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Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...

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00:00Philippe Salle, bienvenue dans Patron en question.
00:02Bonjour.
00:03Alors là, Patron vous a mérité le nom, parce que d'abord vous avez une carrière étonnante.
00:07Et je me disais que c'est formidable parce que je vous ai connue, mais je crois presque à votre première entreprise.
00:13Et vous avez été toujours fidèle à un mouvement patronal.
00:16Vous n'avez pas bougé, le même, à travers toutes les entreprises et les aventures.
00:20Et aujourd'hui, vous avez l'aventure des aventures, c'est Atos, président d'Atos.
00:25Alors, qu'est-ce qui peut, parce que c'est passé, on a vu toutes les couleurs dans Atos.
00:30Oui, beaucoup de choses sont passées en 2024.
00:32C'est le goût du challenge, c'est de se dire, voilà, c'est un très beau fleuron qui mérite d'être redressé, avec des équipes formidables.
00:39Et donc, quand on m'a proposé de rejoindre ce groupe, j'ai sauté.
00:42Oui, mais ça, c'est langue de bois. Le très beau fleuron avec des équipes formidables, ok, c'est planté non-stop, ce beau fleuron.
00:49Oui, il s'est planté pour plein de raisons qui sont surtout financières, mais le fond, c'est une société de technologie.
00:55Et vous, quand même, excusez-moi, mais une boîte, on a fait des erreurs, je crois, de rachat, enfin, il y a quand même eu, c'est pas juste des erreurs financières.
01:02Donc, des erreurs financières pour moi.
01:04D'accord, c'est plus dit qu'on dit.
01:05Oui, quelques acquisitions chères, disons, pas intégrées, effectivement, quelques soucis, etc.
01:10Mais je veux dire, les équipes n'y sont strictement pour rien.
01:12Non, certainement, pas en principe.
01:14Non, non, vraiment pour rien.
01:15Non, non, mais je veux dire, effectivement, quand il y a un patron...
01:16On a des très belles équipes qui sont fortes en technologie, et donc on a la base pour rebondir, sans aucun problème.
01:23Et figurez-vous, cas éthique, mouvement patronal, donc, vous connaissez bien.
01:27Nous avons Hervé Le Seine, qui est un chef d'entreprise, et ce malheureux, c'est le cas de le dire,
01:33bien qu'il soit très talentueux, est venu me voir un jour en disant, je suis le plus gros porteur d'action des minoritaires.
01:40Exact.
01:40Mais vous vous rendez compte de ce que ça veut dire aussi pour les petits porteurs qui sont en bourse ?
01:46Ça a été terrible. Est-ce que vous pensez qu'un jour, il va récupérer un peu son argent ?
01:50Écoutez, récupérer tout, je ne pense pas, parce que ça a été effectivement...
01:54L'action a été réduite quasiment à zéro, en fait, avec la restructuration financière qu'on a faite en décembre.
02:01Mais le rebond va être assez fort.
02:02Moi, je pense qu'Atos reviendra dans le CAC 40, donc oui, je pense qu'il y a une opportunité.
02:07C'est presque un délit d'initié.
02:08Non, ce n'est pas un délit d'initié, c'est un souhait, un objectif.
02:12C'est un objectif.
02:13On est encore loin de tout ça, bien sûr, mais le redressement qu'on va faire, à mon avis,
02:17nous permettra de réouvrir les portes d'ici 3-4 ans.
02:19Alors, moi qui suis une libérale convaincue,
02:23je n'ai pas pu m'empêcher de remarquer que l'État avait racheté la branche importante, non ?
02:29Importante, non. C'est une petite partie, en fait, d'Atos.
02:32C'est un peu moins de 10% du chiffre d'affaires.
02:33Donc quelle partie, rappelez-le ?
02:34C'est vraiment ce qu'on appelle le HPC, c'est-à-dire les supercalculateurs.
02:37Des supercalculateurs. Qu'est-ce qu'un supercalculateur ?
02:39C'est l'ancien bulle, en fait, qui avait été racheté en 2011 par Atos.
02:45Ce sont des ordinateurs de très haute puissance.
02:49Il n'y a que 3 acteurs dans le monde.
02:50Il y a un Américain qui s'appelle HP qui a racheté...
02:52Hum, Juliette Pacquart ?
02:53Voilà, exactement.
02:55Qui avait racheté, en fait, CRE, qui étaient les ordinateurs très puissants.
02:58Et puis le troisième est chinois, il s'appelle Lenovo.
03:02Donc en fait, nous sommes 3 acteurs dans le monde.
03:04Et en Europe, on est le seul acteur à faire des supercalculateurs.
03:07Voilà, donc l'État...
03:07Donc vous êtes 4 acteurs ?
03:09Non, non, 3.
03:10Européens, un Américain, un Chinois.
03:11D'accord.
03:12C'est tout.
03:12Et, ah oui, c'était Bulle.
03:13Exactement.
03:14Ça, c'est intéressant.
03:15On a toujours la marque Bulle, d'ailleurs.
03:16Et notre usine à Angers, d'ailleurs, porte cette marque.
03:19Donc, vous n'avez plus cette branche ?
03:21On va la céder l'année prochaine, en fait.
03:23Donc on est rentré, on a accepté l'offre ferme de l'État la semaine dernière.
