00:00Nicolas Debrunac, bonjour. Vous êtes le président de Sequoia Pressing.
00:05Bonjour Sophie, merci de me recevoir.
00:07Je suis ravie. Sequoia Pressing, je connais, c'est toute une chaîne, on en parlera.
00:13Mais c'est amusant, comment en êtes-vous arrivé à monter le premier pressing, puis une chaîne de pressing ?
00:18Vous aviez fait quoi avant ?
00:20Avant, j'ai commencé ma carrière chez Alain Flelou, qui était à l'époque derrière McDo le second plus gros franchiseur d'Europe.
00:25Je m'occupais des nouveaux projets. J'ai beaucoup aimé ce principe de franchise, c'est-à-dire de faire adhérer des hommes et des femmes à la marque et au succès d'une entreprise.
00:33Et du coup, j'ai cherché un secteur d'activité sur lequel il n'y avait pas trop de concurrence, qui était un métier de boutique tangible,
00:40parce que moi j'aime bien le commerce de proximité, qu'on puisse déployer justement en franchise.
00:44Ça c'est amusant, donc finalement c'est Alain Flelou qui vous a inspiré pour ça ?
00:47Tout à fait, oui, il m'a inspiré sur beaucoup de choses, notamment là-dessus.
00:50Et alors, ce qui a été très malin avec Pressing, bon évidemment on a tout ce qui peut exister, mais d'ailleurs j'aime bien le nom Sequoia.
00:57Pourquoi ça s'appelle Sequoia Pressing ?
00:59Pourquoi ? Parce que dans Sequoia, il y a sec, comme dans Nettoie, j'ai sec, mais ça personne ne le voit.
01:05Mais sinon, le nom latin du Sequoia...
01:07Ah oui, il y a sec !
01:07Oui, mais ça c'était pas grave, il fallait bien trouver un nom.
01:11Le nom latin du Sequoia, c'est Sequoia Semper Virens, qui signifie toujours vert en latin.
01:14Et Virens, c'était aussi l'homme. Ils avaient placé l'homme au cœur de la nature, déjà nos amis romains, il y a 2000 ans.
01:20Et on trouvait ça amusant d'avoir un nom comme ça.
01:23Très joli nom, c'est bien, on s'en souvient.
01:25Et puis c'était disponible, et comme la plupart des noms communs sont pris dans tous les secteurs d'activité,
01:29celui-ci était disponible à l'époque, alors on l'a pris.
01:31Et ça a marché tout de suite ?
01:33Non, ça a marché tout de suite.
01:34Il fallait un concept, c'était quoi le concept ?
01:36Ça a marché tout de suite.
01:37Le concept, c'était d'innover, de faire rentrer le métier du pressing.
01:41C'était déjà il y a plus de 15 ans, puisqu'on a ouvert le premier en 2008,
01:44de faire rentrer le métier du pressing dans une nouvelle génération.
01:47Quelque chose de plus moderne, de plus éco-responsable, avec une dimension de service qui soit très importante.
01:52Parce que nos amis pressing, teinturiers traditionnels,
01:54qui représentaient la majeure partie du secteur à l'époque, et toujours aujourd'hui d'ailleurs,
01:58n'avaient pas beaucoup innové sur les 20-30 dernières années.
02:01Donc on essaie de dépoussiérer un petit peu le métier.
02:02Qu'est-ce que je veux dire ?
02:03Donc évidemment, quand on part de zéro sur un nouveau métier,
02:06la première boutique qu'on a ouverte, ça n'a pas tourné terrible.
02:08Et on a dû apprendre le métier, on a changé complètement le concept de boutique.
02:13Et au fur et à mesure des années, on avait quelque chose qui était très solide,
02:15et aujourd'hui ça fonctionne très bien.
02:16Et qu'est-ce qu'ils achètent chez vous ?
02:18Quand on va chez vous, moi, en déposant mon linge, qu'est-ce que j'ai envie d'avoir de particulier ?
02:24Nos clients, ils achètent à la fois du service, à la fois du professionnalisme,
02:28et surtout de la rapidité, de l'efficacité, un prix qui soit très raisonnable.
02:32Tout le monde a des vêtements, a priori, on n'est pas au cap d'acte.
02:35Tout le monde a les besoins de les nettoyer.
02:38Il y a deux options.
