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François Gemmene, Expert dans le domaine de la transition, il est également chercheur en sciences politiques à l’Université de Liège et à Sciences Po. Il est co-auteur de l’ouvrage Atlas de l’anthropocène.
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ÉducationTranscription
00:00:00François, bonjour à toutes et à tous.
00:00:04Aujourd'hui, l'idée d'avoir, de commencer ce cycle d'intervenants avec François Genen,
00:00:11d'abord, comme vient de le dire Sarah, c'est parce que j'ai moi aussi fait mes études en Belgique
00:00:14et donc ça se tenait, mais aussi et surtout parce que l'atlas de l'anthropocène
00:00:19dont François va nous entretenir est une somme, et surtout une somme avec un élément non négligeable
00:00:25qui est l'utilisation de l'image, en l'occurrence de carte, pour mettre à plat, au sens premier du terme quasiment,
00:00:32un phénomène très complexe qu'on va appeler l'anthropocène, que François nous aidera à mieux comprendre dans un instant,
00:00:38qu'on pourra débattre ensuite, puisqu'il fera une intervention et on aura le plaisir et le loisir
00:00:43de poser quelques questions, d'interagir un petit peu avec lui.
00:00:47Le but du jeu de cette première intervention, vous l'aurez compris, c'est vraiment de poser, je dirais,
00:00:51un paysage, au sens premier du terme, géopolitique du terme, de la question climatique,
00:00:57de la question des ressources naturelles, et je crois que l'atlas que François Gémen a dirigé,
00:01:03avec l'atelier de cartographie de Sciences Po, vraiment est un des éléments qui va nous permettre
00:01:09tout au long de notre cycle, de ces quatre séminaires, de ces douze jours,
00:01:13de revenir régulièrement sur quelle est l'évolution.
00:01:15Et je crois même que François nous en parlera peut-être, il est prévu qu'il y ait éventuellement,
00:01:19tous les trois ou quatre ans, une sorte de remise à jour des cartes,
00:01:23pour qu'on voit bien l'évolution, parce que c'est bien de ça dont on parle.
00:01:26Voilà, donc premier intervenant, et merci François.
00:01:31Et donc, une heure environ d'intervention, une heure d'échange,
00:01:35et vous verrez, je pense que ce sera très riche,
00:01:37et ça va nous faire démarrer ce séminaire dans de très bonnes conditions.
00:01:41François, c'est à toi.
00:01:43Bonjour à toutes et à tous, et merci beaucoup pour ces introductions,
00:01:48qui sont vraiment beaucoup trop flatteuses.
00:01:50Je dois préciser que la Libre Belgique a encore moins lecteur que Libération,
00:01:54donc c'est vous dire si le concours n'a pas de valeur scientifique.
00:02:00C'était un clin d'œil.
00:02:04C'est bien comme ça que je l'ai compris, bien sûr.
00:02:06Et donc, merci beaucoup de m'inviter à nouveau à faire une intervention
00:02:09dans ce cycle de séminaire où, effectivement, on va essayer de voir ensemble,
00:02:14pendant les deux heures que nous allons passer ensemble,
00:02:17à quel point le climat, d'une part, s'inscrit comme un marqueur phare
00:02:24de cette époque nouvelle qu'on appelle l'anthropocène,
00:02:29et à quel point c'est un sujet qui interroge tous les grands enjeux
00:02:37qui vont traverser le siècle.
00:02:39C'est-à-dire que, que l'on parle de développement, de migration,
00:02:43d'agriculture, de développement, de paix et de sécurité,
00:02:47de santé publique, tous ces enjeux vont être traversés
00:02:52par la question climatique.
00:02:54Et pendant trop longtemps, cet enjeu du climat a été,
00:02:58en quelque sorte, emprisonné dans un silo,
00:03:01dans un silo, je dirais, un peu technique ou scientifique
00:03:07réservé aux experts, et on voit que le climat est en train
00:03:12de sortir de ce silo et est en train véritablement d'entrer
00:03:17de plein pied en démocratie.
00:03:20Et je crois qu'un des mérites les plus significatifs des marges
00:03:25des jeunes pour le climat et des mobilisations et des grèves scolaires
00:03:28à la suite de Greta Thunberg et de beaucoup d'autres,
00:03:31ça a été véritablement de faire entrer la question climatique
00:03:36de plein pied en démocratie.
00:03:38Et on voit à quel point c'est aujourd'hui devenu à la fois
00:03:41une préoccupation majeure des citoyens,
00:03:44ça fait partie systématiquement de la sondage des deux ou trois
00:03:49premières préoccupations des gens,
00:03:51mais c'est aussi devenu un sujet majeur de politique et de diplomatie.
00:03:59Vous savez en France que le président Macron a décidé
00:04:02de porter à référendum la question de l'inscription du climat
00:04:06et de la biodiversité dans la Constitution.
00:04:09Donc ça veut dire que, quoi qu'on pense de cette initiative,
00:04:12ça veut dire qu'une bonne partie de la campagne présidentielle à venir,
00:04:15par exemple, va s'organiser, va s'orienter autour de cette question
00:04:21et c'est évidemment assez logique puisque ça répond
00:04:23à une préoccupation majeure des citoyens.
00:04:28J'ai envie de dire que la pandémie actuelle aura sans doute été
00:04:34aussi pour beaucoup une sorte de chemin de Damas.
00:04:38Beaucoup ont réalisé que lorsqu'on parlait de biodiversité,
00:04:41par exemple, on ne parlait pas simplement d'arbres et d'oiseaux,
00:04:44mais qu'on parlait de phénomènes avec des conséquences très réelles
00:04:48et très directes sur la santé publique.
00:04:51Et de la même manière, le climat entraîne aussi un très grand nombre
00:04:55d'impacts qui, quelque part, vont nous forcer à reconsidérer
00:05:01toute une série de postulats, toute une série de choses que nous prenions
00:05:05pour acquises dans la manière dont nous conceptualisions,
00:05:09dans la manière dont nous envisagions une partie des grands enjeux
00:05:15du XXIe siècle.
00:05:16Et c'est vraiment sur ces aspects-là que je vais essayer de me concentrer
00:05:21aujourd'hui de manière à vous montrer qu'en fait,
00:05:25la question du climat n'est pas une question d'environnement,
00:05:28ou plutôt n'est pas juste une question d'environnement,
00:05:31mais déborde de cela et véritablement interroge toute une série
00:05:36de principes et de fondements de nos sociétés actuelles.
00:05:41Et comme Erwan Lecoeur dit, effectivement, une partie des cartes
00:05:45et des diagrammes que je vous montrerai sont issues de l'Atlas
00:05:48de l'Anthropocène pour lequel nous préparons effectivement
00:05:50une nouvelle édition actualisée.
00:05:55Alors, si je comprends bien, ce n'est pas moi qui contrôle
00:05:56la présentation, donc voilà.
00:05:59En guise d'introduction, je voudrais vous montrer
00:06:02cette publicité parue dans le magazine Life,
00:06:08un grand magazine américain en 1962,
00:06:10une publicité pour une compagnie pétrolière qui s'appelait Humble,
00:06:13qui allait plus tard devenir Exxon,
00:06:16et une publicité qui se vante,
00:06:18que cette compagnie puisse fournir chaque jour suffisamment d'énergie
00:06:22que pour faire fondre 7 millions de tonnes de glaciers.
00:06:26Ce qui est assez stupéfiant, c'est de regarder cette publicité aujourd'hui
00:06:32et de nous dire que quelque chose qui paraissait en 1962
00:06:37complètement impossible, d'où le ressort hyperbolique de la publicité,
00:06:43ce qui paraissait impossible en 1962 s'est réalisé aujourd'hui.
00:06:48On est en réalité face à une très rare publicité d'histoire
00:06:50qui ne soit pas mensongère, et ça a quelque chose de sidérant
00:06:55de nous rendre compte de la manière dont on parlait en 1962
00:07:01de la question du changement climatique et plus globalement
00:07:06de la question de notre rapport à l'environnement.
00:07:10Cette publicité illustre véritablement un des problèmes, je dirais,
00:07:15qu'on rencontre aujourd'hui lorsqu'on parle des questions d'environnement,
00:07:23c'est-à-dire une sorte de séparation entre les questions liées à la terre
00:07:30et les questions liées au monde.
00:07:32Comme si rien de ce que nous puissions faire ne puisse avoir un impact réel et durable sur la terre.
00:07:48Ce qui est choquant dans la publicité, c'est qu'elle imagine qu'il soit impossible
00:07:53de faire fondre 7 millions de tonnes de glaciers.
00:07:57C'est qu'elle imagine que ça n'arrivera jamais.
00:07:59C'est qu'elle parle de faire fondre 7 millions de tonnes de glaciers
00:08:02comme si elle parlait de 20 allers-retours quotidiens vers la Lune.
00:08:08Elle envisage en réalité la terre et le monde comme deux entités distinctes.
00:08:13La terre comme l'astre sur lequel nous habitons,
00:08:18qui est gouverné par les lois des sciences naturelles,
00:08:21et le monde comme l'organisation politique et sociale de la terre
00:08:24qui soit lui gouvernée par les lois des sciences sociales.
00:08:28Et on fait, en 1962 et pendant toute cette décennie,
00:08:33comme si l'un n'avait rien à voir avec l'autre.
00:08:36Comme si nous étions, nous humains, invulnérables,
00:08:40indifférents à la terre et comme si rien de ce que nous pouvions faire
00:08:47ou rien de ce que nous puissions faire ne pouvait avoir véritablement
00:08:51un impact durable sur la terre.
00:08:54Et je dirais que c'est cette séparation entre la terre et le monde
00:09:00qui va créer les conditions de l'entrée dans ce qu'on va appeler l'anthropocène.
00:09:06Alors à la diapositive suivante, on va voir que se succèdent depuis le début des années 2010
00:09:19les records de température et le changement climatique va très rapidement s'imposer
00:09:24évidemment comme un des principaux marqueurs de l'anthropocène.
00:09:28L'année 2014, que vous voyez à l'écran, a ainsi été l'année la plus chaude jamais enregistrée
00:09:36sur Terre depuis l'invention du thermomètre.
00:09:39Ce record de 2014 a été battu en 2015.
00:09:42On va le voir sur la diapositive suivante.
00:09:46Ce record de 2015 a été battu en 2016.
00:09:49On passe à la suivante.
00:09:51Le record de 2016 a été battu en 2017.
00:09:532017 a fait numéro 2 sur le podium.
00:10:022018 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée en France
00:10:05et la troisième au niveau mondial, si je ne dis pas de bêtises.
00:10:092019 s'est classée à la deuxième place et donc à détrôner 2017.
00:10:15Et 2020, vous l'aurez peut-être vu, s'est classée à la première place ex aequo avec 2016.
00:10:23La raison pour laquelle je vous parle de ces records de température
00:10:28qui sont pour l'heure, je dirais, une des manifestations les plus évidentes
00:10:33du changement climatique, c'est parce qu'il s'écoule un laps de temps
00:10:37d'environ deux générations, une cinquantaine d'années,
00:10:42entre la publicité de Humble et ses records de température.
00:10:45Et 50 ans, c'est à peu près le temps qu'il faut au climat
00:10:53pour réagir aux émissions de gaz à effet de serre qui sont envoyées dans l'atmosphère.
00:11:00Et c'est une très grande difficulté de l'action contre le changement climatique,
00:11:06c'est ce laps de temps qui s'écoule entre nos actions et les conséquences de nos actions.
00:11:11Et les records de température que nous voyons aujourd'hui,
00:11:16ce ne sont pas les résultats de nos émissions actuelles de gaz à effet de serre,
00:11:21ce sont les résultats des émissions passées,
00:11:25des émissions produites par nos parents et grands-parents.
00:11:28Et la très grande difficulté dans l'action contre le changement climatique,
00:11:37c'est qu'elle nous force à modifier complètement nos échelles de temps.
00:11:42Qu'elle nous force, quelque part, à reconsidérer
00:11:46le rapport entre nos actions et les conséquences de nos actions.
00:11:51Nous sommes habitués à avoir des conséquences de nos actions
00:11:56qui se produisent ici et maintenant ou immédiatement après.
00:12:01Avec le changement climatique, nous perdons cette possibilité.
00:12:07Et ça crée évidemment une très grande difficulté
00:12:09parce qu'on sait que les impacts du changement climatique,
00:12:12malheureusement, vont aller de mal en pi pour les 50 prochaines années à peu près,
00:12:16puisque nos émissions de gaz à effet de serre
00:12:19n'ont pas cessé d'augmenter jusqu'à la crise du coronavirus.
00:12:25C'est ce qu'a parfaitement compris la génération des jeunes
00:12:29qui ont aujourd'hui 17, 18 ou 20 ans.
00:12:33Ils ont parfaitement compris que ces générations futures
00:12:38dont on parlait jadis sur un mode abstrait,
00:12:42eh bien c'était eux.
00:12:43Ils ont parfaitement compris que pour l'essentiel
00:12:46de leur vie, ils allaient subir les conséquences
00:12:51des émissions de leurs parents et grands-parents.
00:12:53Et c'est ça aussi qui crée cette question intergénérationnelle,
00:12:58c'est ça aussi qui crée une certaine forme d'amertume
00:13:01et de ressentiment chez les jeunes pour ceux
00:13:04qu'ils appellent les boomers et qu'ils considèrent
00:13:06comme responsables de la situation actuelle,
00:13:10alors que cette génération des boomers,
00:13:12pour parler un peu crûment, sera morte
00:13:15avant que le changement climatique
00:13:19n'ait sorti les conséquences des actions portées
00:13:23par cette génération.
00:13:25Et donc là, il y a une grande difficulté
00:13:27qui est à la fois une difficulté intergénérationnelle,
00:13:30mais qui est aussi évidemment une difficulté politique
00:13:32puisque beaucoup des pays qui doivent agir
00:13:37pour réduire drastiquement leurs émissions
00:13:39sont des pays industrialisés,
00:13:42qui sont pour beaucoup des démocraties,
00:13:44c'est-à-dire des régimes politiques
00:13:45dont la durée du mandat est relativement courte,
00:13:50ce qui veut dire que dans la plupart des cas,
00:13:54les dirigeants, quels qu'ils soient,
00:13:57aussi ambitieuses que soient leurs politiques,
00:13:59n'auront pas véritablement la possibilité
00:14:01de présenter à leurs électeurs
00:14:04le résultat de leurs actions,
00:14:08en tout cas pas en termes d'impact du changement climatique.
00:14:11Ils pourront présenter des courbes,
00:14:12ils pourront présenter des mesures,
00:14:14ils pourront présenter des inflexions de trajectoires,
00:14:17mais dans le quotidien que les gens verront autour d'eux,
00:14:21ils verront malheureusement des impacts
00:14:22qui vont aller encore de mal en plus.
00:14:25Donc vous voyez que je commence à exposer en précisant d'abord
00:14:30ce qui va mal aller,
00:14:32et puis à la fin, je vous rassure,
00:14:34j'essaierai d'y donner une tonalité plus positive
00:14:36en disant ce qui pourrait bien aller.
00:14:40Parce que, à l'évidence,
00:14:42les records de température qu'on observe depuis quelques années
00:14:44ne sont pas des coïncidences ou des années exceptionnelles.
