre nos acteurs.
03:18Finalement, nos industriels qui avaient travaillé sur des modèles et qui avaient investi beaucoup d'argent là-dedans se sont fait souffler la mise par une norme allemande.
03:27Donc c'est quand même, c'est pas anodin pour nous usagers qu'on utilise une prise qui a un format X ou un format Y, ça nous est égal.
03:35Mais derrière, il y a eu des investissements, il y a des brevets, il y a des licences qui sont payées à chaque prise qu'on va venir installer.
03:41C'est un exemple. J'en avais encore un autre récemment sur, par exemple dans le domaine de l'école, l'appel d'urgence.
03:53Là aussi, certains acteurs français ont travaillé pendant plus de 20 ans sur des systèmes d'appel d'urgence.
04:00Et finalement, ce qu'on parle, probablement aussi également, manque de cohérence entre nos acteurs, c'est une norme d'appel d'urgence qui est incohérent ou incompatible avec l'infrastructure déployée en France depuis très longtemps,
04:17qui va être mise en œuvre au niveau européen.
04:19Donc effectivement, grands enjeux, ça rend le métier passionnant.
04:27Et ça met effectivement notre association où on retrouve constructeurs d'infrastructures, constructeurs de véhicules, opérateurs de ces infrastructures, opérateurs de ces services
04:38et des nouvelles technologies autour de la table pour essayer de définir des politiques communes.
04:47L'enjeu est important au niveau économique.
04:51Nous avons des grands leaders.
04:53Nous avons, dans tous ces domaines dont on vient de parler, que ce soit l'exploitation, la construction, que ce soit le transport public, la route, l'automobile même.
05:01Et peut-être, effectivement, ces industries peuvent se trouver menacées du fait de cette difficulté à travailler ensemble.
05:10Oui. Est-ce que finalement, aujourd'hui, les avantages, les atouts vont du côté de ceux qui fabriquent les infrastructures, qui ont ces investissements long terme ?
05:19Est-ce que ce métier, finalement ? Ou est-ce que, c'est un peu le débat qu'on avait déjà ce matin, on n'est pas dans un univers où la valeur ajoutée se dirige,
05:27en tout cas est captée par les acteurs du monde, entre guillemets, virtuel, qui ne l'est pas vraiment ?
05:31La question est délicate et pertinente.
05:37On ne peut pas, effectivement, et on a des schémas à très court terme, et on ne peut pas imaginer d'attendre 2 ans, 3 ans, 4 ans, 10 ans,
05:45des services qui sont disponibles sur Internet en particulier, et qui sont capables d'évoluer ou d'être développés en quelques semaines.
05:55Néanmoins, si vous venez la semaine prochaine au Congrès mondial de Bordeaux, vous verrez que la mobilité, aujourd'hui, c'est quand même la somme de ces 3 choses.
06:06Une infrastructure, un véhicule, et puis des services qui vous permettent de mettre en relation des usages et de développer des usages.
06:16Et que, sans les 3 pieds du tabouret ou les 3 dimensions du triptyque, le système n'a pas de logique.
06:25Il faut réinventer un modèle économique qui redonne de la valeur à l'infrastructure.
06:29Alors, ça peut venir d'ailleurs assez naturellement, puisque le véhicule autonome ou le véhicule connecté, aujourd'hui,
06:36sont des sujets technologiques très à la mode, avec des perspectives assez enthousiasmantes pour le futur,
06:47en particulier en termes d'optimisation de la capacité des infrastructures, capables de jouer sur la taille du véhicule,
06:54sa capacité à rendre autonome le véhicule pour se garer, pour faire un certain nombre d'actions quotidiennes, simples,
07:04et offrent des perspectives en termes de qualité de service et d'usage époustouflantes.
07:09Néanmoins, pour que ce véhicule fasse rendre le service que l'on attend de lui à court terme,
07:15il faut aussi qu'il récupère des signaux d'infrastructure, des signaux de trafic ou des systèmes de priorité pour les tramways.
07:25Et donc, on s'aperçoit que l'infrastructure, si elle n'est pas présente, très vite va obéir le développement de ces nouveaux services.
07:31En fait, le rapport de force n'est pas tant que ça en faveur des opérateurs de l'Internet,
07:36puisqu'il faut des infrastructures. D'ailleurs, ils ne visent même pas les pays où il n'y a pas d'infrastructure, c'est clair.
07:40Ces acteurs-là vont sur les pays où les infrastructures sont suffisamment en bon état.
07:45Et alors, quelles sont en fait les possibilités de réagir et de répondre à ces enjeux de la part des grands acteurs ?
07:52Lundi prochain va donc effectivement débuter ce grand congrès mondial à Bordeaux,
07:57qui n'avait pas été en France depuis plus de 20 ans. Comment les acteurs peuvent-ils se structurer pour aller vers ces enjeux
08:04et peut-être aussi aller vers l'international ? Parce qu'on me disait qu'on n'avait pas tellement de chances de développer
08:10cette mobilité intelligente en France si l'investissement ne pouvait pas s'appuyer sur des rentabilités de vente à l'international
08:19de la part de ces acteurs.
08:22Oui. Effectivement, les marchés aujourd'hui sont internationaux. Ils ne sont certainement pas à l'échelle de la France.
08:31Ils ne sont certainement pas à l'échelle, peut-être à l'échelle de l'Europe, probablement plus à l'échelle mondiale.
08:36Alors, l'intérêt de la France dans ce grand débat, c'est que finalement, on a des systèmes de transport qui fonctionnent plutôt bien,
08:47malgré les aléas qu'on peut avoir rencontrés tous dans les grandes villes tous les jours.
08:53On a des infrastructures qui sont plutôt encore de bonne qualité.
08:56Les problèmes de dégradation qu'on peut avoir sur les routes sont largement partagés par tous les pays européens
09:02et développés aussi bien en Amérique du Nord qu'en Europe, d'ailleurs. Donc, ce n'est pas un problème spécifique à la France.
09:08C'est même une tendance lourde. On fait peut-être une petite parenthèse là-dessus, Jean-Bergue Gouniou.
09:11C'est que globalement, les infrastructures qui se dégradent, c'est le cas en France.
09:13On est plus ou moins dans des conditions confortables de déplacement.
09:16Mais quand ce n'est pas le cas, c'est souvent qu'il n'y a pas eu d'investissement sur les infrastructures.
09:20Et on n'est pas les seuls à être logés à cette enseigne-là, puisqu'effectivement, on le constate dans les pays développés,
09:25vous me citiez les États-Unis, il y a quand même des infrastructures assez dégradées pour partie.
09:30En Allemagne aussi, celui de rouler sur les routes allemandes, pour se rendre compte que ce n'est pas toujours d'un haut degré de qualité.
09:36Donc on a quand même des visions économiques qui font que les infrastructures ne sont pas favorisées.
09:41Et ce n'est pas le cas qu'en France.
09:43Ce n'est pas le cas qu'en France. On doit effectivement les collectivités, les services publics, trouver des modes
09:51qui permettent de financer ces infrastructures.
09:54Parce que plus on avance avec le développement de services performants,
10:02et plus l'infrastructure doit être performante.
10:04Quand je reviens à ce sujet du véhicule autonome, ou du véhicule connecté,
10:09c'est potentiellement la solution pour l'objectif zéro mort sur les routes que se sont fixés certains pays nordiques,
10:17ou de passer en dessous des 2000 morts sur les routes en France, ce qui est l'objectif pour 2020.
10:22Ça ne se fera pas aujourd'hui sans des infrastructures performantes.
10:25Il y a le véhicule, il y a toute l'autonomie, l'automatisme qui apporte de la sécurité dans le véhicule,
10:31mais il y a également la capacité du véhicule à communiquer avec son infrastructure.
10:36Donc on a toute une série, toute une réflexion à avoir aujourd'hui,
10:39et les projets commencent à émerger, pour mettre à niveau l'infrastructure.
10:45Et la question étant effectivement le financement de ces mises à niveau.
10:49Est-ce que c'est réaliste aussi, parce qu'on est dans un climat,
10:52dans une tendance à ne pas tellement investir sur les infrastructures.
10:56Là on voit qu'il faut vraiment modifier les infrastructures pour les rendre intelligentes.
10:59Y a-t-il des chiffrages ? Est-ce qu'au niveau de la tech on pense que c'est réaliste ?
11:03Ou est-ce que c'est l'objectif Mars ?
11:05Alors, le sujet, je n'ai pas de chiffres à vous donner aujourd'hui, malheureusement,
11:12si je les avais, on y travaille.
11:14Les réflexions qu'on mène autour de la mobilité intelligente et de la fédération de ces acteurs
11:18doivent nous permettre de faire émerger justement un peu de données sur la mobilité intelligente
11:24et le système de transport intelligent pour faire un peu de projection dans le futur.
11:28Néanmoins, on sait financer de grandes infrastructures.