02:38Soit on les nettoie chez soi, soit on les pose au pressing.
02:42On n'a pas de clients qui déposent évidemment 100% de leurs affaires,
02:45donc il y a forcément un arbitrage qui se crée.
02:48Il y a des vêtements qui sont obligatoirement avec un traitement de nettoyage à sec.
02:51C'est là, de toute façon, de façon naturelle, ils arrivent chez nous.
02:55Et on essaye d'expliquer à nos clients que s'ils les déposent plus régulièrement,
02:58ils vont être mieux entretenus, et la durée de vie surtout des articles...
03:01Ça ne les use pas.
03:02Moi j'avais l'impression que si on met trop souvent ces affaires au pressing, ça les use.
03:05Alors ça, vous faites bien d'en parler, parce que c'est une idée qui est préconçue,
03:08qui est assez fausse, qui est même complètement fausse.
03:10C'est-à-dire qu'au contraire, ça va allonger la durée de vie des vêtements,
03:13de les nettoyer à sec.
03:14Ce qui n'est pas le cas avec un nettoyage à l'eau.
03:16Oui, bien sûr.
03:16Avec un lavage qu'on fait chez soi à la maison, évidemment les articles qu'on va laver.
03:19Et alors d'ailleurs, pardon, je fais une parenthèse là-dessus,
03:21mais j'ai éclaté de rire quand même,
03:23parce qu'on m'a donné comme consigne, il n'y a pas longtemps, dans les derniers mois,
03:27du rythme de lavage de mes vêtements.
03:30On m'expliquait qu'une chemise d'homme, il ne fallait la laver pas plus d'une fois par semaine,
03:34un pouleveur...
03:35C'est l'ADEME qui a fait ça, c'est bien ça ?
03:37Alors c'est l'ADEME, oui, ça, je n'étais pas évidemment au courant.
03:41J'ai lu l'étude et les conseils, comme tout le monde, dans le journal.
03:45Oui, extraordinaire.
03:46Ça nous a fait rigoler, et c'est un peu dommage quand même que nos impôts servent à payer ce genre de campagne de pub
03:54qui n'ont absolument aucun intérêt.
03:56Oui, c'est vraiment...
03:57Mais d'ailleurs, il y a eu d'autres choses comme ça.
03:58Ça vous a peut-être concerné d'ailleurs,
04:00parce que moi, j'ai apporté mes chaussures chez le cordonnier,
04:04j'ai dit à mon cordonnier,
04:05donc je peux avoir un ressemblage gratuit, etc.
04:09Mon cordonnier qui m'aimait beaucoup, c'est fâché,
04:12c'est mis dans une colère rouge,
04:13dans la mesure où il y avait tout un système pour que je sois remboursée,
04:17que lui, de même, mais lui, du coup, augmenter ses prix.
04:21Et ça a été valable aussi pour un point de votre activité ?
04:25Alors ça, c'est le fonds de réparation.
04:26Oui, le fonds de réparation.
04:28On fait référence qui est valable pour les pressings, les retoucheries et les cordonneries.
04:31Nous avons réussi, après un bras de fer administratif,
04:34à faire homologuer deux de nos entreprises.
04:37Et pourtant, on est plutôt bien organisés en termes d'administratifs chez nous.
04:40Et on s'aperçoit qu'à chaque fois que nous voulons faire bénéficier
04:45un de nos clients du fonds de réparation,
04:46nous faisons une déclaration en ligne, à l'acte.
04:49Donc à chaque fois qu'on fait un accro pour 10 euros,
04:52où il y a 5 euros de prise de participation,
04:53on doit faire une déclaration en ligne.
04:54Il y a quelqu'un qui va surveiller,
04:56qui va analyser cette déclaration,
04:58qui va vérifier les photos qu'on a envoyées,
04:59le nom des clients, la véracité du ticket,
05:01l'encaissement de la TVA,
05:03pour ensuite cliquer sur un bouton pour qu'on soit remboursé à la fin du mois.
05:05Est-ce que les Français sont plutôt plus consommateurs de pressings qu'avant ?
05:12Ils sont prêts à payer pour ça ?
05:13Alors les Français sont à peu près autant consommateurs de pressings qu'avant,
05:17mais le nombre de pressings, malheureusement, a chuté de façon importante.