03:27Est-ce qu'il a été un bon acheteur ?
03:29Ça a été un acheteur difficile, exigeant, je dirais, comme tout acheteur.
03:32Mais sur lequel, je pense qu'on a trouvé un bon deal, à la fois pour Atos et pour l'État.
03:37Alors, c'est bien, mais pardonnez-moi, quand une entreprise échoue dans les mains de l'État,
03:42ça ne veut pas dire qu'elle va être bien gérée.
03:45Écoutez, ça, c'est vrai.
03:45On n'a jamais vu l'État bon patron et bon actionnaire ?
03:49Ça sera une question, en tout cas, pour les salariés de Bulle,
03:51parce qu'il y a 2500 personnes, en fait, qui vont partir dans le giron de l'État.
03:57L'État, j'espère, fera tout pour préserver cette activité.
03:59C'est l'objectif, c'est de pouvoir garder...
04:01Ils auront 100% des parts.
04:02Oui, ils auront 100% des parts.
04:04Et qui va diriger ça ?
04:05Emmanuel Leroux, qui est notre dirigeant, sera le dirigeant de la future entité.
04:10Bon, donc on a au moins un professionnel.
04:13Exactement.
04:13Et vous trouvez ça bien que l'État ait repris ?
04:17Je pense que c'était une façon de rassurer l'État, en fait, de garder ses activités,
04:21notamment parce qu'on travaille beaucoup aussi dans tout ce qui est nucléaire en France,
04:25donc c'est très important.
04:26D'autre part, c'est une activité, je pense, qui est très différente du monde du service.
04:31Nous sommes dans les services informatiques,
04:32et donc finalement, je pense que ça sera mieux dans l'État que dans Atos.
04:36Et alors, qu'est-ce qui vous reste comme trésor à développer
04:39pour que mes actions en bourse aillent très bien ?
04:42Alors d'abord, c'est une société qui a fait 9,6 milliards de chiffres d'affaires l'année dernière.
04:46Les activités qu'on sait de ces 800 millions.
04:49Donc il reste beaucoup, beaucoup de choses.
04:50On reste un groupe mondial sur 80 pays.
04:53Et on fait à peu près tous les types de services que vous pouvez imaginer en informatique,
04:57à la fois de l'hébergement, bien sûr, du cloud, de la sécurité, de la cyber, etc.
05:02Et est-ce que vous ne pensez pas, ça c'est la communicante qui parle,
05:06mais que, bon, Atos, ce n'est pas synonyme de la marque qu'on a forcément envie d'appeler,
05:13est-ce qu'il ne peut pas y avoir une crainte ?
05:15Et est-ce que, qu'est-ce qu'achète une entreprise qui va acheter des choses chez vous, vos clients ?
05:22Ils achètent quoi en général, concrètement ?
05:24Nos compétences et nos services.
05:25On a un vrai savoir faire de la cybersécurité, on a le numéro en Europe.
05:29On fait un peu plus d'un milliard dans ce monde-là.
05:32Et tout ça sous le nom d'Atos ?
05:33Alors oui, aujourd'hui c'est sous le nom d'Atos.
05:35J'ai tout regroupé, toutes les activités et services sous le nom d'Atos.
05:38On a une autre marque qui s'appelle Eviden, mais qui est une marque qui fait du software.
05:41Par exemple, on a fait la cybersécurité des Jeux olympiques.
05:45Avec des milliards d'attaques.
05:47Et on n'a eu aucun...
05:49Dommage que vous n'ayez pas communiqué.
05:51Oui, mais c'était l'année dernière.
05:53À un moment où Atos n'était pas très en forme.
05:55Et donc ça a été un peu compliqué.
05:57Non mais je parle sérieusement sur la notion de marque.
05:59Parce qu'on a été quand même très déçus et très inquiets depuis pas mal de temps.
06:04Et peut-être qu'il y a un renouveau.
06:06Non mais la marque est abîmée.
06:07Mais la marque est forte.
06:09Donc c'est pour ça qu'on a décidé de la garder.
06:11Mais maintenant ça va être à nous, avec l'équipe dirigeante actuelle,
06:13de pouvoir redorer le blason d'Atos.
06:16Magnifique.
06:17Alors, quelle est votre conclusion ?
06:21Qu'est-ce que vous allez faire d'Atos ?
06:23Qu'est-ce qu'il y a d'innovant ?
06:24Qu'est-ce que vous allez apporter ?
06:25Pour que dans deux ans, voilà, ce soit...
06:29On va pousser un peu plus fort deux activités.
06:32On a, comme je le dis, un certain nombre.
06:34Mais il y en a deux particulières.
06:35Il y en a une qui est bien sûr l'intelligence artificielle.
06:37Il y a énormément de choses à faire.
06:38Bien sûr.
06:39Et la deuxième, c'est la cybersécurité.
06:41Parce qu'on sait très bien qu'aujourd'hui, personne n'est à l'abri de quoi que ce soit.
06:44D'un côté personnel, l'air dans votre voiture, chez vous,
06:47et bien sûr pour les entreprises.
06:49Parfait.
06:49Eh bien, écoutez, c'est bien que vous vous lancez dans l'IA
06:52parce qu'on a un peu peur.
06:54Merci infiniment, Philippe Sahel.
06:56Merci.
06:56Merci.

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