11:30On sait financer, j'avais peut-être entendu parler de la ligne TGV Bordeaux-Toulouse.
11:37Donc apparemment, le projet se lance.
11:39On va savoir trouver 8 milliards.
11:40On a su trouver plusieurs dizaines ou centaines de milliards.
11:43La rentabilité n'est peut-être pas...
11:46Pour les grosses...
11:47C'est-à-dire que les infrastructures vont venir, de toute manière.
11:50Le Grand Paris en est un exemple.
11:52Donc une fois qu'on a trouvé...
11:54Donc on s'est financé.
11:55L'appel au privé est certainement une des solutions pour développer des nouvelles infrastructures.
12:01On peut prendre la comparaison avec le modèle des voies réservées, achotées, achovées aux États-Unis,
12:07qui existent depuis très longtemps, où c'est par le péage que l'on finance des augmentations de capacité sur les infrastructures.
12:14Et alors donc, quand on a fait le point sur ces infrastructures, je voulais faire une parenthèse.
12:18Pour aller à l'international, donc les ingrédients qui vont faire que les acteurs français, historiques,
12:24ou peut-être moins agiles, comme on dit, que les acteurs de l'Internet,
12:27mais qui ont quand même du métier, des investissements et surtout des compétences en recherche et développement,
12:33qu'est-ce qui va faire la réussite des acteurs français ?
12:35On en parlera, je pense, la semaine prochaine à Bordeaux, mais on peut déjà l'aborder maintenant.
12:41Je sais que j'avais une présentation. Je ne sais pas si vous l'avez avec vous.
12:44On va lire un sosta-ponti.
12:45Si je l'ai avec moi, mais on peut peut-être déjà aller sur cette question,
12:47puis vous allez me dire ce que vous en pensez.
12:49Bien sûr. Donc ce qu'il faut savoir, c'est que principalement, ce sont les grands groupes
12:54qui vont tirer les petites structures, donc les PME.
12:58Ce sont principalement des PME qui sont sur le secteur des ITS.
13:01Donc on va retrouver, bien évidemment, c'est à peu près 1000 PME qui sont inscrites sur ce secteur.
13:08Les grands groupes qui vont porter ces PME, ça va être les Cofélineo, Sistra, Thales ou encore Alstom.
13:14Donc c'est un peu les ambassadeurs des ITS.
13:17C'est eux qui vont remporter les grands appels d'offres et qui vont les accompagner sur le marché.
13:20Un petit point sur votre présentation, Aurélien Sosta-Ponti.
13:25Donc vous appartenez à Business France.
13:27C'est l'ancien nombre.
13:27Non, pas Ubi France.
13:28Ubi France, c'était dans l'ancien temps, mais qui a fait un parcours très intéressant.
13:32Et donc vous accompagnez les entreprises dans...
13:34À la fois, il y a une activité maintenant dans Business France d'accueil des industriels étrangers sur le territoire français,
13:39mais globalement, c'est comme pour Ubi France à l'époque.
13:41Vous accompagnez les industriels et les entreprises vers l'export.
13:44Exactement.
13:46Donc on a le double métier maintenant, un volet export pour accompagner les entreprises françaises.
13:51Mais on a également aussi le fait d'attirer les investisseurs étrangers pour investir en France.
13:57Donc c'est juste que je vous demanderai de passer la slide.
14:00Donc vous l'avez bien compris.
14:02Parfait, ce sera plus simple.
14:03Donc la France dispose d'entreprises de premier plan mondial et d'une forte et ancienne culture dans le domaine de la conception, de la construction,
14:15mais également de l'exploitation d'infrastructures de transport.
14:18Donc aujourd'hui, les ITS se déploient partout dans le monde.
14:23Donc en particulier dans le secteur de la ville intelligente, parce qu'aujourd'hui, une ville, pour être intelligente, il faut qu'elle incorpore des solutions de transport intelligent.
14:34Donc le déploiement de solutions de mobilité intelligente est en rapide progression, aussi bien sur le marché national et international.
14:43Donc nous, l'objectif de Business France, c'est de donner les outils clés pour les entreprises françaises pour mieux appréhender ces marchés à fort potentiel pour elles.
14:53Donc on va les accompagner au cas par cas.
14:55Et on s'est d'ailleurs rapproché de la tech, qui a l'expertise sur ces marchés, le marché français, pour développer des outils pour les accompagner.
15:03Donc on a signé une convention de partenariat avec la tech.
15:06Et on a défini aussi 11 thématiques de transport intelligent.
15:10Donc ces 11 thématiques, on va traiter de la partie, par exemple, aide à la mobilité et de l'information, les modes d'où de transport, ou encore tout ce qui va concerner le transport public.
15:21Et ces 11 thématiques regroupent 47 systèmes intelligents appliqués au transport.
15:27Donc je n'ai pas voulu vous projeter la slide pour ne pas vous effrayer, mais c'est un marché qui est complexe à aborder, puisqu'il y a énormément de marchés d'application.
15:34Donc au niveau français, donc des entreprises françaises présentes, je vous le dis tout à l'heure, vous avez principalement des PME.
15:48C'est elles qui tiennent le gros du marché.
15:50On retrouve aussi, donc comme principale entreprise française à l'international, donc on a tout ce qui concerne, donc on retrouve Kofé Lieneo, Thales, Astom, Sanef, Keolis.
16:02Et les leaders, donc ils sont 4 au niveau mondial, c'est eux qui vont tirer les PME et autres entreprises à l'export.
16:09Donc c'est Kofé Lieneo, Alstom, Sistra, Thales, et bien évidemment d'autres, mais ce sont les leaders du marché.
16:15Au niveau des atouts français, donc ça va faire à peu près maintenant 40 ans qu'on travaille sur le secteur des ITS, on a commencé avec les feux tricolores.
16:26Donc on est bien, notre savoir-faire est bien reconnu à l'export, notamment la qualité de nos infrastructures et la maîtrise des technologies.
16:34Et si on pouvait faire référence aux thématiques, aux 11 thématiques ITS qu'on a référencées, là où les français sont bien reconnus et plutôt bons,
16:46donc c'est au niveau de la sécurité routière, la gestion du trafic et tout ce qui est système d'information passager.
16:52Donc bien évidemment, on a aussi des freins à l'international, comme vous avez pu voir tout au long de la journée, je pense que ça a été assez mentionné.
16:59Donc la concurrence est bien présente, notamment les Italiens, les Espagnols ou les Américains, qui eux proposent une offre qui est moins coûteuse,
17:09et la technologie est suffisante par rapport au pays, mais nous on propose une technologie souvent assez innovante et qui nécessite des coûts plus élevés.
17:19On a aussi le problème de l'open data, donc du big data qu'on a traité juste à la session précédente, qui est aujourd'hui un point clé et majeur pour le développement des ITS à l'international.
17:32Et aussi ce sur quoi Jean Bergogneux travaille en pilotant le groupe de réflexion de la filière, c'est qu'aujourd'hui, on n'a pas de véritable filière du transport intelligent en France.
17:43On essaye d'en construire une ou tout au moins une équivalente pour pouvoir donner la possibilité aux acteurs de se structurer et mieux répondre aux marchés et répondre aux appels d'offres à l'international.
17:55On a lancé il y a peu de temps, puisque c'est en début 2015, 18 études sur la thématique du transport intelligent.
18:07Vous avez principalement des pays européens sur le proche export et sur le grand export.
18:12On a étudié principalement les briques.
18:16Ce qui en est ressorti, ce sont les trois fleurons du transport intelligent sur lesquels l'offre française peut se positionner.
18:28Et tout au moins, elle a un intérêt de se positionner, puisque le gouvernement commence à développer et à proposer des projets sur ces thématiques-là.
18:37On commence par le premier, qui est l'Italie.
18:40L'Italie propose quatre gros projets.
18:44Le premier, qui est sur l'utilisation optimale des données relatives à la route, à la circulation et au déplacement.
18:52Donc ça, c'est un gros projet qu'ils sont en train de développer.
18:54Il y a également tout ce qui concerne la gestion de la circulation et du fret.
18:58Tout ce qui concerne aussi la sécurité et la sûreté routière.
19:03Et sûreté des transports qui est assez importante en Italie et sur lequel ils ont des objectifs pour réduire le nombre de morts sur les routes.
19:10Et bien évidemment, tout ce qui est véhicules connectés autonomes, donc le lien entre les véhicules et les infrastructures.
19:16Si on continue sur les pays, donc le deuxième et la Pologne.
19:24Donc le gouvernement polonais, lui, investit principalement sur tout ce qui va concerner l'optimisation du trafic et la gestion des infrastructures.
19:36Tout ce qui va concerner aussi l'amélioration de la qualité des informations mises à disposition des utilisateurs et des services de transport.
19:45On retrouve aussi au niveau environnement, donc le fait de limiter les impacts négatifs du transport sur l'environnement et le climat.