00:14:47On est ici face à une tendance lourde,
00:14:49on va le voir à la diapositive suivante,
00:14:51chaque ligne représente une décennie,
00:14:57chaque année est incarnée par une vignette,
00:14:59et sur les vignettes de la planisphère,
00:15:01vous voyez que sont indiquées en bleu
00:15:03les anomalies de température à la baisse,
00:15:07et en rouge les anomalies de température à la hausse.
00:15:10Et vous voyez très bien qu'à partir de la fin des années 90,
00:15:17les anomalies de température sont systématiquement à la hausse
00:15:22et que la planète vire à moisi.
00:15:26On le voit avec une autre visualisation graphique
00:15:30sur la diapositive suivante,
00:15:33qui montre différentes villes du monde
00:15:35situées à différentes latitudes,
00:15:37et pour chacune de ces villes sont indiquées
00:15:39les anomalies de température en bleu ou en rouge.
00:15:43Chaque trait vertical représente une année donnée,
00:15:47et là encore, vous n'aurez pas besoin
00:15:49de longues études pour réaliser
00:15:55qu'à partir du début des années 2000,
00:15:58toutes les villes à toutes les latitudes
00:16:00connaissent des anomalies de température
00:16:04de plus en plus fortes.
00:16:07En d'autres termes, la température se réchauffe
00:16:10sous toutes les latitudes du globe.
00:16:15Et on est clairement face à une tendance de long terme
00:16:20qui va se poursuivre encore
00:16:23pendant plusieurs décennies.
00:16:25C'est la raison pour laquelle je n'aime pas
00:16:29tellement qu'on utilise le terme de crise climatique,
00:16:34parce qu'une crise sous-entend un peu
00:16:37un état éphémère avant un retour à la normale.
00:16:43Et la difficulté avec le changement climatique,
00:16:46c'est qu'il n'y aura pas de retour à la normale.
00:16:49Les températures ne vont pas baisser.
00:16:51Le mieux que nous puissions faire,
00:16:52c'est de les stabiliser.
00:16:55Le niveau des mers ne va pas baisser non plus.
00:17:00Nous ne reviendrons pas,
00:17:02en tout cas pas de notre vivant,
00:17:06à l'état du climat tel que nous le connaissions
00:17:08jadis avant le changement climatique.
00:17:12Et donc je dirais qu'une grande difficulté
00:17:15dans l'action contre le changement climatique,
00:17:17c'est de parvenir à faire son deuil.
00:17:19De parvenir à faire son deuil de la Terre
00:17:23telle qu'on la connaissait avant.
00:17:27Telle qu'on la connaissait dans ses paysages,
00:17:29mais aussi telle qu'on la connaissait dans sa géographie.
00:17:33La hausse du niveau des mers va modifier le contour
00:17:35des continents.
00:17:38Et donc là, il y a véritablement un travail de deuil à faire
00:17:41pour accepter que c'est trop tard.
00:17:49Tout n'est pas trop tard.
00:17:52Mais nous ne pourrons pas échapper au changement climatique
00:17:55et il n'y aura pas de retour en arrière.
00:17:59C'est pour ça que je n'aime pas le terme de crise climatique,
00:18:02parce qu'il ne souligne pas suffisamment
00:18:04à quel point le changement climatique
00:18:06est une transformation de long terme
00:18:08que nous infligeons au climat
00:18:10et de ce fait à la planète.
00:18:14Et quand je dis qu'il est trop tard,
00:18:19ça ne veut pas dire que tout est perdu.
00:18:21Mais je n'aime pas la présentation
00:18:23qui est parfois faite en des termes un peu binaires
00:18:25de la lutte contre le changement climatique.
00:18:27On dit « nous avons dix ans pour agir,
00:18:29sinon c'est fichu ».
00:18:31En réalité, c'est déjà fichu.
00:18:35On n'est plus aujourd'hui,
00:18:36pour prendre une métaphore automobile,
00:18:39dans une logique qui visera
00:18:41à nous faire éviter la sortie de route.
00:18:43On est dans une logique qui doit être
00:18:46de nous faire limiter au maximum
00:18:48le nombre de tonneaux.
00:18:51Et ça change tout.
00:18:52Si vous sortez de la route
00:18:53et que vous faites un ou deux tonneaux,
00:18:54vous avez de bonnes chances d'en sortir vivant.
00:18:57Si vous en faites dix ou douze,
00:18:58ça devient tout de suite beaucoup plus compliqué.
00:19:02Et c'est ça le grand défi
00:19:04de la lutte contre le changement climatique.
00:19:06Ce n'est pas de faire revenir le climat
00:19:08à son état pristin.
00:19:10Ce n'est pas de revenir
00:19:11à la situation d'avant
00:19:13dont il faut faire son deuil,
00:19:14comme je l'ai dit.
00:19:15L'enjeu de la lutte contre le changement climatique,
00:19:18c'est de garder la Terre habitable
00:19:20pour le plus grand nombre possible
00:19:23de populations
00:19:24et certainement pour les plus vulnérables
00:19:26d'entre elles,
00:19:27qu'elles soient à l'extérieur
00:19:29ou à l'intérieur de nos frontières.
00:19:31C'est ça l'enjeu de la lutte
00:19:32contre le changement climatique.
00:19:34C'est un enjeu d'habitabilité.
00:19:39Alors, à la diapositive suivante,
00:19:43on va voir que
00:19:45ce qui caractérise notre époque
00:19:48et ce qui crée le changement climatique,
00:19:51c'est un phénomène d'accumulation.
00:19:55Comme vous le savez sans doute,
00:19:56les gaz à effet de serre
00:19:57ne disparaissent pas
00:19:58une fois qu'ils ont été émis,
00:20:00mais ils vont au contraire
00:20:02s'accumuler dans l'atmosphère
00:20:04avec une durée de vie
00:20:06plus ou moins longue
00:20:07selon les gaz.
00:20:08Par exemple,
00:20:08le dioxyde de carbone
00:20:09peut rester dans l'atmosphère
00:20:11jusqu'à 150 ou 200 ans.
00:20:13Et on est face à une sorte de machine
00:20:16qui s'est en quelque sorte
00:20:18un peu emballée
00:20:20comme s'il était devenu impossible
00:20:24de la freiner ou de la ralentir,
00:20:26comme si nous ne pouvions compter
00:20:28que sur un événement extérieur
00:20:30comme une crise sanitaire
00:20:32pour ralentir et freiner la machine.
00:20:35Et je dirais le schéma
00:20:37que vous voyez à l'écran
00:20:38de la pleine mesure
00:20:39de cette accélération.
00:20:41En 1800,
00:20:43nous émettions 30 millions de tonnes
00:20:45de CO2 au niveau mondial.
00:20:46Chaque petit carré
00:20:47représente 10 millions de tonnes
00:20:48de CO2.
00:20:50En 2016,
00:20:51nous en émettions 36 milliards.
00:20:58Et s'il avait fallu représenter
00:21:03chaque année
00:21:06dans cette présentation
00:21:09et donc dans l'Atlas,
00:21:11s'il a fallu représenter
00:21:12chaque émission
00:21:15de gaz à effet de serre
00:21:16produite depuis 1800
00:21:17plutôt que 4 années sélectionnées,
00:21:20il aurait fallu
00:21:2118 slides
00:21:22complètement recouverts
00:21:24de petits carrés
00:21:25pour montrer
00:21:27l'ensemble des émissions
00:21:28produites depuis
00:21:29l'année 1800,
00:21:31depuis le début du 19e siècle,
00:21:33et donc pour montrer
00:21:34l'ampleur
00:21:35des émissions
00:21:37de gaz à effet de serre
00:21:39qui se sont accumulées
00:21:41dans l'atmosphère.
00:21:42On est bien face
00:21:43à un problème
00:21:44d'accélération
00:21:45et c'est cette accélération
00:21:48qui conduit
00:21:48un bon nombre
00:21:49de géologues
00:21:50aujourd'hui
00:21:51à considérer
00:21:52que nous sommes entrés
00:21:53dans une époque
00:21:54géologique nouvelle
00:21:55qu'ils appellent
00:21:56l'anthropocène.
00:21:57On va voir ça
00:22:01à la diapositive suivante.
00:22:03Alors,
00:22:05avant de passer
00:22:06à cette diapositive,
00:22:07l'anthropocène,
00:22:08qu'est-ce que c'est ?
00:22:10C'est une période
00:22:12géologique
00:22:13que les géologues
00:22:15caractérisent
00:22:15comme étant
00:22:16l'âge des humains
00:22:18et selon eux,
00:22:22le marqueur,
00:22:24l'événement
00:22:24qui nous ferait sortir
00:22:26de l'holocène
00:22:27qui était
00:22:28la période géologique
00:22:29dans laquelle
00:22:30nous étions
00:22:30pendant les 12 000
00:22:33dernières années,
00:22:34ce qui nous ferait sortir
00:22:36de l'holocène,
00:22:37disent-ils,
00:22:38c'est le fait
00:22:39que les humains
00:22:40sont désormais
00:22:41devenus
00:22:42les principales forces
00:22:43de transformation
00:22:43de la planète.
00:22:48En d'autres termes,
00:22:49que nous avons
00:22:50surpassé
00:22:51les forces
00:22:52telluriques
00:22:52géologiques
00:22:53comme forces
00:22:54de transformation
00:22:55de la planète
00:22:56et ça a
00:22:58évidemment
00:22:58quelque chose
00:22:59d'assez
00:23:00sidérant
00:23:02parce que
00:23:04si l'anthropocène
00:23:05est l'âge
00:23:05des humains,
00:23:06alors on imagine
00:23:07volontiers que
00:23:07la période
00:23:09qui suivra
00:23:09l'anthropocène
00:23:11sera
00:23:12une période
00:23:13post-humaine,
00:23:15sauf bien entendu
00:23:15qu'il n'y aura pas
00:23:16de commission internationale
00:23:18de géologie
00:23:18pour décider
00:23:19que nous sommes
00:23:20sortis
00:23:20de cette période
00:23:22puisque
00:23:22la race humaine
00:23:23se sera éteinte
00:23:24d'ici là.
00:23:27Ce que nous dit
00:23:28l'anthropocène
00:23:29d'un point de vue
00:23:30politique
00:23:31au-delà
00:23:32de sa signification
00:23:33géologique,
00:23:35c'est que quelque part
00:23:35pour la première fois
00:23:36nous sommes confrontés
00:23:37à la perspective
00:23:39de notre propre
00:23:40extinction
00:23:41en tant qu'espèce humaine.
00:23:43En quelque sorte
00:23:43l'anthropocène
00:23:44nous montre
00:23:44une sorte de
00:23:45porte de sortie
00:23:46pour l'humanité
00:23:48mais insiste aussi
00:23:50et je crois
00:23:52que c'est le message
00:23:52politique principal
00:23:54que nous envoie
00:23:55cette nouvelle époque
00:23:56insiste aussi
00:23:58sur le fait
00:23:58qu'on ne peut plus
00:23:59désormais
00:23:59considérer
00:24:00la Terre
00:24:01et le monde
00:24:02comme deux entités
00:24:04différentes
00:24:04séparées
00:24:06l'une de l'autre.
00:24:07Ce que nous dit
00:24:08l'anthropocène
00:24:08c'est qu'il faut
00:24:09désormais considérer
00:24:10les deux ensemble
00:24:11que rien
00:24:13de ce qui se passe
00:24:14sur Terre
00:24:16n'est étranger
00:24:17au monde
00:24:18et vice-versa
00:24:19parce que
00:24:20nous avons désormais
00:24:22laissé une empreinte
00:24:23durable
00:24:24profonde
00:24:26dans les couches
00:24:27sédimentaires
00:24:28de la Terre.
00:24:31Or jusqu'ici
00:24:31on était habitué
00:24:32à considérer
00:24:33que la Terre
00:24:34et le monde
00:24:35couraient un peu
00:24:35dans des sortes
00:24:36de couloirs parallèles
00:24:38y compris en termes
00:24:39d'histoire
00:24:40y compris en termes
00:24:41d'échelle de temps
00:24:41y compris en termes
00:24:43d'organisation
00:24:44de la connaissance
00:24:45nous avons
00:24:45distingué
00:24:47dans les universités
00:24:48les départements
00:24:48de sciences naturelles
00:24:49et les départements
00:24:50de sciences humaines
00:24:50et sociales
00:24:51comme si les unes
00:24:52n'avaient rien à voir
00:24:53avec les autres.
00:24:55En réalité
00:24:56ce que nous dit
00:24:57l'anthropocène
00:24:58c'est que tout ça
00:24:59est profondément lié
00:25:00qu'on ne peut plus
00:25:01aujourd'hui
00:25:02séparer les sciences
00:25:03naturelles
00:25:04des sciences humaines
00:25:05et sociales
00:25:05qu'on ne peut plus
00:25:06séparer la Terre
00:25:07et le monde
00:25:07et que comme je vous le disais
00:25:09la plupart des grands
00:25:12sujets politiques
00:25:13économiques
00:25:14ou sociaux
00:25:15qui vont traverser
00:25:17ce siècle
00:25:17vont être profondément
00:25:20influencés
00:25:21par le changement
00:25:22climatique
00:25:23et donc il faut
00:25:24les considérer
00:25:25quelque part
00:25:25à l'aune
00:25:27ou au prisme
00:25:28de l'anthropocène.
00:25:31Parmi ces enjeux
00:25:32il y a évidemment
00:25:32un enjeu
00:25:34qui est l'enjeu
00:25:34de sécurité.
00:25:36En 2007
00:25:39le prix Nobel
00:25:39le comité Nobel
00:25:41a décidé
00:25:42de desserner
00:25:43le prix Nobel
00:25:43de la paix
00:25:44à Al Gore
00:25:45et au GIEC.