19:53Donc amélioration de l'efficacité énergétique.
19:55Et tout ce qui concerne aussi le fait de tempérer les effets négatifs du réchauffement climatique agissant sur les infrastructures et sur les activités de transport.
20:03C'est vrai qu'actuellement, les émissions de CO2 dans le secteur du transport sont évaluées à environ 23% des émissions totales générées par l'homme et qui s'inscrivent dans une tendance croissante.
20:16Les ITS peuvent contribuer à réduire ces émissions de CO2, de la pollution de l'air également dans les villes, tout en répondant aux besoins croissants de la mobilité.
20:26Donc on va retrouver des solutions telles que l'optimisation des réseaux, tout ce qui va être l'éco-conduite et la réduction de la congestion liée au trafic.
20:36Et sur le dernier pays, c'est tout ce qui va concerner principalement la sécurité, donc réduction des accidents sur les différents modes de transport.
20:46Au niveau environnement, c'est réduction des émissions de CO2, le développement des transports publics et des modes d'eau de transport.
20:53Donc tout ce qui va être marche et les nouveaux services de vélo sont assez importants pour la Finlande.
20:59Et l'objectif d'autant plus de ce pays, c'est de se positionner en 2020 comme le top 5 mondial du pays en termes d'usage ITS.
21:09Et également aussi, il veut être l'un des premiers fournisseurs de ce type de solution.
21:16Et si on positionne l'offre française, il y a un schéma qui a été réalisé suite à ces 18 études.
21:23Donc il y a une bonne nouvelle, c'est que déjà, il n'y a aucun pays qui est en rouge, c'est-à-dire où les prix sont non compétitifs et que la technologie française n'est pas reconnue.
21:33Donc on a beaucoup d'orange parce que forcément, face aux autres concurrents où les prix sont plutôt plus bas que l'offre française,
21:43surtout que là où ça pose problème, c'est surtout les pays du grand export où ils proposent généralement l'entreprise qu'ils remportent
21:51ou le consortium qu'ils remportent, ce sont ceux du moins dix ans, c'est l'offre du moins dix ans qu'ils remportent et non pas la technologie.
21:57Donc là où on est plutôt bon en termes de prix et en termes de qualité de technologie,
22:03ce sont dans les cinq pays, la Suède, la Suisse, l'Autriche, la Belgique et le Danemark.
22:09Donc c'est vraiment les pays sur lesquels notre offre française se positionne plutôt bien.
22:17Ces 18 études vont être lancées lors du congrès de Bordeaux et je voudrais juste vous dire quelques mots sur ce congrès
22:22et montrer un petit peu l'importance, si vous pouvez passer à ça.
22:27Donc en fait, ce congrès, il est représenté tous les ans dans le monde, il est organisé tous les ans
22:35et ça va faire depuis 1994, donc 21 ans, que la France n'a pas été hôte de ce congrès.
22:41Donc c'est un congrès mondial qui regroupe toutes les entreprises du secteur et les professionnels.
22:47Donc Business France, qui n'a pas pour action de réaliser des événements en France, mais plutôt à l'international,
22:53se devait d'être présent sur ce congrès.
22:55Donc nous allons accompagner nos 14 délégations étrangères.
22:58Donc quand on parle de délégations ITS étrangères, on va retrouver les institutionnels, les grands groupes et PME, ETI
23:03pour leur faire rencontrer des entreprises françaises.
23:07Parce que nous, notre mandat est vraiment orienté sur le fait que les Français puissent réaliser des partenariats
23:13avec les entreprises étrangères pour pouvoir se développer à l'export.
23:17Donc on va présenter un programme sur la semaine avec un volet export où on va faire des rencontres B2B.
23:24C'est généralement sur ce mode de procédé qu'on fonctionne sur des grands événements de ce type.
23:28Et il y aura une partie avec notre nouveau métier qui est d'attirer d'investisseurs étrangers.
23:35Donc ces 14 délégations vont réaliser des visites techniques sur les différents centres
23:38et aussi sur les démonstrations qu'il y aura sur le congrès.
23:43Il faut savoir que ce congrès va attendre à peu près 10 000 visiteurs étrangers,
23:49donc 4 à 5 000 Français.
23:51Il y aura plus de 800 exposants.
23:52Donc on attend à peu près 160 exposants français qui seront sur le congrès.
23:57Donc voilà ce que je pouvais vous dire.
23:58Donc ça c'est rendez-vous lundi prochain à Bordeaux.
24:01Vous y serez Jean-Berguignot à Bordeaux bien entendu.
24:04Et alors on vient de voir un peu le profil des entreprises françaises,
24:07donc comme assez souvent une technologie assez haut de gamme mais aussi assez chère.
24:11En termes d'objets, là où la France peut être, où les entreprises françaises,
24:14start-up et grands groupes compris, peuvent être assez pertinents pour aller vers de la vente à l'international,
24:21qu'est-ce qui vous paraît porter pour qu'on puisse faire une idée, en termes d'objets,
24:25et qu'est-ce qui pourrait être vendu, Jean-Berguignot, à l'étranger ?
24:28On a déjà aujourd'hui en France, dans les systèmes d'information de transport public, une longue avance.
24:37Alors je pense à la billetique, tout ce qui est monétique, tout ce qui est système d'information voyageur,
24:42même si on a quelques exemples qui montrent que nos parts de marché peuvent, à l'export en tout cas,
24:48y compris d'ailleurs en France, s'amenuiser.
24:51On reste quand même un des pays où la recherche publique et la recherche privée sont reconnus, sont appréciés.
24:58Nos chercheurs et nos start-up, d'ailleurs, dans ce domaine-là, sont souvent courtisés.
25:03Et moyennant un peu de liant entre tous nos acteurs, c'est un sujet très porteur.
25:09Il y a un deuxième volet quand même sur lequel on a une chance qui est à mettre en avance,
25:16c'est le véhicule coopératif et la communication véhicule-infrastructure,
25:21où on a des gens qui savent construire des voitures,
25:25on a des gens qui savent construire des routes, de taille mondiale,
25:30et on a une industrie du numérique qui est extrêmement performante,
25:35donc toute la partie télécommunication, tout la partie système d'information
25:39qui vont aller derrière les prises au DBC dans les véhicules
25:44et fournir de l'information à la fois aux conducteurs ou véhicules
25:49quand il est en mode autonome et aux opérateurs de services
25:52pour récupérer de l'information, qu'il soit public ou privé,
25:54sur l'état de la circulation, les congestions et autres,
25:58est un domaine extrêmement porteur.
25:59Et on est le pays qui, portant le projet Scoop,
26:04qui est un des deux grands projets européens de développement
26:07de systèmes coopératifs avec déploiement de bornes sur le long du réseau linéaire,
26:15et qui est donc regardé et auquel l'ensemble de pays européens
26:19cherchent à adhérer aujourd'hui.
26:21Un mot sur l'emploi, Jean Bergogneau.
26:23Est-ce qu'on sait quels seront les types d'emplois
26:26qui vont être les plus menacés dans les temps qui viennent,
26:28parce qu'on voit que l'époque passe et que ce sont des emplois
26:31qui ne sont plus qualifiés, en tout cas dans les domaines d'avenir ?
26:34Alors ça, c'est pour la perte d'emplois.
26:35Et quels sont les emplois qu'on va pouvoir gagner, à votre avis,
26:38à l'occasion de ce virage vers une mobilité intelligente ?
26:41Je ne pense pas que la mobilité intelligente
26:44mette en péril en elle-même beaucoup d'emplois.
26:47Il y a effectivement des emplois qui sont menacés,
26:50des emplois faiblement qualifiés.
26:53Mais je me souviens, dans ma jeunesse,
26:54il n'y a pas encore très très très longtemps,
26:56l'essentiel de l'emploi sur la route, c'était des cantonniers.
26:59Il y a encore des emplois liés à l'entretien routier,
27:03mais il y en a de moins en moins.
27:04Et ça va être des tendances qui vont se pérenniser.
27:07Et donc de plus en plus, en fait,
27:09toutes ces tâches manuelles sont automatisées.
27:12Le risque, c'est si on ne bouge pas avec l'évolution,
27:15c'est que de toute manière ces emplois disparaissent,
27:16mais qu'on ne sache pas, nous, les remplacer
27:18par l'industrie qui produit les machines, les équipements,
27:23le savoir-faire, ou voire même les opérateurs
27:26qui exploitent ces services à l'étranger.
27:30Je ne donnerai pas de nom,
27:32mais un des grands opérateurs mondiaux,
27:34des GAFA, qui exploitent des systèmes d'information
27:36dans le domaine du transport,
27:38représente en France quelques centaines d'emplois,
27:41alors que vous l'avez dans tous vos téléphones,
27:43dans tous vos ordinateurs.
27:44Donc, or, si un jour, Blablacar conquiert le monde,
27:50et il est bien parti, c'est des milliers d'emplois,
27:53il vaudrait mieux qu'ils soient en France
27:54plutôt qu'ils soient à l'étranger.
27:55Justement, là, on a vu qu'il y a des grands...
27:57Bon, bien sûr, il y a des grands acteurs,
27:58mais il y a de 500 à 1 000 start-up sur le sujet en France.
28:03Souvent, ceux qui réussissent le mieux
28:04sont quand même celles qui se font racheter,
28:06malheureusement, par des fonds d'investissement,
28:08par des acteurs américains.
28:09Y a-t-il la volonté de changer cette habitude ?
28:15Y a-t-il des industriels qui s'intéressent quand même en France,
28:17à nos start-up françaises ?
28:18Y a-t-il pas des synergies possibles
28:19entre les grands et les plus petits ?
28:22Alors, je pense qu'il y a une prise de conscience
28:25qui est peut-être un peu tardive,
28:26mais il n'est jamais trop tard pour bien faire.
28:28Et je pense que, d'ailleurs, il n'est pas trop tard.
28:30La mobilité est un virage aujourd'hui
28:33dans ses modèles économiques et dans sa portée.
28:39Et je pense qu'il y a une conscience généralisée
28:41de son intérêt.
28:43Et ce qui est peut-être nouveau,
28:45c'est que, et on le voit parmi d'ailleurs nos adhérents,
28:48c'est-à-dire des très gros industriels
28:50de la construction automobile, du ferroviaire
28:52qui nous avaient quittés ou qui n'étaient jamais venus chez nous,
28:55viennent aujourd'hui parce que l'avenir,
28:59y compris de l'industrie lourde
29:02et de nos gros opérateurs,
29:03est dans ses services de mobilité.
29:05Et la connexion, et on voit quand même quelques exemples,
29:08où ces gros opérateurs, ces gros industriels
29:11s'intéressent au développement des start-up
29:13et à les fidéliser.
29:14Alors justement, toutes ces personnes,
29:15vous les avez rencontrées, Bruno Duchemin,
29:17pour votre enquête,
29:18puisque c'est vraiment un travail d'enquête
29:19que mène le CESE,
29:20donc le Conseil économique, social et environnemental.
29:23C'est un avis qui a été rendu récemment,
29:25qui s'intitule
29:25Révolution numérique et évolution
29:27des mobilités individuelles et collectives.
29:30Vous l'avez co-rapporté avec Olivier Marambeau,
29:32qui est expert sur le sujet.
29:34Alors, moi, j'ai le rapport sous les yeux.
29:36Je l'ai d'ailleurs longuement parcouru.
29:38Et il y a certains thèmes
29:39qui nous interpellent.
29:41On va y revenir après,
29:42parce qu'ils sont vraiment assez nombreux.
29:43Vous avez fait un travail très vaste
29:45d'analyse de ces enjeux,
29:46mais notamment les questions.
29:48Alors je vois, par exemple,
29:49les emplois nouveaux et emplois détruits,
29:51et le manque de débats
29:52sur les transformations économiques et sociales.
29:54Ça fait partie d'un de vos chapitres
29:55dans cet avis,
29:56si vous voulez vous rapprocher d'un micro.
30:00Par exemple, si on reste sur cette thématique emploi,
30:02emploi détruit, emploi créé,
30:04quel est votre constat ?
30:05Alors, il n'y a pas d'études qui chiffrent,
30:06parce qu'on est vraiment trop...
30:07On est dans un univers quand même d'incertitudes.
30:10Mais il y a quand même une tendance,
30:12des tendances qui se dégagent.
30:13Et vous avez voulu le souligner dans l'avis.
30:15Oui, alors, bonjour à tous.
30:18Nous avons effectivement essayé
30:19de déterminer,
30:20de faire un peu de prospective
30:22pour essayer de savoir combien d'emplois
30:24pourraient être menacés
30:25par ces nouvelles technologies,
30:27et combien on pourrait en créer,
30:29quelle serait la balance,
30:30et éventuellement,
30:31quelle formation on peut mettre en œuvre
30:33dès aujourd'hui
30:34pour être au rendez-vous de la croissance,
30:35en quelque sorte.
30:36C'est-à-dire que des emplois vont être détruits,
30:39et il va falloir former
30:40de ces salariés,
30:43ou de nouveaux,
30:44pour qu'ils soient présents
30:46au moment où les technologies
30:48vont être mises en place,
30:50en particulier grâce
30:51au développement
30:53des nouveaux services
30:54autour de l'ensemble
30:56de ce qu'on appelle la mobilité.
30:57Alors, comme vous l'avez dit,
30:58on a beaucoup travaillé,
31:00et on est arrivé à la conclusion
31:01qu'on ne savait pas.
31:03Donc, ce qui, évidemment,
31:04est un peu décevant,
31:05mais l'honnêteté
31:07m'oblige à le dire.
31:09En revanche,
31:09on a regardé ce qui se faisait,
31:10par exemple, à l'étranger,
31:11comme en Allemagne,
31:12où là,
31:13il existe ce qu'on appelle
31:14le Gemfell,
31:15c'est-à-dire qu'on réunit
31:17l'ensemble des partenaires
31:19de tous horizons
31:23autour d'un thème,
31:25et on essaie de faire
31:27un peu de prospectives,
31:29de voir où on en est,
31:30comment on peut évoluer.
31:31Ça n'existe pas.
31:32En France,
31:34on a l'habitude
31:35de travailler par silos,
31:36et chacun s'occupe
31:37de son métier,
31:38chaque ministère
31:39s'occupe de son travail,
31:40et n'accepte pas
31:43qu'on vienne regarder
31:44ce qu'il fait.
31:46Alors,
31:46il nous semble
31:47qu'on devrait
31:48très, très rapidement
31:49réunir au moins
31:50l'ensemble des partenaires,
31:53alors les institutionnels,
31:54les start-up,
31:55les transporteurs,
31:56les autorités organisatrices,
31:57évidemment,
31:58le monde politique,
32:01de manière à essayer
32:02d'abord de faire
32:03un état des lieux.
32:04Où est-ce qu'on en est ?
32:05Parce qu'aujourd'hui,
32:06on voit une révolution
32:07technologique,
32:08dite numérique,
32:09qui se développe
32:10dans tous les secteurs,
32:12et on s'aperçoit
32:13que chacun reçoit
32:15ce choc terrible
32:16dans son secteur,
32:17mais ne sait pas vraiment
32:18ce qui se passe à côté.
32:20Donc,
32:21il serait vraiment
32:21très intéressant
32:22de réunir les acteurs
32:24et puis essayer
32:24de faire un peu
32:25de prospective.
32:26Alors,
32:26ce que nous pensons,
32:28c'est qu'il y aura
32:29des emplois détruits.
32:30Il est difficile,
32:31évidemment,
32:31de dire combien.
32:33Ce seront certainement
32:34des emplois
32:35peu qualifiés,
32:37si on parle
32:38dans le monde
32:38du transport,
32:39dans le monde
32:39de la mobilité,
32:40ça peut être
32:41un peu différent.
32:43On pense,
32:44par exemple,
32:44dans les gares,
32:48les guichetiers,
32:48évidemment,
32:49si on a complètement
32:50dématérialisé
32:51le titre de transport,
32:52il n'y aurait plus
32:52personne au guichet.
32:54Et les gares,
32:55par exemple,
32:55pourraient être vides
32:57et on se laisserait
32:58uniquement guider
32:59par son smartphone.
33:01C'est-à-dire que
33:02c'est le smartphone
33:02qui nous donnerait,
33:03c'est déjà le cas d'ailleurs,
33:05l'information,
33:06sur quelle voie,
33:07par où je dois passer,
33:09avec cet
33:10petit inconvénient
33:12que nous avons relevé,
33:14c'est au fil des auditions,
33:16c'est que
33:16le guidage
33:17par GPS
33:18est avant tout
33:19un guidage marchand.
33:20C'est-à-dire
33:20qu'il est gratuit,
33:22mais comme vous savez,
33:23quand c'est gratuit,
33:23c'est vous le produit.
33:24Et donc,
33:26ce n'est pas forcément
33:27le plus court
33:27qu'on va vous indiquer,
33:28mais plutôt
33:29l'itinéraire
33:30qui passe devant
33:31les partenaires
33:33commerciaux
33:34de l'application.
33:36L'application étant gratuite,
33:37elle se rémunère autrement.
33:40Et puis,
33:40au moment où vous passez,
33:41vous recevez un petit SMS
33:42pour vous dire que,
33:43n'oubliez pas,
33:44c'est l'anniversaire
33:44de votre petit dernier.
33:46Donc,
33:46il y a là
33:47des applications commerciales
33:48et économiques
33:49qu'on n'imagine pas encore,
33:50qui sont immenses,
33:52mais qui touchent
33:52beaucoup plus
33:53aux services autour
33:54de la mobilité
33:56autour du transport
33:57qu'au transport lui-même.