00:25:47Prix Nobel
00:25:47de la paix
00:25:48et pas prix Nobel
00:25:49de physique
00:25:50comme une manière
00:25:51de reconnaître
00:25:53officiellement
00:25:53comme une manière
00:25:55d'acter
00:25:55que le changement
00:25:57climatique
00:25:58représentait
00:25:58une menace
00:25:59considérable
00:26:00pour la sécurité
00:26:01et la stabilité
00:26:02du monde
00:26:02et
00:26:04comme une manière
00:26:06d'acter aussi
00:26:07que si nous voulions
00:26:09conserver la paix
00:26:10dans le monde
00:26:11il imposait
00:26:12ou plutôt
00:26:13il s'imposait
00:26:14de lutter aussi
00:26:15contre le changement
00:26:16climatique
00:26:16et effectivement
00:26:17on a aujourd'hui
00:26:20toute une série
00:26:21d'enjeux
00:26:22de sécurité
00:26:23qui sont mis
00:26:24en lumière
00:26:25par le changement
00:26:26climatique
00:26:27et toute une série
00:26:28d'études
00:26:29historiques
00:26:30font apparaître
00:26:31des corrélations
00:26:32très fortes
00:26:33entre
00:26:34les effets
00:26:36du changement
00:26:37climatique
00:26:38ou en tout cas
00:26:38entre des variations
00:26:39climatiques
00:26:40notamment des variations
00:26:41de température
00:26:41ou de pluviométrie
00:26:43et
00:26:44l'occurrence
00:26:45de conflits
00:26:46ou de violences
00:26:47la diapositive suivante
00:26:48par exemple
00:26:49montre
00:26:50l'occurrence
00:26:53plus forte
00:26:54de guerre civile
00:26:56en Afrique
00:26:57lorsqu'il y a
00:26:58des variations
00:26:59de température
00:27:01y compris
00:27:01des variations
00:27:02très faibles
00:27:03de températures
00:27:04on parle ici
00:27:04de variations
00:27:05de l'ordre
00:27:06d'un demi-degré
00:27:07et ce qui explique
00:27:10largement
00:27:10l'occurrence
00:27:12de variations
00:27:13même pour
00:27:13l'occurrence
00:27:14de conflits
00:27:15même pour
00:27:15de petites variations
00:27:16de températures
00:27:17c'est simplement
00:27:20le fait
00:27:21qu'en Afrique
00:27:21subsaharienne
00:27:22environ la moitié
00:27:24des ménages
00:27:24dépendent
00:27:26directement
00:27:27de l'agriculture
00:27:27de subsistance
00:27:28comme première
00:27:29source
00:27:30de revenus
00:27:30ce qui veut dire
00:27:34que
00:27:35dès qu'il y a
00:27:36la moindre variation
00:27:37de température
00:27:38ou de précipitation
00:27:40ces familles
00:27:42perdent
00:27:42l'essentiel
00:27:43de leur récolte
00:27:44parce que
00:27:45l'agriculture
00:27:45de subsistance
00:27:46est un type
00:27:47d'agriculture
00:27:48qui est extrêmement
00:27:49vulnérable
00:27:50à toute variation
00:27:51climatique
00:27:52et c'est comme ça
00:27:54qu'un grand nombre
00:27:55de conflits civils
00:27:57en Afrique
00:27:58sont directement liés
00:27:59à l'usage
00:28:00des terres
00:28:00et à la compétition
00:28:02pour les terres
00:28:03et c'est comme ça
00:28:03qu'on observe
00:28:04cette corrélation
00:28:05entre
00:28:06la variation
00:28:07de température
00:28:09et
00:28:10la plus forte
00:28:11occurrence
00:28:11de conflits
00:28:12c'est aussi
00:28:14pour la même raison
00:28:15que
00:28:17toute une série
00:28:19de migrations
00:28:20que nous appelons
00:28:21migrations économiques
00:28:23en Europe
00:28:23en provenance
00:28:24notamment
00:28:25d'Afrique
00:28:25de l'Ouest
00:28:25et que nous appelons
00:28:27migrations économiques
00:28:28parce que
00:28:28les migrants
00:28:29ne proviennent pas
00:28:30d'un pays en guerre
00:28:31en réalité
00:28:33ces migrations
00:28:33nous pourrions
00:28:34tout aussi bien
00:28:34les appeler
00:28:35migrations climatiques
00:28:37ou
00:28:37migrations
00:28:39environnementales
00:28:40simplement parce que
00:28:41ce qui va pousser
00:28:42les familles
00:28:44à envoyer
00:28:44un de leurs fils
00:28:45à la ville
00:28:46ou en Europe
00:28:47c'est souvent
00:28:48le fait
00:28:48qu'elles ne parviennent
00:28:49plus à tirer
00:28:49un revenu suffisant
00:28:50de leur récolte
00:28:52et quelque part
00:28:54c'est une vision
00:28:55très occidentale
00:28:56que de séparer
00:28:58les questions
00:28:59d'environnement
00:29:00et les questions
00:29:02d'économie
00:29:02pour vous
00:29:04comme pour moi
00:29:05j'imagine que
00:29:05le salaire
00:29:06que vous recevez
00:29:07à la fin du mois
00:29:08ne dépend pas du tout
00:29:09des conditions climatiques
00:29:10mais pour une partie
00:29:13importante
00:29:14sinon majoritaire
00:29:15de la population
00:29:16sur la planète
00:29:17leurs revenus
00:29:18leurs ressources économiques
00:29:20sont directement
00:29:21liées
00:29:22aux conditions
00:29:23climatiques
00:29:23et donc
00:29:24toute variation
00:29:25dans ces conditions
00:29:26a un impact
00:29:28immédiat
00:29:29sur les ressources
00:29:31économiques
00:29:31qui sont à leur
00:29:32disposition
00:29:33et ça c'est
00:29:34vraiment
00:29:35essentiel
00:29:37à comprendre
00:29:37que
00:29:38pour une grande partie
00:29:39de la population
00:29:40sur la planète
00:29:40l'économie
00:29:41et l'environnement
00:29:42en réalité
00:29:42c'est la même chose
00:29:44j'ai parlé
00:29:46de prisme
00:29:47occidental
00:29:48mais notez
00:29:48que
00:29:49cette corrélation
00:29:50entre
00:29:51violence
00:29:54et variation
00:29:55de température
00:29:56on l'observe aussi
00:29:57dans les pays
00:29:57industrialisés
00:29:58un des graphes
00:29:59les plus saisissants
00:30:00c'est celui
00:30:00qu'on voit
00:30:01dans la diapositive
00:30:01suivante
00:30:02et qui montre
00:30:03la corrélation
00:30:04entre les statistiques
00:30:06de criminalité
00:30:07du FBI
00:30:07aux Etats-Unis
00:30:08et les anomalies
00:30:09de température
00:30:10en d'autres termes
00:30:14une façon
00:30:14un peu
00:30:15crue et abrupte
00:30:16de lire ce graph
00:30:17c'est de se dire
00:30:17aux Etats-Unis
00:30:18plus il fait chaud
00:30:19plus on se tue
00:30:20alors corrélation
00:30:23ne veut évidemment
00:30:24pas dire causalité
00:30:25et une explication
00:30:27sociologique
00:30:27à cela
00:30:28notamment le fait
00:30:29que lorsqu'il fait plus chaud
00:30:30les gens passent
00:30:31davantage de temps
00:30:32à l'extérieur
00:30:32et donc multiplient
00:30:34les interactions sociales
00:30:35et connaissant malheureusement
00:30:37le très grand nombre
00:30:38d'armes à feu
00:30:38en circulation
00:30:39aux Etats-Unis
00:30:40lorsque
00:30:40ces interactions
00:30:42se passent mal
00:30:44ça peut rapidement
00:30:45dégénérer
00:30:45et donc
00:30:46il faut évidemment
00:30:47prendre garde
00:30:48à ne pas confondre
00:30:50corrélation
00:30:50et causalité
00:30:51mais ce qui est certain
00:30:53c'est qu'un monde
00:30:54plus chaud
00:30:54sera aussi
00:30:56un monde
00:30:56plus violent
00:30:57avec davantage
00:30:58de tensions
00:30:58et davantage
00:31:00de compétition
00:31:00pour certaines ressources
00:31:01et je pense en particulier
00:31:02au territoire
00:31:04autre enjeu majeur
00:31:08qui sera
00:31:08affecté
00:31:10par le changement climatique
00:31:11ça va être
00:31:12notre conception
00:31:14de l'Etat
00:31:14pour
00:31:17certaines populations
00:31:19pour certains territoires
00:31:21qui sont souvent
00:31:21des Etats
00:31:22souverains
00:31:22et indépendants
00:31:23la question
00:31:24du changement climatique
00:31:25est tout simplement
00:31:26un enjeu de survie
00:31:27vous voyez
00:31:28à l'écran
00:31:29une manifestation
00:31:30en faveur de
00:31:30Tuvalu
00:31:31qui est un petit archipel
00:31:32du Pacifique Sud
00:31:33il y en a
00:31:34beaucoup d'autres
00:31:35souvent assez peu
00:31:36connus du grand public
00:31:37Kiribas
00:31:39Palau
00:31:40Tokelo
00:31:40les îles Marshall
00:31:41tous ces
00:31:44territoires
00:31:45qui sont
00:31:45pour certains d'entre eux
00:31:47des Etats
00:31:47souverains
00:31:47et indépendants
00:31:48ont une altitude
00:31:51située
00:31:52à quelques mètres
00:31:53à peine
00:31:53au-dessus
00:31:54du niveau
00:31:54de la mer
00:31:55ce qui veut dire
00:31:58que
00:31:59toute élévation
00:32:01du niveau
00:32:02de la mer
00:32:02même minime
00:32:03menace
00:32:04directement
00:32:05leur territoire
00:32:06et crée
00:32:06un véritable risque
00:32:07de submersion
00:32:08et c'est alors
00:32:11que la question
00:32:12se pose
00:32:13elle est mise
00:32:13en lumière
00:32:14par
00:32:14un conseil
00:32:17des ministres
00:32:17sous-marins
00:32:18que vous allez voir
00:32:18à la diapositive suivante
00:32:19organisée en 2009
00:32:21par le gouvernement
00:32:22des Maldives
00:32:22pour souligner
00:32:24que
00:32:24pour ces territoires
00:32:28la question
00:32:28de la hausse
00:32:29du niveau
00:32:29des mers
00:32:29c'était une question
00:32:30de survie
00:32:31et se pose
00:32:34dès lors
00:32:34la question
00:32:35de savoir
00:32:35si des états
00:32:37dont le territoire
00:32:38soit submergé
00:32:39par la hausse
00:32:40du niveau
00:32:40des mers
00:32:41pourraient à l'avenir
00:32:42conserver
00:32:42leur qualité d'état
00:32:44historiquement
00:32:47et en tout cas
00:32:48au moins
00:32:48depuis le traité
00:32:49de paix
00:32:50d'Ouestphalie
00:32:50au 17ème siècle
00:32:51nous avons
00:32:52toujours lié
00:32:53la qualité
00:32:54d'état
00:32:55au territoire
00:32:57au fait
00:32:58d'occuper
00:32:59de façon permanente
00:33:01un territoire
00:33:01par une population
00:33:02et de se reconnaître
00:33:05un souverain
00:33:06mais si le territoire
00:33:09vient à manquer
00:33:10que reste-t-il
00:33:13de l'état
00:33:14est-ce qu'on peut
00:33:15envisager des états
00:33:17déterritorialisés
00:33:18des sortes d'états
00:33:19virtuels
00:33:21ça semblerait être
00:33:24une option logique
00:33:25mais en même temps
00:33:28ça
00:33:30perturberait
00:33:33complètement
00:33:34les fondations
00:33:36de l'ordre
00:33:37international
00:33:37telle qu'on le connaît
00:33:39aujourd'hui
00:33:39si les états
00:33:42peuvent être
00:33:42déterritorialisés
00:33:44ça veut dire
00:33:46que
00:33:46toute une série
00:33:47de guerres
00:33:49qui ont été menées
00:33:50au cours des siècles
00:33:50derniers
00:33:51pour conquérir
00:33:52ou défendre
00:33:52du territoire
00:33:53deviennent
00:33:54un peu
00:33:55absurdes
00:33:57ça veut dire
00:33:59aussi
00:34:00que ça va nous forcer
00:34:01et c'est peut-être
00:34:02un des enjeux
00:34:03les plus importants
00:34:04politiquement parlant
00:34:05du changement climatique
00:34:07ça veut dire
00:34:08que ça va nous forcer
00:34:08à reconsidérer
00:34:09la question
00:34:11de la souveraineté nationale
00:34:12sur quoi
00:34:15un pouvoir politique
00:34:17est-il encore
00:34:18vraiment souverain
00:34:18si le sol
00:34:21si le territoire
00:34:22qui constitue
00:34:23le fondement
00:34:23de son état
00:34:24vient à se dérober
00:34:26non pas à cause
00:34:27d'actions
00:34:28qu'il a posées
00:34:28lui-même
00:34:29mais à cause
00:34:30d'actions
00:34:30posées par d'autres
00:34:31à l'autre bout du monde
00:34:32et sur lesquelles
00:34:33il n'a finalement
00:34:34que peu de prise
00:34:35sur quoi porte encore
00:34:39la souveraineté nationale
00:34:40si le territoire
00:34:41se dérobe
00:34:42c'est une des questions
00:34:43fondamentales
00:34:44à mon sens
00:34:45que nous apportent
00:34:46l'anthropocène
00:34:47et le changement climatique
00:34:49parce que se pose
00:34:53évidemment
00:34:53la question
00:34:54de savoir
00:34:55ce que l'on va faire
00:34:56de ces populations
00:34:56sur des états insulaires
00:34:58est-ce qu'on va imaginer
00:34:59des états virtuels
00:35:01dont la population
00:35:01serait dispersée
00:35:02aux quatre coins du monde
00:35:03est-ce qu'on va au contraire
00:35:05proposer
00:35:07à un pays
00:35:08d'accueillir
00:35:10ces populations
00:35:10mais on imagine
00:35:12que d'ici
00:35:13une ou deux générations
00:35:14ces populations
00:35:15seraient intégrées
00:35:15à la population du pays
00:35:16et que donc
00:35:18quelque part
00:35:18leur spécificité culturelle
00:35:20disparaîtrait
00:35:20ou est-ce qu'on va parvenir
00:35:22à leur trouver
00:35:23une bande de terre
00:35:24quelque part
00:35:24et à déplacer
00:35:26les états
00:35:28à déplacer le territoire
00:35:29on voit très bien
00:35:30et je n'ai pas besoin
00:35:31de faire un dessin
00:35:32les difficultés
00:35:33auxquelles ça peut mener
00:35:34c'est une question
00:35:36pour l'heure
00:35:36qui n'est pas résolue
00:35:37mais je crois utile
00:35:41de rappeler
00:35:41que
00:35:42le changement climatique
00:35:44vraiment pour beaucoup
00:35:45de petits états
00:35:47et pour beaucoup
00:35:48de populations
00:35:48c'est tout simplement
00:35:49un enjeu
00:35:50de survie
00:35:51c'est aussi
00:35:54comme on va le voir
00:35:55à la diapositive suivante
00:35:57c'est aussi
00:35:59de plus en plus
00:35:59un enjeu
00:36:00de migration
00:36:01aujourd'hui
00:36:06on estime
00:36:07que
00:36:08les dégradations
00:36:10de l'environnement
00:36:10dont beaucoup
00:36:11sont évidemment
00:36:11liées
00:36:12aux impacts
00:36:13du changement climatique
00:36:14que ces dégradations
00:36:16de l'environnement
00:36:16sont devenues
00:36:18un des facteurs
00:36:19majeurs
00:36:19de migration
00:36:20et de déplacement
00:36:21à travers le monde
00:36:22chaque année
00:36:24ce sont environ
00:36:2524 millions
00:36:26de personnes
00:36:26qui sont déplacées
00:36:27par des catastrophes
00:36:28naturelles
00:36:29donc par des événements
00:36:30brutaux
00:36:30dont la plupart
00:36:32sont liées
00:36:32à des conditions
00:36:33hydroclimatiques
00:36:34qu'il s'agisse
00:36:35d'ouragans
00:36:35de tempête
00:36:37ou de sécheresse
00:36:37et à ce chiffre
00:36:39de 24 millions
00:36:40de déplaces annuelles
00:36:41il faut évidemment
00:36:41ajouter
00:36:42tous ceux
00:36:43et toutes celles
00:36:44qui sont déplacées
00:36:45par des impacts