33:58Ce que l'on pense,
33:59c'est que le coût du transport
34:00risque d'être mis sous tension
34:02très, très fortement
34:03du fait du low-cost,
34:04en particulier,
34:06et que ce coût de transport
34:09ne permettra pas
34:10au transport institutionnel
34:11de continuer
34:12à dégager des marges.
34:13et que la valeur ajoutée,
34:14elle se fera
34:15grâce aux services
34:18qui sont autour
34:19du transport,
34:20en particulier,
34:22les services de consommation,
34:24les services de guidage,
34:26voire des services
34:27de conciergerie.
34:29Je ne sais pas si vous voulez,
34:29on en parle...
34:30Tu peux en parler un petit peu ?
34:31C'est un exemple,
34:32effectivement,
34:32où il y a 14 000 emplois
34:33concernés
34:34et qui ont complètement
34:34changé de...
34:35Voilà, c'est ça.
34:36On a auditionné
34:37Carlson Wagonli,
34:38qui font un service
34:44de transport
34:45pour les entreprises,
34:46plutôt haut de gamme.
34:47Donc, ils avaient
34:49une plateforme téléphonique,
34:51donc on téléphonait,
34:53on appelait,
34:53on disait,
34:54voilà,
34:54j'ai une personne
34:56qui doit aller
34:56aux Etats-Unis,
34:57San Francisco,
34:58OK,
34:59on s'occupe
35:00de vous prendre le billet
35:02et de vous commander
35:03le taxi,
35:04OK, bon.
35:05Et puis,
35:06maintenant,
35:06tout le monde fait ça
35:06sur Internet.
35:08Donc, il y a 14 000 emplois
35:09qui devaient être supprimés.
35:11Alors,
35:11qu'est-ce qu'ils ont fait
35:12chez Carlson Wagonli ?
35:14Eh bien,
35:14ils ont totalement
35:15changé
35:17c'est-à-dire
35:18qu'ils ont réorienté
35:19ces emplois
35:20vers la conciergerie,
35:23vers le service
35:24aux voyageurs,
35:25à la personne transportée.
35:27Je vous parlais
35:27de taxi,
35:29par exemple,
35:29mais aussi,
35:31en arrivant à l'hôtel,
35:32on va trouver
35:33la possibilité
35:35de faire repasser
35:36son costume.
35:38On va trouver
35:39dans sa chambre
35:40le petit cadeau
35:41qu'on va ramener.
35:42Il est déjà
35:43dans la chambre.
35:44Et à chaque fois
35:44qu'on a un souci,
35:46alors on a un numéro,
35:47et on tombe directement
35:48dans une liaison personnelle
35:49avec un opérateur.
35:51Et ça,
35:51c'est très apprécié
35:53de la part
35:53des voyageurs
35:55qui ont une réactivité
35:57en cas d'aléa
35:57qui est extrêmement importante.
35:59C'est-à-dire qu'on peut prévenir
35:59à l'endroit
36:00où va se passer
36:00la réunion,
36:01monsieur
36:02va être en retard
36:03ou madame
36:04va être en retard
36:05pour présenter
36:07sa conférence.
36:09Il y aura des évolutions
36:11extrêmement importantes
36:13en termes d'emploi
36:14et de formation.
36:15On pense immédiatement
36:17à l'automobile,
36:18par exemple.
36:19Demain,
36:19si l'automobile
36:20est autonome,
36:21elle le sera
36:22certainement,
36:25les constructeurs
36:26devront
36:26construire
36:29des véhicules
36:30qui seront
36:32totalement dépendants
36:33de l'usage
36:34qu'on fera
36:34du véhicule.
36:35Ce n'est plus
36:36le constructeur
36:38qui va proposer
36:39un véhicule
36:40et on choisira.
36:41En quelque sorte,
36:42c'est l'usager
36:43qui influera
36:44directement
36:45sur le produit
36:46de par ses habitudes
36:49de consommation.
36:50Ça existe déjà
36:51aujourd'hui,
36:52mais ce sera encore
36:52beaucoup plus fort
36:53et ce sera vrai aussi
36:54dans le transport
36:55en commun.
36:56La vraie révolution,
36:57c'est que
36:58le transport
36:59en commun,
37:00aujourd'hui,
37:00vous savez,
37:01il est totalement
37:02impersonnel.
37:03C'est-à-dire que
37:04vous avez un plan
37:05de transport
37:05qui est descendant,
37:06vous vous adaptez
37:07au plan de transport,
37:08vous allez prendre
37:08le train
37:08à l'heure
37:09où il part,
37:10vous vous débrouillez
37:11et vous êtes
37:12une personne lambda.
37:14Tout ça est en train
37:14de changer
37:15avec les applications,
37:16c'est-à-dire que
37:17le transport
37:17en commun
37:18devient personnalisé
37:19grâce aux applications.
37:23On vous fait
37:24une offre de transport
37:25qui correspond
37:26exactement à votre besoin.
37:28Vous avez besoin
37:28d'être à tel endroit,
37:29on vous géocalise,
37:30vous êtes là,
37:30vous êtes au point A,
37:31vous allez au point B,
37:33eh bien,
37:33on va vous faire
37:36une offre de transport
37:37de porte à porte
37:38totalement personnelle
37:40dans un milieu impersonnel,
37:42totalement personnelle
37:43et qui va correspondre
37:43à vos besoins.
37:45Vous allez faire un peu
37:45de covoiturage
37:46pour aller jusqu'à la gare,
37:47par exemple,
37:47vous allez prendre le billet de train,
37:49vous allez prendre le train,
37:50à l'arrivée,
37:51vous aurez un taxi,
37:52vous aurez un bus
37:52et tout ça est organisé
37:54et tout ça est très personnel,
37:56correspond à vos besoins.
37:58Alors,
37:58qu'est-ce qui se passe
37:59dans l'automobile ?
38:00C'est exactement l'inverse.
38:01Alors,
38:01l'automobile,
38:02on est 1,3
38:03passagers,
38:05enfin,
38:06personne par automobile
38:07en moyenne.
38:09Donc,
38:09c'est un mode de transport
38:10très personnel
38:11et on insiste aujourd'hui
38:12à la collectivisation
38:14du véhicule individuel,
38:16ce qui est quand même
38:17une vraie,
38:18alors là,
38:18une vraie révolution.
38:21Sans révolution du terme,
38:22parce que c'est une collectivisation.
38:24On pense à Blablacar,
38:25par exemple,
38:26mais alors,
38:27la question qu'on se pose,
38:27c'est si le véhicule automobile
38:31reste le moyen de transport
38:34ultra majoritaire,
38:35c'est plus des deux tiers,
38:37ultra majoritaire en France,
38:40même dans le monde,
38:42est-ce que le transport en commun
38:43de demain n'est pas l'automobile ?
38:47Et si le transport en commun
38:48de demain,
38:48c'est l'automobile,
38:49alors les constructeurs
38:50devront construire
38:52d'autres automobiles
38:53et ça aura des répercussions
38:54en particulier sur l'emploi
38:56et sur les nécessaires formations
38:59qu'il faut engager
38:59dès maintenant
39:00pour imaginer
39:02non pas tellement
39:03le véhicule de demain,
39:05mais l'usage du véhicule de demain
39:06et donc ce qu'il va falloir construire
39:08pour répondre
39:08à l'usage de demain.
39:12Vous parliez de géolocalisation,
39:14l'usager qui a un point A
39:15qu'on veut emmener en point B
39:16avec un service personnalisé.
39:18Il y a un chapitre dans votre avis
39:19qui s'appelle
39:20« Géolocalisation et enjeux
39:21de liberté individuelle ».
39:23Quelques mots sur ce sujet
39:24qui, forcément,
39:26il est des missions
39:27du Césaire de s'interroger
39:28sur les impacts sociaux.
39:30Oui, on l'a déjà,
39:31je l'ai déjà un peu évoqué.
39:34Donc, la géolocalisation,
39:36c'est formidable.
39:37On fait cadeau
39:38de nos données personnelles
39:39qui ont une valeur inestimable
39:41à des gens
39:41qui savent très bien
39:42les valoriser,
39:44les marchandiser,
39:45comme on le dit.
39:46Je l'ai évoqué tout à l'heure.
39:48Le guidage va se faire
39:50plutôt de manière
39:51à favoriser
39:53des services marchands.
39:55Et en même temps,
39:56ce que l'on pense,
39:57c'est qu'on va être obligé
40:00en quelque sorte
40:00d'aller par là.
40:01Parce que si le coût du transport,
40:02ce que je vous disais,
40:03baisse,
40:03il faudra se rattraper
40:04sur l'ensemble
40:06des services
40:07qui seront autour
40:08du transport.
40:09Demain,
40:10on va avoir des bus
40:11qui vont vous faire
40:11des prix à 10 euros
40:12pour traverser la France
40:13ou 5 euros.
40:16Évidemment,
40:17le SNCF
40:18ne pourra pas
40:18s'aligner
40:19avec un prix
40:19à 70 euros.
40:21Il faudra baisser le prix
40:22et il faut se rattraper
40:23sur des services
40:24qui seront,
40:26grâce à la géolocalisation
40:27en particulier,
40:29qui seront
40:29plus rémunérateurs
40:31avec un vrai risque
40:32pour les libertés individuelles,
40:36l'exploitation
40:37des données personnelles.
40:39Je me rappelle,
40:39je ne le citerai pas,
40:40mais dans une de nos auditions,
40:42on avait une personne
40:44qui avait créé
40:45un calculateur
40:46formidable
40:46et qui avait dit,
40:47nous, vous savez,
40:48on a un truc extraordinaire,
40:50c'est que plus on a
40:51de données
40:51de l'utilisateur
40:53et plus on s'enrichit.
40:55Alors,
40:55ce qu'on fait,
40:55c'est qu'on demande,
40:56l'application est gratuite,
40:57on est des amis,
40:59c'est gratuit,
41:00donc l'application est gratuite
41:01et on demande
41:03à l'utilisateur
41:04de remplir un questionnaire,
41:06mais alors fastidieux
41:07pour pouvoir bénéficier
41:09de l'application gratuite.
41:10Mais l'utilisateur,
41:11il a tellement envie
41:11d'avoir cette application
41:12qui va lui faciliter la vie,
41:14parce que c'est un service,
41:15réellement,
41:16qu'il essaie de remplir
41:18et on leur dit,
41:18mais si vous ne voulez pas
41:19vous ennuyer à remplir,
41:21donnez-nous votre profil Facebook.
41:24Avec ça,
41:25ça suffira.
41:26Alors,
41:26quand on a le profil Facebook,
41:28on voit comment s'habillent
41:29les parents,
41:30on voit quelle âge
41:30ont les enfants,
41:31on voit dans quel endroit
41:32ils vont en vacances,
41:34là où ils habitent.
41:35Vous ne vous rendez pas compte
41:36de la valeur
41:37que tout ça peut avoir
41:38sur un plan commercial.
41:39Donc,
41:40on peut penser
41:41qu'il y a besoin
41:44de faire des lois.
41:45Alors,
41:45heureusement,
41:45on est en train
41:46de se pencher
41:46sur ces lois
41:47et en particulier
41:49de réglementer
41:50tout ce qui est
41:52acceptation.
41:54Normalement,
41:55la loi,
41:55enfin,
41:55la CNIL aujourd'hui
41:56préconise ce qu'on appelle
41:58l'opt-in-out,
41:59c'est-à-dire que
41:59chacun d'entre nous
42:01doit expressément
42:02donner son accord
42:03pour que
42:05ces données personnelles
42:06puissent être utilisées.
42:07dans la réalité,
42:08ce que nous avons tous,
42:09c'est continuer
42:11à surfer sur ce site
42:12vos acceptations
42:14des cookies.
42:15Donc,
42:15ce n'est pas du tout
42:16la loi.
42:18Alors,
42:18bon,
42:18petit détail,
42:19je crois que
42:20la CNIL a la possibilité
42:22de recommander
42:23une amende
42:23qui est au maximum
42:25de 150 000 euros.
42:26Ils en avaient menacé
42:27Uber
42:27qui pèse 40 milliards d'euros,
42:29ce qui les avait fait
42:30beaucoup rire.
42:30Et vous titrez d'ailleurs,
42:33ce n'est pas pour aller
42:33sur un débat,
42:34mais c'est juste
42:35en écho à ce que vous dites,
42:36une difficulté de l'État
42:37à agir du fait du rythme
42:38des changements
42:38et de la complexité.
42:39Voilà, donc,
42:40c'est le titre par lui-même.
42:41Il y a des enjeux aussi,
42:42quand même,
42:43de...
42:43Alors,
42:43vous voyez d'emploi,
42:44mais aussi sur le plan fiscal,
42:47il va falloir réorganiser
42:49la fiscalité différemment
42:50ou quelles sont les préconisations
42:52et l'avis du CESE
42:53sur le sujet,
42:54puisque,
42:54vu qu'on change
42:54de modèle économique,
42:55les bases ne sont plus les mêmes
42:56et donc,
42:57forcément,
42:57l'État qui demandait
42:59une cotisation,
43:02une part de l'activité économique
43:04à travers la fiscalité
43:04doit entièrement se réorganiser.
43:06Puis je voudrais avoir
43:06votre réaction,
43:07Jean-Bergonio,
43:07également.
43:08Bruno Duchemin,
43:08déjà sur ce point,
43:09la fiscalité,
43:10ça change quand même la donne.
43:11Le débat a été porté
43:13avec le phénomène Uber,
43:15en particulier.
43:16On a parlé d'uberisation
43:17de la société.
43:19Ce n'est pas uniquement
43:19dans le cadre de la mobilité
43:22que tout ça se développe,
43:23mais c'est toute cette économie
43:24collaborative
43:25qui avance
43:28et on peut essayer
43:30de mettre des sacs de sable
43:31pour arrêter un tsunami,
43:32mais ça a une très petite efficacité.
43:35Donc il faut bien comprendre
43:36que,
43:36de toute façon,
43:37l'économie collaborative
43:38est en train de gagner,
43:40de nous gagner.
43:42Donc on ne l'interdira pas.
43:45En revanche,
43:46il faut absolument
43:47s'interroger
43:48sur la manière
43:50dont on continue
43:51à financer
43:52notre modèle social.
43:54Si vous prenez
43:54une entreprise française
43:55Cocorico
43:56qui marche très bien,
43:57Blablacar,
43:57on est très content.
43:59Vous avez
44:00une entreprise
44:01qui entre directement
44:03en concurrence
44:03avec des transporteurs
44:05institutionnels.
44:05SNCF dit que 2%
44:07de ces parts de marché
44:09sont parties
44:09chez Blablacar.
44:11Ils n'ont pas de salariés,
44:12enfin très peu,
44:12siège social.
44:15Ils ne payent pas d'impôts
44:16parce que,
44:17comme aujourd'hui,
44:18ils sont en développement.
44:22Ils sont parfois
44:22à l'équilibre des comptes,
44:23mais ils investissent
44:24énormément.
44:26Donc ils ne payent pas
44:27ou très peu d'impôts.
44:28Et puis surtout,
44:29sur cette offre
44:31de transport,
44:32sur cet acte
44:33de transport,
44:34il n'y a pas
44:34de salaire de verser,
44:36il n'y a pas
44:37de TVA de verser,
44:38il n'y a aucune
44:38cotisation sociale
44:40ni patronale.
44:41La question est
44:42comment est-ce
44:42qu'on continue
44:43à financer
44:44les infrastructures
44:45sur lesquelles
44:46ce modèle se développe.
44:47si ce modèle
44:49devient prédominant,
44:51on va avoir
44:52un sérieux problème.
44:53Et je crois
44:53que c'est vrai,
44:54d'ailleurs,
44:55dans tous les secteurs
44:56où l'économie
44:56collaborative se développe.
44:58On l'a vu,
44:58effectivement,
44:59ailleurs.
44:59Jean Bergugno,
45:00en réaction à ce que
45:00vient de développer
45:02Bruno Duchemin.
45:04Écoutez,
45:04j'étais très content
45:05de vous écouter.
45:06Je trouve que c'était
45:07très clair.
45:08Effectivement,
45:09on manque aujourd'hui
45:11de données quantifiées
45:12sur le marché,
45:14que ce soit
45:14le chiffre d'affaires,
45:16le modèle économique,
45:17l'emploi.
45:18C'est très difficile
45:19de faire de perspectives
45:21à long terme
45:22sur
45:23comment le modèle économique
45:27va évoluer
45:28et où vont être
45:29les grands équilibres
45:30financiers.
45:32Nous restons persuadés
45:34que Blablacar
45:37fait rouler
45:37des voitures,
45:39des autres d'ailleurs,
45:40sur des routes
45:40et qu'à un moment
45:42ou à un autre,
45:43si les routes
45:43sont défoncées,
45:45les voitures
45:46n'avanceront pas
45:46et que le service
45:47pourra s'appeler
45:48Blablacar
45:48de très bonne qualité
45:49sur Internet.
45:50Le résultat sera très mauvais.
45:52Et ça,
45:53c'est un problème mondial,
45:54je pense.
45:55Ce n'est pas qu'un problème
45:56français.
45:57Il va bien falloir
45:58s'y habituer.
46:00Ce qui serait,
46:02je trouve,
46:02préjudiciable,
46:03c'est que finalement,
46:06laissant faire les choses,
46:08on affaiblisse
46:09ce qui sont
46:10des vrais fleurons
46:11économiques
46:12de la France.