00:36:45plus lents
00:36:46plus graduels
00:36:47du changement climatique
00:36:48comme la hausse
00:36:48du niveau des mers
00:36:49ou comme la dégradation
00:36:51des sols
00:36:52et ceux-là
00:36:52ne sont pas du tout
00:36:53comptés
00:36:53ne sont pas du tout
00:36:54intégrés
00:36:55dans des statistiques
00:36:56officielles
00:36:57nous devons ici
00:37:00avoir
00:37:00conscience
00:37:01que
00:37:03les facteurs
00:37:04environnementaux
00:37:05ont toujours été
00:37:06des facteurs
00:37:07explicatifs
00:37:08essentiels
00:37:09de la distribution
00:37:11géographique
00:37:12de la population
00:37:12à l'échelle
00:37:13de la planète
00:37:14en d'autres termes
00:37:17si certaines terres
00:37:18ont été
00:37:19occupées
00:37:20et colonisées
00:37:21c'est souvent
00:37:21parce qu'elles jouissaient
00:37:22de conditions
00:37:23climatiques
00:37:23favorables
00:37:24et à l'inverse
00:37:28si certaines zones
00:37:29sont désertiques
00:37:30c'est parce que
00:37:30les conditions
00:37:31n'y étaient pas
00:37:32favorables
00:37:32et donc
00:37:33comme nous sommes
00:37:33à l'aube
00:37:35d'un changement
00:37:35environnemental
00:37:36majeur
00:37:37pour la planète
00:37:37il est vraisemblable
00:37:39que s'on suive aussi
00:37:41une certaine forme
00:37:42de redistribution
00:37:42de la population
00:37:43à la surface
00:37:45de la planète
00:37:45autant dire
00:37:47que nous ne sommes
00:37:48pas encore prêts
00:37:49du tout
00:37:49mais alors pas du tout
00:37:50du tout
00:37:51à avoir un débat
00:37:52serein
00:37:52et apaisé
00:37:53sur ces questions
00:37:54lorsqu'on voit
00:37:55l'état
00:37:56assez lamentable
00:37:58du débat en France
00:37:59sur ces questions
00:38:00d'asile
00:38:00et d'immigration
00:38:01autre enjeu
00:38:07essentiel
00:38:08d'un point de vue
00:38:08politique
00:38:09c'est la question
00:38:10des territoires
00:38:11et je pense que
00:38:14lorsqu'on parle
00:38:15de conflits
00:38:16ou de tensions
00:38:16pour les ressources
00:38:17on parle souvent
00:38:18beaucoup de l'eau
00:38:19et sans doute
00:38:20à raison
00:38:20mais pas assez
00:38:22des territoires
00:38:22la carte
00:38:25que vous voyez
00:38:25représente
00:38:26à quoi ressemblerait
00:38:27le monde
00:38:28dans l'hypothèse
00:38:29d'une fonte complète
00:38:31de la calotte
00:38:31polaire arctique
00:38:32c'est-à-dire
00:38:33dans l'hypothèse
00:38:33d'une fonte
00:38:35des glaces
00:38:35qui se trouve
00:38:36au Grondland
00:38:37dans cette hypothèse
00:38:40on estime
00:38:41que la hausse
00:38:41du niveau des mers
00:38:42serait d'environ
00:38:426 mètres
00:38:43ce qui veut dire
00:38:44qu'en l'absence
00:38:45de mesures
00:38:45d'adaptation
00:38:46ce sont toutes
00:38:47les zones du monde
00:38:48qui sont coloriées
00:38:49en rouge
00:38:49sur la carte
00:38:51qui seraient inondées
00:38:52alors c'est évidemment
00:38:55un scénario
00:38:55assez catastrophique
00:38:57sinon catastrophiste
00:38:58mais c'est aussi
00:38:59un scénario
00:39:00qu'on ne peut pas
00:39:00exclure complètement
00:39:01aujourd'hui
00:39:02étant donné
00:39:03la vitesse
00:39:05de fonte
00:39:06de la calotte
00:39:07polaire
00:39:07en Arctique
00:39:08et je crois
00:39:12que cette question
00:39:12du territoire
00:39:13qui a toujours
00:39:16été le moteur
00:39:17de toutes les guerres
00:39:18et de tous les conflits
00:39:19dans le monde
00:39:19est très largement
00:39:20sous-estimée
00:39:21regardez les portions
00:39:23de territoires
00:39:24que perdraient
00:39:24des pays
00:39:25comme l'Inde
00:39:26comme les Philippines
00:39:27ou comme l'Indonésie
00:39:28même en Europe
00:39:30regardez des territoires
00:39:31comme les Pays-Bas
00:39:32ou le Danemark
00:39:34et ça évidemment
00:39:37c'est évidemment
00:39:38si nous considérons
00:39:39une hypothèse
00:39:39catastrophique
00:39:41mais même si nous
00:39:41considérons une hypothèse
00:39:43optimiste
00:39:43disons
00:39:46si nous respections
00:39:47les objectifs
00:39:48de l'accord de Paris
00:39:48on peut estimer
00:39:50que la hausse
00:39:50du niveau des mers
00:39:51serait d'environ
00:39:52un mètre
00:39:53à l'échelle du globe
00:39:54mais une hausse
00:39:56du niveau des mers
00:39:57d'un mètre
00:39:57pour un pays
00:39:58comme le Vietnam
00:39:58ça veut dire
00:39:59une perte
00:40:00d'environ 24 000 km²
00:40:02de territoire
00:40:02c'est-à-dire
00:40:04environ 10%
00:40:05de sa superficie
00:40:07et à l'évidence
00:40:12comme le Vietnam
00:40:12est une longue côte
00:40:13il sera difficile
00:40:15voire impossible
00:40:16pour le gouvernement
00:40:16vietnamien
00:40:17d'installer une digue
00:40:19sur la totalité
00:40:21de sa côte
00:40:22et donc
00:40:25le gouvernement vietnamien
00:40:27est déjà en train
00:40:27de procéder
00:40:28à des choix
00:40:29aujourd'hui
00:40:29entre les portions
00:40:31de son territoire
00:40:32qu'il va protéger
00:40:34et les portions
00:40:35de son territoire
00:40:36qu'il va sacrifier
00:40:37à la hausse
00:40:37du niveau des mers
00:40:38ils ont par exemple
00:40:39un programme
00:40:40qui s'appelle
00:40:40Living with Floods
00:40:42vivre avec les inondations
00:40:43qui consiste
00:40:45à déplacer
00:40:46les villages
00:40:48situés dans la zone
00:40:48du delta du Mekong
00:40:49vers les collines
00:40:51avoisinantes
00:40:51de manière à leur éviter
00:40:53un risque d'inondation
00:40:54pareillement
00:40:56en Anonésie
00:40:57en novembre 2019
00:40:58le gouvernement
00:40:59a décidé
00:41:00de déplacer
00:41:01la capitale Jakarta
00:41:02de l'île de Java
00:41:04vers l'île de Borneo
00:41:05parce que
00:41:07le gouvernement
00:41:08a considéré
00:41:08que d'ici
00:41:09quelques dizaines
00:41:10d'années
00:41:10sa capitale Jakarta
00:41:12serait inondée
00:41:14en permanence
00:41:15et que donc
00:41:16pour éviter
00:41:16une catastrophe
00:41:18à la fois économique
00:41:18et humanitaire
00:41:19il importait
00:41:20de déplacer
00:41:21la capitale
00:41:22dès aujourd'hui
00:41:22imaginez le choc
00:41:26que ça a dû être
00:41:27pour les habitants
00:41:27imaginez le choc
00:41:29que ce serait
00:41:30si Emmanuel Macron
00:41:32annonçait ce soir
00:41:32à la télévision
00:41:33que la capitale
00:41:33de la France
00:41:34va être déplacée
00:41:35de Paris
00:41:36à Clermont-Ferrand
00:41:37parce que Paris
00:41:38est trop exposée
00:41:38au cru de la Seine
00:41:39imaginez le choc
00:41:41que cela serait
00:41:42je pense que
00:41:44la question
00:41:44des territoires
00:41:46véritablement
00:41:48est un enjeu
00:41:49qui n'a pas été
00:41:49suffisamment traité
00:41:50quelle compensation
00:41:53quelle réclamation
00:41:54on peut demander
00:41:55à un état
00:41:55comme le Vietnam
00:41:55en voyant 10%
00:41:57de son territoire
00:41:58grignoter
00:41:59par la hausse
00:42:00du niveau des mers
00:42:00parce que les choses
00:42:04peuvent aller
00:42:05beaucoup plus vite
00:42:06qu'on ne se l'imagine
00:42:07parfois
00:42:07la dia suivante
00:42:09montre par exemple
00:42:10une recherche
00:42:11que nous avons fait
00:42:13dans la banlieue
00:42:14de Cotonou
00:42:15au Bénin
00:42:15et qui montre
00:42:17la vitesse
00:42:18de recul
00:42:18du trait de côte
00:42:19sous l'effet
00:42:21de l'élévation
00:42:22du niveau des mers
00:42:23voilà
00:42:23une photo satellite
00:42:24prise en 2002
00:42:25et vous voyez
00:42:26le trait de côte
00:42:27en rouge
00:42:28voici la même photo
00:42:30prise en 2004
00:42:32la même encore
00:42:36prise quelques années
00:42:38plus tard
00:42:38en 2011
00:42:40et là encore
00:42:42vous voyez
00:42:43le recul spectaculaire
00:42:44du trait de côte
00:42:45et enfin
00:42:46la même photo
00:42:48prise en 2013
00:42:49vous voyez
00:42:53le recul
00:42:53spectaculaire
00:42:54du trait de côte
00:42:56dans cette région
00:42:57en l'espace
00:42:58de 10 années
00:42:58à peine
00:42:59et vous voyez
00:43:00comme le gouvernement
00:43:01a déjà fait raser
00:43:02d'autres habitations
00:43:03en prévision
00:43:06de futures
00:43:08inondations
00:43:09en prévision
00:43:10de futurs
00:43:10reculs
00:43:11du trait de côte
00:43:12et donc
00:43:14on a
00:43:15alors qu'on a
00:43:16volontiers
00:43:16tendance
00:43:17en tout cas
00:43:17vu de France
00:43:18avoir la hausse
00:43:20du niveau des mers
00:43:21comme un phénomène
00:43:22très lent
00:43:23très incrémental
00:43:24dans certaines régions
00:43:26du monde
00:43:26c'est déjà
00:43:27une réalité
00:43:27assez sidérante
00:43:29et il faut savoir
00:43:30que pour une côte
00:43:31basse
00:43:32le rapport
00:43:33entre l'élévation
00:43:34du niveau
00:43:34des mers
00:43:35et le recul
00:43:37du trait de côte
00:43:37est de 1 à 100
00:43:38en d'autres termes
00:43:39pour 1 cm
00:43:41d'élévation
00:43:42du niveau
00:43:42de la mer
00:43:43vous perdez
00:43:441 mètre
00:43:45de plage
00:43:45alors
00:43:51ce que je vous ai
00:43:52présenté
00:43:52c'est
00:43:54quelques-uns
00:43:55des impacts
00:43:56politiques
00:43:57économiques
00:43:57et sociaux
00:43:58du changement
00:43:58climatique
00:43:58si tout va bien
00:44:00si nous parvenons
00:44:01à respecter
00:44:02les objectifs
00:44:03de l'accord
00:44:03de Paris
00:44:03si nous parvenons
00:44:05à limiter
00:44:07la hausse moyenne
00:44:08de température mondiale
00:44:09à 2 degrés
00:44:09si nous continuons
00:44:12sur la trajectoire
00:44:13actuelle
00:44:13par contre
00:44:14alors nous allons
00:44:15tout droit
00:44:15vers un scénario
00:44:16d'élévation
00:44:16de température
00:44:17de l'ordre
00:44:17de plus 4 degrés
00:44:18comme vous verrez
00:44:22à la dièse suivante
00:44:23ce n'est pas juste
00:44:24moi qui le dit
00:44:25ah oui pardon
00:44:26il y a une petite
00:44:27animation encore
00:44:27voilà
00:44:28ce n'est pas juste
00:44:30moi qui le dit
00:44:31c'est notamment
00:44:32un rapport
00:44:32de la banque mondiale
00:44:33de novembre
00:44:352012
00:44:35nous ne pouvons pas
00:44:39aujourd'hui
00:44:40faire l'économie
00:44:41de considérer
00:44:42un scénario
00:44:42à plus 4 degrés
00:44:43j'ai souvenir
00:44:47d'un colloque
00:44:48auquel j'ai assisté
00:44:49à l'université
00:44:49d'Oxford
00:44:50en 2009
00:44:51il y a 12 ans
00:44:52à peine
00:44:53qui envisageait
00:44:54c'était une des premières
00:44:55fois ce scénario
00:44:56et à l'époque
00:44:59ce scénario
00:44:59était toujours
00:45:00envisagé
00:45:00comme un scénario
00:45:01de science-fiction
00:45:02il s'agissait
00:45:03de voir
00:45:04jusqu'où
00:45:05pouvaient aller
00:45:06les prédictions
00:45:06des modèles
00:45:07il s'agissait
00:45:07de repousser
00:45:08les limites
00:45:09de la science
00:45:10personne à l'époque
00:45:11ne considérait
00:45:12ce scénario
00:45:12comme véritablement
00:45:14crédible
00:45:15et le problème
00:45:17aujourd'hui
00:45:17c'est qu'à l'évidence
00:45:18nous ne pouvons plus
00:45:20exclure
00:45:21ce scénario
00:45:22un tel scénario
00:45:25aurait évidemment
00:45:26des conséquences
00:45:26assez dramatiques
00:45:27d'une part
00:45:28parce que
00:45:28les impacts
00:45:29du changement climatique
00:45:30que je vous ai préparé
00:45:31que je vous ai présenté
00:45:33il y a
00:45:34il y a quelques instants
00:45:36seraient évidemment
00:45:37exacerbés
00:45:39et aggravés
00:45:39puisqu'on parle
00:45:40ici
00:45:41de température
00:45:42moyenne
00:45:42mais surtout
00:45:44il y a un risque
00:45:45réel
00:45:45à plus 4 degrés
00:45:46que nous atteignions
00:45:47certains seuils
00:45:48de rupture
00:45:49dans le système
00:45:50climatique
00:45:51en d'autres termes
00:45:53que nous en arrivions
00:45:55à un point
00:45:58où le climat
00:46:01bascule
00:46:03d'un état
00:46:04vers un autre
00:46:05sans que nous puissions
00:46:07faire quoi que ce soit
00:46:08pour l'arrêter
00:46:09comme si
00:46:11nous poussions
00:46:13un rocher
00:46:13sur le flanc
00:46:16d'une colline
00:46:17que ce rocher
00:46:19nous obstrue
00:46:19la vue
00:46:20mais nous savons
00:46:22que lorsque nous aurons
00:46:23atteint
00:46:23le sommet
00:46:24de la colline
00:46:25le rocher
00:46:26dévalera
00:46:26l'autre versant
00:46:27sans que nous puissions
00:46:28faire quoi que ce soit
00:46:29pour le retenir
00:46:30et donc si on a choisi
00:46:34deux degrés
00:46:34à la COP21
00:46:35à Paris
00:46:36c'est aussi parce que
00:46:38deux degrés
00:46:39c'était le seuil
00:46:41de température
00:46:42en dessous duquel
00:46:44les scientifiques
00:46:45pouvaient garantir
00:46:46avec un haut niveau
00:46:48de certitude
00:46:48que ces seuils
00:46:50de rupture
00:46:50ne seraient pas atteints
00:46:51mais ils prévenaient
00:46:55aussi du même coup
00:46:56que si jamais
00:46:56nous dépassions
00:46:58ces deux degrés
00:46:59alors il y avait
00:47:00un risque réel
00:47:01que ces seuils
00:47:02de rupture
00:47:03soient atteints
00:47:04et c'est évidemment
00:47:06la grande crainte
00:47:07de beaucoup
00:47:08alors quels sont
00:47:10quelques-uns
00:47:11de ces seuils
00:47:12de rupture
00:47:12rapidement
00:47:12on pourrait par exemple
00:47:13imaginer que
00:47:14le pergélisol
00:47:16de Sibérie
00:47:17ou du Canada
00:47:18le permafrost
00:47:19fonde complètement
00:47:20ce qui libérerait
00:47:21dans l'atmosphère
00:47:22d'énormes quantités
00:47:24de méthane
00:47:25et le méthane
00:47:27est
00:47:27un gaz
00:47:29à effet de serre
00:47:30environ 30 fois
00:47:30plus nocif
00:47:31que le dioxyde de carbone
00:47:33si ça se produisait
00:47:34à ce moment-là
00:47:35on imagine
00:47:36que le changement climatique
00:47:37s'entretiendrait
00:47:38par lui-même
00:47:38et que tout ce que
00:47:40nous puissions faire
00:47:41pour essayer de limiter
00:47:42tous les efforts individuels
00:47:43toutes les conventions
00:47:44citoyennes pour le climat
00:47:45etc.