46:12Ces opérateurs
46:13de transport,
46:15ce sont parmi
46:16les leaders mondiaux.
46:17Ces opérateurs
46:18exploitants
46:19d'infrastructures
46:20routières
46:20sont également
46:21des leaders mondiaux.
46:23Il faut se protéger
46:25peut-être un petit peu mieux.
46:27Différentes méthodes
46:28pour y arriver.
46:30Je connais à peine
46:31le sujet.
46:32Je commence à le regarder
46:33depuis quelques temps.
46:33La normalisation
46:34en est une.
46:35Et on n'est pas très bons
46:36en France
46:36pour savoir protéger
46:37nos pépites.
46:40À travers la normalisation.
46:41Il y a un autre point
46:42aussi qui est très intéressant,
46:43c'est le rôle
46:43des autorités organisatrices.
46:44Il y a eu pas mal
46:45de réformes
46:45ces dernières années.
46:46Il y a aussi
46:47les compétences des régions
46:48qui changent de taille
46:49au 1er janvier.
46:50Je ne sais pas
46:51s'il y aura une influence.
46:52Vous intitulez
46:53votre chapitre
46:54« Un nouvel équilibre
46:55entre les offres
46:56publiques et privées. »
46:57Point d'interrogation.
46:58On voit déjà
46:59des associations,
47:00des partenariats,
47:00bien sûr,
47:01entre le privé
47:01et le public
47:02puisque les transports
47:03par car,
47:04c'est des sociétés privées
47:05qui travaillent
47:05avec des collectivités.
47:06Qu'est-ce que vous entendez
47:07par là
47:08à travers ce prisme
47:09de l'économie numérique
47:10Bruno Duchemin ?
47:12Tout d'abord,
47:14ça a déjà été
47:14beaucoup évoqué.
47:15Très rapidement,
47:16sur les éléments nouveaux.
47:18Très rapidement.
47:19L'union des régions,
47:21ça va être extrêmement intéressant
47:22pour voir comment
47:22est-ce qu'ils peuvent
47:23mettre enfin en commun
47:24leurs algorithmes incompatibles
47:27de manière à faire
47:27un passe mobilité
47:28sur l'ensemble
47:29de la région.
47:30On a constaté
47:31qu'en France,
47:32il y a une sorte
47:32de balkanisation
47:33du transport.
47:34C'est-à-dire que
47:35quand vous êtes à Paris,
47:35vous avez un système
47:37de transport en commun
47:38formidable.
47:39Vous avez
47:39Cartnavigo.
47:41Vous êtes à Lyon,
47:42vous en avez une autre.
47:43En revanche,
47:44si vous allez de Paris
47:45à Lyon,
47:45là,
47:46vous êtes quelqu'un
47:46qui vraiment demande
47:47quelque chose
47:48de compliqué.
47:50Il faut rester absolument
47:51dans la région
47:52parce que ce n'est pas compatible.
47:53Or, il y a certainement un risque
47:57extrêmement fort
47:58parce que ça s'est produit
47:59dans le disque,
48:01ça s'est produit
48:02dans le livre
48:04et ça s'est produit
48:04dans l'hôtellerie.
48:06Il y a un risque très fort
48:08qu'un surtraitant apparaisse.
48:09Ce qu'on appelle
48:09le surtraitant,
48:10c'est celui qui va agréger
48:13l'ensemble des données.
48:14C'est pourquoi la bataille
48:17de la donnée,
48:17de l'open data,
48:18c'est extrêmement important
48:19parce que c'est vraiment
48:20le pétrole de demain.
48:22Il va agréger
48:23l'ensemble des données
48:24et créer
48:26un calculateur universel
48:28voire
48:28une billétique universelle.
48:31Celui qui va faire ça,
48:32c'est le booking.com
48:34de la mobilité.
48:36Pas les mêmes chiffres d'affaires
48:37d'ailleurs
48:37parce que l'hôtellerie,
48:38c'est...
48:38Par rapport à la mobilité,
48:40ça n'a rien à voir.
48:40C'est puissance 1000.
48:43Et là, la place est libre.
48:44Ce surtraitant n'existe pas.
48:45La place est libre.
48:46On sait qu'elle existe.
48:47Elle est à prendre.
48:48La place est totalement libre.
48:49Elle est à prendre.
48:50Alors, ce que nous recommandons,
48:52c'est d'essayer de faire
48:53ce qu'on a appelé,
48:54parce que c'est un peu à la mode,
48:55et puis bon,
48:55il faut avoir des accroches aussi,
48:57un Airbus de la mobilité,
48:59c'est-à-dire de créer une réponse
49:02qui soit européenne.
49:03Le but, ce n'est pas de faire
49:04un Google européen.
49:06Ça n'aurait pas tellement de sens.
49:07Bon, les Chinois,
49:08on en fait un,
49:08qui marche bien aussi.
49:10Mais le but,
49:12c'est d'accompagner mieux
49:14les start-up françaises,
49:16y compris en faisant du portage
49:17par les grandes entreprises institutionnelles.
49:19et puis d'apporter des fonds européens.
49:22Le problème d'une start-up américaine,
49:25son ambition,
49:26c'est de conquérir le monde.
49:28Une start-up française,
49:30son ambition,
49:30c'est de se faire racheter
49:31par une entreprise américaine.
49:33Il y a un problème, quand même.
49:34Et tout ça, pourquoi ?
49:36Parce qu'il n'y a pas de financement
49:37au niveau européen,
49:38dès qu'on arrive.
49:40On prenait Blabla Car,
49:41ils empruntent en dollars,
49:43ils empruntent sur le marché américain.
49:44Il n'y a pas de financement
49:46en Europe suffisant
49:47pour des start-up
49:48qui ont des besoins
49:49de financement conséquents.
49:50Au début, là,
49:51pour les premiers pas,
49:52ça va.
49:53Il y a plein d'aide.
49:53Pour les premiers pas,
49:54il y a plein de systèmes d'aide,
49:55d'accompagnement,
49:56de financement.
49:57France est très riche.
49:58Et ensuite,
49:59le désert.
50:00La seule solution,
50:02c'est de se faire racheter.
50:03Alors on touche au passage
50:04à une somme intéressante.
50:06Ou alors essayer,
50:07comme Blabla Car,
50:08parce qu'on est déjà suffisamment important
50:10sur la scène internationale,
50:12de trouver des fonds ailleurs,
50:13ailleurs qu'en Europe.
50:14Donc il faut qu'en Europe,
50:15on fasse des plans Juncker.
50:18Il faut absolument
50:19trouver le moyen
50:20de financer
50:21toutes ces start-up.
50:23Ça a été dit par
50:23mon voisin,
50:26M. Sosta-Ponty,
50:29l'année dernière,
50:30à Las Vegas,
50:32au Consumer Show,
50:33les entreprises françaises
50:34étaient les entreprises européennes
50:36les mieux représentées.
50:37Les start-up,
50:37la France est un pays de start-up.
50:39On n'arrive pas
50:40à les faire grossir.
50:41Elles atteignent une limite
50:43et ensuite,
50:43par manque de financement,
50:44elles ne grossissent plus.
50:45Ça, c'est vraiment
50:46un vrai problème.
50:47Et puis,
50:47vous avez évoqué aussi
50:48le cas des collectivités
50:51et du service
50:53qu'on peut offrir
50:54grâce à ces nouvelles technologies.
50:57Et là,
50:59on a mis en lumière
51:02certaines injustices sociales
51:04qui, peut-être,
51:05pourraient être gommées
51:06ou réparées
51:07par ce système.
51:09Je m'explique.
51:09que le transport en commun,
51:12c'est quelque chose
51:12de,
51:13tout le monde est d'accord,
51:14de formidable,
51:15surtout si vous habitez
51:16une grande ville.
51:17Et si jamais
51:18il y a un métro
51:19qui se construit
51:20ou un tramway
51:21et qu'il y a une station
51:22à côté de vous,
51:24eh bien,
51:24votre logement
51:25va prendre de la valeur.
51:26Eh bien,
51:27tant mieux pour vous.
51:27Mais si vous n'avez pas
51:28les moyens d'habiter
51:29en centre-ville
51:30et que vous êtes
51:31une des familles,
51:33des 8 millions
51:34de familles françaises
51:35qui habitent plutôt
51:36en 3e couronne,
51:37en péril urbain
51:38et que vous êtes
51:39contraint à prendre
51:41l'automobile
51:41parce que vous n'avez pas
51:42de transport en commun
51:43et on vous dit
51:44« Ben oui,
51:44mais c'est pas rentable,
51:45la massification ne se fait pas,
51:47vous êtes tout seul,
51:48on met un bus
51:49pour 3 personnes,
51:50ça ne vaut pas le coup,
51:51donc on n'en met pas. »
51:52Vous payez des impôts,
51:53vous n'avez pas le service.