00:47:46deviendrait
00:47:47complètement inutile
00:47:48puisqu'on serait
00:47:49dans un scénario
00:47:50d'emballement
00:47:50autre seuil
00:47:53de rupture possible
00:47:54même si celui-là
00:47:56est plus hypothétique
00:47:58c'est la fonte
00:48:00totale
00:48:00de la calotte polaire
00:48:01antarctique
00:48:02qui elle
00:48:04amènerait
00:48:05une hausse
00:48:06du niveau des mers
00:48:06d'environ 65 mètres
00:48:08ce qui veut dire
00:48:09que l'Europe
00:48:10ressemblerait à ceci
00:48:11sur la diapositive suivante
00:48:13tandis que
00:48:17l'Asie
00:48:21ressemblerait
00:48:22à cela
00:48:23alors évidemment
00:48:27ce sont des cartes
00:48:28assez impressionnantes
00:48:29puisqu'elles simulent
00:48:29une hausse
00:48:30du niveau de la mer
00:48:30d'environ 65 mètres
00:48:32selon clair
00:48:35c'est quelque chose
00:48:36qui n'a que peu
00:48:37de chance
00:48:38de se produire
00:48:39qui de toute façon
00:48:40ne se matérialiserait pas
00:48:42avant plusieurs siècles
00:48:43mais c'est pour vous montrer
00:48:45la capacité
00:48:47du changement climatique
00:48:48à véritablement
00:48:49transformer
00:48:50les contours
00:48:52des continents
00:48:52à faire émerger
00:48:54même géographiquement
00:48:55cartographiquement parlant
00:48:57une nouvelle Terre
00:48:59à plus 4 degrés
00:49:02véritablement
00:49:03l'enjeu
00:49:04essentiel
00:49:05qui serait en cause
00:49:07ça serait
00:49:07l'habitabilité
00:49:09de la Terre
00:49:09à plus 4 degrés
00:49:10de très large
00:49:11de très grande
00:49:13région du monde
00:49:13deviendrait littéralement
00:49:14inhabitable
00:49:15soit parce qu'il y ferait
00:49:16trop chaud
00:49:17soit parce qu'elle serait
00:49:18inondée en permanence
00:49:19soit parce que
00:49:20toute culture
00:49:20y serait devenue
00:49:22impossible
00:49:22et c'est vraiment
00:49:24là
00:49:25un enjeu essentiel
00:49:26cette question
00:49:29de garder
00:49:30la Terre
00:49:31habitable
00:49:33comme je l'ai déjà dit
00:49:34maintenant que nous avons
00:49:40posé
00:49:40le tableau
00:49:41des impacts
00:49:42je vais prendre
00:49:42à peu près
00:49:43un quart d'heure
00:49:44pour discuter ensemble
00:49:45des solutions
00:49:46de ce qu'il est possible
00:49:48de faire
00:49:48et de ce qui coince
00:49:49de ce qui bloque
00:49:50tout d'abord
00:49:52avant de discuter
00:49:54des solutions
00:49:54il faut se demander
00:49:55qui est responsable
00:49:57et quand nous avons
00:49:58cherché
00:50:00à définir des solutions
00:50:01on s'est souvent
00:50:02demandé
00:50:02qui serait
00:50:04responsable
00:50:05la façon
00:50:08la plus classique
00:50:08de voir les choses
00:50:09comme on le voit
00:50:10à la diapositive suivante
00:50:11c'est
00:50:14d'agréger
00:50:15toutes les émissions
00:50:16de gaz à effet de serre
00:50:17qui sont produites
00:50:18dans un pays
00:50:18sur une année donnée
00:50:20ça nous donne
00:50:23un classement
00:50:24dont vous êtes
00:50:25sans doute
00:50:25déjà familier
00:50:26on a
00:50:27la Chine
00:50:28en première position
00:50:29les Etats-Unis
00:50:29en deuxième position
00:50:30suivi
00:50:32de l'Inde
00:50:33de la Russie
00:50:33du Japon
00:50:34et de l'Allemagne
00:50:36notez au passage
00:50:38que
00:50:39alors qu'on croit
00:50:40souvent dans les bâtons
00:50:40publics
00:50:40que les émissions
00:50:41de la Chine
00:50:42et de l'Inde
00:50:42sont équivalentes
00:50:43vous voyez
00:50:45qu'il y a un rapport
00:50:45de 1 à 4
00:50:46quasiment
00:50:46entre les émissions
00:50:47de l'Inde
00:50:48et les émissions
00:50:49de la Chine
00:50:49à population
00:50:50comparable
00:50:51pourtant
00:50:51et donc
00:50:54historiquement
00:50:55c'est comme ça
00:50:55qu'on a procédé
00:50:56et c'est comme ça
00:50:59qu'on a compté
00:51:00comptabilisé
00:51:01les émissions
00:51:02et c'est comme ça
00:51:04qu'on a établi
00:51:05une sorte de classement
00:51:06de géographie
00:51:07des responsabilités
00:51:09et on a considéré
00:51:11en tout cas
00:51:12jusqu'à
00:51:13la COP 21
00:51:14que
00:51:14l'effort
00:51:17de réduction
00:51:18des gaz à effet de serre
00:51:19devait être partagé
00:51:21au prorata
00:51:22des responsabilités
00:51:23de chacun
00:51:24sauf que
00:51:26ce n'est pas si simple
00:51:27et cette question
00:51:28de la responsabilité
00:51:29elle remonte fort
00:51:30dans l'ébat public
00:51:30parce que
00:51:31ce classement
00:51:32qui verrait
00:51:33agréger
00:51:34les émissions
00:51:35produites sur une année
00:51:36donnée
00:51:36dans un pays donné
00:51:37il est de plus en plus
00:51:39contesté
00:51:39certains disent
00:51:40par exemple
00:51:40comme à la dépositive suivante
00:51:42qu'il serait beaucoup plus juste
00:51:44de considérer
00:51:47non pas les émissions
00:51:49par pays
00:51:49mais les émissions
00:51:50par habitant
00:51:51et si on considère
00:51:53les émissions
00:51:54par habitant
00:51:55à ce moment-là
00:51:55les plus forts émetteurs
00:51:57de gaz à effet de serre
00:51:58ce sont
00:51:59les pétroménarchies du Golfe
00:52:01avec le Qatar
00:52:02à leur tête
00:52:03suivi par les paradis fiscaux
00:52:05suivi par les Etats-Unis
00:52:07le Canada
00:52:07et l'Australie
00:52:08et l'Europe
00:52:09se classe
00:52:10bien plus loin
00:52:11derrière
00:52:12quasiment à égalité
00:52:15avec la Chine
00:52:16ce qui veut dire
00:52:16qu'un citoyen chinois
00:52:18aujourd'hui
00:52:19émet à peu près
00:52:20autant de gaz à effet de serre
00:52:21qu'un citoyen européen
00:52:22il y a toute une série
00:52:26d'autres manières
00:52:27de comptabiliser
00:52:28on peut comptabiliser
00:52:30aussi en fonction
00:52:31de la responsabilité
00:52:32historique
00:52:32plutôt de compter
00:52:34les émissions
00:52:35sur une année donnée
00:52:36on pourrait les compter
00:52:38sur une période donnée
00:52:39puisque après tout
00:52:39le changement climatique
00:52:41est un problème
00:52:41d'accumulation
00:52:42de gaz à effet de serre
00:52:43dans l'atmosphère
00:52:43certains disent
00:52:45qu'on a tort
00:52:46de critiquer
00:52:48les Etats
00:52:49en premier lieu
00:52:49et qu'il faudrait
00:52:50plutôt mettre l'accent
00:52:50sur les entreprises
00:52:51et on estime par exemple
00:52:54qu'environ la moitié
00:52:55des émissions mondiales
00:52:56de gaz à effet de serre
00:52:57sont produites
00:52:58par 25 entreprises
00:53:00seulement
00:53:00qui sont pour l'essentiel
00:53:02des multinationales
00:53:03des énergies fossiles
00:53:04mais le problème
00:53:06bien entendu
00:53:07c'est que ces 25 compagnies
00:53:08ont des clients
00:53:08ont des actionnaires
00:53:10sont souvent aux mains
00:53:11des gouvernements
00:53:11et que donc quelque part
00:53:12tout est dans tout
00:53:14mais aujourd'hui
00:53:15c'est un des enjeux
00:53:16essentiels
00:53:17dans le débat public
00:53:18c'est notamment
00:53:19de savoir
00:53:19s'il faut faire porter
00:53:21la responsabilité
00:53:22sur les choix individuels
00:53:23ou sur les choix collectifs
00:53:25selon les pays
00:53:28on estime
00:53:29qu'environ 25 à 40%
00:53:30seulement
00:53:31des émissions
00:53:31de gaz à effet de serre
00:53:32sont contrôlés
00:53:33par les choix individuels
00:53:34le reste est contrôlé
00:53:36par des choix collectifs
00:53:37dont parfois
00:53:39certains n'ont même
00:53:40pas conscience
00:53:40et c'est évidemment
00:53:47la logique
00:53:47pardon
00:53:48c'est évidemment
00:53:48la limite
00:53:50de la logique
00:53:51de ce qu'on appelait
00:53:51les petits gestes
00:53:52c'est que même
00:53:54si chacun de nous
00:53:54vivait comme Greta Thunberg
00:53:56nous ne réduirions
00:53:58l'empreinte carbone
00:53:58de la France
00:53:59que de 30 à 40%
00:54:01ce qui serait évidemment
00:54:02nécessaire
00:54:03qui doit agir
00:54:09entre
00:54:10les individus
00:54:11et les pouvoirs publics
00:54:13ou les entreprises
00:54:14au final
00:54:15tout est dans tout
00:54:16et nous sommes aussi
00:54:18citoyens de ces états
00:54:19nous sommes aussi
00:54:20consommateurs
00:54:21de ces entreprises
00:54:22mais c'est un vrai débat
00:54:24sur la question
00:54:25de la responsabilité
00:54:26reste qu'en attendant
00:54:32on n'en fait pas suffisamment
00:54:36et donc il faut se demander
00:54:37pourquoi il est si difficile
00:54:38d'agir
00:54:39c'est le chapitre
00:54:41qui introduit
00:54:42la diapositive suivante
00:54:43voilà
00:54:47pourquoi est-il
00:54:47si difficile d'agir
00:54:48une petite animation
00:54:49vous allez voir
00:54:50le titre apparaître
00:54:50regardez comme c'est bien fait
00:54:51magnifique
00:54:53je crois que
00:54:56il y a
00:54:57trois grandes raisons
00:54:58qui expliquent
00:54:59cette difficulté
00:55:00que nous avons
00:55:01aujourd'hui
00:55:01à agir
00:55:02en tout cas
00:55:03à agir
00:55:03de façon suffisamment
00:55:05rapide et radicale
00:55:06je ne prétends pas du tout
00:55:06que rien n'est fait
00:55:08certainement pas
00:55:09mais
00:55:11à l'évidence
00:55:12nous ne parvenons pas
00:55:14à agir
00:55:15aussi vite
00:55:16et aussi efficacement
00:55:17pour le climat
00:55:18que nous l'avons fait
00:55:19pour le coronavirus
00:55:20et on aura peut-être
00:55:21l'occasion
00:55:21de revenir
00:55:21à ce paradoxe
00:55:23dans la discussion
00:55:25trois raisons
00:55:28sur la diapositive suivante
00:55:29qui explique
00:55:30à mon sens
00:55:32pourquoi il est si difficile
00:55:33d'agir
00:55:33la première raison
00:55:37est
00:55:38le fait qu'il n'existe
00:55:39pas de lien
00:55:39entre les émissions
00:55:41de gaz à effet de serre
00:55:42qui sont émises
00:55:42par un pays
00:55:43et les impacts
00:55:44du changement climatique
00:55:45qui seront subis
00:55:46par ce même pays
00:55:46c'est la grande
00:55:49injustice géographique
00:55:51du changement climatique
00:55:52on sait que les pays
00:55:53qui seront
00:55:54les premiers
00:55:55les plus durement touchés
00:55:56sont aussi
00:55:57les pays
00:55:58qui sont
00:55:59les moins responsables
00:56:02du changement climatique
00:56:04et à l'inverse
00:56:07les pays
00:56:07qui sont plus responsables
00:56:09seront proportionnellement
00:56:10moins touchés
00:56:10que les autres
00:56:11ce qui veut dire
00:56:13et c'est difficile à admettre
00:56:14que ces pays
00:56:15n'ont pas
00:56:15d'intérêt direct
00:56:17à réduire
00:56:17leurs émissions
00:56:18de gaz à effet de serre
00:56:19il ne faut pas
00:56:21réduire
00:56:21ces émissions
00:56:22de gaz à effet de serre
00:56:23pour soi-même
00:56:24mais il faut le faire
00:56:26pour les autres
00:56:27et c'est évidemment
00:56:28une des toutes
00:56:29grandes difficultés
00:56:29à agir
00:56:30l'autre grand problème
00:56:33c'est l'absence
00:56:34de lien
00:56:34entre les émissions
00:56:35de gaz à effet de serre
00:56:36qui sont émises
00:56:37qui sont produites
00:56:38par une génération
00:56:39et les impacts
00:56:40du changement climatique
00:56:41qui seront subis
00:56:42par cette génération
00:56:43pour la raison
00:56:45que j'ai expliqué
00:56:45en début d'exposé
00:56:46c'est-à-dire ce décalage
00:56:48d'environ deux générations
00:56:49entre nos émissions
00:56:51de gaz à effet de serre
00:56:52et les impacts
00:56:52du changement climatique
00:56:54qui y sont liés
00:56:55ces deux premières raisons
00:57:00posent la question
00:57:02du changement climatique
00:57:03comme quasiment
00:57:05un problème moral
00:57:06en d'autres termes
00:57:08est-ce que nous sommes
00:57:09capables d'agir
00:57:10non pas pour nous-mêmes
00:57:12mais est-ce que nous sommes
00:57:13capables d'agir
00:57:14pour d'autres
00:57:15qui sont situés
00:57:15au-delà de nos frontières
00:57:17que ces frontières
00:57:19soient des frontières
00:57:19géographiques
00:57:20ou des frontières
00:57:21générationnelles
00:57:22en d'autres termes
00:57:25est-ce que nous considérons
00:57:28que notre responsabilité
00:57:29s'arrête à nos frontières
00:57:30nationales et générationnelles
00:57:32ou est-ce que nous considérons
00:57:33que notre responsabilité
00:57:35s'étend au-delà
00:57:36de ces frontières
00:57:37ces questions finalement
00:57:39nous interrogent
00:57:39sur la place
00:57:40que nous voulons
00:57:41nous donner
00:57:42dans le monde
00:57:43est-ce que nous allons
00:57:45nous considérer avant tout
00:57:46comme citoyens d'un pays
00:57:47comme membres
00:57:48d'une génération
00:57:49ou avant tout
00:57:50comme habitants
00:57:51et habitants de la terre
00:57:52comme terriens
00:57:53et comme terriennes
00:57:54est-ce que nous allons
00:57:55considérer
00:57:56que l'autre
00:57:57qui habite au-delà
00:57:59de nos frontières
00:58:01est un semblable
00:58:05est une partie
00:58:06de nous-mêmes
00:58:07ou est-ce que nous allons
00:58:08au contraire considérer
00:58:09que celui-là
00:58:10est un étranger
00:58:11vis-à-vis duquel
00:58:12nous n'avons pas
00:58:13de responsabilité
00:58:14particulière
00:58:14véritablement
00:58:18il y a une question
00:58:19morale ici
00:58:20et puis la troisième raison
00:58:21est beaucoup
00:58:22plus prosaïque
00:58:23elle tient au fait
00:58:24que beaucoup souhaitent
00:58:25le statu quo
00:58:26beaucoup souhaitent
00:58:27que même si les choses
00:58:28changent
00:58:29elles changent
00:58:30le plus lentement
00:58:30possible
00:58:31et le plus modestement
00:58:32possible
00:58:32et je ne parle pas ici
00:58:35uniquement des
00:58:36climato-sceptiques
00:58:37mais je parle
00:58:38de tous ceux
00:58:39qui ont des intérêts
00:58:40immédiats
00:58:41liés aux énergies
00:58:42fossiles
00:58:43ils sont très nombreux
00:58:45vous sans doute
00:58:49pour partie
00:58:50avez des intérêts
00:58:53directement liés
00:58:53aux énergies fossiles
00:58:54pour ceux d'entre vous
00:58:55qui ont des
00:58:55de l'épargne en banque
00:58:57et qui ont investi
00:58:58dans des produits
00:58:58d'épargne glacis
00:58:59type de plan d'épargne
00:59:00logement
00:59:01ou assurance vie
00:59:01si vous êtes dans
00:59:03une des grandes banques
00:59:04de la place bancaire
00:59:06très vraisemblablement
00:59:07vous avez
00:59:08un intérêt direct
00:59:10aux intérêts
00:59:12des énergies fossiles
00:59:13parce que votre argent
00:59:14finance
00:59:15parfois sans que
00:59:16vous le sachiez
00:59:17des investissements
00:59:18dans les énergies fossiles
00:59:19et c'est ça évidemment
00:59:21qui est un facteur
00:59:22très important
00:59:23de statu quo
00:59:24y compris en termes
00:59:25d'emploi
00:59:26je pense qu'un événement
00:59:27qui n'a pas du tout
00:59:28été suffisamment considéré
00:59:29c'est la question
00:59:30des emplois bruns
00:59:31que vont devenir
00:59:33ceux qui aujourd'hui
00:59:36travaillent
00:59:37dans les énergies fossiles
00:59:38si demain
00:59:40nous voulons lutter
00:59:40plus efficacement
00:59:41contre le changement
00:59:42climatique
00:59:42on parle toujours
00:59:45beaucoup
00:59:46des emplois verts
00:59:48qui seraient créés
00:59:48on ne parle jamais
00:59:51des emplois bruns
00:59:52qui seraient perdus
00:59:52alors bien sûr
00:59:54il y a beaucoup plus
00:59:55d'emplois qui seraient
00:59:56créés
00:59:56que d'emplois
00:59:57qui seraient perdus
00:59:58le CDE parle
00:59:59de 24 millions
01:00:01d'emplois verts créés
01:00:02et de 6 millions
01:00:03d'emplois bruns perdus
01:00:04et donc vous pouvez dire
01:00:07effectivement
01:00:07l'un dans l'autre
01:00:09c'est dans notre
01:00:10intérêt économique
01:00:1124 millions
01:00:13d'un côté
01:00:14contre 8 millions
01:00:15d'emplois perdus
01:00:16de l'autre
01:00:16il n'y a pas photo
01:00:17mais le problème
01:00:18c'est que ces 24 millions
01:00:20d'emplois verts nouveaux
01:00:22ils n'existent pas encore
01:00:23tandis qu'à l'inverse
01:00:26les emplois bruns
01:00:27ils existent
01:00:28déjà
01:00:29ils sont occupés
01:00:30par des gens
01:00:30qui n'ont évidemment
01:00:32aucune envie
01:00:32de perdre leur boulot
01:00:33et c'est pour ça
01:00:36que je n'aime
01:00:36pas toujours
01:00:37qu'on parle
01:00:37de transition écologique
01:00:39ou de transition énergétique
01:00:40parce que ça laisse
01:00:41sous-entendre
01:00:42qu'il va y avoir
01:00:43une sorte de mouvement
01:00:43naturel
01:00:45et spontané
01:00:46alors qu'en réalité
01:00:49il y aura
01:00:50des coups
01:00:51il y aura
01:00:52de la casse
01:00:53il y aura des difficultés
01:00:54et je pense
01:00:54qu'il ne faut pas du tout
01:00:55quelque part
01:00:56sous-estimer
01:01:00ces difficultés
01:01:02et quelque part
01:01:02le concept de transition
01:01:03nous amène parfois
01:01:04un peu à sous-estimer
01:01:05ces difficultés
01:01:07et ces ruptures
01:01:08qui seront nécessaires
01:01:09ça nous amène
01:01:13à la question
01:01:14que faire
01:01:16à la diapositive suivante
01:01:19ah non
01:01:22il y a d'abord
01:01:22une petite blague
01:01:23quand on est dans une salle
01:01:25ça fait rire les gens
01:01:26je ne sais pas
01:01:26si vous rigolez
01:01:27devant votre écran
01:01:28aussi également
01:01:28c'est ça
01:01:29les difficultés
01:01:30de faire des présentations
01:01:31virtuelles
01:01:31on n'a aucune idée
01:01:33de savoir
01:01:33si les blagues
01:01:34tombent à plat
01:01:34ou pas
01:01:34et donc
01:01:39que faire
01:01:40et je conclurai
01:01:42mon intervention
01:01:42par cette question
01:01:44sur le que faire
01:01:45il y a
01:01:464 grandes voies
01:01:484 grandes voies
01:01:49d'action
01:01:50dans la lutte
01:01:51contre le changement
01:01:51climatique
01:01:52qui sont aujourd'hui
01:01:53discutées
01:01:55peu ou prou
01:01:55dans
01:01:56les arènes
01:01:59internationales
01:02:00la première
01:02:01c'est la voie
01:02:01de l'atténuation
01:02:02c'est à dire
01:02:05réduire
01:02:06nos émissions
01:02:06de gaz
01:02:07à effet de serre
01:02:08qu'est-ce que ça implique
01:02:09on va le voir
01:02:09sur le graphe
01:02:10suivant
01:02:11ça implique
01:02:15si on veut tenir
01:02:15les objectifs
01:02:16de l'accord
01:02:17de Paris
01:02:18ça implique
01:02:19de diviser
01:02:19par deux
01:02:20les émissions mondiales
01:02:22de gaz à effet de serre
01:02:23d'ici 2050
01:02:23mais oui
01:02:24si on veut
01:02:24un résultat
01:02:26d'ici 2100
01:02:26il faut que l'action
01:02:28se produise
01:02:28deux générations
01:02:29avant
01:02:30d'ici 2050
01:02:31nous en sommes
01:02:34encore
01:02:34très très loin
01:02:35on va le voir
01:02:36plus clairement
01:02:37à la diapositive suivante
01:02:38les courbes
01:02:43que devraient suivre
01:02:44nos émissions
01:02:44pour respecter
01:02:45les objectifs
01:02:46de l'accord
01:02:46de Paris
01:02:46ce sont les courbes
01:02:47bleues et vertes
01:02:49bleues pour 2 degrés
01:02:50vertes pour 1 degré et demi
01:02:51avant l'accord
01:02:56de Paris
01:02:57nos émissions
01:02:57suivaient
01:02:58la courbe
01:02:58orange
01:02:59pour conclure
01:03:02l'accord de Paris
01:03:02on a demandé
01:03:03aux différents
01:03:03gouvernements
01:03:04de soumettre
01:03:06à l'avance
01:03:06un plan climat
01:03:07c'est à dire
01:03:08une série
01:03:08de promesses
01:03:09et d'engagement
01:03:09qu'on a appelé
01:03:11en jargon d'usien
01:03:12les INDC
01:03:13Intended Nationality
01:03:14to Mine Contributions
01:03:15le problème
01:03:20c'est que
01:03:21ces engagements
01:03:22aujourd'hui
01:03:23d'une part
01:03:24ne sont pas respectés
01:03:25on estime que
01:03:26seuls environ 10%
01:03:27des pays signataires
01:03:28de l'accord de Paris
01:03:29respectent leurs engagements
01:03:31et surtout
01:03:33ces engagements
01:03:34ne sont pas du tout
01:03:35suffisants
01:03:36pour nous mettre
01:03:37sur une trajectoire
01:03:38compatible
01:03:39avec les objectifs
01:03:41de l'accord de Paris
01:03:41on estime aujourd'hui
01:03:44que si tous les états
01:03:45respectaient
01:03:45les engagements
01:03:46pris à l'accord de Paris
01:03:47on serait sur une trajectoire
01:03:49qui nous mènerait
01:03:50vers 3,5 degrés
01:03:51d'élévation
01:03:52de la température
01:03:53et donc tout l'enjeu
01:03:55de la COP26
01:03:56qui s'ouvrira en novembre
01:03:58à Glasgow
01:03:58en Écosse
01:04:00ça va être
01:04:01de rapprocher
01:04:01la courbe jaune
01:04:02de la courbe bleue
01:04:05à la fois
01:04:07en demandant aux états
01:04:09de revoir
01:04:09à la hausse
01:04:10leurs engagements
01:04:11de s'engager
01:04:12à en faire plus
01:04:13pour le climat
01:04:13et surtout
01:04:14en trouvant
01:04:15des mécanismes
01:04:16pour les contraindre
01:04:17à respecter
01:04:18ces engagements
01:04:19puisque seuls
01:04:2010% aujourd'hui
01:04:21environ
01:04:22les respectent
01:04:24on voit que
01:04:25à l'évidence
01:04:26en termes
01:04:27d'atténuation
01:04:28on est encore
01:04:28loin du compte
01:04:29même si ça reste
01:04:30évidemment
01:04:30la voie privilégiée
01:04:33pour lutter
01:04:33contre le changement
01:04:34climatique
01:04:34c'est la raison
01:04:37pour laquelle
01:04:38au fil du temps
01:04:39s'est imposé
01:04:40l'idée
01:04:40qu'il fallait
01:04:41non seulement
01:04:42réduire les émissions
01:04:43de gaz à effet de serre
01:04:44mais également
01:04:44s'adapter
01:04:44aux impacts
01:04:45et pendant longtemps
01:04:48cette question
01:04:48de l'adaptation
01:04:49était un tabou
01:04:50dans les négociations
01:04:51internationales
01:04:52comme si
01:04:52en quelque sorte
01:04:53en mettant
01:04:55en évidence
01:04:56la question
01:04:57de l'adaptation
01:04:57on risquait
01:04:58de donner
01:04:59de fournir
01:05:00aux états
01:05:00des prétextes
01:05:02pour en faire
01:05:04le moins possible
01:05:04en matière
01:05:05de lutte
01:05:06contre le changement
01:05:06climatique
01:05:07on craignait
01:05:11que les états
01:05:11ne se disent
01:05:12finalement
01:05:12à quoi bon
01:05:13réduire nos émissions
01:05:15s'il est de toute façon
01:05:16possible
01:05:16de s'adapter
01:05:17aux impacts
01:05:18le problème
01:05:20comme je vous l'ai dit
01:05:21c'est qu'aujourd'hui
01:05:22il est trop tard
01:05:23il est trop tard
01:05:24pour échapper
01:05:24au changement
01:05:25climatique
01:05:25même si l'on tient
01:05:26les objectifs
01:05:27de l'accord
01:05:27de Paris
01:05:28une série
01:05:29d'impacts
01:05:30du changement
01:05:31climatique
01:05:31se produiront
01:05:32de toute façon
01:05:33sans que nous
01:05:34puissions y faire
01:05:35quoi que ce soit
01:05:37et donc
01:05:38pour faire face
01:05:39à ces impacts
01:05:39il y a urgence
01:05:40à développer
01:05:42des stratégies
01:05:42d'adaptation
01:05:43urgence
01:05:44à mobiliser
01:05:45des financements
01:05:47pour l'adaptation
01:05:47avec la difficulté
01:05:49qui se pose aujourd'hui
01:05:50de savoir
01:05:50comment on va répartir
01:05:51ces financements
01:05:52on va le voir
01:05:54à la diapositive suivante
01:05:55est-ce qu'il s'agit
01:05:57de répartir
01:05:58ces financements
01:05:59de l'adaptation
01:06:00au prorata
01:06:01de la vulnérabilité
01:06:03des différents pays
01:06:04avec cette difficulté
01:06:06de savoir
01:06:06comment on calcule
01:06:07cette vulnérabilité
01:06:09si je prends
01:06:12par exemple
01:06:12la question
01:06:12c'est l'exemple
01:06:14que vous voyez
01:06:14à l'écran
01:06:14de la hausse
01:06:16du niveau des mers
01:06:16est-ce que
01:06:18la vulnérabilité
01:06:19se calcule
01:06:21en fonction
01:06:21du pourcentage
01:06:22de la population
01:06:22qui serait affectée
01:06:23auquel cas
01:06:25ce sont des pays
01:06:25comme les Maldives
01:06:26ou Tuvalu
01:06:26qui sont les plus vulnérables
01:06:27est-ce que c'est
01:06:30en nombre absolu
01:06:31de gens affectés
01:06:33qu'il faut calculer
01:06:34auquel cas
01:06:35c'est l'Inde
01:06:36qui est sans doute
01:06:37l'un des pays
01:06:37les plus vulnérables
01:06:38ou est-ce qu'il faut
01:06:40considérer le territoire
01:06:41à risque
01:06:41auquel cas
01:06:42on peut considérer
01:06:43que c'est le Vietnam
01:06:44qui serait
01:06:45le plus vulnérable
01:06:46avec 25 000 km²
01:06:48de territoire à risque
01:06:49et donc
01:06:51on voit très bien ici
01:06:52que là encore
01:06:54ce n'est pas évident
01:06:55de définir
01:06:56la vulnérabilité
01:06:57que la question
01:06:57de l'adaptation
01:06:58qui est essentiellement
01:07:00discutée en termes
01:07:00de financement
01:07:01dans les négociations
01:07:02internationales
01:07:02est aussi
01:07:03une pierre d'achoppement
01:07:04de ces négociations
01:07:05et
01:07:07certaines voix
01:07:09se font entendre
01:07:10aujourd'hui
01:07:10pour dire que
01:07:11ça ne suffira pas
01:07:13de réduire
01:07:14les émissions
01:07:14de gaz à effet de serre
01:07:15que ça ne suffira pas
01:07:16de s'adapter
01:07:17aux impacts
01:07:17du changement climatique
01:07:18qu'il faut faire
01:07:20autre chose aussi
01:07:22et autre chose
01:07:24qu'est-ce que c'est
01:07:25on va le voir
01:07:25à la diapositive suivante
01:07:27ça veut dire
01:07:31d'une part
01:07:32potentiellement
01:07:34compenser