51:55Alors que si vous habitez
51:56en centre-ville,
51:58vous pouvez acheter
52:00un appartement
52:01ou une maison
52:01en centre-ville
52:02malgré que la pression foncière
52:04est assez forte,
52:06votre bien va se trouver
52:07valorisé
52:08par les impôts payés
52:09par la collectivité
52:10qui vont créer
52:12un transport en commun
52:13type tramway
52:14qui va passer devant chez vous
52:15et donc le fossé
52:16continue à se creuser
52:17avec ceux qui sont
52:18en 2e,
52:193e couronne
52:20dans le pays urbain,
52:22dans la ruralité.
52:23Alors la question
52:23qu'on se pose,
52:24mais alors,
52:25est-ce que ce covoiturage-là,
52:27si on l'organise un peu,
52:28est-ce qu'on peut
52:28en faire un service public ?
52:31C'est une vraie question.
52:34Alors ça existe un peu déjà
52:36aux Pays-Bas
52:38où par exemple
52:39des retraités,
52:40des gens qui acceptent
52:42de travailler
52:43à temps partiel,
52:44alors c'est un peu
52:44le système d'Uber,
52:45mais sous délégation
52:49de services publics.
52:50C'est-à-dire que
52:51des gens acceptent
52:522, 3 heures par jour
52:54ou sur leur temps de trajet
52:55d'emmener des gens
52:58avec eux.
52:59Donc on a une offre
53:00de transport
53:01créée par la multitude
53:02qui pourrait se développer,
53:05y compris
53:05dans les régions
53:07les moins bien desservies,
53:08les plus reculées.
53:10Alors ça aura évidemment
53:12des aspects
53:13et des répercussions économiques.
53:15Imaginez que
53:158 millions de familles
53:17qui sont obligées
53:18d'avoir 2 voitures
53:20puissent se passer
53:21d'une voiture
53:22qui leur coûte
53:233 à 400 euros
53:24par mois.
53:25Vous imaginez
53:26que ce ne sont pas
53:27des gens qui placent
53:28généralement
53:28leur argent en Suisse.
53:31Ils vont plutôt
53:32consommer.
53:34Et peut-être même
53:35qu'ils vont acheter
53:35une nouvelle voiture
53:36qui polluera moins,
53:37qui sera neuve.
53:38et tout ça
53:39peut faire relancer
53:41une partie
53:43de l'économie,
53:45d'autant plus
53:46qu'on peut faire
53:47aussi
53:48des économies
53:49sur l'importation
53:51de pétrole.
53:52Parce que si on est
53:533, 4
53:53par voiture
53:55au lieu d'être
53:551,3
53:57en moyenne,
53:57on aurait
53:58un avantage
54:00du côté
54:00de la balance
54:01commerciale.
54:01C'est quand même
54:0260-70 milliards
54:03d'euros par an
54:03de produits
54:05qu'on importe
54:05et peut-être
54:06qu'on pourrait
54:06acheter
54:07des produits
54:08qui soient fabriqués
54:09sur place
54:09qui seraient aussi
54:10un bon élément
54:13pour l'écologie.
54:17Alors tout ça
54:17montre
54:18qu'en fait
54:19tout est lié.
54:20Parce que regardez,
54:21on est parti
54:21de la mobilité
54:22et on est sur l'habitat.
54:24On est sur l'habitat,
54:25on parle du travail,
54:27de domicile-travail.
54:28Et ensuite,
54:30on revient
54:31sur la balance commerciale.
54:33Le problème,
54:33c'est que tout est lié
54:34et que beaucoup trop
54:35en France,
54:37je pense qu'il n'y a pas
54:38qu'en France,
54:39on travaille par silo.
54:41Et on ne comprend pas
54:42que la solution,
54:43elle est globale,
54:44cette solution est globale
54:45et transverse.
54:46Je crois qu'on le comprend
54:47mais on ne s'en donne pas
54:48vraiment les moyens.
54:50C'est pourquoi
54:50nous avions demandé
54:52à ce qu'on réunisse
54:53tous les acteurs
54:53de manière à ce qu'on fasse
54:55un départ
54:55tous ensemble
54:56de manière
54:57la plus large possible,
54:59la plus transverse.
55:00Merci beaucoup Bruno
55:02Duchemin.
55:03Aurélien Sostaponti,
55:03vous vouliez réagir
55:04à ce qui s'est dit
55:05concernant l'exportation
55:07de nos services
55:07et la croissance
55:08des start-up.
55:09Puis on passera
55:10à notre sujet ensuite.
55:11C'est vrai que sur
55:12la partie des villes,
55:13ce qui est intéressant,
55:14c'est qu'aujourd'hui,
55:16les métropoles
55:17sont assez importantes
55:18pour promouvoir
55:19un petit peu
55:20les solutions ITS
55:20qui se lancent
55:21parce que c'est important
55:23d'avoir des vitrines
55:24en réel
55:25de ce qui peut être fait
55:27dans les villes
55:27en termes de mobilité
55:28intelligente
55:29pour pouvoir les promouvoir
55:29à l'export.
55:31Donc l'importance
55:33des villes
55:33et des régions
55:34est primordiale
55:36pour pouvoir exporter
55:36un peu les solutions
55:38et ce sur quoi
55:40les entreprises françaises
55:41ont une véritable valeur ajoutée.
55:44C'est vraiment
55:44le point que je voulais préciser
55:47en plus des ambassadeurs
55:48qui pouvaient emmener
55:50les entreprises
55:50à l'international.
55:52Jean Bergogneau,
55:52une remarque
55:53à ce qu'il vient de se dire ?
55:55Les interventions
55:56étaient riches
55:57et ce qu'a dit
55:57M. Duchemin
55:58était particulièrement intéressant.
56:00Je pense
56:01qu'effectivement
56:03ce problème
56:04du silotage
56:05est identifié
56:06alors modestement
56:07rien qu'au niveau technique
56:09faire parler
56:10un constructeur automobile
56:11avec un constructeur
56:12de matériel ferroviaire
56:15avec un constructeur
56:16d'aménagement urbain
56:18c'est compliqué.
56:19C'est encore plus compliqué
56:21avec effectivement
56:22ces nouvelles technologies
56:23où les modèles
56:24sont dans le B2C
56:25pas dans le B2B
56:26avec des retours
56:27sur investissement
56:28de quelques mois
56:29ou quelques années
56:30là où quand on construit
56:31une infrastructure
56:32c'est en dizaine
56:33ou en vingtaine
56:34ou en trente ans
56:35que ça doit se modéliser.
56:36Donc il y a vraiment
56:37besoin d'une prise
56:38de conscience
56:39collective.
56:41Je rebondis
56:42sur un autre message
56:43qui a été passé
56:43par un de vous deux
56:44c'est qu'effectivement
56:45aujourd'hui
56:45chaque projet urbain
56:48est un projet innovant
56:51en soi
56:51et on a du mal
56:53aujourd'hui
56:53à travailler
56:53dans la réplication
56:55des projets
56:56et on revient
56:58d'ailleurs à cette notion
56:58de start-up
56:59qu'on n'arrive pas
57:00à faire grossir
57:00on a un problème
57:02de tissu économique
57:02on a très peu
57:03d'établissements
57:04de taille intermédiaire
57:05on a des PME
57:06qui sont relativement fragiles
57:07il faut globalement
57:09que collectivement
57:10et le secteur privé
57:12les très grands groupes
57:13et les collectivités locales
57:14y travaillent
57:15et ça passe par
57:16un petit peu moins
57:16d'égocentrisme
57:18trouver des solutions
57:19qui sont réplicables
57:20et industriables
57:21facilement
57:22Très bien
57:23merci beaucoup
57:24Jean Bergogneau
57:25pour vous applaudir
57:26Aurélien Bossota-Ponty
57:28Jean Bergogneau
57:28Bruno Duchemin
57:29pour cette démonstration
57:30on a passé
57:33la rentrée littéraire
57:34mais je vous invite
57:34à lire
57:34Révolution numérique
57:35et Évolution des mobilités
57:36individuelles et collectives
57:37moi je trouve que ça se lisait
57:38très très bien
57:38les rapports du Cézé
57:39c'est toujours aussi intéressant
57:40parce que c'est une vision
57:41assez large
57:42sur un sujet donné
57:43et pour ceux
57:44on en a entendu
57:45certains
57:45on a pu entendre
57:46des voix
57:46qui critiquaient
57:48le rôle du Cézé
57:49organe démocratique
57:52où on se penche
57:52sur des sujets
57:53très intéressants
57:54pour un rapport
57:54vraiment qui vaut la peine
57:55d'être lu
57:56et qui se trouve
57:57assez facilement
57:57sur internet
57:58je vous le conseille
57:59merci beaucoup
58:00et qui se trouve
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