01:07:39financièrement
01:07:41les communautés
01:07:42ou les états
01:07:43qui subiraient
01:07:44des impacts
01:07:45du changement climatique
01:07:46pour lesquels
01:07:47il n'est pas possible
01:07:48d'envisager l'adaptation
01:07:49c'est aujourd'hui
01:07:51un segment complet
01:07:52des négociations
01:07:53qui s'appelle
01:07:53loss and damage
01:07:55pertes et préjudices
01:07:56je sais qu'on dirait
01:07:58le titre de roman
01:07:59de Jane Austen
01:08:00c'est aussi
01:08:01une blague
01:08:02qui marche assez bien
01:08:03en présentiel
01:08:03mais je ne sais pas
01:08:04ce que ça donne ici
01:08:04devant un écran
01:08:05l'idée que
01:08:09par rapport
01:08:10à une série d'impacts
01:08:11pour lesquels
01:08:12il n'est pas possible
01:08:13de s'adapter
01:08:14qui vont résulter
01:08:16en pertes sèches
01:08:17l'idée qu'il faille
01:08:18compenser
01:08:19financièrement
01:08:21ceux qui subissent
01:08:23ces pertes
01:08:23c'est aujourd'hui
01:08:25une des principales
01:08:25revendications
01:08:26des pays en développement
01:08:27dans les négociations
01:08:28sur le climat
01:08:28et l'autre sujet
01:08:31qui monte
01:08:31c'est la possibilité
01:08:33de commencer
01:08:34à manipuler
01:08:35artificiellement
01:08:36le climat
01:08:37par des techniques
01:08:39d'ingénierie
01:08:40qu'on appelle
01:08:40de la géo-ingénierie
01:08:41vous en voyez
01:08:42quelques-unes
01:08:43à l'écran
01:08:44certaines ont l'air
01:08:45plus inoffensives
01:08:46que d'autres
01:08:47par exemple
01:08:48l'idée de peindre
01:08:48en blanc
01:08:49certaines surfaces
01:08:51comme les toits
01:08:51des immeubles
01:08:52dans les grandes villes
01:08:53pour augmenter
01:08:54l'effet d'Abedo
01:08:55et donc augmenter
01:08:56la réfection
01:08:57des rayonnements solaires
01:08:59d'autres par contre
01:09:02semblent
01:09:03directement
01:09:03sortis
01:09:04d'un film
01:09:05de James Bond
01:09:06l'idée d'envoyer
01:09:07des miroirs
01:09:07dans l'espace
01:09:08pour qu'ils reflètent
01:09:09le rayonnement solaire
01:09:10l'idée d'envoyer
01:09:11un parasol
01:09:12dans l'espace
01:09:13pour créer
01:09:13une ombre artificielle
01:09:14sur la Terre
01:09:15l'idée de simuler
01:09:16des eruptions volcaniques
01:09:18tout cela
01:09:19sont des techniques
01:09:20de manipulation
01:09:21artificielle
01:09:22du climat
01:09:23qui aujourd'hui
01:09:23suscitent
01:09:24énormément
01:09:25de controverses
01:09:27entre ceux
01:09:27qui disent
01:09:28que ce serait
01:09:29mettre le doigt
01:09:30dans un engrenage
01:09:31dangereux
01:09:32dont on ne connaît
01:09:33pas les limites
01:09:33et dont on ne connaît
01:09:34pas les effets
01:09:35secondaires
01:09:36d'autres à l'inverse
01:09:38qui disent
01:09:40que le changement
01:09:41climatique
01:09:41est déjà en soi
01:09:42une manipulation
01:09:43artificielle
01:09:43du climat
01:09:44et que donc
01:09:45il faut pouvoir
01:09:46aujourd'hui
01:09:46se donner
01:09:46davantage de moyens
01:09:47pour essayer
01:09:50d'atteindre
01:09:50les objectifs
01:09:51de l'accord
01:09:52de Paris
01:09:52parce que très clairement
01:09:53par exemple
01:09:54l'objectif
01:09:55de 1,5 degré
01:09:56ne peut plus
01:09:58être atteint
01:09:58sauf à retirer
01:09:59du CO2
01:10:00de l'atmosphère
01:10:01la question
01:10:02c'est de savoir
01:10:02est-ce qu'on veut
01:10:03se lancer là-dedans
01:10:04ou est-ce qu'on accepte
01:10:06de subir un plus fort
01:10:07niveau d'impact
01:10:08cette question
01:10:11de la géolinerie
01:10:12je la vois
01:10:13comme une des questions
01:10:14essentielles
01:10:15que nous devrons
01:10:15considérer
01:10:16dans les prochaines années
01:10:17c'est en tout cas
01:10:18un sujet
01:10:18qui est de plus
01:10:19en plus important
01:10:20et qui
01:10:23comme vous le voyez
01:10:23soulève
01:10:24énormément de questions
01:10:25à la fois des questions
01:10:26de gouvernance
01:10:27des questions
01:10:28pratiques
01:10:29mais aussi
01:10:30et surtout
01:10:30des questions
01:10:30éthiques
01:10:31et philosophiques
01:10:32est-ce que nous avons
01:10:33le droit
01:10:33de nous ériger
01:10:34comme cela
01:10:34en apprentis
01:10:36sorciers
01:10:36du climat
01:10:37enfin pour terminer
01:10:43je voudrais conclure
01:10:44sur quelques notes
01:10:45positives
01:10:46la première
01:10:49c'est évidemment
01:10:50l'accord de Paris
01:10:51qu'on voit
01:10:51les diapositives
01:10:52suivantes
01:10:53et qui je crois
01:10:56pour la première fois
01:10:58fixe un cadre
01:11:00d'action
01:11:00durable
01:11:02à la coopération
01:11:03internationale
01:11:03le drame
01:11:06de la coop 21
01:11:08le drame
01:11:08de l'accord de Paris
01:11:09c'est qu'il a été
01:11:10adopté à la coop 21
01:11:11plutôt qu'à la coop 1
01:11:12en réalité
01:11:15alors que beaucoup
01:11:15ont tendance
01:11:16à voir cet accord
01:11:17comme une sorte
01:11:18de ligne d'arrivée
01:11:19en réalité
01:11:20c'est un point
01:11:21de départ
01:11:21et moi
01:11:24j'étais un peu inquiet
01:11:24lors des dernières
01:11:25copes
01:11:26lors de la coop
01:11:2822
01:11:2923
01:11:2924 et 25
01:11:30de voir combien
01:11:31beaucoup de gouvernements
01:11:32considéraient qu'ils avaient
01:11:33accompli leur job
01:11:34en signant l'accord
01:11:35de Paris
01:11:35et que c'était désormais
01:11:36à la société civile
01:11:37de mettre en oeuvre
01:11:38les
01:11:39de mettre en oeuvre
01:11:43les
01:11:43les
01:11:43les politiques
01:11:45de réduction
01:11:46des émissions
01:11:46de gaz à effet de serre
01:11:47et
01:11:48et quelque part
01:11:50le fait que beaucoup
01:11:51considèrent l'accord
01:11:52de Paris
01:11:52comme une ligne
01:11:53d'arrivée
01:11:54a conduit à une certaine
01:11:55forme de désengagement
01:11:56de la part
01:11:57des gouvernements
01:11:58et je crois
01:11:58qu'un des enjeux
01:11:59essentiels de la coop 26
01:12:00ça sera
01:12:01précisément
01:12:02de faire
01:12:03de relancer
01:12:04le momentum politique
01:12:05et de dire au gouvernement
01:12:06cet emploi de départ
01:12:07vous n'avez pas encore
01:12:08accompli
01:12:08votre tâche
01:12:10arrêtez de considérer
01:12:11l'accord de Paris
01:12:12comme une ligne
01:12:13d'arrivée
01:12:13qui vous permet
01:12:14de passer à autre chose
01:12:15et puis l'autre
01:12:17élément positif
01:12:18je crois
01:12:19c'est
01:12:20on le voit
01:12:22à la diapositive
01:12:23suivante
01:12:24c'est que le climat
01:12:26s'est désormais
01:12:27imposé
01:12:28comme un enjeu
01:12:29politique
01:12:30de premier plan
01:12:31je crois qu'aujourd'hui
01:12:32on est
01:12:33notamment
01:12:35grâce aux manifestations
01:12:37mobilisation des jeunes
01:12:38on a passé un cap
01:12:39très important
01:12:40et la question du climat
01:12:42est entrée de plein pied
01:12:43en démocratie
01:12:44ça veut dire que
01:12:49nous sommes aujourd'hui
01:12:51à un moment charnière
01:12:52où nous allons devoir
01:12:54quelque part
01:12:54envisager
01:12:56des choix
01:12:57collectifs
01:12:58déterminants
01:12:59pour notre avenir
01:13:00et logiquement
01:13:03en démocratie
01:13:04ça provoque
01:13:05son lot
01:13:05de controverses
01:13:06ça provoque
01:13:07son lot
01:13:08de réactions
01:13:08et j'ai envie de dire
01:13:09il est normal
01:13:10qu'en démocratie
01:13:11nous n'ayons pas
01:13:12de consensus
01:13:13sur
01:13:16la voie
01:13:19à suivre
01:13:20en matière
01:13:22de politique
01:13:23de lutte
01:13:24contre le changement
01:13:25climatique
01:13:25il est normal
01:13:26que ces questions
01:13:27puissent être discutées
01:13:28dans l'espace public
01:13:30et donc il est normal
01:13:31quelque part
01:13:31de voir arriver
01:13:32un certain nombre
01:13:33de résistances
01:13:35parfois un peu
01:13:36caricaturales
01:13:37et parfois
01:13:37ridicules
01:13:39mais ce sont
01:13:40des résistances
01:13:40qui s'expliquent
01:13:41parce qu'on voit bien
01:13:41qu'on est ici
01:13:42au moment du choix
01:13:43et que quelque part
01:13:44on est passé
01:13:45je dirais du stade
01:13:47de la conscientisation
01:13:48au stade
01:13:49des choix
01:13:50et ça
01:13:50ça me paraît
01:13:51être un élément
01:13:51extraordinairement
01:13:52important
01:13:53pour les prochaines années
01:13:55et j'ai l'impression
01:13:55qu'un cap
01:13:56véritablement
01:13:56a été défranchi
01:13:57ce qui crée
01:13:59une difficulté
01:13:59supplémentaire
01:14:00qu'on se trouve
01:14:00à un moment
01:14:01tout à fait
01:14:02charnière
01:14:04et donc
01:14:05qu'est-ce qu'il faut faire
01:14:05maintenant
01:14:06trois choses
01:14:08à mon sens
01:14:09exprimé
01:14:11à la diapositive
01:14:12suivante
01:14:12la première chose
01:14:16c'est
01:14:16prendre conscience
01:14:17que maintenant
01:14:18est arrivé
01:14:19le moment
01:14:20des choix
01:14:20c'est-à-dire
01:14:21qu'on n'est plus
01:14:22dans une phase
01:14:23ou en tout cas
01:14:23je pense que nous avons
01:14:24même s'il reste
01:14:25du travail
01:14:26nous avons largement
01:14:27dépassé la phase
01:14:27de conscientisation
01:14:29et d'information
01:14:30maintenant
01:14:31il faut choisir
01:14:32ce qui implique
01:14:33de donner aussi
01:14:34aux gens
01:14:35les
01:14:36clés
01:14:38qui leur permettent
01:14:39de faire
01:14:40ces choix
01:14:40et qui ne sont pas
01:14:43uniquement des choix
01:14:43individuels
01:14:44qui doivent aussi
01:14:45être des choix
01:14:45collectifs
01:14:46je suis frappé
01:14:48de voir
01:14:48comme beaucoup
01:14:49de gens
01:14:49savent parfaitement
01:14:50ce qu'ils peuvent
01:14:51faire pour réduire
01:14:51leur empreinte
01:14:52carbone individuelle
01:14:54les petits gestes
01:14:55du quotidien
01:14:56mais par contre
01:14:57on a l'impression
01:14:58que les choix
01:14:58collectifs
01:14:59leur passent
01:14:59au-dessus de la tête
01:15:00disent
01:15:01ah mais c'est
01:15:01les gouvernements
01:15:02qui décident de ça
01:15:02c'est les multinationales
01:15:04qui décident de ça
01:15:04je n'ai rien à dire
01:15:06là-dedans
01:15:06et c'est là
01:15:08où il y a
01:15:08je crois
01:15:09un vrai enjeu
01:15:10qui concerne
01:15:11la démocratie
01:15:14représentative
01:15:15c'est-à-dire
01:15:16qu'aujourd'hui
01:15:17une bonne partie
01:15:18des gens
01:15:18ne se sont plus
01:15:19représentés
01:15:20dans les instances
01:15:22qui font
01:15:23les choix
01:15:23collectifs
01:15:24il faut je crois
01:15:26pouvoir redonner
01:15:26aux gens
01:15:27une voix
01:15:30au chapitre
01:15:31dans ces décisions
01:15:31collectives
01:15:32et donc pouvoir
01:15:33résoudre
01:15:35cette crise
01:15:35de la démocratie
01:15:36représentative
01:15:37sinon on risque
01:15:38d'avoir quelque part
01:15:39une sorte
01:15:39d'aliénation
01:15:40entre d'un côté
01:15:41les consommateurs
01:15:42et de l'autre
01:15:43les citoyens
01:15:43qui ne peut produire
01:15:45que des déceptions
01:15:46l'enjeu c'est
01:15:47vraiment de réconcilier
01:15:48je dirais
01:15:48nos choix
01:15:49de consommateurs
01:15:50avec nos choix
01:15:51de citoyens
01:15:52et donc cette question
01:15:53du choix
01:15:53elle ne peut pas
01:15:54être uniquement
01:15:55posée en termes
01:15:56individuels
01:15:56elle doit être
01:15:57posée aussi
01:15:58en termes
01:15:58collectifs
01:15:59deuxième enjeu
01:16:02c'est de
01:16:03repolitiser
01:16:04les questions
01:16:05on entend parfois
01:16:06certaines voix
01:16:08qui voudraient dire
01:16:08que le climat
01:16:09ou l'environnement
01:16:10ne sont ni de droite
01:16:11ni de gauche
01:16:11et que la politique
01:16:12n'a rien à faire
01:16:13là-dedans
01:16:13la politique
01:16:15a tout à faire
01:16:16là-dedans
01:16:16c'est-à-dire
01:16:17que c'est l'enjeu
01:16:19essentiel
01:16:20aujourd'hui
01:16:20que de choisir
01:16:22la voie
01:16:23pour notre maison
01:16:24commune
01:16:25et que donc
01:16:25il y a un enjeu
01:16:26quelque part
01:16:26à repolitiser
01:16:28ces questions
01:16:28au sens
01:16:29premier
01:16:30au sens noble
01:16:31du terme
01:16:32c'est-à-dire
01:16:32qu'il s'agit
01:16:33de poser
01:16:34des choix
01:16:36et de voir
01:16:38quelque part
01:16:38quelles sont
01:16:39les conséquences
01:16:40qu'entraînent
01:16:41ces choix
01:16:41et donc je ne voudrais
01:16:42pas du tout
01:16:42que ce débat
01:16:44sur le climat
01:16:45soit un débat
01:16:45confisqué
01:16:46par des experts
01:16:47ou uniquement
01:16:48par les scientifiques
01:16:49c'est vraiment
01:16:49une question
01:16:50que chaque citoyen
01:16:51doit pouvoir
01:16:52s'approprier
01:16:53pour poser
01:16:54des choix
01:16:54en conscience
01:16:55et puis
01:16:56le dernier élément
01:16:58c'est
01:17:00la question
01:17:03de notre capacité
01:17:05à nous projeter
01:17:05nous avons
01:17:08aujourd'hui
01:17:08une vision
01:17:08assez nette
01:17:10je dirais
01:17:10de ce que
01:17:11de ce qu'est le monde
01:17:12vers lequel
01:17:12nous ne voudrions
01:17:13pas aller
01:17:14c'est-à-dire
01:17:15d'un monde
01:17:15dévasté
01:17:16par les impacts
01:17:16du changement
01:17:17climatique
01:17:17du monde
01:17:18décrit
01:17:19dans les rapports
01:17:19du GIEC
01:17:20et donc on sait
01:17:21ce vers quoi
01:17:22on ne veut pas aller
01:17:23mais les contours
01:17:25du monde
01:17:25vers lequel
01:17:26nous voudrions
01:17:26aller
01:17:27restent encore
01:17:27assez flous
01:17:28et je crois
01:17:30qu'une difficulté
01:17:32aujourd'hui
01:17:33dans les choix
01:17:34qu'on doit poser
01:17:34dans notre action
01:17:35contre le changement
01:17:36climatique
01:17:36c'est que nous n'avons
01:17:37pas encore
01:17:38de vision
01:17:38très claire
01:17:40de ce vers quoi
01:17:41nous voudrions aller
01:17:42on sait
01:17:43le monde
01:17:45dont nous ne
01:17:46voudrions pas
01:17:47mais on n'a pas
01:17:48encore une conscience
01:17:48très claire
01:17:49du monde
01:17:49que nous voudrions
01:17:50et je crois
01:17:52que
01:17:52tout l'enjeu
01:17:55il est là
01:17:55dans notre capacité
01:17:57à ne plus voir
01:17:59la lutte
01:18:00contre le changement
01:18:00climatique
01:18:01comme une contrainte
01:18:02à laquelle nous allons
01:18:03forcément essayer
01:18:04d'échapper
01:18:04mais de la voir
01:18:05plutôt comme
01:18:06la fondation
01:18:07d'un projet
01:18:07politique
01:18:08qui nous emmène
01:18:10vers un monde
01:18:12désirable
01:18:12et c'est là
01:18:13me semble-t-il
01:18:14que l'anthropocène
01:18:15peut nous aider
01:18:16dans cette projection
01:18:17moi ce qui m'intéresse
01:18:18dans l'anthropocène
01:18:19c'est pas tellement
01:18:20de savoir
01:18:20quand nous y sommes entrés
01:18:22ou qui est responsable
01:18:24c'est la question
01:18:25de savoir
01:18:25comment nous allons
01:18:25pouvoir naviguer
01:18:26cette époque
01:18:27comment nous allons
01:18:28pouvoir nous en sortir
01:18:29face à cette ère nouvelle
01:18:31et ça implique
01:18:32évidemment
01:18:33que nous puissions
01:18:34redéfinir
01:18:35reconsidérer
01:18:35nos échelles de temps
01:18:37et nos échelles
01:18:39d'espace
01:18:40on en est encore
01:18:41très loin
01:18:42je vous montre
01:18:43juste une dernière
01:18:43diapositive
01:18:44ce sont des messages
01:18:45échangés à l'occasion
01:18:46du nouvel an
01:18:47de l'an dernier
01:18:48qui nous montrent
01:18:49qu'on est encore
01:18:50très loin
01:18:50d'avoir une sorte
01:18:51de conscience
01:18:52généralisée
01:18:53de l'échelle
01:18:53de temps
01:18:54dans laquelle nous sommes
01:18:55et de la place
01:18:57de l'histoire humaine
01:18:58dans l'histoire
01:18:59de la Terre
01:18:59voilà
01:19:00je vous remercie
01:19:01beaucoup
01:19:01pour votre attention
01:19:02pardon d'avoir parlé
01:19:02trop longtemps
01:19:03mais j'espère
01:19:04qu'on aura quand même
01:19:05suivi un moment de temps
01:19:05pour discuter
01:19:06pour poser des questions
01:19:07et j'espère y répondre
01:19:08merci beaucoup
01:19:11François
01:19:12en effet
01:19:13donc ce qu'on va faire
01:19:15ce qu'on vous propose
01:19:16c'est de poser
01:19:17d'abord quelques questions
01:19:18que j'appellerais
01:19:19d'éclaircissement
01:19:20de
01:19:21voilà
01:19:22il y a eu des questions
01:19:23pendant que
01:19:24pendant que vous parliez
01:19:25sur
01:19:25ah est-ce que j'ai bien compris
01:19:27etc
01:19:27je m'en fais l'interprète
01:19:28rapidement
01:19:29il y en a deux
01:19:30oui pardon
01:19:30j'ai vu qu'il y avait des questions
01:19:31mais j'ai pas eu le temps
01:19:32de les lire
01:19:32en même temps évidemment
01:19:34aucun problème
01:19:34c'est notre rôle
01:19:35la première c'était
01:19:37les gens n'ont pas bien compris
01:19:38cette histoire
01:19:38est-ce que c'est un centimètre
01:19:40de remontée
01:19:41de l'eau
01:19:43qui fait
01:19:43on perd un mètre de côte
01:19:45ou est-ce que c'est
01:19:45un degré Celsius
01:19:46qui fait perdre
01:19:47un mètre de côte
01:19:48les gens parlaient de plage
01:19:49d'ailleurs
01:19:50c'est un centimètre
01:19:53donc sur des côtes basses
01:19:55par exemple
01:19:55des plages
01:19:57comme on en a
01:19:57dans le nord de la France
01:19:59on a un rapport
01:20:00de 1 à 100
01:20:00donc quand l'eau
01:20:01monte d'un centimètre
01:20:02vous avez
01:20:03un recul du trait de côte
01:20:04d'environ un mètre
01:20:05d'accord
01:20:06c'est le trait de côte
01:20:07qui recule d'un mètre
01:20:08en moyenne
01:20:08très bien
01:20:09voilà
01:20:09et sachant que
01:20:10le GIEC estime
01:20:11qu'en moyenne
01:20:13on aurait une élévation
01:20:14d'au moins un mètre
01:20:15du niveau de la mer
01:20:16d'ici la fin du siècle
01:20:17vous faites le calcul
01:20:19d'accord
01:20:20donc fois 10
01:20:22très bien
01:20:22fois 100
01:20:23fois 100 pardon
01:20:24fois 100
01:20:25donc 100 mètres
01:20:26de trait de côte
01:20:26en moyenne
01:20:28sur des côtes basses
01:20:29évidemment
01:20:30sans obstacles
01:20:30particuliers
01:20:31bien sûr
01:20:31tout à fait
01:20:32on l'a vu à Royan
01:20:33et dans des endroits
01:20:34comme ça
01:20:34oui
01:20:35on l'observe déjà
01:20:36en France
01:20:36dans beaucoup d'endroits
01:20:37d'immeubles qui s'effondrent
01:20:38en effet
01:20:39deuxième question de compréhension
01:20:40vous avez parlé
01:20:41des emplois bruns
01:20:42et des emplois verts
01:20:43je crois que tout le monde
01:20:44a bien compris
01:20:44qu'on perdait
01:20:456 millions d'emplois bruns
01:20:46et qu'on gagnait
01:20:4824 millions d'emplois verts
01:20:49selon l'OCDE
01:20:50c'est à quelle échelle
01:20:51selon l'OCDE ?
01:20:52à l'échelle des pays
01:20:53de l'OCDE
01:20:54d'accord
01:20:54très bien
01:20:54donc c'était bien
01:20:55la question se poser
01:20:56en effet dans ces termes-là
01:20:57j'ai deux questions rapides
01:20:59qui sont arrivées
01:21:00est-ce que vous avez l'idée
01:21:02est-ce que le climat
01:21:03est devenu un enjeu politique
01:21:04en Chine et en Inde
01:21:05par exemple
01:21:06ces deux pays
01:21:06qui sont les plus peuplés
01:21:08de la planète ?
01:21:09en Chine
01:21:10je dirais que c'est surtout
01:21:12la question de
01:21:12l'environnement
01:21:13qui est devenu
01:21:14un enjeu politique
01:21:15et que
01:21:16plus que le climat
01:21:17c'est la question
01:21:18de la pollution atmosphérique
01:21:19qui est devenue
01:21:20un enjeu politique
01:21:21alors évidemment
01:21:21les deux sont assez liés
01:21:23mais ne doivent pas être confondus
01:21:24puisque la pollution atmosphérique
01:21:26est quand même
01:21:26un enjeu différent
01:21:27de celui du climat
01:21:29et que c'est un des facteurs
01:21:30d'ailleurs
01:21:31qui a poussé
01:21:32le gouvernement chinois
01:21:33à en faire davantage
01:21:35pour réduire la pollution
01:21:38c'est la crainte
01:21:39qu'avait le gouvernement chinois
01:21:39que cet enjeu environnemental
01:21:42ne devienne
01:21:43je dirais
01:21:45un motif
01:21:46d'une nouvelle révolution
01:21:47comme il y avait eu
01:21:48la révolution culturelle
01:21:49de 89
01:21:51qui est une sorte
01:21:51de révolution environnementale
01:21:53et que ça ne devienne
01:21:54un vrai enjeu social
01:21:55et donc
01:21:56oui
01:21:57en Chine
01:21:57c'est devenu
01:21:58d'une certaine manière
01:21:59un enjeu politique
01:22:01en Inde aussi
01:22:04d'une certaine manière
01:22:05en Inde
01:22:05on n'est pas vraiment encore
01:22:06sur des questions
01:22:07de pollution
01:22:08même si c'est sur des sujets
01:22:09assez importants aussi
01:22:10on est sur des questions
01:22:11de souveraineté alimentaire
01:22:13et des questions
01:22:14de stress hydrique
01:22:15très fort
01:22:16vous avez vu
01:22:17la révolte
01:22:18des fermiers
01:22:19en Inde
01:22:19des agriculteurs
01:22:20en Inde
01:22:21ces derniers temps
01:22:22et donc
01:22:22on sent aussi
01:22:23une forme
01:22:24de grogne sociale
01:22:25et de contestation sociale
01:22:27qui est de plus en plus forte
01:22:28et donc c'est aussi
01:22:29quelque chose
01:22:29qui est en train
01:22:30d'arriver
01:22:31en Inde
01:22:32et en Chine
01:22:33d'accord
01:22:34et il y a une petite question
01:22:35sur est-ce que vous pourriez
01:22:36nous parler du climat
01:22:37et le lien éventuel
01:22:39alors je ne suis pas sûr
01:22:39d'avoir compris la question
01:22:40mais peut-être que
01:22:41son auteur pourra nous expliquer
01:22:43éventuellement
01:22:44le climat
01:22:44et la moyenne d'âge
01:22:45notamment les questions
01:22:46de natalité
01:22:47est-ce qu'il y a
01:22:48un lien direct
01:22:49entre les problématiques
01:22:50climatiques
01:22:51et la question
01:22:52de la moyenne d'âge
01:22:52on sait qu'elle n'est pas
01:22:53la même
01:22:53dans les pays du sud
01:22:54et dans les pays du nord
01:22:55notamment
01:22:55oui
01:22:56alors effectivement
01:22:57nos émissions
01:22:58en tout cas
01:23:01les sources
01:23:01de nos émissions
01:23:02sont assez différentes
01:23:04selon notre âge
01:23:06c'est-à-dire que
01:23:07par exemple
01:23:07quand on est plus jeune
01:23:08on a davantage d'émissions
01:23:09qui sont liées
01:23:10à notre usage
01:23:10des transports
01:23:11par exemple
01:23:11quand on est plus âgé
01:23:13on a davantage d'émissions
01:23:14qui sont liées
01:23:15au chauffage
01:23:17de notre logement
01:23:18et donc on a
01:23:19effectivement
01:23:20toute une série
01:23:21d'émissions
01:23:23qui sont plus ou moins
01:23:23importantes
01:23:24selon les secteurs
01:23:25en fonction
01:23:26de l'âge
01:23:27moyen
01:23:27de la population
01:23:28mais je dirais
01:23:30ça c'est pour
01:23:30un pays donné
01:23:31si on prend
01:23:34une échelle mondiale
01:23:37et une perspective mondiale
01:23:39c'est difficile
01:23:40de comparer
01:23:40les pyramides
01:23:41des âges
01:23:41dans différents pays
01:23:42en fonction des émissions
01:23:43parce que notamment
01:23:44d'abord les températures
01:23:45ne sont pas les mêmes
01:23:46le réseau de transport
01:23:47n'est pas les mêmes
01:23:47les habitudes de vie
01:23:48ne sont pas les mêmes
01:23:49mais c'est certain
01:23:50que dans un
01:23:51à l'intérieur
01:23:52d'un même pays
01:23:53il y a effectivement
01:23:53une évolution
01:23:54des sources d'émissions
01:23:55selon l'évolution
01:23:57de la pyramide des âges
01:23:58donc c'est un truc
01:23:59qui est pris en compte
01:23:59souvent dans les plans climat
01:24:00d'accord
01:24:01alors je vois une main
01:24:02qui se lève
01:24:03j'ajoute aussi
01:24:06voilà
01:24:07autre élément important
01:24:08oui
01:24:09sur la question
01:24:10de la conscience
01:24:10du changement climatique
01:24:11il y a
01:24:12une différence
01:24:14assez marquée
01:24:14selon les classes d'âge
01:24:15par exemple
01:24:16les jeunes
01:24:17sont beaucoup plus
01:24:17conscientisés
01:24:18à la question
01:24:19du changement climatique
01:24:20et par exemple
01:24:20le taux de climato-scepticisme
01:24:22est très faible
01:24:23et quasi nul
01:24:24chez les moins de 25 ans
01:24:25il est par contre
01:24:26beaucoup plus important
01:24:28chez les personnes
01:24:29plus âgées
01:24:29quand on est sur des personnes
01:24:30de plus de 65 ans
01:24:31ou de plus de 70 ans
01:24:33on arrive parfois
01:24:34à des taux de climato-scepticisme
01:24:35autour de 40%
01:24:37ou de 50%
01:24:38alors là
01:24:39la grande question
01:24:39et on n'a pas encore
01:24:40de réponse à cette question
01:24:41c'est de savoir
01:24:42si c'est une question
01:24:43d'âge
01:24:43ou de génération
01:24:44en d'autres termes
01:24:45les jeunes vont-ils
01:24:46devenir climato-sceptiques
01:24:47en vieillissant
01:24:48ou est-ce qu'il suffit
01:24:50pour parler un peu crûment
01:24:51et je m'excuse
01:24:51du caractère un peu abrupt
01:24:52ou est-ce qu'il suffit
01:24:53d'attendre
01:24:53qu'une génération
01:24:54s'éteigne
01:24:55pour que le climato-scepticisme
01:24:57meure avec elle
01:24:57là on n'a pas encore
01:24:58de réponse à cette question
01:24:59d'accord
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